HARRY POTTER
ET
CHAPITRE 41 : JOE JIGGER
Harry se retourna lentement.
Un homme – si on pouvait encore appeler cela un homme – grand et mince se tenait derrière lui, tête de serpent, des yeux rouges avec des fentes à la manière des serpents à la place des pupilles, un nez remplacé par deux trous, des écailles entre le blanc et le vert à la place de la peau… Lord Voldemort se tenait face à Harry, sa nouvelle baguette dans ses longs doigts.
- Potter, quelle bonne surprise, dit-il d’une voix à glacer le sang qui donna des frissons à Harry. Je ne pensais pas que ce serait aussi facile de te faire venir ici… serait-ce ta bêtise où serait-ce l’habitude d’avoir de la chance qui te donne un sentiment d’invincibilité ?
- Je venais seulement pour capturer vos Mangemorts, en attendant, au cas où vous n’auriez pas remarqué, ils sont les cinq par terre, et c’est la même chose dans le château, il faut avouer que vous avez perdu…
- Moi perdu… tu fais une erreur grave, Potter… dit Voldemort avec une voix suraiguë. Peu importe que mes Mangemorts disparaissent… j’étais prêt à payer le prix fort pour t’avoir avec moi ce soir… et ça a fonctionné, je ne serai jamais déçu.
- Bien, et maintenant que je suis là, que me voulez-vous ? demanda Harry pour jouer avec ses nerfs.
- Qu’est-ce que je te veux ? tu es celui qui détruit toutes mes ambitions, qui masque ma domination… maintenant que l’autre vieux au nez crochu est mort, le seul problème qui restait était toi…
- Et alors ? demanda Harry.
- Et alors ? dans quelques minutes, tu ne seras plus qu’un souvenir…
- Mouais, je commence à en avoir l’habitude de cette phrase… déjà quand j’étais dans le berceau, vous n’avez pas réussi à me tuer, et puis vous avez tenté plusieurs fois depuis sans réussir, c’est à se demander si vous voulez vraiment me tuer.
- La chance, Potter, tu l’as trop connue, mais maintenant, je vais te faire connaître la mort… et il éclata d’un rire cruel…
- J’ai d’abord une question, dit Harry calmement… j’ai fait un rêve une nuit… Pétunia vous torturait, j’avoue que ça m’a beaucoup fait rire… vous étiez pathétique…
- On va essayer avec toi dans ce cas… endoloris !
- Agarminis !
Dans un gros gong, le maléfice fut stoppé.
Voldemort fut un peu étonné mais il essaya de ne pas le montrer… en quelques secondes, Harry avait dédoublé sa concentration. Il était prêt à repousser tous les sortilèges de Voldemort.
- Tu ne veux pas, évidemment… tu n’assumes pas tes paroles… je vais t’enseigner le respect des plus forts et plus intelligents que toi avant que tu meures, Dumbledore aurait pourtant dû te l’apprendre… Desartibulus elestem !
Harry fut surpris par le sortilège qu’il ne connaissait pas.
Il tomba par terre et ressenti une douleur atroce, au moins égale à celle que lui infligeait le sortilèges Doloris. C’était comme si tous ses membres allaient s’arracher, ses articulations lui faisaient un mal horrible et tous ses muscles piquaient comme si on lui plantait des aiguilles partout dans le corps en même temps.
Mais la douleur s’était arrêtée, et Harry se releva rapidement, il avait encore mal partout mais c’était supportable…
Voldemort avait disparu alors que Fumseck tournait dans les airs à quelques mètres devant lui.
Harry regarda par terre, Voldemort était en fait toujours là... mais il était tombé sur le dos.
Il essaierait d’être plus attentif dorénavant et il ne devait pas montrer qu’il avait été affaibli par le sortilège de torture.
Harry attendit que Voldemort se relève.
- Pour en revenir à vous… vous ne devriez vraiment pas vous laisser dominer par Pétunia…
- Je ne me laisse pas dominer par Pétunia ! cracha Voldemort, elle est enfermée et elle n’a eu que ce qu’elle mérite, personne ne s’oppose à Lord Voldemort…
- Nouvelle baguette je vois, dit Harry, l’autre était trop mauvaise, ou alors vous étiez tellement mauvais qu’il fallait que votre baguette compense ?
- Potter, je crois que tu faisais moins le malin lorsque tu était par terre à te tordre de douleur…
- Et vous étiez par terre vous aussi…
- Pas si ce sale Phénix n’était pas là, tu serais incapable de rivaliser en étant seul… et si tu crois qu’une petite discussion va te faire gagner du temps pour pouvoir survivre, tu te trompes… tu seras mort au moindre mouvement aux alentours…
- Je ne gagne pas du temps…, je n’en ai pas à perdre ! Mais parlons sérieusement maintenant, Tom…
- Ne m’appelle pas comme ça ! avada kedavra !
Harry bloqua le sortilège en faisant apparaître un Bouclier d’Argent.
- Je disais donc avant d’être interrompu, reprit Harry, à propos de la mort… est-ce que tu crois vraiment que ce serait la pire chose pour moi que de me tuer ?
Voldemort ne pouvait s’empêcher d’être surpris par la façon d’agir de Harry, il avait l’impression de revoir Dumbledore devant lui.
- Tu sais très bien qu’il n’y a rien de pire que la mort… rien, et tu n’aurais jamais dû suivre les conseils de Dumbledore, je t’avais proposé de t’allier à moi…
- Et vous pouviez toujours rêver…
- Dommage… puisque la mort n’est rien, dans ce cas, cela ne te dérangera pas de mourir, j’aurais préféré que tu opposes une résistance, mais si tu es si misérable que ça à ne pas craindre la mort…
- Justement, je vais opposer une résistance, si vous m’attaquez bien sûr, mais vous semblez un peu craintif ce soir… c’est le mal de tête, je suppose, qui reste encore ?
- Rogue m’a guéri !
- Et oui je comprends, sans les Mangemorts à ses pieds, on serait probablement mort… on n’est pas aussi fort que l’image qu’on essaie de faire passer…
- Rien ne peut me tuer, rien… Et si Rogue m’a aidé, c’est parce que je le veux bien… je ne fais pas confiance à n’importe qui. Mais Dumbledore n’est plus là pour recevoir la leçon, n’est-ce pas…
- Rogue va le payer, dit Harry qui prenait soin de garder son esprit impénétrable, il se tenait prêt à repousser la moindre invasion de Voldemort.
- J’avoue être bien malheureux pour lui, il aurait tellement aimé te tuer lui aussi… mais c’est moi le Maître…
- D’après ce que j’ai vu, c’est Pétunia le Maître maintenant… vous n’êtes plus qu’au niveau d’un simple Mangemort…
C’était un point très sensible que Harry venait de toucher encore une fois et Voldemort avait de plus en plus de mal à cacher sa colère. Il résistait à la tentation de tuer Harry maintenant car il savait que plus il attendait, plus ce serait plaisant le moment venu.
- A quoi tu joues, Potter ? tu cherches à m’énerver ?
- Non, j’essaye de vous montrer à quel point tout ce que vous faites est stupide, mais c’est trop tard maintenant, qui va vous pardonner après tout ce que vous avez fait ?
- Je ne veux pas être pardonné ! bredouilla Voldemort qui tremblait…
Ca aurait été la pire chose pour lui : être pardonné aurait signifié ne plus être craint…
- Oh évidemment, au fond de vous, il doit bien rester quelque chose de bien, mais c’est masqué sous une épaisse couche de mal…
- Il n’y a pas de mal, tout ce qui compte pour moi est le pouvoir, et personne n’est plus puissant que moi.
- Dans ce cas qu’attendez-vous pour me tuer, de l’aide peut-être ?
- Tu as donc bien décidé de m’énerver, mais sache que je n’ai pas besoin d’être en colère pour réussir à te tuer. Adieu, Potter… avada kedavra.
- Agarminis ! cria Harry.
Le maléfice était encore arrêté.
Voldemort lui envoya un autre éclair non formulé mais Harry put encore l’arrêter, il y avait une bonne distance entre eux.
Harry décida d’attaquer à son tour et une flamme noire sortit de sa baguette pour foncer vers Voldemort.
En un mouvement de baguette de Voldemort, la flamme se transforma en une fumée qui se dissipa rapidement.
Voldemort fit plusieurs mouvements avec sa baguette et Harry ressentit le même effet que s’il se prenait un mur en pleine face.
Il fut étourdi quelques secondes et voyait avec des difficultés, même s’il avait toujours ses lunettes.
Voldemort lui envoya un autre éclair de lumière verte que Harry stoppa avec beaucoup de difficultés cette fois.
Il se concentra mieux et lança un sortilège d’Aveuglement tout en réduisant le plus possible ses mouvements de baguette.
Le sortilège fonctionna très bien car Voldemort se mit les mains devant les yeux… mais cela ne l’empêcha pas de continuer à se battre, il lançait les sortilèges exactement à l’endroit où se trouvait Harry.
- Ca n’y changera rien, Potter, tu vois bien que j’arrive à te détecter sans te voir…
- C’est ce qu’on va voir…
Harry lança le maléfice du Rayon Rose.
Voldemort sentit le maléfice et fit apparaître un bouclier invisible que Harry repéra au reflet.
Le bouclier vola en éclats et Voldemort ne perdit pas de temps pour se lancer un sortilège sur lui-même, il devait avoir retrouvé la vue.
Une autre flamme noire partit de la baguette de Harry alors qu’une sorte de boule orange faite d’éclairs tournoyait au bout de la baguette de Voldemort.
Voldemort leva sa baguette et la flamme noire fut complètement absorbée avant de repartir vers Harry.
- Waterwhirloo !
Le jet d’eau absorba à son tour la flamme en émettant un flash orange qui fit tomber Harry et Voldemort en même temps.
Mais tous les deux se relevèrent quasiment instantanément, celui qui perdait du temps était perdu…
Voldemort agita sa baguette et un gros serpent en sortit, il se dressa devant Harry. Celui-ci ne perdit pas une seconde et lui décocha une flèche qui lui transperça la tête. La flèche continua son chemin et alla se planter dans un arbre, toujours avec le serpent, passant à quelques centimètres de Voldemort.
Ce dernier regarda la flèche se planter avant de se retourner vers Harry, un peu surpris.
- Serpenflamentis !
Une flamme partit de la baguette de Harry qui s’était bien concentré. Elle tourbillonna devant Voldemort avant de plonger et de passer sous ses jambes pour repasser devant et s’enrouler autour de lui.
Voldemort avait tenté un sortilège qui avait échoué mais le second fonctionna, la flamme disparut totalement.
Il envoya un autre éclair de lumière verte vers Harry qui le bloqua avant de lui envoyer un sortilège de Désarmement non formulé.
Voldemort le sentit et l’arrêta avant de lui envoyer une autre flèche, différente de celle de Harry, elle était plus petite mais avait une couleur violette.
Harry fit apparaître le Bouclier d’Argent alors que la flèche se plantait dedans. Le Bouclier se craquela puis se transforma en poussière avant de tomber dans l’herbe.
- Au fait, Voldy…
- Avada kedavra !
- Agarminis.
Le maléfice fut stoppé et Harry reprit sa conversation :
- Je me demandais si vous aviez appris la nouvelle pour Bellatrix…
- Je vous ai observé de la forêt lorsque tu as combattu les autres imbéciles là-bas…, dit Voldemort sur un ton dédaigneux.
- C’était pour dire que vous auriez dû apprendre à vos Mangemorts à faire du balai…
- Ne fais pas le malin, Potter… Descapecitem !
- Black reveror !
Le maléfice inconnu pour Harry fut dévié par son maléfice du Reflet Noir et heurta le sol en projetant de la terre dans les airs.
Après ça, le maléfice de Harry avait disparu et Harry envoya un éclair de stupéfixion.
- Si tu crois m’avoir avec ça… dit Voldemort dans un souffle.
Harry se concentra, il fallait maintenant qu’il fasse souffrir Voldemort pour tout ce qu’il avait fait…
- Evil invasium, murmura-t-il alors que le jet d’obscurité fendait l’air et fonçait droit sur Voldemort.
Voldemort fit un mouvement de baguette mais le sortilège poursuivit sa route, Voldemort avait maintenant peur, cela se voyait dans ses yeux.
Tout se passa en une fraction de seconde, Voldemort tenta à nouveau d’arrêter le sortilège mais celui-ci fendait toujours les airs dans sa direction. Enfin, il dut se résoudre à faire apparaître un Bouclier d’Argent comme Harry… il était trop tard.
La moitié du maléfice était déjà passée lorsque le Bouclier apparut au milieu des airs.
Voldemort fut touché en plein dans le ventre. Il se recroquevilla sur lui-même puis tomba sur le côté. Pour la première fois, Voldemort hurlait de douleur.
Mais cela ne dura pas longtemps… Voldemort cracha un nuage de fumée noire et se releva, l’air profondément énervé.
- Avada kedavra ! dit-il avec fureur alors que Harry pouvait maintenant presque respirer la fureur de Voldemort tellement elle se sentait.
Mais Harry bloquait encore et toujours ses sortilèges avec un sang-froid énorme, ça en devenait épuisant pour lui mais aussi pour Voldemort qui s’acharnait avec ce sortilège.
S’il n’avait pas voulu le tuer, il aurait eu d’autres possibilités, mais il était en fait condamné à utiliser ce seul sortilège de mort.
Harry décida alors de faire quelque chose et il dédoubla sa concentration. C’était difficile car il devait esquiver une pluie de sortilèges mortels et que à tout moment, il pouvait perdre la vie.
Voldemort semblait déchaîné, il devait vaincre Harry à tous prix…
Harry avait réussi à dédoubler sa concentration après un effort colossal. Il lui restait à entrer dans l’esprit de Voldemort pour lui faire le plus de mal possible.
Il devait d’abord détecter les rayonnements qu’il émettait. Ce n’était pas difficile, Voldemort était maintenant tellement en colère qu’il l’aurait senti du château.
Il s’y accrocha et entra dans son esprit. Il ne devait pas se faire remarquer pour le moment, pour l’instant, Voldemort ne l’avait toujours pas senti, Harry était très calme alors que lui était déchaîné par la colère.
Et soudain, Harry laissa déchaîner toute la colère qu’il avait accumulée depuis des années contre Voldemort, en gardant bien en tête le fait qu’il avait perdu des personnes qu’il aimait.
Après quelques secondes, Voldemort s’était plaqué les mains sur la tête. Et il tomba… il ne bougeait plus alors que Harry s’était véritablement acharné.
Tout ce que Voldemort détestait, l’amour, Harry lui en avait donné une forte dose d’un coup, il avait pensé que par amour, il se vengerait de la mort de ses parents, de Sirius, de Dumbledore…
Harry ne fut pas expulsé cette fois, c’est lui qui sortit de l’esprit de Voldemort lorsque ce dernier s’était arrêté de penser à quoi que ce soit, était-il mort ?
Harry savait qu’il ne devait pas le tuer… et il avait déjà l’impression d’être allé trop loin.
Il se contenta de contempler le corps inanimé de Voldemort.
Mais il n’était pas mort, il bougeait encore…
- Ecarte-toi, Harry, dit une voix derrière lui.
Harry se retourna, un Mangemort était là, chauve complètement, grand, des yeux d’un bleu profond, il devait avoir une cinquantaine d’années environ selon Harry.
- Qui êtes-vous ? demanda Harry.
- Peu importe, Harry… répondit l’homme d’une voix très grave.
La situation était bizarre, Harry n’avait pas envie d’attaquer ce Mangemort, il lui semblait que c’était quelqu’un de respectable, de bien, il était donc un peu paralysé malgré lui.
- Je vois que tu as neutralisé le Seigneur des Ténèbres, dit l’homme. C’est un exploit que tu es le premier à avoir réussi.
- Qui êtes-vous ? demanda Harry avec insistance.
- Si tu veux vraiment le savoir, je suis Joe Jigger…
- Vous !
- Tu me connais ?
- Euh, je veux dire… non, j’ai entendu un Mangemort parler de vous tout à l’heure… mentit Harry.
Jigger lui lança un regard que Harry semblait connaître, qui montrait qu’il était persuadé que Harry cachait quelque chose.
- Bien, je vais emporter avec moi le Seigneur des Ténèbres, Harry…
- Euh…
- Soyons plus convaincants, tu veux le détruire durablement ?
- Oui…
- Et tu crois que en le tuant maintenant, tu le détruirais durablement, tu n’as pas oublié de faire quelque chose avant… ?
Harry resta sans voix, c’était une évocation claire des Horcruxes de Voldemort.
Abelforth avait dit à Harry de ne pas faire de mal à Joe Jigger, mais de là à tout lui dire sur les Horcruxes… Le pire était que Harry avait une impression de déjà vu, mais il ne se souvenait de personne qui était chauve et surtout de cet âge-là.
Peut-être était-il parent avec quelqu’un que Harry connaissait ?
- Bien, merci Harry, tu me donnes du travail, je crois qu’il ne s’en remettra pas avant des semaines…, mais ça ne t’empêchera pas de rester prudent, car il reste des Mangemorts en liberté malgré tout…
- Attendez… qui êtes-vous vraiment ?
- Je te l’ai dit, Joe Jigger, dit-il avec un sourire.
Fumseck était lui aussi intrigué car il était allé se percher sur l’épaule de Joe Jigger.
- Voyons Fumseck, dit-il, je ne suis pas un perchoir, dit Jigger en caressant le phénix.
- Vous connaissez Fumseck ! s’étonna Harry qui avait l’impression de rêver maintenant.
- Oh, un ami m’en a parlé…
- Abelforth Dumbledore ? demanda Harry.
Jigger réfléchit un instant et regarda Harry comme pour lui dire qu’il ne dirait plus rien.
- Bien Harry, nous sommes pressés, nous aurons l’occasion de nous revoir certainement, mais ne dis rien de ce que tu as vu maintenant, tu n’as qu’à dire que tu t’es enfui à la recherche d’Aurors pour le capturer mais que quand tu es revenu il n’était plus là, d’accord ?
- Euh oui, balbutia Harry.
Joe Jigger avait déjà relevé le corps de Voldemort et le maintint en lévitation à quelques centimètres au-dessus du sol pour le faire avancer.
Harry les regarda partir bêtement, il était complètement sonné par ce qu’il venait de voir, et il avait presque oublié qu’il venait de vaincre Voldemort.
- Harry, tu ne devrais pas rester là, la forêt n’est pas très sûre ces temps-ci…
Il s’était retourné une dernière fois avant de disparaître dans la forêt.
- Euh… bien sûr, Fumseck, rentrons.
C’est maintenant qu’il pensa à nouveau à
Il transplana immédiatement en haut avec Fumseck.
Il n’y avait plus personne, juste au-dessus de lui, flottait
Harry s’apprêta à transplaner vers le hall d’entrée lorsqu’il entendit des détonations dans les airs.
C’est alors qu’il aperçut des silhouettes passer devant la lune dans le ciel alors que quelqu’un chutait de son balai.
Harry savait que c’était un Mangemort et pas quelqu’un de
Il transplana donc en bas, à l’endroit approximatif où devait être tombé le corps.
Tout était glacial, il n’avait pas regardé avant d’y aller, il était entouré d’une cinquantaine de Détraqueurs, ceux qui avaient pu se relever après le sortilège Enmageznem.
Mais il ne pouvait plus utiliser ce sortilège pour ne pas se fragiliser, cette journée avait été tellement longue pour lui, il lui semblait que cela faisait une éternité qu’il avait bu la potion de Sang Vert, et il savait que ce n’était pas fini, il n’avait toujours pas mangé.
- Spero patronum ! dit-il en imaginant que Sirius n’était pas mort.
Le cerf argenté jaillit de sa baguette et fonça sur les Détraqueurs qui durent reculer après une lutte acharnée.
Harry localisa le corps, il ne voulait pas s’approcher plus, c’était juste un Mangemort, et vu la hauteur à laquelle il était tombé, il y avait peu de chances pour qu’il soit encore en vie.
Il retourna vers le hall d’entrée à pieds car il n’était pas loin, celui-ci était complètement désert, il semblait qu’il y avait encore eu une bataille ici : le sol était complètement ravagé par des cratères causés par des sortilèges, il en était de même des murs.
Les corps du professeur Flitwick et de l’Auror qui avaient été tués étaient toujours là et Harry décida de les transporter dans une salle à l’écart pour qu’ils puissent reposer en paix. Ils méritaient tant ce repos après leur engagement dans la lutte contre le mal qui s’était malheureusement terminé tragiquement.
Harry en avait les larmes aux yeux, surtout pour Flitwick, l’excellent professeur qui avait toujours soutenu Dumbledore et lui, même lorsque le Ministère était contre eux, et aujourd’hui, il s’était battu avec courage.
Mais il avait malheureusement encore beaucoup de choses à faire cette nuit, si personne n’était ici, c’est qu’il devait se passer quelque chose dans le château, il ressortit
Les salles communes étaient remplies d’élèves, et le couloir du troisième étage aussi.
C’était là qu’il y avait un combat, on voyait un mélange de noms de Mangemorts, d’Aurors et de professeurs, mais aussi beaucoup de noms inconnus.
Harry transplana directement, il avait l’impression de revivre la situation du Ministère de
Tous se battaient avec courage contre les Mangemorts acharnés, que ce soit les professeurs, les Aurors, ou
Harry ne perdit pas de temps et stupéfixa grâce à l’effet de surprise un Mangemort qui attaquait le professeur McGonagall.
Celle-ci était épuisée et remercia Harry.
Mais personne ne s’était rendu compte de son arrivée et les duels continuaient.
Seul un Mangemort l’avait remarqué.
- Potter, tu vas gentiment me suivre ou je tue cette jeune…
- Stupéfix !
Le Mangemort qui attaquait Hermione n’eut pas le temps de terminer sa phrase, Hermione en avait profité.
Ils commencèrent par aider leurs camarades de
Ginny venait de lancer le maléfice de Chauve-Furie sur un Mangemort et Luna se battait contre deux Mangemorts.
- Rossiweak !
Un des deux Mangemorts tomba alors que l’autre s’arrêta pour observer Harry un instant.
- Ahaha !
Mrs Bett venait d’apparaître à l’autre bout du couloir sur son Eclair de Feu.
Tous s’étaient retournés mais elle fonça droit sur un Mangemort, la méthode avait déjà prouvé son efficacité.
Elle fonça dans le ventre d’un Mangemort qui n’eut pas le temps de s’écarter. Celui-ci fut renversé et vola sur trois mètres avant de taper tête la première dans le mur, dans un bruit sourd, alors que trois tableaux se décrochaient, il était assommé pour un bon moment.
A propos de Mrs Bett, elle avait été amortie par Lupin qui s’était renversé en arrière.
L’Eclair de Feu avait glissé sur le carrelage avant de tomber dans l’escalier cassé.
Mais rapidement la bataille avait repris le dessus.
Pendant longtemps, la situation dura sans que la situation ne bouge vraiment. Maugrey était de loin le plus efficace, il avait changé d’adversaires trois fois et semblait déchaîné alors que les autres duels semblaient s’embourber. Et les Mangemorts qu’il avait vaincus n’étaient pas simplement stupéfixés, mais ils semblaient vraiment en mauvais état.
Finalement, la bataille tourna assez largement à l’avantage du côté de Harry, les Mangemorts qui étaient en nombre inférieur menaient cependant un combat acharné.
L’élément qui scella leur défaite fut l’arrivée de dix nouveaux Aurors, menés par Kingsley Shackelbot.
Ils reçurent une vague de sortilèges jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un.
Le Mangemort se précipita et attrapa Ginny par derrière en lui pointant sa baguette sur la tempe. Puis il se recula lentement de quelques mètres en les regardant tous d’un air menaçant.
- Je vais vous proposer un échange, Harry Potter vient avec moi et je libère cette jeune fille.
Tous réfléchirent lentement, Harry ne voulait laisser aucun risque à Ginny, il sortit des rangs.
- D’accord, dit Harry en s’approchant avec une démarche assurée du Mangemort.
Celui-ci recula, surpris par cette décision soudaine, il ne pensait pas réussir aussi vite, enfin il sourit.
- Je garde la fille… je la libèrerai lorsque nous serons libres… écartez vous tous…
- Harry, faites attention, le supplia McGonagall.
- Ne vous inquiétez pas, j’aimerais bien voir comment ce Mangemort va réussir à me faire aller où il veut, je pense que ça sera plutôt amusant…
Le Mangemort fut un peu étonné par ce qu’il entendait.
- C’est-à-dire que cinq amis à lui m’ont fait le coup tout à l’heure, ils voulaient m’emmener voir Voldemort, mais je les ai oubliés devant la forêt… d’ailleurs, ils sont toujours stupéfixés…
- Cinq Mangemorts ? s’étonna Scrimgeour.
- Mais ce n’est pas fini, j’arrive au plus amusant…
Harry discutait tranquillement avec Scrimgeour qui menait le groupe des Aurors pour le suivre, il avait maintenant la baguette du Mangemort pointée contre sa tempe mais ça ne l’empêchait pas de parler comme s’ils discutaient joyeusement devant un bon feu de cheminée, avec quelques Bierraubeures.
- … venons-en à notre ami Voldy, figurez-vous qu’il est venu me trouver une fois que ces cinq Mangemorts étaient neutralisés pour essayer de me tuer… j’ai bien aimé la plaisanterie mais je suis toujours là comme vous le voyez, en attendant, je crois qu’il va avoir besoin d’un peu de repos…
- Que s’est-il passé ? demanda Rufus, l’air sérieux.
- Je l’ai neutralisé et il a résisté longuement… mais nous avons eu le temps de discuter entre temps, il semble vraiment déterminé à me tuer, je lui ait pourtant dit que je ne suis pas vraiment d’accord avec lui mais il n’a rien voulu entendre, en attendant, je l’ai avec les Mangemorts devant la forêt, il faudra lui laisser un peu de temps pour réfléchir.
- Voldemort est neutralisé ! s’exclama Rufus.
Le Mangemort qui tenait Harry l’avait lâché le regardait l’air hébété.
Harry en profita pour sortir sa baguette et lui lancer un éclair de stupéfixion dans le ventre.
- Ah enfin, je me demande quand il allait enfin comprendre qu’il n’avait plus aucune chance.
- Voldemort est neutralisé ? demanda Rufus à nouveau.
- Oui.
- Mais c’est merveilleux ! pourquoi tu ne nous l’a pas dit avant… dépêchons-nous d’aller l’arrêter !
Rufus partit en courant suivi de tous qui étaient pressés d’apprendre la nouvelle.
- Mais comment as-tu fait ? demanda Kingsley qui marchait à grands pas à côté de lui.
- Sa haine et sa colère l’ont perdu… il a été ébloui et son manque de lucidité ma conféré l’avantage, dit simplement Harry, il faut toujours rester calme.
- Oui mais quand même !
Tous coururent vers l’orée de
- Les Mangemorts étaient là, dit Harry en montrant l’endroit où ils devaient se trouver, il y avait toujours la tête de Bellatrix.
- Ils n’y sont plus ? demanda Rufus frénétiquement.
- Non, en effet, ils ont disparu, dit Harry.
- Et Voldemort ? demanda-t-il avec encore plus de vigueur.
- Il doit être plus loin, je me demande pourquoi ils sont partis, ça veut dire que quelqu’un est venu les chercher… espérons qu’il n’a pas trouvé Voldemort avec.
Harry marcha jusqu’à l’endroit où était Voldemort, il savait très bien qu’il n’y était plus car ce mystérieux Joe Jigger avait emporté son corps, mais la meilleure solution était encore de faire comme si ce personnage n’existait pas devant les gens du Ministère.
- Il était ici, dit Harry simplement en montrant un endroit où l’herbe était encore écrasée.
- Il a disparu ? demanda Rufus en fouillant les alentours.
- Je le crains, Rufus, dit Harry.
- Fouillez la forêt… on va la ratisser entièrement, Voldemort n’a pas pu fuir très loin, Harry, peux-tu aller rapidement à Pré-Au-Lard avec Fumseck pour prévenir le poste des Aurors qui est sur la place centrale que nous sommes en situation 17B, ils sauront prendre les mesures nécessaires.
- D’accord, dit Harry.
Immédiatement il transplana accroché à Fumseck, la place principale de Pré-Au-Lard était en revanche beaucoup plus brumeuse même si l’on pouvait quand même bien voir.
Harry vit quelqu’un dans un long imperméable et il se précipita vers lui :
- Excusez-moi, le bureau des Aurors ?
- Qu’y a-t-il ? je suis Auror.
- Monsieur le Ministre m’envoie pour vous dire que nous sommes en situation 17B et que vous saurez ce que ça veut dire.
- Situation 17B !
- Oui, vous devez réagir tout de suite…
- Bien, tu peux lui dire que nous avons reçu le message, merci.
L’Auror partit en courant vers une petite maison en bois placée récemment en plein milieu de la place centrale.
Harry retourna à l’endroit où il avait combattu Voldemort, il ne restait quasiment plus aucun Auror mais les professeurs étaient là, ainsi que
- C’est bon ? demanda Rufus.
- Oui… ils ont reçu le message et vont réagir.
- C’est le moment de lancer une grande offensive, Voldemort affaibli, les Mangemorts capturés, il nous faut trouver leur cachette et attraper les derniers.
- Nous n’avons pas encore vu Rogue et Dursley, dit McGonagall.
- Justement, ils ont dû rester, mais s’ils ne sont plus que tous les deux, on va pouvoir les arrêter facilement.
- Il reste encore peut-être une armée de créatures pour protéger leurs cachettes, dit Harry.
Il était étonné que Pétunia n’ait pas réussi à se libérer pour venir tenter à son tour de le tuer.
- Bien, c’est une victoire aujourd’hui, dit Scrimgeour, nous avons enfin
- Pas si vite, coupa McGonagall, nous avons perdu deux personnes, il est peut-être temps de s’occuper d’eux.
- Je crains que ce soit plus que deux, dit Lupin, un autre Auror est mort, en haut de la tour d’astronomie.
- Mais je croyais que c’était une diversion
- Oui, c’était bien une diversion, mais un Auror a été tué par un Mangemort non identifié qui était sur balai, dit Lupin, je crois que le Mangemort a été attrapé aussi par
- C’est terrible, dit McGonagall, je pense que nous devons récupérer les corps par respect…
- Le corps du professeur Flitwick et de l’Auror qui a été tué dans le hall sont dans une des salles du rez-de-chaussée, je les ai déplacés, annonça Harry.
- Ah merci Harry, en attendant, nous n’avons plus rien à faire, je vous propose de rentrer, il nous faut manger rapidement, nous verrons ensuite les conséquences à tirer de cette attaque, les cours de demain seront évidemment annulés…, mais les élèves resteront quand même ici, nous pourrons maintenant procéder aux entraînements de Quidditch en toute sécurité… Mais nous rendrons d’abord un dernier hommage au professeur Flitwick et…
Mais McGonagall ne put pas terminer sa phrase, elle était en larmes.
- Allons, Minerva, dit Mme Pomfresh, nous n’oublierons jamais Filius, mais c’est trop tard maintenant.
Ils rentrèrent tous un peu tristes au château, oubliant provisoirement leur large victoire sur les Mangemorts.
Le hall était complètement ravagé ainsi que
Il en était de même du deuxième étage et du troisième étage.
- Bien, je propose que l’on aille dans la salle des professeurs en attendant, dit McGonagall. Dobby, ça ne vous dérangerait pas de prévenir les cuisines qu’il faudrait nous envoyer le repas ?
- Non, Dobby se fera un plaisir d’aider ! dit l’elfe.
Et il transplana rapidement.
La salle des professeurs se trouvait dans un couloir du rez-de-chaussée, près de l’arrière de
Harry s’y était déjà rendu mais n’était jamais rentré à l’intérieur, elle était assez conviviale mais pour le moment, cela ne l’intéressait pas.
McGonagall fit disparaître les petites tables et les remplaça par une grande, ils s’assirent tous et personne ne parla en attendant l’arrivée des plats.
Ils mangèrent rapidement, cela faisait du bien, Harry était affamé, cette journée avait été épuisante. Il aurait bien voulu dormir également car il était déjà un peu plus de deux heures du matin mais ils avaient des réparations urgentes à faire, notamment au niveau des sécurités et ils devaient nettoyer le parc des cadavres de Détraqueurs, il leur fallait aussi s’assurer qu’aucun dragon ne s’était enfui et attacher solidement ceux qui restaient ce qui ne serait pas chose facile.
Ils se réunirent tous dans le hall.
- Bien, au niveau sanitaire, il serait bien d’enlever les cadavres de Détraqueurs, nous allons tout simplement les faire disparaître, on ne peut pas laisser…
- Monsieur le Ministre ! s’exclama un Auror qui venait d’entrer en courant par l’énorme trou dans le mur du hall, il venait du parc.
- Que se passe-t-il ?
L’Auror semblait terrifié, il était complètement essoufflé, ce qui montrait qu’il avait beaucoup couru.
- Tous les Aurors ont été terrassés dans la montagne… j’ai aperçu quelqu’un, je crois que c’est… Dursley. Elle ne va pas tarder à arriver.