Cours d'histoire BAC série S

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Les deux grands modèles idéologiques de la guerre froide

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1 Les années 1950, apogée du modèle américain
 
1.1 Un modèle politique
 
Après la victoire de 1945, le modèle politique des Etats-Unis s’est conforté. L’Amérique se présentait comme le chef de file du « monde libre » et imposait son modèle dans la Guerre Froide, hérité de la tradition Britannique et des Lumières.
Le modèle américain est basé sur le fédéralisme instituant un strict partage entre les Etats et l’Union (police, justice, fiscalité, éducation étant les principaux domaines de compétence des Etats). Ce modèle s’est renforcé ainsi que le rôle de président grâce aux responsabilités de cette puissance, à son engagement dans les deux guerres mondiales et à la lutte contre la crise économique qu’elle engage.
Le président à une grande liberté d’action mais la Cour suprême détient le pouvoir judiciaire et le Congrès le pouvoir législatif.
 
1.2 Un modèle économique
 
Après la guerre, les Etats-Unis ont une supériorité économique écrasante : une maîtrise absolue de la technologie, des ressources disponibles immenses, une recherche-développement intense et un marché intérieur qui ne cesse de s’élargir.
Les Etats-Unis ont un modèle économique capitaliste libéral dominé par de très puissantes entreprises. Le New Deal a favorisé le progrès social par le développement de l’Etat-providence.
 
1.3 Un modèle de société
 
Le niveau de vie américain ne cesse de s’élever : les classes moyennes ont un mode de vie et des valeurs – l’American way of life – qui font rêver le monde : l’Amérique est une société d’abondance, où la publicité et le crédit entretiennent la consommation de masse.
Le rêve américain fait de l’Amérique une terre promise, idéal entretenu par la télévision  et les hommes politiques. Parallèlement à cet idéal, il y a la standardisation du quotidien et le rejet des opposants au discours dominant : McCarthy entreprend une « chasse aux sorcières » visant à éliminer les communistes.
 
2 Le modèle américain en question (1960 – 1980)
 
2.1 Le renouveau du modèle
 
Les Etats-Unis incarnent dans le monde  la modernité, ils font la mode dans le monde entier.
Cette image est renforcée en 1960 par l’élection de J.K.Kennedy. qui lance de nouveaux défis, technologiques et politiques. Les grandes « marches de la liberté » réunissant étudiants noirs et blancs l’incitent à proposer au Congrès une loi sur les droits civiques. M.L.King appelle les Américains à la réconciliation. Mais Kennedy est assassiné  en 1963.
Son successeur Johnson entend poursuivre l’effort en construisant une « Grande Société ». Il améliore la protection sociale et agit contre la ségrégation raciale en mettant en place une politique de discrimination positive.
 
2.2 L’essoufflement du modèle
 
La croissance économique s’essouffle à cause de la dévaluation du dollar de 1971 et du choc pétrolier de 1973. Même si les Etats-Unis conservent leur avance dans les nouvelles technologies et bénéficient de l’implantation mondiale de leurs firmes, la perte de compétitivité des industries s’accélère.
L’Etat-providence est de plus en plus contesté par la classe moyenne qui déplore son manque d’efficacité. Malgré les efforts des pouvoirs publics, la crise urbaine s’amplifie et des ghettos apparaissent où règnent drogue et délinquance.
Nixon, élu en 1968, promet de restaurer la « loi et l’ordre » mais doit démissionner en 1974 à la suite du scandale du Watergate. La démocratie est ébranlée, même si la crise a montré la solidité des institutions, du Congrès à la Cour suprême, et l’efficacité du « quatrième pouvoir », la presse.
 
2.3 La contestation du modèle
 
Touchés les premiers par la crise urbaine, les jeunes Noirs deviennent adeptes d’une stratégie de violence, surtout après l’assassinat de King en 1968. Des émeutes raciales  éclatent à Watts (Los Angeles). Puis la guérilla urbaine s’étend.
Ces actions violentes ternissent l’image de l’Amérique. En même temps, se développent l’agitation des étudiants contre la guerre du Vietnam et le mouvement féministe. Ainsi apparaît une contre-culture, qui critique la société capitaliste.
Hors des Etats-Unis, la diffusion du modèle est souvent dénoncée comme un impérialisme culturel qui uniformise les comportements et menace les cultures nationales. Certains dénoncent une « américanisation rampante », sans toujours convaincre, comme le montre la fascination du monde communiste pour la société de consommation.
 
3 Le modèle soviétique à l’apogée du stalinisme (1945 – 1953)
 
3.1 Un prestige incontestable en 1945
 
Les épreuves de la guerre ont renforcé la cohésion de la société : le réflexe patriotique a réuni la nation autour de son chef, d’autant plus que le régime a accordé à la population des libertés supplémentaires.
Après la victoire contre le nazisme, l’URSS bénéficie d’un immense capital de sympathie dans le monde entier, malgré les premiers témoignages  de la réalité du système. Les partis communistes et les compagnons de route ne voient que les manifestations d’adhésion et s’enthousiasment du succès du « socialisme réel ».
 
3.2 Un régime totalitaire
 
Le régime soviétique se veut une véritable démocratie dans laquelle le pouvoir appartient au travailleur. La réalité est différente : Staline dispose de tous les pouvoirs. Le parti unique, le parti communiste est au cœur des institutions mais il ne veille en réalité seulement qu’à l’application des décisions du « guide suprême ».
La peur de toute contamination idéologique conduit à renforcer la surveillance et l’encadrement de la population. Le totalitarisme se traduit par un « culte de la personnalité » par un « homme nouveau » dévoué au parti et à l’Etat soviétique.
La répression reprend, visant des minorités nationales accusées de collaboration avec les Allemands ou de résistance à la collectivisation. Plus de 5 millions de détenus sont déportés et doivent travailler dans le Goulag. La population vit dans la peur.
 
3.3 Planification et industrialisation
 
Le modèle stalinien est fondé sur un planification rigide et centralisée. La population est mobilisée par de grandes campagnes de propagande. Les syndicats doivent renforcer la discipline du travail.
Les autorités se félicitent que les objectifs du Gosplan soient atteints et même dépassés. Mais la réalité est différente, certes l’industrie lourde progresse, mais les industries de consommation stagnent et il y a une dramatique pénurie du logement. L’agriculture est toujours sacrifiée, victime de lourds prélèvements. Les coopératives de production (kolkhozes) et les fermes d’Etat (sovkhozes) sont peu performantes, les disettes fréquentent et les citadins ne mangent pas à leur fin. 
 
4 L’essoufflement du modèle soviétique (1953 – 1985)
 
4.1 Le règne de la nomenklatura
 
La déstalinisation n’a pas remis en cause la dictature du parti communiste. Elle a seulement relâché un peu la pression sur la population. Khrouchtchev est renversé en 1964 car il a voulu réformer le Parti. Brejnev s’emploie alors à préserver le pouvoir de la nomenklatura.
Cette élite qui gouverne le pays jouit de privilèges de plus en plus forts. Le parlement de l’URSS, le soviet suprême, élu sur liste unique, n’est qu’une chambre d’enregistrement.
 
4.2 L’impossible réforme de l’économie
 
Khrouchtchev voulait améliorer le niveau de vie des Soviétiques et égaler les Etats-Unis. De nombreuses réformes visent à pallier la faible productivité du travail. Mais ces tentatives brouillonnes pour réduire le poids des ministères centraux provoquent sa chute. Ses successeurs cherchent à assouplir la planification en donnant plus d’autonomie aux entreprises.
Malgré des succès incontestables, comme la conquête spatiale, la croissance s’essouffle. Le plan est incapable d’administrer une économie complexe et la fixation autoritaire des prix provoque pénuries et files d’attente. Les avantages sont en fait des trompe-l’œil et il faut sans cesse avoir recours à l’économie informelle. Seul le complexe militaro-industriel semble échapper aux difficultés.
L’agriculture est un secteur sinistré. Elle souffre d’un sous-équipement chronique. Les paysans négligent les terres au profit du lopin individuel qui leur est concédé. L’ « intégration agro-industrielle » (sur le modèle américain !) ne met pas fin aux pénuries et le recours aux importations est nécessaire à partir de 1970.
 
4.3 La société entre résignation et dissidence
 
Les Soviétiques supportent de plus en plus mal les pénuries, ils sont de moins en moins enclins à accepter les discours officiels, contredits par la réalité.
Dans les années 1970, le vieillissement des dirigeants souligne la sclérose du système. La cohésion de la société est mise à mal : l’alcoolisme et la corruption se développent et la fécondité chute ce qui révèle l’insatisfaction grandissante.
Dans les républiques périphériques, la résistance à la russification se traduit par la renaissance de tendances autonomistes ou par la réaffirmation d’une identité religieuse. Une opinion publique encore timide commence à émerger, mais la répression s’abat sur les intellectuels dissidents.
 

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