HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 25 : L’ARMEE DE DUMBLEDORE

 

 

            Harry, Ginny, Ron et Hermione se sentaient donc parfaitement heureux et c’est dans cette atmosphère de pur bonheur qu’ils se rendirent pour le repas dans la Grande Salle à midi.

            Ils remarquèrent cependant que Ombrage n’était pas là, c’était compréhensible étant donné ce que les élèves avaient décidé de lui faire endurer.

            Mais personne à part Harry, Ron, Hermione, Ginny et Neville et Luna, ne savait qui était l’auteur de cette explosion et ils étaient très loin de se douter que leur Directrice était dans le coup. Ainsi de nombreuses rumeurs circulaient à ce sujet et certains disaient même que Fred et George Weasley avaient réussi à s’infiltrer secrètement dans le château.

            Rusard semblait également très en colère, de toute évidence, Miss Teigne lui avait rapporté qu’elle avait été maltraitée et il observait les élèves d’un air mauvais, en sachant que le ou plutôt les coupables se trouvait parmi eux.

            Mais McGonagall prit la parole :

-          Bonjour à tous, étant donné les évènements de ce matin, je vous demanderai désormais d’être un peu moins agressifs avec le professeur Ombrage, je comprends parfaitement la réaction des élèves qui ont fait ça et je les excuse pour cette fois, mais elle est revenue et a accepté d’enseigner à nouveau après s’être excusée donc s’il vous plaît sachez pardonner.

Mais on sentait dans la voix de la Directrice une pointe de désapprobation avec ce qu’elle disait. Cependant en temps que Directrice, elle ne pouvait pas demander aux élèves de littéralement déclarer la guerre à l’un de ses professeurs.

A part ça, Hermione avait lu la Gazette du Sorcier qu’elle n’avait pas eu le temps de lire le matin. Et elle reflétait bien l’ambiance à Poudlard. Il n’y avait aucun meurtre, aucune attaque, rien qui puisse mettre quiconque de mauvaise humeur. D’ailleurs, il semblait que les rédacteurs de la Gazette devaient trouver des idées pour intéresser leurs lecteurs et il y avait une nouvelle rubrique concernant les inventions moldues, un dossier spécial sur comment se détendre chez soi par temps de pluie…

Bref, après le repas, ils se rendirent dans la salle 35 un peu en avance pour se préparer à leur première leçon d’occlumancie. Lupin n’avait pas tardé à les rejoindre. Ils avaient dû fermer par magie la porte de la salle car déjà une demi-heure avant l’heure annoncée, un groupe d’élève était là et tenait absolument à entrer.

Ginny avait arrangé en salon la salle et disposé la cinquantaine de petits poufs en demi-cercles concentriques de sorte que tous les participants du club puissent bien voir le centre de la salle où se trouvait le tableau.

Harry constata qu’il était incapable de faire quoi que ce soit à part contempler Ginny qui ne s’arrêtait pas de le regarder et qui lui sautait dessus toutes les deux minutes pour l’embrasser. Il en était de même avec Hermione et Ron. Lupin semblait tout autant heureux de voir qu’ils s’aimaient.

Enfin, à quatorze heures moins dix minutes, les tambourinements contre la porte étaient tellement intenses qu’ils décidèrent de ne plus faire attendre longtemps leurs futurs élèves. Il y entra d’abord une cinquantaine d’élèves dès le début, mais ce n’était pas fini car d’autres arrivèrent par petits groupes jusqu’à ce qu’ils soient à peu près soixante-dix d’après ce qu’avait pu compter Hermione. Mais ce n’était qu’une estimation car tous n’arrêtaient pas de bouger et de changer de place.

De toute évidence, la salle était bien trop petite pour que le cours puisse avoir lieu ici et ils devraient trouver un endroit plus spacieux.

-          Euh, bien, je pense que tout le monde est là, dit Hermione un peu surprise. On va donc commencer.

Tout le monde parlait et il était difficile de se faire entendre et Hermione dut utiliser le sortilège sonorus.

-          Donc tout d’abord, dit-elle d’une voix qui résonna dans la salle et qui fit taire tout le monde, nous allons commencer par faire un bref historique de l’AD.

Harry regardait uns à uns les élèves présents, ils semblaient venir de tous les niveaux, de la première à la septième année et Harry fut surpris de voir quelques élèves de Serpentard des nouvelles années. Mais il ne tint pas compte de cela car il savait que c’était ce que Dumbledore voulait, l’amitié entre les sorciers.

Mais une chose lui déplut un peu cependant, il avait l’impression d’être l’attraction principale d’un grand nombre d’élèves de première année qui semblait se soucier plus de voir Harry Potter pour la première fois de leur vie que de prendre des cours pour apprendre à lutter contre Voldemort.

Il était cependant content de retrouver tous les membres de l’AD originale qui étaient toujours à Poudlard.

Mais Hermione poursuivait son discours :

-          Pour commencer, nous avions créé l’AD il y a deux ans alors que le Ministère cachait le retour de Voldemort pour que le maximum de nos camarades puissent savoir se défendre. Notre problème principal était que nous avions en défense contre les forces du Mal le professeur le plus incompétent qui puisse exister, Dolores Ombrage, qui avait par surcroît interdit à l’AD de se regrouper. Nous avions fait cela en cachette toute l’année mais nous nous sommes fait malheureusement repérer en fin d’année. Mais aujourd’hui, la situation n’est plus la même, le Ministère a conscience de la situation et agit de manière tout à fait raisonnable et ainsi les enseignants peuvent être efficaces. Mais l’AD nous manquait et nous avons décidé de nous regrouper à nouveau. Car même si les cours que vous suivrez cette année seront suffisants, vous pourrez encore plus vous entraîner et être prêts à vous défendre en cas d’attaque.

Un élève venait de lever la main, il semblait être en première année étant donnée sa taille.

-          Oui, dit Hermione.

-          Que veut dire AD ? demanda-t-il et il y eut des murmures ce qui montrait qu’il avait d’autres élèves qui se posaient la question.

-          Ah oui, bien sûr, dit Hermione, j’avais oublié ce point. AD signifie l’Armée de Dumbledore, nous lui avions donné ce nom car nous savions qu’à l’époque – le ministre de la Magie était encore Cornelius Fudge – la pire crainte du Ministère était que Dumbledore le renverse et prenne le pouvoir. De toute évidence, c’était complètement infondé et Albus Dumbledore ne s’est toujours qu’intéressé à l’enseignement. Nous avions cependant choisi ce nom-là car c’était pour nous un nom fort qui nous permettrait de soutenir Albus Dumbledore. Mais nous allons maintenant passer à ce que nous allons faire au cours de cette année, on va évidemment devoir séparer le travail pour s’adapter au niveau de chacun et on va commencer par vérifier que chacun connaît les sortilèges de élémentaires de défense. Nous passerons ensuite à des moyens plus difficiles de se battre et enfin si c’est possible nous étudierons des moyens d’attaque. Nous sommes pour l’instant quatre à diriger le club : Harry, Ron, Ginny et moi – Hermione – et nous sommes accompagnés du professeur Lupin qui a autrefois enseigné la défense contre les forces du Mal.

Elle avait montré à chaque fois de sa main les différentes personnes.

-          Le président du club est donc Harry, je suis la secrétaire et le professeur Lupin, Ron et Ginny sont des collaborateurs. Mais au cours des séances, nous essaierons de recruter quelque chose comme des sous-collaborateurs car à cinq c’est difficile de gérer soixante-dix personnes.

Hermione regarda les élèves en face d’elle qui étaient très attentifs pour voir si quelqu’un avait des questions. Harry, lui, se contentait d’observer Ginny et Ron était en admiration devant le discours d’Hermione.

Cependant, leur soudain coup de foudre l’un pour l’autre semblait totalement inexplicable, les temps derniers, ils étaient plus comme de véritables amis et Harry ne se serait jamais douté qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre. Ce n’était pas comme avec Ginny où cela faisait des semaines qu’il n’arrêtait pas de la regarder. Mais Hermione reprenait son discours oubliant pour le moment ses histoires d’amour.

-          Nous allons donc procéder aux inscriptions, tous ceux qui veulent s’inscrire, vous allez passer les uns après les autres ici pour que j’inscrive votre nom et pour que vous signiez. Pendant ce temps, si vous avez des questions à poser, Harry, Ron, Ginny et le professeur Lupin sont là.

La moitié des élèves se précipita vers eux et les questions qui revenaient le plus souvent – qui questionnaient à propos de Harry la plupart du temps étaient « quels sont les sortilèges que tu as déjà utilisé lors de tes combats avec Voldemort ? », « est-ce qu’il t’arrive d’avoir peur ? », « est-ce que tu as déjà failli mourir lors d’un combat ? », « est-ce que Dursley est ta tante ? » et évidemment « est-ce que tu es l’Elu ? ». Ces questions agaçaient profondément Harry qui mit les choses au point une bonne fois pour toute.

-          Si vous venez là pour moi, vous pouvez partir tout de suite car je ne dirai rien, l’AD sert à apprendre à se défendre et pas à discuter de ce genre de rumeurs, ce n’est pas la peine de vous inscrire si vous êtes venus pour cela. Maintenant si quelqu’un a des questions sur l’AD, qu’il les pose.

Harry était soulagé de voir que personne n’était parti et qu’ils avaient aussi des questions sur l’AD. Il y répondit cette fois avec beaucoup de bonne volonté.

Finalement, tous les élèves étaient inscrits sur le parchemin qui faisait un mètre de long et que Hermione fixa au mur.

-          Euh très bien, lorsque nous aurons une prochaine leçon, nous afficherons un message sur la porte de la salle avec la date et l’heure. Il faudra aussi trouver une nouvelle salle car nous sommes trop pour celle-ci, on l’indiquera aussi ici.

-          Il n’y aura pas de leçon aujourd’hui ? demanda un élève de première année déçu.

-          On aurait bien aimé mais nous n’avons pas la place, répéta Hermione.

-          Pourquoi ne pas aller où il y a de la place ? dit Dean.

-          Oui, dans le parc, tant qu’il fait beau ? dit Lavande.

-          Euh, d’accord, professeur Lupin, nous pouvons ?

-          Oui bien sûr, dit-il.

Et ils descendirent tous à la suite dans le parc, menés par Harry. Ils croisèrent Ombrage qui parut foudroyée, de toute évidence, cela ne lui plaisait pas qu’un tel nombre d’élèves soient derrière Harry Potter. A leur passage elle se cacha vite derrière une armure qui d’ailleurs faillit tomber. Tous les élèves lui sourirent en passant d’un air un peu moqueur, Harry le premier. Il aurait bien aimé qu’ils portent tous une insigne « AD » sur leur robe de sorcier à ce moment-là.

Ils arrivèrent finalement devant les portes de chêne et McGonagall discutait avec l’Auror Robert Johnson. De toute évidence ce cortège faisait un bruit épouvantable et l’Auror devait s’attendre à une révolte. Mais voyant Harry en tête, McGonagall avait compris que c’était l’AD.

-          Vous êtes aussi nombreux, dit-elle en regardant les élèves se masser devant les portes de chêne, si bien que les premiers faillirent y être écrasés.

-          Euh oui, dit Harry. Nous pouvons faire notre leçon dans le parc ?

-          Euh oui, bien sûr, dit-elle, je vais d’ailleurs venir voir ça.

Elle ouvrit les portes de chêne, le parc était toujours aussi ensoleillé et il faisait très chaud. Harry décida de se placer en plein centre du parc, entre la maison de Hagrid et le château, pas trop près des potagers ni trop près du chemin menant au portail.

Les élèves s’étaient mis en rond autour de lui et Harry leur demanda de s’écarter un peu pour ne pas être trop étouffé.

-          Euh, Hermione, on commence par quoi ? demanda-t-il.

-          Je pensais à l’expelliarmus, dit-elle, c’est un sortilège très important.

-          Ah oui OK, je pense qu’on devrait faire cinq groupes car ça va devenir ingérable. Chacun en prend un d’accord ?

Hermione, Ron, Ginny et Lupin acceptèrent.

-          Bien, nous allons commencer par…

Personne n’entendait.

-          Sonorus ! dit-il la baguette pointée vers sa gorge.

Tout le monde se tut prêt à écouter.

-          Bien, dit Harry d’une voix désormais puissante, nous allons commencer par le sortilège de Désarmement qui est très utile pour empêcher un adversaire de nous attaquer. Ce sortilège a pour formule expelliarmus, répétez tous après moi, expelliarmus !

-          Expelliarmus ! dit la foule sans que l’on puisse vraiment comprendre car chacun avait commencé à un moment différent.

-          Bien, pour ceux qui le connaissent déjà, vous aiderez ceux qui ne le connaissent pas, merci. A propos de ce sortilège, il vous permet d’enlever à l’adversaire sa baguette et il est donc très utile lors d’un duel, je l’ai déjà utilisé et vous devez tous le savoir. N’oubliez pas de vous concentrer c’est très important. On va travailler par groupes de deux et pour les anciens de l’AD, vous pouvez aider à part si vous avez oublié. AH ET SEPAREZ VOUS EN CINQ GRAND GROUPES, cria Harry très fort.

Tout cela prit environ dix minutes avant que les premiers élèves lancent leurs premiers sortilèges. Harry avait un groupe très hétérogène composé d’élèves de toutes les années et les plus grands apprirent le sortilège plus rapidement. Il fallut cependant un grand nombre d’essais à la plupart d’entre eux pour commencer à le maîtriser.

Mais il était certain qu’ils n’étaient pas vraiment concentrés, cela leur semblait plus un jeu, faire voler la baguette de leur adversaire. Il y eut cependant quelques incidents sans gravité.

Un élève avait mis le feu à la robe de son adversaire et il semblerait qu’il ait en fait inventé un nouveau sortilège. Mais il ne se souvenait plus de la formule.

Un autre élève avait réussi à casser sa baguette en deux en faisant des trop grands gestes et en tapant avec dans le bras de la personne qui était derrière.

Un autre enfin s’était cassé le poignet en tombant et Harry l’avait conduit à l’infirmerie pour le faire soigner.

Mais de toute évidence, ce n’était pas plus glorieux dans les autres groupes, Harry ne savait pas comment Ron avait fait mais apparemment un élève lui avait lancé un sortilège raté et il avait les cheveux aussi verts fluo que ceux d’Abelforth lorsqu’ils avaient visité le magasin moldu de surgelés.

Le problème était en fait que les élèves n’avaient pas tous la même vitesse de progression, certains apprenaient très vite, d’autres très lentement, et Harry était content de voir que certains étaient très sérieux et voulaient vraiment réussir alors que d’autres semblaient préférer s’amuser. Pour ceux-là, il fallait absolument renverser la tendance avant l’attaque de Poudlard par les Mangemorts.

Mais de toute évidence, celle-ci n’était pas pour tout de suite car Rogue ne l’avait toujours pas prévenu.

-          Bien, merci à tous et n’oubliez pas que vous n’avez pas besoin de nous pour vous entraîner. Mais on va essayer d’organiser un peu mieux tout ça car c’était un peu n’importe quoi, toutes les informations seront affichées désormais sur la porte de la salle 35 et certainement sur d’autres panneaux d’affichage aussi, à bientôt.

Lentement, la foule se dissipa et rentra au château.

-          Ron, qu’est-ce qu’il t’es arrivé ? demanda Hermione inquiète en le voyant avec une nouvelle couleur de cheveux.

-          Je sais, pas, c’est un petit qui n’a pas prononcé la formule correctement, j’espère que tu vas réussir à enlever ça car je n’ai pas vraiment envie de garder cette couleur-là.

-          Euh, oui Ronny chéri, je vais faire tout mon possible. Et elle embrassa Ron.

Cela choquait encore Harry, pour lui c’était des amis depuis six ans, et pas des amoureux !

Mais Ginny s’approcha et ils s’embrassèrent aussi.

-          Bien, les amoureux, quand vous aurez fini, dites moi, dit Lupin en rigolant derrière eux.

-          Pardon professeur, dit Hermione.

-          Oh, tu peux arrêter avec ce stupide professeur, Hermione, juste quand nous sommes en cours d’accord.

-          D’accord.

-          Bien, on ne va pas pouvoir faire ça tous les jours, je pense que comme il y a sept années et sept jours, on ferait un cours chaque jour pour chaque année ? non ?

-          Euh, je n’aurais pas trop le temps, dit Harry.

-          Mais ça ne pose pas de problème, Harry, chacun s’occupera d’un jour ou de deux, comme ça, ça permettra aussi de s’adapter au niveau de chacun.

-          D’accord, dit Harry, il faudra s’organiser.

-          Mais je pense que tu devrais prendre les septième année, Harry, c’est plus intéressant pour toi.

-          Je préfèrerais en effet, dit Harry.

-          Comme ça nous prendrions nous aussi des cours, dit Hermione en regardant Ron.

-          Je pourrai m’occuper de ceux de mon année, dit Ginny, il faudra juste que tu me donnes ce que tu as prévu de faire, Hermione.

-          En ce qui me concerne, je pense que je pourrais faire cela presque tous les soirs, dit Hermione.

-          Mais vous devriez demander à vos camarades de Gryffondor de votre année s’il n’y en a pas qui seraient volontaires pour nous aider un peu, proposa Lupin.

Ils avaient arrêté à temps, le ciel était devenu d’un gris très menaçant pour ne pas dire noir et on entendait le tonnerre roulait dans les montagnes aux alentours. Enfin, alors qu’ils allaient passer les portes du château, un éclair frappa un arbre près de la forêt interdite et c’était maintenant la brume qui envahissait le parc alors que la pluie tombait fort.

Personne n’aurait voulu sortir par ce temps-là, et la fin de l’après-midi se prêtait donc très bien à des activités d’intérieur.

Harry tenait à aller voir le club de duels du professeur Bett qui se trouvait dans une salle proche de la leur, la salle 39 pour être précis. Apparemment, c’était fermé mais une grande affiche était placardée sur la porte.

 

CLUB DE DUELS

Roselyne Bett

 

Si vous souhaitez faire des duels de sorciers jusqu’à vous épuiser, si vous souhaitez enfin pouvoir mettre en application tout les sortilèges que vous avez appris, ce club est pour vous, venez vous inscrire nombreux !

– Vivent les chauves-souris ! –

 

Venez participer à la première séance le mercredi 21 août ici même.

Vous pourrez vous inscrire au tournoi de duels des Quatre Maisons et le gagnant fera remporter des points à sa maison !

 

-          C’est génial ! s’exclama Ron ! on aura l’occasion de laminer encore plus les Serpentard.

-          Oui, on va s’inscrire tout de suite, dit Harry.

-          Harry, cependant, il faudra que tu fasses attention, de toute évidence, tu vas gagner, mais il ne faut pas que tu utilises des sortilèges trop puissants, cela ne serait pas bien, il ne faudra blesser personne, mais juste désarmer je pense, je ne connais pas bien le règlement mais bon…

-          T’inquiète Hermione, tu ne crois quand même pas que je vais tuer quelqu’un ?

-          Non, bien sûr.

-          Hihihi !! cria une voix de vieille femme derrière eux.

Ils se retournèrent, Mrs Bett venait d’arriver dans le couloir en volant sur son balai, elle fit plusieurs boucles sous les regards amusés des élèves qui étaient installés aux tables de la cafétéria pour discuter.

Elle alla au bout du couloir et fonça pour atterrir devant la porte de son club, mais seul le balai arriva et heurta Harry en plein dans le ventre. Mrs Bett était passée trop près du lustre de cristal et était restée pendue par sa vieille robe grise.

Harry avait les larmes aux yeux et eut un moment la respiration coupée mais il se releva. Mrs Bett s’agitait sous le lustre et visiblement essayait de se décrocher en se balançant le plus fort possible. Mais cela semblait l’amuser beaucoup et elle criait :

-          Hihihi ! ohoho !

De toute évidence, c’était la prof la plus folle qui ait jamais existé dans l’histoire de Poudlard.

-          Professeur attention, vous allez tomber, dit Hermione, on va vous faire descendre !

Mais c’était trop tard, la déchirure dans sa robe s’agrandissait dangereusement et enfin elle craqua. Mrs Bett tomba par terre et on entendit la dalle résonner fortement. Elle était tombée à plat ventre par terre et se relevait lentement, le  nez cassé et en sang. Cependant une fissure apparaissait dans le plafond et à peine fut-elle relevée que Ron eut la présence d’esprit de la pousser de dessous le lustre qui s’écrasa quelques secondes plus tard dans un fracas épouvantable, projetant des éclats de cristal partout dans le couloir du troisième étage.

-          Ca va professeur ? demanda Hermione. Oh, Ron, tu as été héroïque !

Mrs Bett semblait en pleine forme et était prise d’un immense fou rire qui la rendait encore plus bossue que d’habitude car elle était pliée en deux. Harry avait un peu moins mal au ventre mais il se le massait quand même.

Une fois qu’elle se fut un peu calmée, elle put enfin parler.

-          Oho, et bien, il faut dire que je n’avais pas fait attention au lustre, ils devraient l’allumer aussi, avec ce temps dehors, les fenêtres n’éclairent rien du tout ! bref, où est mon balai ? demanda-t-elle en cherchant par terre dans le couloir.

Le balai avait fini sa course dans le ventre d’Harry et il était maintenant posé par terre devant la porte de la salle 39.

-          Aha ! je le vois.

Elle alla le ramasser et ouvrit en même temps la porte de la salle avec sa baguette.

-          Peut-être aviez-vous des renseignements à propos du club de duel ? demanda-t-elle d’un regard extraordinairement perçant. Harry avait d’ailleurs l’impression qu’elle voyait derrière sa tête en le regardant.

-          Oui, nous souhaitions nous inscrire, dit Hermione.

-          Aha ! parfait, dit-elle, venez.

Et ils entrèrent dans la salle qui était très grande et déjà aménagée pour des duels. Le plafond était très haut et au centre de la pièce, il y avait une sorte de grande estrade en bois recouvert d’un tapis rouge délimité par des cordes magiques. Ce devait être de toute évidence l’endroit où les duels auraient lieu. Tout autour, il y avait des gradins en bois prêts à accueillir un grand nombre de personnes et accolée contre le mur d’en face, il y avait une sorte de tour en bois de trois mètres de haut et il semblait que ce serait l’endroit où l’arbitre – en l’occurrence Mrs Bett – se placerait pour observer les duels.

Elle sortit cependant un parchemin d’un bureau à côté de la tour et inscrivit leur nom.

-          En fait, cela s’organise sous forme de tournoi avec des matchs éliminatoires à chaque fois jusqu’à ce qu’on arrive à une finale, il y aura plusieurs tournois dans l’année et en fonction des matchs que vous gagnez dans l’année, cela vous ajoute un certain nombre de points et on tiendra un classement tout au long de l’année. A la fin, les meilleurs seront récompensés par des points accordés à leur maison, vous comprenez ?

-          Oui, dirent-ils tous ensemble.

-          Le premier tournoi aura lieu mercredi prochain, pas celui-ci car je dois d’abord rappeler les règles avant de commencer, les tournois se feront bien sûr en fonction du nombre d’inscrits pour chacun d’eux et même en étant inscrits au club, vous n’êtes pas obligé de participer à tous ces tournois mais cela vous désavantagerait par rapport aux autres si vous ne participiez pas à tous les tournois. Je disais donc que le premier tournoi aura lieu mercredi prochain mais nous n’aurons certainement pas le temps de faire tout cela en une après-midi et cela durera sur plusieurs semaines à moins que l’on puisse ajouter des dates supplémentaires pour les matchs en fonction de la disponibilité des participants. J’afficherai à chaque fois la grille des matchs sur la porte.

Tous les trois étaient très pressés de participer à ce tournoi, ce serait certainement un de leurs moments préférés cette année et cela leur donnerait une occasion de plus d’écraser les Serpentard.

D’ailleurs, il fallait croire que seuls les nouveaux Serpentard participaient à la vie du château, ceux de l’année de Harry étaient invisibles et Harry avait dû vérifier avec sa carte du Maraudeur qu’ils étaient bien dans le château. Ils étaient en fait regroupés tous ensemble dans leur salle commune à l’écart des autres élèves, avec quelques élèves de cinquième et sixième année apparemment.

Harry les soupçonnait fortement d’essayer de regrouper d’autres élèves pour qu’ils entrent au service de Voldemort, il le pensait d’autant plus que Rogue lui avait dit que Voldemort chercherait à utiliser des élèves de Poudlard pour le faire tuer.

Avant que l’heure du repas arrive, McGonagall était venue parler à Dean, Seamus et Neville pour leur expliquer pourquoi Harry et Ron avaient dû quitter leur dortoir. Elle avait fait de même avec les camarades d’Hermione et Ginny mais finalement personne ne savait exactement l’excuse qu’elle leur avait dit, il semblait cependant parfaitement comprendre cela.

Dobby avait tout nettoyé parfaitement et Harry trouvait la pièce magnifique maintenant. Ils s’installèrent donc autour de la table pour mettre en place le programme de l’AD. Mais Dobby vint les interrompre.

-          Harry Potter, est-ce que Dobby peut dormir dans la chambre de libre ? demanda l’elfe de sa voix aigue.

L’étage comportait trois chambres mais maintenant que Harry sortait avec Ginny et que Hermione sortait avec Ron, ils n’utilisaient à tous plus que deux chambres et la troisième restait libre.

-          Oui, bien sûr Dobby, dit Harry.

-          Ah merci Harry Potter.

Et tous furent très amusés de voir le petit elfe revenir avec ses valises et ses habits trop grands pour les monter par l’escalier.

Ils réfléchirent donc à nouveau au programme de l’AD qu’ils pourraient mettre en place et Hermione prenait des notes au fur et à mesure. Plusieurs fois Harry faillit évoquer qu’il prenait des leçons avec Abelforth et cela était très difficile sachant qu’il devait le cacher à sa petite amie. Mais il réussit cependant à ne rien dire et se contentait de parler généralement de leçons d’occlumancie.

Enfin, ils avaient établi un programme sans pour l’instant s’être occupés de Lupin. Au moins, de toute évidence, Lupin remplacerait l’un d’entre eux les jours où il pourrait et cela ne posait pas de problème.

 

Lundi 21 h : première année (Hermione et Ginny)

Mardi 21 h : deuxième année (Hermione et Ginny)

Mercredi 21 h : troisième année (Ron et Hermione)

Jeudi 21 h : quatrième année (Ron et Hermione)

Vendredi 21 h : cinquième année (Ron et Hermione)

Samedi 21 h : sixième année (Ginny et Hermione)

Dimanche 21 h : septième année (Harry)

 

            En fait, Ron ne voulait pas avoir à s’occuper des trop jeunes élèves qui étaient trop turbulents selon lui et pas des élèves trop âgés car c’était la plupart du temps des imbéciles selon lui.

            Comme prévu, Harry s’occuperait donc uniquement des élèves de septième année ce qui lui convenait parfaitement.

            Ainsi, avant de manger, ils avaient été afficher cela sur la porte en indiquant que les leçons commenceraient dès le lendemain.

            Ils étaient d’abord passés voir Lupin qui avait dit qu’il ne savait quels jours il pouvait être là mais qu’il essaierait d’être présent le plus souvent possible, c’est pourquoi ils n’avaient pas eu à faire de modifications.

            Ils avaient également collé partout dans le château les affiches que leur avaient données Fred et George sur tous les panneaux d’affichage qu’ils avaient pu trouver et avaient trouvé Flitwick absorbé en train d’en lire une en parlant tout seul. Il disait qu’il faudrait qu’il se rendre un jour à cette boutique. De toute évidence, le professeur d’enchantements de Poudlard avait été stupéfait par la magie qu’avaient faite Fred et George lors de leur dernière année à Poudlard.

            Ils devaient donc ensuite se rendre pour le repas du soir dans la Grande Salle.

            Cependant lorsqu’ils passèrent dans les escaliers « qui n’en font qu’à leur tête » ils se retrouvèrent nez à nez avec Miss Teigne et Harry s’apprêta à lui faire « pschh » pour la faire fuir. Mais Rusard venait d’apparaître, ses joues frémissant de colère, la respiration haletante. Il les regarda tour à tour tous les quatre avec une expression bizarre, entre la colère et la joie.

-          Ah ! dit-il d’une voix traînante, son haleine de poisson fris se faisant sentir jusqu’à un mètre devant lui. Je crois que vous allez avoir de graves ennuis, suivez-moi, je vais vous emmener voir le professeur Ombrage.

-          Qu’est ce que cela a à voir avec Ombrage ! dit sèchement Harry.

-          Méfiez-vous jeune homme et ne soyez pas insolent, dit Rusard en le regardant d’un air réjouit.

De toute évidence, Rusard était content d’avoir retrouvé Ombrage car elle l’aiderait à punir les élèves.

Il les fit donc remonter en marchant lentement, le dos voûté.

-          Je sais ce que vous avez fait à ma chatte, dit-il.

-          Ah bon, et qu’est ce nous lui avons fait, dit Harry d’un ton massacrant.

-          Vous le savez très bien…

Mais ils arrivèrent devant le bureau de Ombrage où la porte avait été réparée. Il frappa trois fois à la porte et Harry remarqua qu’il remettait bien ses habits en place et qu’il s’était passé la main dans les cheveux pour se coiffer.

-          Tu ne crois pas qu’il est amoureux d’elle, dit Harry d’une voix parfaitement audible à Ron, Hermione et Ginny qui pouffèrent de rire.

Rusard avait entendu et se retourna, frémissant de colère mais la porte s’ouvrit et il prit une attitude souriante. Dolores Ombrage apparut et lorsqu’elle les vit elle prit un horrible sourire et elle dit sur un ton minaudant que tous détestaient tant :

-          Bonjour Mr Rusard, entrez.

-          Bonjour professeur Ombrage, j’ai trouvé ces élèves en train de martyriser Miss Teigne et comme je sais que vous êtes le seul professeur qui sache se faire respecter.

Ginny pouffa de rire, Ombrage savait se faire respecter, c’était une nouvelle qui aurait dû apparaître dans la Gazette ! Ombrage, pendant ses quelques semaines à son poste de Directrice, avait vécu le pire moment de sa vie car justement aucun élève ne l’écoutait et l’école avait fini en champ de bataille.

-          Alors écoutez moi bien, vous quatre, je sais très bien que vous disposez de la protection de votre Directrice, mais cela ne m’empêchera pas de me faire respecter. Vous m’avez bien narguée avec ces feux d’artifices…

-          Ce n’est pas nous ! coupa Harry.

-          Oui, bien sûr, vous êtes des anges, mais Mr Rusard vient de vous prendre la main dans le sac…

-          Nous n’avons rien fait à cette chatte, si elle ne se mettait pas devant nous pour nous empêcher d’aller manger, elle n’aurait certainement pas de problèmes avec les élèves…

-          Donc vous avouez l’avoir maltraitée, dit Ombrage d’un air triomphant.

-          Même pas, dit Harry et maintenant si vous le permettez nous allons manger, et il se dirigea vers la sortie.

-          Cinquante points de moins pour Gryffondor ! hurla Ombrage une expression de rage déformant son visage déjà suffisamment horrible.

-          C’est ça, dit Harry sans la regarder en partant lentement du couloir suivi de Ron, Hermione et Ginny qui pouffaient de rire.

-          VOUS AUREZ UNE RETENUE ! hurla-t-elle.

Mais ils étaient déjà à l’étage d’en dessous.

Ils passèrent cependant devant une fenêtre et regardèrent le temps dehors. La brume empêchait de voir à quelques mètres et on ne distinguait plus rien, on ne voyait que du blanc tout autour, par ailleurs la pluie martelait les vitres et les éclairs déchiraient le ciel sans interruption, le plus impressionnant était qu’ils heurtaient parfois même le sol en provoquant un fracas épouvantable.

Ce changement de temps était tout à fait inhabituel et ils surprirent McGonagall à s’en inquiéter.

En effet, alors que tous les élèves devaient déjà être dans la Grande Salle, ils trouvèrent McGonagall en train de parler avec un Auror, l’air très inquiet, ils surprirent d’ailleurs le mot « détraqueur » et « prévenir de toute urgence le Ministère ».

Lorsqu’elle les vit, McGonagall fit comme si de rien n’était mais Harry ne se gêna pas et alla lui poser directement la question.

-          Il se passe quelque chose, professeur ? demanda-t-il.

-          Non, ne vous inquiétez pas, Harry.

-          C’est à propos de cette brume, c’est ça ? des détraqueurs ? dit Harry.

-          Oui, cela signifie que des détraqueurs se multiplient, mais nous ne savons pas à quel endroit, cela peut se faire à des centaines de kilomètres, nous restons prudent, mais je vous demande de ne rien en dire, Harry. Nous préviendrons immédiatement tout le monde si jamais il y avait un problème, la Porte à Transplaner est prête à tout moment, d’accord. Et Mr Weasley, vous n’avez toujours pas réussi à vous enlever cette stupide couleur ?

-          Non, répondit Ron d’un air las.

-          Vous devriez peut-être allez voir madame Pomfresh, elle doit certainement avoir une potion contre cela.

-          Oui, merci, dit Ron.

Harry  était un peu inquiet de voir tant d’inquiétude dans le regard de McGonagall, même si celle-ci tentait de le cacher.

Cela le ramena un peu à la réalité des choses, ils avaient passé une journée magnifique et d’ailleurs cela se voyait encore à l’ambiance qu’il y avait dans la Grande Salle, les élèves discutaient joyeusement et semblaient prêts à se rendre à leurs premiers cours le lendemain, sans se soucier qu’il devait se préparer une attaque.

Harry savait que Voldemort avait rapproché son armée composée de détraqueurs et de toutes sortes de créatures dangereuses. Mais avant la fin du repas, il dit qu’il devait faire quelque chose d’important ce qui inquiéta un peu Hermione, Ginny et Harry.

-          Ne vous inquiétez pas, juste une lettre à envoyer, dit Harry.

-          Je t’accompagne, dit Ginny.

-          Non, Ginny, il en est hors de question, je veux que tu restes à l’écart de tout ce qui concerne Voldemort, tu as bien dit que si l’on sortait ensemble à Poudlard ça ne risquait rien mais je veux que ça reste discret, tu n’imagines pas à quel point tu peux être en danger.

Ginny parut comprendre et lui sourit pour le lui montrer.

Harry remonta dans la salle commune pour chercher son faux Gallion qu’il modifia immédiatement et régla à dix minutes plus tard pour prévenir Abelforth de son arrivée.

Il retraversa le château pour aller dans le couloir menant au bureau de McGonagall, muni de sa cape d’invisibilité, et il entra dans la Salle du Phénix, puis dans la Salle Albus Dumbledore et enfin il emprunta le Portoloin pour se retrouver dans le salon d’Abelforth.

Apparemment, il était un peu en avance, et il entendait du mouvement dans une pièce qui était accessible par le couloir sombre.

-          Mr Dumbledore ? demanda Harry.

-          J’arrive ! cria celui-ci.

Harry l’entendait murmurer quelque chose et il essaya d’écouter mais il ne comprenait rien. Enfin Abelforth arriva l’air souriant.

-          Ah Harry, Severus Rogue m’a prévenu que tu viendrais certainement car vous devez avoir quelques inquiétudes à Poudlard.

-          Oui, dit Harry un peu étonné, il y a de la brume partout et McGonagall pense que ce sont des détraqueurs.

-          Et elle a parfaitement raison, dit Abelforth, il se trouve que Voldemort a envoyé un millier de détraqueurs dans les collines autour de Poudlard.

-          Un millier ! s’exclama Harry horrifié.

-          Oui, c’est pour préparer l’attaque de Poudlard, mais ils attendent les ordres, l’attaque n’est toujours prévue pour le moment car Voldemort n’a pas terminé de ramener son armée. Je peux seulement te dire qu’il est important pour tous les élèves qu’ils s’entraînent beaucoup pour savoir se défendre, l’attaque sera difficile et de toute façon je viendrai à Poudlard aider en cas de graves problèmes, je me tiendrai prêt à recevoir ta visite par ce portoloin, dit-il en montrant le vase. Et tu n’auras pas besoin de prévenir avec le Gallion.

-          C’est prévu pour quand à peu près ? demanda Harry qui voulait savoir combien de temps il lui restait pour préparer tous les élèves.

-          Severus a parlé du début du mois de septembre, répondit Abelforth.

-          Ah.

Harry était un peu rassuré, cela lui laisserait deux semaines entières et il savait qu’elles allaient être chargées.

-          Je vais commencer par te donner la marche à suivre maintenant car je sais que tu seras très occupé pendant ces deux semaines. Severus va devoir participer à l’attaque car maintenant que toute la communauté sait que c’est un Mangemort, il n’y a plus de risque à ce qu’il tue quelqu’un devant d’autres personnes que les Mangemorts. Cependant, son rôle sera extrêmement difficile, car s’il se trouve devant d’autres Mangemorts, il sera en grandes difficultés. C’est pourquoi il restera toujours un peu à l’écart et surprendra les Mangemorts pour essayer de les décimer uns à uns, tu comprends.

-          Oui, dit Harry voyant la difficulté de la situation pour Rogue.

-          Ainsi, s’il réussit à tuer certains Mangemorts, il faudra que tu dises que c’est toi qui l’as fait, d’accord Harry.

-          Euh… oui, dit Harry. Il va vraiment les tuer ? ou seulement les capturer ?

-          S’il les capture, ils pourront ensuite dire que c’est lui qui les a attaqués et son rôle serait découvert. Il faut qu’il puisse rester en confiance avec Voldemort, c’est la clef du plan. Bien, j’ai autre chose à dire, Harry, à propos du nouveau Mangemort dont a parlé Severus, un certain Joe Jigger. J’aimerais que tu ne lui fasses pas de mal.

Harry le regarda d’un air abasourdi sans rien comprendre.

-          Laisse moi t’expliquer, Harry, je comprends ta réaction. Si jamais tu dois l’affronter, essaie seulement de le stupéfixer et de me l’amener, s’il te plaît, cela suffira et je me débrouillerai, je t’expliquerai pourquoi cela lorsque Voldemort sera mort.

-          Ah, euh, d’accord, dit Harry qui ne comprenait vraiment pas.

-          J’ai donné la même indication à Severus, ce serait vraiment dommage qu’il se fasse tuer, c’est un garçon très sympathique…

-          Vous le connaissez ! s’exclama Harry.

-          Oui, mais cela n’a pas d’importance pour le moment, Harry. As-tu quelque chose à faire ce soir ? demanda-t-il en changeant de sujet.

-          Euh non rien de spécial pourquoi ?

-          Il serait très utile que tu saches maîtriser le sortilège que je tâche de t’apprendre en ce moment, dit-il. Cela simplifierait grandement les choses à tout le monde.

-          Euh, d’accord, dit Harry.

-          Et bien sortons alors, proposa Abelforth.

Chez Abelforth, la nuit commençait à tomber et Harry se rendit compte qu’il n’avait finalement pas mangé, mais il savait que Dobby se ferait un plaisir de lui préparer quelque chose, il regrettait cependant d’avoir oublié de le faire venir avec lui.

L’entraînement était difficile et Harry progressait toujours lentement mais le progrès était là quand même ce qui réjouissait Abelforth. A présent, un peu de lumière sortait à chaque coup et il n’était plus projeté en arrière à cause de la puissance qui se dégageait.

Harry pensa que le sortilège devait être extrêmement puissant car le souffle et la chaleur qui se dégageaient de ce peu de lumière étaient colossaux.

-          Harry, tu as beaucoup progressé, dit Abelforth joyeusement. On va arrêter cependant car un progrès est plus durable lorsque l’entraînement est régulier plutôt que par doses importantes. Il serait donc bien que tu reviennes demain soir à la même heure.

-          D’accord, dit Harry.

-          Je vais juste de préciser deux mots de l’utilisation de ce sortilège, je t’ai peut-être déjà dit cela, mais il est le plus puissant sortilège de défense qui existe et il te permettra de repousser plusieurs Mangemorts ou créatures dangereuses à la fois. Cela ne les tuerai pas bien sûr même si ça les affaiblira énormément. Donc si je tiens à ce que tu apprennes ce sortilège rapidement, c’est évidemment en vue de l’attaque de Poudlard, tu pourras ainsi éviter un grand nombre de pertes humaines regrettables en évitant l’intrusion de l’armée de Voldemort dans le château et permettre de laisser faire une évacuation totale du château en cas de danger. Mais cela peut te permettre également d’éviter des dégâts inutiles en confinant les assaillants à l’extérieur pour les empêcher d’attaquer.

-          D’accord, dit Harry.

-          Il est cependant regrettable qui toi seul puisse l’apprendre, car des sorciers qui ne sont pas primaires mettraient des années à l’apprendre…

-          Ah oui quand même.

-          Et pour t’aider je vais accomplir ce sortilège devant toi, ça te servira maintenant que tu as un peu mieux compris le principe, je te demanderais cependant au vu de ma puissance miraculeuse de bien vouloir te placer deux ou trois mettre derrière moi.

Harry obéit et Abelforth se prépara :

-          Enmageznem ! dit-il d’une voix forte.

Immédiatement un mur de lumière jaillit de sa baguette, Harry était complètement ébloui et Abelforth avait une main devant les yeux. Puis il agita encore sa baguette et projeta ce mur de lumière avec force devant lui. Il se dégageait une chaleur insoutenable et l’énergie dégagée par ce rayonnement avait pour effet d’être particulièrement fatigante. Harry avait l’impression d’avoir couru toute la journée et il sentait ses muscles faiblir.

L’if qui faisait une quinzaine de mètres de haut sur lequel il avait envoyé le sortilège fut violemment arraché du sol et projeté sur le bas de la colline où il dévalé jusqu’à s’arrêter en rencontrant des arbres.

Abelforth semblait un peu fatigué lui aussi et il récupéra quelques secondes avant de parler à nouveau.

Harry était assis par terre derrière lui.

-          Bien, tu vois Harry que c’est assez impressionnant. Et ce sortilège est particulièrement fatigant. Mais je suis beaucoup plus vieux que toi et tu récupèreras instantanément à ton âge.

-          Pourtant j’ai du mal, dit Harry.

-          C’est normal, je n’ai pas lancé directement le sortilège sur toi mais tu as quand même reçu son effet en partie, ce n’est pas comme moi qui suis fatigué parce que j’ai pris de ma puissance magique pour le faire. Toi, tu en as reçu et c’est toujours mauvais. Mais je n’allais pas essayer le sortilège dessus car tu aurais eu besoin d’un bon mois de repos à Ste Mangouste. Mais il est temps de rentrer maintenant et de te coucher pour être en forme à tes cours de demain, Harry.

Et Harry retourna à Poudlard où il était pressé de retrouver ses amis et son lit.

Il était heureux de voir que Ron avait retrouvé sa couleur de cheveux naturelle même s’il trouvait le vert fluo plutôt amusant.

Dobby comme prévu lui avait préparé un repas rapide dans la cuisine de leur appartement après avoir été chercher de la nourriture dans les cuisines de l’école.

Harry le remercia et mangea cela avec plaisir car cet entraînement l’avait également affamé. Mais ils ne tardèrent pas à se coucher car ils commençaient le lendemain par deux heures de réaction face à une situation périlleuse avec Maugrey, deux heures qui s’annonçaient particulièrement éprouvantes.

Harry s’endormit donc ce soir-là très rapidement, avec le bonheur de savoir que Ginny dormait juste à côté de lui.

 

 

 

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