HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 27 : LES JEUNES MANGEMORTS DE POUDLARD

 

 

            L’après-midi, ils commençaient par le cours de métamorphose et ils s’étaient rendus à l’heure devant la salle.

            McGonagall était déjà dans la salle et elle les fit rentrer. Elle avait un air louche et s’étonnait de toute évidence que personne ne s’étonne que le cours aurait dû être assuré par le professeur Lupin. Tous les élèves s’étaient installés à leur place habituelle et le cours avait lieu avec les Serdaigle.

-          Bien, je ne sais pas si vous êtes particulièrement endormis aujourd’hui, ou peut-être épuisés par votre matinée au point de ne pas arriver à réfléchir, ou peut-être que vous avez les têtes tellement pleines après avoir révisé en métamorphoses pour vous préparer à votre septième année, en tout cas, je suis quand même étonnée que vous ne me demandiez pas de nouvelles du professeur Lupin.

Personne ne comprenait à quoi elle voulait en venir jusqu’à ce que qu’elle prononce le nom de Lupin.

-          Ah ! dirent tous les élèves ensemble.

-          Ah quand même, dit-elle. Et bien sachez que le professeur Lupin est particulièrement occupé en ce moment à cause de son travail au Ministère de la Magie et qu’il ne pourra pas assurer son cours aujourd’hui, je le remplace donc provisoirement et j’en suis ravie, même si j’ai bien sûr énormément de travail à faire en dehors. Mais ne perdons pas de temps, nous allons commencer par des révisions de tous ce que vous avez appris depuis votre arrivée à Poudlard et je sais très bien ce que vous avez appris donc ça ne servira à rien de mentir sur ce que vous savez ou pas.

Harry trouva ces deux heures de métamorphoses terriblement ennuyeuses bien que nécessaires. McGonagall n’avait fait que rappeler les informations essentielles et les définitions de tous les sortilèges qu’ils avaient vus depuis le début. Elle avait de temps en temps posé quelques questions et Hermione était encore la seule à lever la main à chaque fois bien que d’autres élèves participaient aussi de temps en temps, à une question dont ils se souvenaient de la réponse.

D’ailleurs Ron aussi semblait profondément s’ennuyer et ils se retenaient de faire un pendu magique sur leur parchemin car McGonagall semblait plus intransigeante que jamais. Elle retirait dix points immédiatement à quiconque ouvrait la bouche sans être autorisé à prendre la parole.

A la fin de l’heure, elle leur donna du travail pour le lendemain :

-          Bien, pour demain, je vous demande de faire quarante centimètres de parchemin sur les sortilèges de transfert et leurs utilisations principales, le professeur Lupin ramassera le travail et vous serez notés, n’oubliez pas que vos résultats sont très importants et cela influera sur votre spécialisation en cours d’année.

Ils se rendirent ensemble à leur cours de potion qui aurait lieu dans le cachot habituel. Harry redoutait toujours autant ce cours et il avait décidé de ne pas récupérer le Manuel avancé de préparation des potions qui avait appartenu au Prince de Sang-Mêlé, il en avait en fait acheté un autre avant la rentrée lorsqu’ils s’étaient rendus au Chemin de Traverse. Hermione était parfaitement ravie de cette décision et elle savait qu’elle retrouverait enfin sa place de meilleure élève.

Cependant, pour ce premier cours d’une durée de trois heures, Slughorn avait décidé de leur faire un peu de théorie à propos des propriétés de tous les ingrédients qu’ils avaient utilisés jusqu’à présent et il leur posa donc des questions au hasard voyant que seule Hermione avait répondu à au moins les dix premières questions qu’il avait posées.

-          Mr Cornfoot, pourriez-vous me dire à quelle période de l’année il faut ramasser la racine d’asphodèle pour qu’elle ait des propriétés d’antidote au Philtre de Confusion ?

Stephen Cornfoot, un élève de Serdaigle de septième année, semblait n’avoir jamais entendu mais évidemment, Hermione avait levé sa main et Harry se demandait comment son bras droit faisait pour ne pas s’allonger à force de vouloir toucher le plafond avec sa main.

-          Alors ? Mr Cornfoot ?

-          Je ne sais pas…

-          Bien, Miss Granger ?

-          La racine d’asphodèle a des propriétés d’antidote au Philtre de Confusion lorsqu’elle est cueillie au mois de décembre. Si on la cueille à une autre période de l’année, en fonction du calendrier lunaire et de la luminosité, elle peut se révéler hautement toxique.

-          Ah euh… oui c’est vrai, j’avais oublié ce détail-là, dit Slughorn ne pouvant s’empêcher d’être surpris, et pourtant, il connaissait Hermione depuis déjà une année. Bien, cela fera encore dix points pour Gryffondor. Et maintenant, Harry, quelle est la particularité du chou mordeur de Chine ?

-          Euh… il devient rouge lorsqu’il fait froid ? c’est cela ? dit Harry se souvenant d’une recherche qu’il avait fait là-dessus lors d’une de ses précédentes années à Poudlard.

-          C’est exact mais cela n’a pas beaucoup d’intérêt pour nous, Harry, au niveau des potions ?

-          Je ne sais plus…

-          Bien, qui d’autre sait à part Miss Granger ? Bien, bien, personne alors, Miss Granger.

-          Lorsque le chou mordeur de Chine a macéré un cycle de lune dans de l’eau, il acquiert un puissant pouvoir de confusion…

-          Très bien, Miss…

-          Attendez, ce n’est pas tout, reprit Hermione alors que Slughorn l’avait coupée dans son élan, lorsqu’il est ajouté à la potion du Philtre de Confusion, il peut en augmenter la puissance et également la durée de l’effet, tout dépend à quel moment on l’ajoute dans la préparation de la potion. Cependant, on peut aisément reconnaître l’ajout d’un Philtre de Confusion à la coloration des volutes de fumée qui passent du rose au violet sombre. Cependant, ces volutes continuent de tourner dans le sens des aiguilles d’une montre en émettant un léger bruit de soufflement.

-          C’est fini ? demanda Slughorn.

-          Euh oui, mais je peut ajouter quelques précisions à propos des effets de l’ajout d’autres ingrédients sur l’action du jus de chou mordeur de Chine ou…

-          Euh… merci, ça ira, Miss Granger, cependant je vous félicite encore. Je vais prévenir votre Directrice pour qu’elle vous dispense de cours si vous le souhaitez.

-          Oh, ce n’est pas grave, dit Hermione, ça me fait réviser.

-          Bien, bien, d’accord, mais laissez moi vous donner encore dix points.

Cependant à la fin de l’heure, Slughorn leur donna du travail.

-          Bien, pour demain, vous regarderez à la page 98 de votre livre et vous irez vous procurer les ingrédients. Vous rédigerez également vingt centimètres de parchemin sur les propriétés des ingrédients, c’est un minimum et ceux qui veulent en faire plus, car il y a de quoi dire, vous le pouvez. Miss Granger cependant, je vous dispense de ce travail à moins que vous ne teniez absolument à le faire.

Finalement à la fin de la journée, Harry pensait qu’Hermione avait fait gagner au moins cent cinquante poins à Gryffondor et lorsqu’ils passèrent devant les sabliers, il vit qu’il ne se trompait pas, celui de Gryffondor était le plus rempli de tous, suivi de celui de Serdaigle.

Harry pensait que à ce rythme-là, il serait rempli avant la fin de l’année.

Mais après ces trois heures de potions qui avaient été particulièrement éprouvantes bien qu’il n’ai fait que rester à moitié allongé sur sa table, il savait qu’il avait encore à préparer l’essai pour Maugrey, l’essai de métamorphoses et celui de potions, tout cela pour le lendemain ! sachant qu’il était dix-neuf heures et qu’il aurait après le repas entraînement avec Abelforth ! Et Hermione qui devait donner les cours pour l’AD aux première année avec Ginny.

Harry espérait cependant que cela ne durerait que le temps de la rentrée et que les professeurs ne faisaient cela que pour faire peur aux élèves et les obliger à travailler dès le début.

Mais ce n’était pas l’avis d’Hermione qui ne cessait d’affirmer que ce serait comme cela toute l’année à qui voulait l’entendre. Harry passa embrasser Ginny qui sortait plutôt que lui et qui était à la salle commune.

Harry voulait trouver Pansy Parkinson pour lui faire regretter ce qu’elle avait fait à Hermione au cours du repas de midi sans rien dire à Hermione pour ne pas qu’elle lui répète qu’il devrait faire son travail.

Il regarda sur la carte du Maraudeur et vit qu’elle descendait les escaliers en direction de la salle commune des Serpentard, accompagnée des autres Serpentard de septième année. Il se précipita pour redescendre le plus rapidement possible et après avoir vérifié qu’il n’y avait aucun professeur dans les parages, il se plaça devant eux. Ils s’arrêtèrent tous les huit un peu terrifiés de voir Harry les regarder avec cet air féroce.

-          Je peux vous prévenir que vous avez beau faire les malins en vous cachant des profs mais je peux vous assurer que vous n’allez pas faire ce que vous voulez dans ce château et que si les profs ne remarquent pas ce que vous préparez, je m’occuperai moi-même de vous ! dit-il d’un ton féroce en les regardant tour à tour. Ils semblaient tous hésiter franchement à l’attaquer, à huit, ils pourraient facilement le terrasser !

-          Qui est-tu pour nous dire ça, Potter, lui dit Millicent Bulstrode en brandissant ses gros poings boudinés.

-          Stupéfix ! dit Crabbe mais Harry dévia facilement l’éclair rouge et sourit.

-          Tiens, Crabbe, on dirait que tu prends un peu de courage. Cependant je vais te montrer comment il faut faire.

Sans formuler l’incantation, il lui décocha un éclair de stupéfixion très puissant qui le heurta en pleine tête. A cet instant, les sept autres Serpentard se jetèrent sur lui pour l’attaquer à coups de poings.

-          Waterwhirloo ! dit Harry sans la moindre panique.

Un énorme tourbillon d’eau apparut et les trempa tous avec leurs affaires et ils glissèrent dans l’escalier à cause du torrent d’eau qui venait d’apparaître.

Harry descendit l’escalier derrière eux. Ils étaient tous entassés les uns sur les autres en bas de l’escalier menant aux cachots.

-          Et ne vous avisez pas de faire quoi que ce soit de travers car je vous ait à l’œil, dit Harry.

-          Les J.M.P. te tueront, Potter ! dit Pansy d’une voix faible.

-          Les quoi ? demanda Harry.

-          Mr Potter, dit une voix doucereuse et particulièrement aigue derrière lui. Je crois que l’on va avoir des ennuis. Ombrage était là et affichait un sourire qui annonçait des sanctions graves.

Harry se retourna et le regarda avec un regard très dur, sans aucune crainte. Il sembla d’ailleurs un peu l’impressionner.

-          Il nous a attaqués sans raison alors que nous nous rendions dans notre salle commune, dit Pansy, et c’est lui qui m’a brûlé les cheveux.

-          Ah bon, Mr Potter, je vais commencer par retirer cinquante points à Gryffondor.

-          Cependant c’est aussi toi qui a lancé le sortilège de vomissements sur Hermione, dit Harry froidement.

-          Et bien cette horrible petite mademoiselle je-sais-tout l’a certainement mérité. Potter écoutez-moi bien, vous m’avez filé dans les doigts l’autre jour mais je vais tout faire pour vous faire exclure de cette école, et la Directrice sera bien obligé de me croire lorsque je lui aurait envoyé un rapport chaque jour.

-          Est-ce que vous allez utiliser la même plume que celle que vous avez utilisée pour écrire au Ministre ? demanda Harry d’un air poli. Il savait qu’il venait de toucher un point très sensible. Cela se vit à l’expression que prit Ombrage, un peu comme si elle avait quelque chose de coincé dans la gorge.

-          C’était vous ? dit-elle d’une voix rauque. Encore cinquante points de moins pour Gryffondor, ça va aller très vite comme ça Mr Potter.

-          Tiens, au fait, vous n’êtes plus couverte de tentacules ? demanda encore Harry.

-          Encore cinqu…

Ombrage venait de recevoir un pot de peinture rouge sur la tête. Peeves et Pooves étaient au-dessus et ricanaient. Harry dut cependant s’écarter pour ne pas qu’ils s’en prennent à lui et décida de retourner à la salle commune pour travailler.

Cependant, les ennuis qu’il risquait d’avoir à cause de son insolence envers Ombrage ne le préoccupaient pas, la phrase qu’avait prononcé Pansy avait fait l’effet d’une bombe dans sa tête « les J.M.P te tueront ». Cela l’empêchait de travailler et il demanda à d’autres Gryffondor s’ils avaient déjà entendu parler de J.M.P mais personne n’était au courant.

Il aurait voulu que Ron et Hermione soient là, Ginny aussi, mais ils étaient tous les trois en train de donner des cours aux première année. Ron y était allé en plus pour ne pas avoir de travail à faire et il espérait copier sur Hermione le soir. Mais Harry avait dit qu’il avait des choses à voir et qu’il les retrouverait après, c’était surtout pour cela que Ron était allé à l’AD, il devait penser que cela concernait Abelforth et devant Ginny il fallait qu’il laisse Harry sinon elle aurait voulu venir aussi. Il ne put que faire son essai de réaction face à une situation périlleuse qu’il bâcla un peu. Harry avait en grande partie recopié quelques trucs pris dans tous les livres de cette année et il avait fait quarante centimètres de parchemin au lieu des trente demandés, mais ce n’était pas très bien écrit et Harry ne se relu pas.

Hermione, Ginny et Ron venaient à peine de revenir lorsqu’ils eurent fini.

-          Tiens, Harry, on viens d’apprendre en revenant que Peeves et Pooves ont renversé un pot de peinture sur la tête d’Ombrage, elle était encore furax dans le couloir et on l’a vue aller se plaindre dans le bureau de McGonagall, comme si elle n’avait que ça à entendre… annonça Ron tout content.

-          Oui, je sais j’étais là, répondit Harry.

-          Tu l’as vu ? demanda Hermione. Je croyais que tu devais faire tes devoirs !

-          Je les ai faits, dit Harry, mais j’ai d’abord été dire deux mots à Pansy Parkinson.

-          Harry, qu’est-ce que tu as fait ? demanda Hermione terrifiée.

-          Je les ai juste un peu arrosés t’inquiète pas.

-          Ah, bravo Harry, dit Ron en lui tapant sur l’épaule.

-          Harry, tu vas t’attirer des ennuis ! dit gravement Hermione.

-          C’est déjà fait, Ombrage va demander à McGonagall à ce que je sois renvoyé de l’école…

-          Quoi ! dit Hermione qui prenait la menace très au sérieux.

-          Enfin Hermione, qu’est-ce que tu crois que Ombrage va faire, franchement, elle a autant de pouvoir que Rusard, dit Ginny en rigolant.

-          Bien, ce n’est pas grave, j’ai quelque chose de plus important, Pansy m’a dit « les J.M.P vont te tuer » mais je n’ai pas pu la forcer à me dire ce que c’était car Ombrage est arrivée...

-          Les J.M.P ? dit Hermione pour elle. Je me demande bien ce que c’est, il faudra que j’aille voir à la bibliothèque si je trouve quelque chose là-dessus. Tu crois que ça a un rapport avec Voldemort ?

-          Evidemment, tous ceux qui veulent me tuer ont un rapport avec Voldemort, dit Harry.

-          Harry, tu dois être très prudent, le supplia Hermione.

-          T’inquiète, ils ne feront rien ici, déclara Harry avec force. Il faudra aller faire un de ces jours pour voir un peu dans leurs salle commune ce qu’ils préparent.

-          Harry ce n’est pas possible, tu te souviens le Polynectar, ça a pris trop de temps, se lamenta Hermione.

-          Non, pas avec le Polynectar, je prendrai ma cape d’invisibilité…

-          Tu es fou, c’est trop risqué, tu t’imagines s’ils t’attrapent, tu aurais de graves ennuis ! dit Hermione sur un ton paniqué.

-          Oh Hermione arrête, dit Ron, Harry réussira et puis on fera diversion au cas où… on sait comment faire quand même.

-          J’espère que tu ne veux pas parler des Feufoux Fuseboum, McGonagall a formellement interdit en dehors d’Ombrage, et même Ombrage d’ailleurs elle a dit qu’on devrait s’arrêter. Mais maintenant on va faire le travail pour demain si on veut aller voir à la bibliothèque après, dommage que tu ais occlumancie après Harry. Euh, Harry qu’as-tu fait comme travail ? demanda-t-elle.

-          J’ai fait l’essai pour Maugrey, dit-il.

-          C’est tout ! et comment vas-tu…

-          J’ai fait quarante centimètres, c’est dix de plus ! dit Harry fier de lui.

-          Quand même avec tout ce qu’il y a à dire dessus ! je pense que je vais avoir du mal à faire moins d’un mètre.

-          Hermione, le jour des ASPIC tu n’auras jamais le temps d’écrire tout ça, tu devrais apprendre à sélectionner, à faire court, dit Ron. Mais c’était une excuse pour réduire l’écart entre les longs essais d’Hermione et ceux de Ron qui faisaient toujours la moitié de ce qu’on lui demandait.

-          Et bien au travail alors.

-          C’était comment l’AD ? demanda Harry.

-          Très bien, dit Hermione, les première année sont très agités cependant et ils prennent un peu trop cela à la rigolade mais certains d’entre eux commencent déjà à maîtriser l’expelliarmus, leurs sortilèges sont faibles bien sûr, la plupart d’entre eux n’a encore jamais lancé de sortilège.

Peu avant le repas pour lequel ils arrivèrent quasiment les derniers, ils avaient eu le temps d’avancer un peu tous leurs devoirs tout en discutant un peu de tout dans une atmosphère assez détendue.

Mais la brume au dehors était extraordinairement dense et chose étonnante, il commençait à faire très froid dans le château si bien que la cheminée de la salle commune de Gryffondor avait été allumée pour permettre de conserver une chaleur agréable.

Harry avait donc eu le temps de faire son devoir de métamorphoses qui était par contre à la fois bâclé et court, il n’avait fait que trente-deux centimètres au lieu de quarante et pour lui, il avait l’impression d’avoir déjà tout dit. Mais Hermione écrivait et fut déçue de devoir s’arrêter à cinquante centimètres pour aller manger. Mais Lupin comprendrait certainement.

Pour la première fois depuis le soir de la rentrée, Ombrage était réapparue au repas dans la Grande Salle et on voyait une expression de franche fureur sur son visage. De toute évidence, McGonagall avait dû lui donner tort face à Harry, cela se voyait notamment au fait qu’elle n’avait pas arrêté de lui lancer des regards noirs pendant tout le repas.

Les Serpentard également n’arrêtaient pas de lancer des regards souriants à Harry qui avait cette fois du mal à les ignorer, ils savaient qu’ils avaient un peu pris l’avantage moral sur lui en le laissant sur sa faim par rapport à ce qu’il avait entendu.

Le ciel de la Grande Salle était tout aussi terrible que le ciel à l’extérieur et le nombre de chandelles qui servaient à son éclairage avaient doublé. Et malgré les éclairs parfois très impressionnants qui traversaient le ciel, les élèves discutaient tous joyeusement entre eux. Il semblait en fait que leur première journée de cours leur avait fait oublié leurs craintes.

Cependant après le repas, Harry se rendit chez Abelforth et il se rendit compte qu’il était un peu en retard.

-          Harry, tu vas sortir dans le parc ? demanda Ginny un peu inquiète.

-          Non, non, je vais au Ministère pour transplaner ensuite, ne t’inquiète pas. A tout à l’heure, je me dépêche je suis déjà en retard.

Il courut pour se rendre au couloir menant au bureau de McGonagall et rencontra Rusard mais il n’écouta même pas ce qu’il allait lui dire et continua de courir. Cela lui prit deux minutes pour arriver chez Abelforth et il frappa à la porte. Pour une fois, Abelforth le fit entrer instantanément.

Rogue était également là, assis dans le canapé.

-          Bonsoir Mr Potter, j’aurais quelques mots à vous dire puis je vous laisserai ensuite avec Mr Dumbledore pour votre leçon.

-          Ah, justement, j’avais quelques questions à vous poser également, dit Harry.

-          Allez-y d’abord, dit Rogue.

-          Euh… que veut dire J.M.P ?

-          Bien, c’est justement ce dont je souhaitais vous parler, cela veut dire Jeunes Mangemorts de Poudlard. Le Seigneur des Ténèbres comme je vous l’ai d’ailleurs déjà dit, a regroupé certains élèves et leur a demandé de faire tout pour arriver à vous tuer ou au moins à vous affaiblir beaucoup pour faciliter sa tâche. Tous les élèves de septième année de Serpentard y sont ce qui est malheureusement regrettable car étant un peu isolés des autres maisons, même les élèves potables sont tombés là-dedans. Je dois vous mettre cependant en garde à propos des nouveaux élèves, les première année et peut-être aussi les deuxième année voire les troisième, c’est-à-dire ceux qui sont encore éloignés suffisamment de la Magie Noire, vous devez tout faire pour les recruter et les faire participer à l’AD, surmonter vos réticences envers eux, rappelez-vous la volonté de Mr Dumbledore, l’unité de tous, le fait d’être unis aussi avec des Serpentard serait une grande force pour vous. Croyez-moi que les autres vont tout faire pour les embrigader et ce Slughorn est bien gentil mais il est beaucoup trop naïf pour se rendre compte de ce qui va se passer sous son nez. Ils sont capables d’utiliser l’Imperium pour parvenir à leurs fins et si les autres élèves ne savent pas se défendre par eux-mêmes et soutenir les Serpentard qui voudraient rester du bon côté, vous allez avoir beaucoup de mal à les empêcher de faire ce qu’ils veulent. Ils vont utiliser leur salle commune pour préparer leurs attaques et vous devrez sans arrêt les surveiller, utilisez votre AD pour cela, c’est un conseil. Le jour de l’attaque, je vous préviendrai en temps voulu, ils vont tout faire pour semer la zizanie et raconter des mensonges aux Aurors et aux professeurs pour laisser la voie libre aux Mangemorts, méfiez-vous d’eux, mais je pense qu’il n’y a pas de problème pour vous. McGonagall semblait cependant bornée à croire Malefoy innocent, il ne faudra pas qu’elle recommence cette année, car ce ne sera pas qu’un élève qui voudra du mal aux autres. C’est tout ce que j’avais à dire, avez-vous d’autres questions ?

-          Oui, à propos de Pétunia ? Vous en savez plus si elle va faire des attaques ou c’est toujours imprévisible ? demanda Harry.

-          Je ne pense pas qu’elle devrait attaquer, elle est devenue peut-être un peu plus prudente maintenant, mais elle essaiera toujours de vous tuer dès qu’elle pourra mettre la main sur vous. Mais elle n’a reçu aucune instruction de la part du Seigneur des Ténèbres, il lui a demandé de rester seulement prudente et de s’enfuir lorsqu’elle voit qu’il y a trop d’Aurors, mais il n’est pas décidé à l’empêcher de faire ce qu’elle veut tant qu’elle fait une diversion acceptable. Je vais devoir y aller, au revoir, termina-t-il en se levant.

-          Et bien au revoir, Severus, lui dit Abelforth. Harry nous allons donc passer à notre leçon concernant ce puissant sortilège de défense. Nous allons sortir nous aussi pour avoir un peu de place.

Contrairement à Poudlard, il faisait un temps magnifique chez Abelforth et le ciel commençait à prendre une couleur orangée.

-          Euh Harry, je vais encore une fois te montrer, ça t’aidera à le refaire après. Recule-toi s’il te plaît. Bien, dit-il lorsque Harry se fut placé cette fois à une demi-douzaine de mètres derrière lui. Attention, enmageznem !

Un large mur de lumière jaillit de sa baguette et Abelforth le maintint quelques mètres devant lui tout en se cachant les yeux avec son bras droit pour ne pas être ébloui. On aurait dit que mur de lumière prenait de la puissance, qu’il s’en dégageait plus d’énergie à chaque instant.

Enfin Abelforth le projeta à nouveau sur l’if qui était mystérieusement revenu à sa place depuis la dernière fois. Il fut encore arraché et dévala dans le ravin.

-          Bien, Harry, à toi, dit Abelforth essoufflé.

Harry se concentra fort et il dit :

-          Enmageznem ! un jet de lumière avait jailli, certes très fin par rapport au véritable mur d’Abelforth mais c’était un progrès.

Harry tenta de la maintenir mais encore rapidement il disparut.

-          Hum, c’est très bien, dit Abelforth, tu progresses à un bon rythme. Recommence.

Harry recommença encore une quinzaine de fois mais cela le fatigua énormément car la puissance de sortilège augmentait quasiment à chaque essai.

-          Bien, Harry, je suis très content de toi, annonça Abelforth d’un air satisfait. Il faudra cependant que tu reviennes demain à la même heure pour continuer de progresser.

Il rentra donc à Poudlard et retrouva ses amis qui s’étaient installés près de la cheminée dans la salle commune qui était remplie et qui était très bruyante.

-          Alors ? demanda Ron.

-          Je progresse, dit Harry. Vous en êtes où dans les devoirs.

-          Personnellement j’avance pas beaucoup car Hermione a fait trop long, si elle avait pu résumer pour moi ça aurait été mieux, dit Ron.

Harry éclata de rire mais Hermione en effet était en train d’écrire avec une vitesse folle. Elle en avait fait à peu près déjà un mètre pour Maugrey.

-          Hermione, tu crois vraiment que Maugrey n’a que ça à faire que de lire des tonnes de détails, il sait très bien tout ça, dit Ron.

-          Il faut justement de la précision… ET TAISEZ-VOUS LA-BAS SINON JE VAIS VOUS DONNER UNE RETENUE ! cria-t-elle à l’encontre de pauvres première année terrifiés qui avaient eu le malheur de rire un peu trop fort en passant à côté d’elle.

Harry commença finalement son devoir pour Slughorn, et, très fatigué par son entraînement, il le fit exactement à la longueur demandée même si de toute évidence il y avait beaucoup de choses à dire sur le sujet. Mais il était très content d’avoir fini son travail et comme Ron avait quasiment fini aussi, ils discutèrent joyeusement, Ginny assise sur ses genoux. Seule Hermione semblait absorbée dans son devoir et ne disait pas un mot.

Harry était maintenant au courant à propos de la signification de J.M.P mais il voyait mal comment il expliquer pourquoi il savait devant Ginny alors qu’il était allé prendre un cours d’occlumancie avec la fameuse Maxima. Il résolut donc d’en parler avec Ron et Hermione dès que Ginny ne serait plus là.

Il se coucha donc un peu exténué mais heureux.

 

Le lendemain matin, il avait retrouvé la forme et tous les quatre étaient descendus prendre leur petit-déjeuner dans la Grande Salle. Un grand nombre d’élèves attendaient la Gazette du Sorcier avec impatience mais aussi avec appréhension.

Fort heureusement aujourd’hui, rien de grave ne s’était passé et le titre principal annonçait que la bibliothèque Dirk Dawlish était désormais ouverte au public, il y avait entre autres une visite guidée faite par les reporters de la Gazette. Hermione était plongée dedans et souhaitait s’y rendre dès qu’elle en aurait le temps.

Ils se rendirent cependant au cours de réaction face à une situation périlleuse de Maugrey Fol Œil qui avait lieu toujours avec les Serpentard.

Harry savait maintenant qu’il était en présence de huit Mangemorts devant lui mais personne ne le croirait malheureusement s’il racontait ça, à part Maugrey Fol Œil.

Cependant, il n’en avait encore parlé à personne et il devait le dire à Ron et à Hermione tant que Ginny n’était pas là. Ils s’écartèrent donc du groupe en attendant que Maugrey arrive.

-          A propos d’hier, j’ai des choses importantes, notamment à propos des J.M.P.

-          Ah désolé je n’ai pas eu le temps d’aller voir à la bibliothèque, dit Hermione d’un air navré.

-          Laisse tomber, dit Harry, ce sont les Jeunes Mangemorts de Poudlard, c’est très récent.

Et il leur raconta rapidement ce qu’avait expliqué Rogue la veille alors que Maugrey n’était toujours pas arrivé.

-          Il faudra donc riposter avec l’AD, dit Ron, oui, on va les arrêter.

-          Ouais, je dirai comme excuse que j’ai surpris une conversation entre eux.

Mais la porte de la salle venait de s’ouvrir et Maugrey Fol Œil était apparu, il fixait les élèves tour à tour avec son œil magique alors qu’ils entraient dans la salle.

Il y avait aujourd’hui des tables et des chaises juste devant l’estrade où il reste debout d’habitude et un grand tableau noir était maintenant fixé contre le mur.

-          Ne perdons pas de temps, aujourd’hui on va faire un peu plus de théorie. Voyons…

Et encore une fois sans prévenir il envoya un éclair de stupéfixion sur Ron sans avoir laissé aucun signe de ce qu’il allait faire. Ron le prit en pleine tête et tomba de la chaise en arrière.

-          Bon, Mr Weasley, ce n’est pas grave mais il faudra être attentif tout au long de ce cours.

Harry trouvait la méthode efficace car tous les élèves regardaient attentivement Maugrey alors qu’il faisait les cent pas sur son estrade, de peur d’être les prochaines victimes.

-          D’abord, je vais ramasser vos essais que vous aviez à faire pour aujourd’hui, ça nous servira pour le cours de vendredi.

Hermione avait soigneusement plié son bon mètre de parchemin écrit et l’avait mis en évidence sur le coin de la table.

D’un geste de baguette magique de Maugrey, tous les parchemins s’envolèrent vers lui et se posèrent dans l’armoire qui était contre le mur du couloir sur la gauche de la salle et qui menait à son estrade.

-          Bon donc hier, vous avez vu l’importance de la concentration, comme je dis toujours, vigilance constante, vous m’entendez, vigilance constante !

Tous les élèves l’écoutaient parler attentivement tout en surveillant d’un autre œil sa baguette magique que Maugrey avait toujours à la main. Ils sursautaient cependant au rythme des paroles de Maugrey qui avait toujours un ton très agressif.

-          Je vous rappelle que vous aurez samedi votre premier examen couplé à la botanique, mais vous verrez que la botanique pour vous ne va plus rester de la simple botanique, vous apprendrez à combattre les plantes les plus dangereuses, et les serres du professeur Chourave regorgent de ces plantes, mais vous êtes loin de les avoir toutes vues et on est en train d’en importer d’autres. Ceux qui ont fait leur essai sérieusement auront un avantage car ça sera difficile, vous êtes prévenu, vendredi, on voit donc quelques plantes dangereuses et lundi prochain, on aura quatre heures avec le professeur Strout pour voir un peu dans quels cas on peut se permettre de prendre le temps de faire des soins lorsqu’on est dans un combat risqué et que l’on est sur le point de mourir.

Ce discours était particulièrement refroidissant mais avec Maugrey, il fallait prévoir de s’entendre dire cinquante fois pas jour que l’on est en danger de mort à tout moment, même s’il n’a pas complètement tort avec les milliers de détraqueurs présents dans les collines des alentours.

Maugrey agita sa baguette magique et des écritures apparurent au tableau.

-          Recopiez rapidement ça, dit-il d’une voix rauque, on ne va pas faire que ça.

 

STRATEGIE A ADOPTER EN CAS D’ATTAQUE

 

1.      Mettre à l’écart les personnes n’étant pas aptes à se défendre et toujours saines, si quelqu’un est blessé, s’en occuper lorsque la situation de danger est terminée, même si sa blessure peut entraîner sa mort.

2.      Ne pas perdre son sang-froid et s’organiser, prévoir et anticiper le danger, décrypter la stratégie adverse pour se préparer à éventuellement attaquer.

3.      Si l’adversaire est trop puissant, fuyez plutôt que de prendre des risques.

4.      En cas de fuite impossible, privilégiez la défense à l’attaque pour survivre jusqu’à ce que de l’aide arrive.

5.      Si personne ne sait que vous êtes en danger, essayez de prévenir quelqu’un tout en restant vigilant à ce que votre adversaire fait.

6.      Dans le cas où vous seriez en position de force (adversaire affaibli), n’hésitez pas à l’attaquer et à l’immobiliser.

7.      Dans le cas où l’adversaire serait affaibli de manière passagère, privilégier alors l’attaque et ne pas encore secourir les éventuelles victimes quelles que soient leurs situations ou leur état de santé.

8.      Secourir les victimes si, et seulement si, l’adversaire ou le danger potentiel ne pourra plus vous menacer car il est affaiblit durablement. A ce moment-là seulement vous pourrez mettre en œuvre les premiers soins aux victimes.

9.      Si vous appelez de l’aide, décrivez exactement la situation de danger.

 

Ces règles ont pour but d’éviter le plus possible qu’il y ait des victimes.

 

            Tout le monde écrivait ça et de toute évidence, cela choquait la plupart d’entre eux. Hermione avait levé la main la première.

-          Miss Granger ?

-          Je voulais juste dire que je ne suis pas vraiment d’accord avec cela, dit-elle.

-          Evidemment, et moi non plus, grogna Maugrey mais maintenant que vous avez tous écrit, je vais vous dire ce que j’en pense. C’est mot pour mot ce que ces imbéciles de rédacteurs des programmes ont écris. Mais évidemment, ils ne se sont jamais trouvés en face de Mangemorts dans leur vie et ces règles montrent leur lâcheté. Je vais donc vous demander de ne pas respecter ces règles car si votre ami est en train de mourir à côté de vous, avant de chercher à tuer le Mangemort qui vous attaque, vous allez le mettre en sécurité. A part peut-être les Serpentard qui sont connus pour leur lâcheté et à penser d’abord à eux-mêmes.

Les Serpentard prirent un air révolté et Harry savait que les J.M.P essaieraient d’en faire l’une de leurs premières victimes. Mais ils n’auraient pas Maugrey comme ça, le vieil Auror qui avait rempli à lui tout seul la moitié des cellules de la prison d’Azkaban.

-          Mais si je vous donne ça, c’est pour savoir ce qu’il en est au Ministère de la Magie, car même si ils ont beau déployé des Aurors partout, ça reste de vrais abrutis.

Cela surprit un peu Harry qui ne s’attendait pas à ce que Maugrey pense cela du Ministère. Mais Maugrey continuait de parler et soudain, dans un grand mouvement de baguette magique, il fit disparaître les tables et les chaises sur lesquels ils travaillaient et tous se retrouvèrent par terre dans la terre.

-          Bien, nous passons à un peu de pratique, annonça Maugrey sans vraiment attendre que tous se relèvent. Allez mettre vos sacs dans le hall devant la salle, nous n’en aurons pas besoin.

Alors qu’ils posaient leurs sacs, Pansy bouscula Hermione et lui murmura :

-          Toi aussi les J.M.P te tueront.

Mais Hermione n’y fit pas attention et lorsque Pansy repassa elle leva délicatement la jambe devant son pied et trébucha, s’étalant à plat ventre sur le carrelage.

-          Je crois plutôt que les J.M.P se vautreront, dit Hermione en la regardant avec dédain alors que Ron lui marchait sur le doigt en prenant bien soin d’y mettre tout son poids.

Maugrey les fit se placer en face de lui et lorsque Pansy arriva après les autres, Maugrey lui demanda de se placer devant tout le monde et aux autres de reculer. Pansy n’était pas très à l’aise et Maugrey ouvrit une des portes en bois situées sous l’estrade, d’où sortit un gros Runespoor.

-          Voyons comment une Serpentard va savoir s’occuper de ce serpent-là. Allez Miss Parkinson, réagissez.

-          Stupéfix ! dit-elle la voix tremblotante.

Un éclair de lumière rouge jaillit de sa baguette et assomma une des têtes du Runespoor ce qui ne fit qu’augmenter la colère des deux autres et Pansy envoya encore fébrilement deux éclairs de stupéfixion pour enfin assommer le Runespoor.

-          Bien, vous devriez sérieusement vous préparer car vous allez souffrir samedi, et la prochaine fois que je vous vois bousculer un autre élève ça va mal aller pour vous, n’oubliez pas que je vois tout ! dit-il en montrant son œil magique qui était d’un bleu électrique.

L’exercice du jour consistait à ce que chacun son tour, les élèves soient placés face à une créature magique dangereuse pour voir la façon de réagir de chacun. A chaque fois, Maugrey avait des critiques à faire et disait que personne n’était suffisamment concentré. A chaque fois, Maugrey utilisait des créatures différentes, passant de simples lutins de Cornouaille à des crabes de feu géants et pour Harry, il fit sortir un détraqueur.

            Cela l’enchanta d’ailleurs car depuis qu’il connaissait le sortilège de la Morsure du Diable, il se faisait un plaisir de le faire sur les détraqueurs, ce qui fonctionnait assez bien.

            Lorsque le détraqueur était apparu, Harry avait gardé une position droite et ferme, sa baguette pointée vers l’avant avec le coude légèrement plié avant de faire un mouvement parfait de sa baguette et d’envoyer un sortilège non-formulé impeccable. Le détraqueur avait comme d’habitude hurlé de douleur avant d’exploser en projetant à nouveau tous les élèves contre les murs et en dégageant un nuage de fumée noire qui se dissipa.

-          Bien, Potter, si ça continue comme ça, tu vas me tuer tous mes détraqueurs, mais ce n’est pas important, dix points pour Gryffondor. Avez-vous remarqué la façon dont Potter a repoussé ce détraqueur, ce qui m’intéresse, c’est la façon de se tenir et de ne pas se laisser envahir par la peur. Vous ne risquez rien, vous le savez très bien, je ne vais pas laisser une créature vous tuer dans ma salle de classe ! alors tenez vous avec droiture et osez affronter la chose qui vous attaque plutôt que de rester pétrifiés toujours devant le danger. On va tous recommencer.

Tous les Gryffondor présents ici avaient cependant participé à l’AD et ils avaient une bonne maîtrise des sortilèges ce qui leur avait permis de mieux travailler les gestes et la façon de se placer.

En revanche, Crabbe et Goyle avaient de gros problèmes et arrivaient toujours avec difficulté à faire le charme du Bouclier.

Mais à la fin de l’heure ils étaient épuisés et Maugrey leur demanda pour la prochaine fois de s’entraîner à pratiquer tous les sorts qui pouvaient leur être utiles en cas d’attaque.

Ils se rendirent donc un peu épuisés pour la plupart à leur cours de défense contre les forces du Mal avec le professeur Bett et peut-être Ombrage si elle avait réussi à s’enlever la peinture rouge.

Les cours de défense contre les forces du mal avaient maintenant lieu dans le cachot numéro deux, qui se trouvait juste en face de celui de Slughorn et qui était tout aussi grand. Cependant le hall d’entrée semblait avoir été inondé par un liquide épais d’une couleur orange un peu vert. Il y avait aussi un gros trou face aux portes de chêne, d’un diamètre de près d’un demi-mètre et ils faillirent tous glisser lorsqu’ils y passèrent, bizarrement, il n’y avait plus d’Auror qui gardait les portes de chêne comme c’était le cas d’habitude.

Un grand nombre d’élèves s’étaient massés dans les escaliers de marbre et Dolores Ombrage arriva derrière eux pour descendre dans le cachot.

-          Que s’est-il passé ? demanda Harry.

-          Vous saurez après, Potter, nous avons cours maintenant et si vous êtes en retard vous aurez une retenue c’est compris.

-          Un chaudron a explosé, dit Nick Quasi-Sans-Tête, pendant le cours de potions de Slughorn, il semblerait que quelqu’un ait fait exprès d’y ajouter un ingrédient dangereux.

-          Il y a des victimes ? demanda Harry.

-          Oui, tous les élèves sont blessés, ils sont à l’infirmerie, mais l’élève à qui appartenait le chaudron est très mal d’autant plus que ça a produit cette sorte de pâtée orange qui ne semble pas vraiment bonne pour la santé.

-          C’était des élèves de quelle année ? demanda Harry.

-          Sixième année…

A peine Nick Quasi-Sans-Tête avait répondu, Harry s’était précipité pour aller vers l’infirmerie, suivi de Ron et Hermione.

Ils croisèrent entre temps McGonagall qui redescendait en courant.

-          Ah, parfait ! Mrs Weasley aurait souhaité vous voir tous les trois, elle est à l’infirmerie et elle va bien pour le moment, elle a de la chance qu’elle était cachée par un pilier au moment de l’explosion mais les autres élèves sont mal en point. Allez la retrouver, il faut que je descende prévenir les autres élèves qu’ils retournent à leurs cours. Je préviendrai vos professeurs que vous serez en retard pour votre cours de défense contre les forces du Mal, il aura lieu exceptionnellement en salle huit.

Ils se hâtèrent d’aller à l’infirmerie et on voyait les traces du liquide orange qui avait dégouliné tout le long du trajet menant à l’infirmerie.

Ils entrèrent sans prendre la peine de frapper, le spectacle était triste à voir, tous les lits de l’infirmerie étaient remplis et d’autres avaient été ajoutés en plus. Mme Pomfresh et le professeur Bett semblaient débordés et certains élèves étaient encore couverts du liquide orange. Ginny était couchée dans le premier lit où c’était les élèves qui avaient le moins souffert apparemment.

-          Ginny ! dit Harry.

-          Ne vous inquiétez pas, ça va bien pour moi, dit-elle, j’ai juste été un peu secouée par l’explosion mais ça va aller, cette pourriture ne m’a pas touché.

-          Vous étiez avec les Serpentard ? demanda Harry.

-          Oui.

-          Je m’en doutais, dit Harry.

Cependant plusieurs Serpentard avaient été blessés aussi mais Harry se souvint de ce qu’avait rappelé Maugrey, ils sont lâches et Harry savait qu’ils étaient capables de tout pour parvenir à leurs fins, même à blesser leurs amis ou les sacrifier.

-          Tous les élèves ont été blessés ? demanda Harry.

-          Euh, je crois oui, dit Ginny.

-          Et tu n’as pas vu qui a fait ça ?

-          Non, je n’ai rien vu, mais ça venait du chaudron de Colin Crivey qui est très très mal en point. Il est d’ailleurs parti directement à Ste Mangouste. Slughorn aussi est touché, il est là-bas.

Ginny montra un des lits où était allongé Slughorn. Soudain, une dizaines de personnes vêtues de capes vertes et qui portaient comme emblème un os et une baguette magique croisés. C’étaient les guérisseurs de l’hôpital Ste Mangouste qui venaient d’arriver pour soulager un peu Mme Pomfresh et Mrs Bett qui étaient surchargées de travail.

-          Jeunes gens, veuillez sortir s’il vous plaît ! dit l’un d’eux d’un air grave alors que les premiers d’entre eux étaient déjà penchés sur les élèves blessés.

Ils redescendirent alors et durent laisser le passage à un bataillon d’une vingtaine d’Aurors et de sorciers du Ministère lorsqu’ils arrivèrent dans le couloir du premier étage. Ils les suivirent jusqu’au hall et furent frappés par ce qu’ils virent en arrivant.

Dans le hall, une Marque des Ténèbres miniature flottait : un crâne avec un serpent qui sortait de la bouche, avec les lettres J.M.P inscrites en lettres d’un vert brillant juste en dessous alors que les cris des élèves terrifiés se faisaient entendre autour d’eux.

 

 

 

Chapitre suivant

 
 



Créer un site
Créer un site