Philosophie pour le BAC - Terminale S

Cours 5 - La raison et le réel  

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Le mot réel vient du latin res, rei : la chose. Le réel, ce sont les choses qui ont une existence constatable (différent de l’illusion). Il ne désigne pas seulement les objets (une organisation économique est une réalité), dans ce cas, le réel est différent de l’idéal.
La raison vient du latin ratio : calcul, mesure et du grec logos : discours, langage, parole. La raison passe par le langage articulé. La raison est, selon Aristote, une faculté qui défini « l’homme comme animal responsable ». Et Descartes dit : « le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ». C’est la raison qui nous distingue des autres vivants. Elle nous permet d’enchaîner des jugements au moyen d’un discours. C’est par la raison que l’homme connaît. 
Comment la raison peut-elle connaître le réel ? Est-ce par la démonstration ? Peut-elle accéder à la vérité ? Quel est le lien entre l’esprit qui connaît et la matière ? Quelle place occupe le vivant à l’intérieur du réel ?
 
1. La position des rationalistes
 
Le rationalisme privilégie la raison comme moyen de connaissance pour connaître la vérité. L’homme veut accéder à la vérité par la raison, ce qui est différent du scepticisme (illusion des sens) qui postule que l’on ne peut arriver au vrai et donc qu’il faut suspendre son jugement : l’épochè. D’une certaine manière la vérité existe et « le doute doit suivre le sage comme une ombre de tranquillité ».
Etre rationaliste, c’est penser que la raison est un moyen de connaissance sûr et indépendant du sensible. Descartes, Platon et Leibniz étaient des rationalistes. Pourtant pour eux, cette certitude sensible ne permet pas d’accéder à la vérité (car utiliser les sens est partiel : on ne peut décrire qu’ici et maintenant, et il n’est pas sûr que cela ne change pas d’ici cinq ans). Ici, le rationalisme est différent de l’empirisme.
Dans la deuxième des Méditations métaphysiques, Descartes se livre à une expérience dans laquelle il montre que le réel n’est pas connu par les sens, ni par l’imagination, mais par un jugement de l’esprit.
 
2. La position des empiristes
 
L’empirisme est la doctrine qui consiste à affirmer que toutes nos connaissances viennent des sens. L’esprit est une page blanche sur laquelle les données de l’expérience viennent s’inscrire. Les empiristes célèbres sont Locke (XVIIe siècle), Hume (XVIIIe siècle), Condillac (XVIIIe siècle) et Newton. Selon l’empirisme, il n’y a pas d’idées innées. Sans le recours de la raison, l’expérience est insuffisante et incapable d’expliquer les faits. C’est une erreur de penser que l’expérience seule suffit.
 
3. La démarche scientifique n’est pas empirique mais expérimentale
 
La démarche scientifique de Claude Bernard (XIXe siècle) :
L’observation met en évidence un problème.
L’hypothèse est une supposition, une anticipation rationnelle des phénomènes. Elle a un rôle heuristique, c’est-à-dire qu’elle facilite la découverte. Bachelard : « Il n’y a de science que du caché » (XXe siècle).
L’expérience est la vérification expérimentale.
On utilise donc une démarche inductive.
 
4. Le problème de l’induction
 
L’induction part de faits particuliers pour en déduire un cas général. L’induction pose problème parce qu’elle se fonde sur la répétition et qu’elle n’a pas de valeurs logiques. Des faits expérimentaux peuvent réfuter une théorie, mais non la vérifier : en fait la vérification expérimentale peut prouver le faux et non le vrai.
Ces théories ont été développées par Karl Popper (XXe siècle) qui était épistémologue (c’est une étude critique de la connaissance scientifique).
 
 



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