Philosophie pour le BAC - Terminale S

Cours 10 - La culture   

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La culture :
Savoir, connaissances, dans différents domaines.
Colere : cultiver un champ, cultiver son esprit.
Traditions, éducation, transmission du passé (valeurs, savoirs, souvenirs), langue, religion, technique, histoire, l’art, le travail : un héritage.
Nascor : naître, nature, ce avec quoi je suis né. La nature est ce qui n’a pas été modifié. Comment comprendre l’homme : comme un modèle culturel ou naturel ?
Lorsqu’on recherche la nature, c’est l’origine perdue.
ROUSSEAU, Discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes : on y trouve une réflexion sur l’origine.
Il répond à une question posée par l’académie de Dijon : « Quelle est l’origine de l’inégalité parmi les hommes, et si elle est autorisée par la loi naturelle ? ». Il répond à la première partie sur la genèse historique de l’inégalité. ROUSSEAU voit dans la nature l’origine perdue. La cause en est le développement de la vie en société qui va engendrer la naissance de l’inégalité. Il aborde le thème de la nature humaine et des changements qu’elle a subi au cours de l’histoire. ROUSSEAU va donc tâcher de remonter à l’homme à l’état de nature en enlevant toutes les couches que la vie en société a pu déposer sur lui : reconstruction. L’état de nature, c’est une fiction méthodologique (il s’agit de comprendre) : c’est une hypothèse pour comprendre comment était l’homme. 
L’homme est un animal solitaire et robuste qui vit paisiblement dans son isolement. Il est libre et il ne connaît pas l’inégalité. Il ne connaît ni le bien ni la mal mais il est susceptible de se perfectionner. Il mène une existence stable, il n’est attaché à rien. Il connaît deux sentiments : l’amour de soi et la pitié. 
Des circonstances contingentes vont le faire sortir de son isolement (famines, inondations) : il y a pour lui la nécessité de se regrouper. Il se regroupe alors dans des sociétés primitives tout en conservant une certaine liberté : il n’y a pas encore d’inégalités.
Avec l’apparition de la propriété privée, de l’agriculture et de la métallurgie, deux classes sociales vont se créer : les riches et les pauvres : c’est le début de l’inégalité car les riches se donnent des lois qui leur sont favorables : armée, police, justice à leur service. L’homme devient malheureux et opprimé. La société dénoncée est la monarchie.
Mais il y a des progrès avec le développement de la propriété : la morale et l’intelligence se développent : on connaît le bien et le mal. On sortira de l’inégalité quand les hommes auront signé un contrat social.
MERLEAU-PONTY, Phénoménologie de la conception.
On ne peut pas séparer la nature et la culture : chez l’homme, la nature et la culture s’imbriquent. La colère peut s’exprimer autrement que par des cris, de la même façon que l’amour peut s’exprimer autrement que par le fait d’embrasser. Nos conduites et nos comportements ne sont pas naturels mais conventionnels. Même ce qui est de l’ordre du sentiment est conventionnel. On est confrontés à des différences de culture. Finalement, les sentiments eux-mêmes dépendent du contexte culturel. C’est une allusion directe à ROUSSEAU et son projet de parvenir à la nature après avoir gommé la culture.
En fait, nature et culture sont indissociables et l’homme qui voudrait s’arracher à la nature pour devenir culturel n’existe pas. L’homme est équivoque : on ne peut pas le cerner. Les rares exemples que l’on a pu observer de nature sans culture comme celui de sauvage de l’Aveyron montrent que en dehors du cadre culturel l’homme cesse d’être un homme véritable. En fait, la notion de nature est illusoire et nous attribuons à notre nature des goûts, des façons d’agir qui relèvent de la culture. C’est sur cette illusion que se développe l’idéologie raciste parce qu’on fait comme si ce qui relève de la culture appartenait en fait à une prétendue nature. Il y a confusion entre nature et culture.
La notion de nature humaine pose problème parce qu’il est difficile de cerner des caractères fondamentaux de tous les hommes indépendamment des différentes cultures. On peut être tentés de dire que chaque peuple à sa façon de vivre, ce qui est positif car ainsi nous ne confondons pas le spontané et le naturel mais il y a des dangers, les différences ont conduit à refuser le statut d’homme à des êtres humains. Peut-être est-ce au nom de la liberté que la nature humaine doit leur être refusée. La nature de l’homme ne lui dit pas ce qu’il doit faire. L’homme ne naît pas achevé mais il a à se construire et il se construit au travers de sa technique, de son travail, de sa religion, de son développement artistique.



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