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HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 96 : LA ZIZANIE AU MINISTERE

 

 

-         Vous allez rentrer en Angleterre dès maintenant ? demanda Zhao Huang.

-       Non, répondit Abelforth, attendons d’être arrivés là où nous voulons. Nous ne sommes pas à deux ou trois heures près. Mais ça tombe bien que nous rentrions ce soir. La situation commence réellement à dégénérer.

-       Est-ce que tout ça est vrai ? demanda Hermione.

-       Je n’en sais pas plus que toi, Hermione. Il est difficile pour tout le monde de distinguer le vrai du faux dans tout cela. Si nous sommes à peu près certains qu’il y a bel et bien eu une attaque sur le Chemin de Traverse, nous ne savons pas si les intentions étaient bien celles décrites dans ces articles. La réaction des Gobelins parait démesurée. Je crois avoir une explication…

-       C’est vrai qu’il ne leur est rien arrivé, fit remarquer Harry. Ils n’avaient rien dit quand Quirrell avait essayé d’ouvrir le coffre 713.

-       Oui, mais là c’est différent. Je m’avance peut-être un peu vite, mais je pense que Voldemort a rallié de son côté les Gobelins.

          Hermione ouvrit grand la bouche, semblant choquée.

-       Les Gobelins n’ont jamais eu une position très claire, expliqua Abelforth. Ils ont toujours été au milieu de la balance. Je ne sais pas ce que Voldemort aurait pu leur dire pour les convaincre. Cette affaire est évidemment une façon de semer le trouble, les Gobelins n’ont jamais réagir de cette façon auparavant. Peut-être que Voldemort les a convaincus que Fudge veut leur retirer le contrôle de Gringotts…

-       Bien sûr, ils savent bien tout ce qui se dit sur Fudge à ce sujet, dit Hermione.

-       Est-ce que vous pensez que les gens vont croire que les Mangemorts ont vraiment sauvé tout le monde lors de cette attaque ? demanda Harry.

-       Je ne sais pas. D’abord nous ne savons pas ce qui s’est réellement passé. Peut-être que les Mangemorts ont réellement agi dans le bon sens cette fois-ci, mais si c’est le cas, ce n’est qu’une façon de détourner l’attention sur leurs véritables intentions. Vous remarquez que c’est seulement la première fois qu’il a pris le contrôle de la Gazette du Sorcier que Voldemort évoque son nom et celui de ses Mangemorts. Il a été très prudent. Il s’est écarté pendant quelques jours de toutes les affaires et a présenté Pétunia et Regulus, ainsi que toi, comme les principaux ennemis de la communauté. Si en plus tous les témoignages disent que les Mangemorts ont empêché les Fleurs du Mal d’attaquer Gringotts, que les Gobelins confirment cette version des faits, et qu’en plus Fudge est trop tendre pour vouloir avouer la vérité, que veux-tu que les gens croient. Nous tâcherons de voir Severus à notre retour pour savoir ce qu’il en est. J’ai comme l’impression qu’il a un peu plus de temps libre en ce moment, profitons-en.

-       Il va falloir protéger Maugrey maintenant, dit Harry. Je suis sûr que le Ministère va sauter sur l’occasion pour l’arrêter…

-       Tu crois vraiment qu’Alastor a besoin d’être protégé ? demanda Abelforth.

-       J’ai peur pour Poudlard, dit Harry. Je vois venir que tous les professeurs qui sont de notre côté vont être expulsés au fur et à mesure.

-       Vous êtes pour l’instant encore en surnombre, j’espère que vous allez mener la vie dure à Dolorès Ombrage et à Fudge. Sans vouloir que ce soit la zizanie à Poudlard, parce que les J.M.P. en profiteraient pour semer une véritable terreur et pour diviser les élèves, il ne faut pas que Dolorès ait l’impression de pouvoir tout faire. De toute façon, je ne pense pas qu’elle va faire long feu. Voldemort ne veut pas d’elle, ça me semble clair, il va vouloir rapidement que Severus prenne la direction de Poudlard, ne serait-ce que pour appuyer encore plus ce qu’il fait déjà passer par la Gazette du Sorcier. Reste à savoir combien de temps encore le Ministère va tenir, et combien de temps Ombrage va résister à l’Imperium. Il n’y a pas l’ombre d’un doute que ce sera la première mission que Voldemort confiera aux J.M.P.

          Harry réfléchit longuement. Que pouvaient-ils faire face à un tel acharnement des choses contre eux ?

-       Notre avenir proche semble très noir, dit Abelforth. Mais il ne faudra jamais perdre espoir. Notre message finira par être entendu. Je suis sûr que vous allez vous empresser de rétablir la vérité auprès de vos camarades. S’il y a bien une chose que vous devez poursuivre absolument, c’est l’A.D. Ce sera le meilleur moyen de rester en contact avec vos camarades, mais surtout de rester en confiance avec eux. Ils comprendront que ce que vous faites est pour le bien de tout le monde.

         

          Ils mirent rapidement fin à leur discussion pour profiter pendant les heures où ils seraient encore dans le Yunnan, des bienfaits de tous ces rayonnements qu’ils commençaient très bien à connaître.

          Zhao Huang leur fit poursuivre ses exercices de Magie grâce à la volonté seulement, sans baguette magique. Ainsi maintenant, ils savent allumer un feu magique, en n’utilisant rien de plus qu’une détermination très forte. Ils savaient aussi faire apparaître de l’eau. Harry arrivait même réussi à endormir Ron ce qui avait valu les applaudissements de Zhao et Shaiming.

-       Bravo Harry, c’est très difficile ce que vous venez de faire. Nos élèves mettent des mois avant de réussir cela ! Maintenant vous pouvez essayer d’utiliser des sortilèges que vous connaissez déjà, mais sans votre baguette magique et si possible sans même penser à l’incantation.

          Ne pas penser à l’incantation était cependant très difficile et inconsciemment, Harry ne pouvait s’empêcher de le faire. Mais encore une fois, ses progrès furent époustouflants et il réussit à faire apparaître devant lui une magnifique et longue flamme.

-       Bravo ! s’exclamèrent une nouvelle fois Zhao et Shaiming, dont l’émerveillement se lisait dans les yeux.

          Harry continua de s’entraîner, pendant que ses amis réalisaient des choses moins difficiles ; il s’était ainsi familiarisé à la Magie sans baguette avec des sortilèges qu’il connaissait très bien, comme le maléfice du Rayon Rose ou même, ce qui était beaucoup plus difficile, avec des enchantements complexes, comme l’enchantement du Dragon de Feu, même si celui-ci n’avait pas été aussi fort que lorsqu’il l’avait fait avec sa baguette magique.

 

          Alors que le soleil commençait à baisser sur l’horizon, et que le ciel prenait une teinte orangée, leur radeau arriva dans l’étang d’où ils étaient partis, et ils retrouvèrent le village où habitaient Zhao et Shaiming.

-       Quel dommage que vous ne puissiez rester quelques jours de plus, dit Zhao Huang, vos progrès auraient pu être encore plus impressionnants. Mais l’essentiel est que ce voyage vous aura fait beaucoup de bien. Vous ne vous rendez peut-être pas compte à quel point vous êtes bien en ce moment, parce que vous en avez pris l’habitude, mais vous êtes tellement relaxés que vous pouvez progresser bien plus vite que d’habitude. J’espère que vous reviendrez bientôt !

-       Nous reviendrons, dit Abelforth, quand la situation se sera un peu calmée. C’est l’endroit idéal pour poursuivre nos entraînements et c’est un endroit magnifique où nous avons été accueillis chaleureusement. Peut-être que vous viendrez chez nous ?

-       Oh, nous verrons bien, je préfère attendre que tout soit plus calme chez vous, nous ne sommes pas habitués à tous ces problèmes…

-       Mais vous pouvez sans problème venir chez moi, ma maison se trouve dans la Cordillère des Andes, je vous assure que c’est très calme.

-       Et bien pourquoi pas, ce sera avec grand plaisir, répondit Zhao Huang.

          Il y eut un silence pendant lequel Zhao Huang chercha quelque chose dans la poche de sa robe de soie.

          Puis il en sortit quatre pierres triangulaires, taillées dans une roche translucide, aux reflets orangés.

-       Ce sont des souvenirs d’ici à emporter avec vous. Ces pierres émettent énormément les trois rayonnements fondamentaux. Je vous conseille de les garder près de vous quand vous dormez, ça vous fera le plus grand bien.

-       Ah, j’ai toujours sur ma table de nuit celle que vous m’aviez donnée la dernière fois que je suis venu ici, dit Abelforth.

-       Vous étiez déjà venu ? s’étonna Harry.

-       Bien sûr, comment est-ce que je connaîtrais Zhao, sinon ? demanda Abelforth avec un sourire.

          Harry examina sa pierre. Elle était très lourde mais surtout très belle. A chaque coin du triangle, il y avait une petite gravure. Il y en avait une représentant un tigre, une autre représentant un nénuphar, et enfin une autre représentant un œil, les mêmes symboles que les statues de chacun des Temples à la source de la rivière Thanh Thuy.

          Harry la mit précieusement au fond de sa poche, il savait que cette pierre lui rappellerait éternellement les souvenirs de ce merveilleux voyage dans le Yunnan.

-       Bonne chance, leur dirent Zhao et Shaiming alors qu’ils s’apprêtaient à transplaner.

-       Merci, et à très bientôt !          

         

          L’arrivée chez Abelforth fut difficile. Ils s’étaient tous sentis immédiatement agressés par des rayonnements venant de toutes parts. C’était comme si on leur passait une dizaine de musiques très différentes en même temps dans les oreilles.

          La première envie qu’eut Harry était de retourner dans le Yunnan, mais il savait que sa place était ici.

-       Bien, nous avons beaucoup de choses à faire ce soir. Il faudrait que vous soyez à Poudlard avant tout le monde. Je pense que c’est une bonne idée de prendre des nouvelles auprès de Remus Lupin. Il saura tout vous dire ce qui va se passer à Poudlard. Je ne vais pas vous demander de venir ce soir, le but est de passer du temps avec vos camarades pour les avertir de la vérité, bref, montrer qu’il faut avoir confiance en vous. Pendant ce temps, je m’occuperai de déchaîner les orages dans la région pour que le Gouffre des Clordes soit inondé pendant la nuit. En attendant, je vais essayer de joindre Severus pour lui dire que l’on voudrait qu’il vienne. Occupez-vous aussi de dire à Molly que vous êtes de retour, mais évitez de retourner au Terrier pour le moment, on ne peut pas savoir comment Arthur réagirait, en supposant qu’il soit encore là-bas… il doit d’ailleurs être sûrement au Ministère en ce moment. Peut-être que Fumseck va nous aider à transmettre nos messages plus vite.

          Harry prit un parchemin et le tendit à Ron qui écrivit un bref message pour Mrs Weasley.

 

          Nous sommes rentrés, on va aller à Poudlard tout à l’heure, dis-nous où on peut te rejoindre.

 

Harry, Hermione, Ginny et Ron

 

          Harry demanda à Fumseck d’envoyer le message et immédiatement celui-ci transplana.

          Pendant ce temps, Abelforth était parti quelque part dans une pièce à l’arrière de sa maison. Il revint quelques instants plus tard.

-       Bien, Severus arrive tout de suite, dit Abelforth. Tant mieux, nous allons pouvoir rapidement avoir des nouvelles…

          Quelques instants plus tard, on frappa à la porte. Abelforth alla ouvrir, c’était Rogue.

          Celui-ci se retourna pour vérifier qu’il n’y avait personne derrière et il entra, le visage fermé.

-       Bonjour, dit-il, le ton grinçant, en bougeant à peine les lèvres.

-       Bonjour, Severus, répondit Abelforth sur un ton joyeux.

-       Le voyage s’est bien passé ? demanda Rogue avec un ton toujours grinçant, un léger sourire au coin des lèvres.

-       Très bien, répondit Abelforth. Nous nous sommes bien entraînés, tous les quatre ont bien progressé.

-       C’est une bonne nouvelle, alors, dit-il en posant ses yeux sur eux. Pour ma part, vous vous en doutez, les nouvelles sont un peu moins bonnes…

          Il s’interrompit un instant.

-       Est-ce que les Fleurs du Mal ont vraiment tenté de s’emparer de Gringotts ? demanda Abelforth.

-       Non, elles ont seulement tenté une attaque du Chemin de Traverse. Mais le Seigneur des Ténèbres a profité de cela pour plonger la communauté dans le K.O., les Gobelins se sont alliés à lui.

-       Je m’en doutais, dit Abelforth.

-       Le Seigneur des Ténèbres a agi de manière très habile en insistant particulièrement sur le fait que Fudge voulait faire subir d’atroces souffrances aux Gobelins. Il a eu l’appui d’un article récent du Chicaneur. Evidemment, si les Lovegood n’avaient pas été assez idiots pour publier des sottises pareilles, nous n’en serions peut-être pas là…

-       Oh, je pense que Voldemort aurait bien trouvé un moyen de convaincre autrement les Gobelins…

          Rogue trembla un peu à l’évocation du nom de Voldemort. Décidément, c’était quelque chose qui ne pouvait pas changer.

-       Et les Gobelins ont vraiment décidé de fermer Gringotts ? demanda Abelforth.

-       En réalité, c’est une demande du Seigneur des Ténèbres. Il attend que les Mangemorts lancent une attaque significative contre les Fleurs du Mal pour demander aux Gobelins d’ouvrir la banque à nouveau. Evidemment, il se présenterait dans la Gazette du Sorcier comme un héros qui a résolu le conflit avec les Gobelins.

-       Hum, vous pensez qu’il y a un quelconque moyen d’empêcher cela ? demanda Abelforth.

-       Il faut empêcher les Fleurs du Mal de se montrer, pour que le Seigneur des Ténèbres ne puisse pas les attaquer… siffla Rogue.

-       Oui mais si on fait ça, Gringotts restera fermée pendant longtemps, et ce serait tout aussi catastrophique, fit remarquer Hermione.

          Rogue ne la regarda pas et resta fixé sur Abelforth.

-       C’est ce que j’étais sur le point de dire avant d’être interrompu, dit-il.

          Hermione rougit et baissa la tête, et Ron se rapprocha d’elle pour la réconforter, avec un regard noir envers Rogue que celui-ci évita superbement, toujours concentré sur Abelforth.

          Pendant ce temps Abelforth réfléchissait, mais on voyait qu’il était tracassé.

-       Est-ce que le Ministère a publié le Londonien ?

-       Non, toujours pas, mais ils ont pris du retard car le Seigneur des Ténèbres a fait soumettre à l’Imperium plusieurs membres de leur rédaction. Ils ont, sous son contrôle, détruit leurs presses et le journal n’a pas pu paraître. Le Ministère a bien essayé de mettre des affiches demandant de ne pas lire la Gazette du Sorcier dans à peu près tous les lieux publiques magiques, mais elles ont immédiatement été enlevées par les Mangemorts. D’ailleurs, Fudge a fait mettre des affiches partout indiquant que toute personne ayant des informations permettant la capture de Pétunia Dursley et des Fleurs du Mal recevrait une récompense. Bien entendu, cela aide le Seigneur des Ténèbres à faire passer les Fleurs du Mal comme les ennemis principaux et à se faire oublier. Mais le Ministère ne pouvait pas faire autrement pour éviter de froisser les Gobelins qui attendaient une réaction de sa part. Les Gobelins ne savent pas que Pétunia Dursley n’a jamais essayé d’attaquer Gringotts, c’est le Seigneur des Ténèbres qui le leur a fait croire.

-       Il s’y est pris très intelligemment, à vrai dire je ne vois pas ce que l’on peut faire, se lamenta Abelforth. Quoi que nous fassions, cela fera empirer la situation. Est-ce que d’autres membres du Ministère sont sous Imperium ?

-       Je ne sais pas exactement, répondit Rogue. Je sais que le principal objectif du Seigneur des Ténèbres est de placer Fudge et Ombrage sous Imperium. Pour Ombrage, c’est une proie facile, les J.M.P. s’en chargeront, tout ce que vous pouvez faire (Rogue se tourna vers Harry, Ron, Hermione et Ginny pour la première fois), c’est briser sans cesse le maléfice pour empêcher les J.M.P. d’agir.

-       D’accord, on s’en chargera, répondit Harry.

-       Pour Fudge, ce sera plus difficile, il est toujours entouré d’Aurors. A vrai dire, les Aurors servent plus en ce moment à sa sécurité personnelle qu’à la sécurité de tous les sorciers. Je ne sais pas si vous avez lu la Gazette du Sorcier, mais le Seigneur des Ténèbres fait tout pour que Fudge soit très critiqué. Il veut le faire craquer, car il sera une proie plus facile, et il finira par faire tout ce qu’on lui demandera de faire.

-         Et est-ce que les gens croient que vous êtes innocent au sujet du meurtre d’Albus, Severus ?

-       Je ne sais pas encore. Je sais que le Seigneur des Ténèbres a l’intention de soumettre Arthur Weasley à l’Imperium pour lui faire dire qu’il sait que je suis innocent et qu’il sait que Maugrey est coupable.

-       Il faut absolument éviter tout cela, je pense que c’est la première chose que nous devons faire. Nous ne pouvons pas laisser Alastor être accusé. Peu importe que le Ministère pense que vous n’êtes pas coupable, Severus, car si vous reprenez votre poste à Poudlard, ce n’est pas si grave que ça…

-       Je pense que c’est grave, très grave, répondit Rogue. Cela change complètement de la mission que le plan me confère.

-       Certes, répondit Abelforth sur un ton las, mais comment empêcher Voldemort de faire cela. Ni le Ministère ni nous ne pourrons. Et si vous lui dites que vous ne voulez pas, cela va éveiller les soupçons et vous allez descendre dans sa confiance, ce que nous devons absolument éviter. Et puis sérieusement, je pense que le travail qu’il voudrait vous donner à Poudlard ne serait pas à temps plein, et n’oublions pas que Joe Jigger est toujours là…

-       Pas pour longtemps, le Seigneur des Ténèbres veut lui confier le poste de Ministre de la Magie quand il aura fait tomber Fudge. Ne me dites pas que cela ne prend pas de temps… Non, il faut absolument persuader les gens que je suis bien le coupable. Ca m’embête beaucoup car voyez-vous j’aimerais bien ne pas avoir à vivre caché jusqu’à la fin de ma vie, mais je ne suis plus à un sacrifice près.

          Abelforth ne sut pas quoi répondre, et resta silencieux, assez maladroitement.

          A cet instant, comme pour briser le silence, Fumseck apparut dans la pièce, avec une lettre.

 

          Je m’inquiétais énormément et je suis contente que vous soyez revenus ! Venez vite me voir à Poudlard, vous n’avez qu’à aller dans le bureau de Remus, on vous attend avec impatience ! Soyez prudents et méfiez-vous des Aurors, les élèves ne sont pas encore censés être arrivés !

 

Molly

 

-         A mon avis, vous ne devriez pas attendre trop longtemps avant d’y aller, dit Abelforth. Ils semblent vous attendre.

-       Mais on n’a pas d’autres choses à faire ? demanda Harry.

-       Ce n’est pas grave, si jamais j’ai besoin de vous, je vous le signalerai avec le Gallion.

-       Mr Potter ?

          Rogue venait de prononcer ces mots.

-       Oui, répondit Harry, surpris.

-       Il est temps que vous repreniez votre entraînement en potions, cela fait très longtemps que nous n’en avons plus fait. Je pense qu’il est très important que vous ayez une connaissance très large dans ce domaine, même s’il ne vous intéresse pas. Il est possible que le Seigneur des Ténèbres tente de vous empoisonner pour vous rendre plus vulnérable en combat. Vous devrez alors avoir des connaissances théoriques pour déterminer ce qui vous affecte. Vous vous souvenez que je vous ai fourni un coffre contenant un échantillon de chaque antidote connu, avec un livre qui vous permet de reconnaître les symptômes. L’avez-vous lu ?

-       Euh, pas encore, répondit Harry.

-       Ce n’est pas comme ça que vous allez pouvoir vaincre le Seigneur des Ténèbres, répondit Rogue, lui lançant un regard noir pénétrant. Le Seigneur des Ténèbres dispose de multiples armes contre vous, vous devez être capable d’esquiver chacune d’elles. Alors je vous conseille de ne pas négliger les potions. Je vous donne rendez-vous dans la salle secrète à Poudlard où nous avons déjà travaillé, dimanche à vingt-deux heures, est-ce que c’est d’accord ?

-       Oui, je pense, répondit Harry, je n’ai rien de prévu.

-       Ne soyez pas en retard, dit alors Rogue.

          Puis il se tourna à nouveau vers Abelforth, montrant qu’il ignorerait la réponse d’Harry.

-       Bon courage, dit Abelforth, et rappelez-vous de parler au plus de gens possible, de réunir rapidement l’A.D., et bien sûr, ne vous étonnez pas que des orages très violents s’abattent sur l’école ce soir.

 

          Ils empruntèrent le Portoloin qui les emmena directement à Poudlard.

-       Heureusement que nous sommes partis d’ici, nous aurions été immédiatement repérés par les feux d’artifices si on était arrivés par le parc, fit remarquer Hermione.

-       La prochaine fois on peut toujours transplaner chez Abelforth pour prendre le Portoloin, proposa Ron.

-       Ah oui, pas bête, dit Hermione.

-       Je vais chercher la Carte du Maraudeur, dit Harry, attendez-moi avant de sortir, on ne sait jamais.

          Harry s’accrocha à Fumseck et ils transplanèrent dans leur appartement, revenant quelques instants plus tard avec la précieuse carte.

-       Bien, la voie est libre jusqu’au couloir du deuxième étage, dit Hermione. Allons-y, il y a toujours un placard de Rusard pour se cacher en haut de l’escalier. Mais ne faisons pas de bruit, on dirait qu’il y a des Aurors dans le Hall. Bon, en fait, ne prenons pas de risques… insonorisam shoesis !

-       C’est quoi ? demanda Ron.

-       Ca empêche que nos pas fassent du bruit, faites la même chose !

          Ils sortirent en courant du couloir qui menait à la Salle du Phénix, et enjambèrent à toute vitesse l’escalier qui menait au couloir du deuxième étage, tout en ne faisant pas le moindre bruit.

-       C’est super, ce sortilège, dit Harry.

-       Chut ! Quelqu’un arrive, vite dans le placard.

          Ils entrèrent dans un des nombreux placards de Rusard mais celui-ci était minuscule et ils eurent du mal à y entrer. Ils renversèrent en même temps plusieurs balais et des seaux vides.

-       Lumos !

          Harry éclaira la Carte du Maraudeur et regarda qui était la personne qui venait d’arriver.

-       Mince, c’est Rusard ! murmura Harry. Espérons qu’il ne vienne pas chercher ses balais !

-       Vite, l’illusion pour faire apparaître un faux mur, murmura Hermione.

-       Ah oui ! Imago muros liberti ! souffla Harry en faisant bouger sa baguette devant les portes du placard.

          C’était comme si les murs du placard s’étaient étendus jusque devant les portes en bois. Ils avaient l’impression d’être emmurés, alors que le mur devant eux n’était qu’un faux, et ils pouvaient le traverser.

          Ils entendirent un bruit de grincement, Rusard venait d’ouvrir les portes du placard.

-       Qu’est-ce que c’est que ça ? crachota-t-il.

          Harry reçut même un postillon à travers le mur et il s’essuya.

          Puis ils aperçurent une main qui traversa le mur.

-       Vite ! Fuyez !

          Harry attrapa la main et tira Rusard dans le placard, qui s’étala dans les balais.

          Tous les quatre sortirent en courant du placard et tombèrent sur Miss Teigne qui les fixa de ses yeux lumineux.

-       Qu’est-ce qu’elle peut nous faire maintenant que Rusard est dans le placard ? demanda Ron.

-       Rien, répondit Harry avec un grand sourire.

          Tous les deux s’approchèrent d’elles et Ron frappa des pieds au sol pour qu’elle s’en aille. Mais elle ne bougea pas et se mit à souffler.

-       Elle ne va quand même pas nous attaquer ? s’étonna Ron.

-       Dépêchez-vous ! dit Hermione, on n’a pas que ça à faire !

-       D’accord !

          Ron se jeta sur Miss Teigne et l’attrapa par la peau du coup, non sans subir quelques griffures.

          Il ouvrit la porte du placard et la jeta dedans avec Rusard.

          Il y eut un long miaulement et ils refermèrent le placard.

          Harry consulta la Carte du Maraudeur et ils profitèrent du fait que les Aurors étaient tous dans leur bureau pour monter à l’étage supérieur en empruntant l’escalier principal.

          Ils rejoignirent ensuite facilement le bureau de Lupin, car ils pouvaient sans cesse changer de chemin pour éviter les Aurors.

          Au moment où ils frappèrent à la porte, ils entendirent un bruit de chaise qui racle le sol. Une fraction de secondes plus tard, la porte s’ouvrait et Mrs Weasley leur sautait dessus.

-       Oh mes enfants, vous êtes vivants !

-       On ne risquait pas grand-chose là-bas ! A part peut-être se noyer dans la rivière, plaisanta Ron.

-       Vous avez bronzé, dit Mrs Weasley en les examinant.

-       Oui, nous avons eu beau temps, répondit Hermione.

          Lupin arriva et sembla ravi de les voir.

-       Alors, comment s’est passé votre voyage ?

-       Très bien, répondit Harry. On a appris les bases de la Magie chinoise. Ca devrait nous aider pour la Magie habituelle. Et puis nous nous sommes beaucoup relaxés, et nous avons appris beaucoup plus vite.

-       Oui, je ne suis jamais allé là-bas, mais je projette d’y aller un jour, répondit Lupin, juste pour ne penser à rien. Dumbledore m’en avait parlé un jour, mais en ce moment je suis trop occupé pour pouvoir y aller.

-       On a lu la Gazette du Sorcier quand même, et Abelforth s’est renseigné pour avoir des nouvelles, expliqua Harry.

-       Ah, vous êtes donc au courant de tout ?

-       Oui, répondit Harry. Où en est la préparation de la rentrée ?

-       Ca s’annonce très difficile, répondit Lupin. Ombrage ne s’entend avec personne. Maugrey est sous tension depuis qu’on l’accuse d’avoir tué Dumbledore. C’est étonnant mais il y a malheureusement des gens assez stupides pour croire cela au Ministère. Quant à l’Ordre du Phénix, nous sommes totalement chassés de Poudlard. Fudge ne veut pas nous voir ici. Nous n’avons pas pu agir comme nous le voulions. Depuis que la Gazette a publié ces articles, les gens nous soupçonnent à nouveau un peu. Dans ces moments de tension, ils sont prêts à croire n’importe quoi. Et nous avons aussi été attaqués par les Fleurs du Mal alors que nous patrouillions sur le Chemin de Traverse.

-       C’était lors de l’attaque de Gringotts ? demanda Harry.

-       Oui, exactement, nous étions au début les seuls sur les lieux. Puis les Aurors sont arrivés, et enfin les Mangemorts. C’est à n’y rien comprendre, ils ont vraiment repoussé les Fleurs du Mal et sont ensuite partis sans ne rien faire de mal.

-       Fred et George ont aidé à repousser les Fleurs du Mal, dit fièrement Mrs Weasley. Ils leur ont envoyé des feux d’artifices. Par chance ils ont été réveillés lors de l’attaque qui s’est produite pas loin de leur boutique.

-       Pourtant elle est loin de Gringotts, s’étonna Harry, faisant croire qu’il ignorait tout ce que Rogue avait dit.

-       Oui, mais les Fleurs du Mal n’ont jamais pu s’approcher de la banque, on ne comprend d’ailleurs pas bien pourquoi les Gobelins ont réagi comme ça… Il faut dire aussi qu’avec Fudge qui est revenu, ça n’arrange pas les choses. Fudge devait rencontrer les Gobelins cet après-midi, mais j’ai peur qu’il ne fasse qu’empirer la situation.

-       Il faut dire qu’il est tellement maladroit, se lamenta Mrs Weasley.

-       Hum, Molly s’est disputée avec Fudge, annonça Lupin.

-       Oh… dit-elle en rougissant, comme si elle voulait qu’on ne dise pas cela. C’était à propos d’Arthur, je voulais lui dire qu’il lui retire son poste de Sous-Secrétaire d’Etat, mais il n’a rien voulu entendre, et il m’a traitée de « grosse truie ».

-       Fudge a dit ça ? grogna Ron. On va le lui faire regretter.

-       Non, dit Mrs Weasley, avec une larme au coin de l’œil. Fred et George s’en sont chargés, heureusement Fudge ne sait pas que c’est eux…

-       Qu’est-ce qu’ils ont fait ? demanda Harry.

-       Ils lui ont envoyé une Beuglante alors qu’il était en pleine réunion au Ministère, raconta Lupin. Apparemment la Beuglante l’a insulté et a révélé des détails pas très plaisants à entendre sur des soi-disant relations sexuelles entre lui et Ombrage. Bref, Fudge a pris la honte de sa vie, tout comme Ombrage qui n’y était pour rien non plus.

-       Qu’est-ce que la Beuglante disait ? demanda Ron.

-       Ron ! s’insurgea Mrs Weasley.

-       Je ne te dirai pas les détails, répondit Lupin avec un sourire. De toute façon, je n’étais pas là pour entendre.

-       C’est sûr qu’ils ne se sont pas fais repérer ? demanda Hermione. Sinon ils sont bons pour Azkaban.

-       Azkaban ? demanda Lupin. La prison a été rasée par les Mangemorts, mais évidemment, rien n’a été dit. Les prisonniers seront désormais enfermés dans les cachots de Poudlard, à la portée des élèves, et en plein dans l’école… Mais je vous rassure, Fred et George ont pris soin de déguiser leur voix.

-       Où est le professeur Dillantis ? demanda Harry.

-       Aucune idée, répondit Lupin, personne ne sait où il est parti. On a demandé à tous les fantômes du château, mais ils ne savent rien. On dirait qu’il est parti. La Gazette du Sorcier dit qu’il s’est rallié à Regulus Black, mais bien sûr c’est faux.

-       Comment va le professeur Fitz ?

-       Il est un peu surmené, Ombrage est complètement inutile et il doit tout organiser. Elle a passé son temps à décorer le Bureau Directorial et à mettre en place tous ses nouveaux règlements.

-       Elle est dans le Bureau Directorial ? s’étonna Harry. Dumbledore n’aurait jamais accepté.

-       Malheureusement si on essaye de la chasser de là-bas, elle trouvera un moyen de nous expulser, répondit Lupin. Il vaut mieux éviter les conflits inutiles avec elle.

-       Quels sont ces nouveaux règlements ? demanda Harry.

-       Oh, tu te doutes bien que c’est sûrement la même chose que lorsqu’elle était Directrice la dernière fois. Mais cette fois elle aura plus de mal à le faire appliquer, le Ministère a trop d’ennuis pour pouvoir l’appuyer autant. Les autres professeurs s’opposeront systématiquement. Pour l’instant, rien ne devrait changer par rapport à ce qui se passait avant les vacances.

-       Et le Ministère n’est pas trop au milieu de l’école ? demanda Hermione.

-       Vous avez déjà vu où est installé le Ministère. Il s’est un peu plus étalé et beaucoup d’employés résident maintenant à Poudlard. Ils sont dans l’aile Sud, celle qui donne sur le lac. Heureusement ils interfèreront peu avec l’école, car le couloir qui y mène est peu connu et sera en plus gardé.

-       Est-ce que papa habite toujours au Terrier ? demanda Ron.

-       Non, répondit Molly, il est abandonné en ce moment, Arthur dispose d’un très grand appartement de fonction dans une tour de l’aile Sud. Il voudrait que l’on aille y habiter, il va vouloir vous approcher dès ce soir ! Evitez-le !

-       J’ai entendu dire qu’il pleure fréquemment au Ministère parce que vous lui manquez, dit Lupin. Mais tant qu’il est avec Fudge, on ne peut pas lui parler, c’est normal. J’ai encore espoir qu’on le convainque, je ne comprends toujours pas ce qui lui prend.

-       Quand les élèves vont-ils arriver ? demanda Harry.

-       Hum, à partir de dix-neuf heures, répondit Lupin.

-       D’accord. On va si possible organiser une séance avec l’A.D. dès ce soir, il faut rapidement dire la vérité à tout le monde.

-       Bien sûr, vous avez besoin de moi ? demanda Lupin.

-       Ce serait peut-être mieux, ils nous croiront plus si nous sommes plus nombreux.

-       Et bien c’est d’accord, on peut faire cela après le festin.

-       Est-ce qu’il y a des nouveaux professeurs ? demanda Hermione.

-       Oui, répondit Lupin, mais vous les découvrirez lors du festin.

-       On a enfermé Rusard dans un placard à balais, dit Hermione avec un air coupable. On n’avait pas le choix, il nous aurait certainement conduits à Ombrage.

-       Mais ce n’est pas grave, j’espère que vous n’avez pas été trop violents.

-       En fait il ne nous a même pas vus, on s’en est bien sortis, dit Harry.

-       Ne vous en faites pas, dit Lupin.

-       Est-ce que les Mangemorts ont été repérés aux alentours de le l’école ? demanda Harry.

-       Non, ils se font très discrets en ce moment, on a juste repoussé plusieurs Détraqueurs qui semblaient égarés. Mais Hagrid nous a dit qu’il y avait beaucoup d’agitation dans la Forêt Interdite. Nous avons poursuivi la construction de nos murailles. Comme prévu par le plan du Ministère, Poudlard doit devenir une forteresse imprenable. Disons que ce plan a au moins cet avantage, le Ministère peut consacrer tous ses moyens à la protection de l’école. Mais malheureusement, avec le Ministère au milieu de l’école, c’est presque les Mangemorts au milieu de l’école vu le nombre de sorciers qui sont soumis à l’Imperium.

-       Il y en a tant que ça ? demanda Harry.

-       Le Ministère a recensé au moins cinquante cas de comportements anormaux chez les employés. Ca ne veut pas dire forcément que c’est l’Impérium, il y a aussi le surmenage, mais quand même. Certains cas ont été avérés, et notamment parmi les employés qui s’occupaient de la parution du Londonien. Ca été un fiasco. Ils ont même collé des affiches en se faisant passer pour le Ministère qui confirmait les informations de la Gazette, en plus d’empêcher la parution du journal du Ministère. Nous avons évité une catastrophe plus grande ce matin, nous les avons trouvés en train d’imprimer en un grand nombre d’exemplaires une fausse version du Londonien, qui confirmait à peu près tout ce que raconte la Gazette du Sorcier, mais avec la vision du Ministère.

          Tous restèrent silencieux un instant, une véritable catastrophe avait été évitée de peu. Sans cela, il n’auraient plus eu aucune crédibilité.

-       J’ai faim, dit Ron, rompant ce silence lourd.

-       Vous n’avez pas mangé ? s’étonna Mrs Weasley.

-       En fait en Chine il fait déjà nuit depuis longtemps, c’est comme si on n’avait pas pris le repas du soir ! s’exclama Ron.

-       Vous n’allez pas vous empiffrer maintenant, attendez le festin ! dit-elle.

-       Il n’y a rien à manger en attendant ? Juste un peu ? demanda Ron.

-       Si bien sûr, répondit Lupin, vous voulez boire quelque chose, d’ailleurs ?

          Ils improvisèrent un goûter dans le salon de Lupin. Les fenêtres donnaient sur le terrain de Quidditch et Harry remarqua que des nuages très sombres avaient envahi le ciel. La luminosité avait beaucoup diminué avec en plus la nuit qui commençait à tomber. Et soudain il se mit à pleuvoir des trombes d’eau, et la foudre s’abattit, touchant l’un des poteaux du terrain de Quidditch.

-       Et bien il y aura de l’ambiance ce soir dans la Grande Salle, si on entend en plus le tonnerre, fit remarquer Lupin.

-       Oui tant mieux ! dit Harry avec un sourire.

-       Où tu habites, maman, si tu n’es pas au Terrier ? demanda Ginny.

-       J’ai un appartement juste à côté de celui de Remus, se réjouit Mrs Weasley.

-       Oui, et d’ailleurs, nous sommes plusieurs par ici, dit Lupin. Maugrey et Mrs Bett sont un peu plus loin, ils viennent seulement de déménager. Mrs Bett regrettait d’être un peu loin de ses chauves-souris qui sont dans les cachots, mais elle s’y fera. Sinon, le professeur Fitz et le professeur Chourave sont ici aussi. Hagrid est retourné dans sa maison pour l’instant, avec le système des fusées, on peut facilement aller à son secours s’il se fait attaquer.

          Il y eut un éclair gigantesque qui frappé l’une des tours du château dans un fracas épouvantable alors que la pluie redoublait d’intensité.

-       J’espère que ça va cesser lorsqu’ils vont venir du Poudlard Express jusqu’ici, ça pourrait être dangereux cette foudre.

          Harry acquiesça mais ne répondit pas.

-       Est-ce que la salle commune des Serpentard a été fouillée ? demanda-t-il.

-       Oui, nous nous sommes assurés que les protections contre le Transplanage étaient bien installées. Les J.M.P. seront sous surveillance, ils ne pourront avoir aucun contact avec Voldemort.

-       Malheureusement, ils savent comment enlever ces protections, dit Harry. Il n’y a pas un moyen de les protéger ?

-       Il faudrait demander au professeur Tanghudaï, seul lui connaît ce genre de sortilèges. Je lui en parlerai mais il est très occupé en ce moment déjà. Il s’est occupé de sécuriser complètement les murailles à lui tout seul. Il y a passé des heures. Nous avons tous passé la semaine à remettre en ordre le château, beaucoup de choses avaient été détruites lors du combat. Tout est parfait maintenant. Mais nous avons dû faire ça entre professeurs. Le Ministère n’a que peu aidé. Les Aurors n’ont fait que surveiller autour du parc, mais la plupart étaient en vacances, ils reprennent tous le travail aujourd’hui. En fait le Ministère s’est avant tout occupé d’aménager certaines ailes abandonnées pour les transformer en appartements.  Ils sont en train de créer une sorte de grand hall où il y aura toutes les Portes à Transplaner qui mèneront dans tous les lieux les plus importants. L’Hôpital Sainte-Mangouste est sur le point d’être totalement coupé du monde extérieur, les entrées ont été fermées. Le seul moyen d’y entrer sera d’emprunter la Porte à Transplaner qui se trouvera ici. Fudge veut vraiment rassembler toute la communauté ici. C’était le plan d’Arthur qui lui a permis de devenir Sous-Secrétaire d’Etat. Tout ceci est bien beau, mais c’est néfaste pour tout le monde, et pendant ce temps nous nous enfermons au lieu d’attaquer les Mages Noirs qui peuvent organiser tout ce qu’ils veulent pour venir un jour semer la pagaille ici.

-       Ahaha !

          Ils entendirent le cri de Mrs Bett qui devait certainement passer dans le couloir sur son balai.

-       Elle est très en forme en ce moment, la présence des élèves dans le château lui manque, dit Lupin.

          Et quelques instants plus tard ils la virent voler sous la pluie dans le parc. Un éclair perça le ciel et se dirigea droit vers elle mais elle l’esquiva en deux mouvements brusques sur son balai.

-       Bien, ce n’est pas tout, mais il va falloir descendre dans la Grande Salle, les premiers élèves vont arriver et il faut que tout soit prêt. Vous pouvez venir bien sûr.

-       On va peut-être aller ranger un peu notre appartement, dit Hermione. Nous sommes partis en laissant tout en désordre.

-       D’accord, rejoignez-nous quand vous pouvez !

-       Le mot de passe de la salle commune, il a changé ? demanda Hermione.

-       Ah oui, c’est sisymbre ! A tout à l’heure.

          Ils rejoignirent leur appartement qui était dans le même état qu’ils l’avaient laissé avant l’attaque de Poudlard par les Aurors.

          Hermione rangea en priorité tous ses parchemins, et leur reprocha le fait que leurs cours étaient complètement en désordre.

-       Comment vous allez faire si tout à l’heure on nous dit que demain on a un examen surprise. Vous ne retrouverez jamais ce que vous devez réviser dans ce fouillis !

-       Tu connais le sortilège d’Attraction ? demanda Ron.

          Hermione réfléchit un instant, elle n’avait jamais pensé à cela.

-       Et alors ? Ce n’est pas une raison pour être désorganisé !

          Harry plaça la pierre que lui avait donnée Zhao Huang sur sa table de chevet. Il regrettait déjà le Yunnan. Depuis qu’il en était parti, il se sentait moins bien, comme si l’air qu’il respirait était agressif.

 

          Ils se rendirent aux alentours de dix-huit heures trente à la Grande Salle, en essayant d’éviter les Aurors. Mais ils en croisèrent deux qui ne réagirent pas, peut-être qu’ils devaient s’attendre à voir des élèves.

          Les professeurs étaient en train de mettre en place les tables, aidés par plusieurs élèves qui étaient arrivés en avance, par d’autres moyens que le Poudlard Express.

          La Grande Salle était toujours aussi grandiose, mais on pouvait sentir la touche apportée par Ombrage. Les rubans qui décoraient les poutres et les piliers étaient maintenant roses, et les plantes qui grimpaient le long de certains piliers portaient toutes de grandes fleurs roses.

-       Ah vous voilà ! dit Lupin. Vous avez bien fait de venir, certains de vos camarades sont déjà arrivés. En effets, ils furent surpris de voir Neville et Luna.

-       Salut ! s’exclamèrent-ils.

-       Comment se sont passées vos vacances ? leur demanda Hermione.

-       Très bien, répondit Neville maladroitement.

-       En fait, on sort ensemble, dit Luna, sur un ton rêveur. Elle portait un nœud rouge dans les cheveux et avait pris soin de s’habiller de manière bien plus soignée que d’habitude.

-       Et vous ? qu’est-ce que vous avez fait ? demanda Neville.

-       Nous sommes allés nous entraîner en Chine, dit Harry. Malheureusement on n’a pas trop pu aider, on sait tout ce qui se passe ici…

-       Oui, la situation dégénère, ma grand-mère n’arrête pas de me dire que c’est depuis que Dumbledore n’est plus là…

-       Peut-être, répondit Harry.

-       Hum, hum.

          Ils se retournèrent et baissèrent leurs yeux vers Ombrage qui les fixait avec ses grands yeux globuleux. Elle était vêtue de la même façon que d’habitude, avec un cardigan rose bonbon très épais, et un ruban rose dans les cheveux.

-       Je vous rappelle, dit-elle avec sa voix de fillette, au cas où vous l’auriez oublié, que vous devez porter les robes de votre maison lors du banquet.

          Elle s’interrompit et regarda autour d’elle pour s’assurer que personne ne l’écouter. Elle prit également une voix plus rauque, plus cruelle.

-       Potter, je vous préviens dès maintenant que maintenant c’est moi qui décide ici, vous ne pourrez plus faire ce que vous voulez, vous passerez la pire année de votre vie, je ferai tout pour vous empêcher de faire quoi que ce soit… Rusard vous surveillera en permanence et me reportera vos moindres faux-pas ! Je ferai exclure tous les professeurs de l’Ordre du Phénix un à un et vous n’aurez plus aucun ami avec vous ici.

          Harry ne lui répondit pas mais la regarda droit dans les yeux, avec le regard le plus froid qu’il pouvait lui lancer.

          Ombrage essaya un instant de le fixer elle aussi mais elle abdiqua rapidement.

-       Mr Weasley, ça vous amuse peut-être ? Reprenons les bonnes habitudes, vous venez de faire perdre dix points à Gryffondor.

          Et elle eut un ricanement mauvais avant de s’écarter d’eux.

-       C’est quoi ces rubans horribles ! aboya la voix de Maugrey Fol-Œil un peu plus loin.

-       Ahaha ! C’est vrai que c’est horrible !

          Maugrey sortit sa baguette magique et la fit tourner au-dessus de sa tête. Très lentement, tous les rubans qui pendaient au mur passèrent du rose au jaune, ainsi que toutes les fleurs qui décoraient la salle.

-       QUI A FAIT CA ? hurla Ombrage, totalement hystérique, en s’apercevant du changement.

-       Ca commence bien pour elle, dit Ron avec un sourire cruel.

-       Vous pensez qu’elle va tenir combien de temps ici ? demanda Harry.

-       Pas bien longtemps ! murmura une voix venant d’en-dessous de la table la plus proche.

 

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