HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 92 : REVEIL SURPRISE AU YUNNAN

 

 

-       … zéro…

-       BOUM !

          La bombe de Fred et George explosa violemment et brisa une partie du mur et du sol mais la gargouille resta cependant intacte.

          Il y eut un hurlement aigu ainsi que des cris mais ils ne pouvaient pas voir qui c’était, un nuage de poussière venait de s’élever.

          Lorsque celui-ci s’effaça, ils virent tous plusieurs silhouettes étendues par terre.

          Harry reconnut immédiatement Dolores Ombrage dont les habits étaient maintenant plus blancs que roses à cause de la poussière.

          Mais Ombrage n’était pas la seule, Fudge était étendu à côté d’elle, avec trois Aurors. Derrière eux, il y avait Arthur Weasley, qui gémissait, et le professeur Fitz, qui avait été un peu soufflé par l’explosion.

          Ils se précipitèrent pour l’aider à se relever.

          Harry remarqua que Fred et George piétinèrent bien Ombrage en lui passant dessus et ils l’entendirent pousser un râle.

          Harry releva aussi Mr Weasley, en espérant que l’explosion lui ait remis les idées en place.

-       Ca va ? demanda Harry.

-       Oui… Ah !

          Mr Weasley avait d’abord semblé vouloir remercier Harry de l’avoir relevé, mais il fit immédiatement un pas en arrière.

-       Allons, dit Harry, qui se demandait si Mr Weasley ne jouait pas la comédie.

-       Tu veux me faire échouer, comment oses-tu venir détruire ma famille ?

          Mais Harry ne put pas répondre, il n’aurait pas pu de toute façon tellement il était consterné. Un groupe d’Aurors venait d’arriver par le couloir derrière.

          Harry n’avait rien vu venir, à cause de ses émotions, peut-être, mais il venait d’être touché par un éclair de stupéfixion qui l’avait foudroyé.

          Hermione et Ron venaient de tomber. Ginny et Fred avait perdu leur baguette. Il ne restait plus que George pour se défendre face à au moins huit sorciers expérimentés.

-       Ca ne sert plus à rien de lutter, dit un Auror à George.

-       Oh si, ça sert…

     Il sortit de sa poche une autre de ses bombes et la jeta par terre.

-       Bomba activatum.

-       Stupéfix !

          Un des Aurors venait de stupéfixer George mais celui-ci avait eu le temps, dans un claquement de doigts, de faire apparaître une protection grâce à des vêtements magiques qu’il portait. Une sorte de liquide rouge transparent et très visqueux l’avait entouré.

          Quelques secondes plus tard, il y eut une autre explosion et les Aurors furent tous touchés, même s’ils avaient eu le temps de s’écarter rapidement. Deux d’entre eux avaient roulé par terre.

          George, lui n’avait rien senti, mais il était toujours stupéfixé.

          Fudge venait de se relever lentement.

-       Alors ? demanda-t-il au professeur Fitz. Vous voyez les dégâts inutiles que votre résistance apporte.

-       Nous ne nous rendrons pas…

-       Vous êtes seul dans le château, les Aurors ont reçu l’ordre de fermer les portes. Vos amis ne peuvent qu’attendre dehors, ils n’arriveront pas à revenir dans le château…

-       Oho, vous les connaissez très mal, je suis certain qu’ils vont réussir à rentrer et vous ne nous arrêterez pas, il est hors de question que je me rende.

-       Dans ce cas, le Ministère va nommer de nouveaux professeurs, une nouvelle Directrice, annonça Fudge. Mais pensez aux conséquences, professeur Fitz. Vous pensez vraiment que ce sera bien pour les élèves, tous ces changements.

-       Le mieux pour les élèves serait que Poudlard reste comme elle l’était, répondit le professeur Fitz, et qu’elle ne tombe pas entre vos mains…

          Ombrage commença à bouger plus loin à côté d’eux.

-       Ranimez-la, dit Fudge à un Auror. On va avoir besoin d’elle rapidement. Nous avons besoin de trouver beaucoup de professeurs, nous ne devons pas retarder la rentrée. Le professeur Vilebrequin est déjà disponible pour les Théories de Magie, Nymphadora Tonks va rester aux Métamorphoses, j’ai contacté quelqu’un pour les Sortilèges et qui devrait accepter. Le professeur Slughorn a annoncé qu’il acceptait de rester pour les Potions. Nous n’avons pas besoin d’autant de professeurs qu’avant, ce système était idiot…

-       Ce système n’était pas idiot, répondit le professeur Fitz, les élèves étaient véritablement suivis, vous voulez quoi, qu’il y ait trois professeurs pour autant d’élèves ? L’équipe en place réussissait très bien !

-       Mais mon cher, nous vous proposions de la conserver, dit Fudge avec un air mauvais.

-       Stupéfix !

          Fudge tomba par terre après avoir reçu le sortilège du professeur Fitz en plein dans le front.

          Mais malheureusement, un des Aurors avait saisi sa baguette grâce à l’Expelliarmus.

          Ombrage venait de se relever et ils soignèrent les Aurors blessés.

-       Bien, on va les emprisonner, dit Fudge, il ne vaut mieux pas les avoir dans les pattes. Occupons-nous des autres.

-       BOUM !

          Une violente explosion secoua le château.

-       Qu’est-ce que c’est ? demanda Fudge.

-       Aucune idée, Monsieur le Ministre. Je pense qu’il faudrait mieux aller aider.

-       Amenez vite les prisonniers dans leurs cellules, dit Fudge.

-       Personne ne va sortir de ce couloir.

          Ils sursautèrent tous et se retournèrent vers Abelforth qui avait fait son apparition à l’autre bout du couloir.

-       Comment avez-vous fait pour rentrer ? demanda Fudge, abasourdi.

-       Voyez-vous, Cornelius, Poudlard recèle bien des secrets que vous ne connaissez pas. Confier sa direction à des gens comme vous ou votre crapaud de compagnie est une véritable folie.

          Ombrage sortit sa baguette en tremblant mais Fudge lui fit signe de rester en arrière.

-       Je vous demande seulement de rester calmes pendant que je libère tous ces gens sinon je vais devoir vous faire très mal. Commencez par rendre leur baguette à ces jeunes gens, dit Abelforth en montrant Ginny et Fred.

-       Vous n’avez pas bien compris, répondit Fudge. Vous êtes seuls face à nous, nous n’allons pas nous laisser faire.

-       Il n’est pas seul… répondit Ginny.

          Elle lui donna alors un énorme coup de pied placé exactement à son point sensible.

          Fudge s’écroula par terre en gémissant alors qu’un Auror venait de stupéfixer Ginny.

-       Ginny ! s’exclama Mr Weasley.

-       C’est une façon de lutter, en effet, sourit Abelforth.

          Il y eut des bruits de pas et une dizaine d’Aurors arrivèrent derrière Abelforth qui ne se retourna même pas. Il attendait que Fudge se relève.

-       Attrapez-le ! hurla Ombrage aux Aurors.

          Une pluie de sortilèges fonça sur Abelforth qui ne s’était toujours pas retourné.

          Mais un mur apparut derrière lui et on entendit le choc des sortilèges.

          Ombrage recula de quelques pas. Elle était seule avec deux Aurors et Arthur Weasley, et elle savait qu’elle ne ferait pas le poids.

          Fudge ne se relevait toujours pas et continuait de gémir.

          Abelforth se pencha sur Harry, Ron et Hermione pour les ranimer, sans se soucier des Aurors qui avaient leur baguette pointée sur lui.

          Ombrage fit un signe de la tête pour leur dire d’agir, mais les Aurors étaient particulièrement réticents. Ils devaient penser qu’Abelforth pouvait voir derrière lui.

-       Oh, vous n’êtes qu’une bande de mollusques ! hurla-t-elle. Incarcerem !

          Un miroir apparut entre elle et Abelforth qui n’avait pas cessé de faire ce qu’il faisait. Le sortilège ricocha et elle le reçut en pleine figure. Des cordes sortirent de sa propre baguette et s’entourèrent autour d’elle.

-       Raah !

-       Bien, ne perdons pas de temps, dit Abelforth, il faut aller aider en bas… On va devoir stupéfixer tous ceux-là…

-       Stupéfix !

          Les Aurors, Arthur Weasley, Dolores Ombrage et Fudge tombèrent tous en même temps sans avoir eu le temps de réagir.

-       Restez un peu en arrière, dit Abelforth.

          Il pointa ensuite sa baguette sur le mur qui explosa violemment en projetant des gravats dans tout le couloir.

          Il envoya ensuite une forte lumière blanche qu’Harry reconnut comme étant une Vague de Haas aux rayonnements qui se dégageaient.

          Les Aurors furent envoyés à l’autre bout du couloir et tous les tableaux avaient été décrochés. Plusieurs tapis du sol avaient été arrachés et tout le mobilier renversé.

          On entendait des explosions venant du rez-de-chaussée. Le bruit montait rapidement par les escaliers. Le combat devait être rude en bas.

-       Dépêchons-nous, dit Abelforth, qui descendait l’escalier très rapidement malgré sa petite taille.

          La situation était assez tendue en bas. Tous leurs alliés avaient été touchés, et il ne restait plus que le professeur Tanghudaï, le professeur Dillantis, Maugrey Fol Œil et Mrs Bett pour lutter face à la cinquantaine d’Aurors qui restait.

          Le professeur Fitz prit un air effaré lorsqu’il vit que Mrs Bett envoyait violemment des vases lourds sur les Aurors.

-       Restez en arrière, leur dit Abelforth.

          Il s’avança mais ils ne l’écoutèrent pas et le suivirent.

          Le professeur Dillantis se battait toujours avec sa boule de cristal qui envoyait des éclairs dont les Aurors avaient beaucoup de mal à se protéger. Maugrey Fol Œil se battait avec hargne contre cinq Aurors et il en stupéfixa trois avant de tomber à son tour.

          Plusieurs Aurors envoyaient des éclairs sur Mrs Bett qui les évitait avec habileté. Mais elle heurta un mur après avoir fait un looping dans les airs et se retrouva coincée par la tête dans un tableau.

          Harry fut rassuré d’entendre un « Ahaha » qui montrait qu’elle était encore en pleine forme.

          Le professeur Tanghudaï s’était entouré d’un dôme violet qui émettait des crépitements et qui renvoyait tous les sortilèges qu’il recevait. Il était, en plus de cela, en train de contrôler une sorte de boule de lumière rouge qui stupéfixait tous les Aurors qu’elle approchait.

          L’aide d’Abelforth fut d’une grande utilité. Celui-ci avait fait apparaître plusieurs rayons bleus très fins qui ondulaient entre les Aurors et qui pétrifiaient tous ceux qui utilisaient leur baguette.

          Mais finalement, il y eut plusieurs explosions et des feux d’artifices furent lancés par un Auror.

          Une fusée en forme de dragon heurta de plein fouet la boule de lumière rouge du professeur Tanghudaï qui explosa en émettant un flash lumineux très intense. Le flash fut ensuite complètement absorbé par la baguette du professeur Tanghudaï qui explosa en envoyant ce dernier heurter violemment le mur.

          Une vingtaine d’Aurors arrivèrent derrière eux, accompagnant Fudge, Ombrage, Shiner et Mr Weasley.

-       Mais ils sont partout ! s’exclama le professeur Fitz.

-       Vous ne gagnerez pas cette bataille ! répondit Fudge sèchement. Vous êtes fichus, vous devriez abandonner avant de commettre encore plus de dégâts.

-       Nous ne sommes pas fichus ! répondit Harry. Ecartez-vous ! dit-il à ses amis.

-       Attendez, vous n’allez pas… dit le professeur Fitz.

-       Ne vous inquiétez pas et reculez encore, répondit Harry.

          Fudge et Ombrage le regardèrent avec des yeux ronds.

-       Aha, vous ne croyez quand même pas que vous seuls pourrez nous battre tous, vous, un gamin de…

-       Enmageznem !

          Une vague de lumière blanche très puissante jaillit de la baguette d’Harry mais ses adversaires firent apparaître chacun un bouclier.

          La Vague de Haas défonça le mur derrière en y créant un large trou. Plusieurs pierres tombèrent du plafond qui vibra. Une nuée de lutins de Cornouaille sortit du trou et il les observèrent tous les uns après les autres, comme s’ils recherchaient une victime.

          Puis soudainement, ils foncèrent sur Ombrage qui était décidément devenue un aimant à problèmes. Ils l’attrapèrent par les cheveux alors qu’elle poussait des hurlements et envoyait des sortilèges dans tous les sens. Mais elle stupéfixa Fudge qui dévala dans l’escalier jusque dans le hall et renversa trois Aurors.

          Harry et ses amis reçurent plusieurs éclairs qu’ils évitèrent facilement.

          Derrière eux, le professeur Dillantis et Abelforth avaient énormément de mal à lutter, les Aurors ne cessaient de faire apparaître des boucliers qui repoussaient à peu près tout. Ils donnaient l’impression d’avoir subi un entraînement.

          La situation empira quand un Auror utilisa un sortilège d’Attraction pour récupérer la boule de cristal du professeur Dillantis. Celui-ci se retrouva alors quelques instants seul et dut arrêter une pluie de sortilèges en les absorbant avec ses mains. Mais il succomba pendant la seconde où il avait tenté de sortir sa baguette magique de sa poche, touché par trois éclairs de stupéfixion en même temps.

-         Biancker, dit Harry.

          La moitié des Aurors s’écroula ce qui permit à Harry de ranimer le professeur Fitz qui avait été stupéfixé.

          Mais à peine relevé, celui-ci reçut un autre sortilège et tomba dans les escaliers.

          Les explosions retentissaient dans le Hall qui était méconnaissable. Les portes d’entrée avaient été soufflées et ce devait être cela qui avait provoqué l’explosion qui avait secoué le château. Graup était étendu dans le Hall, il avait fini par être stupéfixé, tout comme Hagrid.

          Harry était un peu bouleversé, Ron était en train de lutter contre son propre père. Ginny, elle, n’y arrivait pas et avait fini par être stupéfixée, Harry voyait sur son visage les larmes qui coulaient.

          C’était le problème d’Harry aujourd’hui, il n’arrivait pas à se concentrer sur le combat, il était touché émotionnellement. Il se contentait pour l’instant de stopper la pluie d’éclairs qui arrivait sur lui, mais il était en grandes difficultés. Heureusement, c’était devenu quelque chose d’un peu machinal pour lui, il le faisait presque les yeux fermés.

          Pendant ce temps, Ombrage était toujours en train d’hurler, les lutins de Cornouaille l’avaient suspendue au seul lustre qui n’avait pas encore explosé dans le Hall.

          Mais tout ne pouvait pas se passer bien, les lutins se ruèrent ensuite sur Harry qui ne les avait pas vu venir. Ils l’attrapèrent par sa cape et lui prirent sa baguette.

-       Nooon ! hurla Harry.

          Il jeta un bref coup d’œil autour de lui. Les Aurors étaient quasiment tous ranimés et faisaient face à un Abelforth en difficultés. Ils avaient une stratégie qui payait. Ceux qui étaient derrière ranimaient sans arrêt ceux qui étaient touchés pendant que les autres prenaient tous les risques pour bousculer Abelforth.

          Dans l’escalier, il ne restait qu’Hermione pour faire face à deux Aurors et à Mr Weasley et elle semblait se débrouiller très bien.

-         Accio baguette ! pensa Harry.

          Mais il n’était pas concentré et la baguette que tenait un lutin n’avait pas bougé.

          Il ne le voyait pas, mais il était en train de s’entourer d’un halo de lumière rouge à cause de la colère.

          Il se débattait pour se lâcher, il tenta même de mordre un lutin mais ceux-ci étaient en train de le balader dans les airs.

          Soudain, tous les lutins s’évanouirent. Harry avait émis énormément de rayonnements de colère qui les avaient sonné. Harry tomba violemment d’une dizaine de mètres de hauteur.

          Il s’écrasa dans les escaliers et ressentit une vive douleur dans les deux jambes. Malheureusement, il n’avait pas réussi à récupérer sa baguette qu’un Auror avait récupérée.

          Mais tant pis, il n’avait pas besoin de baguette. Il se concentra de toutes ses forces et rassembla son énergie.

-       Enmageznem !

          La Vague de Haas qui partit de lui avait été d’une puissance inouïe. Harry n’avait pas réussi à se contrôler. Les rayonnements de colère avaient fait qu’il avait sorti tout ce qu’il avait en lui-même.

          La Vague avait ricoché plusieurs fois contre les murs et la température était brutalement montée. Harry entendit plusieurs cris mais il ne vit plus rien et s’évanouit. Il n’entendit plus qu’une merveilleuse mélodie, le chant du Phénix.

          Le Hall avait été complètement ravagé, seul Abelforth avait réussi à se protéger en faisant apparaître un dôme puissant.

          La Vague avait été tellement puissante qu’elle avait fait exploser toutes les fenêtres et avait ravagé le parc jusqu’à la Forêt Interdite.

          Dans le village à côté, Pré-au-Lard, tous les habitants s’étaient évanouis.

          A plusieurs kilomètres de là, quelque part au fin fond de la Forêt Interdite, Lord Voldemort s’était soudain senti mal, il avait reçu des rayonnements forts, des rayonnements qu’il ne supportait pas.

          Pendant dix minutes, personne ne bougea à Poudlard. Abelforth était resté protégé sous son dôme quelques temps.

          Puis il l’avait stoppé et avait fait des gestes bizarres avec sa baguette magique. Il avait l’air catastrophé.

-       Blano restituitem ! Phoenix potentum exeriscum !

          Fumseck s’était mis à bouger, mais le phénix était mal à point, pas à cause du sortilège, mais à cause de la tristesse d’Harry et de Ginny. Il avait été incapable d’aider Harry.

-       Amor respandis ! Atomis capturatum blano !

          Tout le monde avait commencé à bouger, mais Abelforth était affaibli, il s’appuya contre le mur pour rester debout et reprit son souffle.

 

          Lorsqu’Harry se réveilla, la scène avait changé. Il n’était plus à Poudlard, tout était calme, très calme.

-       Où suis-je ? cria-t-il.

          Sa voix fut comme étouffée. Il était dans une grande pièce aux murs couverts de draps de soie. En face de lui, il y avait une grande baie vitrée qui donnait sur une forêt. Il avait l’impression d’être dans un arbre.

          Il était couché dans un grand lit, et il y avait plusieurs potions à son chevet.

          Un petit sorcier arriva. Il avait les yeux bridés et avait des origines asiatiques. Il était vêtu d’une robe de soie aux couleurs pâles et portait une longue barbe tressée. Il avait des petites lunettes à la monture dorée qui lui donnaient un regard perçant.

          Il dit quelque chose en chinois avant de repartir.

-       Hey, attendez !

          Quelques instants plus tard, il revint, accompagné d’Abelforth qui s’était précipité dans la pièce.

-       Harry ! dit-il d’une voix qui mêlait soulagement et colère.

-       Où est-on ? demanda Harry.

-       Peu importe, répondit Abelforth. Il y a quelque chose de très grave, extrêmement grave, qui aurait pu faire bien plus de dégâts. Tu as utilisé la Vague de Haas à pleine puissance, je t’avais prévenu de ne pas le faire. Certes c’était puissant, les Moldus ont même détecté la lumière depuis l’espace grâce à leurs satellites et ils l’ont reçue jusqu’à Pré-au-Lard et au Gouffre des Clordes, et certes, ça a assommé tous les Aurors, mais ça aurait pu surtout te vider de tes pouvoirs définitivement si je n’étais pas intervenu rapidement et si nous n’étions pas venu en urgence ici.

          Harry était terrifié par ce qu’il entendait. Il n’avait jamais voulu utiliser la Vague de Haas à pleine puissance, c’étaient ses rayonnements de colère qui l’y avait poussé.

-       Je n’ai pas voulu, dit Harry d’une voix fébrile, je savais que c’était dangereux, ça s’est fait tout seul, il y avait des forts rayonnements… de colère…

-       Je l’ai ressenti aussi, Harry, nous avons tous fait l’erreur d’aller combattre ce soir-là… Cela a mis notre communauté dans un sale état.

-       Que s’est-il passé ? demanda Harry, inquiet. Et quel jour sommes-nous ?

          Harry avait peur d’avoir passé encore plusieurs jours à dormir, voire plus. Cela lui était déjà arrivé plusieurs fois, et il avait même passé un mois entier dans un coma magique.

-       Ne t’inquiète pas, Harry, nous sommes demain par rapport à hier, si tu me comprends. Tu n’as pas raté une journée, mais juste fait une longue nuit. Nous sommes ici en Chine, dans la communauté magique du Yunnan.

-       Du quoi ?

-       Du Yunnan. C’est une communauté installée au plus profond de la forêt. Je te rappelle que nous projetions de faire une visite ici.

-       Oui…

-       Et que s’est-il passé à Poudlard ? demanda Harry.

-       L’un des principaux objets de notre visite ici, qui a été un peu précipitée à cause des derniers évènements, est d’apprendre à rester calme et d’attendre chaque chose pour qu’elle arrive au meilleur moment… dit mystérieusement Abelforth. Tu sauras, tout, Harry, mais pour l’instant, tu viens de te réveiller, alors tu vas prendre ton petit-déjeuner tranquillement…

          Harry était vraiment très pressé de savoir ce qui s’était passé. Abelforth n’avait pas l’air vraiment catastrophé alors il pensa que tout avait dû bien se passer.

-         Je te présente le professeur Zhao Huang, dit Abelforth en lui montrant le sorcier qu’Harry avait vu tout à l’heure.

-       Enchanté, dit Harry, avant de se rendre compte qu’il ne comprenait sûrement pas l’anglais.

-       Enchanté, répondit Zhao Huang à la plus grande surprise d’Harry.

-       Professeur ? demanda Harry.

-       Oui, professeur, confirma Abelforth. Mais contrairement à notre communauté, il n’y a pas d’école de Magie, les jeunes sorciers apprennent auprès des sages. Ils n’ont pas d’examens, ils vivent dans la paix la plus totale…

-       Je n’ai jamais entendu parler de cette communauté, dit Harry.

-       Elle n’est pas très connue, répondit Abelforth. Le Yunnan n’a que peu de relations avec les autres communautés. Cela leur causerait plus de problèmes que le bien que cela pourrait leur apporter. C’est aussi une communauté très disparate, il n’y a pas vraiment d’organisation. Tout est fondé sur leurs principes spirituels.

-       Que voulez-vous manger ? demanda Zhao Huang avec un fort accent chinois.

-       Heu… répondit Harry qui se demandait ce qu’il pouvait bien y avoir.

-       Traditionnellement, expliqua Abelforth, le petit-déjeuner pris ici est le mantou, des sortes de petits pains farcis à la viande et qui sont véritablement excellents. Le tout est en général accompagné de bouillie de riz et de nouilles. Comme boisson tu as bien sûr du thé…

          Zhao Huang acquiesça.

-       D’accord, c’est parfait, répondit Harry.

          Zhao Huang s’en alla et revint quelques secondes plus tard, précédé d’un plateau contenant le petit-déjeuner qui lévitait au milieu des airs.

          Cela faisait bizarre de manger cela au petit-déjeuner, mais Harry trouvait que c’était excellent.

-       Où sont les autres ? demanda Harry.

-       Ils sont près des fontaines en train de se relaxer, répondit Abelforth, nous allons les rejoindre rapidement.

-       Et que s’est-il passé, alors ? demanda Harry.

-       Prend ton petit-déjeuner d’abord, dit Abelforth. Tu as l’occasion de faire connaissance avec Zhao Huang.

          Harry regarda le vieux sorcier. Il devait avoir une soixantaine d’années.

-       En tous cas, Harry, dit le professeur Huang, je décèle en vous un grand pouvoir…

-       Merci, répondit Harry, très maladroitement.

-       Mais, un grand pouvoir n’est rien sans une grande maîtrise. C’est ce que je vais vous apprendre en renforçant vos capacités mentales et votre sagesse.

-       Vous êtes sorcier primaire, vous aussi ? demanda Harry.

-       Oui, répondit Zhao Huang. Beaucoup des sages ici sont des sorciers primaires. Ca nous rend la tâche plus facile pour enseigner aux plus jeunes la Magie.

-       Vous enseignez quoi ? demanda Harry.

-       Un peu de tout, notre Magie est énormément basée sur l’esprit. A partir du moment où nous sommes suffisamment flexibles, nous n’avons plus besoin d’utiliser les sortilèges de la même façon, nous n’avons même plus besoin d’intermédiaires magiques. Je connais très bien vos disciplines que vous étudiez à l’école, mais ici, on ne fait pas de distinction entre tout ça, la chose essentielle, c’est la concentration et la force de l’esprit.

-       Alors vous n’apprenez pas de sortilèges ? demanda Harry.

-       Non, pas de la façon dont vous les utilisez. Les sortilèges nous sont nécessaires, même les meilleurs sorciers ne peuvent pas réussir tout ce qu’ils veulent sans les utiliser. Mais ils ne sont là que comme des outils, c’est vraiment notre esprit qui fait le reste.

-       Et alors comment font les sorciers non primaires ? demanda Harry.

-       Ils peuvent tout aussi bien réussir, en réalité, mais cela demande beaucoup d’entraînement. La base de notre éducation repose sur l’apprentissage des facultés de concentration dès le plus jeune âge. Nous vivons dans une communauté très calme, au milieu de la nature, cela nous permet d’être très relaxés et d’augmenter notre flexibilité mentale. Et nous dormons aussi beaucoup, mais quand on dort mieux, on fait le reste plus vite, alors ce n’est pas une perte de temps.

-       Il y a des prophéties chez vous ? demanda Harry.

-       Oui, il y a de nombreuses prophéties qui rythment notre communauté, mais la règle d’or est que personne ne doit les connaître. Nous laissons les choses se faire.

-       En réalité, intervint Abelforth, il me semble que les prophètes vivent à l’écart, c’est bien cela ?

-       Tout à fait, ils vivent à l’écart des gens, c’est pour ne pas subir d’influences et aussi pour protéger les prophéties.

-       Il y a des mages noirs, ici ? demanda Harry.

-       Non, il n’y en a jamais eu…

-       Comment ça se fait ?

-       Du calme, Harry, je constate que vous êtes sous pression, je vais tout vous dire, pas besoin d’être impatient.

-       Désolé…

-       Ce n’est pas grave, c’est justement le but de votre venue ici, vous apprendre à être patient. Je disais donc qu’il n’y a jamais eu de mages noirs dans notre communauté, la Magie noire n’existe même pas. C’est à la base de notre éducation, nous apprenons aux jeunes à rester calme en toute situation, ils ne nourrissent pas de frustrations qui pourraient leur donner l’envie de devenir des mages noirs… Nous n’avons pas besoin de la Magie noire, cela pourrait ne nous apporter que des problèmes…

-       Alors il n’y a jamais de problèmes, je comprends mieux pourquoi vous n’avez pas besoin de Ministère…

-       A vrai dire, intervint Abelforth, c’est peut-être le fait qu’il n’y ait pas de Ministère qui permet tout ça, il suffit de voir le nôtre pour comprendre que nous rencontrons beaucoup de problèmes…

-       Et les prophéties servent à quoi, alors ? demanda Harry.

-       Ce n’est pas le même genre de prophéties que vous. Chez nous, les prophéties annoncent les grands destins, nos grands courants de pensée, mais pour tout vous dire, je n’ai jamais été en contact avec des prophètes, je ne sais pas ce qu’ils font, tout ce que je vous dis vient de ce que l’on m’a transmis et que je transmets…

-       Votre communauté est grande ? demanda Harry.

-       Le nombre ne fait pas la grandeur, répondit Zhao Huang. Mais oui nous sommes nombreux, éparpillés sur un très grand territoire, nous vivons très loin les uns des autres, mais ce qui nous unit, ce sont nos principes.

-       On devrait s’inspirer de vous, alors, répondit Harry.

-       Je n’en suis pas si sûr, répondit Zhao Huang. Votre communauté magique a ses spécificités, il est important de les préserver pour ne pas mettre en danger la diversité de la Magie, mais c’est vrai que vous pourriez faire beaucoup pour éviter tant de problèmes…

-       On reste combien de temps ? demanda Harry à Abelforth.

-       Autant de temps que nécessaire, répondit simplement celui-ci. Mais si jamais tu ne te sens pas bien ici, nous pourrons repartir.

-       Non, non, justement, je trouve que c’est bien de rester un peu à l’écart de tout ça pour nous entraîner vraiment efficacement. D’ailleurs, en quoi va consister notre entraînement.

-       De la relaxation, avant toute chose, répondit Zhao Huang. Vous verrez que dans ces conditions il est beaucoup plus facile de progresser. Je vous suggère maintenant que nous descendions rejoindre vos amis.

          Harry était très pressé de les revoir, il espérait qu’il ne les avait pas trop fatigués en ayant utilisé la Vague de Haas à pleine puissance. Mais il attendait aussi avec une certaine appréhension de savoir ce qui s’était passé à Poudlard. Il se doutait cependant que si Abelforth l’avait emmené ici dès maintenant, c’est qu’il n’y avait rien d’assez grave pour nécessiter leur présence.

          L’habitation – Harry ne savait pas trop comment appeler ça – était très grande, et devait être installée entre plusieurs arbres. Harry avait une chambre immense qui aurait pu servir de dortoir à tous les septième année de Poudlard sans problèmes. Il y avait un immense constitué par une passerelle en bois avec de larges vitres sur les côtés qui menaient à un autre grande cabane de forme arrondie, c’était le salon où ils avaient pris leur petit déjeuner et dont le toit en vitres permettait à la lumière d’envahir la pièce. Harry voyait dans d’autres arbres plus loin d’autres cabanes qui étaient reliées entre elles par les mêmes passerelles. Il pouvait d’ailleurs sentir le mouvement des arbres qui ondulaient au gré du vent.

          Harry et Abelforth suivirent Zhao Huang qui leur fit emprunter un escalier en colimaçon qui tournait autour du tronc d’un grand arbre.

          Il menait à un magnifique jardin traversé par des sortes de petits étangs envahis de nénuphars et de plantes aquatiques. Il y avait plusieurs passerelles en bois au-dessus de l’eau qui permettaient de parcourir le jardin. Il y avait aussi de nombreux bancs et des sortes de tonnelles où l’on pouvait s’installer pour se reposer.

          Plusieurs sorciers vêtus avec les mêmes couleurs pâles que Huang se promenaient dans le jardin. Certains observaient la nature, d’autres étaient assis et lisaient.

          Sous l’une des tonnelles, Harry eut le plaisir de retrouver ses amis, qui étaient en train de parler avec une jeune femme aux cheveux bruns et longs. Harry la trouvait magnifique, mais rien ne pouvait le détourner de Ginny qui lui semblait parfaitement en harmonie avec cet endroit de toute beauté.

-         Je te présente Shaiming Huan, la fille de Zhao. Et voici Harry Potter.

-       Enchantée ! répondit Shaiming avec une voix douce.

-       Tes amis Ron, Hermione et Ginny étaient en train de se faire expliquer l’intérêt de la concentration et de la détermination, mais je t’avais déjà expliqué tout ça en détails de nombreuses fois alors ce n’est pas grave si tu as raté. Et maintenant, enfin, Harry, je vais vous dire ce qui s’est passé à Poudlard et partout dans notre communauté. J’ai ici un exemplaire de la Gazette du Sorcier de ce matin par exemple.

-       Quelle heure est-il ici, d’ailleurs ? demanda Ron.

-       Il n’y a pas d’heure, répondit Zhao Huang. Nous ne pensons pas que c’est vraiment nécessaire.

-       Et comment vous faites pour vous donner rendez-vous ?

-       Nous sommes patients, nous nous fions à la nature et à la hauteur du soleil par exemple.

-       Bien, reprenons. Pour vous, tout s’est arrêté lorsqu’Harry a fait apparaître la Vague de Force blanche. Tout le monde à peu près a été touché et son effet s’est fait ressentir à des kilomètres à la ronde. Heureusement, je suis intervenu rapidement pour réparer votre Magie grâce à quelques vieux sortilèges quasiment inconnus de nos jours… Je vous ai ensuite immédiatement emmenés ici pour que vous ayez du repos. Ce que tu as fait était dangereux, Harry, tu as fait courir beaucoup de risques à plein de gens, et il ne faut pas que cela se reproduise. J’ai jugé qu’il était urgent que nous venions ici, même si la situation à Poudlard est grave en ce moment.

-       Alors pourquoi n’est-on pas restés aider ? demanda Harry.

-       Je viens de te l’expliquer, et tu n’étais de toute façon pas apte à combattre. Mais il n’y avait de toute façon pas de combat, nous étions au bord de la rupture. Ce qui s’est passé à la fin n’a fait qu’amplifier les dégâts mais nous étions déjà presque vaincus.

-       Alors Poudlard est sous le contrôle du Ministère ? demanda Harry.

-       Oui, en grande partie. Fudge, après avoir installé Dolores Ombrage à la tête de l’école, a rappelé une bonne partie des professeurs. Ils ont accepté plutôt que de laisser l’école complètement sous la direction de Fudge. Ca nous permettra d’éventuellement tenter de récupérer l’école un jour, et nous gardons ainsi un œil sur le Ministère.

-       Alors Ombrage est Directrice ?

-       Oui, répondit Abelforth, et j’ai bien hâte de voir l’accueil qui va lui être réservé. Si vous voulez mon avis, elle va rapidement devoir céder sa place au professeur Fitz. Je ne sais pas si le Ministère ne voudra pas se retirer de lui-même. Avec tous les problèmes qu’ils rencontrent, je crois qu’il était à éviter de s’ingérer en plus dans Poudlard, ils vont rapidement se rendre compte de leur erreur.

-       Alors qui sont les professeurs ?

-       Mrs Bett et Maugrey ont choisi de rester, ainsi que Lupin et bien sûr Tonks. Le professeur Tanghudaï m’a informé qu’il resterait également, ainsi que la plupart des professeurs qui enseigneront à l’E.M.S, ils n’ont jamais été vraiment concernés par ce problème, à vrai dire. Cependant, je ne sais absolument pas ce qu’il est advenu du professeur Dillantis, plus personne ne l’a revu. Certains disent qu’il est endormi quelque part, j’en doute.

-       Il serait parti ? demanda Harry.

-       Je n’en sais rien, attendons un peu avant de tirer des conclusions hâtives. J’avoue être bien ami avec Haïo, il me tiendra au courant quasiment en direct… Ensuite, j’en viens au plus triste...

-       Il y a pire ? demanda Harry.

-       Oui, Pétunia et son armée ont attaqué le Département des Mystères ainsi que des Moldus. Evidemment, comme tous les Aurors étaient concentrés à Poudlard, les Fleurs du Mal ont eu le champ libre pour faire ce qu’elles voulaient pendant une bonne heure. Je ne sais pas si c’était prévu de faire ça au moment où la protection serait la plus faible, ce qui voudrait dire que Pétunia a des espionnes au Ministère, ou si c’est une pure coïncidence. Là encore j’attends d’en savoir plus. Le problème est que les Aurors ne sont pas en état de combattre, même si mes sortilèges de soin se sont appliqués à tous ceux qui avaient été touchés par ton sortilège. Les Aurors ont réellement besoin de repos et nous devons craindre une attaque. Je suis en réalité le seul vraiment en forme car je n’ai pas subi ton sortilège grâce à un dôme, mais je me suis rendu compte lors de ce combat que je ne suis plus aussi vif qu’avant. Pour une fois, j’espère que Fudge va taire la vérité, ça donnerait trop de tentations s’il révélait ce qui s’est passé. Et puis je doute que les parents d’élèves enverraient à nouveau leurs enfants à l’école sachant que les professeurs se battent avec les Aurors… D’ailleurs, en matière de désinformation, Voldemort continue sur la même voie, je vous laisse regarder l’édition du jour de la Gazette.

          Abelforth leur tendit l’exemplaire du jour qui était assez épais.

 

LES FLEURS DU MAL PASSENT A L’ATTAQUE

 

          Notre communauté est bien mal en point après l’attaque lancée par les Fleurs du Mal contre le Département des Mystères.

          Alors que les Aurors étaient tous en vacances, Pétunia Dursley n’a eu aucun mal à passer une heure entière dans le Département des Mystères accompagnée de ses cruelles Fleurs du Mal.

          Elle y aurait dérobé des informations cruciales sur le Ministère qui vont à coup sûr fragiliser notre communauté.

          L’attaque s’est par ailleurs soldée par la mort de cinq cent quatre-vingt trois Moldus. Lorsque les Aurors arrivaient enfin sur les lieux après l’attaque, ils ne pouvaient que constater les dégâts. Les Oubliators n’étant pas assez nombreux pour modifier la mémoire de tous les témoins, notre communauté est en grave péril et le Ministère a même laissé entendre qu’ils pourraient sacrifier ces témoins pour avant tout protéger le secret magique.

          Cette bourde révèle bien à quel point notre communauté est affaiblie. Le Ministère est incapable de lutter contre les terribles mages noirs Regulus Black et Pétunia Dursley. Il manque selon beaucoup de personnes une personnalité forte à la tête du Ministère, ce que Cornelius Fudge ne possède pas. Quoi qu’il en soit, le Ministère va très certainement devoir subir une réorganisation.

 

SCANDALE A POUDLARD

 

          De nombreuses rumeurs circulent en ce moment sur Poudlard. L’école de Magie qui doit accueillir les élèves dès vendredi pourrait ne pas être prête selon des sources qui ont tenu à rester secrètes.

          La principale rumeur est celle du retour de Dolores Ombrage à la tête de Poudlard. L’actuel Directeur, l’inconnu professeur Dillantis, aurait en effet été arrêté pour des activités illégales. Il semblerait qu’il ait fourni des informations à Regulus Black pour lui permettre une attaque de l’école. Plusieurs autres professeurs, dont le dangereux loup-garou Remus Lupin, sont mêlés à cette affaire.

          Le Ministère, qui a jusque là caché les problèmes que rencontrait Poudlard, ne peut maintenant plus rien faire après les témoignages du professeur de potions, Horace Slughorn.

          « Hagrid, le demi-géant, fait des élevages illégaux, je le soupçonne de dresser une armée pour renverser le Ministère. Il passe beaucoup de temps avec Harry Potter. »

          Le Survivant a en effet délaissé l’arrogance qu’il avait toujours affichée depuis qu’il avait cru avoir assassiné le Seigneur des Ténèbres. Ses camarades disent qu’il passe peu de temps à Poudlard et cela rejoint les propos du professeur Slughorn.

          Harry Potter et sa bande tentent de lever une armée, appuyés par le soutien sans faille des professeurs de Poudlard jusqu’alors, comme nous l’explique une élève qui a souhaité rester anonyme.

          « Harry Potter bénéficie de conditions particulières, il est toujours avantagé, Poudlard met à son service son propre elfe de maison qu’il maltraite…

 

-       Dobby ! Maltraité par Harry Potter ? s’exclama l’elfe en tremblant.

-       Ne t’inquiète pas, Dobby, ce ne sont que des mensonges, lui dit Harry.

-       Dobby ne peut pas laisser dire ça de Harry Potter !

-       Dobby, les gens ne le croiront pas, répondit Harry. Ils savent bien que la Gazette n’est plus ce qu’elle était…

          Dobby commença à s’agiter puis à se frapper violemment.

-       Dobby ! dit Harry sur un ton ferme. Ecoute-moi, je t’interdis de te frapper, c’est d’accord ?

-       Oui, couina l’elfe qui avait les larmes aux yeux.

-       Tant que je ne te martyrise pas, c’est l’essentiel, peut importe ce qui est dit dans la Gazette, ce n’est pas vrai !

          Hermione reprit la lecture là où elle s’était interrompue.

 

… il ne va régulièrement pas en cours et ses absences sont volontairement masquées par les professeurs. En réalité, tout le monde sait qu’il passe son temps à rassembler une armée pour renverser le Ministère. »

          Que tout le monde soit prévenu, si Regulus Black et Pétunia Dursley menacent la communauté par leurs tentatives de s’emparer du pouvoir par la force, il faut se méfier d’Harry Potter et de l’Ordre du Phénix qui sont bel et bien des terroristes qui tentent de se propulser au pouvoir en prétendant vouloir lutter contre les mages noirs.

 

-         Les gens ne peuvent quand même pas croire ça ? demanda Harry.

-       Je crains que oui, répondit Abelforth. Les rumeurs ne cessent de courir, on dit des choses bien pires, paraît-il, depuis que le Ministère semble avoir coupé tout contact avec la population.

-       Il y a vraiment eu cinq cent morts ? demanda Harry.

-       Non, évidemment, il y en a eu à peu près cinquante, c’est déjà énorme, mais en disant cela, Voldemort cherche à semer la panique. Vous voyez dans ces deux articles tout son talent de manipulateur. Il exploite exactement tous les points les plus sensibles. D’abord Fudge qui est totalement incompétent ; il sait bien que personne n’a oublié ce qui s’était passé. Ensuite, il joue sur la peur des parents après les attaques de Poudlard qui se succèdent, il veut que les gens ne fassent plus confiance à personne, qu’ils vivent cloîtrés chez eux, qu’ils attendent que quelqu’un de fort leur assure de vivre tranquillement ensuite. Bien évidemment, il parle de lui, on voit bien qu’il va tenter de s’emparer du Ministère pour se donner tous les moyens d’accomplir la prophétie de la façon qui l’arrange le plus, il a envie d’en finir vite, alors il veut faire passer Pétunia et Regulus comme les principaux dangers pour la communauté, et toi comme quelqu’un qui ne cherche qu’à prendre le pouvoir. Le contexte lui est malheureusement favorable, tu sembles être assez loin des gens, mystérieux, surtout depuis que l’on te voit de moins en moins à Poudlard et que les journaux parlent moins de toi. Les rumeurs courent plus facilement sur le dos des gens mystérieux, et je crains que tu sois la victime idéale.

-       Mais les gens savent bien que c’est faux, c’est comme pour Fudge, ils savent que tout ce que l’on disait était faux, je ne veux pas prendre le pouvoir.

-       Ils savent que c’est faux, mais cette sorte de bourrage de crâne va finir par leur faire avaler une fausse vérité. Je ne sais pas vraiment comment nous devons réagir, le Ministère semble bien trop préoccupé par ses nouvelles affaires à Poudlard pour prendre le problème au sérieux, l’Ordre du Phénix est en décomposition après ce qui s’est passé et est considéré comme une association dangereuse pour la communauté par le Ministère. Il reste Poudlard, il faut que tu parles aux gens, tu as la chance que les jeunes personnes sont souvent moins bornées que les adultes.

-       Vous croyez que j’ai une chance de retourner à Poudlard ? s’étonna Harry.

-       En effet, ce n’est pas évident, avec Ombrage de retour, c’est la porte ouverte à toutes les actions des J.M.P.. Les Aurors seront à mon avis bien trop préoccupés par toutes les attaques pour assurer la sécurité à Poudlard. Beaucoup de choses reposeront sur toi là-bas. Tu peux protéger Poudlard en préservant son unité. C’est pour cela qu’il est important que tu y retournes, même à temps partiel. Cependant, pour ton entraînement, tu ne pourras plus y suivre des cours à temps plein, il va falloir que nous accélérions à un moment ou à un autre.

-       Et Dillantis, c’est possible qu’il soit au service de Regulus Black ? demanda Harry.

-       Non, bien sûr, c’est encore un mensonge. Je doute fort que ce brave Dillantis faisait semblant de se battre hier vu à quel point il était efficace avant qu’un Mangemort ne lui subtilise sa boule de cristal.

-       Qu’est-ce que c’était, d’ailleurs ? demanda Hermione.

-       Une forme différente d’intermédiaire magique, mais certainement beaucoup plus difficile à manier qu’une baguette magique. Je ne connais pas bien, mais cela doit être très intéressant.

-       Que faisait Pétunia au Département des Mystères ? demanda Harry, ignorant la discussion sur la boule de cristal. Elle y a vraiment trouvé des informations importantes.

-       Je suppose que oui, répondit Abelforth. Passer une heure en plein cœur du Département des Mystères, cela laisse le temps d’y voir beaucoup de choses. Cependant, je ne sais pas si elle savait vraiment ce qu’il y avait, c’était peut-être une façon de faire parler d’elle qui a très bien fonctionné. Malheureusement, je crois que nous ne saurons jamais ce qu’elle y a fait, à moins de trouver un moyen de surveiller ses activités, ce à quoi je me suis attelé ces derniers jours…

-       Vous pensez qu’il y a une chance ? demanda Harry.

-       Bien sûr, et je fais tout mon possible, comme pour Regulus Black. Connaître leurs intentions est essentiel pour que nous agissions sans risques. Mais il nous reste aussi un important travail de documentation. Je suis à peu près certain que nous ne trouverons rien ici au Yunnan, même si nous aurions intérêt à aller faire un tour dans certaines bibliothèques… Tout dépendra du temps que nous passons ici, j’aimerais bien que les recherches avancent rapidement car Voldemort en fait beaucoup de son côté. Si jamais nous devions rester trop longtemps ici, je trouverai un moyen de faire en sorte que les recherches avancent quand même. Il y a aussi la possibilité de rentrer puis de revenir, mais nous verrons… En attendant, je crois que vous savez tout sur ce qui s’est passé en notre absence, alors passons à ce pourquoi nous sommes là, la Magie chinoise. Zhao, Shaiming, c’est à vous…

         

 Chapitre suivant

 
 



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