HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 10 : SLUGHORN PARLE

 

 

Après le petit-déjeuner, McGonagall annonça que Roselyne Bett allait arriver et supplia tout le monde d’être « le plus normal possible ». Elle avait pris soin de faire enfermer Peeves et Pooves dans un des cachots. Le Baron Sanglant avait accepté de les surveiller donc McGonagall pensait être à l’abri de problèmes avec les esprits frappeurs.

Les elfes de maison avaient été mobilisés pour rendre le château « nickel » selon McGonagall, et Hermione avait veillé à ce qu’ils travaillent dans des conditions dignes le matin. Ainsi, le château paraissait plus beau que jamais, même si il n’y avait pas de décorations particulières. Le plafond magique de la Grande Salle montrait un ciel d’un bleu éclatant à l’image de celui qu’il y avait à l’extérieur.

Enfin, vers dix heures, tous se tenaient prêts à accueillir Mrs Bett, McGonagall leur avait fourni des robes de sorciers élégantes aux armoiries de Poudlard. Les Aurors étaient postés en tous points du château et notamment sur le trajet qu’allait suivre Mrs Bett lors de son arrivée. Elle ne tarda pas arriver et Harry fut surpris, après l’avoir vu apparaître au portail du parc au loin, prendre un balai et arriver se poser devant les portes en chêne du château.

C’était une très vieille sorcière, certainement plus vieille que McGonagall. Elle avait des cheveux gris, frisés et assez longs qui dépassaient sous un chapeau noir très pointu. Son nez était crochu et semblait cassé. Elle avait des yeux bizarrement gris très clair et Harry trouva son regard extraordinairement perçant lorsqu’elle le regarda, il ne put d’ailleurs s’empêcher de détourner les yeux. Sa peau était extraordinairement ridée et il lui manquait au moins la moitié des dents, les autres ayant poussé complètement tordues. Enfin, elle portait une robe de sorcier grise déchirée par endroits qui semblait avoir plusieurs dizaines d’années. A vrai dire, Harry se demandait s’il était vraiment la peine de s’être bien habillés pour l’accueillir.

Pour son âge elle semblait en fait en pleine forme et cela se vit à la façon dont elle atterrit sur les marches devant les portes du château.

-          Aha ! cria-t-elle d’une voix extraordinairement grave et rauque qui surprit tout le monde sauf McGonagall.

-          Roselyne, te voilà, dit McGonagall.

-          Bonjour à tous, dit-elle, prise d’un fou rire très communicatif. Tous lui répondirent vaguement « bonjour ». Quelle belle journée, Minerva, continua-t-elle.

-          Bien, entrons, proposa McGonagall. Et elle ouvrit les portes de chêne, tous la suivirent.

-          Oho ! s’exclama Roselyne en voyant le hall d’entrée. Ca a changé, je vois. Avant, c’était plus petit et il y avait le bureau du concierge ici, dit-elle en montrant un coin du hall.

-          Oui Roselyne, mais je crois que ça fait près de soixante-dix ans que Poudlard a été rénové maintenant, je n’ai pas connu ce que vous disiez en tout cas. Ainsi, Mrs Bett avait quitté Poudlard il y a plus de soixante-dix ans, elle devait donc être proche des cent ans pensa Harry dans sa tête.

-          Ah oui, c’est possible, répondit-elle. Le château est absolument merveilleux, mais je vois que le plafond de la Grande Salle est toujours le même.

-          En effet, il date de plusieurs siècles, dit Hermione intervenant dans la conversation. Harry était persuadé qu’elle allait citer l’Histoire de Poudlard mais elle s’arrêta là.

-          Oui, jeune fille, dit Mrs Bett de sa voix grave. Ce serait dommage de l’enlever, personne ne sait faire ça de nos jours. Dumbledore le savait. Je me souviens lorsque j’étais en septième année à Poudlard, il était en cinquième année et il avait fait apparaître un plafond magique dans la salle de classe d’enchantements, le professeur Hopper avait raconté ça à tout le monde. Mais de nos jours, ce genre d’enchantements se perdent malheureusement.

Harry comprit donc que Mrs Bett était encore plus vieille que Dumbledore qui avait lui-même dépassé les cent ans selon McGonagall.

Roselyne Bett revisita le château et McGonagall insistait bien sur la sécurité. Elle tenait absolument à ce que Roselyne vienne enseigner car il était difficile de trouver un poste de professeur de défense contre les forces du Mal. En effet, un était mort, un autre devenu amnésique, un autre viré car il était loup-garou, un autre était resté enfermé dans une malle un an, un autre avait été attaqué par une horde de Centaures avant d’être viré, et le dernier avait assassiné le directeur. Harry se demandait ce qui pourrait bien arriver au nouveau professeur.

Mais Roselyne Bett ne semblait pas particulièrement craindre pour sa sécurité, en fait il semblait que si elle hésitait à venir, c’était plutôt parce qu’elle n’aurait pas ses chauves-souris avec elle. En effet, elle avait dû répéter une demi-douzaine de fois au cours de la visite qu’elle élevait des chauves-souris dans une grotte derrière sa maison et qu’elle ne pourrait pas s’en séparer. Harry repensa alors à la grotte qu’ils avaient découverte.

-          Ne serait-il pas possible de les amener vivre ici dans la grotte que l’on a découvert dans les cachots, proposa Harry.

-          Il y a une grotte ? demanda celle-ci avec curiosité.

-          Oui, en effet, une grande grotte que nous avons découverte dans les cachots, et vos chauves-souris pourraient y vivre en paix, Roselyne, dit McGonagall.

-          Et je crains qu’elles soient dépaysées…

-          Ne vous inquiétez pas, dit McGonagall, elles pourront rencontrer les chauves-souris de Poudlard.

-          Ah oui, il y a des chauves-souris ici ?

-          Bien sûr, dans les cachots, et vous pourrez les apprivoiser si vous voulez.

-          Ah…

-          Et puis vous savez pour le dépaysement, une grotte ou une autre grotte, je ne vois pas la différence, dit McGonagall en lui tapant sur l’épaule.

-          Mais alors j’aimerais avoir ma salle de classe près d’elles et mon appartement, si possible.

-          D’accord, nous trouverons cela, dit McGonagall très contente d’avoir trouvé son professeur dès le début de l’été.

Pendant la fin de la matinée, Mrs Bett tint absolument à visiter la caverne et McGonagall lui dit que ce n’était pas possible pour l’instant puisqu’il n’y avait pas encore d’escaliers pour y accéder, ce qui était bien sûr une excuse pour ne pas qu’elle voit les Runespoor.

Le repas fut pris dans la Grande Salle, où, pour les vacances, il n’y avait qu’une seule longue table. Mrs Bett engouffra des quantités impressionnantes de nourriture. En effet les elfes des cuisines avaient préparé un succulent repas, avec de quoi satisfaire tout le monde : ragoût de bœuf, pâté de viande avec des légumes, sandwiches au poulet et au jambon, pommes de terre sautées, tarte aux pommes…

Uniquement les professeurs étaient là ainsi que Molly et quelques Aurors. Rufus, Kinsley et Arthur étaient au Ministère pour des travaux importants selon Molly qui, même si Rufus n’hésitait pas à dire tout ce qu’il savait aux jeunes, refusait absolument de dire quoi que ce soit à propos de ce qu’ils étaient allés faire au Ministère.

Après le repas, Roselyne Bett signa officiellement son contrat pour accepter le poste de professeur de défense contre les forces du Mal. Par ailleurs, le professeur Gobe-Planche était venue pour annoncer qu’elle pourrait assurer avec Hagrid les cours de soins aux créatures magiques. McGonagall s’empressa d’envoyer la liste définitive des professeurs engagés au Ministère. Les excuses publiques de Ombrage n’étaient pas encore passées dans la Gazette mais McGonagall annonça avec sourire à Harry, Ron et Hermione à la fin du repas que cela serait dans la Gazette de samedi.

L’après-midi, Mrs Bett retourna chez elle, elle devait revenir dans quelques jours pour choisir son appartement et aménager sa salle de classe. McGonagall proposa à Harry, Ron, Hermione, Ginny, Fred et George de débarrasser la caverne des Runespoor et de faire disparaître toute trace de leur présence.

Fumseck les suivit et ils descendirent dans les cachots, entrèrent dans celui où il y avait l’armoire sans fond et pénétrèrent tous dans la galerie sombre qui menait à la grotte.

Rien n’avait changé depuis l’autre fois, l’eau du lac était toujours aussi sombre et sa surface ne remuait légèrement que à cause de la rivière qui s’y jetait. On vit que les Runespoor avaient sorti la tête des cavernes dans la paroi de la grotte mais et ils hésitaient à attaquer.

-          Euh, c’est quoi déjà le sortilège ? demanda Harry.

-          C’est Lashlabask, dit Hermione un peu scandalisée que Harry ait oublié si vite ce sortilège.

Les serpents sortaient timidement la tête de leurs cavernes et Hermione n’hésita pas à lancer le sortilège sur l’un d’eux qui, comme l’autre fois, brûla dans des hurlement de douleur.

Harry aurait voulu essayer les sortilèges non prononcés et il se concentra beaucoup sentant que Fumseck essayait de lui faire oublier ce à quoi il pensait actuellement. Il prononça la formule dans sa tête tout en agitant sa baguette pour lancer le sortilège. Le jet d’étincelles jaillit et heurta un autre serpent qui s’enflamma. Certes, le jet d’étincelles était un peu moins puissant que celui d’Hermione mais celui-ci atteint quand même son objectif. A présent, les serpents s’étaient tous à nouveau cachés.

-          Je pense qu’on devra utiliser des sortilèges plus puissants et les lancer dans les cavernes. Pourquoi pas les sortilèges d’explosion ?

-          Ca risquerait de faire tout exploser, dit Ginny sagement.

-          Ah euh oui…

-          Hermione tu es vraiment terrifiante dès fois, dit Ron gravement. Pourquoi ne pas continuer avec les labalaschk

-          Lashlabask ! dit Hermione scandalisée, enfin Ron, toi aussi tu devrais apprendre les sortilèges de base ! Fred et George se regardèrent. En effet, ce n’était pas un sortilège de base et il n’était pas exigé aux ASPICS.

-          Bien, bien OK, j’essaie alors. Lashbalask ! dit-il en pointant sa baguette  vers le trou.

Mais de sa baguette, il ne jaillit pas des étincelles comme il en était sorti de la baguette d’Harry et d’Hermione. Il sorti une sorte de boule de feu représentant un hibou qui tournoya dans la caverne avant de s’engouffrer dans le trou. On entendit après quelques secondes à nouveau le hurlement du serpent qui était atteint par le sortilège.

Ron n’avait pas prononcé la bonne formule, et tous l’avaient remarqué. En fait, Ron venait certainement d’inventer un nouveau sortilège et il s’en rendit compte.

Puis le hibou ressortit du trou, tournoya dans la grotte avant de disparaître dans un crépitement et en émettant un petit nuage de fumée.

Hermione était visiblement très intéressée et elle ne s’en prit pas à Ron pour s’être trompé dans la formule. Elle semblait apparemment réfléchir. Puis elle demanda à Ron de faire apparaître son Patronus sans que personne ne comprenne pourquoi. Ron rougit de devoir faire cela sans comprendre et essaya une fois de faire apparaître son Patronus. Cela ne fonctionna pas et il se concentra. La seconde fois, un petit jet de lumière argentée en sortit qui s’arrêta rapidement. Il essaya une troisième fois et enfin, ce que Hermione attendait apparut. Un hibou argenté apparut et tournoya dans la caverne avant de disparaître dans des volutes de lumière argentée.

Harry comprit lui aussi ce à quoi voulait en venir Hermione, ce sortilège était l’équivalent du Patronus, mais ici il apparaissait sous forme d’une boule de feu et non sous une forme argentée. Il devait probablement être efficace sur un grand nombre de créatures et pas seulement sur les détraqueurs.

-          Lashbalask ! cria Hermione. Une loutre de feu apparut dans un crépitement et fit majestueusement le tour du lac. Puis, elle pénétra dans un des trous où se trouvait un serpent et le brûla aussi. Cela confirmait bien ce que tous pensaient maintenant.

-          Lashbalask ! dit à son tour Harry. Et un majestueux cerf de feu apparut, tourna aussi autour du lac avant de s’engouffrer dans l’un des sombres trous de la paroi.

Ils essayèrent le sortilège qui fonctionnait même pour ceux qui avaient un Patronus non-corporel comme Fred et George. Car on venait de découvrir que Ron avait un Patronus en forme de hibou. Et Ginny, bizarrement, n’avait pas voulu faire le sortilège.

Harry savait qu’un Patronus pouvait changer d’apparence en cas de choc sentimental, et il savait aussi que Ginny était très triste depuis qu’il lui avait dit qu’il ne voulait plus sortir avec elle. Ginny avait été vraiment très affectée par cela et peut-être avait-elle un nouveau Patronus. Alors elle l’aurait remarqué forcément et Harry se demandait à quelle occasion elle aurait pu effectuer un Patronus ces derniers temps. Il devait peut-être y avoir une autre raison à son refus de faire un Patronus.

Mais Harry fut préoccupé par autre chose à ce moment là. Il remarqua en effet que les trous dans lesquels se cachaient les serpents étaient au nombre de sept disposés tous à égale distance l’un de l’autre. Cela le frappa et il pensa tout de suite aux sept Horcruxes de Voldemort. Seulement quelque chose n’allait pas, jamais Voldemort n’aurait caché ses Horcruxes ici, à portée des élèves. Harry voulu donc regarder ce qu’il y avait dans les trous. Il se baissa et regarda dans l’un d’eux. Comme il n’y voyait rien, il sortit sa baguette et utilisa le sortilège lumos. Il fut frappé par ce qu’il vit. Le trou était minuscule par rapport à la caverne qui se cachait derrière et dont Harry ne voyait pas le bout.

Il sortit la tête et fit comme si de rien n’était. Il regarda dans un autre des trous et c’était la même chose, il y avait une autre caverne immense.

-          Quelque chose ne va pas ? demanda Hermione.

-          Non rien, je vérifiais juste si les serpents étaient bien morts par ce sortilège, ils ne restent plus que leurs cendres, dit-il en souriant.

Evidemment, Harry respecterait les consignes de Dumbledore et ne dirait rien à Ginny, Fred et George. Il attendrait donc le soir pour aborder ce qu’il venait de voir avec Hermione et Ron. Et il tenait absolument à venir visiter ces cavités. Il y aurait forcément quelque chose. Car si Voldemort avait prévu cette caverne pour y déposer ses Horcruxes, peut-être n’était-elle pas encore assez sécurisée pour qu’il les y dépose ? C’est ce que pensait Harry. Mais il espérait pouvoir y trouver des indices et il devait absolument interroger Slughorn. Il devait savoir si Tom Jedusor traînait dans les cachots quand il était à Poudlard.

La fin de l’après-midi était libre pour eux et ils en profitèrent pour aller jouer au Quidditch. Harry, savait que très bientôt allait commencer pour lui la chasse aux Horcruxes et que cette partie serait une des rares qu’il pourrait faire avec ses amis. Peut-être se trompait-il à propos de cette caverne, mais son espoir et sa volonté de trouver les Horcruxes étaient tellement grands qu’il ne put s’empêcher d’y penser pendant toute la partie. D’ailleurs, cela se voyait à son jeu, il ratait souvent des passes et en laissait filer quelques unes ce qui surprit un peu Hermione qui, évidemment, avait remarqué que quelque chose n’allait pas. Et elle se doutait que cela avait un rapport avec ce qui s’était passé dans la caverne. Cependant, son bon sens lui disait de ne pas en parler. Les autres, eux, n’avaient rien remarqué.

Après près de deux heures d’entraînement, ils rentrèrent au château. Harry devait voir Slughorn et il demanda à McGonagall si il était là. Elle lui répondit qu’il était à son appartement. Harry y descendit et dit à Ron et Hermione de faire comme si rien ne se passait. Il passa et regarda le numéro du cachot qui était le numéro sept. Harry ne put à nouveau s’empêcher de penser aux sept Horcruxes mais il avait tellement hâte d’éventuellement apprendre des choses sur Voldemort qu’il courut jusqu’à l’appartement de Slughorn.

Il arriva devant la lourde et porte et cogna très fort dessus. Slughorn arriva rapidement et fut étonné de voir Harry essouflé.

-          Harry, quelque chose ne va pas ?

-          Non, rien, professeur. Je … euh, je voulais juste vous poser quelques questions, répondit simplement Harry.

-          Bien, entre mon cher. Harry s’installa dans un fauteuil face à Slughorn qui lui offrit du thé.

-          C’est à propos du cachot numéro sept, dit Harry excité.

-          Euh oui, je le connais j’y ai enseigné quelques mois mais après j’ai changé de salle, pourquoi ?

-          Rien, euh, pourquoi avez-vous changé de salle ? demanda Harry un peu violemment.

-          C’est un élève,… Slughorn s’arrêta quelques instants. Harry bouillait en lui et fixait Slughorn comme si il venait de pondre un œuf par la bouche. En fait, Tom Jedusor voulait récupérer cette salle pour y travailler selon lui.

-          Et alors ? demanda Harry, le pressant de continuer.

-          Et bien il m’a demandé de laisser cette salle et d’en prendre une autre et j’ai accepté, cela ne me dérangeait pas.

-          Mais vous ne savez pas pourquoi il ne pouvait pas travailler dans une autre salle plutôt que de vous faire déplacer ? demanda Harry.

-          Non, je ne… euh, je ne sais pas, tu sais Harry, c’était un excellent élève et il ne fallait pas le déranger dans ses études. Il devait avoir une bonne raison de vouloir travailler dans ce cachot. Il serait tranquille là-bas au moins.

-          Et quelqu’un savait qu’il y travaillait ?

-          Non, il m’avait demandé de ne le dire à personne, même pas à ses amis, et personne ne l’a jamais su. En fait ce cachot restait à moi, et j’étais un des seuls à en avoir la clef. Jedusor m’en avait demandé un double.

-          Et vous n’avez jamais regardé ce qu’il y faisait ?

-          Non, pas à cette époque, je te le répète Harry, c’était un élève brillant, personne ne l’aurait soupçonné de préparer quelque chose de mal, à part Dumbledore qui ne savait pas que Jedusor se rendait dans cette salle pour travailler. Jedusor m’avait dit que le fait d’être surveillé par Dumbledore l’empêchait d’étudier en paix, c’est pour ça que je l’ai aidé. Harry était extrêmement furieux contre Slughorn en lui mais il avait d’autres choses à savoir et il se retint.

-          Quand a-t-il voulu aller dans cette salle ?

-          C’est-à-dire ?

-          Avant ou après vous avoir parlé des Horcruxes ? dit Harry comme si c’était évident.

-          Après je pense.

-          Vous êtes sûr ?

-          Oui, sûr, répondit Slughorn après réflexion.

-          Et il s’y rendait souvent ?

-          Je ne sais pas, je le laissais tranquille. Mais Dumbledore me demandait souvent où il allait, car il me disait qu’il voyait souvent Jedusor disparaître mais il ne savait pas où il était. Je ne lui ai jamais dit où il était.

-          Et vous n’avez jamais dit ça à Dumbledore depuis que vous savez ce qu’est devenu Voldemort ? dit Harry furieux.

-          Non, mais il était sensé y travailler, il y a quelque chose de spécial dans ce cachot ?

-          Non, non, dit Harry, se rendant compte qu’il devrait faire comme Voldemort n’avait rien fait de spécial dans ce cachot pour éviter d’attirer les soupçons. Maintenant, il fallait qu’il invente une excuse pour que Slughorn ne révèle cette conversation à personne.

-          Bien, c’était tout ce que tu voulais savoir ? demanda Slughorn. Harry avait obtenu un indice énorme même si Slughorn ne s’en doutait pas et le « tout » le choqua un peu mais il se força à garder un air normal.

-          Il se trouve que Dumbledore a fouillé ce cachot, mentit Harry, et il n’y a en effet rien trouvé de spécial. Il semblerait donc en effet que Voldemort y travaillait seulement. Mais nous y avons découvert une grotte qui est vide, il n’y a qu’un lac où le nouveau professeur de défense contre les forces du Mal y élèvera ses chauves-souris. Voldemort n’a jamais pu découvrir cette grotte puisque c’est suite à un effondrement qu’elle vient d’être découverte, mentit à nouveau Harry. Je voulais juste m’assurer que vous ne saviez rien d’autre sur cela.

-          Et bien je suis ravi d’avoir pu t’aider Harry, dit-il en souriant.

Harry retourna rapidement retrouver Ron et Hermione qui s’apprêtaient à aller dans la Grande Salle prendre le repas, lorsqu’il passa devant le cachot numéro sept, il se dit que peut-être il trouverait ici les autres Horcruxes.

-          Que faisais-tu ? demanda Ron.

-          Chut… murmura Hermione.

-          Pardon, s’excusa Ron en vérifiant que personne n’avait entendu.

-          Je vous dirais après, dit Harry, mangeons vite, on a du travail cette nuit, je crois.

Shackelbot et Scrimgeour n’était pas rentré du Ministère mais Mr Weasley avait dit qu’ils avaient des mesures importantes à prendre en matière de sécurité. Il annonça aussi que Alecto avait peut-être parlé, mais, comme il n’avait pas eu le temps de passer au Département de la Lutte contre la Magie Noire, il n’en savait rien.

Harry était content pour Mr Weasley, en effet, le fait d’être directeur de Département lui avait donné plus de responsabilités et il était maintenant plus sûr de lui, il ne rougissait plus comme avant à la moindre chose et arrivait à s’exprimer facilement avec le Ministre.

Mais la perspective de la recherche des Horcruxes était plus importante et Harry, Ron et Hermione se retrouvèrent rapidement dans leurs appartements. Hermione utilisa un sortilège pour empêcher que toute conversation soit écoutée à travers la porte.

Harry leur raconta tout ce qu’il avait appris depuis la deuxième visite de la grotte.

-          Il y a un lien évident avec les Horcruxes, Voldemort avait préparé cette salle pour les y placer, constata Hermione.

-          Oui, c’est clair, le problème, c’est que pour tous les Horcruxes qu’il a fait après être parti de Poudlard, il n’a pu les y placer car Dumbledore s’était opposé à le laisser revenir à Poudlard, dit Harry.

-          Tu penses donc qu’il n’a pas pu les mettre mais qu’il était prêt à venir les mettre dès qu’il le pourrait ?

-          Et pourquoi n’aurait-il pas pu les donner à un élève pour qu’il aille les placer là-bas ? demanda Ron.

-          Voldemort n’aimait pas dépendre des autres, dit Harry se rappelant de ce que Dumbledore lui avait dit, il n’aurait pas supporté de confier une telle mission à un élève. Et puis, il n’aurait jamais voulu que quelqu’un soit au courant à propos des Horcruxes, il n’en a parlé à aucun des Mangemorts.

-          Oui, c’est logique, dit Hermione. Il faut espérer qu’il y ait au moins des indices.

-          Mais je ne comprends pas, dit Harry, l’anneau de Marvolo, il avait fait ce Horcruxe pendant des vacances lorsqu’il était à Poudlard, il aurait dû le mettre dans la caverne alors. Et pourtant Dumbledore l’a découvert dans les ruines de la maison des Gaunt.

-          Peut-être qu’il l’avait mis mais qu’il a senti que ce n’était pas assez en sécurité à cet endroit…

-          Je sais, dit Harry, coupant Hermione et s’excusant par un regard, pour augmenter son pouvoir, il fallait que les Horcruxes soient éparpillés car il serait plus dur de les trouver tous.

-          Bien sûr, c’est évident, dit Hermione.

-          Nous devons y aller cette nuit, dit Harry.

-          Nous avons une réunion de l’Ordre ce soir, rappela Hermione, dans une demi-heure.

-          La salle ! s’exclama Harry.

-          Quelle salle ? demanda Ron.

-          La salle que Dumbledore avait aménagée pour que l’on y fasse nos recherches !

-          Allons-y maintenant, dit Hermione, nous aurions dû y aller avant, peut-être que Dumbledore y a laissé des instructions importantes.

Ils coururent jusqu’à la Salle du Phénix et prononcèrent le mot de passe Réglisse. Le tableau se tourna et ils entrèrent dans la Salle. Dumbledore avait dit dans sa lettre que l’entrée se situait dans une allée de la bibliothèque où il y avait une pierre plus sombre que les autres et qui dépassait un peu. Ils parcoururent les allées une à une et soudain Hermione cria. Elle était dans une allée derrière l’escalier qui menait au bureau de McGonagall. Harry se précipita ainsi que Ron.

En effet, une pierre dépassait légèrement du mur. Elle était grise alors que les autres étaient plutôt d’un ton entre le beige et le gris. Harry s’avança lentement et posa sa main sur la pierre.

On entendit un léger grondement dans le mur et les pierres du mur se reculèrent lentement laissant apparaître un long tunnel éclairé par des torches donnant une faible lumière. A un endroit le tunnel faisait un angle et il apparaissait derrière une vaste salle largement éclairée par de grandes vitres qui donnaient sur le lac. Le plafond était haut et soutenu par de grandes poutres de bois. Il y avait des livres contre le mur et une table en chêne au centre la pièce. Une cheminée était disposée contre le mur en face. Un feu magique crépitait dans l’âtre. Une armoire était située contre le mur derrière eux, à côté de la sortie du tunnel par lequel ils venaient d’accéder dans la salle.

Une lettre était déposée sur la table et Harry se précipita dessus.

 

Chers Harry, Ronald et Hermione,

Je suis content que vous ayez trouvé cette salle, j’espère qu’elle vous conviendra pour votre travail. Comme vous l’avez peut-être deviné, elle faisait partie de mon appartement, c’est pour cela qu’il restera fermé complètement, au moins le professeur McGonagall ne se demandera pas pourquoi une pièce est fermée. Comme je te l’ai dit dans ta lettre Harry, vous risquez d’entendre ma voix parfois, mais tu ne dois pas y faire attention. J’espère que vous me ferez confiance pour ce que je vous ai dit dans ma lettre qui est adressée à Harry principalement. En ce qui vous concerne, Ronald et Hermione, je préfère que vous ne risquiez pas votre vie, car vous n’êtes pas impliqués dans la prophétie comme vous le savez. Mais j’espère que vous soutiendrez Harry dans tout ce qu’il fait comme vous l’avez fait jusqu’à présent. Bon travail avec Severus Rogue et mon frère Abelforth.

N’oubliez pas que les codes pour vos communications par lettre sont les suivants :

·         AD1 : c’est moi-même.

·         AD2 : Harry.

·         AD3 : Abelforth.

·         AD4 : Severus.

·         AD5 : Ronald.

·         AD6 : Hermione.

Je vous rappelle que je souhaiterai que vous ne disiez rien de tout cela à personne, même à l’Ordre du Phénix, vous comprendrez pourquoi après. Vous devez absolument respecter scrupuleusement tout ce que j’ai dit dans ma lettre, chaque détail a son importance pour que mon plan réussisse. C’est un plan parfait si tout le monde le respecte et j’espère que très bientôt nous aurons vaincu Voldemort. Bien sûr ma mort était nécessaire, vous comprendrez pourquoi plus tard.

Bonne chance pour ta mission Harry, et pour vos études et votre vie future.

Albus Dumbledore.

 

            PS : pour sortir de cette salle, placez-vous devant la porte et vous serez transportés dans une petite pièce qui se trouve dans le couloir qui mène à la Salle du Phénix, cette salle se trouve derrière un tableau et on ne peut que en sortir en traversant le tableau qui ne peut être traversé que dans un sens. Ainsi, pour savoir si vous pourrez sortir de la pièce ou pas, un enchantement vous permettra de voir à travers le tableau sans être vu et vous pourrez sortir quand vous voudrez. Une cloche sonnera ici quand quelqu’un entrera dans la Salle du Phénix et vous pourrez voir qui c’est par un système que vous découvrirez vous-mêmes. Hermione, toi qui dois penser qu’il est impossible de transplaner à l’intérieur de Poudlard, tu dois bien sûr être étonnée par ce que je t’ai dit mais sache que ceci n’est pas un transplanage, c’est juste comme si il y avait un tunnel qui y menait, tu ne peux passer que dans un sens et c’est indépendant de ta volonté, et cela fonctionne à Poudlard…

 

 Hermione était en larmes, et Ron semblait lui aussi touché, lui qui pourtant selon Hermione avait « la capacité émotionnelle d’une cuillère à café ».

Harry aurait espéré apprendre d’autres choses, car même si la lettre que lui avait donnée Dumbledore était longue, elle lui semblait trop courte par rapport à ce qu’il aurait pu lui dire s’il était toujours en vie.

Mais soudain on entendit un léger bruit de cloche derrière eux et ils se retournèrent. Devant la porte était apparue de la brume dans laquelle se dessinaient lentement des images. On pouvait en fait voir ce qu’il se passait dans la Salle du Phénix, McGonagall venait d’entrer et avait posé des parchemins sur la table, elle regarda ensuite dans les différentes allées comme si elle cherchait quelque chose et Hermione comprit que c’était eux qu’elle cherchait puisqu’elle les avait vu aller à la Salle du Phénix.

Ils se dépêchèrent alors tous de sortir. Lorsqu’ils entrèrent dans le tunnel, ils disparurent un à un et se retrouvèrent dans la petite salle mentionnée par Dumbledore dans sa lettre. Ils regardèrent si il y avait quelqu’un dans le couloir et sortirent. Ils retournèrent en courant dans la Grande Salle où la plupart des membres de l’Ordre du Phénix attendaient le début de la réunion.

Cette réunion fut consacrée à l’espionnage des Mangemorts. En effet, il était temps selon Harry de les dénicher un à un pour pouvoir tous les arrêter. Pour cela, Kingsley avait demandé au Ministère une liste de tous les sorciers et les lieux où ils habitent pour permettre des perquisitions chez les sorciers suspects. Elphias Doge était chargé d’essayer de collaborer avec des commerçants de l’Allée des Embrumes au Chemin de Traverse et avait pour projet d’y racheter un magasin pour y vendre des faux objets de magie noire pour essayer de repérer ces sorciers suspects et leurs mouvements.

Hermione avait proposé d’acheter des hiboux que l’on mettrait en surveillance dans les forêts pour qu’ils y détectent d’éventuels mouvements de sorciers, car, comme elle l’avait rappelé, Ollivander avait été caché dans une forêt par des Mangemorts. Elle avait ajouté que des hiboux dans une forêt ne permettraient pas aux Mangemorts de croire qu’ils sont suspectés. En fait, l’intelligence de ses réflexions avait particulièrement frappé les membres de l’Ordre du Phénix qui ne la connaissaient pas.

Elle avait demandé à ce qu’un recensement de tous les endroits où avaient été aperçus ou arrêtés les Mangemorts depuis le début de la Seconde Guerre des sorciers soit fait, car cela permettrait peut être selon elle de voir quels sont les endroits dans lesquels peuvent se cacher des Mangemorts.

Mais Harry, à l’origine si intéressé par l’Ordre du Phénix, se rendait compte que cela avait la même utilité que les Aurors du Ministère. Ce qu’il y avait d’intéressant, c’était son travail à lui, et le travail que faisait Dumbledore. Il en arrivait à distinguer la lutte contre Voldemort et la lutte contre les Mangemorts. Il savait qu’il était maintenant le seul avec le frère de Dumbledore et Rogue à pouvoir continuer cette lutte. L’Ordre pourrait s’occuper des Mangemorts, et cela n’avait rien à voir. Il comprenait mieux pourquoi Dumbledore lui avait demandé de ne pas parler de tout ce qu’il savait sur Voldemort à l’Ordre du Phénix.

 

Après la réunion, ils retournèrent dans leurs appartements et vers minuit, lorsqu’ils étaient sûrs que tous étaient couchés, ils se relevèrent. Ils savaient qu’ils devaient faire attention à ne pas rencontrer les Aurors de garde la nuit qui étaient postés un peu partout dans le château. Harry avait pour cela sa cape d’invisibilité. Et Harry voulait que Fumseck vienne avec lui. Ils sortirent sans faire de bruit dans le couloir des appartements, tous trois sous la cape, Fumseck sur l’épaule de Harry. Le couloir était désert et ils le parcoururent lentement. Harry s’apprêta à ouvrir la porte qui donnait dans le couloir du premier étage mais Hermione l’arrêta et sorti sa baguette.

-          Silencio, murmura-t-elle.

En effet, cette porte grinçait beaucoup habituellement et cette fois, lorsqu’ils l’ouvrirent, elle ne fit aucun bruit.

Et ils avaient bien fait de faire attention, en effet, Tonks était située en bas devant les portes en chêne de l’entrée. Ils descendirent le grand escalier le plus doucement possible pour ne pas se prendre les pieds dans la cape d’invisibilité. Ils passèrent à environ deux mètres de Tonks, qui, par chance, n’entendit rien. Enfin, ils arrivèrent à l’escalier menant aux cachots et le descendirent lentement.

Dans le long et sombre couloir des cachots, il y avait au fond un Auror qu’il était impossible de distinguer d’ici. Le cachot numéro sept était l’un des premiers et ils s’en approchèrent lentement. Mais Ron se prit le pied dans la cape et trébucha en émettant un léger cri. Le sorcier se retourna et s’approcha lentement en scrutant l’obscurité à la recherche d’un individu. Puis soudain on entendit un miaulement tout proche. Harry, Ron et Hermione s’arrêtèrent, si Miss Teigne était là, elle avait la faculté de les repérer même lorsqu’ils avaient leur cape d’invisibilité. Mais ils se rendirent compte que le miaulement ne venait que de Fumseck qui avait imité le cri du chat. Et cela fonctionna, le sorcier était retourné à son poste. Harry sentait son cœur battre très fort mais lentement ils se relevèrent et arrivèrent devant le cachot numéro sept. Par précaution, Hermione pratiqua le sortilège de mutisme sur la porte et ils entrèrent.

Soulagés, ils enlevèrent leur cape d’invisibilité et descendirent dans la galerie en allumant leurs baguettes pour s’éclairer. Comme les deux fois précédents, le lac était calme et la rivière coulait doucement. D’aucun des trous, un serpent ne sortit la tête, ce qui montrait qu’il n’y en avait plus. C’est alors qu’Harry pensa à utiliser le Fourchelang pour le vérifier.

-          Serpents, êtes-vous ici, dit-il, ce qui terrifia Ron et Hermione qui ne s’y attendaient pas du tout. Désolé, dit-il pour s’excuser de ne pas les avoir prévenu. Je vérifie seulement qu’il n’y a pas d’autres serpents.

-          Bonne idée, dit Hermione, ce serait dommage de se faire surprendre et d’être blessés, McGonagall nous tuerai.

Mais aucun sifflement annonçant la présence de serpents ne se fit entendre.

Harry s’approcha de l’un des trous et s’y glissa, sa baguette allumée pour regarder devant lui. Ron et Hermione le suivirent et découvrirent à leur tour la grande caverne.

-          Flambios, dit Hermione, et elle traça avec sa baguette une croix en feu au sol pour repérer la caverne et ne pas y retourner après même si, contrairement au jour où ils avaient visité le Département des Mystères, ils pourraient se retrouver puisqu’ils savaient par où ils étaient arrivés.

Ils avancèrent dans la longue caverne pendant plusieurs minutes. Fumseck volait au-dessus d’eux et ils ne tardèrent pas à arriver à une porte au cœur de la roche, dont la poignée en fer représentait un serpent. Cela ne faisait plus aucun doute que Voldemort avait fait creusé cette grotte lui-même. La porte était ouverte et ils entrèrent.

Ils se trouvèrent dans une petite pièce éclairée par des torches qui s’allumèrent toutes seules à leur arrivée. Au centre de la pièce était disposée un socle de marbre gris sur lequel étaient gravés quatre serpents. Sur ce socle, il y avait une boîte en or qui ressemblait à une ancienne boîte pour y déposer des bijoux.

Harry s’approcha  lentement, peut-être y avait-il un Horcruxe à l’intérieur. Ses mains tremblaient et il ouvrit la boîte. Elle était vide, et Harry la secoua en signe de déception. Il  la reposa et la referma puis ils retournèrent vers le lac. Ils entrèrent dans la deuxième caverne qui était semblable à la première. Ils avancèrent lentement mais entendirent un bruit. Devant eux venaient de se lever trois Inferi.

-          Serpenflamentis ! cria Harry sans attendre. Et une épaisse flamme, semblable à celle qu’avait fait Dumbledore dans la caverne du médaillon s’enroula autour des Inferi qui reculèrent et s’effondrèrent.

-          C’est horrible, dit Hermione. Ce sont des gens qu’a tué Voldemort ?

-          Oui, et le pire c’est qu’il les a tués à Poudlard ou les y a amenés, dit Harry gravement. Ils passèrent devant les corps inanimés des Inferi, leurs yeux vides étaient immobiles et fixaient le plafond, leur corps mou était d’une blancheur terrifiante et ils paraissaient déjà en décomposition. Ils arrivèrent devant une porte semblable à celle qu’ils avaient trouvée dans la galerie voisine.

-          Alohomora ! dit Hermione alors que la porte était fermée. Mais rien ne se produisit et la porte resta bien fermée.

-          Pourquoi ça ne marche pas ? demanda Ron.

-          Le couteau de Sirius ! s’exclama Harry. Il glissa la lame entre la porte et le cadre et un cliquetis se produisit. Mais il n’arrivait toujours pas à rentrer, la porte restait fermée.

-          Comment faire ? demanda Hermione, visiblement angoissée d’être tenue en échec par une porte.

-          Il faut payer, je crois, dit Harry, se souvenant de la visite dans la caverne avec Dumbledore.

-          Payer ? demanda Ron. Et combien faut-il payer.

-          Ron, tu es bête parfois, dit Hermione. Payer avec du sang.

-          Oui, dit Harry, avec du sang. Et il se coupa le bras laissant couler quelques gouttes de sang. Il posa toucha la porte avec son sang qui coulait le long de son bras et celle-ci s’ouvrit.

-          Pansum, dit Hermione en pointant sa baguette sur la blessure de Harry. La plaie se referma instantanément.

Il poussèrent la porte et se retrouvèrent dans une pièce sombre qui était gigantesque, et envahie d’une brume que même la lumière magique ne perçait que très difficilement.

Ils s’avancèrent lentement au milieu de cette brume. Elle semblait également annuler les sons puisque Harry, Ron et Hermione ne s’entendaient pas parler alors qu’ils étaient à un mètre l’un de l’autre. Ils décidèrent de se tenir par le bras. Fumseck était perché sur l’épaule de Harry et il émit un cri perçant que seul Harry entendit dans sa tête. Harry lui répondit et tous deux se rassurèrent mutuellement.

Hermione s’arrêta subitement et se retourna, on ne voyait plus la sortie. Elle pointa sa baguette en direction de là où ils venaient et Harry vit qu’elle hurla quelque chose. Une loutre de feu argentée en sortit et s’éloigna dans la brume, Hermione la suivit ainsi que Ron et Hermione et elle les conduisit à la sortie. Ils étaient tous rassurés, leurs Patronus était capable de se diriger dans cette brume.

Ils purent donc avancer encore en suivant la loutre qui semblait savoir où elle allait. Et cette méthode fut la bonne. Ils arrivèrent contre une autre porte. Harry la toucha à nouveau avec sa blessure et elle s’ouvrit. Ils se retrouvèrent dans une petite salle semblable à celle qui était vide.

-          Hermione bravo, dirent Harry et Ron ensemble. Il est vrai que sans l’idée géniale d’Hermione ils n’auraient jamais rien vu, peut-être même se seraient-ils perdus.

Cette pièce était magnifique, au niveau des meubles qu’elle contenait notamment. Il y a avait une table avec des pieds en or qui soutenaient une lourde plaque de marbre blanc dans lequel étaient incrustés des émeraudes dessinant la Marque des Ténèbres. Ainsi, déjà lorsqu’il était à Poudlard, Voldemort avait prévu d’avoir des Mangemorts à son service.

Il y avait une armoire qui était vide ainsi qu’une vieille horloge à balancier qui ne fonctionnait pas. Et on se demandait pourquoi Voldemort avait besoin d’une si grosse horloge pour savoir l’heure lorsqu’il venait ici.

Harry était donc déçu, il avait cru, que, comme cette salle était plus protégée que l’autre, elle contiendrait des choses plus intéressantes.

Ils retournèrent dans la brume, et, grâce au Patronus, ils retrouvèrent la sortie.

Jusqu’à près de trois heures du matin, ils explorèrent les autres cavernes sans rien trouver. Elles étaient exactement identiques à la première. Ils étaient tous les trois un peu dépités et ils rentrèrent sans se faire repérer à leur chambre. Le matin, très fatigués, ils eurent du mal à se lever mais ils durent se lever quand même pour éviter les soupçons.

Ils reçurent comme tous les matins la Gazette du Sorcier qui apportait des nouvelles.

 

LE MANGEMORT INTERPELLE FAIT SES PREMIERES REVELATIONS

 

Alecto Carrows, Mangemort interpellée mercredi dans la soirée lors de l’attaque de la famille Miller, a été interrogée par les Aurors du Ministère. L’interrogatoire a été difficile, précise le Ministère, en effet, Mrs Carrows n’a commencé à révéler des informations que hier soir après plusieurs propositions du Ministère. Ainsi, si ses révélations s’avèrent vérifiées, les sanctions qui devraient être requises contre elle, pourraient être réduites. Elle devrait être jugée par le Magenmagot la semaine prochaine et devrait être condamnée à la prison à vie au pénitencier d’Azkaban.

 

-          On ne saura donc jamais tout ce qui est intéressant, dit Harry en jetant la Gazette avec force sur la table.

-          Il vaut mieux qu’ils ne disent rien, ces informations doivent rester secrètes, dit Hermione.

-          Mais vous allez tout savoir, ne vous inquiétez pas, dit Scrimgeour qui venait d’arriver.

-          Bonjour, dirent-ils ensemble.

-          En effet, nous savons, si Alecto ne nous a pas menti, des choses qui peuvent être intéressantes. Les Mangemorts sont bien déterminés à faire une attaque sur le Chemin de Traverse et leur stratégie est de faire plusieurs diversions. Ils sont d’abord sensés attaquer dans deux ou trois endroits isolés différents pour mobiliser les Aurors et ensuite attaquer le Chemin de Traverse, mais nous avons prévu ce genre de situations. Nous avons trois types d’Aurors, ceux qui sont à un poste bien défini, ceux qui sont prêts à intervenir d’urgence et ceux qui sont en vacances. Ces nombres sont toujours à peu près constants. En cas d’attaque d’un lieu où il y a des Aurors fixes, les Aurors en vacances le restent. Les Aurors mobiles sont prêts à intervenir quoi qu’il arrive. Maintenant, si il y avait une attaque comme il y a eu ces derniers jours, ce sont les Aurors en vacances qui sont envoyés, quelques minutes après que les Aurors mobiles soient arrivés sur les lieux (le temps de les contacter). Les Aurors fixes restent donc à l’endroit où ils sont affectés dans toutes les situations. Nous avons pour l’instant assez d’Auror pour que ce système fonctionne. Il faudrait juste éviter que Voldemort recrute d’autres Mangemorts. Sinon, une attaque était prévue dans le Poudlard Express le jour de la rentrée pour semer la terreur. Mais le train sera sécurisé comme d’habitude et la voie surveillée pour éviter toute embuscade avant que le train ne passe. Les Mangemorts pour l’instant ne savent pas où attaquer. Ces révélations, comme vous le voyez ne sont pas vraiment importantes car nous avions déjà prévu des moyens efficaces contre ce genre d’attaques. On a en effet doublé le nombre d’Aurors depuis quelques semaines et on est en position de force face aux Mangemorts, il faut seulement que cela continue.

Scrimgeour partit et ils lirent l’article dans lequel Ombrage s’excusait de tout ce qu’elle avait fait.

 

OMBRAGE : LE RETOUR

 

Dolores Ombrage a été à nouveau nommée au poste de professeur de défense contre les forces du Mal à l’école de sorcellerie de Poudlard qu’elle exercera conjointement avec Roselyne Bett.

La directrice, Minerva McGonagall a cependant accepté cette nomination à une seule condition, que « Dolores Ombrage présente ses excuses à Harry Potter, Albus Dumbledore et à tous les élèves auxquels elle a fait perdre une année précieuse en défense contre les forces du Mal à cause de sa stupidité ». En effet, souvenons-nous que Dolores Ombrage, alors sous-secrétaire d’Etat du ministre Cornelius Fudge avait fait mettre en place des programmes scolaires qui empêchaient toute pratique de la Magie aux élèves.

Le Ministère qui avait rétablir les anciens programmes les a à nouveau modifiés par le décret d’éducation n°31 pour les adapter à la situation.

Dolores Ombrage a donc accepté le poste et de présenter ses excuses : « Je regrette tout ce que j’ai fait de mal lorsque j’enseignais à Poudlard, et je présente mes excuses les plus sincères à Albus Dumbledore, Harry Potter et tous les élèves qui auraient aimé pratiquer la magie. J’espère que nous nous entendrons très bien cette année et que nous pourrons bien travailler ensemble. C’est un plaisir pour moi de revoir mes chers collègues et élèves avec qui j’avais tissé des liens d’amitié mémorables. Je suivrais en tout point les programmes établi par le Ministère pour permettre aux élèves de réussir dans leurs études ».

La directrice a par ailleurs annoncé que dans les matières concernant la défense, il y aurait deux professeurs permettant un apprentissage en groupes réduits plus efficace. La rentrée est actuellement en cours d’organisation et le Ministre Rufus Scrimgeour a affirmé que l’équipe des professeurs était « particulièrement excellente et motivée cette année ».

 

Ils étaient tous scandalisés par le fait que Ombrage prétende avoir tissé des liens d’amitié avec les professeurs et élèves. Ils se demandaient toujours si elle était vraiment stupide ou si elle faisait exprès de passer pour une femme gentille sachant que tous la détestaient.

Mais la matinée, ils se rendirent au Ministère pour rendre hommage à Jey Padelachance. Beaucoup de personnes étaient présentes dans le hall du Ministère ce qui montrait que les sorciers étaient solidaires et cela ravissait Harry car c’était ce que voulait Dumbledore.

Pendant l’après-midi, ils furent libres d’aménager leur salle pour l’AD et y installèrent tout le matériel proposé par McGonagall. Ils essayèrent d’ailleurs de tous de s’entraîner et pratiquèrent plusieurs sortilèges. Hermione avait d’ailleurs tenu à ce qu’ils apprennent un sortilège qui était sensé être très dangereux, « à la limite du sortilège Impardonnable » selon elle qui consistait en l’envoi d’une flèche empoisonnée à l’adversaire. Sans soins, ce sortilège pouvait blesser irréversiblement l’adversaire en le paralysant. C’est pourquoi personne ne dit ce qu’ils venaient d’apprendre. La formule était poisonnus shoot. Mais le sortilège était difficile à pratiquer et il fallait clairement s’imaginer avoir un arc entre les mains, chose difficile pour des sorciers qui ne savaient pas ce que c’était, à part Harry et Hermione. C’est pourquoi, seuls Harry et Hermione arrivaient à maîtriser le sortilège après plusieurs heures d’entraînement. Mais selon Hermione tous avaient progressé et ce sortilège serait très utile si un jour ils devaient être confrontés aux Mangemorts.

Tous les professeurs qui devaient enseigner avaient choisi leurs salles de classes pendant ces entraînements et McGonagall les avait convoqués pour leur rappeler le règlement de l’école et le fonctionnement habituel.

Le dimanche, ils furent libres toute la journée et ils en profitèrent pour jouer au Quidditch le matin. Harry avait beaucoup mieux joué que la fois précédente et ils avaient pu s’entraîner. Ce qui était certain c’est que l’équipe des Gryffondor comporterait Harry, Ginny et Ron comme joueurs. Hermione, elle, avait préféré lire des livres dans la Salle du Phénix et avait d’ailleurs conseillé Harry de le faire aussi. Mais ils ne purent pas retourner dans la salle que leur avait réservée Dumbledore car ils étaient avec Ginny et les jumeaux.

Ils prirent le repas du soir et Harry se prépara à partir chez le frère de Dumbledore qu’il était impatient de rencontrer depuis qu’il avait reçu sa lettre.

 

 

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