HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 36 : LA POTION DE SANG VERT

 

 

           

-          Ouf ! s’exclama Harry en s’asseyant à côté de Ginny à la table de Gryffondor, c’était terrible, on dirait qu’ils n’ont jamais entendu parler du Charme du Bouclier…

-          Vraiment ? demanda Hermione, on va devenir si nuls que ça quand on vieillira ?

-          Bien sûr que non, dit Ron indigné, je ne vois pas comment on pourrait oublier un sortilège comme celui-là.

-          Je pense que ce doit être des personnes qui travaillent toute la journée dans un bureau, et ils ne savent plus rien, ils font du travail de moldus, expliqua Hermione.

-          C’est horrible, dit Ron.

-          Et oui mais si tu veux avoir un travail plus intéressant, tu as intérêt à réussir des ASPICS d’abord !

-          Qui te dit que je ne vais pas réussir ? demanda Ron. J’ai bien réussi aux BUSE !

-          Ce n’est pas la même chose, tu vois bien que c’est plus difficile, on en est encore aux cours de remise à niveau pour se préparer à la suite qui sera plus difficile, dit Hermione gravement.

-          Ca ne peut pas être plus difficile que maintenant, dit Ron convaincu de ce qu’il disait.

-          Tu verras bien, répondit Hermione.

 

La leçon avec Abelforth devait être consacrée à la légilimancie et Harry s’y rendit avec Fumseck qui, même s’il n’était pas en pleine forme, avait retrouvé des forces. Le repas s’était d’ailleurs déroulé tout à fait normalement – ce qui était plutôt anormal d’ailleurs du point de vue des précédents repas – et on n’entendait que les éclats de rire de Mrs Bett à qui Tonks racontait une histoire drôle apparemment.

L’entraînement avec Abelforth consistait cette fois-ci à faire les deux étapes à la suite, c’est-à-dire d’abord dédoubler sa concentration et ensuite utiliser la légilimancie.

Harry réussissait parfaitement les deux étapes séparément mais il n’avait encore jamais fait les deux à la suite. Il était en effet entré dans l’esprit de Nott sans avoir dédoublé sa concentration avant.

Cependant, cela ne présentait absolument aucune difficulté à partir du moment bien sûr où l’on arrivait à faire parfaitement les deux étapes.

-          Harry, c’est excellent, tu constates qu’il n’y a aucune difficulté à faire à la suite les deux étapes, mais il semblerait que tu te sois entraîné à dédoubler ta concentration, tu y arrives depuis hier soir beaucoup plus rapidement…

-          Oui, c’est plus pratique pour suivre en cours tout en écoutant la conversation des J.M.P à côté…

-          Oho ! voilà qui est très intelligent, Harry, et en plus tu peux garder l’air tout à fait normal et continuer de regarder le professeur, très intéressant… et qu’as-tu entendu ?

-          Rien de spécial, ils espèrent que Crabbe ne parlera pas et ils ont parlé d’une potion de Sang, euh… Vert…

-          De Sang Vert ! s’exclama Abelforth.

-          Oui, il y a quelque chose qui ne va pas ?

-          C’est une potion de torture ! particulièrement mauvaise, car elle peut laisser des séquelles graves si la victime ne prend pas l’antidote dans les cinq minutes qui suivent. Les symptômes sont horribles, des douleurs telles celles causées par le sortilège Doloris, un dessèchement du même genre que celui causé par le sortilège de Distillation Sanguine et la peau de la personne devient verte avec parfois de grosses tâches violettes, elle est bien sûr prise de vomissements et peut restée paralysée à vie et devenir folle !

-          Ah, je ne pensais pas que c’était aussi terrible…

-          Que veulent-ils en faire ? demanda Abelforth inquiet.

-          Je suppose que c’est pour la faire boire à quelqu’un, moi en particulier…

-          Harry, il faut absolument que tu ailles récupérer le flacon d’antidote, avant de rentrer à Poudlard, je ne sais pas où tu l’as mis, mais je sais que Severus l’avait mis dans la mallette. Mais comment font-ils pour se procurer les ingrédients ?

-          Je ne sais pas…

-          Ils doivent forcément les faire venir de l’extérieur…

-          Ce n’est pas possible, dit Harry, tout est surveillé en permanence, ils doivent les prendre dans le bureau de Slugho…, du professeur Slughorn…

-          Oh, laisse tomber, avec moi ce n’est pas important…

-          Oui, il a une réserve d’ingrédients et je sais qu’ils veulent fouiller son appartement pendant son absence.

-          Tu dois les en empêcher ! s’exclama Abelforth.

-          J’avais prévu d’aller prévenir Slughorn, mais j’ai oublié ces temps-ci, j’essaierai d’y aller demain mais ça risque d’être impossible, je n’ai pas une minute de libre dans la journée.

-          Je comprends, mais peut-être que tu pourrais demander une dérogation auprès de la Directrice pour sécher un cours…

-          Peut-être, en effet, répondit Harry.

-          Bien, on va revenir à nos moutons – ou à nos lutins si tu préfères, c’est ce que les sorciers disent mais je préfère la version moldue – et on va donc faire aujourd’hui un entraînement plus utile que celui-là, on va faire comme si tu étais en train de me combattre et tu vas entrer dans mon esprit pendant que l’autre partie de toi va me combattre, tu vas rapidement te rendre compte que c’est beaucoup plus difficile lorsque l’on n’est pas tranquillement installé dans un canapé. Je me contenterai bien sûr de t’envoyer des simples sortilèges si je m’en souviens encore.

-          On va faire ça ici ? demanda Harry.

-          Oh non, je crois que l’on va aller dans une pièce voisine, peut-être pas dans la cave car on serait dérangé, j’ai fait un peu de rangement pour nous permettre cet entraînement.

Abelforth se leva et mena Harry dans la première pièce du couloir sur la gauche. Elle ressemblait fortement à une salle de classe de Poudlard sans chaises et tables ni tableau.

-          Pour rendre l’exercice plus difficile, tu vas bien sûr attendre que je commence à te lancer des sortilèges pour tenter de rentrer dans mon esprit.

-          D’accord, répondit Harry qui essayait de se concentrer.

Abelforth commença par lui envoyer un éclair de stupéfixion non prononcé pendant que Harry tentait de faire le tri dans sa tête, ce qui était très difficile car il devait sans cesse repousser les attaques d’Abelforth.

Après quelques minutes pendant lesquelles la situation semblait bloquée, après chaque bouclier qu’il faisait pour contrer les sortilèges, il essaierait non pas de tout recommencer en essayant de faire le plus vite possible, mais au contraire, il reprendrait le tri où il en était même si bien sûr tout se mélangeait à nouveau rapidement.

Il parvint donc à bien séparer ses pensées en deux groupes alors qu’il repoussait les attaques incessantes d’Abelforth.

Mais il était encore plus difficile d’arriver à se concentrer sur les deux parties de sa concentration par intervalles de temps de plus en plus réduits. Il réussit quand même en ayant pensé à, tout en s’occupant de repousser les sortilèges d’Abelforth, garder toujours à l’esprit les deux parties de sa concentration.

La troisième étape était maintenant un jeu d’enfants pour lui. Il pouvait consacrer intégralement une partie au repoussement des sortilèges d’Abelforth ce qui faisait qu’il n’avait pas de problèmes avec l’autre pour tenter de pénétrer dans l’esprit d’Abelforth.

Il tenta de détecter la présence d’Abelforth et cela vint, toujours en tentant de s’y accrocher, il parvint à entrer dans son esprit.

Harry trouvait que sa sensibilité aux rayonnements magiques avait déjà augmenté, en effet, la première fois, il avait eu du mal à détecter Abelforth alors qu’il faisait tout pour bien montrer ses sentiments.

La deuxième fois, alors que Nott laissait échapper beaucoup de colère, il avait parfaitement réussi à entrer dans son esprit.

Mais pour la première fois, le rayonnement qu’il captait était très faible, et totalement neutre ce qui avait considérablement compliqué sa tâche.

Une partie de lui s’occupait donc de combattre Abelforth et l’autre visitait son esprit de la manière la plus prudente possible pour ne pas se faire remarquer. Abelforth avait en effet fait la remarque à Harry tellement de fois qu’il n’arrêtait pas d’y penser depuis.

Le problème était que les deux parties n’étaient pas liées entre elles et Harry trouvait ça totalement inutile pour l’instant, alors que la partie qui combattait Abelforth semblait ignorer totalement que l’autre se baladait dans les pensées du moment d’Abelforth.

Ainsi, l’autre partie qui en était bien consciente avait pu repérer à l’avance les sortilèges qu’allait lancer Abelforth, mais elle n’avait aucun moyen de le faire savoir à l’autre.

Harry essaya donc d’échanger les informations avec l’autre partie mais en quelques fractions de secondes, il ne se retrouva plus qu’un. Il était sorti de l’esprit d’Abelforth.

-          Monsieur, c’est fini… dit-il alors que Abelforth devait lui envoyer le cinquantième éclair de stupéfixion à la suite.

-          Ah d’accord, dit-il en abaissant sa baguette. Alors ?

-          J’ai réussi à dédoubler ma concentration et à entrer dans votre esprit, mais cela ne servait à rien, je n’arrivais pas à échanger les informations entre les deux parties… quand j’ai essayé, tout s’est rassemblé…

-          C’est parfaitement normal, il est impossible d’échanger des informations entre les deux parties…

-          Mais alors à quoi sert la légilimancie dans ce cas ?

-          … sans avoir d’intermédiaire, reprit Abelforth. On étudiera pour cela plus tard le dédoublement de la concentration avec coordination de pensée qui te permettra d’échanger des informations et d’être plus rapide. Cependant, tu ne dois pas être déçu, tu as encore fait un progrès considérable aujourd’hui, il te reste en gros à savoir le dédoublement avec coordination de pensée et tu seras prêt en légilimancie, on affinera ensuite à propos de la stratégie du légilimens car je t’ai quand même senti dans mon esprit. Mais je pense que les Mangemorts et Voldemort seront tellement aveuglés par leur haine et leur colère qu’il serait très difficile pour eux de te sentir, c’est ce qui s’est passé l’autre nuit lorsque tu es entré dans l’esprit de Voldemort. Allez, une dernière fois, tu vas essayer d’entrer dans mon esprit tout en me combattant, tu seras prêt après pour la suite.

Ils recommencèrent une dernière fois mais Harry ne réussit pas vraiment mieux que la première fois, peut-être avait-il réussi plus rapidement.

-          Bien, n’oublie pas d’avoir toujours avec toi l’antidote à la potion de Sang Vert, Harry, ça pourrait sauver des vies si les J.M.P l’utilisent.

Il repassa rapidement avec Fumseck dans la forêt de France où ils avaient laissé les ossements d’Orion Black et la mallette contenant tous les antidotes. Harry regarda une à une les petites fioles et sur l’une d’elles qui contenait un liquide vert très limpide, il y avait inscrit « antidote à la potion de Sang Vert ». Il la glissa dans une poche de sa robe de sorcier aux couleurs de Gryffondor que lui avaient offerte Bill, Fleur et Gabrielle.

Cette robe était en fait plus un manteau épais et chaud qu’il mettait par-dessus sa robe de sorcier classique exigée à Poudlard. C’était en fait à cause du froid qui régnait dans le château et il aurait bien voulu acheter une écharpe également.

Il retourna ensuite à Poudlard où il était attendu à vingt-trois heures pour son duel contre Zabini. Le fait d’avoir revu l’endroit où il avait enterré les ossements d’Orion Black lui avait fait repenser à tout cela. Il restait en effet une question qu’ils n’avaient pas résolue : qui était le serviteur de Regulus Black ? et comment se faisait-il que comme par hasard entre le moment où ils l’avaient découvert et le jour où ils étaient allés pour l’anéantir, celui-ci s’était mystérieusement volatilisé ?

Mais la perspective de son duel contre Zabini était plus grande et il se prépara bien avant, il se concentra et résolut de garder sa robe aux couleurs de Gryffondor pour le duel.

Il donnait une impression beaucoup plus majestueuse ainsi et il savait que Zabini serait impressionné.

Il arriva donc au club de duels avec Hermione qui avait un match contre Padma Patil alors que Ron qui était éliminé et Ginny seraient spectateurs. Neville avait un match contre Ernie MacMillan. Enfin le quatrième quart de finale serait celui de Dean Thomas contre Tracey Davis, autre J.M.P.

Cependant, il y avait un Gryffondor dans chacun de ces quarts et Harry était persuadé qu’ils se retrouveraient tous en demi-finale.

-          On va commencer par le match entre Harry Potter, le grand favori de cette édition d’août du tournoi de duels, et Blaise Zabini ! s’exclama Mrs Bett sous les applaudissements de la foule.

Malgré l’heure tardive, les gradins étaient pleins à craquer et certaines personnes étaient debout tout autour de l’arène.

-          Accueillons donc Potter et Zabini pour un quart de finales explosif !

Harry et Zabini entrèrent et se placèrent face à face.

Harry attaqua par un éclair de stupéfixion qui Zabini dévia facilement.

            Un instant après, un éclair de lumière verte jaillit de la baguette de Zabini, ce n’était pas un Avada Kedavra car c’était beaucoup plus fin mais Harry préféra s’en méfier car il ne connaissait pas.

-          Black reveror, dit-il calmement en faisant un tourbillon avec sa baguette alors qu’un nuage de brumes apparaissait entre eux, déviant le sortilège vers le sol, créant un gros trou dans le tapis rouge et l’estrade en bois.

C            ependant, le nuage s’était affaibli et Harry jugea que c’était un maléfice qu’avait utilisé Zabini. Celui-ci s’acharnait d’ailleurs à continuer de lancer ce même maléfice et le nuage avait disparu.

« Tu veux jouer à envoyer des maléfices, Zabini, on va voir ce qui va t’arriver » pensa Harry.

Immédiatement, un jet d’obscurité très fin jaillit de la baguette de Harry, il venait d’utiliser le maléfice de la Morsure du Diable mais à puissance extrêmement réduite car ce maléfice pouvait être extrêmement dangereux.

Zabini était tombé sur le dos et se releva en recrachant un épais nuage de fumée noire.

Harry ne voulait pas l’attaquer pendant qu’il était au sol, il voulait clairement lui montrer qu’il était plus fort que lui.

-          Neras decrecerem, rossiweak ! dit Harry alors qu’un flamme noire mêlée à un gros rayon rose jaillissait de sa baguette.

Alors que les maléfices fusaient vers lui, Zabini tenta un Charme du Bouclier peu efficace. Mais cela avait affaibli les sortilèges et il s’était contenté de reculer avant d’envoyer avec rage un éclair de stupéfixion. Harry se concentra fortement et il se contentait de repousser simplement les sortilèges que lui envoyait Zabini. Après une minute où il avait produit le Charme du Bouclier une vingtaine de fois, Harry venait de dédoubler sa concentration.

Le public commençait sérieusement à se demander pourquoi Harry était absent comme cela.

Mais alors qu’une partie de lui continuait de repousser les sortilèges de Zabini, l’autre entra avec force dans son esprit où Harry procédait à un véritable saccage.

Il avait en même temps voir rapidement un souvenir à propos de la potion de Sang Vert, il y avait un chaudron dans une pièce sombre… tous les J.M.P étaient là et Pansy disait qu’ils verseraient la potion dans le verre de Potter.

Mais Harry ne voulait pas s’écarter de son duel et lentement il s’approchait de Zabini qui reculait, les mains plaquées sur la tête, le regard terrifié alors que le public retenait son souffle sans comprendre pourquoi alors que Harry se contentait de regarder Zabini, celui-ci semblait malade.

Enfin, Zabini s’effondra, les mains toujours plaquées sur la tête, se roulant par terre comme si cela pouvait stopper la douleur.

Harry sortit de son esprit et réunit les deux parties de son esprit.

La situation était particulièrement bizarre autour de lui. Toutes les personnes du public semblaient complètement abattues, comme s’ils n’avaient plus dormi depuis des jours, ils semblaient en même temps complètement abasourdis par ce qu’ils venaient de voir.

Même Mrs Bett semblaient surprise et ne parla que trente seconde après que Zabini se soit affalé sur le tapis rouge au sol de l’arène.

-          Euh… Potter l’emporte ! dit-elle d’un ton étrangement mystérieux, très différent de son ton enthousiaste habituel.

Zabini était toujours au sol et semblait mieux, il avait toujours la respiration saccadée et tremblait fortement alors que Mrs Bett était descendue pour le relever.

-          Allons, Zabini, reprenez-vous, ce n’est pas si terrible que ça d’avoir perdu…

Zabini ne répondit mais Mrs Bett qui semblait soudainement avoir retrouvé sa joie habituelle reprit la parole :

-          Je disais donc que Pot-Pot l’emporte, d’une manière mystérieuse certes, mais cela fait toujours dix points de plus au classement du Gnome Vaillant ! Et on va maintenant passer au quart de finales qui opposera Hermione Granger de Gryffondor à Padma Patil de Serdaigle.

Hermione et Padma sortirent de la tente et se placèrent face à face dans l’arène alors que Harry était allé se placer dans les tribunes avec Ron et Ginny. Zabini était avachi sur le banc, il ne tenait assis que parce que Pansy et Millicent le tenaient, elles avaient chacune passé un de ses bras autour de leur cou et  lançaient des regard noirs à Harry, avec curieusement un sourire mauvais sur leurs lèvres.

Mais Harry n’avait pas eu le temps de commencer à regarder le match que celui-ci était terminé, la voix de Mrs Bett venait d’annoncer :

-          Et c’est miss Granger qui ira en demi-finale, dix points supplémentaires au classement du Gnome Vaillant.

-          Que s’est-il passé ? demanda Harry à Ron.

-          Padma s’est soudain mise les mains devant les yeux et ensuite Hermione lui a envoyé un éclair de stupéfixion.

-          OK, répondit Harry, bonne stratégie.

-          Et voici  Dean Thomas de Gryffondor contre Tracey Davis de Serpentard.

Dean et Tracey entèrent dans l’arène et immédiatement, Dean attaqua avec un éclair de stupéfixion non formulé, c’était de rigueur maintenant.

Cependant Tracey le repoussa facilement et riposta avec le même éclair vert qu’avait envoyé Zabini. Harry en avait déduit que les Serpentard devaient s’entraîner secrètement aussi.

Mais Dean le para facilement avec un mélange d’un pas sur le côté et du Charme du Bouclier qui envoya le sortilège en plein dans la foule alors qu’une dizaine d’élèves étaient comme électrocutés avec les cheveux dressés sur la tête.

Comme quoi, il était peut-être moins dangereux de participer au duel que de le regarder.

Enfin, Dean conclut le match par une stratégie efficace, il fit apparaître son Patronus sans que personne ne comprenne pourquoi au début – ni Tracey d’ailleurs – et il profita de l’étonnement de tout le monde pour lui envoyer un éclair de Raidéflexion. Ainsi, Tracey était couché par terre sur le dos mais cela ne l’empêchait pas d’entendre Mrs Bett s’écrier du haut de la tour en bois :

-          Et Dean Thomas l’emporte ! dix points également au classement du Gnome Vaillant, et maintenant le quatrième quart de finales de la journée qui opposera Neville Londubat à Ernie MacMillan, est-ce que encore une fois les Gryffondor vont poursuivre leur épopée ? ou est-ce que Ernie va enfin montrer toute la force et la résistance des Poufsouffle ? Combat ! ahaha !

Neville entra dans l’arène l’air un peu terrifié, suivi d’Ernie. Alors que les Gryffondor semblaient complètement en liesse face à la qualification en demi-finales de trois Gryffondor, aurait-on le quatrième maintenant ?

Il y avait des chances, Neville rassembla tout son courage et se concentra sur son match, il venait d’envoyer le premier le sortilège Tarentallegra qui toucha Ernie qui tomba sur le côté.

Ses jambes étaient agitées de tremblements incontrôlables mais cela ne l’empêcha pas de continuer le combat, il envoya des dizaines de sortilèges en quelques secondes dans un dernier effort. Neville fut renversé sur le dos même s’il avait pu faire apparaître le Charme du Bouclier.

Maintenant, Ernie s’était relevé, il avait arrêté l’effet du sortilège de Neville et sans attendre que ce dernier soit complètement relevé, il lui envoya un sortilège de Désarmement. Le sortilège toucha Neville mais celui-ci plongea par terre alors que sa baguette partait de ses mains et retomba dessus sous le regard stupéfait de la foule et d’Ernie.

Il reprit sa baguette et dévia un autre sortilège d’Ernie.

-          Flamendio ! s’écria-t-il finalement alors que les vêtements d’Ernie venaient de s’embraser sous les « oh ! » du public.

Celui-ci sembla paniquer et Neville finit par lui envoyer un jet d’eau pour éteindre l’incendie, Ernie avait laissé tomber sa baguette, Neville venait de gagner !

-          Et c’est Londubat qui l’emporte, ohoho ! Quatre Gryffondor en demi-finales ! C’est incroyable, le premier match opposera Harry Potter à Dean Thomas et le deuxième match opposer Neville Londubat à Hermione Granger ! On se revoie demain soir même heure pour ces demi-finales de haut niveau !

Vers vingt-trois heures trente, le club de duels se termina et ils purent regagner tous leur salle commune alors que les Gryffondor criaient dans le couloir pour regagner leur couloir du septième étage.

Ils eurent le malheur – ou plutôt le plaisir – de croiser Rusard. En effet celui-ci les emmena dans le bureau de McGonagall ce qui leur fit faire un détour supplémentaire pendant lesquels tous discutaient d’une voix forte de tout ce qui était arrivé à Ombrage depuis le début de l’année ce qui agaçait singulièrement le concierge.

McGonagall fut surprise de devoir accueillir tant de monde à cette heure-là dans son bureau. En fait, il était probable dans l’histoire de Poudlard que ce soit la première fois qu’autant d’élèves soient convoqués dans le bureau de la Directrice pour se faire punir.

-          Dites-moi ? que se passe-t-il mon cher Rusard ?

-          J’ai surpris ces élèves à hurler dans le couloir du septième étage, je pense qu’ils n’ont jamais lu le règlement de l’école et je suggère que vous me les laissiez une nuit dans mon bureau pour que je puisse utiliser mon fouet…

-          Oh non, Rusard, cela montre que vous non plus vous n’avez pas lu le règlement intérieur, je pensais pourtant que après votre tentative de le réformer, vous en seriez le meilleur informé, vous devriez savoir que les punitions corporelles sont interdites. Maintenant, je me tourne vers vous jeunes gens, quelle est la cause de cette joie ?

-          Les quatre élèves des demi-finales du tournoi de duels de septième année sont des Gryffondor ! dit Hermione réjouie.

-          Vraiment ! s’exclama McGonagall.

-          Harry, Dean, Neville et moi ! répéta Hermione.

-          Magnifique, je tiens à vous féliciter, et que le meilleur gagne !

Rusard semblait complètement refroidi, ou plutôt soudainement rempli d’eau bouillante. Il croyait amener les élèves à la Directrice pour les faire punir et au lieu de ça, ils se faisaient complimenter ! c’était insupportable pour Rusard qui était discrètement sorti derrière le groupe des supporters de Gryffondor.

-          Oh ! je vois que Rusard est parti, dit McGonagall, bien sûr, il doit être très contrarié… Cependant si vous voulez être en forme pour vos cours de demain, vous feriez mieux d’aller vous coucher… et attention, le professeur Lupin me dira si vous faites trop de bruit… bonne nuit à tous.

Le « bonne nuit à tous » était un peu exagéré, il était évident que personne n’irait se coucher, c’était en général l’heure à laquelle tous étaient plus agités.

En effet, ce soir-là, la bonne humeur régnait dans la Grande Salle et les élèves semblaient tous parfaitement heureux, sérieux à la fois. On en voyait beaucoup en train de faire leurs devoirs dans les fauteuils confortables de la salle commune tout en discutant joyeusement ou en lisant Blagues entre Sorciers.

Mais Harry devait absolument parler des agissements des J.M.P à la Brigade des Griffons. C’est pourquoi, à peine ils furent rentrés dans leur appartement, Harry prévint Hermione, Ron et Ginny de ce qu’il savait :

-          On doit absolument faire une réunion de la Brigade des Griffons ce soir !

-          Pourquoi ? demanda Hermione.

-          J’explique : hier, pendant le cours de réaction face à une situation périlleuse, j’ai surpris une conversation entre les J.M.P, ils veulent me faire boire une potion de Sang Vert, une potion de torture…

Hermione faillit s’évanouir et Ron la rattrapa.

-          Oh Harry, mais c’est horrible… tu dois faire attention à ce que tu bois…

-          Bien sûr, mais cela ne pourra pas me tuer, je souffrirai sûrement si je bois, mais j’ai l’antidote !

Il sortit le petit flacon qui contenait le liquide vert limpide.

-          Et puis je ferai quand même attention à ce que je boirai, reprit Harry sur un ton rassurant. Cependant j’aimerais savoir où ils fabriquent cette potion, où ils trouvent les ingrédients… et pour cela, on va peut-être avoir besoin aussi de Luna et Neville, je vais aller voir Slughorn dès que possible, et avec la cape d’invisibilité, j’irai faire une visite dans la salle commune des Serpentard.

-          C’est risqué ! s’exclama Hermione.

-          Je préfère encore être surpris en train de visiter illégalement leur salle commune que me retrouver à Ste-Mangouste à cause d’une potion de torture !

-          Bien sûr, Harry, on pourra toujours faire diversion ! s’exclama Ginny.

-          Oui, ça réduirait les risques de se faire prendre, dit Harry, mais pour cela il faudra se préparer sérieusement, on ne doit pas se faire repérer par les J.M.P, le but n’est pas de les empêcher de faire ce qu’ils préparent mais de savoir comment ils font pour faire tout ça sans que personne ne les remarque, je veux voir ce que fait Slughorn à propos d’eux, je pense même qu’il est possible que les J.M.P le menacent pour ne pas qu’il parle, il serait capable de collaborer uniquement pour des histoires de relations, j’en suis sûr…

-          Mais pourtant, Dumbledore lui faisait confiance, c’est quand même lui qui t’a donné le souvenir sur les Hor…

-          Bien sûr Dumbledore lui faisait confiance ! s’empressa d’ajouter Harry pour empêcher Hermione de dire quelque chose qu’elle n’aurait pas dû dire.

Hermione s’en rendit compte et Harry se rappela qu’il avait oublié de parler de la situation avec Ginny à Abelforth, certainement car il n’en avait pas envie d’en arriver à deux éventualités qui ne lui plaisaient pas.

Hermione lui lança d’ailleurs un regard éloquent voulant clairement dire « c’est le moment de tout lui dire ».

Harry lui fit un signe de tête voulant dire « je t’expliquerai » tandis que Ron et Ginny les regardaient sans comprendre la signification de ces signes. Apparemment, Ron ne s’était pas rendu compte qu’Hermione s’était apprêtée à parler devant Ginny des Horcruxes.

Cela lui montrait bien la difficulté à gérer la situation, il devrait en effet soit tout expliquer à Ginny soit la quitter.

Mais Hermione avait comprit le message d’Harry lui disant qu’il lui expliquerait des choses plus tard.

-          Tu es sûr que tu veux utiliser la cape d’invisibilité pour y entrer ? demanda Hermione.

-          Le polynectar est trop long à préparer, dit Harry.

-          Oui, mais la cape, je ne sais pas…

-          Si j’ai Fumseck avec moi, ça ne posera aucun problème, je pourrai directement transplaner pour éviter de me faire repérer.

-          Oui, dans ce cas, c’est mieux.

-          Et je suis certain qu’ils s’entraînent aussi, c’était quoi ce sortilège, cet éclair vert aux duels ? dit Harry.

-          Probablement un sortilège Electrisant, mais je ne sais pas lequel… il y en a plusieurs sortes.

-          Où peuvent-ils l’apprendre ? demanda Harry.

-          Un livre suffit, dit Hermione gravement, comme on fait nous… Et à propos des duels, comment as-tu fait pour vaincre Zabini ? demanda Hermione d’un air très soupçonneux.

-          J’ai utilisé un peu de légilimancie…

-          C’est bien ce que je pensais… tu ne devrais pas ! ce n’est pas juste vis-à-vis des élèves qui ne l’apprennent pas…

-          Hermiounette, si Harry a beaucoup de pouvoirs, je ne vois pas pourquoi il ne les utiliserait pas, ça montre que c’est lui le plus fort, c’est ça le but du tournoi…

-          Oui mais les autres devraient pouvoir l’apprendre aussi, dit Hermione.

-          Seuls certains sorciers le peuvent, dit Harry.

-          Justement, c’est encore plus injuste…

-          Le règlement ne l’interdit pas ! s’exclama Harry, seules les potions et les objets autres que les baguettes magiques sont interdits. Tous les autres types de magie peuvent être utilisés ! Mais ce n’est pas important, il faudrait prévenir Luna dès maintenant, je voudrais peut-être y aller maintenant.

-          Maintenant ? mais les devoirs ? demanda Hermione.

-          Tant pis, je les ferai après.

-          Bon, si tu es vraiment déterminé, le problème est que nous n’avons qu’une seule cape d’invisibilité ! dit Hermione, et si tu vas en avoir besoin, je ne vois pas ce qu’on pourra faire nous.

-          Rien, dit Harry, mais c’est juste pour que vous sachiez tous…

-          On préviendra Luna demain alors, je ne vois pas comment tu pourrais la contacter maintenant.

-          Oui d’accord, mais en attendant, j’y vais tout de suite, je suppose que c’est à cette heure-là qu’ils doivent se préparer, ils n’ont pas le temps dans la journée, même si on ne les voit pas beaucoup.

-          Bonne chance Harry, dit Ginny.

-          Bonne chance, dit Hermione. J’ai du courrier à envoyer pour le moment, je vais en profiter…

Une fois sorti de la salle commune, Harry se cacha sous la cape d’invisibilité et sortit la carte du Maraudeur. Il n’eut aucun problème pour descendre jusqu’aux cachots à partir du moment où il ne faisait pas de bruit quand il croisait quelqu’un. Il croisa en effet Lupin, puis Tonks, et enfin McGonagall accompagnée d’un Auror inconnu.

Les cachots étaient très sombres et il se dirigea lentement jusqu’à l’entrée de la salle commune des Serpentard. Il savait bien où elle se trouvait pour l’avoir déjà visitée lors de sa deuxième année.

Il se plaça devant le pan de mur où était cette entrée et consulta la carte du Maraudeur pour savoir le mot de passe. A côté du point où il était indiqué « Harry Potter », s’inscrivirent les mots « Sang Vert ».

C’était très révélateur de ce qui devait se produire dans la salle commune des Serpentard.

-          Sang Vert ! dit Harry alors que le pan de mur s’écartait laissant apparaître un étroit couloir de pierre très humide. Il s’y engouffra voyant que personne n’arrivait et arriva dans le hall de la salle commune.

Elle était toujours très différente de celle des Gryffondor, le plafond était beaucoup plus bas, les murs faits de pierres très sombres, le tout faiblement éclairé par des torches vertes placées sur les murs, et par un faible feu dans la cheminée, il y faisait un froid glacial.

Un grand nombre de jeunes élèves (de première et deuxième année environ) étaient regroupés devant la cheminée et discutaient faiblement entre eux, l’air sombre, en regardant souvent autour d’eux, il n’y avait pas de J.M.P parmi eux.

Harry en déduit qu’ils devaient être un peu terrifiés par les J.M.P et sous leur surveillance permanente.

Sur la droite, il y avait un large couloir qui partait, toujours éclairé par des torches vertes, de l’eau suintait sur les murs par endroits.

Enfin, au bout de ce couloir, il y avait une grande salle de travail avec d’autres cheminées, qui était quasiment déserte. De chaque côté de cette salle partaient deux autres couloirs, il semblait que l’un menait aux dortoirs des filles et l’autre à celui des garçons.

Harry entra précautionneusement dans celui de gauche et tomba nez à nez avec Parkinson et Nott qui en sortaient, en pleine discussion.

En fait, les dortoirs devaient être mixtes à moins que les J.M.P se soient accordés des droits supplémentaires.

Ils se rendirent dans le couloir d’en face.

-          Tu crois que Slughorn va s’en rendre compte ? demanda Nott.

-          Pff ! c’est un vrai abruti celui-là, dit Pansy sur un ton dédaigneux.

-          Oui, et s’il voit quelque chose, on lui donnera ses ananas confits…

Harry s’arrêta net.

Il savait que Jedusor lui en donnait lorsqu’il était élève, pour obtenir ce qu’il voulait de lui. Ainsi, Voldemort avait donné l’information aux J.M.P qui prévoyaient donc de le manipuler à nouveau…

Et si Voldemort apprenait que Dumbledore avait voulu un souvenir concernant ses Horcruxes… ? Harry n’osait pas l’imaginer, ce serait fini, il irait vérifier et verrait que le médaillon avait disparu, la bague de Gaunt aussi… et il en ferait d’autres…

Mais Harry trouva une explication plus rassurante, les J.M.P avaient tout simplement pu s’en rendre compte par eux-mêmes…

Mais il réfléchirait après, car Pansy et Théodore venaient de passer la dernière porte sur la droite du couloir.

Ils se trouvaient dans une pièce très faiblement éclairée par une cheminée et par le feu qui crépitait sous un petit chaudron. Il y avait plusieurs fauteuils usés et une table sur laquelle étaient posés des bocaux contenant plusieurs ingrédients.

Zabini et Goyle étaient penchés sur le chaudron dans lequel bouillonnait une potion très claire et limpide qui laissait échapper de fines volutes de fumée.

-          La potion est prête ? demanda Pansy avec un ton impérieux.

-          Oui, Madame, dit Goyle, elle est terminée.

Harry faillit s’étouffer et il émit un léger bruit qui fut par chance couvert par le crépitement du feu dans la cheminée.

Pansy se faisait appeler Madame par Goyle ! Harry hallucinait, mais maintenant il était encore plus certain que c’était elle qui avait menacé Crabbe pour qu’il envoie l’Imperium sur Marcus Kopkins.

-          Bien Goyle, tu te débrouilleras pour la donner à Potter, et si possible à Granger et les deux Weasley, ce sera bien quand on sera définitivement débarrassés d’eux.

-          Comment faire ? demanda Goyle.

-          A toi de trouver, pauvre abruti, et arrange-toi pour ne pas te faire voir, il ne faut pas que ça finisse comme avec Crabbe, on va encore avoir besoin de toi après…

-          Ce n’est pas de sa faute, c’est vous qui avez été imprudente, dit Goyle…

Apparemment, Goyle regrettait ce qu’il venait de dire et il s’empressa d’ajouter un « Madame ».

-          Endoloris ! dit Pansy, sa baguette pointée dans la poitrine de Goyle.

Il s’effondra animé de convulsions, mais il ne hurlait pas de douleur. Cependant le sortilège semblait quand même avoir l’effet escompté : Goyle regardait Pansy avec un air terrifié.

-          En effet, mais tu as remarqué que je me suis arrangée pour rapidement lui rendre sa baguette après m’en être servie, répondit Pansy d’un ton menaçant. Mais pour toi, si tu ne veux pas que je te fasse boire cette potion, tu as intérêt à ce que Potter l’ait bue avant demain soir, débrouille-toi, il doit absolument être déjà neutralisé pour l’attaque, c’est OK ? Donc c’est un conseil pour toi, tu sauras ce qui t’arrive en cas d’erreur. Mais de toute façon, Crabbe sera libéré bientôt, même si c’est sûr qu’il ne pourra plus revenir à Poudlard, ça n’aurait servi à rien, il a besoin que le Maître lui apprenne certaines choses élémentaires…

Elle eut un petit ricanement mauvais.

-          Tu n’as qu’à utiliser l’Imperium pour lui faire boire, dit Nott.

-          Tu crois vraiment que cet imbécile serait capable d’utiliser l’Imperium ?

-          Je pourrai, dit Goyle d’une voix faible.

-          Oho, on va voir ça, Davis, va chercher Hopkins.

-          D’accord.

Davis partit et revint quelques instants après avec Marcus Hopkins qui avait l’air terrifié.

-          Goyle, vas-y maintenant, dit Pansy en montrant Marcus qui était de plus en plus terrifié.

-          Impero ! dit Goyle d’une voix hésitante.

Immédiatement, Marcus avait levé sa baguette et alors qu’il s’apprêtait à lancer un sort, Harry fut plus rapide et avait sorti sa baguette juste en dessous de sa cape.

Personne ne vit rien, sauf Marcus qui était le seul à être derrière Harry. Harry était à genoux et tenait sa cape devant lui si bien que Marcus l’avait vu pendant qu’il faisait le sortilège. Il lui avait fait signe de se taire.

Les J.M.P n’avaient rien vu et venaient de se prendre le sortilège Enmageznem à bout portant, à très faible puissance certes mais ils étaient écrasés contre la cheminée en face et la potion s’était renversée par terre, alors que les dalles laissaient échapper de la fumée et se craquelaient comme si elles s’asséchaient.

Les J.M.P étaient tous évanouis et Harry se précipita pour fermer la porte.

-          Merci encore, dit Marcus.

-          De rien, je vais devoir partir avant qu’ils se réveillent, s’ils te font quoi que ce soit après ce que je leur ai fait, tu me le diras immédiatement, n’hésite pas, ils vont finir par s’arrêter. J’ai juste une question, comment font-ils pour se procurer les ingrédients de la potion.

-          Ils les prennent chez Slughorn, il ne s’en rend pas compte. Mais il semble plus tolérant avec eux, plusieurs ont été se plaindre qu’ils décident de tout, il dit que ce n’est pas grave et que tout va bien.

-          Il va falloir que je revienne ici plus souvent alors, mais ne le dis à personne…

-          Merci encore et à plus… dit Marcus alors que Harry remettait sa cape d’invisibilité et qu’il partait.

Les J.M.P étaient toujours évanouis et il y avait de fortes chances pour qu’ils passent toute la nuit ici.

Harry retourna donc à la tour de Gryffondor, il était déjà rassuré car les ingrédients ne venaient pas de l’extérieur mais de la réserve de Slughorn. Sa prochaine mission serait donc d’aller le voir.

Cependant, il ne savait toujours pas comment Goyle lui ferait boire la potion de Sang Vert.

Il raconta tout ce qu’il venait de faire et Hermione lui avait reproché d’être intervenu.

-          Tu crois vraiment que j’allais le laisser lui lancer un Sortilège Impardonnable ? dit Harry exaspéré.

-          Tu sais très bien qu’il n’aurait pas réussi.

-          Je n’avais aucun moyen de le savoir et puis ils ne sauront pas que c’est moi.

-          Oui, mais ils seront encore plus énervés, et ils te feront boire cette potion.

-          Il me l’aurait fait boire de toutes façons. Et puis, elle est renversée maintenant…

-          Peut-être qu’il en restait dedans, gardes toujours l’antidote avec toi, et si je me souviens bien, une goutte est suffisante, il faudra passer à la bibliothèque pour vérifier ça.

Ils terminèrent leur soirée en faisant tous les devoirs qu’ils avaient à faire pour le lendemain, ce qui leur prit beaucoup de temps. Ils ne purent se coucher que vers deux heures du matin, exténués.

Le lendemain matin, ils avaient du mal à se lever mais ils se levèrent quand même pour une autre difficile journée de cours.

Durant le petit-déjeuner, Hermione lisait la Gazette du Sorcier qui présentait notamment un reportage sur l’élevage de Véracrasses, chose très peu intéressante mais qui arrivait quand même à passionner Hermione.

-          Hermione, tu ne préfères pas lire Blagues entre Sorciers ? demanda Ron, les Véracrasses, et puis quoi encore ?

-          Ca peut être intéressant, répondit-elle.

Mais alors que Ron et Hermione se disputaient, Harry se sentait mal, et soudain, il s’effondra sur ses toasts. Quelques secondes après, ce fut au tour de Ginny alors tous s’étaient mis à crier autour d’eux.

Harry était maintenant tombé de la chaise et se tordait de douleur par terre, il hurlait et Ron faisait de même à côté.

Hermione et Ginny s’étaient toutes les deux levées et Hermione s’était penchée sur Harry, elle avait sorti de sa poche un petit flacon qui contenait un liquide vert.

Tous les élèves étaient autour d’eux alors que les professeurs et les Aurors tentaient de se frayer un chemin pour s’approcher.

Hermione tremblait en ouvrant le flacon de l’antidote à la potion de Sang Vert.

Ginny, pendant ce temps, essayait de mettre sur le dos et d’ouvrir la bouche à Harry et Ron qui se tordaient de douleur.

-          Que se passe-t-il ? demanda McGonagall sur un ton paniqué en voyant l’horrible couleur verte de Harry et Ron, leur peau semblait se dessécher à une vitesse folle et des pustules commençaient à apparaître.

Personne ne répondit et tous regardaient Hermione tenter de verser une goutte de l’antidote dans la bouche de Harry, alors que plusieurs élèves s’étaient précipités pour le tenir, tous faisaient confiance à Hermione.

En quelques secondes, Harry et Ron venaient de recevoir l’antidote. L’effet était immédiat, même s’ils étaient toujours très verts, les boutons avaient disparu et ils s’étaient arrêtés de se tortiller en hurlant de douleur.

Ils étaient tous les deux conscients et regardaient autour d’eux tous les élèves et les professeurs penchés sur eux.

Harry avait la respiration saccadée, il avait l’impression qu’on venait de lui faire subir le sortilège Doloris, et cela n’avait duré que quelques secondes… Il avait en outre affreusement mal à la tête.

-          Harry, Ronald ?  est-ce que vous m’entendez ? demanda McGonagall, la voix toujours pleine d’inquiétude.

Mais Harry l’entendait très mal, il lui semblait que tous les bruits qu’il entendait étaient très lointains. Il tenta de répondre mais c’était comme s’il avait la bouche hermétiquement fermée.

-          Miss Granger ? Miss Weasley ? que s’est-il passé ?

-          Tout simplement, les J.M.P étaient en train de préparer depuis plusieurs jours une potion de Sang Vert dans leur salle commune, mais malgré les avertissements de Harry, personne n’a été vérifier ce qu’ils faisaient. Et maintenant, la potion est arrivée dans le verre de Harry et Ron par je ne sais quel moyen. Heureusement, nous avions prévu l’antidote…

Harry était très reconnaissant envers Hermione à propos du discours qu’elle venait de tenir, elle n’aurait pas pu faire un meilleur discours, McGonagall serait maintenant obligée d’aller fouiller la salle commune des Serpentard.

Mme Pomfresh venait d’arriver alors que Harry allait un peu mieux, il pouvait à nouveau parler, mais il préférait continuer à ne rien dire pour le moment, il se sentait encore un peu mal.

-          Harry Potter, Monsieur !

Tout le monde s’était retourné pour laisser le passage à l’elfe qui fonçait sur Harry.

-          Oh non ! non ! dit l’elfe. Et soudain, il se jeta par terre et commença à se cogner avec force jusqu’à ce qu’Hermione l’arrête.

-          Qu’y a-t-il Dobby ? demanda-t-elle.

-          Dobby est un mauvais elfe…

-          Non, Dobby, raconte-nous !

-          Il y a quelques minutes, j’ai vu Monsieur Goyle, un gros idiot de chez Serpentard entrer dans les cuisines et donner quelque chose à un elfe, je savais que c’était à un elfe qui s’occupait de la table des Gryffondor et que Mr Goyle était toujours méchant avec Harry Potter. Alors je suis allé voir et c’était trop tard, Windy avait déjà envoyé la potion et je l’ai frappée mais maintenant Harry Potter est malade, et son Whisky aussi.

Et l’elfe se jeta par terre à nouveau.

-          Harry et Ron son sauvés ! ils ont bu l’antidote et ce n’est pas de ta faute, Dobby ! dit Hermione.

-          Ce n’est pas de ta faute, dit la voix faible de Harry, tu n’as rien pu faire et je t’ordonnes d’arrêter de te faire du mal.

-          Harry Potter est sauvé ! dit l’elfe qui commençait à pleurer de joie.

Durant le trajet les menant à l’infirmerie, Hermione, Ginny, Lupin et Tonks les avaient soutenus et ils purent s’allonger un peu. Harry était heureux de voir que Ron aussi allait mieux même sa peau avait toujours une couleur verdâtre.

Pendant ce temps, Mme Pomfresh examinait le flacon contenant l’antidote à la potion de Sang Vert que lui montrait Hermione, Lupin et Tonks étaient cependant repartis car les cours allaient commencer.

Elle semblait un peu surprise de voir qu’un élève sache préparer cet antidote si compliqué.

-          Bien, je vais donner cinquante points à Gryffondor, pour m’avoir été si utile, ils n’auront plus besoin que d’un peu de repos maintenant, c’est la première fois que je donne des points à un élève, et vous le méritez bien, sans vous, je ne sais pas ce que nous aurions fait, ils seraient à Ste-Mangouste, peut-être déjà morts.

-          C’est Harry qui avait déjà préparé l’antidote en prévision, dit Hermione.

-          En prévision ? demanda Pomfresh surprise.

-          Oui, nous savions que les J.M.P préparaient cette potion.

-          Et pourquoi n’avez-vous prévenu personne ? s’étonna Pomfresh, j’aurais pu préparer l’antidote à l’avance moi aussi !

-          On a prévenu la Directrice qui ne nous a pas cru, on aurait même pu éviter qu’il ne commence à faire cette potion.

-          Je vais aller lui parler après, dit Mme Pomfresh.

-          Non, j’irai moi, dit Harry d’une voix à nouveau forte.

-          Ah non, Mr Potter, je ne sais pas comment vous faites pour avoir retrouvé la forme aussi rapidement mais vous avez besoin de repos encore toute la journée…

-          Ce n’est pas possible, j’ai trop de choses à faire, dit Harry qui s’était maintenant levé du lit.

Mme Pomfresh le força à se recoucher. Elle partit pendant presque un quart d’heures avant de revenir avec une potion.

-          Buvez ça ! dit-elle en lui tendant un verre contenant une potion qui avait une forte odeur de fleurs.

-          Qu’est-ce que c’est ? demanda Harry soupçonnant que c’était une potion de sommeil.

-          C’est une potion revigorante, buvez.

-          Ca ne va pas me faire dormir ?

-          Non, non, il n’y a pas besoin de dormir, mais de relâcher la pression dans votre corps, votre tête a dû souffrir.

Harry but le verre et en effet il ne s’endormit pas, il se sentit soudain beaucoup plus fort.

Soudain, Fumseck venait de transplaner au milieu de l’infirmerie, terrifiant Mme Pomfresh qui faillit tomber en poussant un cri aigu.

Fumseck se mit à chanter après s’être perché sur le pied du lit de Harry. Tous étaient envoûtés par ce chant merveilleux et Harry avait l’impression d’être totalement guéri à la seconde. Il se releva et même si ses muscles étaient un peu douloureux, il marcha avec aisance. Fumseck vint se percher sur son épaule.

Enfin, Ron s’était également levé.

-          Recouchez-vous ! dit Mme Pomfresh qui commençait à être énervée.

-          Je dois voir la Directrice ! dit Harry, si vous voulez je reviendrai après.

-          Non…

Mais Harry était déjà sorti, suivi de près par Ron puis par Hermione et Ginny.

-          Enfin, vous ne pouvez pas partir sans repos !

Mais dans un coin du couloir du deuxième étage, ils tombèrent sur…

Chapitre suivant

 
 



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