HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 43 : ESPIONNAGE AU MINISTERE

 

 

  

Harry retourna à la Salle du Phénix, il savait que le retour à la normale serait long, mais il ne fallait pas perdre de temps, et il était décidé à libérer Rogue le plus rapidement possible.

Ginny l’embrassa, Harry lui avait manqué pendant toute cette journée. Elle n’avait cessé de penser à lui en espérant qu’il se réveillerait bientôt, mais Harry avait beaucoup de choses à faire maintenant, des choses très importantes pour l’avenir, et il ne pouvait pas se permettre de prendre une après-midi de libre.

-          Ron et Hermione, j’ai quelques trucs à vous dire, c’est très important, annonça Harry lorsque Ginny le lâcha enfin.

-          Euh oui pourquoi ? demanda Hermione.

-          C’est urgent, je dois revoir Rufus et Lupin, on se reverra pour le repas de midi, à toute.

-          On ne peut pas venir ? le supplia Ginny.

-          Non, je pense que vous avez déjà pris trop de risques mardi soir, je le regrette, c’est de ma faute…

-          Ce n’est pas de ta faute, Harry, c’est nous qui avions voulu venir aider, dit Ginny.

-          Il ne le faut plus…

-          Mais maintenant, on ne va plus rester en retrait, on veut aider, ça nous concerne autant que toi ! s’exclama Ginny.

-          Non, ça ne vous concerne pas autant, dit Harry d’une voix faible.

-          Et pourquoi ?

Harry était très mal-à-l’aise, il ne savait pas quoi répondre sans révéler des choses qui devraient rester secrètes, il se contenta de sourire à Ginny espérant la convaincre. Neville et Luna semblait un peu plus disposés à accepter la décision, c’est pourquoi ils avaient préféré écouter sans rien dire, ils étaient cependant prêts à aider si on leur demandait.

-          Harry, on ne risque plus rien maintenant, dit Ginny, les Mangemorts sont attrapés et ils vont bientôt capturer Voldemort…

-          Non, la situation n’est pas aussi simple, nous vivons certes une période de calme, mais tu ne sais pas à quel point ce qui va se passer va être grave, nous allons à nouveau entrer en guerre, la pire guerre que l’on ait jamais vécue, peut-être dans quelques mois, dans quelques semaines, voire quelques jours…

-          Qu’est-ce que tu racontes ? demanda Ginny.

Elle n’était pas la seule étonnée, tous les autres avaient les yeux écarquillés ce qui montrait qu’ils avaient du mal à accepter ce qu’ils venaient d’entendre.

-          Ecoute Ginny, il ne faut pas que tu t’occupes de tout ça, c’est beaucoup trop compliqué, Voldemort a essayé de me tuer car il pensait que je pourrais être une menace pour lui, et tu as vu qu’il m’a en même temps transféré des pouvoirs, je sais de quelle nature est son pouvoir, je m’entraîne aussi pour trouver un moyen de le tuer, c’est déjà assez difficile comme ça, mais personne d’autre ne le peut, à part contre les Mangemorts. Mais en ce qui me concerne je m’occupe de Voldemort, et il est préférable que personne d’autre ne s’en occupe pour éviter encore des morts inutiles parce qu’on lutte sans réfléchir avant…

Harry venait d’inventer une version un peu déformée de la prophétie car il jugeait que devant les questions de Ginny, c’était le seul moyen efficace d’arrêter la discussion. Cela avait fonctionné, Ginny semblait comprendre un peu plus qu’il ne servait à rien de poser des questions. Elle se contenta de répondre :

-          Ca aurait été plus simple de dire cela dès le début, dit-elle un peu en colère.

-          J’imaginais que tu me croirais directement si je te disais quelque chose…

Harry avait pris involontairement un ton un peu trop glacial et il le regrettait déjà.

Ginny qui avait un peu les larmes aux yeux depuis le début de la conversation sembla soudain retrouver de l’énergie.

-          Ca veut dire quoi ça ? demanda-t-elle sèchement.

Harry ne répondit pas.

-          Bien, j’ai compris, je vais laisser monsieur Harry Potter aller sauver le monde…

Elle se retourna et partit en marchant rapidement.

-          Ginny !

Mais il était trop tard, elle était déjà partie dans le couloir de l’entrée de la Salle du Phénix.

Neville, Ron, Hermione et Luna avaient assisté bêtement à la scène et aucun d’eux n’osait parler, Harry était devenu très rouge et il tenta de se rassurer.

-          Bien euh… tout s’arrangera après, Ron et Hermione, vous pouvez venir ?

-          OK, répondit Ron.

Harry se rendit avec Ron et Hermione dans une salle de classe vide la plus proche et ferma la porte pour être sûr de ne pas être entendu, Hermione jeta d’ailleurs provisoirement un sortilège d’Impassibilité qu’elle devait évidemment avoir appris dans un livre.

-          Harry, pourquoi dis-tu que l’on va entrer en guerre ? demanda Hermione.

-          C’est évident, répondit Harry, tu as entendu ce qu’a dit Pétunia, elle veut prendre Voldemort à son service, mais Voldemort ne se laissera jamais faire, il risque de se cacher en attendant de retrouver des forces, ça va prendre plusieurs jours ou peut-être plusieurs semaines mais il voudra retrouver le pouvoir. Mais ils sont forts tous les deux et ils ne voudront pas s’affronter directement…

-          Oui, voilà, c’est comme la guerre froide, évidemment…

-          La quoi ? demanda Ron.

-          Bien sûr, vous êtes vraiment incultes, c’est une étape importante de l’histoire moldue !

-          Et qu’est-ce qu’on en a à faire ? demanda Ron grossièrement.

-          Ca pourrait nous être utile si ce que dit Harry est vrai, il y aura probablement des similitudes entres les deux guerres.

-          Que s’est-il passé pendant la guerre froide ? demanda Harry qui avait un très vague souvenir d’un cours à l’école primaire.

-          Tu n’as pas dû écouter beaucoup en cours… dit Hermione. La guerre froide a opposé pendant un demi-siècle les Etats-Unis et l’URSS qui menaçaient d’utiliser la bombe atomique, chacun des deux avait peur de l’autre mais c’était une véritable guerre de la volonté, ils essayaient de rallier le plus possible de gens de leur côté, le monde est resté bipolaire pendant un siècle jusqu’à l’éclatement de l’URSS, et maintenant c’est terminé et les Etats-Unis sont ressortis triomphants. C’est comme un vase communiquant si vous voulez, lorsque l’adversaire principal disparaît, vous montez en puissance. Si vraiment Pétunia et Voldemort se font la guerre, l’un d’eux va finir par l’emporter et il sera craint par tous…

-          C’est quoi l’Uhèrecesse ? demanda Ron.

-          U-R-S-S, un pays qui a éclaté, répondit Hermione.

-          Eclaté, waohh ! c’est si puissant que ça leurs bombes assomiques

-          Ron, ça n’a rien de marrant, la bombe atomique a fait des centaines de milliers de morts !

-          Je n’ai pas dit que c’était marrant, répondit Ron étonné de ce qu’il venait d’entendre, je voulais juste dire que les moldus sont aussi dangereux que nous finalement.

-          C’est pour cela que la coopération entre sorciers et moldus me semble essentielle, dit Hermione, j’imagine que c’est un grand enjeu pour notre communauté à l’avenir, les prochains ministres devront se pencher sur le problème, le monde de la Magie et le monde moldu devront se rencontrer certainement si nous voulons une paix durable.

-          Tu devrais devenir Ministre, répondit Ron, mais ça ira tant que tu ne remplaces pas le Quidditch par le bootfall.

-          Le football, corrigea Harry.

-          Ron, il n’y a pas que le sport dans la vie.

-          Bien, il y a autre chose d’important, il faut faire évader Rogue le plus rapidement possible… coupa Harry.

Ron et Hermione se turent, le problème était énorme, ils savaient que le Ministère était rempli d’Aurors, que les prisonniers étaient sous haute surveillance.

-          Harry, c’est impossible… dit doucement Hermione.

-          Si, c’est possible et nous devons réussir, après tout ce qu’a fait Rogue, c’est la moindre des choses de le laisser avoir un peu de repos après tout ça, ce serait une drôle de façon de le remercier que de le laisser pourrir à Azkaban. On le libérera le plus vite possible, peut-être pendant son transfert, ce sera certainement plus simple, mais pour s’organiser, on doit avoir des dates précises. Donc pour ça, il faut que l’on tire les informations à Scrimgeour dès que l’on peut. Il est occupé pour le moment mais il va falloir l’attraper dès qu’on le revoie, en faisant attention qu’il ne soupçonne rien, il doit certainement ensuite revenir pour des réunions avec les profs pour qu’ils nomment le nouveau directeur, on va forcément le revoir mais il faut faire vite... quelle heure est-il ?

-          Onze heures moins vingt, répondit Hermione après avoir regardé sa montre.

-          OK, on aura peut-être le temps d’obtenir des informations avant midi… si le transfert des prisonniers se fait rapidement, il faut pouvoir être prêt, je pense que Scrimgeour sera pressé de les enfermer à Azkaban, ils vont vouloir faire vite, il faut déjà voir où est la Porte à Transplaner qui mène à Azkaban…

-          On va au Ministère maintenant ? s’étonna Hermione.

-          Je vais d’abord aller voir Ginny, expliqua Harry, et puis on essaiera ensuite de voir Tonks ou Kingsley… on fera semblant de leur demander des nouvelles…

 

Quelques minutes après, Harry, Ron et Hermione arrivaient dans la salle commune de Gryffondor alors que leurs camarades  les accueillaient chaleureusement, ils étaient maintenant considérés par tous comme de véritables héros.

Ils purent finalement entrer dans l’appartement lorsque tous s’éloignèrent un peu et Harry fut ravi d’y retrouver Ginny.

Elle sanglotait doucement, allongée sur son lit.

Lorsque Harry entra dans la chambre, elle se leva immédiatement et l’embrassa ce qui redonna soudainement le moral à Harry. La scène qui s’était produite il y a quelques minutes dans la Salle du Phénix l’avait profondément troublé en fait, même s’il ne l’avait pas laisser paraître.

-          Excuse-moi, murmura Ginny.

-          Ce n’est rien, c’est de ma faute, répondit Harry.

 

Harry réussit finalement à faire comprendre à Ginny qu’il était mieux pour elle qu’elle ne s’occupe pas de tout ce qu’il faisait à propos de Voldemort, non sans lui avoir promis de passer plus de temps avec elle.

A onze heures et demie, Harry, Ron et Hermione se rendirent au bureau des Aurors au deuxième étage où il n’y avait qu’un sorcier de garde, qui, à ses habits, ne devait pas être un Auror. Il semblait complètement exténué mais très heureux.

Cela changeait vraiment de d’habitude où au moins cinq Aurors gardaient en permanence la Porte à Transplaner.

-          Harry Potter ! balbutia le sorcier…

-          Bonjour, nous voudrions voir le Ministre, répondit Harry.

-          Bien sûr, je vais vous y accompagner, répondit-il.

-          Ce n’est pas la peine, merci, répondit Harry, nous savons où c’est.

-          D’accord, bonne visite…

Ils passèrent par la Porte à Transplaner. Le couloir du Département de la Lutte contre la Magie Noire était rempli de monde, des sorciers sortaient sans cesse des bureaux pour aller dans des bureaux d’en face. Les notes de service étaient tellement nombreuses qu’elles n’arrêtaient pas de se heurter entre elles et contre le plafond et les murs, lorsqu’elles ne heurtaient pas les têtes des sorciers qui passaient dans le couloir. Elles produisaient le même bruit qu’un journal qui s’envole, bruit qui s’ajoutait au brouhaha des discussions.

Même les Aurors ne prêtaient pas attention à eux, ils discutaient entre eux, s’échangeaient des parchemins sur lesquels étaient parfois tracés des grands plans de bâtiments. Tous étaient absorbés dans leur travail et il était très probable qu’ils n’aient presque pas dormi de la nuit qui avait suivi l’attaque.

Une grande partie des sorciers qui travaillaient aujourd’hui dans ce Département semblait provenir d’autres Départements du ministère afin de palier à la quantité incroyable de travail qu’avait nécessité l’attaque.

Ils passèrent devant la porte du bureau de Kingsley qui était ouverte ; celui-ci discutait très sérieusement avec Stridus Shiner ainsi que Mr Weasley et deux autres sorciers plutôt jeunes.

C’était dans ce bureau que se trouvait la Porte à Transplaner qui menait au Terrier, mais celle qui intéressait Harry était celle qui menait à la prison d’Azkaban.

-          Il faut trouver la Porte à Transplaner qui mène à Azkaban, murmura Harry à Ron et Hermione.

-          Quoi ! on ne va quand même pas aller à Azkaban ! s’étonna Hermione.

-          Chut, dit Harry, c’est uniquement pour repérer aujourd’hui, je veux seulement savoir où elle est avant le jour où vous savez quoi (il baissa vraiment la voix de manière à ce que même Ron et Hermione aient du mal à l’entendre, mais c’était inutile à cause du vacarme environnant).

-          Tu crois qu’on devrait demander ? demanda Ron.

-          Ronnie, ça ferait franchement louche, répondit Hermione. Il faut l’évoquer dans une conversation, tu vas voir…

Elle entra dans le bureau de Kingsley qui finit par se détourner de la conversation.

-          Ah ! salut, dit-il. Comment vas-tu Harry ? Rufus m’a dit que tu étais de nouveau en forme.

-          Oui, merci ça va bien, répondit Harry.

-          Vous aviez quelque chose de particulier à dire ? demanda Kinglsey.

-          Euh non, répondit Hermione, on s’inquiète juste à propos des Mangemorts, on est vraiment pressés qu’ils soient jugés.

-          Ils vont d’abord être transférés à Azkaban provisoirement en attendant leur jugement.

-          A Azkaban, ah oui ? dit Hermione sur un ton intéressé. Mais le transfert risque d’être dangereux, non ?

Harry trouva que les intentions d’Hermione étaient flagrantes. Mais Kingsley lui répondit, il ne pouvait se douter de rien.

-          Oh, on ne risque rien, ils seront transférés discrètement par la Porte à Transplaner dans peu de temps, nous organisons tout en ce moment, cela doit rester secret momentanément.

-          Elle est donc installée ? demanda Hermione.

-          Oui, c’est récent, nous l’avons mise directement ici pour limiter les risques d’évasion, elle donne dans les sous-sols de la prison, tout est rempli de sortilèges anti-transplanage, le Département des Mystères aimerait bien inventer un sortilège anti-Magie, mais cela fait cinquante ans qu’ils essaient, aucune piste n’a pu être exploitée. Je ne connais pas vraiment en détail leurs idées, mais je sais qu’ils étudiaient actuellement la magie d’un animal peu connu qui possède justement des pouvoirs proches de celui recherchés, je ne sais pas ce que c’est, mais ils n’arrivent pas à reproduire cette magie. On garde quand même espoir, Rufus a largement fait développer le Département des Mystères, tout est organisé maintenant, il a une réelle utilité alors qu’avant, on se demandait vraiment à quoi cela servait.

-          Mais tous ces gens ne risquent pas de se rendre librement à la prison d’Azkaban ? demanda Hermione.

-          Non, évidemment, la Porte est toujours gardée, et elle est d’autant plus bien gardée que c’est la seule qui n’a pas été traitée avec un sortilège qui repousse la Marque des Ténèbres pour permettre le transfert des Mangemorts. Et puis ça n’intéresse personne de visiter les sous-sols d’Azkaban…

-          Evidemment, répondit Hermione, donc c’est sûr que tout se passera bien, maintenant qu’on est presque débarrassés, il serait dommage de tout gâcher.

-          Ne t’inquiète pas Hermione, tout ira bien, si tu veux, je vais te montrer rapidement…

-          Oh mais je vous crois, tant que tout est bien organisé, c’est juste qu’il…

-          Non, tu ne me crois pas vraiment, venez…

Harry trouva la tactique d’Hermione parfaite, il aurait paru louche de vouloir absolument voir cette porte, mais en même temps, elle ne pouvait pas dire qu’elle ne voulait pas la voir au risque que cela se produise vraiment. Elle avait donc opté pour cette méthode qui consistait à conduire Kingsley à lui montrer de lui-même.

Kingsley sortit de son bureau et tourna à gauche, puis il prit le même couloir où se trouvait l’escalier qui menait à l’étage supérieur et au bureau du Ministre. Il y avait un autre couloir qui était presque complètement plongé dans l’obscurité juste sur la droite de l’escalier. Ils n’y voyaient rien à part une légère lueur tout au bout du long couloir.

Le couloir tournait brutalement vers la droite et ils se retrouvèrent face à une autre Porte à Transplaner, à côté de laquelle étaient placés deux Aurors. De l’autre côté, il y avait une pièce très sombre au bout de laquelle on pouvait voir une lourde porte métallique gardée par deux autres Aurors.

-          Tu dois passer, Kingsley ? demanda un des Aurors.

-          Non, je faisais visiter ces jeunes gens, Harry Potter, Hermione Granger et Ron Weasley, le fils d’Arthur, ils le peuvent bien après ce qu’ils ont fait.

Les deux sorciers essayèrent de les distinguer dans la pénombre.

-          En fait, ils craignaient que l’on n’ait pas des mesures de sécurité suffisantes, je leur montrais donc que la Porte était gardée.

-          Ne craignez rien, affirma l’Auror.

-          OK merci, John, répondit Kingsley. Harry, Hermione, Ron, tout va bien maintenant ?

-          Oui, répondit Hermione, on va peut-être essayer de voir Rufus quand même.

-          D’accord, je vous laisse aller le voir, mais il risque d’être occupé.

Harry, Ron et Hermione montèrent à l’étage supérieur et frappèrent à la porte du bureau de Rufus Scrimgeour.

Après quelques instants, le jeune assistant du Ministre, un dénommé Mike Brown, ouvrit la porte.

-          Bonjour, nous voudrions voir le Ministre, expliqua Hermione.

-          Le Ministre ne peut pas vous recevoir…

-          Qui c’est ? demanda la voix de Scrimgeour derrière.

-          Trois jeunes gens, monsieur le Ministre.

-          Ah oui, ils peuvent venir…

L’assistant sembla un peu énervé, c’était compréhensible de sa part, il semblait toujours submergé de travail, son bureau était recouvert de courrier et une grande partie des lettres de service lui étaient destinées. Habituellement, Rufus Scrimgeour semblait avoir peu de travail mais cette fois il avait lui aussi beaucoup de parchemins sur son bureau. Et le jeune assistant savait que si le Ministre recevait de la visite, ce serait lui qui rattraperait le temps perdu.

-          Je vois que décidément vous aimez vous occuper de cette histoire, dit Rufus en faisant de la place sur le bureau.

-          On veut juste suivre le déroulement, maintenant que l’on y a beaucoup participé, expliqua Harry.

-          Monsieur le Ministre, le labo confirme qu’ils ont suffisamment de Veritaserum pour les interrogatoires.

-          Ah merci Mike, parfait, vous pouvez leur répondre qu’ils n’ont plus qu’à rassembler les flacons et les faire monter dans le bureau de Kröfberg.

-          Ce sera fait…

-          On essaye que tout se passe le plus rapidement possible, expliqua Rufus, les interrogatoires vont avoir lieu dès que possible lorsque les prisonniers auront été transférés, on va commencer par Rogue, nous sommes très heureux de l’avoir attrapé, je ne pense pas que Pétunia en savait autant que lui…

Harry semblait soudainement absent, il réfléchissait. S’ils interrogeaient Rogue, il savait que tout était terminé, ils apprendraient que Harry et lui se voyaient souvent et ils lui poseraient plein de questions, Harry serait obligé de montrer la lettre de Dumbledore, à moins qu’il accepte d’entrer en guerre ouverte contre le Ministère.

-          Quand est-ce que les prisonniers seront transférés ? demanda-t-il.

-          Nous espérons que cela sera fait demain matin, nous pourrions ainsi procéder aux interrogatoires demain après-midi.

Harry réfléchit à ce qu’il pourrait faire, il fallait qu’il fasse évader Rogue pendant la nuit, cela serait évidemment impossible à faire durant le transfert étant donné que tous les Aurors seraient probablement mobilisés. L’évasion devait avoir lieu lorsqu’il serait encore au Ministère, car Harry pouvait y aller et venir sans éveiller de soupçons En revanche, il aurait semblé bizarre de le voir se balader à Azkaban.

Il restait cependant maintenant à savoir où étaient enfermés les Mangemorts qui avaient été capturés afin de pouvoir organiser l’évasion.

-          Et les Mangemorts sont enfermés ici, au Département de la Lutte contre la Magie Noire ? demanda Harry faisant semblant d’être étonné.

-          Qui a dit ça ? demanda Scrimgeour. Ils sont en sous-sols, au Département des Mystères.

-          Et comment vous allez faire pour les faire aller jusqu’à la Porte à Transplaner ? demanda Harry.

-          Ils vont passer par les ascenseurs…

-          Par les ascenseurs ! s’exclama Harry, mais c’est trop risqué !

-          Non évidemment, pas les ascenseurs normaux, les ascenseurs secrets, ils vont du Département des Mystères, ils ne sont pas publics, ils servent normalement pour permettre au Langues de Plomb de mener des expériences dans leur Département mais aussi dans le grenier. Mais il y a aussi un arrêt ici évidemment.

-          Est-ce que les ascenseurs sont protégés contre le transplanage tout comme le reste ? demanda Harry.

-          Oui évidemment, le transfert se fera dans la discrétion et il n’y aura pas de risques. Mais franchement, ne vous occupez pas de tout ça, profitez de cette journée, vous n’avez rien à faire, je ne sais pas si McGon… euh si on vous laisserait jouer au Quidditch.

Scrimgeour se tut un moment et personne d’autre ne parla, la mort de McGonagall était un évènement traumatisant, tous l’avaient provisoirement laissée de côté pour le moment, mais ils savaient que l’enterrement serait un moment douloureux, tout comme celui de Flitwick et des deux Aurors morts.

Harry fut le premier à reprendre la conversation :

-          Qui sera le nouveau Directeur ? demanda-t-il.

-          Je n’en sais rien, répondit Scrimgeour, c’est le conseil d’administration de l’école qui décide, mais je vais avouer que je ne connais même pas la moitié des membres… Il me semble qu’ils privilégient en général l’ancien Directeur Adjoint car il a un peu plus d’expérience, mais ça ne veut vraiment rien dire cette fois-ci, ça fait moins de deux mois que Chourave a été nommée, ils pourraient éventuellement vouloir nommer Remus, mais je doute qu’il accepte à cause de son travail, et puis finalement, Chourave est à Poudlard depuis longtemps, les autres professeurs sont moins anciens. Elle a de plus toujours été plutôt bien organisée, je pense que leur choix devrait être rapide.

-          Oui, ça serait logique, répondit Hermione.

-          Est-ce qu’on sera libres demain aussi ? demanda Ron avec espoir.

-          Non, je pense que pendant la nuit, tout va être organisé. Et pour vous les septième année, Maugrey veut vous prendre toute la journée…

-          Toute la journée ! s’exclama Ron. Déjà que ses cours sont fatigants…

-          Oui, mais il veut vous préparer à votre examen de samedi, il a décidé de le maintenir, même si vous ne serez pas prêts en sortilèges. Mais bon, pour ça vous devriez lui demander maintenant, il en sait beaucoup plus que moi. Apparemment, je crois qu’il reste à Poudlard aujourd’hui avec Roselyne, ils s’occupent des duels...

-          Ils vont faire la finale aujourd’hui ? demanda Hermione.

-          Je ne sais pas, répondit Scrimgeour, demandez-ui.

-          Ce n’est pas important, répondit Harry, on verra bien, le plus important est que l’on retrouve Voldemort le plus rapidement possible.

-          Pour l’instant, ce n’est pas vraiment notre objectif principal, il est inoffensif, on doit s’occuper des Mangemorts et puis d’informer les gens, le nombre de rumeurs qui se sont propagées depuis l’attaque est incroyable, beaucoup de gens affirment que Voldemort est mort, ce qui est faux bien sûr, et puis Rita Sketter a dit qu’il y avait eu des manquements à la sécurité dans l’école, on doit donc démentir tout ça en envoyant des lettres aux parents… C’est aussi très urgent, il ne faudrait pas que les parents retirent leurs enfants de l’école…

-          Ils ne les retireront pas, dit Ron, les parents vont bien se rendre compte que leurs enfants sont encore en vie !

-          Monsieur le Ministre, une nouvelle histoire de toilettes régurgitantes, le problème est que la police a tenté d’arrêter le sorcier, et qu’il s’est envolé sur un balai devant eux…

-          Qu’est-ce que ça peut bien faire ? demanda Scrimgeour, répondez-leur qu’ils savent quoi faire, on a déjà suffisamment de choses à faire ici…

On entendit un crissement de pneus et un gros choc. Le bruit venait de la rue en bas.

-          APPELEZ LES POMPIERS !!! hurla une femme.

Scrimgeour se leva et ouvrit la fenêtre, tous se rapprochèrent, un camion venait de s’encastrer dans la vitrine d’un magasin de chaussures en face.

-          APPELLEZ LES POMPIERS !!! hurla à nouveau une femme.

-          Elle va se taire, celle-là, grogna Scrimgeour alors que la femme venait à nouveau de crier. Et puis tant pis, elle n’avait qu’à se taire avant…

Il sortit sa baguette et lui envoya un gros jet d’eau en plein sur la tête, éclaboussant en même temps une vingtaine de personnes qui étaient proches d’elle.

Tous levèrent la tête pour regarder d’où l’eau venait et Scrimgeour leur cria :

-          ON NE POURRA DECIDEMENT JAMAIS ETRE TRANQUILLES ICI ?? C’est incroyable ça, ils nous ont déjà embêté avec leur déménagement l’autre fois… le camion était resté coincé en faisant une manœuvre, et tous n’arrêtaient pas de klaxonner.

-          Mais enfin, c’est peut-être grave ! dit Hermione.

-          La police est à peine à une centaine de mètres, ils doivent déjà être là, ce n’est pas la peine de hurler comme ça… Mike, demandez aux Mystères quand est-ce qu’ils insonoriseront les vitres, ça devient urgent.

-          Bien Monsieur le Ministre.

-          Et à Poudlard, les murailles vont êtres reconstruites ? demanda Hermione.

-          Oui, bien sûr, mais on va faire ça un peu mieux, on avait fait ça rapidement à cause de la menace des Détraqueurs, on savait que cela signifiait qu’une attaque se préparait, mais il nous était impossible de savoir quand, les Aurors n’enquêtaient pas beaucoup, c’était trop risqué dans ce brouillard… mais maintenant, nous allons fouiller la grotte où se cachaient les Mangemorts, on va peut-être y trouver des indices. Pour l’instant, on ne fouille pas, il y a juste des Aurors en permanence pour s’assurer que Voldemort n’y retournerait pas. On espère pouvoir le capturer au cas où il reviendrait, mais il ne faut pas rêver, il doit être très loin maintenant.

-          Oui, il doit être loin, répéta Harry. Pour l’instant, il faut se concentrer sur le procès des Mangemorts, tant qu’ils seront gardés, Voldemort sera inactif. Personne ne se joindra à lui si les gens savent qu’il est en voie d’être capturé et qu’il est affaibli…

-          Oui bien sûr, nous continuons de rassurer les gens, la Gazette du Sorcier a été très bien dans ses articles, à part lorsque c’était Rita Sketter… Mais dans l’ensemble, on est content de ce qu’ils ont dit, on aurait pu s’attendre à pire de leur part.

Scrimgeour regarda sa montre.

-          Vous devriez vraiment aller manger maintenant, le repas va bientôt être servi, et encore une fois, profitez de votre journée…

Lorsqu’ils repassèrent dans le couloir pour se rendre à Poudlard, Harry eut une idée.

-          Il faudrait arriver à prendre un de ces plans, chuchota-t-il.

En effet, un sorcier venait d’en poser un dans un bureau vide, c’était l’occasion de le prendre.

-          Bonne idée, répondit Ron.

-          Vous ne croyez pas que c’est risqué, voler des documents confidentiels en plein dans le Ministère, on pourrait finir à Azkaban ! dit Hermione.

-          Ce n’est pas grave… Wingardium leviosa !

Harry avait discrètement levé sa baguette et le plan se souleva du bureau, Harry devait ne pas attirer l’attention et il lui fit faire tout le tour du bureau en rasant les murs, bien qu’il n’y avait personne dans la pièce. Pendant ce temps, Hermione et Ron parlaient pour ne pas paraître louches.

Finalement, un évènement leur laissa le champ totalement libre, deux policiers venaient d’arriver  par les ascenseurs à l’autre bout du couloir. Tous les sorciers s’étaient arrêtés pour les regarder.

Les deux policiers semblaient comme dans un rêve bizarre. Ils n’avaient jamais vu de papiers en forme d’avion se diriger tous seuls, ils n’avait pas vu de flammes qui avaient une couleur verte, ils ne comprenaient pas pourquoi des gens étaient vêtus aussi bizarrement et pourquoi dans les bureaux les plumes écrivaient toutes seules sur des parchemins.

Pendant ce temps, Harry avait récupéré le parchemin et l’avait plié pour le mettre dans sa poche.

-          Nous aimerions savoir qui a lancé de l’eau sur les passants en dessous ? demanda l’un des policiers au sorcier d’accueil du Département, ça venait de l’étage le plus haut.

-          Il y a encore un étage au-dessus, répondit le sorcier.

-          Et est-ce que vous pourriez nous expliquer pourquoi dans cet immeuble les gens sont aussi bizarres ?  demanda l’autre, personne n’a voulu nous répondre.

-          Il semblerait plutôt que ce soit vous qui soyez bizarre, répondit le sorcier avec un sourire.

Tous les sorciers murmuraient en montrant du doigt les deux policiers qui n’aimaient pas du tout la situation.

Il était surprenant de voir que ces deux policiers étaient arrivés là… en théorie, ils n’auraient même pas dû pouvoir entrer dans le hall d’entrée du Ministère de la Magie.

Les deux hommes commencèrent à s’engager dans le couloir lorsque le sorcier d’accueil dit :

-          Attendez, messieurs les moldus, vous n’avez pas le droit de pénétrer dans cet endroit.

Les deux policiers se retournèrent, surpris.

-          En tant que représentants de l’ordre public, nous nous devons d’intervenir et nous nous octroyons le droit d’entrer.

-          Vous vous octroyez le droit d’entrer, je ne crois pas, vous aurez de la chance si le Ministre veut bien descendre vous parler, mais sinon je crains que vous ne deviez faire demi-tour rapidement.

-          Le Ministre ? demanda l’un des policiers qui ne comprenait plus rien.

-          Oui, le Ministre de la Magie, Rufus Scrimgeour, répondit le sorcier.

Il sortit un parchemin et écrivit quelques mots, puis d’un coup de baguette magique, le parchemin se transforma en un avion de papier qui s’envola dans le couloir, sous les yeux ébahis des policiers.

-          Je me demande comment vous avez fait pour entrer ici, dit le sorcier, en général, l’entrée reste impossible aux moldus…

-          Pourriez-vous nous dire ce que c’est « moldu » ? demanda l’un d’eux.

Devant ce qui se passait devant eux, ils avaient renoncé à vouloir parler à Scrimgeour.

-          Moldus ? ce sont les gens comme vous, qui n’ont pas de pouvoirs magiques…

A cet instant, Rufus Scrimgeour venait d’arriver.

-          Bonjour messieurs, dit Scrimgeour aux deux policiers.

-          C’est vous qui avez envoyé un seau d’eau ? demanda l’un des policiers.

-          Oui c’est moi…

-          Dans ce cas, nous allons vous emmener au commissariat.

-          Aha ! vous êtes très drôle, mais je crois que vous vous trompez, si vous croyez que j’allais vraiment vous lancer un seau d’eau, c’est tellement plus simple comme ça…

Et il leva sa baguette d’où sortit un puissant jet d’eau que les deux policiers reçurent en pleine face.

-          Vous constatez que c’est beaucoup plus simple… dit Scrimgeour.

Les deux policiers se relevèrent et sortirent leur pistolet.

-          Vous allez nous suivre maintenant, dit froidement l’un d’eux.

-          Oho, merveilleux, un euh… comment appelez vous-ça ? cette espèce de bâton métallique ?

-          Un pistolet, et vous avez intérêt à nous suivre si vous ne voulez pas que l’on s’en serve.

-          Mais je vous en prie, j’adorerais voir comment ça fonctionne, dit Scrimgeour.

Il s’approcha du policier qui était pétrifié et lui prit le pistolet des mains.

L’autre le pointa vers Scrimgeour l’air terrifié. Scrimgeour fit semblant de tirer sur le policier et celui-ci réagit. Une détonation se produit qui effraya tous les sorciers qui ne connaissaient pas le fonctionnement d’un pistolet.

Mais la balle n’avait pas atteint Scrimgeour, elle avait tout simplement fondu au milieu de son trajet et c’était écrasée sur la moquette qui laissa s’échapper une forte odeur de grillé.

Finalement, Scrimgeour prit également le second pistolet et dit :

-          Bien, je crois qu’on va vous faire oublier tout ça maintenant… mais d’abord, comment avez-vous fait pour arriver là ?

-          Euh… nous cherchions comment entrer… et nous avons soudain été aspirés à travers le sol, on s’est retrouvés dans un grand hall, il y a avait des nuages…

-          Ah oui, le ciel magique bien sûr…

-          Et puis… on a demandé qui avait jeté de l’eau dans la rue… on nous a répondu d’aller voir en haut…

-          Bien sûr,  mais maintenant vous saurez que ce n’est pas la peine de venir, vous nous faites perdre du temps pour rien.

-          Allons-y, dit Harry à Hermione et Ron, maintenant que l’on est un peu plus au courant, on n’a plus besoin de rester…

Ils s’éloignèrent vers la Porte à Transplaner.

-          Alden, tu n’aurais pas vu mon parchemin, je suis presque sûr de l’avoir posé sur ce bureau tout à l’heure.

Harry, Ron et Hermione passèrent comme si de rien était, un léger sourire au coin de leurs lèvres.

 

Lorsqu’ils arrivèrent à Poudlard, les derniers élèves étaient en train de se rendre dans la Grande Salle pour le repas. Il n’y avait pas les quatre tables comme d’habitude mais une multitude de petites tables suffisantes pour accueillir une dizaine de personnes. Il en était de même pour la table des professeurs.

On voyait en fait les restes du passage du troll à cet endroit, par endroits, le carrelage était arraché, et le mur du fond avait été abîmé par les coups de massue du troll. Seul le plafond magique semblait inchangé, éternel…

Neville, Dean et Seamus étaient seuls à une table et ils s’installèrent avec eux.

A la table des professeurs, ceux-ci étaient très mal à l’aise, et surtout le professeur Chourave qui était à la place de la Directrice. Même Mrs Bett, qui était plutôt joyeuse habituellement, avait l’air un peu triste. Quant à Hagrid, il n’était pas à table et Harry se disait qu’il fallait absolument qu’ils aillent le voir, il devait être très mal.

-          Votre attention s’il vous plaît, dit le professeur Chourave qui venait de se lever.

Elle n’eut absolument aucun mal à obtenir le silence qui était déjà quasi parfait, à part les murmures des élèves qui n’osaient pas trop avoir l’air joyeux.

-          Merci, je voulais vous donner précisément les instructions pour les prochains jours. Vous savez que le conseil d’administration de l’école élira un nouveau directeur cette nuit, en attendant, nous voulions absolument que les cours reprennent dès demain matin, pour cela, nous nous sommes organisés avec mes collègues de la manière suivante. Pour les première année, c’est le professeur Lupin qui vous prendra en charge toute la journée, vous ferez notamment avec lui un bilan de tout ce que vous avez appris depuis votre arrivée. Pour les deuxième année, vous aurez cours le matin avec le professeur Tonks et l’après-midi avec le professeur Ombrage. Pour les troisième année, c’est plus compliqué, vous aurez le matin vos options et l’après-midi cours avec le professeur Tonks, chacun sait donc ce qu’il a à faire. Pour les quatrième année, vous aurez botanique avec le professeur Zeffira le matin et défense contre les forces du Mal avec Mrs Bett l’après-midi. Pour les cinquième année, le professeur Philipett s’occupera de vous le matin, les professeurs Hagrid et Gobe-Planche vous prendront en charge l’après-midi. Pour les sixième année, le professeur Strout s’occupera de vous le matin et le professeur Zeffira l’après-midi. Enfin pour les septième année, le professeur Maugrey s’occupera de vous toute la journée, accompagné du professeur Tonks l’après-midi et de Mrs Bett le matin. Les examens de samedi sont annulés pour tous les élèves sauf les septième année. Pour aujourd’hui, vous êtes toujours libres cette après-midi, vous devriez cependant profiter de cette après-midi pour vos reposer, vous avez pu assister ce matin à des duels libres. Cependant cette après-midi, vous aurez la possibilité d’assister à la finale du tournoi des septième année qui devrait être d’une grande qualité…

-          C’est cette après-midi ! dit Harry en se tournant vers Hermione.

-          Je ne savais pas, dit-elle, il faudra aller voir Mrs Bett.

-          … m’a fait part du calendrier des matchs de Quidditch pour cette année scolaire, il est dans l’intérêt des équipes que celles-ci sont constituées le plus rapidement possible. Etant donné que tout ceci avait été rendu impossible à cause de la brume, tout recommencera normalement dès que possible, le projet de jouer les matchs au Canada étant annulé.

Il y eut un grand « Oh ! » de déception dans la salle mais le professeur Chourave sourit.

-          Mais la mauvaise nouvelle pourrait être complétée d’une bonne nouvelle, l’équipe du Canada est prête à venir jouer un match amical contre l’équipe d’Angleterre spécialement pour vous à Poudlard, en préparation de la Coupe du Monde de Quidditch.

La joie était rapidement revenue sur les visages des élèves.

-          Vous devez donc ne pas laisser apparaître de vous une mauvaise image dans la presse… je vous remercierais de garder un bon comportement comme vous l’avez fait depuis le début de l’année. Maintenant, en ce qui concerne les obsèques du professeur McGonagall et du professeur Flitwick…

Le professeur Chrourave tressaillit, des larmes qui lui étaient impossibles de retenir étaient apparues dans ses yeux.

-          Leurs familles ont accepté qu’ils soient enterrés ici, la cérémonie aura lieu dimanche, vos parents sont les bienvenus pour leur rendre l’hommage qui leur est dû. Nous avons pour projet de décorer les tombes avec des fleurs, nous vous serions donc reconnaissants d’y laisser un bouquet de fleurs chacun, avec un message d’adieu. Je vous souhaite donc une bonne après-midi et je vous remercierais d’être raisonnables pour nous permettre de remettre en ordre l’école le plus rapidement possible, merci de votre compréhension et de votre aide.

Le repas se déroula dans un silence total, il est vrai que l’atmosphère était assez lugubre, de longs tissus noirs ornaient les poutres du plafond de la Grande Salle. Dehors, il ne faisait pas beau du tout, et ce n’était pas à cause des Détraqueurs cette fois-ci. Le ciel était rempli de gros nuages noirs et la pluie martelait les vitres de la Grande Salle.

Seamus et Dean n’avaient pas arrêté de poser des questions à Harry, Neville, Hermione et Ron sur ce qui s’était passé durant l’attaque, il leur manquait en fait le moment où Harry avait affronté Voldemort.

Harry n’avait pas vraiment envie d’en parler et il n’avait pas dit comment il l’avait vaincu, il avait juste décrit assez rapidement le combat.

-          Est-ce qu’on pourra un jour apprendre le sortilège que tu as utilisé sur les Détraqueurs, pendant l’AD ? demanda Seamus.

-          Il est très difficile, expliqua Harry.

-          En fait, coupa Hermione, seuls les sorciers qui ont un certain pouvoir peuvent l’utiliser, Harry a la faculté de bien percevoir les rayonnements magiques, il peut ainsi créer des sortilèges plus puissants, personne n’y arrive, moi non plus je ne pourrais pas apprendre ce sortilège.

-          Whao, je ne savais pas que c’était possible, dit Seamus. Mais peut-être que tu connais certains sortilèges plus puissants que l’on pourrait apprendre, non ? demanda Dean.

-          Oui, répondit Harry, on passer beaucoup de temps à apprendre le Bouclier d’Argent, c’est un maléfice difficile mais qui est accessible, c’est pour l’instant celui qui m’a été le plus utile, il permet lorsqu’il est très puissant de repousser les sortilèges Impardonnables.

-          Pot-Pot ! cria Mrs Bett.

Harry se retourna, Mrs Bett était derrière lui, elle volait à quelques mètres du sol sur son balai.

-          C’est possible de faire maintenant le duel ? demanda-t-elle.

-          Euh… oui d’accord, répondit Harry. Et Hermione acquiesça à son tour.

Harry n’avait pas vraiment le temps, il aurait préféré passer voir Fumseck qu’il n’avait pas revu depuis le soir de l’attaque, mais au moins il serait débarrassé. En fait, pour le moment, le tournoi de duels ne lui importait que peu. Il avait d’autres priorités.

-          OK, alors on se retrouve dans dix minutes ! Ahaha ! FINALE DU CLUB DE DUELS DANS DIX MINUTES !! hurla-t-elle en volant au milieu de la Grande Salle.

-          Bon, on va y aller alors, on passe d’abord à la salle commune…

Harry mit la somptueuse robe de sorciers aux couleurs de Gryffondor que lui avaient offerte Bill, Fleur et Gabrielle lors de son anniversaire.

Fumseck et Dobby étaient dans le salon de leur appartement, Fumseck était encore un peu faible mais il ressemblait déjà à un phénix. Harry se sentit soudain très heureux en le voyant. Et il sentait qu’il en était de même pour Fumseck.

Ginny était là aussi et attendait avec impatience l’arrivée de Harry pour l’accompagner.

Dobby avait voulu accompagner Harry pour son duel et il avait une pancarte où il avait marqué avec une écriture presque illisible « Vive Harry Potter ». Il les avait ainsi bien fait rire durant leur descente vers la salle du club de duels au troisième étage.

La salle était remplie et en y entrant, l’ambiance était soudain beaucoup plus chaleureuse. Mrs Bett attendait en haut de la tour en bois en n’arrêtait pas de bouger si bien que la tour en bois menaçait de se renverser à tout moment.

-          Et voici nos deux finalistes qui vont entrer dans l’arène dans quelques minutes, Harry Potter et Hermione Granger. Ils se sont préparés depuis le début pour gagner ce tournoi…

Harry trouva cela un peu exagéré car il n’y avait pas pensé en dehors de ses matchs mais il n’entendit pas la fin de la phrase car il était entré dans la tente des participants.

Ron et Ginny étaient allés se placer dans les tribunes, et ils étaient heureux de voir respectivement leur petite amie et petit ami en finale, ils seraient de toute manière heureux quelle que soit l’issue du duel.

-          Attttttention !!! voici nos deux finaliste de cette première édition du tournoi de duels de septième année, Harry Potter et Hermione Granger !! Ahaha !

Harry et Hermione entrèrent dans l’arène et se souhaitèrent bonne chance tous les deux. Le public n’avait jamais été aussi bruyant et ils durent attendre presque deux minutes que les applaudissements se taisent. Même les professeurs étaient là dans les tribunes malgré leur travail pour assister à ce duel qui s’annonçait comme splendide, surtout depuis que l’on avait appris les exploits de Harry et Hermione durant l’attaque.

-          C’est parti !! ahaha !

Harry se concentra, il avait décidé qu’il n’utiliserait pas la légilimancie contre Hermione mais il dédoubla son attention rapidement, dès le début du combat.

Hermione n’avait pas attendu pour lui envoyer une flamme noire d’une taille énorme.

Harry avait contre-attaqué grâce au sortilège du Serpent de Feu. Le spectacle était grandiose. Les deux flammes s’étaient heurtées en produisant un gros souffle qui faillit faire tomber Harry, alors que la tour en bois de Mrs Bett avait dangereusement oscillé.

-          Lashbalask ! dit Harry.

Un cerf de feu apparut et fonça sur Hermione qui poussa un cri perçant.

Mais elle ne se laissa pas toucher. Un tourbillon d’eau avait jailli sur le cerf qui disparut dans un nuage de vapeur. Ce combat serait décidément celui des éléments.

Harry fit apparaître le Reflet Noir. Mais c’était trop facile à contourner pour Hermione qui savait qu’il fallait utiliser un maléfice pour en annuler l’effet.

Pendant ce temps, un gros bourdonnement se faisait entendre dans la salle, tous avaient leurs mains plaquées sur les oreilles, sauf Harry qui était resté sans bouger.

Hermione avait lancé plusieurs sortilège en direction de Harry et le nuage se disloquait lentement.

Harry en profita pour envoyer un sortilège de stupéfixion à ras du sol pour éviter qu’Hermione puisse le repérer facilement.

En quelques secondes, les oreilles d’Hermione venaient de disparaître. Une autre fraction de secondes plus tard, le plancher de l’arène venait d’exploser sous l’effet sur sortilège de stupéfixion de Harry qui avait échoué. Hermione fut projetée à environ deux mètres en l’air et retomba au milieu du tas de planches.

Le bourdonnement venait de cesser et en même temps, le Reflet Noir avait été soufflé, il avait disparu.

Sous le tas de planches, on voyait qu’Hermione bougeait et Harry attendait bêtement, c’était une erreur.

Soudain, les planches furent projetées partout autour d’Hermione qui fit une apparition surnaturelle à quelques mètres au-dessus du sol.

Elle décocha trois ou quatre sortilèges en même temps que Harry bloqua difficilement malgré le fait qu’il était bien concentré. Il avait utilisé le Bouclier d’Argent qui s’était mystérieusement mis à émettre une lumière orange au contact d’un des sortilèges d’Hermione.

Enfin le Bouclier disparut et Harry attaqua avec le Serpent d’Eau alors qu’Hermione faisait des gestes très bizarres avec sa baguette.

Elle aspira ainsi toute l’eau dans une sorte de tourbillon avant de lui renvoyer un maléfice d’Aveuglement.

Harry fut touché par le maléfice invisible. Mais l’effet était presque nul, il écoutait les moindres bruits d’air et pouvait entendre les maléfices arriver. Il les repoussait ainsi aisément, sans utiliser la légilimancie. Il put également arrêter l’effet du maléfice grâce au finite incantatem.

Le combat était acharné, tous les deux n’arrêtaient pas de contrer les sortilèges qu’ils s’envoyaient.

Harry essaya quelque chose de risqué, il envoya une toile d’araignée au plafond et s’en servit de liane pour sauter par-dessus une Hermione stupéfaite.

Cependant, après un saut réussi, l’atterrissage fut totalement raté et il s’écrasa lui aussi dans le plancher en y faisant un large trou.

Hermione envoya aveuglément des éclairs de stupéfixion dans le sombre trou du plancher.

Mais Harry s’était caché, il s’était retiré sur le côté sans qu’Hermione le sache.

Harry ne semblait plus donner signe de vie et Mrs Bett s’apprêtait à donner la victoire à Hermione lorsque le plancher entier vola au plafond, soulevé par un gros rayon de lumière blanche qui réchauffa toute la pièce. La tour d’où Mrs Bett surveillait le combat s’était renversée en arrière et celle-ci avait été projetée par la fenêtre, cassant les vitres au passage.

Hermione était retombée dans un des lambeaux du tapis rouge qui s’était déchiré.

Elle n’était pas décidée à abandonner.

Mais elle était profondément déséquilibrée et Harry lui envoyé un sortilège de Désarmement. Hermione plongea pour l’éviter et le sortilège toucha sa chaussure qui s’envola dans le public.

Pendant ce temps, les professeurs s’étaient précipités vers les fenêtres pour voir où était tombée Mrs Bett.

Apparemment, celle-ci était en pleine forme aux rires qui venaient d’en bas.

Les élèves dans les tribunes étaient absorbés dans le duel incroyable qui se passait devant leurs yeux. Ils ne voulaient pas en rater un morceau.

Hermione avait envoyé une grosse flamme vers Harry qui envoya simultanément le maléfice du Rayon Rose. Celui-ci était de toute évidence beaucoup plus puissant et la flamme d’Hermione se mêla au Rayon Rose pour se retourner vers elle, alors qu’elle pensait qu’ils allaient s’annuler.

Cette erreur de jugement lui coûta très cher et elle n’eut le temps de faire un Charme du Bouclier qu’au dernier moment, celui-ci échoua et elle fut touchée par le Rayon Rose.

Harry en profita pour la désarmer, sous les cris de la foule hystérique.

Au même moment, Mrs Bett était réapparue par la fenêtre, sur son balai qui avait décidément résisté à un grand nombre de chocs, tout comme sa propriétaire.

-          Ahaha ! Potter l’emporte, et il n’a pas lésiné sur les moyens !

Mme Pomfresh s’était précipitée vers Hermione pour voir comment elle allait, l’air énervé, elle devait vraisemblablement être très opposée à ces duels.

Mais Hermione se releva et Harry alla la féliciter.

Pendant ce temps, Mrs Bett fouillait dans les décombres de la tour en bois qui s’était effondrée. Elle en sortit une grande coupe d’argent qu’elle remit sans cérémonie à Harry.

Elle lui tapa sur l’épaule si fort qu’elle faillit le renverser.

-          Et voilà vingt points supplémentaires pour le tournoi du Gnome Vaillant. Bravo aussi à vous Miss Granger, c’était exceptionnel.

Ils restèrent tous le temps que la salle se désemplisse. Mrs Bett essayait de mettre en ordre un minimum la salle, c’était difficile étant donné à quelle point elle était dévastée, et pourtant Harry avait utilisé le sortilège Enmageznem à très faible puissance.

-          Mr Potter, est-ce que vous vous sentez bien ? lui demanda Mme Pomfresh.

-          Oui, très bien merci.

-          Prenez quand même ça…

Elle lui donna un verre contenant un liquide transparent dont Harry se méfia un peu. Mais il finit par boire quand même.

-          Très bien, mais vous devriez quand même vous reposer Mr Potter, lui dit-elle.

-          Oui, oui, je me repose…

C’est ainsi que se termina le tournoi de duels, et déjà Mrs Bett discutait avec Maugrey du prochain tournoi.

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