HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 68 : UNE DISCUSSION AVEC LE MINISTRE

 

          De retour à Poudlard, la salle commune était en effervescence puisque Mrs Bett venait de prévenir les septième année que les quarts de finale de leur tournoi de duels allaient avoir lieu dans une demi-heure.

          La salle du club de duels était bien remplie, Mrs Bett avait mis des affiches partout, annonçant des quarts de finale grandioses. Comme personne n’avait cours ce samedi après-midi, un très grand nombre d’élèves y étaient venus pour se divertir.

          Harry affrontait Paul Andujar, un Serpentard qui avait été très impressionnant depuis le début du tournoi. Mais surtout, il semblait fort, courageux, et était quelqu’un de très froid ce qui devait laisser penser qu’il ne ferait pas dans le superflu lors de ce duel.

-          Et le duel le plus attendu, notre numéro un et tenant du titre, Harry Potter, qui affronte le terrible Paul Andujar, numéro huit, et qui a été surprenant lors des tours précédents… Ils rentrent dans l’arène ! Applaudissez-les ! C’est parti ! Ahaha !

-          Lashbalask ! dit Harry sèchement.

          Un immense cerf de feu sortit de sa baguette et absorba l’éclair jaune que lui envoyait son adversaire.

          Le cerf fonça vers lui et il eut le réflexe de se pousser sur le côté pour l’éviter.

          Il envoya ensuite un gros jet d’eau sur le cerf qui disparut en fumée.

          Harry n’avait pas attendu, son esprit était divisé en deux parties, et pour la première fois, il tenta de lancer deux sortilèges en même temps.

-          Serpenflamentis !

-          Serpentaquis !

          Cela fonctionna parfaitement et deux serpents, un d’eau, et un de feu, sortirent en même temps de sa baguette, encerclant Paul sans se mélanger.

          Harry s’entraîna à les contrôler, et arrosa son adversaire avec le serpent d’eau, l’empêchant de pouvoir pointer sa baguette sur lui, il aurait été de toute façon prêt à contrer un éventuel sortilège avec le serpent de feu.

          Après quelques secondes pendant lesquelles Paul Andujar avait disparu sous l’eau, sa baguette magique fut projetée en l’air et Harry la récupéra.

-          Potter vainqueur ! s’exclama Mrs Bett, couverte par les applaudissements des autres élèves.

          Le deuxième duel opposait Neville à Alix.

          Ce fut le duel le plus disputé de l’histoire des duels de Poudlard. Harry se rendit compte à quel point Alix était douée.

          Tous les deux avaient commencé par s’échanger les politesses, s’envoyant et se renvoyant quelques sortilèges basiques pour se mettre en jambe.

          Neville avait été le premier à attaquer véritablement, avec son sortilège d’Embrasement si efficace. Cependant, Alix s’en était fort bien débarrassée et avait riposté avec un éclair bleu que Harry ne connaissait pas.

          Maintenant qu’ils connaissaient le Bouclier de Cuivre, ils étaient capables d’arrêter de nombreux sortilèges.

          Neville et Alix ne cessaient de s’envoyer tous les sortilèges qu’ils connaissaient, stoppant également ceux de leur adversaire avec ce bouclier si efficace.

          Tout le monde pensait que le duel serait remporté par celui qui ne commettrait pas d’erreur.

          Mais Neville changea de stratégie, il produit un Patronus qui surprit Alix, ne voyant pas l’intérêt d’un tel sortilège.

          Elle fut très gênée par ce sortilège et Neville en profita pour lui envoyer un éclair de Stupéfixion qu’elle ne put éviter cette fois-ci qu’en se jetant par terre.

          Elle utilisa ensuite un maléfice Electrisant qui eut pour seul effet de fracasser le sol de l’arène entre eux, mais qui lui permit de se relever et de se sortir de sa position de faiblesse.

          Le combat repartir alors pour quelques minutes dans une lutte acharnée, durant laquelle tous les deux s’échangeaient à une vitesse folle des sortilèges variés, celui qui faisait une erreur avait perdu.

          A chaque fois que l’un d’eux stoppait un sortilège, le public faisait un « oh » qui faisait que l’ambiance était de plus en plus tendue.

-          Serpenflamentis ! s’exclama soudain Neville, qui tentait pour la première fois de sa vie ce sortilège.

          Le sortilège fonctionna très bien, même s’il était très loin du niveau de celui d’Harry.

          Alix dut envoyer un gros jet d’eau dans le serpent qui fonçait vers elle.

          Il y eut un gros tourbillon qui projeta de l’eau partout dans le public et tous les deux furent touchés et tombèrent. Le plancher craqua lorsque Neville tomba et il disparut dans un trou, comme cela était déjà arrivé lors de la dernière finale du tournoi.

          Alix se pencha pour essayer de voir où il était et dut soudain esquiver un éclair qui sortit du trou. Elle tomba elle aussi dedans.

          A partir de ce moment, il était difficile de voir ce qui se passait dessous et l’agitation était immense dans les tribunes.

          Des flashs de lumière sortaient du gros trou au centre de l’arène, montrant que tous les deux continuaient leur combat sous l’arène.

          A un moment, deux sortilèges se heurtèrent et l’arène se souleva un peu à cause du souffle, avant de redescendre dans un gros craquement.

          Puis il y eut un moment sans que rien ne se passe, et Neville sortit par le trou dans l’arène, tenant deux baguettes dans sa main.

-          Mr Londubat vainqueur ! s’exclama Mrs Bett en descendant de sa tour, sans sauter cette fois.

          Le public applaudit pendant une bonne minute Neville qui avait été extraordinaire lors de ce duel qui avait duré un bon quart d’heure. Il était trempé et sa robe de sorcier était complètement déchirée.

          Lorsqu’Alix sortit elle aussi de l’arène, elle fut longuement applaudie, et tous les deux se félicitèrent.

          Mrs Bett répara l’arène pour le duel suivant qui opposait Ron à Dean.

          Ce duel fut cependant beaucoup plus expéditif, l’affrontement avait largement tourné en faveur de Ron qui atteignait pour la première fois les demi-finales de ce tournoi. Dean avait en effet cafouillé alors qu’ils étaient tous les deux partis dans une lutte de rapidité. Un de ses sortilèges avait échoué, et Ron en avait immédiatement profité pour enfoncer le clou.

          Le dernier duel avait été expéditif, Oscar McDan ne savait pas vraiment comment il avait fait pour se retrouver en quarts de finale, et il était trop stressé à l’idée d’affronter la tête de série numéro deux devant un public aussi grand.

          Il avait trébuché et n’avait pas pu éviter un éclair de Stupéfixion d’Hermione qui se qualifiait elle aussi pour la demi-finale.

          Les demi-finales avaient lieu immédiatement après, car le tournoi se terminait le lendemain par les sept finales.

          Mrs Bett leur laissa une petite pause pendant laquelle tout le monde alla à la cafétéria pour boire quelque chose.

          Pendant ce temps, le tableau avait été affiché en grand à côté de la porte de la salle du club de duels.

 

Tournoi de duels, septième année, demi-finales

 

[1] Potter, Harry (Gryffondor)

[4] Londubat, Neville (Gryffondor)

 

[9] Weasley, Ronald (Gryffondor)

[2] Granger, Hermione (Gryffondor)

 

          Le duel d’Harry commença immédiatement, ce serait sûrement l’un des plus difficiles car Neville avait énormément progressé.

          Il entra dans l’arène à son ami Neville qui était beaucoup moins à l’aise que lors de son dernier match, il était encore trempé à cause de son duel précédent, alors que les vêtements d’Harry étaient toujours impeccables.

          Le match commença et Harry attaqua directement. Le Reflet Noir lui permit de mettre Neville en situation délicate.

          Celui-ci résistait pourtant très bien, il répétait sans cesse son Bouclier de Cuivre et Harry avait du mal à pouvoir lui faire quelque chose d’efficace.

-          Bzulubulu !

          Neville se plaqua la main sur les oreilles et devint ainsi très vulnérable.

-          Basillic illusion ! dit Harry en Fourchelang.

          Un Basilic apparut devant Neville, alors que le Reflet Noir venait de disparaître. Celui-ci fit trois pas en arrière et tomba de l’arène, ce qui assurait la victoire d’Harry qui se qualifiait ainsi pour la finale, où il devra défendre son titre. 

          Les duels d’Harry étaient toujours très surprenants car personne n’était capable de comprendre ce qu’il faisait, que ce soient ses adversaires où les élèves du public. Il avait ainsi toujours cet avantage de ne jamais être surpris et de surprendre les autres. Lors de ce duel, par exemple, personne n’avait vu, à part Neville, l’immense Basilic, et personne n’avait compris pourquoi il s’était ainsi jeté en dehors de l’arène.

          Harry retourna dans les tribunes pour regarder la deuxième demi-finale entre Hermione et Ron.

          Ron était assez mal à l’aise, car il devait affronter sa copine.

          Mais il oublia vite cela lorsque le combat commença et qu’Hermione lui envoya un maléfice Electrisant.

          Ron fit apparaître un gros Bouclier de Cuivre qui absorba tout le maléfice. Il riposta immédiatement avec un éclair de Stupéfixion énorme qui surprit Hermione, mais qu’elle réussit tout de même à stopper.

          Ron lui envoya ensuite un énorme tourbillon d’eau alors qu’elle s’apprêtait à riposter.

          Le tourbillon d’eau la toucha et la renversa, sans qu’elle ne lâche pour autant, elle envoya un éclair de Stupéfixion que Ron évita en sautant.

          Celui-ci ne perdit pas de temps, Hermione avait continué de rouler sur le plancher et avait faillit tomber ce qui l’avait beaucoup déstabilisée.

          Ron lui envoya un sortilège de Désarmement et sa baguette vola dans le public. Ron la récupéra avec son sortilège d’attraction, il avait gagné !

-          Et nous avons nos deux finalistes, Harry Potter et Ron Weasley, ce qui vous fait quinze points supplémentaires au tournoi du Gnome Vaillant, ahaha ! Les finales demain à partir de dix-huit heures ! Bonne soirée !

         

          Le lendemain matin, Harry se rendit aux alentours de onze heures chez Abelforth pour sa leçon.

-          Bonjour Harry, restons dehors aujourd’hui.

          Ils allèrent s’asseoir sur les chaises de jardin sous la pergola.

-          Concernant Voldemort, je n’ai pas plus de nouvelles qu’hier soir, on va donc se consacrer complètement à notre leçon. Alors, commençons par la légilimancie. Je pense que tu te souviens très bien comment faire pour entrer dans les pensées de quelqu’un, il faut d’abord dédoubler ta concentration. Te souviens-tu comment on fait ?

-          Oui, je l’ai fait hier au cours d’un duel.

-          Parfait, et donc une fois que ta concentration est dédoublée, une partie doit entrer dans l’esprit de ton adversaire. N’oublie pas qu’il est préférable d’utiliser le dédoublement de la pensée avec coordination, tu dois laisser ta pensée dominante entre les deux parties de ta concentration de manière à pouvoir faire circuler les informations plus rapidement. Tu te souviens comment on fait ?

-          Oui, très bien.

-          D’accord, on s’entraînera peut-être encore un peu après sur ça car tu devras être parfaitement au point après cette leçon. Je veux aujourd’hui faire le lien avec l’étape pendant laquelle tu entres dans l’esprit de la personne et la rayonnancie. Pour réussir, il fallait que tu captes des rayonnements émis par la personne et s’y accrocher pour pénétrer jusque dans ses pensées. Pour cela, tu dois avoir une grande sensibilité aux rayonnements, et être capable de les distinguer très facilement. Si tu affrontes Voldemort, tu les percevras très facilement, car sa Haine est immense, mais si jamais il réussit à la masquer grâce à l’occlumancie, alors ce sera beaucoup plus difficile. C’est pour cela que plus tu es capable de détecter les rayonnements et de les reconnaître, plus tu réussiras facilement à entrer dans l’esprit de ton adversaire. Tu as des capacités énormes, et même si Voldemort pratiquait sa meilleure occlumancie, je suis certain que tu serais capable d’entrer quand même dans son esprit, mais pas sans un entraînement très intense et une sensibilité plus que développée. L’essentiel est de ne pas vouloir capter tous les rayonnements possibles en même temps, tu dois en choisir un, n’importe lequel tant que tu le perçois, te focaliser dessus, et l’utiliser pour entrer dans l’esprit de la personne. C’était ce que je voulais te faire comprendre à ce sujet, pour que tu deviennes plus rapide en légilimancie, et que tu puisses l’utiliser dans tous les cas, même si ton adversaire est un très bon occlumens, il va falloir que l’on travaille la rayonnancie. Et bien c’est donc ce que l’on va faire, et ensuite, nous passerons à des exercices de légilimancie plus difficiles.

          Ils passèrent en revue assez rapidement divers types de rayonnements, ceux qu’Abelforth jugeait plus importants. Le but était qu’Harry se familiarise avec eux et après trois leçons, il connaissait déjà très bien certains d’entre eux.

          Abelforth ne voulut pas faire durer l’exercice trop longtemps car la dernière fois, Harry avait rapidement eu des douleurs à la tête. C’est pourquoi après une petite heure, ils commencèrent les exercices de légilimancie.

-          Nous y arrivons, l’exercice consiste à entrer dans mon esprit, mais tu verras que ce sera beaucoup plus difficile, car je vais moi-même utiliser l’occlumancie pour bloquer les rayonnements que j’émets. Prends ton temps, il va te falloir détecter mes rayonnements, normalement, tu devrais y arriver, il n’y a pas trop d’interférences, ou alors elles sont faibles.

          Abelforth ferma son esprit et Harry essaya de sentir des rayonnements, il en recevait certains mais il était incapable de dire d’où ils venaient, c’est ce qu’il expliqua à Abelforth.

-          Ah oui, tu as raison, on n’a pas fait d’exercices de représentation spatiale, c’est pourtant important, mais je n’avais pas pensé que tu en aurais besoin immédiatement. Et bien on est parti pour quelques explications très théoriques mais qui semblent nécessaires. Il faut que tu saches que de nombreux magicologues experts en rayonnancie ont tenté de modélisé les rayonnements pour en étudier les propriétés. La grande mode actuellement est de parler d’onde à la place de rayonnements, mais il faut être très prudent sur cette appellation. Ce nom vient bien sûr de l’analogie qui a été faite avec les ondes que les Moldus étudient en une discipline très intéressante qui s’appelle la physique. Je veux parler des ondes électromagnétiques et des ondes mécaniques. On peut ainsi parler de propagation d’un rayonnement élémentaire. Si je te dis cela, c’est parce que l’on peut continuer l’analogie dans le domaine spatial, et c’est cela qui fait l’intérêt de cette comparaison. Les ondes ont ce que l’on appelle une longueur d’onde qui dépend du milieu traversé, il en est de même pour les rayonnements élémentaires. On les compare d’ailleurs très souvent à la lumière, en donnant ce que l’on appelle une fréquence et une longueur d’onde dans le vide, milieu d’indice un. Là où la comparaison s’arrête, c’est que la propagation d’un rayonnement induit un autre rayonnement qui lui est orthogonal, et qui va dans toutes les directions de l’espace. Avec une sensibilité accrue, tu es capable de percevoir avec quel angle les perturbations longitudinales arrivent vers toi, et avec quel angle les perturbations transversales arrivent vers toi, te permettant même de te représenter virtuellement le paysage environnant. C’est très difficile, mais avec suffisamment d’entraînement, tu pourrais combattre les yeux fermés !

-          Je ne savais pas que c’était possible... c’est un peu comme les chauves-souris, avec leurs ultrasons...

          Harry pensa immédiatement à Mrs Bett lorsqu’il parla de chauves-souris. D’ailleurs, il se rendit compte qu’il n’avait pas eu de nouvelles à propos de leur installation dans la grotte.  Il se dit que Mrs Bett n’avait pas dû aller visiter les cavernes annexes, sinon, elle aurait dit qu’il y avait quelque chose d’anormal.

-          Oui, c’est un peu comme les chauves-souris, en effet, mais en beaucoup plus compliqué ! En fait, pour cela, tu ne dois pas te préoccuper de la nature du rayonnement, mais plutôt de la géométrie de sa trajectoire, ce sera la même chose pour tout rayonnement. Ensuite, tu peux aussi t’amuser à déterminer des distances, mais ça devient du quasi-impossible, car tu dois dans ce cas là connaître les formules de dégénérescence exponentielle, et être capable de les appliquer en quelques fractions de secondes, et que tu ne serais certainement pas capable de comprendre sans quelques préalables mathématiques auparavant. On va donc faire des tests, je vais t’envoyer des rayonnements, n’importe lesquels, en me plaçant face à toi, puis sur ton côté, et tu te contenteras d’essayer de les imaginer, d’observer leur impact… pour cela, détermination et aussi imagination te seront nécessaires !

          Abelforth fit durer l’exercice très longtemps, il était très difficile de se représenter spatialement des rayonnements élémentaires, sans s’en représenter une vraie image, ce qu’ils n’étaient pas. Harry essayait à chaque fois de différencier les rayonnements en fonction de leur provenance. C’était difficile, Harry se focalisait au début surtout sur la nature du rayonnement, qui était un rayonnement de Haas. Lorsqu’il vit que cela ne menait à rien, il essaya de se sortir cela de la tête et un résultat correct arriva plus ou moins. Lorsque le rayonnement arrivait droit sur lui, il ressentait une sorte de vibration, comme si des vagues venaient se briser sur un rocher de manière régulière. En revanche, lorsque les ondes lui arrivaient avec un angle, les vibrations étaient très atténuées, voire nulles lorsque le rayon lui passait complètement à côté. Il s’imprégna bien de la différence avant qu’Abelforth ne lui propose l’exercice.

          L’exercice consistait, comme lorsqu’il lui avait proposé de différencier différents rayonnements élémentaires, à se masquer les yeux avec un bandeau. La différence était que cette fois, Harry devait montrer d’où venait le rayonnement et il essaya tant bien que mal de ne pas écouter les pas d’Abelforth qui marchait dans l’herbe sèche autour de lui.

          A chaque fois, Harry lui montrait du doigt d’où les rayonnements lui semblaient provenir. Lorsqu’il enleva son bandeau, Abelforth semblait satisfait.

-          C’est très bien, tu arrives parfaitement à distinguer s’ils viennent d’en face ou avec un angle… mais j’ai remarqué que tu as beaucoup de mal à déterminer le sens, c’est-à-dire s’ils viennent de devant ou de derrière, de droite ou de gauche, tu as fait plusieurs erreurs… je dois te dire que c’est ce qu’il y a de plus difficile, car il y a souvent une symétrie entre tes deux côtés… tout ce que l’on peut dire, c’est que le rayonnement est forcément un peu plus atténué d’un côté que de l’autre, mais je suppose que tu t’es focalisé sur les trajectoires avant tout, sans forcément penser au sens. Et puis l’atténuation est très faible dans l’air, ce qui rend l’exercice difficile ; dans le vide total, elle aurait même été nulle. Et bien nous allons tenter à nouveau l’exercice initial, c’est-à-dire que je vais fermer mon esprit et que tu vas quand même essayer de détecter mes rayonnements pour pouvoir entrer dans mes pensées.

          L’exercice était beaucoup plus facile comme ça, Harry cherchait les rayonnements qui venaient en face de lui et les trouva, ils étaient extrêmement faibles et il était certain qu’il ne les aurait jamais sentis sans les avoir cherchés.

          Il entra ensuite dans l’esprit d’Abelforth avec beaucoup plus de difficultés, car les rayonnements étaient très faibles pour qu’il s’y accroche facilement, et il lui était arrivé de les perdre par moment au milieu des autres qui venaient de partout ailleurs.

-          C’est bien, Harry, mais il faut que tu te rendes compte que le jour d’un combat, Voldemort ne va pas te laisser un quart d’heure pour que tu puisses entrer dans son esprit avant de poursuivre son combat… nous allons sûrement y consacrer deux bonnes semaines, à la fin, tu devrais avoir acquis suffisamment de sensibilité à toutes ces choses-là. Je te propose de recommencer l’exercice plusieurs fois aujourd’hui, avant de passer peut-être à d’autres choses un peu plus concrètes.

-          D’abord, je vais devoir aller manger, sinon je vais rater le repas…

-          Ah oui, c’est vrai, ce petit temps de repos te fera beaucoup de bien, à tout à l’heure.

          Après le repas, ils reprirent l’entraînement où ils l’avaient laissé, ils alternaient l’exercice de légilimancie et les petits exercices de perfectionnement à propos des rayonnements. A chaque fois qu’Harry avait du mal à capter les rayonnements, Abelforth lui faisait toujours sentir les différences qu’il pouvait y avoir, peu importe le temps que cela prenait.

          Après environ deux heures d’entraînement intensif, Harry avait beaucoup progressé, il était capable en moins de cinq minutes d’entrer dans l’esprit d’Abelforth lorsqu’il pratiquait l’occlumancie.

-          Bien, c’est très bien pour une première fois, on va s’arrêter là… je ne veux pas te décourager mais il est possible de pratiquer une occlumancie beaucoup plus forte, qui te rendrait la tâche encore plus difficile, et puis lors d’un combat, entouré d’autres sorciers, les interférences seraient extrêmement fortes, je pense que tu commences à te rendre compte de la difficulté que pose la rayonnancie.

-          Oui, c’est la Magie la plus difficile que j’ai rencontrée…

-          Un entraînement régulier te sera nécessaire, je pense que l’on va faire comme il y a quelques semaines pour l’apprentissage de la Vague de Haas. Tu vas venir tous les soirs t’entraîner un peu sur les rayonnements, et je te demanderai plus particulièrement de bien vider ton esprit chaque soir et à plusieurs moments de la journée car tout le travail que l’on fait te rend beaucoup plus vulnérable. Soit, passons au sortilège de la Capsule, nous ne l’avions pas vraiment pratiqué sur des sortilèges plus forts que des éclairs de Stupéfixion. Quelle est la formule ?

-          Projaura, répondit Harry.

-          Exact, je te propose d’essayer cela pendant un petit moment sur des sortilèges basiques et puis on va essayer sur du plus difficile car tu étais la dernière fois à la limite de le réussir. Allons-y.

          Tous les deux se placèrent encore une fois à une vingtaine de mètres l’un de l’autre, de manière à ce qu’Harry ait correctement le temps de réagir et d’éventuellement arrêter ensuite le sortilège si la Capsule n’avait pas suffisamment fonctionné.

          Ils firent une longue série et Harry était toujours capable maintenant de faire apparaître une fine couche d’or qui devenait presque suffisante pour bloquer le sortilège. A chaque essai cependant, Harry se sentait meilleur et était certain qu’il maîtriserait bientôt ce sortilège.

-          Et bien je crois que j’ai mis la charrue avant les hippogriffes, il va te falloir encore un peu plus de pratique avant de passer à des sortilèges plus difficiles. Je ne dis pas que ce n’est pas bien, mais je ne me souvenais plus trop de où nous en étions. Passons si tu le veux bien aux sortilèges de Fourchelang dont tu m’avais parlé. As-tu pensé à prendre le livre avec toi ?

-          Euh non, dit Harry se rendant compte qu’il n’y avait même pas pensé.

-          Je te laisse le temps d’y aller.

          De retour chez Abelforth, la première réaction de ce dernier à la vue du livre fut une grande stupéfaction.

-          Je ne savais pas que mon frère avait un tel livre, il semble passionnant et… oh ! C’est du Fourchescript ! De tels livres sont extrêmement rares, c’est une véritable merveille que tu as là !

          Harry lui fit la traduction en anglais de ce qui était marqué. Abelforth était particulièrement intéressé par le Bouclier de la Méduse, mais était conscient que cela prendrait beaucoup de temps à maîtriser.

-          Et bien en attendant, j’aimerais bien te voir faire l’Illusion du Basilic et la Fontaine à Serpents, fais comme si j’étais ton adversaire.

          Harry commença par l’Illusion du Basilic et vit qu’Abelforth n’avait pas pu s’empêcher de reculer brusquement, mettant les mains devant ses yeux par réflexe.

          Il n’eut pas besoin de recommencer une autre fois car cela avait clairement fonctionné, c’est pourquoi il tenta la Fontaine à Serpents qu’il réussit assez facilement, contrôlant même facilement les serpents qui étaient sortis du trou dans le sol.

-          Et bien, je dois dire que c’est impressionnant, surtout le Basilic. Je pense que tu pourrais même avoir Voldemort avec ça, dans une certaine mesure. Ce qu’il y a de plus intéressant, c’est que l’illusion n’affecte que les personnes auxquelles tu penses. Cela veut dire que si un jour tu veux faire fuir des Mangemorts qui sont éparpillés au milieu d’alliés, tu pourras utiliser cette illusion pour les faire partir… Je t’encourage vivement à l’utiliser, car ce sont tes particularités, si tu les exploites au maximum, qui te rendront plus fort, plus que la Magie qui est accessible au plus grand nombre. Bien, essaye le Bouclier de la Méduse, maintenant, j’ai toujours espoir que tu y arrives même si cela prendra sûrement non pas des semaines, mais des mois… si tu pouvais réussir le bouclier le plus basique, ce serait déjà extraordinaire, quant à ses améliorations, elles ne sont pas à l’ordre du jour. Donc concentre-toi bien, reste déterminé sur ton objectif, et écarte de ton esprit toute pensée superflue.

-          Fourchelis inmedusem ! dit Harry en Fourchelang.

          Absolument rien ne se produisit, exactement comme s’il n’avait rien fait.

-          Hum, c’est très difficile, j’ai bien vu quelques rayonnements lorsque tu as prononcé la formule, mais ils se sont vite dissipés… l’organisation de ton enchantement n’est pas très claire… il va falloir tester différentes choses... Hum, oublie ce que je viens de dire, si jamais il se produit un semblant de Magie, essaie juste de retenir un peu ce à quoi tu as pensé, comment tu as prononcé ta formule…

-          Euh oui, d’accord, fourchelis inmedusem !

          Encore une fois, rien ne se produisit, et ce fut le cas de nombreuses fois. Deux ou trois fois seulement, un peu de lumière était sortie de sa baguette, accompagnée de quelques crépitements. Harry s’était à chaque fois tenu prêt à faire un sortilège d’Engorgement Energétique au cas où il y aurait eu des explosions.

-          Harry, on va arrêter là, dit Abelforth après une demi-heure d’essais vains. Cela ne sert à rien de trop insister. On va passer à un autre sortilège que tu vas apprendre très rapidement je pense. Et je pense que ça va un peu plus te plaire car c’est beaucoup plus concret. Il s’agit du maléfice de Faiblesse. Il rend ton adversaire beaucoup plus faible, le ralentit dans ses mouvements, et peut même lui donner mal à la tête. Il est très peu utilisé par les Mangemorts car il ne tue pas et ne fait pas autant souffrir que le maléfice Doloris, mais il est très efficace. Bien entendu, son effet varie avec la conviction que tu y mets, et tu pourras très bien l’utiliser lors de tes duels sans faire trop souffrir tes adversaires. Son effet disparaîtra rapidement après le duel. La formule est weaking, je te laisse essayer sur moi, essaye de le réussir du premier coup pour ne pas avoir à le faire plusieurs fois, ce n’est tout de même pas très plaisant.

-          D’accord, dit Harry, je vais essayer. Weaking !

          Un gros éclair bleu fluorescent jaillit de sa baguette et toucha Abelforth en pleine poitrine. Celui-ci s’agenouilla, s’affaiblissant lentement, et Harry stoppa immédiatement le maléfice.

-          Ca va ? demanda-t-il.

-          Oui, il m’est arrivé de me sentir mieux, mais je ne vais pas mourir, répondit-il d’une voix faible.

-          Hum, quelle est la différence avec le Rayon Rose ? demanda Harry.

-          Très bonne question, il est vrai que leurs effets sont proches, mais le maléfice de Faiblesse est beaucoup plus impressionnant, et surtout beaucoup plus efficace, tu n’as pas besoin d’autant de temps qu’avec le maléfice du Rayon Rose pour affaiblir complètement ton adversaire. Et puis celui-ci peut faire apparaître des effets secondaires tels que des douleurs à la tête ou parfois même des sommeillements. Disons que c’est presque le même, mais du niveau au-dessus, et que cela te permet de voir un peu autre chose. D’ailleurs, il n’était pas inutile de l’apprendre puisque cela nous a pris deux minutes. Allez, un dernier sortilège pour la route, c’est un très beau maléfice, le maléfice du Sorcier-Sphère, toujours utile de le connaître, car il est très surprenant et que la personne sur qui tu le tenteras ne comprendra rien à ce qui se passe. En fait, ce maléfice emprisonne le sorcier dans une sorte de sphère, et ses pieds coulissent à sa surface, le faisant tourner dans tous les sens, accroché à cette sphère. Il est très difficile de s’en débarrasser et de se concentrer lorsque tu es dans une telle situation, surtout si le maléfice est très bien réussi et que tu tournes très vite, il faudra que tu l’essayes absolument sur les Mangemorts de manière à les ridiculiser un peu. La formule est insphertornis. Encore une fois, tu vas essayer sur moi, bien que je n’en aie pas vraiment envie.

-          On peut peut-être essayer sur autre chose ? demanda Harry.

-          Non, il vaut mieux essayer sur un sorcier directement, sinon, cela n’a pas d’intérêt… Ne t’inquiète pas pour moi, ça va aller, mais si ça marche, ne le fais pas trop durer trop longtemps.

-          D’accord, insphertornis !

          Abelforth fut soudain suspendu par les pieds, comme s’il avait utilisé l’incantation levicorpus, ce qui n’était pas le cas.

          La différence était en fait qu’Abelforth s’était mis à tourner lentement autour du centre de la sphère, et Harry arrêté donc rapidement son sortilège, comme prévu.

-          Tu peux réussir à me faire tourner bien plus vite ! lui dit Abelforth, concentre-toi bien sur ton objectif, comme toujours.

-          Oui, insphertornis !

          Abelforth fut une nouvelle fois soulevé par les pieds et se mit à tourner beaucoup plus vite. Il tournait même à une vitesse folle si bien qu’Harry n’aurait pas pu dire à un instant donné dans quelle position il était.

          Horrifié, il arrêta son maléfice et Abelforth tomba après une tentative de rester debout.

-          Super ! C’était… vraiment… parfait ! balbutia Abelforth.

-          Merci, répondit Harry. C’est un super maléfice.

-          Je confirme… Allez, tu as largement mérité de pouvoir rentrer à Poudlard, nous avons eu un très bon entraînement.

         

          De retour à Poudlard, Harry put rapidement mettre en application les sortilèges qu’il avait appris durant l’après-midi, puisqu’il jouait sa finale du tournoi de duels, où il affronterait Ron.

          Mais d’abord, il y avait les six autres finales des autres années. Les première année avaient beaucoup progressé et ne se contentaient plus de simples sortilèges de Désarmement, sûrement inspirés par les duels très disputés des élèves de septième année. Cependant, leurs duels s’éternisaient souvent puisqu’ils stoppaient toujours leurs sortilèges avec le Charme du Bouclier qui était très efficace à leur niveau.

          Il en était à peu près de même pour les deuxième année et les troisième année, à part qu’ils connaissaient quelques sortilèges supplémentaires.

          En quatrième année, la finale avait opposé deux élèves de Serpentard qui ne semblaient pas se contenter des sortilèges vus en cours. Tous les deux s’étaient disputés âprement la victoire à l’aide de sortilèges qui étaient bien au-delà de leur niveau.

          Le duel des cinquième année n’avait duré que quelques secondes, puisque l’un des participants s’était pris les pieds dans un repli du tapis rouge, et s’était fait immédiatement sanctionner par son adversaire.

          En sixième année, la finale opposait comme la dernière fois Luna à Ginny. Toutes les deux avaient encore progressé et le duel s’annonçait très disputé.

          Ginny avait attaqué la première avec un maléfice de Chauve-Furie que Luna connaissait trop bien pour être inquiétée. Elle fit apparaître un gros champignon en plein milieu de l’arène qui se mit à émettre une fumée marron nauséabonde.

          En quelques secondes, tous les élèves s’étaient entassés vers le haut des tribunes et tentaient de repousser le gros nuage de fumée qui avait envahi la pièce.

          Ginny avait bien du mal à rester concentrée à cause de l’odeur dont elle était la première à souffrir. Elle esquiva de justesse un sortilège de Luna avant d’avoir enfin l’idée de faire disparaître ce champignon.

          Mais il était trop tard, à sa grande surprise, un autre champignon avait poussé juste à côté de l’autre, et alors qu’elle le fit disparaître, un sortilège de Désarmement non formulé de Luna lui fit voler sa baguette.

-          Une manière originale de remporter ce tournoi, vingt points pour vous, Miss Lovegood… et maintenant, place au match le plus attendu, le match qui opposera les deux meilleurs duellistes, Harry Potter, tenant du titre, contre Ronald Weasley ! Et vivent les chauves-souris, bien sûr !

          Harry entra en premier dans l’arène où, fort heureusement, l’odeur dégagée par le champignon commençait à se dissiper grâce aux fenêtres grandes ouvertes.

          Ron se plaça face à lui, submergé par l’enjeu.

-          C’est parti ! s’exclama Mrs Bett.

          Harry envoya un premier sortilège de Désarmement pour s’échauffer. Evidemment, Ron l’esquiva sans problèmes, et le lui renvoya.

-          Weaking ! dit sèchement Harry.

          Un gros éclair bleu fonça sur Ron qui le stoppa dans un gros gong à l’aide du Bouclier de Cuivre.

-          Serpentaquis ! riposta Ron.

-          Rossiweak !

          Le Rayon Rose heurta le jet d’eau qui se transforma en un liquide épais rose vif, salissant le beau tapis rouge.

-          Insphertornis ! murmura Harry.

          Ron fut immédiatement soulevé et se mit à tourner dans tous les sens.

          Il envoya des sortilèges dans tous les sens et plusieurs partirent dans les tribunes, un autre heurtant de plein fouet la tente où ils attendaient avant d’entrer dans l’arène, arrachant un gros morceau de toile.

-          Flamendio ! dit Ron.

          Il réussit et Harry s’enflamma sans que cela ne lui pose vraiment de problèmes puisqu’il s’en était tiré grâce au Serpent d’Eau.

          Pendant ce temps, Ron était toujours en train de tourner et Harry décida de le libérer. Il tomba par terre à peine il fut posé sur ses jambes et Harry lui prit la baguette des mains sans aucun problème, déclenchant les applaudissements du public et de Mrs Bett qui était montée sur la rambarde de sa tour.

-          Et voilà que les duels se terminent, sur un combat magnifique ! Il n’y aura pas de tournoi la semaine prochaine, mais on se retrouvera quand même très bientôt, bravo aux vainqueurs, et bravo à tous.

          Lors du repas du soir, les professeurs avaient procédé aux habituelles distributions d’emplois du temps.

 

Emploi du temps, semaine du 16 au 22 septembre

Gryffondor, septième année

 

 

Lundi

 

08 h – 10 h

Arithmancie

Salle d’arithmancie

Professeur Vector

 

10 h – 12 h

Runes anciennes

Salle de Runes anciennes

Professeur Babbling

 

14 h – 20 h

Examen général de Potions

Cachots

Professeur Boolla, professeur Bressal, professeur Slughorn et professeur Corcc

 

Mardi

 

08 h – 10 h

Métamorphoses défensives et offensives

Département de métamorphoses

Professeur Tonks

 

10 h – 12 h

Réactions face à une situation périlleuse

Département de réactions face à une situation périlleuse Professeur Maugrey

 

14 h – 16 h

Initiation aux premiers secours

Département de Réactions face à une situation périlleuse

Professeur Strout

 

16 h – 18 h

Etude des créatures dangereuses

Salle de soin aux créatures magiques

Professeur Hagrid

 

Mercredi

 

08 h – 10 h

Examen de Théories de Magie Noire

Grande Salle

Professeur Philipett

 

10 h – 12 h

Examen d’Histoire de la Magie et d’Etude des relations internationales

Grande Salle

Professeur Fresnel

 

Jeudi

 

13 h – 15 h

Etude des plantes dangereuses

Serre n°4

Professeur Chourave

 

15 h – 19 h

Réactions face à une situation périlleuse

Département de Réaction face à une situation périlleuse

Professeur Maugrey, professeur Bett

 

Vendredi et samedi

 

Du vendredi à 08 h au samedi à 20 h

Réactions face à une situation périlleuse

Forêt Interdite, cachots, et parc

Professeur Maugrey, professeur Bett, professeur Lupin, professeur Tonks, professeur Grelon, professeur Strout, professeur Fitz, professeur Robert, professeur Tanghudaï, professeur Hagrid, professeur Chourave

 

-          On a que des examens ! s’exclama Ron.

-          Vous avez vu vendredi et samedi ! s’exclama Benjamin.

-          Comment on va dormir ? demanda Alix.

-          Apparemment, on ne va pas dormir, dit Harry avec un sourire involontaire.

          Hermione ne disait pas un mot, trop choquée. A tous les coups, elle allait s’en vouloir de ne pas avoir révisé suffisamment durant le week-end, et au bout d’un quart d’heure, elle quitta la table pour aller réviser l’examen de potions du lendemain.

-          Vous pensez qu’il y aura quoi ? demanda Alix.

-          Ils vous sûrement nous faire un truc du type épreuves d’ASPIC, c’est-à-dire un gros mélange de pratique et de théorie, répondit Harry.

-          On n’a pas d’interrogations orales ? demanda Harry à haute voix.

-          On vous en fait cadeau cette semaine, dit Lupin qui l’avait entendu, pendant qu’il distribuait les emplois du temps à la table voisine.

-          C’est généreux, dit Harry ironiquement.

          Lors de sa dernière interrogation orale, il avait été interrogé par le professeur Wynfrid, un vieux professeur très sympathique et qui avait l’apparence d’un chimiste fou. Il lui avait demandé quelques questions à l’oral de potions, avant de lui demander ce qu’il savait sur l’histoire du Ministère de la Magie. Harry avait bien voulu lui répondre : « pas grand-chose », mais il ne le fit pas car l’épreuve était évidemment notée. Finalement, il s’en était bien sorti avec un Acceptable.

          Mais à la fin du repas, Harry eut la surprise de voir débarquer Scrimgeour dans la Grande Salle, se dirigeant de manière discrète vers la table des professeurs, pour donner un mot à Tonks.

          Harry se leva immédiatement, et il ne se fit pas remarquer particulièrement puisque de nombreux élèves quittaient déjà la Grande Salle pour aller faire leurs devoirs, qu’ils étaient nombreux à ne pas avoir commencé.

          Apparemment, les cinquième année et les sixième année avaient une semaine tout aussi chargée que les septième année, quant aux autres, ils semblaient bénéficier du fait que les professeurs étaient tous occupés avec les élèves des années supérieures, et avaient en général une ou deux journées de libres.

          Harry réussit à rejoindre Scrimgeour qui fit semblant d’être heureux de le voir, cachant mal son désappointement.

-          Bonjour Harry, comment vas-tu ?

-          Très bien, merci, répondit Harry sur un ton un peu sec.

-          Je suis désolé, j’ai beaucoup de choses à faire, je vais devoir y aller…

-          J’ai quelques trucs à vous dire avant, dit Harry.

-          Ah oui, quoi ?

-          Comment ça se fait que vous avez soudain changé d’attitude, il y a encore deux semaines, tout se passait très bien, et tout est en train de dégénérer, pourquoi ne pas mettre des Aurors où il y en a besoin ? demanda Harry.

-          Il y a des Aurors partout où il y en a besoin ! dit Scrimgeour, indigné.

-          Alors pourquoi ne pas dire clairement que c’est Voldemort qui a attaqué le village en Bulgarie, et qu’il risque de revenir pour faire des attaques ?

-          Pour ne pas apeurer trop la population… nous avons la situation bien en main, et nous essayons de le capturer.

-          Savez-vous au moins où il se cache ?

-          Non, mais nous cherchons…

-          Vous êtes en train de faire exactement comme Fudge, il serait vraiment regrettable que vous soyez contraint de démissionner à cause de la colère des gens, surtout que vous avez fait de grandes réformes et que la communauté a beaucoup avancé depuis que vous êtes au pouvoir.

-          C’est vrai, mais que veux-tu que l’on dise, Voldemort ne va pas vraiment venir attaquer d’un coup, à quoi cela lui servirait-il ?

-          A retrouver de la confiance, dit Harry, il ne veut pas se faire oublier même s’il a subi un revers, et je parie qu’il va vouloir attaquer la prison d’Azkaban.

-          C’est pour cela que de nombreux Aurors y sont ! répondit Scrimgeour.

-          Oui mais pas seulement, les autres lieux magiques sont aussi des lieux d’attaque potentiels, on ne peut pas laisser courir un trop grand risque à la population, il est idiot de placer tous les Aurors à Azkaban parce que c’est là que Voldemort a le plus de chances de frapper !

-          De toute façon, tous les Aurors sont prêts à être rapatriés ailleurs en cas de problèmes !

-          Je veux bien, mais c’est l’attitude générale, vous étiez toujours prudent d’habitude, et voilà que parce que l’on a eu un petit espoir que Voldemort soit vaincu, tout s’en va ! Pourquoi ne pas continuer de sensibiliser la population, de toute façon, les gens vont eux-mêmes s’entraîner car je ne crois pas une seconde qu’ils vous croient. Autant que l’initiative vienne de vous. Pourquoi ne pas reprendre les cours pour les adultes à Poudlard. Je suis sûr que les professeurs inoccupés pourraient s’en occuper.

-          C’était prévu, répondit Scrimgeour.

-          Et bien alors dites-le, on pourrait croire que vous ne faites rien. Essayez de publier un autre numéro du Londonien pour y mettre des mesures de sécurité à prendre par chacun chez soi, avouez que l’attaque de Bulgarie est le fait des Mangemorts  même si cela peut faire peur !

-          Le journal est en cours de préparation, il sortira mercredi.

-          C’est un peu tard mais c’est déjà ça…

-          Merci Harry pour tes conseils… je pensais faire bien.

-          Il arrive que l’on puisse se tromper.

-          Les autres ont pourtant essayer de me convaincre de dire la vérité dès le début… mais je pensais qu’il était mieux d’attendre un peu, quelques jours histoire de s’organiser et d’être prêts à contenir un mouvement de panique…

-          Vous croyiez vraiment tout le monde va paniquer autant que ça ? Lors de l’attaque de Poudlard, les parents vous avaient fait confiance, et aucun élève n’a subitement quitté l’école sur ordre de ses parents. Les gens vous feront confiance si vous ne leur mentez pas et que vous ne leur cachez rien ! Sinon, combien y’a-t-il d’Aurors à Poudlard.

-          Beaucoup, mais pas en permanence. Ils vous encadrent lors des sorties dans la Forêt Interdite pour éviter tout risque. Et puis ils font des rondes tout autour de l’école. Il y en a moins dans le château car nous pouvons intervenir très rapidement par la Porte à Transplaner et qu’une attaque ne viendra sûrement pas de l’intérieur même de Poudlard.

-          Oh, on n’en sait rien, les J.M.P. n’ont pas tous été arrêtés, ils avaient des complices dans les années inférieures, et même si je pense qu’il n’y a plus aucune communication entre eux et Voldemort, certains ordres sont restés et ils n’hésiteront pas à semer la terreur dans l’école dès qu’ils le pourront.

-          Les Aurors ont pourtant fouillé à nouveau la salle commune des Serpentard, et ils n’ont rien trouvé d’anormal…

-          Rien ne les empêche de faire ce qu’ils veulent ailleurs dans le château, ce serait bien que vous puissiez les prendre sur les faits s’ils font quelque chose… mais bon apparemment, ils n’ont pas l’air de vouloir attaquer en ce moment. Peut-être qu’ils attendent la libération des autres. D’ailleurs, comment vont-ils ?

-          Tu ne leur as pas fait du bien, ils ne vont sortir de l’hôpital qu’au cours de la semaine, ensuite, ils seront interrogés par les Aurors et on verra s’ils doivent être réintégrés à l’école ou non. Je pense que c’est le meilleur moyen de les écarter des Mangemorts, à partir du moment où ils sont bien encadrés.

-          Ca va être difficile, dit Harry, mais ça vaut le coup d’essayer.

-          Bien Harry, merci, mais je dois vraiment y aller, le porte-parole du Ministre de la Magie bulgare ne va pas tarder à arriver, nous avons une réunion importante qui vise à établir une collaboration permanente entre leurs Aurors et les nôtres pour être plus réactifs en cas de nouvelle attaque. Il se pourrait que l’on installe une nouvelle Porte à Transplaner entre là-bas et notre Ministère pour faciliter les interventions.

-          C’est une bonne idée, Voldemort risque souvent d’aller chercher des Mangemorts là-bas, on a toujours vu en Histoire de la Magie qu’ils utilisent beaucoup la Magie Noire, là-bas.

-          C’est vrai… j’y vais, bonsoir.

 

 

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