HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 59 : SESSION DES COURS DE NUIT

           

           

            Hermione le regarda avec inquiétude et Harry lui répondit par un regard éloquent.

-          Bien, on va venir avec toi Harry. Moi aussi je dois réfléchir, c’est vrai qu’il faudra être le plus clairs possibles pour les procès, pour ne pas risquer d’induire le Magenmagot en erreur !

Harry comprit ce que faisait Hermione, elle venait d’inventer une excuse pour quitter le groupe. Ils attendirent une vingtaine de secondes debout avant que Ron ne se décide lui aussi à se lever.

-          Bon, et ben, je vais aller réfléchir avec eux, annonça-t-il maladroitement.

Ils entrèrent dans l’appartement et Harry referma soigneusement la porte.

-          Quoi ? Harry… je le vois à ta tête, il y a quelque chose de grave.

-          Rita Skeeter…, il y a un problème, je me demandais comment la Gazette avait fait pour savoir tout ces détails lors de l’attaque, dès le lendemain… Je pense que Rita Skeeter a tout vu.

-          Et bien, de toute façon, les Aurors ont vu aussi, et ils le diront au Magenmagot qui finira par le révéler à toute la population.

-          Oh, Hermione, ne sois pas idiote, je ne veux pas parler de ce que tout le monde a vu, je veux parler de ce que j’ai vu. Je suis resté avec Rogue, et j’ai parlé avec lui, pendant une scène que Rita a décrite dans la Gazette, et bien sûr, le passage de Rogue n’y était pas, ça veut dire qu’elle l’a enlevé, mais si elle l’a enlevé, c’est qu’elle l’a vu… et je serais prêt à parier qu’elle était là avec moi dans la forêt, lorsque Joe Jigger a emporté Voldemort, et que je l’ai laissé faire, alors que j’aurais pu le terrasser, puisque je venais de réussir à terrasser Voldemort !

Hermione était restée la bouche ouverte, horrifiée.

-          Mais, qu’est-ce… qu’est-ce qu’on peut faire maintenant ? bredouilla-t-elle.

-          On va agir, on va l’attraper, et on va la bâillonner jusqu’à ce que l’on ait tué Voldemort et tous les Mangemorts.

-          Oui évidemment, il faut faire vite.

Si Hermione en était à envisager des moyens à ce point illégaux, qui auraient pu lui coûter la prison à Azkaban, pour résoudre un problème, c’est que le problème était grave.

Cela faisait déjà plusieurs jours que Rita Skeeter avait tout découvert, et elle avait certainement déjà eu le temps de bien mûrir ses explications pour dire comment elle aurait appris tout ça.

Quelques minutes après, ils avaient traversé le château, et ils arrivaient en trombe dans le jardin d’Abelforth, épuisés par leur course.

Hermione entreprit de tout lui expliquer, mais elle était trop essoufflée et n’y arrivait pas. Ce fut donc Harry qui expliqua entièrement le problème à Abelforth.

Celui-ci resta parfaitement calme.

-          Bien, suivez-moi, nous allons capturer Rita Skeeter et la soumettre au Veritaserum pour vérifier si ce que vous dites est vrai. Le cas échéant, nous lui effacerons la mémoire.

-          Ouf, dit Harry rassuré, il avait complètement oublié cette possibilité.

-          Oui, ça reste la meilleure des solutions, répondit Abelforth. Accrochez-vous à mon bras…

Harry, Ron et Hermione obéirent, et Abelforth transplana, les emmenant dans une ruelle inconnue.

-          Attendez-là… je reviens avec elle dans quelques minutes, il suffira de lui dire que j’ai un scoop… je ne sais pas, que le Ministre trompe sa femme…

-          Euh oui, ça sera efficace, répondit Harry.

Abelforth s’éloigna, changeant rapidement d’apparence pour se transformer en un jeune homme âgé d’une bonne centaine d’années de moins que son véritable âge.

Ils attendirent quelques minutes encore. Les mains d’Hermione tremblaient et elle tentait de se ronger les ongles, alors que Ron essayait de l’en empêcher.

Harry, quant à lui, était beaucoup plus confiant depuis qu’il savait qu’il était possible de lui supprimer la mémoire.

Abelforth revint, suivi d’une Rita Skeeter enchantée.

Elle s’arrêta lorsqu’elle vit Harry, le fixant d’un regard horrifié.

Abelforth pointa sa baguette vers elle :

-          Impero !

Rita Skeeter était totalement sous contrôle, son regard semblait vide, et c’était comme si Harry n’était plus là.

Elle s’approcha, suivie de Abelforth.

-          Bien, tenez-là pour le transplanage, on va voir ce qu’il en est à la maison, nous serons plus tranquilles.

Ils retournèrent chez Abelforth et celui-ci les fit pénétrer à l’intérieur de la maison. Il oublia cette fois-ci complètement les sorbets au citron et alla immédiatement chercher un flacon de Veritaserum dans sa réserve, alors que Rita était toujours sous l’effet de l’Imperium.

Abelforth revint, ayant repris son apparence habituelle et Rita ouvrit la bouche comme si une force l’y avait obligée. Il retira le bouchon du petit flacon et en versa quasiment la moitié. Rita faillit d’ailleurs vomir.

-          Ce n’est pas dangereux ? demanda Hermione.

-          Oh, on va dire que ça ne va pas lui faire du bien, répondit Abelforth. Bien, étiez-vous à Poudlard le soir de l’attaque ?

-          Oui, répondit Rita d’une voix rauque.

-          Bien, étiez-vous dans le parc ?

-          Oui.

-          Sous forme de scarabée ?

-          Oui.

-          Hum, bien, et vous avez observé Harry ?

-          Oui.

-          Pendant combien de temps ?

-          Quelques heures…

-          Ca je m’en fous, idiote, ce que je veux savoir, c’est à quel moment vous avez commencer à l’espionner, et quand vous avez arrêté !

-          Je l’ai suivi à partir du moment où il a lancé le gros sortilège sur les Détraqueurs, il a failli me tuer… et puis, je suis partie lorsqu’il s’est évanoui et qu’ils l’ont ramené à Poudlard.

-          Comment avez-vous su qu’il allait y avoir une attaque ? demanda Abelforth sur un ton glacial.

-          J’ai espionné le Seigneur des Ténèbres dans sa grotte, et je les ai suivis dès leur départ…

-          Et vous n’avez pas prévenu les Aurors ?

-          Non, évidemment !

-          Pourquoi ?

-          Parce que je voulais avoir une belle attaque, avec de beaux combats, et le rédacteur en chef m’aurait payé très cher pour une article détaillé sur ce qui s’est exactement passé…

-          Bref, avez-vous vu Harry parler avec Rogue ?

-          Oui…

-          Et qu’avez-vous compris ?

-          Que Harry Potter est un traître…

-          Bien, moi j’en conclus que vous êtes une idiote… et encore, je n’ai pas besoin de cela pour tirer des conclusions aussi évidentes. Et puis après, face à Voldemort ?

-          Je l’ai vu combattre, jusqu’à ce que l’homme arrive… je n’ai pas compris, Potter semblait à ce moment-là du bon côté…

-          Pauvre crétine, il l’a toujours été ! Bien, pourquoi ne pas en avoir parlé dans la Gazette ?

-          Personne ne m’aurait cru, je voulais rester crédible… le rédacteur en chef m’a acheté l’article cinq cent Gallions… si j’avais révélé que Potter était un Mangemort, il y aurait eu enquête, et j’aurais perdu tout le bénéfice de mon article…

-          Et puis vous en avez parlé à qui ?

-          A personne…

-          Vous êtes sûre ?

-          Oui.

-          Vous ne l’avez même pas évoqué ?

-          Non.

-          Vous devez bien avoir des notes ?

-          Oui.

-          Et ce passage est écrit ?

-          Non, rien de tout cela n’est écrit.

Abelforth semblait très concentré, Harry comprit qu’il était en train de pratiquer la légilimancie pour savoir si elle disait la vérité. Finalement, il parut satisfait.

-          Bien, je vais maintenant vous effacer la mémoire, vous la modifier, pour que vous quittiez ce métier du journalisme… je pourrais très bien vous retirez tous vos pouvoirs, mais je ne le ferai pas car je ne suis pas un mage noir. Dès demain, vous écrirez une lettre de motivation pour être embauchée à la Tête de Sanglier où vous travaillerez jusqu’à votre retraite…

Pendant quelques minutes, Abelforth se concentra et agita sa baguette au-dessus de la tête de Rita Skeeter qui était immobile. Ses yeux semblaient totalement vides.

Après un moment, il arrêta ses sortilèges et la regarda, l’air satisfait.

-          Comment vous appelez-vous ?

-          Rita Skeeter.

-          Quel était votre métier ?

-          Reporter à la Gazette du Sorcier.

-          Connaissez-vous Harry Potter ?

-          Oui…

-          Vous en pensez quoi ?

-          C’est un idiot…

-          Et Albus Dumbledore ?

-          Un vieux fou…

-          Vous faisiez quoi le soir de l’attaque à Poudlard ?

-          Je dormais.

-          Et demain, vous ferez quoi ?

-          J’irai me faire embaucher à la Tête de Sanglier.

-          Pourquoi ?

-          Parce que je veux vivre la fin de ma vie au calme, le métier du journalisme m’épuise…

-          Est-ce que Harry Potter est un Mangemort ?

-          Non, bien sûr.

-          Et Rogue ?

-          Oui.

-          Parfait, je vais la ramener chez elle. Vous m’attendez ici ? demanda Abelforth.

Harry, Ron et Hermione acquiescèrent.

Ils attendirent dans le salon et il y eut un énorme blanc, ce qui était rare entre tous les trois.

-          On l’a échappée belle, dit Hermione. Vous vous rendez compte que ça aurait pu gâcher tout ce qu’on fait…

-          Oui, répondit Harry, j’espère qu’elle n’en a vraiment parlé à personne.

-          Si Abelforth en était convaincu, c’est que c’est vrai, répondit Hermione.

-          Oui, sûrement.

Il y eut à nouveau un long blanc et Abelforth finit par revenir.

-          Bien, je dois dire que j’ai été inquiet sur le moment… mais maintenant, tout risque est écarté, je vous l’assure. Et on n’entendra plus jamais parler de cette bonne femme. Comme vous le voyez, malgré toutes les précautions qu’on peut prendre pour bien faire, tout peut se jouer sur un scarabée… Maintenant, le problème est clos…

-          Oui, par contre, le Magenmagot va nous interroger demain toute la journée à propos de l’attaque, expliqua Harry.

-          Ah, je vois, il est en effet prudent de commencer à y réfléchir maintenant… Je sais que vous êtes très habiles pour dissimuler ce que vous faites, c’est Albus qui me l’a dit…

Harry sourit, c’était vrai, ils avaient toujours eu l’habitude de cacher ce qu’ils faisaient lorsqu’ils étaient à Poudlard. Mais là, ça n’avait plus rien à voir, c’était quelque chose de grave.

-          Mais sinon, je pense que vous n’allez pas y aller comme ça, il faudra absolument que vous vidiez votre esprit, pour plus de sécurité, vous allez peut-être même mettre certains souvenirs compromettants dans une Pensine. Je suppose qu’ils n’utiliseront pas de Veritaserum et encore moins la légilimancie, mais quand même, il est important de rester méfiants. Je vais vous préparer une potion d’Eloquence, je sais que vous saurez être convaincants et ne pas laisser croire une seconde que vous pouvez mentir, mais encore une fois, je préfère assurer. Le mieux est de revisiter complètement la soirée… pour voir ce que l’on peut garder pour les procès, et ce que l’on doit retirer. Harry, il va falloir commencer par toi, j’accélèrerai un peu les moments qui ne nous intéressent pas.

Abelforth sortit sa Pensine de son armoire sous la télé et la posa sur la table du salon. Harry posa sa baguette sur sa tempe et pensa fort au moment qui a précédé l’attaque. Une sorte de fil argenté en sortit, et Harry le posa dans la Pensine.

Abelforth s’y plongea le premier, suivi de Harry, Ron et Hermione.

Ils étaient devant l’escalier de marbre. Les vrais Harry, Ron et Hermione étaient dans le Hall, en compagnie de McGonagall, Flitwick, et Hagrid.

            Il y eut un gros éternuement derrière eux et ils se retournèrent brutalement, Graup était assis dans l’escalier.

-          Waahh ! s’exclama Abelforth.

-          C’est le demi-frère de Hagrid, expliqua Harry.

-          Ah oui, ce fameux Graup…

-          Je vais rester avec Graup en attendant votre retour, il n’a plus parlé depuis près d’une semaine maintenant et il est en manque de compagnie, le pauvre, il est encore jeune, disait Hagrid de son côté.

-          Bien, je crois qu’on peut sauter un peu ce moment… dit Abelforth. De combien de temps peut-on avancer ? demanda-t-il.

-          Une bonne dizaine de minutes, répondit Harry.

-          Très bien.

Abelforth leva sa baguette et ils eurent l’impression d’être dans un manège qui tournait à une vitesse infernale, il voyaient des scènes défilait à une très grande vitesse, et enfin, ils se retrouvèrent dans la muraille.

Harry était tout blanc et avait envie de vomir et il sortit la tête par une meurtrière dans la muraille pour prendre l’air, il appuya sa main sur le rebord et remarqua un petit objet noir…

-          Rita Skeeter ! s’exclama-t-il.

Abelforth s’approcha et observa le petit scarabée aux yeux luisants.

-          Je l’écraserai bien si je le pouvais, remarqua-t-il.

Mais il commençait à faire très froid, et une masse noire s’approchait. A cet instant, le scarabée s’envola.

-          Harry, ça va être à toi ! annonça Scrimgeour qui était à quelques mètres d’eux.

Harry descendit et quelques minutes après, une intense lumière blanche jaillissait de sa baguette, repoussant les Détraqueurs comme si ce n’étaient que des vieux chiffons.

-          Félicitations, Harry, je ne pensais pas que c’était aussi puissant…

-          Merci.

Mais une fois Harry de retour, il s’évanouit.

-          Ah, à partir de maintenant, je connais, dit Abelforth. Désolé, mais il va falloir accélérer encore un peu, fermez les yeux, vous ne verrez pas les images défiler et vous ne sentirez rien.

-          D’accord, merci, répondit Harry.

Mais les images avaient déjà recommencé à défiler et il ferma rapidement les yeux.

Ils étaient dans le Hall, et Harry était seul devant le mur fracassé, une Manticore venait d’entrer. Harry s’apprêtait à lui lancer un sortilège, mais il rata sa cible, et la Manticore lui planta sa queue dans le dos.

-          C’était très difficile, remarqua Abelforth, il faudra que l’on s’entraîne un peu à ça, viser une cible qui nous attaque est beaucoup plus stressant…

Ils sortirent ensuite dans le parc et assistèrent à la lutte contre l’armée de créatures, et enfin, ils virent Mrs Bett revenir sur son balai, avec la tête de Bellatrix Lestrange empalée à son bout.

-          Il fallait être précis, dit Abelforth…

Ils accélérèrent ensuite un peu pour en arriver au moment où Harry combattait les premiers Mangemorts, au moment où il avait retrouvé le corps de Bellatrix.

Abelforth assista à toute la scène, et félicita Harry pour avoir réussi à montrer au Mangemort Slepty tout ce qu’il avait à perdre en étant au service de Voldemort.

-          Je l’ai complètement oublié, lui, répondit Harry… il faudra témoigner en sa faveur aux procès…

-          Y a-t-il autre chose d’important avant ton combat avec Voldemort ? demanda Abelforth.

-          Non,  je suis resté avec les autres, dit Harry, se remémorant la succession des évènements.

-          Bien, allons-y…

Ils étaient devant la Forêt Interdite, et Harry était en train d’affronter les cinq Mangemorts. Il les vainquit facilement.

            Ils étaient cachés derrière les arbres, dans la forêt. A un moment, un bruit attira Harry. Il se retourna, Voldemort était à dix centimètres derrière lui, il observait la scène.

            Il poussa un hurlement comme il n’avait jamais crié. On aurait pu l’entendre jusqu’au château.

            Mais Voldemort n’avait même pas entendu.

-          Et bien, Fumseck, on va les amener au château et ils iront à Azkaban, disait le Harry qui participait à la scène.

-          Tu crois vraiment ? dit Voldemort, en se montrant.

Le combat commença, et Hermione tremblait, émettant de petits cris aigus à chaque sortilège qu’envoyait Voldemort, même si elle savait que Harry sortirait vivant du combat.

Enfin, lorsque Harry était entré dans l’esprit de Voldemort, une sorte d’aura blanche s’était dégagée, avant que celui-ci ne tombe, chose que Harry n’avait pas remarquée sur le moment.

Et enfin, Joe Jigger fit son apparition.

-          Soyons attentifs, dit Abelforth en regardant avec beaucoup d’attention la scène.

La scène se déroula, telle qu’Harry l’avait vécue, Ron et Hermione étaient aussi abasourdis que Harry l’avait été ce soir-là. D’abord, Harry avait vaincu Voldemort miraculeusement, et puis ensuite, disposant du corps, il l’avait laissé à un inconnu qui connaissait les Horcruxes, Fumseck et qui avait un air de déjà vu.

Abelforth, lui, avait l’air amusé.

-          Bien, Harry, tu as très bien combattu et je pense que nous pouvons rentrer maintenant.

Ils ressortirent de la Pensine, et se retrouvèrent au chaud dans le salon d’Abelforth.

-          Bien, parfait, l’essentiel était de tout se remémorer pour ne rien oublier. Tout d’abord, encore toutes mes félicitations pour ce magnifique combat contre Voldemort, cependant, il faudra faire attention à ne pas trop penser que tout est facile dorénavant… Mais ta façon de montrer que tu n’as pas peur est plutôt un avantage contre Voldemort, qui joue justement sur la peur de l’adversaire. En revanche, sur Pétunia, je pense que ce n’est pas la meilleure façon de faire.

Abelforth s’interrompit.

-          Oui, répondit Harry. Et sinon, je pense que ça ne sera pas très difficile à rendre tout cohérent. Pour Rogue, je peux dire que je n’ai pas réussi à le vaincre, et qu’il s’est enfui.

-          Oui, ça devrait marcher sans problèmes, répondit Abelforth.

-          Et pour Voldemort, je dirai que je l’avais stupéfixé et que je suis venu prévenir les Aurors, mais que comme il y avait un combat, j’ai aidé avant tout, et puis que quand on est revenus, le corps avait disparu.

-          Très bien…

-          Mais par contre, là où il y a des problèmes, c’est pour Pétunia. Comment ça se fait que le Ministère ne vous ai pas convoqué ? demanda Harry.

-          Ils m’ont convoqué, dit Abelforth en sortant une lettre de parmi les magasines posés sur la table.

-          Donc vous allez venir ? demanda Harry.

-          Non, évidemment… J’ai envoyé une lettre à Mr Johnson pour lui expliquer cordialement que je ne pouvais pas passer une journée entière sans arroser mes salades. J’ai reçu une seconde lettre… (il la montra), qui me disait que le refus de présentation à une audience était considéré comme de l’obstruction d’enquête et était passible de cinq ans d’emprisonnement à Azkaban. Et donc je lui ai renvoyé une autre lettre pour lui dire que je préférai encore arroser mes salades plutôt que de les laisser mourir, même si je risquai l’emprisonnement. Et bien sûr, je lui en ai envoyé une avec pour lui montrer à quel point elles sont belles et qu’elles valent la peine qu’on s’occupent d’elles.

Harry et Ron étaient écroulés de rire, mais Hermione avait l’air un peu choquée.

-          Ce serait dommage d’aller à Azkaban alors que vous avez permis l’arrestation de Pétunia, dit Hermione. Vous devriez y aller !

-          Je passerai peut-être dans la soirée pour demander si la salade était bonne, annonça Abelforth avec un grand sourire.

-          Mais qu’est-ce qu’on va dire ?

-          Vous direz tout simplement que vous ne me connaissez pas, et que je suis arrivé là comme ça, et que, comme vous avez vu que je me débrouillais pas mal, vous m’avez laissé m’occuper de Pétunia. Vous saurez vous montrer convaincants.

-          Et s’ils utilisent le Veritaserum ? demanda Hermione inquiète.

-          Et bien vous aurez pris l’antidote le matin avant d’y aller…

-          Et l’Imperium ?

-          Vous saurez y résister… mais vous savez bien que le Ministère n’utilisera pas l’Imperium, alors que vous avez sauvé l’école !

-          Oui, répondit Harry, ça ira. Que doit-on faire, alors ? Bien, vous n’allez pas déposer certains de vos souvenirs dans la Pensine, je pense que vous n’aurez pas de difficultés à être convaincants. Je vous donnerai de l’antidote au Veritaserum de longue durée, j’en ai toujours quelques flacons dans ma réserve. Et puis, le matin, vous demanderez à Fumseck de vous chanter pendant une bonne demi-heure un chant purificateur…

Fumseck émit un petit chant approbateur.

-          Vous prendrez bien soin de vous détendre un maximum. Et bien sûr, si l’on vous pose des questions sensibles, il faudra ne surtout pas penser à la réponse que vous ne devez pas dire, Harry, tu sais comment faire. Hermione et Ron, lorsque Fumseck vous aura aidé à vider votre esprit, vous verrez que ce sera naturel. Le but est de dire ce que vous devez dire, en ne pensant pas du tout au fait que vous mentez, vous devez faire comme si la véritable réponse n’était pas dans votre tête, c’est l’occlumancie. Lorsque vous donnerez votre réponse, vous devez y croire, et ne pas l’avancer sans conviction, ça se passera très bien.

Ron et Hermione acquiescèrent.

-          Bien, je suppose que vous devriez aller manger, maintenant, dit Abelforth, je me dépêche d’aller prendre l’antidote au Veritaserum.

Harry regarda sa montre, il était huit heures moins le quart, ils arriveraient à l’heure au repas sans problèmes.

Après deux minutes environ, Abelforth revint, avec six petits flacons d’antidote.

-          Bien, il faudra aussi en donner à Ginny, Neville, et Luna, eux ne sont concernés que par mon existence, mais il faudra aussi leur faire subir le chant de Fumseck demain matin, et leur expliquer tout ce que j’ai dit pour qu’ils vident bien leur esprit. C’est d’accord ?

-          Oui, répondit Hermione, on s’en occupe.

-          Très bien, je vous fais confiance, tout va très bien se passer. Bon courage, vous pouvez me voir demain soir lorsque vous aurez terminé, c’est d’accord ? Ah… pour les flacons, vous en avez largement assez, une dizaine de gouttes vous garantiront une efficacité totale. Et si jamais ça dure plus de dix heures, reprenez-en une dizaine de gouttes. Ca ne pourra pas vous faire du mal. Voilà, j’ai tout dit, à demain.

-          Merci, à demain.

Ils rentrèrent au château et passèrent d’abord à la salle commune pour déposer les flacons et prendre leurs affaires pour les cours de la nuit.

Ils rejoignirent ainsi leurs camarades de Gryffondor qui ne posèrent heureusement pas de questions. Ensuite, ils descendirent dans la Grande Salle pour le repas qui n’allait pas tarder à commencer.

Elle n’avait pas beaucoup changé, et les décorations qui avaient été mises en place pour le banquet de la rentrée y étaient toujours, seules les tables avaient retrouvé leur aspect habituel. Il y en a avait quatre grandes, une pour chaque maison. Elles étaient cependant plus longue que d’habitude et on voyait que la Grande Salle avait été agrandie pour ne pas que les élèves soient trop serrés.

Quant aux professeurs, une dizaine semblaient absents par rapport au jour de la rentrée, et ils pouvaient s’étaler un peu plus.

L’ambiance était à nouveau plus conviviale que grandiose, ce qui rassurait Harry. Il avait trouvé très belle la grande salle lors du banquet, mais il ne s’imaginait pas y prendre le repas tous les soirs.

Quant à l’amphithéâtre qui était au-dessus du mur du fond, il était à nouveau masqué par les blasons des Quatre Maisons qui le recouvraient totalement.

Les discussions avaient commencé à une vitesse folle, et à toutes les tables, on ne pouvait déjà plus faire de différence entre les anciens élèves, ceux originaires de Poudlard, et ceux qui venaient de l’école d’Irlande.

Les nouveaux avaient déjà eu plus ou moins le temps de visiter un minimum le château, et d’en découvrir quelques secrets.

Le repas se déroula dans d’excellentes conditions, Mrs Bett riait aux éclats à la table des professeurs, alors que le professeur Dillantis était en train de raconter une histoire qui semblait drôle.

Rusard était le seul mécontent, il n’était plus pris au sérieux à chaque fois qu’il voulait punir un élève, et des rumeurs se répandaient selon lesquelles le professeur Chourave lui avait donné pour directives de s’occuper uniquement des entrées du château, et de ne pas punir inutilement les élèves.

Le repas s’était continué dans la bonne humeur jusqu’à ce que les deux esprits frappeurs du château, Peeves et Pooves, viennent semer la terreur. Ils avaient chacun une tête de Détraqueur dans les mains, qu’ils avaient dû récupérer lors de l’attaque de l’école.

Ils les jetèrent en plein au milieu des tables et du sang violet en sortit, éclaboussant les élèves qui hurlaient.

Si Dumbledore avait été là, il lui aurait suffi de se lever pour que tout le monde se taise et garde son calme. Mais personne dans la salle n’aurait pu réussir cela ce soir.

Mrs Bett avait évidemment sauté sur l’occasion pour monter sur son Eclair de Feu, et elle fonça dans Peeves qui ne la vit pas venir. L’esprit frappeur fut envoyé dans les plantes qui décoraient les piliers. Le balai avait fini sa course sur la table des Serdaigle, et Mrs Bett était retombée dans un plat de purée.

Plus aucun ancien élève ne se faisait du souci pour elle, ils savaient qu’elle se relèverait immédiatement. Par contre, les nouveaux restèrent terrifiés, jusqu’à ce qu’ils la voient se relever.

Elle avait la tête pleine de purée, et riait aux éclats. Mais comme elle n’y voyait plus rien, elle tomba encore une fois, en renversant de sa chaise un élève de première année.

Pendant ce temps, Pooves avait sorti un énorme pétard et des allumettes. Maugrey se leva mais il était trop tard, le pétard allumé tomba au milieu de la table des Serpentard.

Il rebondit une fois, et s’arrêta dans le grand plat qui contenait les cuisses de poulet.

Pendant ce temps, Pooves avait reçu le sortilège de Maugrey, et avait poussé un hurlement suraigu avant de tomber par terre dans l’entrée de la grande salle.

Une grosse explosion étouffée se fit entendre et une cinquantaine de morceaux de poulet furent éjectés dans toutes les directions.

Harry, qui était occupé à voir ce qu’avait fait Maugrey à Pooves, en reçut un en pleine tête, et ses lunettes volèrent.

La table des Serpentard était complètement défoncée en son centre, et les chaises s’étaient toutes renversées, alors que les élèves s’étaient heureusement écartés rapidement, en prévision de l’explosion.

-          C’est comme ça à tous les repas ? demanda Scot amusé.

-          Ouiiii, gloussa Lavande, trouvant un sujet de conversation pour parler à Scot, qui venait de se passer la main dans les cheveux.

Parvati, se réveilla soudain de ses rêveries, ne voulant pas laisser le monopole de la discussion à la Lavande.

Harry, pendant ce temps, était en train de se nettoyer de la sauce du poulet, aidé par Hermione.

Après quelques minutes de nettoyage général, le repas put se terminer.

-          Pourquoi laisse-t-on ces esprits frappeurs dans le château ? demanda Alix.

-          Ils font partie de l’histoire, répondit Hermione. Mais c’est vrai qu’ils exagèrent, je pense qu’il faudrait être plus sévère avec eux.

-          Personnellement, je les trouve très sympathiques, dit Scot.

-          Oh oui, oui, oui, moi aussiii ! dit Parvati.

-          Ils sont tellement rigolos… qui veut leur faire du mal ? demanda Lavande.

Hermione grimaça, montrant clairement qu’elle considérait Parvati et Lavande comme deux idiotes de première.

La conversation continua, dans la bonne humeur, et fut interrompue par la sonnerie qui annonçait la session de nuit des cours.

-          Ah, très bien, je suis pressée d’assister à ces cours, ils s’annoncent passionnants, dit Hermione.

Scot la regarda bizarrement, montrant clairement qu’il la prenait pour une folle, et Lavande, surprenant son regard, se mit à rire bêtement pour montrer qu’elle pensait pareil que lui.

Apparemment, tous les élèves de septième année avaient cours en même temps dans les amphithéâtres. Ils se dirigeaient tous vers les cachots qui étaient encombrés.

Le premier étage des cachots ne ressemblait plus du tout aux cachots qu’ils connaissaient. L’endroit paraissait beaucoup plus propre, et était maintenant éclairé par des bougies très lumineuses.

            Sur chaque cachot, il y avait un numéro doré inscrit, et ils avancèrent pour trouver les amphithéâtres.

            Ils allèrent jusqu’au bout du couloir où il y avait trois petites portes côte à côte. Sur celle du centre, il y avait marqué « Amphithéâtre Albus Dumbledore », sur celle de gauche, « Amphithéâtre Filius Flitwick », et sur celle de droite, « Amphithéâtre Minerva McGonagall ».

            Il était très difficile pour la soixantaine d’élèves présents de tenir à tous dans le bout du couloir, et certains s’étaient mis dans les escaliers sombres qui descendaient aux étages inférieurs des cachots.

-          S’il vous plaît, l’accès aux étages inférieurs des cachots est interdit… Je suis Préfète-en-Chef !

Harry ne put s’empêcher de penser à Percy. Mais il préféra sourire. Quant à Ron, il était tout rouge, et d’ailleurs, il avait complètement oublié de mettre son insigne de Préfet. En fait, il ne l’avait pas mis une seule fois depuis le début de l’année, à part le premier jour.

Mais personne n’avait écouté Hermione, puisque les professeurs venaient d’arriver. Il y avait le professeur Fresnel, le professeur Tanghudaï, et le professeur Fitzaethelbert, ils étaient en pleine discussion comme s’ils se connaissaient, et Harry trouvait ce trio impressionnant. Ce devaient être d’excellents professeurs.

Le professeur Fresnel avait une mallette, et marchait bizarrement en faisant de très grands pas. Harry remarqua que ses lunettes rondes grossissaient extraordinairement ses yeux. Il avait une voix très grave.

Le professeur Tanghudaï avait l’air très intelligent, et aussi très sympathique, ses yeux pétillaient de joie à l’idée de voir tous ces élèves.

Enfin, le professeur Fitzaethelbert avait l’air aussi très intelligente, et elle était beaucoup plus grande que ce qu’elle avait laissé paraître le jour de la rentrée.

Le professeur Tanghudaï ouvrit l’amphithéâtre Minerva McGonagall et les Gryffondor y entrèrent, alors que les Serpentard allaient qui étaient en tout petit groupe étaient allés dans l’amphithéâtre Flitwick, et les Poufsouffle et les Serdaigle dans l’amphithéâtre Dumbledore.

Les amphithéâtres étaient très grands, comportant une centaine de places chacun. En fait, ils étaient tous les trois inscrits dans un cercle, et étaient très étroits en haut, ne comportant que la porte, mais très larges en bas, où il y avait le tableau, et le bureau des professeurs, ainsi que quelques armoires, et beaucoup de place vide aussi.

Sur les deux côtés, il y avait de larges escaliers, et au centre, plusieurs balcons successifs où il y avait les bureaux et les chaises, qui étaient en bois clair laqué.

Le professeur Tanghudaï s’était installé face aux élèves et leur avait fait signe de se placer tous au premier rang puisqu’il y avait largement la place.

-          Bonjour ! et bien ça fait plaisir de pouvoir enseigner à nouveau ! dit-il sur un ton ravi. Cela faisait quarante ans que je n’avais plus mis les pieds dans une école. J’ai enseigné pendant un an à Durmstrand, mais je vous avoue que je n’appréciais pas beaucoup leurs méthodes de travail. J’en ai profité pour faire de la recherche, j’ai travaillé à l’invention de nouveaux sortilèges, et à l’étude des rayonnements magiques. Mais maintenant, je reviens enseigner, et je vous initierai aux théories de Magie, assez sommairement cette année, et plus en détail pour ceux qui poursuivront les études l’année prochaine, on pourra même faire un peu de recherche magique aux laboratoires qui sont en cours d’aménagement.

Il s’interrompit. Harry trouvait que sa robe de sorcier bleu nuit était très élégante, et bien assortie à ses lunettes dorées et à sa barbe blanche.

Ses yeux bleus observaient alternativement chacun d’eux, et Harry était heureux de voir qu’il ne lui accordait pas plus d’importance qu’aux autres élèves.

-          Bien, au début de l’année, vous étudierez un peu plus la théorie, pour combler vos lacunes, vous aurez donc beaucoup de cours théoriques dans les amphithéâtres, ensuite, on passera à des choses plus pratiques. Vous étudierez les Théories de Magie de manière générale, mais aussi en particulier dans chaque discipline. On commence aujourd’hui par un cours de Théories de Métamorphoses, vous aurez tout à l’heure un cours de Théories de Sortilèges avec ma collègue Mrs Fitzaethelbert. Concernant le fonctionnement des cours, à chaque fois, l’essentiel vous sera donné sous forme de Magicopié. Normalement, vous avez dû avoir ceux du cours d’aujourd’hui, et je vous avais demandé de les lire. En classe, nous nous contenterons de compléter et d’illustrer par des exemples, je vous conseille d’avoir toujours du parchemin avec vous pour écrire en vrac ce que nous disons, sachant que ça peut compléter votre culture magique. Mais l’essentiel de ce qui est exigible aux ASPIC est contenu dans les Magicopiés qui vous sont distribués. Nous nous sommes tous mis d’accord pour vous en donner dans toutes les matières. Ca sera plus efficace. Avez-vous des questions ?

Hermione leva la main.

-          Oui ? Quel est votre nom ?

-          Granger, Hermione Granger, je voulais savoir s’il y aura des ASPIC différents en fonction des options que nous prenons.

-          Tout n’est pas encore très clair, Miss Granger, il est certain qu’il y aura des épreuves communes d’ASPIC, et puis probablement des épreuves spécifiques aux options. Pour l’instant, tout est clair pour le programme du premier trimestre, le Ministère est en cours de réflexion pour la suite. Tout ce que je peux vous dire, c’est que vos résultats seront importants pour déterminer vos choix d’options pour la fin de l’année. Bien, avez-vous vos Magicopiés avec vous ?

Les élèves les avaient déjà tous sortis en général, ainsi qu’une plume et du parchemin pour écrire.

Le cours commença, et le professeur Tanghudaï lisait son cours, en s’arrêtant par moments pour commenter ou pour donner d’autres exemples. Il posait des questions de temps à autres, et l’atmosphère conviviale de ce cours faisait que personne n’hésitait à poser des questions. Hermione et Egogonde s’en étaient données à cœur joie en complétant le cours par des exemples très complets, et elles récitaient toutes les deux tout ce qu’elles avaient lu dans les livres. Tout ce qu’on pouvait dire, c’est qu’aucune d’elle ne pouvait prétendre en savoir plus que l’autre.

            Elles n’hésitaient pas à sortir des dates que le professeur Tanghudaï ne connaissait même pas, pour ce cours d’histoire des métamorphoses.

            A la deuxième partie du cours, le professeur Tanghudaï avait indiqué que cela serait complété au cours d’un cours ultérieur, et Egogonde avait insisté pour continuer de parler.

-          Je ne comprends pas pourquoi la Magie des Animagus ne fait pas partie des autométamorphoses, dit Egogonde. En 1917, Silverman a bien montré qu’il y avait une grande part de Magie de Dissimulation là-dedans et…

-          Mrs Dazzle, ceci fera l’objet d’un cours ultérieur, cela ne sert à rien d’insister, si vous le voulez bien, passons à la troisième partie, j’aimerais que vous laissiez parler le reste de la classe. Bien, troisième partie de ce cours, les applications des métamorphoses. Je sais que mes collègues vous avaient donné un sujet très intéressant sur l’intérêt des métamorphoses lors de vos dernières épreuves, notre cours va un peu rejoindre cet aspect par moments. Qui peut me donner quelques applications des métamorphoses, que vous connaissez ?

Lavande leva la main.

-          Ah, jeune fille, je ne vous ai pas encore entendue, votre nom ?

-          Euh Lavande Brown, les métamorphoses esthétiques. Je veux dire, dans Sorcière Hebdo, ils disent qu’un guérisseur a trouvé un moyen de faire grossir les seins.

Parvati était en train de pouffer de rire à côté d’elle.

Le professeur Tanghudaï sourit à la surprise générale, alors qu’on aurait pu s’attendre à ce qu’il ne soit pas très content de cette remarque.

-          Quelle belle application, en effet ! Par contre, il aurait été bien que Sorcière Hebdo détaille un peu plus. Enfin, l’important était l’idée, les métamorphoses sont beaucoup utilisées en médecine. Le professeur Jdezi-Horchbur pourrait vous en dire beaucoup plus, puisqu’il enseignera les métamorphoses médicales plus tard au cours de l’année. Par contre, en ce qui le concerne, c’est d’un niveau un peu différent des seins, même si je vous avoue que c’est moins intéressant, héhé. Plus sérieusement, les métamorphoses médicales sont peut-être un peu difficiles, car elles demandent une bonne connaissance de l’anatomie humaine. Elles peuvent aussi être très simples lorsqu’il s’agit de faire grandir les dents par exemple, ou les oreilles. Mais si vous le voulez bien, on va passer à d’autres applications.

-          Monsieur Londubat ?

-          En combat, on peut métamorphoser certains objets pour en faire des boucliers.

-          Excellent, voilà tout l’intérêt des métamorphoses ! On vous a toujours dit qu’il était impossible d’arrêter un Sortilège Impardonnable, et bien c’est vrai avec des sortilèges, mais c’est faux avec les métamorphoses, si vous métamorphosez l’air qui est devant vous en bouclier, vous pouvez stopper un Sortilège Impardonnable. Qui peut m’en dire plus.

Harry leva la main.

-          Ah, Mr Potter, vous devez être un expert en la matière ?

-          Euh oui, en général, on utilise des boucliers constitués de métaux, car ils résistent mieux à… l’imaginarisation par le sortilège (Ron se retourna et regarda Harry avec de grands yeux ronds). Ils permettent de n’utiliser qu’une fine couche de matière, contrairement à d’autres matières… tout cela se calcule. Euh… généralement, on utilise l’argent, l’or, le strontium, le carbone, et puis on pourrait aussi utiliser l’oxygène ou l’hélium mais ce sont des gaz. Le Bouclier d’Argent est plutôt simple, et comme il est efficace contre les Sortilèges Impardonnables, c’est bien de l’apprendre. Sinon, le plus difficile et le plus efficace est la Pyramide de Diamant. Le Strontobilles est assez spécial et… le Bouclier de Plomb permet en plus de renvoyer des sortilèges Impardonnables. Il reste le Bouclier de Cuivre et le Bouclier d’Or. Le Bouclier de Cuivre ressemble au Bouclier d’Argent, sauf qu’il fait partie de la Magie Blanche. Le Bouclier d’Or ne servirait pas à grand-chose puisqu’il n’est efficace que sur les sortilèges de Magie Blanche.

Ron était resté bouche bée.

-          Tout ceci est très intéressant, c’est là que se situe tout l’intérêt des métamorphoses. Tout ce que vous venez de dire est parfaitement juste… vous aurez l’occasion d’étudier tout cela plus tard en détail. Comme vous l’avez dit, le Bouclier d’Argent nous suffit largement, mais le premier que l’on apprendra sera le Bouclier de Cuivre, qui est peut-être un peu plus simple. Hum, quand même, pour toutes vos remarques, je peux bien donner vingt points à Gryffondor. Alors, d’autres applications ?

La fin du cours – il ne restait plus que cinq minutes – fut occupée à recenser des applications des métamorphoses.

Lorsque la fin du cours sonna, le professeur Tanghudaï annonça qu’il ne donnerait pas de devoirs pour la première fois, ce qui signifie que sa côte de popularité augmenta brutalement auprès des élèves.

Quelques minutes après, le professeur Fresnel arriva avec sa mallette, ainsi que les élèves de Serdaigle qui s’installèrent au deuxième rang et au troisième.

-          Bonjour, on va commencer nos deux heures de cours par de l’histoire de la Magie, dit-il de sa voix grave.

Il s’interrompit pour regarder les élèves à travers ses lunettes qui lui grossissaient toujours extraordinairement les yeux. Comme vous avez dû le comprendre en lisant le cours, notre étude de l’histoire de la Magie s’inscrira dans une démarche temporelle, le premier cours était une introduction, pour situer et organiser thématiquement les évènements qui se sont déroulés avant la période couverte par le programme.

Quand il parlait, il parcourait en même temps l’espace libre devant la première rangée d’élèves, tournant la tête brusquement de temps à autres pour regarder un élève et le fixer.

-          Le programme s’étend donc de l’apparition des premières sociétés magiques, au mois de mai de 1998, date à laquelle vous passerez vos épreuves d’ASPIC. Nous n’allons pas bien sûr tout traiter, analyser, et comprendre de cette période, mais au contraire, nous allons nous pencher sur l’organisation des sociétés magiques, leur mise en place, leur naissance, leur genèse, et puis également leur fonctionnement, leur façon de se gérer, leur rayonnement mondial, leur hégémonie, parfois, leur domination, ou contraire leurs faiblesses, leurs difficultés à percer sur le marché mondial. On étudiera bien sûr leurs difficultés internes, les enjeux du pouvoir… beaucoup de choses intéressantes en perspective, donc. Jeunes gens, ne vous a-t-on pas appris à prendre de notes, durant vos années antérieures ? dit-il en se retournant brusquement vers les élèves.

Seules Hermione et Egogonde étaient en train d’écrire.

-          Je pense que Mr Binns a dû vous faire des cours très structurés auparavant et je suis étonné par votre absence de motivation. Prenez donc du parchemin et prenez l’essentiel de ce que je dis, je crois que la compréhension de notre démarche, de notre approche, de notre vision de cette période historique est essentielle et nécessaire.

Certains trouvaient le professeur Fresnel passionnant dans sa façon de parler, d’autres trouvaient qu’il ne cessait de se répéter et avait du mal à prendre des notes.

Le professeur Fresnel parla longuement, reprenant tous les aspects importants de son cours Magicopié. Ne laissant que peu parler les élèves.

A la fin de la première heure, il n’avait quasiment pas avancé dans le cours car il s’était éternisé.

-          Bien, jeunes gens, je crois que l’essentiel est dans le cours Magicopié, vous allez le relire attentivement pour le prochain cours, je tâcherai de dire quelques mots de la fin du cours pour voir si vous avez correctement compris, assimilé les notions principales. Surtout, apprenez bien le plan du cours, vous devez toujours comprendre notre démarche d’analyse de l’histoire… Nous allons passer à l’étude des relations internationales, mais je vais vous laisser une récréation afin de réfléchir à quelle sauce je vais vous manger pendant le cours suivant.

Pendant la récréation, les élèves avaient déjà eu le temps de s’accorder sur le fait que le surnom de « dictionnaire des synonymes » allait très bien au professeur Fresnel.

En effet, il ne cessait d’énoncer à la suite plusieurs mots pour un seul sens à la fin.

Quand à Harry, il le trouvait sympathique et trouvait que c’était un homme brillant, et que son cours était intéressant, contrairement à celui du professeur Binns, qui était à mourir d’ennui. En fait, il aimait bien sa façon de commenter l’histoire, et de ne pas la connaître bêtement.

Les élèves étaient tous en train de discuter par petits groupes lorsque le professeur Fresnel les interrompit.

-          Bien, jeunes gens, il est temps de reprendre notre travail. Nous prendre une heure pour introduire le programme d’étude des relations internationales. Comme je vous l’ai dit, nous allons commencer par débattre des relations internationales actuelles ainsi que de l’action du Ministère de la Magie dans ce domaine, nous en ferons un cours plus détaillé plus tard, mais le programme n’étant pas chargé, nous allons privilégier le débat. Bien, que pouvez-vous me dire des évènements récents qui concernent la politique mondiale. Citez-moi des évènements internationaux, qui nécessitent une coopération entre les différentes communautés magiques, je sais…

-          La coupe du monde de Quidditch ! s’exclamèrent la moitié des élèves en même temps.

-          Bien, j’allais dire que je pensais que vous auriez un exemple à me citer et je ne me suis pas trompé. Bien sûr, la coupe du monde de Quidditch nécessite une coopération exemplaire entre les différentes communautés magiques. Comprenez-vous le lien entre le programme d’Histoire de la Magie et le programme d’Etude des relations internationales ?

Hermione leva la main, ainsi qu’Egogonde.

-          Mademoiselle, dit-il en montrant Hermione.

Egogonde donna un violent coup de poing sur la table, qui ne fit heureusement pas de bruit, et elle fixa Hermione avec un regard noir.

-          Oui, Hermione Granger, je voulais dire que le programme d’Histoire de la Magie nous fait étudier l’évolution des relations intra et extra communautaires au cours de leur histoire, alors que le programme d’Etude des relations internationales propose que nous les étudiions à notre époque, c’est-à-dire que l’on sache tirer les conséquences de leur évolution passée, pour améliorer la situation actuelle.

-          Oui, vous avez compris notre démarche, c’est l’essentiel ! Lorsque vous aurez tous compris cela, vous aurez compris tout l’intérêt, toute la nécessité d’étudier les deux disciplines en parallèle. C’est les objectifs principaux que demandent les programmes. Aux épreuves d’ASPIC, vous devrez savoir disserter sur ce genre de problèmes, il n’y aura pas deux épreuves différentes, mais une épreuve commune aux deux disciplines. Vous devrez savoir vous inscrire dans une démarche double, à deux échelles d’observation et d’analyse…

Le professeur Fresnel s’emporta pendant une dizaine de minutes sur l’importance du lien entre les deux disciplines.

Enfin, il laissa à nouveau la parole aux élèves.

-          Alors, plus généralement, vous savez que notre société traverse une grave crise de guerre civile interne avec la montée au pouvoir de Voldemort il y a une quarantaine d’années. Pensez-vous qu’un règlement international de ce conflit puisse être une solution.

Egogonde leva la main et fit un discours qui dans lequel elle analysait l’évolution du conflit avec Voldemort, tout en disant en quoi l’action du Ministère avait pu être efficace ou inefficace et en expliquant pourquoi une aide internationale aurait pu être inutile dans certains cas, et utile dans d’autres.

Pendant ce temps, Hermione avait gardé la main levée, et Egogonde lui lançait au fur et à mesure de son discours des regards ravis pour tenter de l’énerver parce que c’était elle qui avait la parole.

Immédiatement, le professeur Fresnel l’interrogea, et Hermione montra d’une manière redoutable en quoi tout ce qu’avait dit Egogonde était idiot.

-          J’ai bien aimé vos deux visions, annonça le professeur Fresnel à la fin, je ne vais pas dire que l’une d’entre vous a raison…

Egogonde avait levé la main et semblait énervée que le professeur Fresnel ne lui donne pas la parole.

-          A propos d’un autre évènement récent, je suppose que vous avez entendu parler de la Bibliothèque Dirk Dawlish ? C’est un point intéressant de notre débat, l’étude des relations internationales ne prend pas en compte que le côté politique, mais aussi le côté culturel.

Hermione et Egogonde parlèrent toutes les deux et Egogonde se fit un plaisir de démonter tout ce que venait de dire Hermione, pour se venger de ce qu’elle lui avait fait avant.

C’est alors que Harry leva la main.

-          Oui, Mr ?

-          Monsieur Potter, je trouve que Hermione et Egogonde ont toutes les deux apporté des éléments intéressants. Par contre, même si elles se critiquent mutuellement, je pense que leur point de vue se rejoint. L’ouverture de cette bibliothèque permet de lier les cultures des différentes communautés magiques, ce qu’elles ont toutes les deux affirmé. L’essentiel est que chacun découvre la culture de l’autre, sans que personne ne s’en sente forcé, cela doit venir d’une curiosité naturelle. Mais pour cela, il est nécessaire que les différents peuples puissent découvrir d’autres cultures, le plus variées possibles, et s’intéresser à celles qui les intéressent le plus. Par exemple, si je préfère la culture péruvienne, que je puisse m’y intéresser, mais il faut d’abord que j’ai une idée de ce qu’est la culture russe, ou népalaise…

-          Tout à fait, c’est l’un des principaux objectifs de la bibliothèque, remarqua le professeur Fresnel, vous trouvez des livres dans absolument toutes les langues. Et comme vous l’avez dit, il est dommage que Miss Granger et Miss Dazzle se critiquent mutuellement alors qu’elles ont défendu les mêmes thèses formulées différemment.

Hermione était rouge comme une pivoine et Egogonde regardait Harry comme si elle avait une cruelle envie de lui planter sa plume dans la tête.

Le professeur Fresnel posa encore quelques questions sur une éventuelle réforme sur les droits des elfes… chose qu’il ne fallait surtout pas faire en présence d’Hermione. Cette fois-ci, elle avait pris un avantage énorme sur Egogonde qui n’y connaissait strictement rien en la matière.

-          J’ai déjà rédigé un traité que je présenterai au Ministère de la Magie concernant la situation des elfes, conclut Hermione.

-          Très intéressant, j’aimerais bien le voir, si vous le voulez bien, dit le professeur Fresnel.

-          Bien sûr, j’en serais ravie, dit Hermione, ne pouvant s’empêcher de lancer un regard en biais à Egogonde.

Enfin, la sonnerie retentit, et tous avaient rangé leurs affaires afin de se rendre dans l’amphithéâtre opposé pour le cours de Théories de Sortilèges.

-          Une minute, jeunes gens, la prochaine fois, j’aimerais bien un peu plus de participation, il vous sera essentiel de savoir débattre et développer avec clarté vos idées à l’oral. Il n’est pas exclu que le Ministère de la Magie mette en place des épreuves orales aux épreuves d’ASPIC. Je ne vous donne pas de consignes particulières pour la prochaine fois, j’aimerais seulement que vous entrepreniez de livre des analyses historiques récentes ou anciennes pour diversifier vos points de vue, vous en trouverez à volonté à la bibliothèque Dirk Dawlish, et un minimum, je dis bien un minimum, à la bibliothèque de l’école.

Ils sortirent de l’amphithéâtre et rejoignirent celui de gauche, où attendait le professeur Fitzaethelbert, ils se retrouvaient à nouveau tous seuls, et les Serdaigles étaient partis avec le professeur Tanghudaï.

-          Bonjour, bonjour à tous, j’espère que vous êtes en forme pour ce cours, je conçois qu’il est un peu tard, mais devez être capable de travailler en toutes circonstances, dans votre vie professionnelle, il vous arrivera de devoir travailler la nuit… Bref, nous commençons l’étude des charmes par un premier cours de Théories de Sortilèges. Je suppose que vous avez lu avec attention le cours qui vous a été distribué ?

Les élèves approuvèrent de la tête.

-          Très bien, comme mes collègues ont dû vous le dire, un bout de parchemin vous suffira pour compléter un peu, l’essentiel est que vous écoutiez bien en cours. Aujourd’hui, nous allons reprendre rapidement tout ce que vous avez vu depuis votre arrivée à Poudlard pour essayer d’établir quels sont les sortilèges, les enchantements, pourquoi pas les sortilèges élémentaires si vous en avez vu, pour les enchantements, quelle peut être leur décomposition en sortilèges simples…

Tous se remémorèrent quelques uns des sortilèges qu’ils avaient vus depuis le début. Hermione et Egogonde ne monopolisaient plus le débat puisque tout le monde avait d’assez bons souvenirs des sortilèges vus. A chaque fois, le professeur Fitzaethelbert manifestait de grands signes d’étonnement lorsqu’un élève répondait à une question. Elle faisait de grands « Oh ! » en regardant l’élève qui parlait comme s’il était en train de faire un discours de la plus haute importance.

Harry, lui n’avait pas beaucoup participé, il réfléchissait à cette stupide rivalité entre Hermione et Egogonde, il pensait qu’il y avait déjà assez de soucis comme ça pour que viennent s’ajouter des histoires de rivalité entre meilleurs élèves. De toute évidence, il faudrait que Ron et lui parlent à Hermione rapidement.

A la fin du cours, il n’avait pas appris grand-chose, ils n’avaient abordé que des charmes simples, et la majorité des sortilèges qu’ils avaient vus étaient en fait très simples à décomposer. Le professeur Fitzaethelbert n’avait pas du tout parlé des sortilèges qui entraient très souvent dans la composition des enchantements et Harry avait quasiment dormi.

A la fin de l’heure, le professeur Fitzaethelbert semblait ravie.

-          Et bien, je vous assure que je suis très contente de vous, vous avez été le meilleur groupe depuis le début. J’ai donné soixante points au total au groupe des Serdaigle au début, et je pense que je vais vous en donner cent pour être juste, même si ça fait peut-être beaucoup. Nous allons bien travailler cette année. Bien, je ne vous donne pas de devoir pour l’instant, à bientôt !

Les élèves se levèrent tous en même temps et regagnèrent leurs dortoirs sans trop parler. Il était une heure, et même si la plupart d’entre eux n’auraient pas à se lever le matin, ils préféraient aller se coucher rapidement.

Cependant, Harry, Ron, Hermione, et Neville avaient rendez-vous au Ministère pour les procès, et ils se couchèrent immédiatement pour profiter d’une courte nuit de sommeil, mais de sommeil intense.

 

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