HARRY POTTER
ET
CHAPITRE 38 : APRES UN QUART D’HEURE
- Un quart d’heure, répéta lentement Hermione pour assimiler ce que Harry venait de dire.
- Que va-t-on faire ? demanda Ron.
- Je vais aller voir McGonagall et lui dire que j’ai vu des éclairs à travers le brouillard, pour lui dire de mobiliser les Aurors et que le Ministère ramène tous ceux qui sont en vacances tout en laissant partout d’autres Aurors.
- Tu crois qu’elle va te croire ?
- Elle me croira, ne t’inquiète pas…
- Et nous ? demanda Hermione.
- Je pense qu’il faut prévenir
- Oh non, Harry, laisse faire les Aurors ! dit Hermione terrifiée.
- Ils n’arriveront pas à la capturer et je sens que c’est moi qui doit m’en occuper, peut-être parce que c’est ma tante…
- Mais les protections du château, elles ne sont pas encore prêtes, les Mangemorts vont réussir à rentrer…
- Non pas encore je suppose, l’armée de Voldemort va pouvoir passer plus facilement, je devrai m’occuper des Détraqueurs, car sinon on est foutus…, pour le reste, les dragons feront beaucoup de travail je pense, mais j’ai la liste des créatures que Voldemort utilise et je sais quels sortilèges utiliser sur chacune d’elles, ça devrait aller. Après, il devrait rester les Mangemorts, mais je pense que le nombre d’Auror sera suffisant pour les contenir. Maintenant, pour Voldemort, je ne sais pas si il va venir… Rogue ne me l’a pas dit, il a dû vite partir car sinon Voldemort se serait douté de quelque chose. Si son but est de m’attraper, il va attendre que je sorte dans le parc…
- C’est justement pour cela que tu ne dois pas sortir dans le parc, Harry.
- Je ne me laisserai pas emporter, et si Voldemort vient m’attaquer, je me défendrai, il va souffrir mais bien sûr, je le laisserai en vie pour nous laisser une chance de le tuer définitivement.
- Harry, tu es fou ! s’exclama Hermione.
- Non, c’est juste ma détermination qui est forte, je le sens, et ça me donne de la force. Et puis depuis ce matin j’ai terminé la légilimancie, rien ne pourra m’arriver, le Bouclier d’Argent permet d’arrêter les Sortilèges Impardonnables, il faudrait vraiment que tous les Mangemorts me sautent dessus en même temps pour qu’ils puissent m’avoir. Et je pense que les Aurors ne vont pas rester les bras croisés pendant ce temps.
- Tu es sûr…
- Je suppose que la stratégie qu’ils vont adopter sera de m’écarter des Aurors et de me faire combattre avec Pétunia qui serait censée m’attraper pour m’emmener à Voldemort qui me torturerait et me tuerait, oui cela semble logique, mais le seul problème c’est que Pétunia ne m’attrapera pas, c’est moi qui l’attraperai.
- Harry, tu dois faire attention, ne sois pas inconscient car tu te sens fort ce soir…
- Ne t’inquiète pas, Fumseck sera avec moi, Dobby va venir aussi et il vous enverra des messages au cas où. En attendant, je descends tout de suite voir McGonagall. Dites à Ginny, Luna et Neville que les Mangemorts arrivent, dites que je leur expliquerai plus tard, à tout à l’heure, bonne chance, on gagnera !
Immédiatement, Harry s’accrocha à la queue de Fumseck et transplana directement dans le bureau de McGonagall, avec Dobby à ses côtés sans prendre la peine de frapper à la porte puis d’entrer.
Elle sursauta et faillit tomber en émettant un petit cri.
- Enfin Har…
- Professeur, les Mangemorts arrivent, ils vont attaquer Poudlard dans les minutes qui suivent !
- Quoi ?
- Ils vont arriver, dans une douzaine de minutes !
- Qu’est-ce qui vous fait dire ça ?
- Nous avons vu des éclairs dans les montagnes par les fenêtres de la salle commune de Gryffondor, des éclairs rouges et d’autres verts…
- Vous êtes sûr de ce que…
- Il faut prévenir le Ministère, insista Harry, les professeurs, les élèves…
- Mais Harry, peut-être…
- IL NOUS RESTE DIX MINUTES ! hurla Harry.
- Euh… oui, allez prévenir le Ministre, je vous fais confiance, il nous faut des renforts d’Aurors, on a eu une alerte…
Harry ne répondit même pas et dix secondes après il apparaissait dans le bureau de Scrimgeour avec Fumseck et Dobby.
Harry n’eut pas le temps de parler que Scrimgeour avait compris.
- Une attaque ?
- Oui, des Mangemorts, Voldemort et son armée arrivent, il nous reste dix minutes avant qu’ils soient à l’entrée du parc, il faut que tous les Aurors qui sont en vacances viennent ! mais il faut veiller aussi sur les autres lieux magiques ! Il faut aussi préparer l’évacuation de Poudlard dans le cas où ils gagneraient la bataille.
Scrimgeour se leva et descendit à l’étage inférieur suivi de Harry et ils entrèrent dans le bureau de Scrimgeour.
- Kingsley ! une attaque à Poudlard ! rappelez tous les Aurors en vacances, il faut qu’ils y soient dans dix minutes…
Kingsley sauta de sa chaise comme s’il s’y attendait et courut dans le couloir…
- Mais les Aurors de Poudlard sont au courant ?
- Pas encore, répondit Harry.
- Bien, j’y vais… merci Harry, retourne à Poudlard, on va essayer de gérer la situation…
- Vous pensez que les élèves doivent aller dans les salles communes ? demanda Harry.
- Oui, je pense, dans
- Une attaque ?
- Oui, préviens Jack, les Aurors du Bureau de Sécurité de Pré-Au-Lard doivent se tenir prêts à intervenir en renforts, enfin, tu sais quoi faire.
- D’accord Rufus, répondit Stridus Shiner avant de disparaître rapidement dans un autre petit couloir qui donnait sur le couloir principal.
- Le problème est que c’est l’heure du repas et que tous les élèves vont descendre maintenant, reprit Harry.
- Justement c’est mieux, ils seront tous informés dès maintenant, on va placer un professeur et deux Aurors par salle commune qui seront là en dernier recours au cas où les Mangemorts passeraient les autres Aurors, et pour rassurer les autres élèves.
- Et à propos des sécurités dans le parc ? demanda Harry.
- Je ne sais pas où ils en sont, hier soir, McGonagall m’a dit que c’était avancé et ils ont dû continuer aujourd’hui, mais tout n’est pas prêt à fond, il reste des failles et il faut espérer qu’ils ne les trouveront pas.
- Mais les Détraqueurs, il doit y en avoir des centaines… il vaut mieux que les Aurors ne restent pas dehors, ils vont se faire massacrer.
- Je le pense aussi, les protections magiques se chargeront de les attaquer, il vaut mieux les attaquer d’en face et les contenir à l’extérieur du parc jusqu’à ce qu’ils abandonnent, tant qu’ils n’entrent pas dans le château, personne ne risque rien.
- En ce qui concerne les Détraqueurs, je m’en occuperai moi-même, dit Harry, je connais un sortilège qui va nous permettre de tous les repousser d’un coup.
- C’est impossible, tous d’un coup !
- Oui, j’en suis certain, dit Harry, ça aidera beaucoup les Aurors, il ne restera plus que les Mangemorts.
- Harry, tu ne dois pas prendre de risques…
- C’est le seul moyen de les repousser, un Patronus n’est jamais suffisamment puissant pour repousser autant de Détraqueurs, tandis que ce sortilège oui…
- Quel est ce sortilège ? demanda Rufus.
- Il n’a pas de nom, c’est un sortilège qui est d’ailleurs oublié de nos jours, la formule est enmageznem, vous en avez déjà entendu parler ?
- Non, pas du tout…
- C’est celui que j’ai lancé ce matin sur les J.M.P, à puissance réduite car j’étais encore exténué à cause de la potion de Sang Vert.
- Oui, il était puissant en effet, tu dis que c’était à puissance réduite ?
- Oui…
- Comment connais-tu ce sortilège ?
- Albus Dumbledore me l’avait appris en prévision, mentit Harry.
- Bien, je veux bien que tu essayes, mais les Aurors resteront derrière toi, tu ne peux pas risquer de t’exposer et si on te dit de rentrer, tu rentreras, c’est d’accord ?
- Et bien…
- C’est d’accord ? insista Scrimgeour.
- Oui, si ça ne fonctionne pas, mais il n’y aura pas de problème, ça fonctionnera, j’en suis sûr.
Scrimgeour avait ouvert la porte d’un autre bureau du couloir près de
- Nous sommes en état d’alerte maximale, préparez les affiches pour dire à tous les sorciers de rentrer chez eux, Stridus va passer bientôt, une attaque à Poudlard.
Et il ne laissa pas le temps de répondre à la sorcière qui travaillait dans ce bureau.
Enfin, ils arrivèrent dans le Bureau des Aurors de Poudlard où plusieurs Aurors étaient en train de discuter sérieusement de quelque chose avec d’autres sorciers qui semblaient ne pas être des Aurors.
- Il y a une attaque, les Mangemorts et Voldemort s’approchent du château, sont-ils entrés dans le parc ? demanda Scrimgeour en se retournant vers Harry.
- Non, non pas encore, pressa Harry, ils étaient dans les montagnes, on a vu les éclairs des sortilèges, ils doivent combattre quelque chose…
- Mais quoi ? demanda un Auror.
- Y a-t-il des Aurors en patrouille dans les montagnes ? demanda Harry d’un ton ferme.
- Non, après ce qui est arrivé à l’un d’eux, ils ont reçu l’ordre de rester aux abords de Poudlard.
- Dans ce cas ils doivent combattre autre chose, peut-être ont-ils des difficultés, ils doivent maîtriser les Détraqueurs…
- D’après ce que nous en savons, il n’obéissent qu’à Voldemort, annonça Scrimgeour, les Mangemorts n’ont rien à voir là-dedans…
- Dans ce cas, ils doivent avoir d’autres créatures avec eux, qu’est-ce que vous en pensez ? demanda Harry essayant d’inventer un raisonnement possible pour les alerter du danger.
- Certainement, l’Auror qui avait été capturé nous a apporté beaucoup d’informations. Cependant nous n’étions pas sûrs que ce soit vrai, il ne se souvient de rien mais a quand même été capable de nous dire qu’il y avait des créatures et Détraqueurs…
- Ce doit être vrai, dit Harry, s’il ne se souvient de rien, c’est à cause du choc, de la peur, peut-être qu’ils lui ont lancé le sortilège Doloris et que cela a affecté sa mémoire, non ?
- C’est possible en effet… mais en attendant, Jilson, Debillus, Bobolo, Sakis, allez informer les dans les salles communes de ce qui se passe, et restez-y jusqu’à ce que l’on vienne vous remplacer, c’est d’accord ?
- Et pour le repas ? demanda Harry.
- Euh oui, il faut prévenir les cuisines qu’ils envoient les repas dans les salles communes, euh… on demandera à un professeur, suivez-moi tous…
Ils sortirent dans le couloir du deuxième étage. Fumseck était perché sur l’épaule de Harry et Dobby marchait à côté d’eux. Dans l’agitation, Scrimgeour n’avait pas dû les remarquer.
- Que tous les élèves retournent dans leurs dortoirs par mesure de sécurité, cria Scrimgeour. Ne discutez pas, c’est urgent !
Ils descendirent ensuite au rez-de-chaussée en courant quasiment, apparemment, les élèves avaient déjà reçu les consignes car tous partaient rapidement, sans être vraiment paniqués car les professeurs qui étaient en grande discussion dans le hall semblaient très calmes et ils avaient certainement essayé de les rassurer. Harry espérait seulement que cette tranquillité ne se transforme pas en inconscience. Les élèves auraient pu en effet perdre l’habitude du risque car il n’y avait plus eu d’attaques récemment.
- La température descend, Monsieur le Ministre…, dit McGonagall lorsqu’ils arrivèrent en trombe dans le hall.
- J’ai remarqué en effet, dit Scrimgeour.
Il faisait tellement froid maintenant qu’ils auraient tous bien voulu avoir un blouson à mettre.
- Ca veut dire que… commença McGonagall.
- Les Détraqueurs se rapprochent, termina Scrimgeour sans aucune crainte, Harry, il faudra que tu restes ici en attendant si tu dis pouvoir t’en débarrasser. Les renforts ne vont pas tarder à arriver, ne bougez pas tant qu’ils ne sont pas là.
Scrimgeour parlait très vite, mais il articulait bien et se faisait comprendre. Il avait une voix forte que son prédécesseur Fudge n’aurait jamais pu avoir, il semblait pouvoir diriger la lutte contre les Mangemorts avec facilité.
- Harry… les Détraqueurs ? s’étonna McGonagall qui n’avait pas très bien compris pourquoi le Ministre venait de demander à Harry d’aller chasser les Détraqueurs à lui tout seul. Non, vous n’allez pas me dire que vous pouvez les chasser à vous tout seul quand même ?
- Le Patronus, expliqua Harry, reste le moyen le plus simple mais aussi le plus inefficace de se débarrasser de plusieurs Détraqueurs, en revanche, je connais un sortilège plus puissant qui permet de lutter contre un grand nombre de Détraqueurs en même temps, vous devez me faire confiance. Bien sûr, face à un Détraqueur, le Patronus reste la meilleur solution.
- Vous n’irez pas tout seul, vous ne pouvez pas prendre de risques…
- Minerva, coupa Scrimgeour, il faut veiller à ce que le repas du soir arrive dans les salles communes, faites prévenir les cuisines, les élèves seront intenables s’ils n’ont pas mangé… Il faut aussi augmenter l’intensité des cheminées pour ne pas que l’ambiance se refroidisse, les élèves doivent faire comme si il ne se passait rien… Je pense qu’il ne faut pas les bloquer dans les salles communes tant que les Mangemorts ne sont pas entrés dans le château, il faut juste leur interdire de descendre au rez-de-chaussée, ils se sentiraient trop coincés s’ils ne pouvaient pas bouger de leur salle commune.
- On ne va pas attendre… les Mangemorts pourraient rentrer à tous moments…
- On verra, mais prévenez les du danger, dites leur la vérité, tous les Mangemorts, Voldemort, des centaines de Détraqueurs, ça leur coupera l’envie de sortir de leur salle commune, si vous préférez…
- Mr le Ministre, la brume s’est un peu dissipée…, nous avons vu par les fenêtres, on arrive maintenant à distinguer les formes des montagnes, mais avec la nuit qui arrive, on risque de ne plus rien voir du tout.
- C’est normal pour la brume, les Détraqueurs restent en nombre fixe, Voldemort doit penser qu’il en a assez, on estime qu’il doit en avoir entre sept cent et neuf cent environ, mais nous les repousserons tous. Ils ne produisent en effet de la brume que lorsqu’ils se multiplient, elle est en train actuellement de se disperser. Et puis il vous savez, les enchantements placés en ont absorbé un peu, je suppose, on m’a dit que cela fonctionnait très bien. Et pour ce qui est de la lumière, c’est un avantage pour nous, ils seront dans le noir et ne verront rien, tandis que nous les attendrons tranquillement au chaud et à la lumière.
- Vous pensez ? je pense que justement, on risque à cause de ça de ne pas les voir arriver…
- Vous savez, les Mangemorts ont une telle délicatesse, on les entendrait de
- Où est Hagrid ? demanda Harry qui avait soudain un mauvais pressentiment. Il aurait dû en effet se trouver avec tous les autres professeurs qui étaient maintenant réunis dans le hall.
- Hagrid ? il doit être dans le château… dit McGonagall, je lui ai interdit de sortir à cause de cette brume…
- Mais si la brume s’est dissipée, vous ne croyez pas qu’il risque de vouloir retourner à sa maison ? demanda Harry gravement…
Il réfléchit un instant alors que McGonagall avait pris un air horrifié.
- Je reviens, ne faites rien tant que je ne suis pas revenu, j’en ai pour trente secondes, pas plus…
McGonagall ne comprenait pas cet ordre mais devant l’assurance de Harry, elle ne put contester d’autant plus que Harry avait déjà filé dans l’escalier de marbre.
Il continua de courir et se mit à l’écart dans un couloir sombre très rarement emprunté qui menait à des salles qui n’étaient pas utilisées du rez-de-chaussée. Il sortit
- Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises, dit-il la baguette pointée sur la carte.
Il regarda du côté de la maison de Hagrid, il n’y était pas, il chercha ensuite dans le château, quasiment tous les élèves étaient dans leur salle commune. Harry put cependant voir Hermione et Ron dans les cachots, devant l’entrée de la salle commune de Serpentard, ils étaient donc déjà descendus et ils n’avaient pas perdu de temps. En revanche, Luna, Neville et Ginny marchaient dans un couloir du troisième étage, ils semblaient descendre eux aussi, mais Harry ne savait pas où ils allaient.
Mais il ne trouvait pas Hagrid ailleurs, il regarda tous les étages, il remarqua Rusard dans un couloir de l’aile Ouest, Miss Teigne au sixième étage, un groupe d’Aurors passait dans le deuxième étage… mais pas de Hagrid et il commença sérieusement à s’inquiéter, comment se faisait-il qu’il ne soit même pas à sa maison ?
Le parc était d’ailleurs entièrement vide ce qui signifiait que les Mangemorts n’étaient toujours pas arrivés.
Il essaya de réfléchir… où pouvait-il être… ?
- Graup ! s’exclama soudain Harry pour lui-même.
Hagrid devait être allé voir Graup dans une des montagnes aux alentours de Poudlard. Graup était son demi-frère géant qu’il avait ramené avec lui de son expédition pour le compte de l’Ordre du Phénix qui visait à s’allier avec les géants ! il fallait absolument le faire revenir. Mais soudain, alors qu’il s’apprêtait à replier la carte, deux points apparurent à l’entrée de
Harry était extrêmement soulagé, il courut vers le hall d’entrée où s’étaient rassemblés tous les Aurors et les professeurs, ils étaient une cinquantaine en tout pour le moment.
- Harry, vous savez… ? demanda McGonagall qui semblait toujours très inquiète.
- Il est allé voir Graup, je l’ai vu sortir de la forêt avec lui ! Ils se dirigent vers le château.
- Vous êtes sûr de ne pas vous être trompés ? demanda McGonagall.
- Oh, vous savez, quelqu’un qui mesure trois mètres de haut avec quelqu’un d’autre de cinq mètres, je n’ai pas vraiment de difficultés à voir de qui il s’agit…
- Euh oui bien sûr, professeur Flitwick, préparez-vous à ouvrir les portes, dit McGonagall.
- D’accord, Madame
- Comment avez-vous fait pour le voir ? demanda-t-elle.
- Je suis monté au sommet de la tour d’astronomie et je les ai vu sortir de la forêt.
- Ah…
- Minerva, demanda Scrimgeour, à propos des sécurités ? où en êtes vous, je n’ai pas encore eu le compte-rendu aujourd’hui ?
- C’est normal, j’étais en train de vous le faire lorsque j’ai appris la nouvelle de l’attaque, nous sommes loin du niveau de sécurité que nous voulions atteindre, mais nous avons cependant commencé par le plus important ce qui fait que en gros, on peut dire que l’on est prêt, à partir du moment où nous avons suffisamment de renforts d’Aurors, mais demandez à Barnabas pour plus de précisions.
- Qui est Barnabas ? demanda Harry.
- Barnabas Bonobo est le Chef du Bureau des Sécurités de Poudlard, expliqua McGonagall. Bureau qui est d’ailleurs encore totalement secret pour ne pas que les Mangemorts sachent quelles sont les sécurités que l’on a mises en place, il regroupe des sorciers de tous les Départements qui ont tous été mobilisés depuis le début de la semaine pour installer les différents types de sécurités à Poudlard, on a voulu varier pour rendre le château quasiment impénétrable, on voulait construire une seconde muraille derrière l’autre qui serait infranchissable, mais elle est environ à moitié faite, c’est déjà bien… Et le frère de Barnabas est Balbus Bonobo, un autre Auror.
- Peut-on aller visiter les installations une dernière fois ? demanda Scrimgeour à McGonagall.
- Euh oui, bien sûr, il nous faudra lâcher les dragons pendant que certains Aurors continueront de monter la garde ici, il faudra quelqu’un là-bas de toute façon pour donner l’alerte dès que les Mangemorts franchiront la muraille, vous allez venir, Harry aussi, vous pourrez venir si vous le voulez, le professeur Chourave qui s’est en grande partie occupée des plantes, le professeur Lupin, Hagrid… euh, le professeur Flitwick également…
- Une attaque ! tonna la voix d’Hagrid derrière les portes de chêne.
Immédiatement, par des gestes compliqués de baguette magique, le professeur Flitwick retira provisoirement les enchantements qui fermaient la porte et Hagrid entra suivi de Graup qui passait tout juste sous l’arche.
- Hagrid, ça va ? demanda McGonagall, ne vous inquiétez pas, on est au courant…
- Il n’y a pas que des Mangemorts, j’ai vu de tout… un Nundu vous vous rendez compte.
Tous étaient particulièrement terrifiés, le Nundu était considéré comme l’animal le plus dangereux au monde.
Harry se souvenait que c’était un animal dont le souffle pouvait être mortel et qu’il devrait utiliser le sortilège Enmageznem ou viser ses yeux.
- Il a essayé de nous attaquer, mais Graupy a résisté et son souffle ne l’a pas vraiment affecté, il l’a ensuite frappé et l’a jeté d’un précipice avant que l’on ne prenne la fuite, personne ne nous a vus heureusement, ils ne savent pas qu’on sait qu’ils arrivent…
- C’est excellent, on va leur réserver un accueil particulier… dit Scrimgeour.
- Hagrid, vous n’auriez jamais dû sortir… dit McGonagall.
- Je ne pouvais pas laisser Graup…
Le géant s’était assis dans l’escalier de marbre et semblait absorbé à écouter la conversation, il comprenait donc l’anglais ?
- Qu’avez-vous vu d’autre ? demanda Scrimgeour à Hagrid.
- Je ne sais pas grand-chose, il y avait plein de choses, nous étions cachés dans les arbres, on a vu que les ombres mais ce sont des créatures dangereuses, je suis certain d’avoir vu des trolls des montagnes, une Chimère certainement et des Cocatris, mais les dragons n’en feront qu’une bouchée, hein ?
- Euh, nous espérons, répondit McGonagall, ce serait une catastrophe s’ils parvenaient jusqu’au château.
- Pas lorsqu’on connaît les faiblesses de chacun de ces animaux, dit Harry.
- Certes, mais je vous assure qu’il est préférable qu’ils ne passent pas les portes du château, dit McGonagall.
- Evidemment, répondit Harry.
- En attendant, nous nous apprêtions à vérifier les protections autour du parc, Hagrid, voulez-vous venir avec nous ?
- Je vais rester avec Graup en attendant votre retour, il n’a plus parlé depuis près d’une semaine maintenant et il est en manque de compagnie, le pauvre, il est encore jeune.
- Oui, je comprends, répondit McGonagall. Il reste donc le professeur Flitwick qui doit venir.
- On va aller dans le parc ? demanda Harry un peu étonné.
- Non, non, c’est une surprise pour le moment, vous verrez.
Enfin, après que tous se furent rassemblés – il y avait également une douzaine d’Aurors avec eux pour les accompagner –, McGonagall descendit par l’escalier qui menait aux cachots et marcha à grands pas vers le fond du long et sombre couloir.
- Miss Granger, Mr Weasley, que faites-vous là ? demanda McGonagall alors qu’ils se trouvèrent face à Ron et Hermione qui patrouillaient devant la salle commune des Serpentard.
- Nous surveillions que les J.M.P ne sortent pas de leur salle commune.
- Les J.M.P sont à Ste-Mangouste ! répondit McGonagall.
- Pas tous, répondit Harry.
- Comment ça pas tous ? s’étonna McGonagall. Vous n’allez pas me dire qu’il y en a aussi dans les autres années !
Et Hermione sortit la liste que Harry lui avait donnée il y a une dizaine de minutes lorsqu’ils étaient encore dans la salle commune.
- Comment savez-vous ? demanda McGonagall.
- Nous avons surveillé depuis le début, et nous savons que ce sont des J.M.P, nous avons également interrogé certains de nos amis de la maison Serpentard, répondit Harry.
- Vous… vous êtes sûr ?
- Certain, répondit Harry.
- Bien, on ne sera décidément jamais débarrassés d’eux. Cependant, vous ne devriez pas rester là, venez avec nous, que quelqu’un aille prévenir qu’il faut empêcher tous les élèves de Serpentard de sortir.
Un des Aurors retourna vers le hall alors que Ron et Hermione se joignaient à eux.
Ils tournèrent dans un recoin du couloir et McGonagall se plaça face à un autre mur lisse.
- Magyar ! dit-elle sèchement sans attendre.
Le pan de mur se déplaça et laissa apparaître un long tunnel très sombre qui tournait légèrement vers la droite.
- Allumez vos baguettes, dit-elle à Harry, Ron et Hermione.
Ils le firent immédiatement et continuèrent à avancer silencieusement dans ce long tunnel qui était encore plus froid que le château. Il y soufflait d’ailleurs un vent glacial.
Harry regarda sa montre, cela faisait déjà un quart d’heure que Rogue lui avait dit qu’il aurait vingt minutes. Mais cette même montre ne lui indiquait toujours pas qu’il était en danger ce qui révélait que les Mangemorts étaient encore loin.
Le tunnel remontait et par endroits, il y avait des meurtrières dans les murs qui laissaient voir le parc sombre à la tombée de la nuit, envahi par des nappes de brumes, mais une brume moins dense que celle qui s’était répandue depuis plusieurs jours. Ce n’était plus un tunnel qu’ils parcouraient mais il semblait qu’ils étaient à l’intérieur d’une longue muraille.
Ils arrivèrent à un escalier qui descendait profondément puis remontait ensuite et enfin McGonagall s’arrêta.
- Le premier dragon est à ce niveau-là de la muraille, à côté de l’entrée qui était au niveau des escaliers. On lui laissera plus de mou après, lorsque les Mangemorts seront plus rapprochés, pour l’instant, les chaînes sont tendues.
Elle regarda par une des meurtrières et ressortit la tête.
- Le professeur Flitwick a rendu ces meurtrières invisibles depuis l’extérieur, on croirait que la muraille est pleine, lorsque les Mangemorts arriveront, on pourra les attaquer d’ici, la visibilité est suffisante pour l’instant, les sortilèges anti-brume font leur effet, je pense que l’on voit à une cinquantaine de mètres pour le moment. Par endroits, le professeur Chourave a fait pousser une haie de Cyprès Tortillants le long de cette même muraille mais même s’ils n’ont pas encore une hauteur suffisante, ils assurent une sécurité complémentaire efficace.
Ils continuèrent leur visite de la muraille qui allait quasiment jusqu’à la moitié du parc pour le moment. Elle était poursuivie par une haie continue de Cyprès Tortillants et dix des quinze dragons étaient disposés dans cette partie du parc. Tout le long de la muraille étaient également plantés divers types de cactus qui projettent leurs épines à des longues distances et qui sont très toxiques.
- En ce qui concerne les sortilèges de métamorphoses et les enchantements, les professeurs Lupin et Flitwick ont ensorcelé des dizaines de statues tous les cinq mètres, et ce du château à
- Il y a d’autres choses ? demanda Harry.
- Non, c’est tout ce que nous avions mis, nous avions heureusement préparé un plan d’organisation pour la lutte, chaque Auror doit se placer à un endroit bien précis, il y aura quelqu’un dans le poste d’observation au bout de la muraille ainsi que deux Aurors, après, il est trop risqué de placer des Aurors. Donc on concentre une grande partie des moyens pour enfermer les Mangemorts à l’extérieur de la muraille et lorsqu’ils commencent à être affaiblis, une unité d’Aurors de Pré-Au-Lard arrive pour les coincer définitivement. Et si jamais les Mangemorts passent les murailles, les Aurors peuvent rapidement se replier dans le château. Et dans ce cas, il y a deux autres endroits situés au-dessus des grandes portes d’où ils peuvent attaquer les Mangemorts sans être vus. Cela permet de les affaiblir au cas où ils voudraient tenter d’entrer par les portes. Enfin, nous avons passé énormément de commandes au magasin de Fred et George Weasley, des commandes fusées et de feux d’artifices à jeter sur les Mangemorts, ce sera un miracle pour eux s’il en reste un seul à la fin.
- Fred et George ne nous l’ont pas dit ! s’exclama Ron.
- Je leur avait donné l’ordre de taire cette commande, bien sûr, dit McGonagall avec un sourire.
- En attendant, nous devons attendre de voir s’ils arrivent avant de libérer les dragons, tous savent ce qu’ils doivent faire, nous avions fait des répétitions secrètes chaque nuit et tout fonctionne à merveille. Il aura fallu certainement deux minutes à tous les Aurors pour se mettre en place.
- C’est génial, dit Hermione.
- Professeur, ça ne vous dérangerait pas si Ginny, Luna et Neville venaient avec nous ? demanda Harry soudainement.
- Euh, il serait préférable que non mais si ils y tiennent, dites-leur qu’ils peuvent éventuellement venir… mais personne d’autre c’est bien clair. Ces élèves ont déjà fait preuve de leur talent donc ils savent comment agir en cas de problème grave. Cependant, je vais ajouter une condition, et c’est valable aussi pour vous trois, vous pouvez rester avec nous à la seule condition que vous retourniez dans votre salle commune lorsqu’on vous le dira, c’est d’accord ?
- Je dois d’abord m’occuper des Détraqueurs, dit Harry.
- Je sais, mais dans le cas où les Mangemorts seraient entrés dans Poudlard et que la situation dégénère…
- On ne peut…
- Dans ce cas je vais vous demander de retourner immédiatement à votre dortoir.
- Non, d’accord, on accepte.
- Et vous ? demanda McGonagall à Ron et Hermione.
- Nous aussi, répondirent-ils.
Harry savait très bien qu’il n’obéirait pas si McGonagall lui demandait de partir mais il avait d’autre choses à faire et il partit avec Fumseck et Dobby vers un endroit caché où il pourrait consulter
Ginny, Neville et Luna étaient en train de remonter les escaliers menant vers le troisième étage.
Harry transplana immédiatement avec Fumseck et se retrouva juste devant eux.
- Harry, on se demandait où vous étiez passés, dit Ginny en se jetant dans les bras de Harry.
- On est à un endroit secret, venez voir vite, c’est génial, l’attaque va commencer dans les minutes qui suivent.
Et ils dévalèrent les escaliers jusqu’aux cachots en rencontrant de temps à autres des Aurors qui patrouillaient. Harry regarda sa montre, les Mangemorts auraient dû attaquer depuis déjà presque cinq minutes, il pensa d’abord que toute l’armée de créatures de Voldemort était en train de se prêter à un combat.
Mais ils arrivèrent rapidement dans le couloir des cachots et Harry prononça le mot de passe « Magyar » devant le mur qui se poussa, laissant apparaître le tunnel.
- C’est quoi ? demanda Neville.
- Nous sommes au cœur d’une nouvelle muraille qui entoure le château, il y a les dragons qui sont postés tout le long, des sortilèges puissants de métamorphoses…, des plantes aussi, des haies infranchissables notamment. On peut y voir l’extérieur par des meurtrières sans se faire voir de l’extérieur, Ron et Hermione sont restés là-bas.
- Génial, dit Luna sur un ton absent rêveur.
- Tu dis que les Mangemorts arrivent ? demanda Neville.
- Oui, très bientôt, ils ont été aperçus aussi par Hagrid, il a été attaqué par un Nundu.
- Par un Nundu ? comment a-t-il survécu ? demanda Luna.
- C’est Graup, son demi-frère géant qui ne craint pas le Nundu lui, il l’a jeté du haut d’un précipice.
- Aïe, dit Ginny.
Ils ne tardèrent pas à rencontrer McGonagall, Scrimgeour, Ron et Hermione. Les professeurs Flitwick, Chourave et Lupin étaient partis et tout le long de la muraille, il y avait maintenant des Aurors, quasiment à chaque meurtrière.
- Vous avez vu quelque chose ? demanda Harry.
- Non, pas encore, mais la température est encore descendue beaucoup.
Harry n’avait pas remarqué mais il faisait en effet très froid maintenant, beaucoup plus froid que tout-à-l’heure.
- Ca ne veut pas forcément dire ça, il fait nuit maintenant, dit Harry.
- Oui, c’est possible, répondit Scrimgeour, mais quand même c’est descendu un peu vite.
- On est de quel côté ? demanda Ginny.
- C’est le côté de l’entrée du parc, celui-ci.
- Et il y a une autre muraille comme ça de l’autre côté ? demanda-t-elle.
- Non, de l’autre côté, il y a le lac.
- Mais les Mangemorts pourraient passer par le lac ! dit Ginny.
- Il y a peu de chances, répondit McGonagall, cependant, nous guettons aussi de ce côté.
- Et par la forêt aussi !
- Oui, mais on ne pouvait pas construire une muraille au milieu de la forêt, s’ils arrivent par là-bas, on les attaquera de face, ce sera plus pratique et on n’aura aucun risque d’être surpris. Mais une muraille est prévue également du côté du lac, dans les falaises directement pour les empêcher de débarquer. Pour
- A propos des fouilles de la forêt ? demanda Harry, elles vont êtres entreprises ?
- Oui, mais quand il n’y aura plus ce brouillard, le Ministère prévoit une grande offensive contre les Détraqueurs pour les chasser d’ici afin de pouvoir mieux lutter ensuite, mais le brouillard restera encore quelques temps je pense, même si vous avez vu qu’il commence à se dissiper.
- Regardez, l’eau gèle ! s’exclama Scrimgeour.
En effet, une petite flaque d’eau au sol qui résultait probablement d’une fuite dans le toit avait complètement gelé maintenant, il devait donc faire encore plus froid dehors, ce devait être intenable pour les Mangemorts.
Ils regardaient tous attentivement tour à tour par une meurtrière mais rien ne se passait pour le moment, le vent était très fort dehors et couvrait tout bruit suspect. On voyait du brouillard partout même si on distinguait bien tout ce qui se passait jusqu’à une cinquantaine de mètres de la muraille.
Il se passa encore une ou deux minutes pendant lesquelles la température était devenue vraiment glaciale ici, à cause de l’air froid qui finissait par entrer quand même.
- Vous ne trouvez pas que le brouillard s’assombrit un peu vite ? demanda Ron après avoir regardé par la meurtrière.
Tous regardèrent chacun leur tour.
- C’est vrai, dit Scrimgeour. Préparez-vous tous ! et faites passer le message jusqu’au bout… Ce doit être les Détraqueurs qui arrivent en premier.
Après quelques secondes, il n’y avait plus aucun doute, des dizaines, des centaines même de silhouettes noires approchaient lentement vers la muraille. Le froid s’intensifiait.
- Harry, ça va être à toi… dit Scrimgeour.
- Ca ne va pas être possible par une simple meurtrière, dit Harry, ça va casser la muraille !
- Comment faire alors ? tu ne peux pas sortir !
- Il le faut obligatoirement.
- Il faut que tu fasses ça en quelques secondes… il faut t’accompagner d’Aurors…
- Non, ils seraient touchés eux aussi par le sortilège ! ça me prendra dix secondes, par où puis-je sortir, je vous jure que je reviens immédiatement. Dites aux Aurors de se préparer à envoyer leurs Patronus dès que j’aurais fait le sortilège, les Détraqueurs seront suffisamment affaiblis pour être repoussés ensuite.
- Suis-moi, Harry, dit Scrimgeour. Tous les Aurors, soyez prêts à envoyez vos Patronus lorsque Harry aura fait son sortilèges, faites passer le message jusqu’au bout, n’attaquez pas avant.
- Harry ! soyez prudent ! dit McGonagall.
- Ne vous inquiétez pas, ça va durer trente secondes.
Scrimgeour l’emmena au niveau des escaliers qui descendaient.
- Tortillantus ! dit-il en direction du mur de gauche, au niveau où se trouvait le pallier le plus bas.
Une ouverture apparut dans le mur et Harry se retrouva devant une haie des Cyprès Tortillants.
- Je vais les tenir écartés pour que tu puisses sortir et envoyer le sortilège, dit Scrimgeour.
- Je vais devoir me décaler un peu pour ne pas vous toucher, ne craignez rien si vous ne me voyez plus, dit Harry.
- D’accord, fais le plus vite possible quand même.
Scrimgeour écarta les Cyprès d’un coup de baguette magique, le froid était intenable mais Harry devait y aller, il faisait très sombre dehors mais il serait réchauffé lorsqu’il aurait fait le sortilège.
Il sortit et fit une dizaine de pas vers sa gauche, il fallait qu’il se dépêche, les Détraqueurs étaient très nombreux, il n’en avait jamais vu autant, il devait y en avoir des rangées entières, sur quasiment toute la largeur de la muraille.
Le froid l’envahissait… mais il tenta de se concentrer, il ne fallait pas qu’il se fasse vaincre par la peur.
Il prit une inspiration profonde et…
- Enmageznem !