Cours de Sciences de la Vie et de la Terre de Terminale S
BIOLOGIE

Accueil - Cours - Révisions - Liens - Conseils



Retour au cours de SVT Terminale S - Cours de spécialité
 

Partie : parenté entre êtres vivants actuels et fossiles, phylogenèse, évolution

La lignée humaine
Télécharger le cours - Schéma de synthèse




La « lignée humaine » correspond à l’histoire évolutive des Primates Hominidés. La connaissance de cette histoire permet de comprendre l’émergence de l’Homme actuel.
 
1 L’Homme a pour cousin les grands singes anthropoïdes
 
Dans l’ordre des Primates, l’Homme appartient à la famille des Hominidés (grands singes et « Hommes » actuels et fossiles). Il est le seul représentant actuel du genre Homo et appartient à une seule espèce Homo sapiens. Tous les Hominidés possèdent un ancêtre commun récent.
 
1.1 Les caractères distinctifs de l’Homme
 
L’Homme ne se distingue réellement des grands singes que par sa bipédie. L’acquisition de la bipédie s’accompagne d’une modification du squelette du bassin, des membres inférieurs et de la libération des membres supérieurs. Le pied humain est notamment caractérisé par la formation d’une voûte plantaire. Le mode de fixation du crâne sur la colonne vertébrale est différent.
La capacité crânienne est beaucoup plus importante chez l’Homme. Les bras dégagés de leur fonction locomotrice sont adaptés à la fabrication et à l’utilisation d’outils.
 
1.2 Les similitudes génétiques
 
La comparaison des caryotypes de l’Homme et des grands singes révèle que les différences sont minimes. Les données biochimiques, portant sur la comparaison de différentes chaînes protéiques, permettent de dresser des hypothèses de phylogénie. Les génomes des Primates supérieurs sont très voisins. La plus petite différence est celle qui existe entre l’Homme et le Chimpanzé, qui ont eu un ancêtre commun (à l’échelle géologique). Les « horloges » moléculaires, les données paléontologiques et l’étude des caractères dérivés confirment ces hypothèses de filiation. Les données fournies par les généticiens proposent une séparation récente entre l’Homme et le Chimpanzé, vers -10 Ma.
 
1.3 Les réalités paléontologiques
 
Les origines de l’Homme remontent aux origines du groupe des Primates, et plus précisément à l’apparition des Simiiformes. Les premiers restes de Primates qui peuvent être apparentés aux lointains ancêtres de l’Homme ont été trouvés, pour la plupart, en Afrique. Le nombre et la diversité de ces découvertes plaident en faveur d’une origine et d’une évolution africaine des Simiiformes.
L’origine des Homininés doit donc être recherchée dans les terrains d’âge Miocène (-24 à -5,5 Ma), mais les restes fossiles de cette époque sont peu nombreux et dispersés à la surface du globe, ce qui rend compliquée l’explication du passage des Grands Singes à l’Homme. Kenyapithecus, daté de -15 Ma à -11 Ma est un candidat hypothétique au titre d’ancêtre commun. Les ossements fossiles ne sont souvent que des fragments de mandibule ou de dents et les espèces fossiles sont difficiles à identifier. Les données sont plus claires à partir de 6 millions d’années, à un moment où Homme et Chimpanzé sont déjà séparés.
 
2 Une évolution buissonnante
 
2.1 Les Australopithèques : les Homininés vrais les plus anciens
 
Les Australopithèques, littéralement « singes d’Afrique australe », apparaissent il y a 4,2 Ma et s’éteignent vers -1 Ma. Leurs restes sont nombreux et donnent une bonne idée de leur morphologie et de certains aspects comportementaux. Ils se répartissent en Australopithèques « graciles », avec au moins 4 espèces, et Paranthropes ou Australopithèques « robustes », avec trois espèces.
Australopithecus anamensis (-4,2 Ma, Afrique de l’Est) encore nommé Praeanthropus africanus, est un pré¬-humain présentant des caractères évolués. Les Australopithecus afarensis sont connus entre -3,8 et -3,8 Ma en Ethiopie, au Kenya et en Tanzanie. Lucy est un Australopithecus afarensis parfaitement bipède, mais ses membres antérieurs très longs lui confèrent probablement la possibilité de grimper dans les arbres.
Des traces de pas attestant d’une bipédie (Laetoli, -3,6 Ma) sont attribuées à l’un où l’autre de ces espèces d’Australopithèques. Leur taille est d’environ 1 m à 1,40 m. Leur faible capacité crânienne (350 à 400 cm3) et le développement important de la face sont des caractères encore très primitifs.
En Afrique de l’Est et du Sud, au niveau du rift africain, plusieurs espèces d’Australopithèques ont cohabité entre -4 Ma et -2 Ma. Ils vivaient probablement en petits groupes, près des fleuves et des zones boisées, dans un paysage de savane arborée, sous un climat chaud et humide. Ils grimpaient dans les arbres peut-être pour y dormir.
La mandibule du Tchad, attribuée à « Abel », Australopithecus bahrelghazali, datée de -3,3 Ma, indique que les Australopithèques ont en fait conquis une bonne partie de l’Afrique.
Les Paranthropes ou Australopithèques robustes possèdent des caractères dérivés très originaux : flexion de la base du crâne par rapport à la face, capacité crânienne un peu supérieure à celle des Australopithèques « graciles » (500 à 550 cm3). Contemporains des premiers représentants du genre Homo, on les trouve en Afrique seulement, entre -2,5 Ma et -1 Ma environ. Les caractères dérivés qu’ils présentent montrent qu’ils ne sont pas à l’origine du genre Homo.
 
2.2 Les premiers Hommes en Afrique
 
Contemporains des derniers Australopithèques, le genre Homo apparaît vers -2,5 Ma, peut-être en rapport avec un bouleversement climatique. Sa capacité crânienne atteint 800 cm3 et traduit un développement du cerveau. La boîte crânienne est arrondie, la face réduite, les mandibules plus fines et la bipédie quasi parfaite… mais la taille reste petite (environ 1 mètre).
Les fossiles sont parfois associés à un outillage de galets aménagés et de silex grossièrement taillés (outillage oldowayen). De là vient le nom Homo habilis (= Homme habile), donné à ces premiers Hommes. Les outils sont frustes et Homo habilis est sans doute plutôt un charognard qu’un chasseur.
A partir d’environ -1,5 Ma et jusqu’à -200 000 ans, les fossiles sont ceux d’Homo ergaster. Contemporain des derniers Homo habilis et Paranthropus, l’Homo ergaster possède des caractéristiques qui le rapprochent de l’Homme moderne : taille jusqu’à 1,70 mètre et capacité crânienne de 800 à 1200 cm3.
Ces populations d’Homo ergaster montrent une grande diversité géographique mais sans limites distinctes : les formes fossiles étaient probablement interfécondes. Il est à l’origine de la « civilisation acheuléenne », caractérisée par la fabrication de bifaces. Il apprivoise le feu dès 1 Ma et s’abrite dans des grottes… et est probablement à l’origine d’Homo erectus, au squelette très robuste, mais à la capacité crânienne élevée et à la face réduite. Il occupe l’ensemble du continent africain, puis conquiert tout l’Ancien Monde : il est connu en Géorgie vers -1,7 Ma, au Proche Orient vers -1,4 Ma, en Asie, il y a 1 Ma (Java), en Europe vers -650 000 ans (Mauer), en France il y a 450 000 ans (Tautavel). Il n’existe aucun reste en Europe entre -1,7 Ma et -700 000 ans, ce qui donne à penser que les voies de migration ont été les axes Afrique/Asie et Afrique/Asie/Europe. Chasseur de Bovidés, il a pu suivre les déplacements des populations de ces animaux.
Les Homo erectus d’Europe de l’Est ont des caractères morphologiques très particuliers : en plus du bourrelet sus-orbitaire, l’os formant le maxillaire supérieur est plat, constituant une espèce de museau alors qu’il forme un creux chez l’Homme moderne. Ce caractère est une véritable signature évolutive : celle d’Homo neandertalensis. Certains Homo erectus sont des « pré-néandertaliens » (-1 Ma à -120 000 ans), dont les origines véritables sont loins d’être éclaircies.
Homo neandertalensis (-80 000 ans à -35 000 ans) forme en Europe une population homogène qui possède des caractères archaïques (bourrelet sus-orbitaire très développé, pommettes inexistantes, chignon occipital et « museau » proéminent) mais aussi modernes (taille, capacité crânienne de 1500 cm3…). Les Néandertaliens ont atteint un haut degré de civilisation : ils fabriquaient des outils de pierre taillée nombreux et diversifiés (industrie lithique moustérienne), occupaient des abris sous-roche, enterraient les morts dans des sépultures. Ils s’éteignent vers -35 000 ans, peut-être par compétition avec les Hommes modernes. Ils ne peuvent en aucun cas être considérés comme les ancêtres de l’Homme de type moderne.
D’autres populations d’Homo ergaster venant d’Afrique et du Proche-Orient sont à l’origine des « Proto-Cro-Magnon », puis des Cro-Magnon (Homo sapiens). Les plus anciens ossements apparentés sont connus au Proche Orient vers -90 000 ans (Qafzeh en Israël). Données paléontologiques et données génétiques convergent vers l’idée d’une origine africaine de l’Homo sapiens.
Homo sapiens taille non seulement la pierre mais aussi l’os et l’ivoire. Il possède certains rituels comme le laissent penser les sépultures et les sculptures pariétales. Les peintures de la grotte de Lascau (Dordogne, -17 000 ans) attestent qu’il existe des artistes chez Homo Sapiens.
 
On peut montrer ainsi, par l’étude des fossiles et des industries, que l’hominisation passe par l’acquisition de la bipédie, la réduction de la face, l’augmentation de la capacité crânienne, l’augmentation de la taille, l’aptitude à réaliser des outils et l’existence d’une pensée consciente (associée au langage articulé). On ne parle d’Homme que lorsque l’on trouve associés les ossements et les outils.

Voir un schéma de synthèse

 

BIOLOGIE

Retour au cours de SVT Terminale S - Cours de spécialité

 
 
 
 



Créer un site
Créer un site