HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 87 : REUNION AVEC LES PROFESSEURS

 

         

-          Il va falloir réunir l’Ordre, murmura Harry à Ron, Hermione et Ginny, alors qu’ils retournaient vers le Hall de Poudlard.

-          Voulez-vous assister à la réunion des professeurs, finalement ? demanda Dillantis.

-          Oui, pourquoi pas, répondit Harry. Le professeur Lupin est dans son bureau ?

-          Oui, mais à descendre, il ne va pas tarder.

-          D’accord, on va lui rendre visite avant la réunion.

-          Très bien, dans la Grande Salle, nous nous retrouverons.

          Tous les quatre montèrent voir Lupin qui se trouvait effectivement dans son bureau d’après la Carte du Maraudeur. Ils s’y rendirent sans encombre, en évitant les quelques Aurors qui patrouillaient dans le château, même s’ils avaient l’habitude de laisser passer Harry. Cependant, Fudge leur avait peut-être donné de toutes autres instructions que Scrimgeour et il était prudent de se méfier.

          Ils frappèrent à la porte du bureau de Lupin qui se déplaça pour leur ouvrir.

-          Oh ! s’exclama-t-il, surpris de les voir ici.

-          On vient parce que…

-          Fudge, la Gazette, et tout ça ? demanda Lupin qui avait parfaitement compris le motif de leur visite.

-          Oui, en gros, répondit Harry.

-          Entrez, je peux vous proposer du thé, mais c’est tout, on n’a pas beaucoup de temps, la réunion ne vas pas tarder.

-          Le professeur Dillantis nous a proposé de venir, ça ne gênera pas ? demanda Hermione.

-          Disons que comme vous avez pas mal contribué à sauver l’école ces derniers temps, personne ne songerait à vous interdire de venir !

          Lupin les fit s’asseoir dans les fauteuils d’une sorte de salon qui servait de bibliothèque.

-          Alors, Harry ?

-          On a vu Fudge, il ne veut pas nous parler, expliqua Harry.

-          J’ai entendu, en effet…

-          Mais comment ? c’était il y a dix minutes…

-          J’ai entendu des bruits de couloir, répondit Lupin, je n’ai pas écouté votre conversation tout à l’heure. Comment aurais-je pu, d’ailleurs, en restant dans mon bureau ? Non, je suis allé au Ministère ce matin, enfin, au nouveau Ministère. Fudge est bizarre, il va agir efficacement, c’est sûr, mais il reste borné dans son idée que les gens doivent ignorer ce qui se passe. A propos de la mort de Scrimgeour et de Kingsley, il a…

-          Alors c’est lui qui est à l’origine de la Gazette de ce matin ? demanda Harry.

-          Non, non, c’est pire que ça !

-          Pire ? demanda Hermione. Alors la Gazette est contrôlée par les Mangemorts, c’est ça ? Je m’en doutais…

-          Effectivement, c’est ce que l’on pense au Ministère, Tonks me l’a dit tout à l’heure, le Département de la Lutte contre la Magie Noire est allé faire une perquisition dans les locaux de la Gazette, il n’y avait pas un chat, tout le monde a déménagé. Où ? Personne ne le sait…

-          Mais alors Fudge n’y est pour rien ? demanda Harry.

-          Non, mais justement, ça lui a donné des idées. S’il peut éviter de dire que Scrimgeour s’est fait assassiner par Voldemort en plein milieu du Ministère, il pense que ça lui permettra de rassurer les gens…

-          Quel idiot, coupa Hermione.

-          Le problème est que peu de gens ne sont pas d’accord au Ministère. Du moins, ils sont d’accord avec sa politique de lutte contre les Mangemorts. Les mesures qu’il a mises en place semblent réfléchies et je pense qu’elles seront efficaces. Donc finalement, ce n’est pas si grave que ça…

-          Si c’est grave, s’insurgea Harry ! Scrimgeour et Kingsley sont morts ! On ne peut pas dire qu’ils ont pris des vacances !

-          Je suis d’accord, c’est grave ; je voulais dire que les gens pensent que c’est insignifiant par rapport aux mesures efficaces. A mon avis, la vérité ne va pas tarder à éclater.

-          Il faut réunir l’Ordre du Phénix, répondit Harry. Nous devons dire la vérité aux gens si le Ministère ne le fait pas.

-          On y a pensé, répondit Lupin, les membres sont prêts à être réunis, je leur ai déjà donné quelques instructions. Nous surveillons toutes les décisions de Fudge, on ne peut pas prendre le risque qu’il dérape. Pour l’instant, tout semble sous contrôle.

-          Le plus important est d’empêcher les Mangemorts de publier en se faisant passer pour la Gazette, intervint Hermione. Ils vont arriver à faire croire n’importe quoi aux gens, c’est pire que ce que pourrait faire le Ministère. D’ailleurs ça m’étonne qu’ils n’aient rien dit sur toi, Harry.

-          Ca ne m’étonne pas, au contraire, dit Lupin à la surprise d’Hermione. Je pense que justement, Voldemort va agir très subtilement. Il va y aller progressivement. Plutôt que d’attaquer directement Harry, il va vouloir arranger la situation pour que les gens soient bernés indirectement. Harry est bien trop populaire pour que si la Gazette se mette à le critiquer, les gens suivent son avis. Ils vont, à mon avis, prendre leur temps et construire quelque chose de sérieux. Fudge était un idiot et les gens ont rapidement compris grâce à toutes les contradictions que Dumbledore avait raison. Mais nous avons là affaire aux Mangemorts, et ils sont bien moins bêtes que Fudge. Mais tu as raison, il faut que cela cesse, le Ministère s’en occupe. L’essentiel étant de sauver le personnel de la Gazette et d’empêcher la publication pendant un certain temps, tant qu’on n’est pas sûr que son contenu soit libre et objectif.

-          Et le Ministère s’en occupe vraiment ? demanda Harry.

-          Je pense que oui. Fudge est réticent à l’idée de poursuivre la parution du Londonien, mais tout le monde sait que ce n’est que par jalousie… il sait très bien que l’idée est bonne, mais comme il n’y a pas pensé, il fait croire qu’il ne l’aime pas. Cependant, l’organisation que Scrimgeour avait introduite au Ministère empêche un peu le Ministre de faire tout ce qu’il veut. Il y a toujours une très large concertation avec les Directeurs de Départements et les membres les plus importants. Personne n’est pour que la publication du Londonien soit suspendue et Fudge n’a que peu d’alliés au Ministère, il n’a été nommé que par le Magenmagot.

-          Et les gens croiront plus le Londonien que la Gazette ? demanda Harry.

-          Je pense, oui, répondit Lupin, tant que son contenu est cohérent et n’est pas contradictoire. Les gens ont déjà été bernés une fois, ils sauront faire attention.

-          Oui, mais ils ont été bernés par Fudge, alors personne ne prendra au sérieux un journal de Fudge.

-          On verra bien, peut-être que nous allons préparer des prospectus, pour dire toute la vérité, les gens ont confiance en l’Ordre du Phénix, même s’ils ne nous connaissent pas, car nous agissons derrière tout ce qui se passe et jamais de manière visible. Mais ne nous précipitons pas, l’essentiel est d’empêcher la Gazette de publier de telles choses. Je sais que le Ministère cherchait où sont passés ses employés, et où le journal est tiré, ils finiront sûrement par trouver ; les hiboux trahiront les Mangemorts, mais je pense tout de même qu’un coup de pouce de l’Ordre ne ferait pas de mal.

-          Est-ce que certains membres sont prêts à s’en occuper ? demanda Harry.

-          Evidemment, tu n’as qu’à me donner une date pour une réunion, et je m’occuperai de prévenir tout le monde.

          Harry réfléchit un instant et répondit.

-          Demain matin, ça ira ?

-          Oui, pas de souci, je pense que la majorité des membres pourront se dégager de leurs occupations et venir, mais pas trop tard, huit heures, ça va ?

-          D’accord.

-          Il est grand temps que je t’apprenne quelques trucs, mais nous n’avons pas vraiment le temps… il faudrait que tu saches prévenir toi-même tous les membres de l’Ordre, ce n’est pas compliqué, mais avec un seul Patronus, c’est long. Et puis, il fallait que tu apprennes à modifier les mots de passe des tableaux.

-          Il y a d’autres choses plus urgentes, répondit Hermione… il faut s’entraîner encore plus dur, tous les Mages Noirs sont de plus en plus forts !

-          Oui, je le crains aussi, expliqua Lupin. Lors de la dernière guerre, les Mangemorts étaient plus brutaux, mais plus bêtes aussi. Maintenant, ils sont beaucoup plus intelligents, et maîtrisent une Magie bien plus avancée… Dans notre communauté, nous utilisons beaucoup moins la Magie que dans d’autres… dans les pays d’où les nouveaux Mangemorts viennent, une Magie forte et variée est un moyen de survivre face à la Magie Noire qui y est très développée. Ils n’ont pas un Ministère qui assure une protection supplémentaire, et les gens vivent moins regroupés. En Bulgarie, les gens vivent en général isolés, et dans les forêts, il y a parfois des sortes de groupes de Mages Noirs qui s’entraînent dur et qui se font la guerre… Compte-tenu de l’arrivée de ces nouveaux Mangemorts, je suis certain que le professeur Fresnel vous en parlera, même si ça ne doit pas être au programme. D’ailleurs le Ministère pourrait très bien l’y inclure.

-          Ce serait une excellente idée ! Je vais d’ailleurs en parler à Scrimg… euh…

          Hermione s’étouffa et Harry enchaîna rapidement.

-          Il faudrait aussi contacter Xenophilius Lovegood. Peut-être que si on a aussi l’appui du Chicaneur, ça sera plus simple.

-          Effectivement, répondit Lupin. C’est une bonne idée, mais cela ne remplace pas l’action de l’Ordre, nous pourrons lui en parler à la réunion demain matin s’il peut venir… D’ailleurs, il est temps d’y aller, dit-il en regardant une vieille horloge rangée entre deux étagères de la bibliothèque.

          Il était en effet vingt-cinq et comme le trajet était long jusqu’à la Grande Salle, ils devaient y aller.

          Dans les escaliers, ils furent dépassés par Mrs Bett qui était arrivée sur son balai comme une furie. A peine avaient-ils entendu le traditionnel « aha », ils s’étaient immédiatement rangés sur le côté pour éviter de finir leur vie d’une manière aussi triste que Bellatrix Lestrange.

          Puis Maugrey avait suivi, lui aussi sur un balai, mais volant à une vitesse bien plus raisonnable.

-          Elle va finir par le rendre fou, dit Lupin.

-          Il l’était déjà… répondit Ron.

-          C’est vrai, admit Lupin, esquissant un sourire. Et vous le comprendrez encore plus à la rentrée…

-          Comment ça ? demanda Hermione. Un examen ?

-          C’est secret, pour l’instant !

-          Par la Barbe de Merlin, il faut aller réviser !

-          Mais non, Hermione, toutes les épreuves sont largement à ton niveau, dit Lupin avec un sourire bienveillant.

          Ils arrivèrent dans le Hall où plusieurs professeurs attendaient.

          Pomona Chourave était en grande discussion avec Hagrid qui parlait d’une voix forte, à en rendre sourd une personne qui se serait tenue trop près de lui.

          Hagrid était fortement lié au professeur Chourave. C’étaient en effet les deux seuls rescapés de l’équipe de professeurs du temps de Dumbledore. Lupin et Maugrey avaient pourtant déjà enseigné à Poudlard, mais ils n’avaient été professeurs que pendant un an avant cette année.

          Ainsi, Hagrid s’était fortement rapproché du professeur Chourave, qui voulait bien l’écouter à propos de Graup et de  toutes sortes de créatures magiques dangereuses.

          Mrs Bett était en train de d’examiner un grain de beauté que le professeur Tanghudaï avait sur le nez, ce qui semblait étonner singulièrement celui-ci.

-          Baissez-vous, Haïo, je suis trop petite, aha !

-          Qu’est-ce que vous me voulez ?

-          Votre grain de beauté… ohhhh ! comme c’est affreux, il faut vous le faire enlever.

-          Comment ça ?

-          Je peux vous le faire, ne vous inquiétez pas, je me le fais à moi-même, j’en avais un horrible sur le bras !

          Mrs Bett montra son avant-bras sur lequel elle avait une profonde blessure qui saignait.

-           Qu’est-ce que vous avez fait ? demanda le professeur Tanghudaï, toujours aussi surpris.

-          Arraché ! ahaha !

          Harry ne put s’empêcher de rire. Mrs Bett avait prononcé cette dernière phrase avec un large sourire qui avait révélé sa dentition fracassée.

-          Harry Potter ! dit le professeur Tanghudaï en voyant arriver Harry, trouvant un moyen de s’éclipser de sa conversation avec Mrs Bett.

-          Aha ! Pot-Pot !

          Mrs Bett s’avança et lui tapa sur l’épaule si fort qu’elle fut déséquilibrée et s’étala par terre sur le dos, alors qu’Harry n’avait pas bougé d’un millimètre.

          Elle fut alors prise d’un fou rire qui masqua ce que venait de dire le professeur Dillantis, qui venait d’ouvrir les portes de la Grande Salle.

          Finalement, ils entrèrent tous, et Maugrey releva Mrs Bett qui se tenait le ventre, prête à rire de nouveau.

          Tous les professeurs, même ceux qu’Harry ne connaissait pas, et dont il se demandait s’ils avaient déjà enseigné à Poudlard, étaient présents.

          Tous s’étaient assis autour de la table en U, aménagée spécialement pour l’occasion.

-          Une bonne soirée, à tous, je vous souhaite ! lança le professeur Dillantis pour ouvrir la réunion.

          Les professeurs se contentèrent d’un hochement de tête pour lui répondre. Tous avaient l’air très fatigués, un peu comme s’ils n’avaient pas dormi la nuit dernière.

-          De votre présence, je vous remercie. La nuit, pour vous, courte, a été. Mais grave est la situation.

-          Hum…

          Le professeur Fitz, qui était assis à côté du Directeur, n’avait pas l’intention de laisser traîner la discussion.

-          Merci, professeur Dillantis. A ce titre, nous devons réagir rapidement et définir notre position quant à l’attitude du Ministère et en particulier de Cornélius Fudge. La situation a évolué depuis notre dernière réunion cette nuit. Nous avions alors décidé d’accepter l’installation du Ministère au sein du château, sous certaines conditions. Le Ministère s’est donc installé dans la cour sud, ce n’est pas notre affaire, ils aménageront comme ils voudront. Nous mettrons aussi à leur disposition plusieurs ailes non utilisées du rez-de-chaussée, ainsi que la muraille sud, qui est presque à l’abandon depuis des siècles. Cela nous permet de rester à l’écart de toutes les actions du Ministère. Je précise que nous avons insisté auprès de Fudge pour que les Aurors de Poudlard y restent. Il a cru qu’il réussirait à les récupérer pour le Ministère – pour sa sécurité personnelle, évidemment – sous prétexte que le Ministère était maintenant relié à Poudlard et qu’ils pourraient intervenir rapidement en cas de besoin. Le problème est maintenant réglé, grâce à Mr Shiner qui l’a ramené à la raison. Les Aurors bénéficient cependant d’une période de repos en attendant la rentrée. Ils se contenteront de surveiller les entrées…

-          Hum…

          Harry donna un coup de coude à Hermione qui avait émis ce toussotement, pour la faire taire.

-          Quoi ? répondit-elle à voix haute.

-          Qu’y a-t-il ? demanda le professeur Fitz en se tournant vers eux.

          Harry sentit les regards se poser sur eux et préféra regarder la table, n’aimant pas trop cette situation.

-          Il se trouve que nous avons pu entrer dans le château très facilement, expliqua Hermione. Je ne pense pas que la sécurité soit maximale.

-          Vous, ce n’est pas pareil, répondit le professeur Fitz.

-          Certes, mais nous n’avons pas croisé un seul Auror, seulement Rusard et, excusez-moi, il n’est pas très dangereux.

-          Quoi… comment !

          Rusard était rouge comme un poivron et regarda le professeur Fitz avec un air indigné.

-          Certes, il aurait fallu plus de sécurité, admit Fitz, vous faites bien de nous signaler cet incident.

          Le professeur Fitz consulta le parchemin devant lui et reprit ses explications après avoir griffonné quelques mots sur un parchemin devant lui.

-          Bien, je disais que les Aurors auront une semaine de repos avant la rentrée, c’est-à-dire d’aujourd’hui à jeudi prochain. Ils surveilleront par roulement les entrées. Nous avons longuement réfléchi avant de prendre cette décision, nous pensions qu’il serait peut-être bon de fouiller entièrement le château… mais cela demandait trop d’énergie et de temps pour être fait maintenant. Les Aurors ont besoin de passer un peu de temps avec leur famille, ils ont eu des moments difficiles, accordons leur ce repos.

-          Ce n’est pas pour autant qu’il ne faut rien faire pendant une semaine, Voldemort ne prend pas de vacances, rappela Harry.

-          Exactement ! Potter ! aboya Maugrey en donnant un violent coup de poing sur la table.

-          Oui, oui, on le sait, nous n’allons pas rien faire ! répondit le professeur Fitz. Au contraire ! Mais nous devons nous concentrer sur l’essentiel, la sécurité des élèves à la rentrée, et pour l’instant, il n’y a pas de risque réel, ce qui nous permet de nous concentrer sur l’organisation, et de laisser les Aurors se reposer.

          Harry acquiesça pour montrer au professeur Fitz qu’il était d’accord.

          Il y eut un silence, puis ce dernier reprit, après avoir consulté une nouvelle fois ses notes.

-          Concernant la position du Ministère à propos de l’affaire de la Gazette du Sorcier, Fudge a précisé que le Ministère n’y était nullement impliqué et qu’une enquête était en cours. Je lui ai proposé d’envoyer une lettre aux familles pour expliquer la vérité, mais il a refusé. Evidemment, nous n’avons pas besoin de son avis pour le faire. Je rédigerai donc ce soir cette lettre relatant tout ce qui s’est passé à Poudlard hier soir, et comment cela a aboutit à ce qui s’est passé au Ministère. Je vous réunirai à nouveau demain matin pour une relecture commune. Qu’en pensez-vous ?

-          A bas Fudge ! ahaha ! s’écria Mrs Bett.

          Il y eut un long silence qui montra que personne ne savait vraiment comment réagir.

-          Je suis d’accord, c’est une excellente idée, répondit Lupin pour revenir au sujet. Je pense que nous avons un rôle important à jouer auprès des parents. Après tout, la Gazette n’était pas présente au moment des faits…

-          Pour eux, il n’y a pas de faits, il ne s’est rien passé ! intervint Hermione.

-          Effectivement, c’est pire !

-          Très bien, et puis cela permettra aux élèves de mieux comprendre ce qui s’est passé… Je ne suis pas sûr que dans la précipitation, ils aient compris.

-          Comment ça ? demanda le professeur Chourave.

-          Qui aurait pu attaquer l’école, à part les Mangemorts ?

-          Ce n’est pas ce que je voulais dire. Bien sûr, ils savent que c’est les Mangemorts. Mais les raisons… il est toujours important de comprendre.

-          Oh, tout le monde a compris que Voldemort veut tuer Harry, reprit le professeur Chourave.

-          Effectivement, mais il n’y a pas que ça, Voldemort a clairement tenté de s’emparer du Ministère, il a commis des choses horribles, et il faut bien commencer par le début, qui est l’attaque de Poudlard.

-          Certes, mais je pense qu’il ne faut pas tout dire, intervint Lupin.

-          Comment ça ? demanda le professeur Fitz.

-          Je pense que certaines choses sont du domaine de l’imagination, et provoqueraient trop de troubles. Je parle de ce qu’a dit le professeur Trelawney.

-          Où est-elle, d’ailleurs ? demanda le professeur Chourave. Dumbledore aurait été furieux s’il avait su qu’on l’a perdue.

-          Tout va bien pour elle, intervint Harry, préférant avouer la vérité pour éviter des recherches inutiles.

-          Vous savez où elle est ? demanda le professeur Fitz.

-          Je sais qu’elle est en sécurité, se contenta de répondre Harry.

-          Bien, intervint Lupin, pour aider Harry à éviter des questions embarrassantes. Tout ce qu’a dit le professeur Trelawney doit, à mon avis, être pour l’instant tenu secret. La connaissance des prophéties n’a jamais été une bonne chose pour notre communauté.

-          Que disait-elle, d’ailleurs ? demanda Hagrid.

-          Beaucoup de choses incompréhensibles, le Ministère essaye de la comprendre, répondit Tonks. Le problème est que les archives ont été détruites. Nous avons besoin d’informations pour en comprendre certains termes.

          Harry avait tout un tas de questions à propos de la Clef de la Paix et les derniers mots de Tonks firent remonter ces interrogations à sa pensée. Et il se doutait que moins il y avait de gens qui savaient ce que c’était, plus sa tâche sera facile, ou plutôt moins compliquée. Il attendait toujours avec impatience de voir Abelforth pour obtenir des premières explications.

-          Je pense aussi qu’il est mieux que cela soit laissé de côté, afin d’éviter que les gens en fassent de mauvaises interprétations, reprit Lupin.

-          De toute façon, ça ne les concerne pas, répondit Harry. Ca ne concerne personne d’autre que ceux qui étaient cités, il faut oublier cette prophétie, le Ministère n’a pas à s’en occuper.

-          Harry, le Ministère a toujours rassemblé toutes les prophéties existantes, expliqua Lupin. Il est le gardien de leur accomplissement. Cependant, tu as raison, son rôle n’est pas de les écouter et encore moins d’en tenir compte. Il faudra expliquer cela très clairement à Fudge.

          Harry n’était pas très convaincu, mais il se tut.

-          Bien, qui est pour que cela reste secret.

          Tous les professeurs levèrent la main, exceptée Mrs Bett, qui leva les deux.

-          D’accord, je laisserai de côté ce passage, cela concerne donc également tous les mystères autour de cette pyramide, je suppose ?

          Lupin acquiesça.

-          Très bien, je vous soumettrai ma lettre demain. Poursuivons avec l’organisation de la rentrée. Je ne sais pas comment la Gazette du Sorcier a su que nous avancions la rentrée à jeudi prochain. Nous l’avons décidé et annoncé au Ministère cette nuit, et c’était publié au petit matin. Cela me laisse penser que la Gazette et le Ministère ont conservé tout de même un certain lien…

-          Etonnant, en effet, répondit Lupin. Mais il faut penser qu’il peut y avoir des espions au Ministère.

-          C’est vrai, c’est même certain, affirma Tonks, voyez l’histoire des Portes à Transplaner…

-          C’est vrai, nous avons donc une raison de plus de nous en méfier…

-          Ca va être dur, avec tous ces imbéciles au milieu du château, coupa Maugrey Fol Œil.

-          Je le répète, le Ministère est coupé du reste de l’école, expliqua le professeur Fitz.

-          Ca m’étonnerait que Fudge ne vienne pas fourrer son nez au milieu des affaires de l’école…

-          Nous serons vigilants et nous saurons alors le remettre à sa place. Nous devons toujours veiller à ce que nous les professeurs, gardions notre autonomie, et la direction de ce qui se passe à Poudlard.

          Maugrey fit une grimace montrant qu’il n’avait pas vraiment confiance.

-          C’est donc d’accord pour le service du Poudlard Express ? demanda le professeur Chourave, à qui cette question venait de venir à l’esprit..

-          Oui, le jeudi, les élèves devront être présents au soir au château, mais ils sont libres de venir par leurs propres moyens. Hagrid, vous pourrez assurer l’accueil au château ?

-          Bien sûr, avec plaisir ! répondit Hagrid d’une voix forte, content de pouvoir aider.

-          Très bien, merci. J’ajoute que j’ai obtenu de Stridus Shiner la plus haute protection pour le voyage dans le Poudlard Express, il ne doit rien se passer, sinon, les parents vont finir par refuser d’envoyer leurs enfants à l’école, ce que nous devons éviter par-dessus tout.

-          S’ils pouvaient garder ces abrutis de Mangemorts chez eux, ce ne serait pas plus mal, grogna Maugrey.

-          Pardon ? demanda le professeur Fitz qui n’avait pas entendu, car occupé à lire ses notes.

-          Je disais que si les J.M.P. pouvaient rester chez eux, ce ne serait pas plus mal !

-          Maugrey, allons, vous savez que nous les surveillons, ils n’ont rien fait depuis leur retour.

-          Non, ils n’ont rien fait ! coupa Harry, en colère. Ils ont juste enlevé les sortilèges Anti-Transplanage pour laisser rentrer les Mangemorts dans le château !

-          Par la Barbe de Merlin, j’avais oublié ! s’exclama le professeur Fitz. Je m’excuse, avec les évènements, ça m’était sorti de l’esprit…

-          Pas grave, répondit Harry, calmé.

-          Ils devraient aller à Azkaban, avec ce qu’ils ont fait !

-          Alastor, ils sont jeunes, ils sont aveuglés par ce que font leurs parents, dit timidement le professeur Chourave.

-          Et bien il faut empêcher les Mangemorts de faire des enfants, ça résoudra le problème… je peux m’occuper de les castrer les uns après les autres !

-          On va leur arracher les couilles ! ahaha ! s’exclama Mrs Bett.

          Cette fois-ci, même le professeur Fitz ne put réprimer un fou rire nerveux.

          Lorsqu’Harry cessa de rire, il en vint à se demander comment Minerva McGonagall avait pu être amie avec Mrs Bett, elle qui n’aimait pas le désordre, et qui avait toujours l’air de quelqu’un de strict. Mais il le savait, il connaissait trop peu de choses de tous ceux qu’il avait perdus.

          Le professeur Fitz ramena enfin tout le monde à la discussion, alors que Mrs Bett se demandait toujours pourquoi ce qu’elle avait dit avait fait autant rigoler.

-          Bien, j’irai en parler directement après cette réunion à Mr Fudge, professeur Tonks, je pense que j’aurai besoin de votre soutien…

-          Sans problèmes, répondit Tonks, mais je pense vraiment que Fudge n’en croira pas un mot…

-          Pourquoi cela ? demanda le professeur Fitz.

-          Vous ne le connaissez pas encore assez, personne n’est au courant, et la nouvelle vient d’Harry, je doute qu’il n’y accorde beaucoup de crédit. Sa politique se veut avant tout être une politique d’image. Il agit en fonction de l’image qu’il veut qu’on ait de lui, et même s’il a changé, je ne pense pas qu’il ira jusqu’à exclure de l’école les J.M.P. avérés…

-          De toute façon, je ne pense pas que ce soit la bonne solution. Que se passerait-il si on les excluait de l’école. Ils se retrouveraient en permanence dans le milieu des Mangemorts et il n’y aurait pas moyen de les récupérer.

-          Je suis d’accord, répondit le professeur Chourave.

-          Parce que vous pensez vraiment qu’il y a un moyen de les récupérer ? s’insurgea Harry.

-          Harry, je suis d’accord avec toi, répondit Lupin, mais il faut bien se dire que Dumbledore leur aurait laissé une autre chance.

-          Une autre chance, ce serait la combientième, alors ? demanda Harry.

-          Harry, le professeur Fitz a raison, si on les exclue, ils se retrouveront au milieu des Mangemorts et ne connaîtront plus que ça, la seule solution est de les garder sous surveillance ici, et de les isoler le plus possible des Mangemorts et de Voldemort.

-          Pourquoi ne pas les mettre à Azkaban.

-          Tout simplement parce qu’il n’y a plus d’Azkaban. Le Ministère en a totalement perdu le contrôle et tous les prisonniers se sont évadés. Les derniers prisonniers sont partis pendant l’attaque de l’école et du Ministère, ils ont profité de l’absence des Aurors qui sont venus tenter de sauver le Ministère. Quitte à les emprisonner, faisons-le ici, à Poudlard. A Azkaban, ils auraient pu communiquer avec d’autres Mangemorts, et cela n’aurait fait qu’accroître leur ressentiment. A leur sortie, ils seraient devenus de véritables Mangemorts, irrécupérables.

          Harry n’était qu’à moitié convaincu, mais il se tut, certain que même s’ils restaient, les professeurs sauraient cette fois les garder sous surveillance, au vu de ce qu’ils avaient tenté de faire.

-          Donc nous ferons ce qu’il est bon de faire en temps voulu. Poursuivons notre réunion. Au sujet de la rentrée, nous nous occuperons des emplois du temps dans les jours qui suivent. Nous allons devoir tenir compte de quelques modifications par rapport à ce que nous avions prévu. Les épreuves prévues pour la semaine dernière ont en grande partie été annulées. Je ne pense pas qu’il faille les supprimer complètement. Les élèves ont composé pendant plusieurs heures et ce travail ne doit pas être perdu. Par conséquent, les copies récupérées seront corrigées et notées. Quelqu’un a-t-il une objection ?

-          Vive les chauves-souris ! ahaha !

-          Merci, autre chose ? demanda le professeur Fitz, commençant à s’habituer aux interventions intempestives de Mrs Bett.

-          Et que va-t-on faire pour compter les épreuves manquantes ? demanda le professeur Zeffira.

-          Le week-end est là pour ça, proposa Maugrey.

-          Le week-end ? demanda le professeur Fitz, surpris.

-          Ils n’en mourront pas, une seule journée de cours pour reprendre, ça ne suffit pas, il faut les secouer un peu. Pour ma part, je m’occuperai des sixième et septième année samedi soir. Ils sont donc libres samedi et dimanche dans la journée.

-          Laissons leur au moins une journée de repos, non ? demanda le professeur Slughorn. Pour ma part, ça ne me dérange pas d’annuler ce qui reste des potions.

-          Ca, c’est parce que vous êtes trop fainéant pour les corriger ! tonna Maugrey.

          Le professeur Slughorn émit un petit couinement d’indignation.

-          Calmez-vous, Alastor. Nous allons trouver une solution. Je propose une journée pas trop chargée le vendredi, pour la rentrée, un samedi complet, puis un dimanche de repos, avant d’attaquer la semaine suivante. Le dimanche libre permettrait aux élèves de consulter les conseillers d’orientation. Je vais contacter Molly Weasley et Dolores Ombrage pour les prévenir qu’elles…

-          Inutile, intervint Tonks, le Département des Métiers, des Formations, et des Etudes est totalement détruit, il ne reste plus que le Bureau des Conseillers d’Orientation au deuxième étage, bien qu’il ait été partiellement détruit par l’explosion de la Porte à Transplaner, et les personnels qui sont pour l’instant mis en vacances provisoires. Il va falloir un peu de temps pour que tout se remette en place. Je pense qu’il est préférable de reporter ces rendez-vous d’une semaine au moins.

-          Hum, il va falloir tout de même s’en occuper rapidement. Si je regarde mon calendrier, les conseils d’orientation du premier trimestre ont lieu début décembre pour les septième année et les cinquième année. Ca nous laisse un mois et les élèves doivent déjà savoir ce qu’ils veulent faire avant. L’éventail des enseignements possibles doit leur être exposé rapidement.

-          Ne peut-on pas leur expliquer nous-mêmes, en petits groupes ? demanda Tonks.

-          Les professeurs coordonnateurs peuvent le faire pour leur groupe, proposa le professeur Tanghudaï.

-          Très bien, Mr Weasley, pourriez-vous demander à votre mère de passer me voir quand elle peut ?

-          Euh, oui, bien sûr, répondit Ron.

-          Merci, il serait bien que les conseillers d’orientation puissent être présents durant ces conseils, c’est leur rôle et leur utilité principale. S’ils sont en vacances au moment le plus important, autant leur donner un autre travail.

-          Les programmes vont-ils être changés ? demanda Hermione.

-          En quel honneur seraient-ils changés ? demanda le professeur Fitz. Ils ont été réalisés de manière très sérieuse l’été dernier et complétés par la suite. Leur changement n’est pas une priorité.

-          Ma question portait sur les évènements récents. Je pense qu’on doit les intégrer au programme d’étude des relations internationales. A mon avis, tous les élèves seraient très intéressés par cela.

-          Tu serais intéressée, rectifia Ron à voix basse.

          Hermione l’ignora et se tourna vers le professeur Fresnel pour chercher du soutien.

-          C’est prévu, Miss Granger, répondit ce dernier. Le programme d’étude des relations internationales nous permet de garder une certaine liberté par rapport aux thèmes traités. Il dépend en fait fortement de notre actualité.

-          D’accord, merci, reprit le professeur Fitz, qui ne voulait pas que la discussion s’engage sur des sujets aussi peu urgents. Dans ce cas, récapitulons le calendrier. Les cinquième année et septième année ont encore un mois pour tester les différentes disciplines. Ils se verront exposer les différents choix d’orientation possible durant les conseils d’orientation le week-end prochain. Les conseils de fin de trimestre qui décideront de l’orientation des élèves en fonction de leurs résultats et de leurs choix auront lieu début décembre. Ensuite, pendant les deux semaines qui suivront, les élèves seront familiarisés avec certains de leurs nouveaux enseignements. La préparation aux BUSE et aux ASPIC ne débutera véritablement qu’à la rentrée des vacances de Noël. Pour les autres niveaux, tout reste encore à définir. Les programmes scolaires indiquent qu’à l’avenir, les choix d’orientation seront faits en troisième année et sixième année. Autrement dit, les deux premières années seront utilisées pour un enseignement général. De la troisième année à la cinquième année, les élèves préparent les BUSE qui demandent un enseignement général ainsi que quelques options aux choix des étudiants. Au cours des sixième et septième années, les élèves préparent les ASPIC, pour lesquels les enseignements se spécialisent. Les ASPIC sanctionnent ainsi la fin de la scolarité classique et les élèves peuvent ainsi être embauchés au Ministère de la Magie. Ils ont également le choix de poursuivre leurs études dans les EMS, Enseignements Magiques Supérieurs, qui seront lancés dès cette année. Autrement dit, les septième année de l’année dernière pourront revenir à Poudlard pour suivre ces enseignements. C’est donc une année test en vue de préparer l’intégration des élèves actuellement en septième année. Est-ce que tout est clair ?

          Personne ne montra des signes de réprobation ce qui montra que ce que venait de dire le professeur Fitz était rentré dans toutes les têtes.

-          Bien, le professeur Tanghudaï prendra la direction des EMS. A ce titre, professeur Tanghudaï, je vous demande de prévenir vos professeurs pour qu’ils se placent à la disposition de nos étudiants pour toute information. Les professeurs des EMS commenceront à connaître les élèves de septième année et de sixième année par l’intermédiaire des interrogations orales qu’ils assurent. Dans les autres niveaux, elles sont assurées par les professeurs de Poudlard. J’ajoute que les élèves pourront incessamment visiter les locaux des laboratoires de recherche des EMS qui sont en cours d’aménagement.

-          Tout à fait, confirma le professeur Tanghudaï, les locaux devraient être aménagés d’ici à deux semaines. Les professeurs s’en chargent, puisque le Ministère semble un peu trop débordé actuellement. Ils prépareront leurs cours un peu plus tard selon les programmes officiels des EMS. Mais rassurez-vous, tout sera prêt pour la mi-décembre.

-          Parfait, merci. Tout est dit à ce sujet, j’expliquerai tout ça dans la lettre aux familles.

-          Vous aurez le temps de tout écrire ? demanda Lupin. Je pense que vous pouvez nous déléguer une partie du travail.

-          Si vous voulez, on fait le point à la fin de la réunion, ça m’aidera beaucoup, merci. Passons maintenant à la réparation des locaux. Nous avons une semaine pour remettre tout en ordre et rétablir toutes les sécurités.

-          Mr Fudge m’a confirmé que le Service d’Intervention de Haute Magie serait entièrement mis à la disposition de l’école demain et après demain, annonça Lupin. Il a aussi décidé de ne pas m’envoyer travailler ailleurs qu’à Poudlard. Je suis donc à la disposition de l’école durant toute la semaine qui vient. Je réparerai tout ce qui a été détruit mais il faut d’abord faire une vérification rapidement pour que les Hauts Magiciens puissent placer tous les sortilèges qu’il faut. Ils ne sont là que demain et après-demain.

-          Pas d’urgence, répondit Tanghudaï. S’ils n’ont pas fini de tout remettre, je pourrai m’en occuper.

-          D’accord, merci, reprit le professeur Fitz. Rusard, pourriez-vous recenser ce soir tous les dégâts causés au château et me donner la liste pour demain matin. S’il le faut passez-y la nuit, vous aurez tout le repos que vous voulez après.

          Rusard hésita un instant puis accepta finalement.

-          D’accord… Dois-je commencer tout de suite ?

-          Non, non, attendez la fin de la réunion, quand même, on a peut-être besoin de vous d’ici là.

          Le professeur Fitz regarda à nouveau ses notes puis releva la tête, l’air satisfait.

-          Ah, bien, je crois que nous avons tout dit, quelqu’un a-t-il une question ?

          Hermione avait levé la main et Harry et Ron ne purent s’empêcher de s’adresser un sourire.

-          Miss Granger ?

-          Auriez-vous des précisions supplémentaires quant aux différentes filières dans les EMS, nous ne savons pour l’instant pas grand-chose…

-          Tout vous sera expliqué en temps voulu, c’est le but des conseils d’orientation, je peux bien vous en parler, mais je pense que ce n’est pas mon rôle et que nous n’avons guère le temps. En attendant, concentrez-vous pleinement sur votre travail, vous devez avoir les meilleurs résultats possibles pour pouvoir accéder à la filière de votre choix par la suite.

          Hermione rougit légèrement. L’idée que le professeur Fitz puisse penser qu’elle ne soit pas pleinement concentrée sur son travail scolaire la touchait profondément.

-          Ne vous inquiétez pas pour elle, intervint le professeur Chourave, quelle excellente élève.

          Hermione rougit encore plus, mais ce n’était plus pour les mêmes raisons.

Tous les professeurs avaient acquiescé en la regardant avec un sourire.

-          Effectivement, je consulte fréquemment les relevés de notes des élèves, et il faut avouer que c’est très bien. Une élève de plus très impliquée dans la vie de l’école, comme on aimerait en avoir plus…

          Hermione pouvait difficilement devenir plus rouge que ce qu’elle était, et Ron affichait un large sourire.

-          Et en plus, elle sort avec le gars le plus intelligent de l’école, murmura-t-il pour rigoler.

          Mais le professeur Fitz avait très clairement entendu ce qu’il venait de dire.

-          Oho, Mr Weasley, à en croire vos résultats en potions, je pense que vous feriez mieux d’imiter votre petite amie… Allez, bonne soirée à tous, si certains veulent m’aider pour la lettre aux familles, venez me voir !

          Le professeur Fitz libéra l’assemblée au moment idéal pour Ron qui était à son tour devenu tout rouge.

          Harry et Ron commencèrent à se diriger vers la sortie mais se rendirent compte qu’Hermione ne suivait pas.

-          Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Ron.

-          J’aimerais bien discuter avec le professeur Fresnel…

-          Une autre fois, Hermione, on n’a pas que ça à faire que de s’intéresser à l’Histoire de la Magie…

-          Attendez…

          Harry reçut un coup dans l’épaule alors qu’Hermione abordait le professeur Fresnel qui la regarda à travers ses lunettes aux verres épais.

          Mrs Bett venait de s’intercaler entre Ron et Harry qu’elle fixa de ses yeux profonds.

-          Pot-Pot, ça va ?

-          Euh, oui, répondit Harry, se demandant ce que Mrs Bett pouvait bien lui vouloir.

-          A la rentrée, tu veux qu’on fasse un combat de boxe sur balais ?

-          De quoi ? demanda Ron.

-          Boxe sur balai ! répéta Mrs Bett avec un grand sourire.

          Elle sortit une paire de gants de boxe de la poche de sa robe grise.

-          La boxe ? Mais c’est ce que font les Moldus ! s’étonna Harry.

-          Ah, mais ils ne font pas ça sur un balai, ahaha ! Alors, Pot-Pot, c’est d’accord ?

-          Vous êtes sûre que c’est une bonne idée ? demanda Harry.

-          Mais oui, on fera ça dans la Grande Salle pendant le petit-déjeuner le matin de la rentrée !

-          Devant tout le monde ? s’étonna Harry.

-          Oui, il faut mettre un peu d’animation, ahaha !

-          Et le professeur Fitz a accepté ? demanda Harry, suspicieux.

-          Il ne faut pas lui dire ! Surprise, ahaha !

-          Moi je veux bien, s’exclama Ron, en enfilant les gants de boxe. C’est quoi le but ?

-          Me faire tomber du balai en me donnant des coups de poing !

-          Vous donner des coups de poing ? aha ! s’étonna Ron.

-          Exactement !

-          Mais je vais vous casser en deux !

-          Ah ouais !

          Mrs Bett lui reprit les gants des mains et lui donna un violent coup de point dans l’épaule mais le rata et le heurta en plein dans la mâchoire.

-          Aha ! Qu’est-ce que tu disais ?

          Ron était au sol et se tenait la mâchoire en gémissant. Hermione sortit ensuite de la Grande Salle et s’arrêta net en le voyant par terre.

-          Mais que s’est-il passé ? demanda-t-elle.

-          Il a voulu crâner avec moi ! aha ! répondit Mrs Bett.

          Hermione se pencha sur Ron, l’air choquée, après avoir lancé un regard furieux à Mrs Bett.

-          Ronnie chéri, ça va ?

-          Oui, gémit Ron en se relevant.

          Mrs Bett le prit par la main et le releva.

-          Allez, ça va aller, c’est pas un petit coup comme ça qui va te tuer ! Alors, c’est OK ?

-          Euh… répondit Ron, devenu réticent.

-          Cool, alors vendredi matin, au petit-déjeuner, aha !

          Mrs Bett enfourcha son balai et s’enfuit dans les escaliers avant même que Ron ait pu ouvrir la bouche.

-          Vendredi matin ? au petit-déjeuner ? Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda Hermione, suspicieuse.

-          Oh rien, répondit Ron.

-          Non, ce n’est pas rien, Ron !

          Elle se tourna brusquement vers Harry.

-          Toi, toi qui est un minimum sérieux, tu vas me dire ?

-          Harry, un minimum sérieux, aha ! rigola Ron.

          Harry ne répondit pas et sourit à Ron.

-          Harry ? pressa Hermione.

-          C’est rien, Hermione, Mrs Bett voudrait organiser une autre course sur balais, elle viendra nous en parler vendredi matin au petit-déjeuner.

-          Je ne suis pas sûre que ce soit une bonne idée, répondit Hermione.

-          Qu’est-ce que tu racontes, toi-même tu avais participé à la course précédente, répliqua Harry.

-          Oui mais je n’aurais jamais dû y participer…

-          Pourquoi ? demanda brusquement Ron.

-          Parce que j’ai perdu du temps de travail. Si je n’avais pas fait cette course, peut-être que j’aurais appris l’élément qui fait la différence entre une bonne copie et une mauvaise copie !

-          N’importe quoi, grogna Ron.

-          Je ne sais pas si tu te rends compte, Ronnie, mais les épreuves d’ASPIC sont dans maintenant sept mois. A mon avis, tu devrais travailler au moins douze heures par jour pour être prêt à temps.

          Harry et Ron s’échangèrent un sourire.

          Les ASPIC étaient l’une des dernières préoccupations d’Harry. Il travaillait sérieusement cette année, mais c’était surtout pour se donner le maximum de chances de pouvoir vaincre Voldemort. Dumbledore lui avait pourtant dit dans ses dernières volontés de ne pas oublier qu’il aura une vie après la fin de Voldemort et qu’il lui faudrait la réussir. Mais Harry ne s’inquiétait pas pour cela, il aurait le temps, après, de s’occuper de lui.

-          Et puis que dites-vous des mesures de sécurité ? demanda Hermione, relançant le sujet de la course de balais imaginaire, alors qu’ils descendaient les marches devant l’entrée du château.

-          Hermione, si Mrs Bett veut venir nous en parler, c’est justement pour que l’on discute de tout ça ! coupa Harry. Tu ne veux pas parler d’autre chose que d’ASPIC et de mesures de sécurité ?

          Hermione se tut et Harry se sentit immédiatement mal à l’aise, un froid s’était installé alors qu’ils marchaient en direction du portail, traversant le parc.

          Ils subissaient les assauts du vent qui soufflait si fort qu’ils étaient par moments déséquilibrés. Dans le ciel, les nuages gris défilaient très vite et le lac était secoué par les vagues qui s’entrechoquaient bruyamment.

-          Harry, toujours pas de message d’Abelforth ? demanda Hermione.

-          Non, toujours pas, répondit Harry.

          Et ils transplanèrent.

 

 

 

          

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