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HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 104 – LA DUALOMANCIE

 

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Le fait qu’Abelforth voulait les voir « dès que possible » avait intrigué Harry qui se demandait bien ce qui s’était passé. Mais après tout dans quelques instants il saurait !

Ils empruntèrent le Portoloin caché dans la salle Albus Dumbledore et se retrouvèrent dans le jardin d’Abelforth.

–      Eh bien vous êtes rapides, dites-moi ! les regardant avec un regard malicieux à travers des nouvelles lunettes en forme d’étoiles. Mais tant mieux !

–      Vos lunettes sont très jolies, lui dit Hermione.

–      Oh, si elle n’étaient que jolies… Je leur ai ajouté un enchantement qui fait que lorsqu’il y a trop de lumière, elles se transforment toutes seules en lunettes de Soleil, et elles me permettent aussi de voir la nuit... J’ai quelques problèmes à cause des interférences avec les ondes moldues mais je vais régler ça…

Comme d’habitude, Abelforth les fit s’installer et sortit plusieurs cartons de sorbets qu’il posa sur la table du salon. Harry trouvait qu’il avait l’air très heureux aujourd’hui.

–      Bien, commençons par le plus important, j’ai reçu une réponse du professeur Hopper, il accepte de nous recevoir demain ou mercredi dans la journée. Quel jour vous arrange le plus ?

–      Demain on n’a pas cours dans l’après-midi, répondit Hermione.

–      Moi j’ai Histoire de la Magie, mais j’ai toujours avec moi des Boîtes à Flemme de Fred et George, répondit Ginny.

–      Oui ça fera l’affaire, répondit Abelforth avec un sourire. Et bien c’est parfait, on fera donc ça demain, où en êtes-vous de vos recherches ?

–      On a recueilli beaucoup d’informations, répondit Hermione. Mais il n’y a quasiment rien sur des objets qui auraient pu appartenir à Serdaigle.

–      Oui j’ai beaucoup cherché moi aussi et je me rends compte que tous les aspects de sa vie sont l’objet de nombreuses rumeurs, mais pas vraiment ses objets personnels.

–      On a trouvé beaucoup de choses sur son bracelet et les sept saphirs qui étaient incrustés dessus…

–      Mais on est certains qu’il a été détruit, dit Abelforth, coupant Hermione. A moins que quelqu’un soit allé au fond du lac de Poudlard en chercher les morceaux, mais c’est bien sûr impossible. Les Contes des Sept Saphirs sont d’ailleurs très plaisants à lire à ce sujet, mais ce n’est que pure invention.

–      Oui, ils sont à la bibliothèque, répondit Hermione. Je les ai feuilletés mais c’est plus pour les enfants…

–      Effectivement, je me souviens que ma grand-mère me les lisait parfois pour m’endormir le soir, dit Abelforth avec un ton nostalgique. Hum, bien, revenons à ce que nous disions, je vous attends ici demain à quinze heures, c’est bon ?

–      Oui.

–      Très bien, en attendant, je tenais à ce qu’Harry ait un entraînement ce soir. Vous pouvez rester si vous voulez bien sûr, je peux vous faire pratiquer autre chose pendant ce temps.

–      Oui, on va rester, répondit Hermione. Mais pas trop longtemps, on a beaucoup de choses à réviser !

–      Et bien alors allons dans le jardin pour avoir un peu plus de place…

Le jardin n’était pas le meilleur endroit pour s’entraîner étant donné le froid qu’il faisait dehors, intensifié par un vent qui soufflait fort. Mais ils ne pouvaient pas s’entraîner à l’intérieur pour ne pas risquer de tout ravager.

Abelforth demanda à Ron, Hermione et Ginny de s’entraîner à améliorer leur précision en stupéfixant des chauves-souris qui volaient au-dessus d’eux, ce qui n’aurait certainement pas plu à Mrs Bett.

L’avantage de s’entraîner sur des chauves-souris était que leur vol était assez imprévisible, un peu à la manière d’un vif d’or.

–      Bien Harry, quant à nous, il est temps de nous entraîner à nouveau sur l’enchantement de Déchaînement de l’Ire. Tu te souviens que la dernière fois, tu avais très bien réussi à concentrer de la colère, mais que tu avais encore du mal à la contrôler. Bien sûr, ce n’est pas très naturel de te forcer à rassembler de la colère, surtout que tu n’en as pas envie, mais il le faire dans le but précis de réussir ton sortilège. Si tu arrives à maîtriser la colère que tu concentres, alors tu pourras ensuite l’expulser pour lancer la vague de rayonnements de colère. Je te laisse essayer.

–      Iraengeznem !

Harry s’entoura rapidement d’un halo de lumière rouge qui brilla loin dans la nuit. Mais rapidement il diminua en émettant des crépitements.

–      Allez, il ne faut pas te décourager, concentre-toi bien, ça va venir.

Harry se força à se concentrer sur son enchantement et pas sur cette accumulation de colère qui le perturbait tant. Les progrès furent conséquents, après une dizaine d’essais, il réussit à faire apparaître un halo beaucoup plus important et beaucoup plus stable, qui satisfit pleinement Abelforth.

–      Très bien, tu as réussi l’étape suivante... C’est bien, on ne va pas trop en faire aujourd’hui, tu sais bien qu’il vaut mieux travailler régulièrement que trop d’un coup. Mais je vais quand même te demander d’expulser tous ces rayonnements au moins une fois pour te préparer à la prochaine leçon… Un peu à la manière d’un maléfice Electrisant, tu dois vraiment pousser le plus fort possible pour expulser ton sortilège car sinon il va t’affecter toi-même… Et tu sais bien que les rayonnements de colère sont très déstabilisants…

Harry concentra à nouveau sa colère jusqu’à ce que le halo atteigne une taille suffisante. Il expulsa ensuite de toutes ses forces les rayonnements et tout se mit à vibrer très fort autour de lui. Il y eut une sorte d’éclat de lumière rouge et il se sentit faiblir.

Il lui fallut une bonne minute pour retrouver ses esprits.

–      Bien, tu ne peux pas réussir du premier coup… tu t’es laissé troubler par les vibrations et finalement tu t’es arrêté d’expulser les rayonnements ce qui fait qu’ils t’ont touché. Au moins tu constates l’efficacité de cet enchantement… On continuera la prochaine fois.

–      Pourquoi est-ce que c’est moins fatigant que la Vague de Haas ? demanda Harry.

–      Hum, les rayonnements de colère sont beaucoup plus faciles à produire. C’est une question d’énergie magique mais tu n’as pas besoin de connaître tout ça pour comprendre. Les rayonnements de force blanche sont très « rares » même si le terme n’est pas vraiment approprié : il est beaucoup plus fatigant de les concentrer, bien plus que des rayonnements de colère. Il en est de même pour les rayonnements de force noire qui sont aussi très difficiles à concentrer. Bien, on va passer à autre chose de totalement différent. Tu connais maintenant beaucoup plus de choses sur la Magie depuis quelques mois, et notamment en occlumancie, légilimancie et rayonnancie. Aujourd’hui, je vais t’initier à un tout autre domaine tout aussi intéressant et important, la dualomancie.

–      La quoi ? demanda Harry qui n’avait jamais entendu ce mot.

–      La dualomancie. C’est un domaine de la Magie aux limites très floues qui concerne le comportement des intermédiaires magiques. Je vais commencer par un exemple, tu sais que les baguettes magiques choisissent leur sorcier. Mais ce n’est pas pour autant que tu ne peux pas utiliser une baguette magique qui ne t’aurait pas choisie. Cependant, tu ne produiras pas des mêmes sortilèges de la même façon avec des baguettes magiques différentes. Une baguette magique, et un intermédiaire magique en général, n’est pas un objet magique comme les autres, elle a une âme propre. Certains n’aiment pas appeler cela une « âme » mais dans le vocabulaire de la dualomancie, c’est le mot utilisé.

–      A quoi est-ce que ça sert ? demanda Harry.

–      J’y viens. La dualomancie te permettra de mieux utiliser ta baguette magique, en apprenant à mieux la connaître. Tu la possèdes, ou disons plutôt elle te possède depuis plusieurs années déjà, mais tu as beaucoup de choses à apprendre d’elle pour mieux l’utiliser. Cela te permettra de rendre des sorts plus diversifiés et plus imprévisibles. Par exemple, tu pourras rendre un même sort plus ou moins différent en fonction de quel « côté » de ta baguette magique tu utilises. La dualomancie te permettra de comprendre tous les côtés cachés de ta baguette.

–      Et il faut être sorcier primaire pour pouvoir faire de la dualomancie ? demanda Harry.

–      A partir du moment où la dualomancie utilise la rayonnancie notamment, il serait difficile de la pratiquer sans être sorcier primaire... Parfait, maintenant que tu sais ce qu’est la dualomancie, commençons par la première leçon. De manière très simplificatrice, on peut dire que nous les sorciers, découpons la Magie en deux sous-Magies qui sont la Magie Noire et la Magie Blanche. Pour les baguettes magiques, c’est un peu la même chose, sauf qu’elles ne voient pas la Magie de la même façon… Pourquoi ? C’est l’un des grands mystères de la dualomancie, personne n’a jamais réussi à s’approcher de la vérité dans ce domaine. Mais on sait que les baguettes magiques ne font aucune différence entre Magie Blanche et Magie Noire ; elles ne distinguent que la Magie Verticale et la Magie Horizontale.

–      Ca veut dire quoi ? demanda Harry.

–      Eh bien en réalité on ne peut pas le savoir… Du moins on ne peut pas comprendre ce que c’est, mais l’on peut le percevoir avec de l’entraînement. Certains disent que notre Magie Blanche correspond à la Magie Horizontale des baguettes, et la Magie Noire à la Magie Verticale.

–      Pourquoi alors Verticale et Horizontale ? demanda Harry. Ca doit bien vouloir dire quelque chose !

–      Je ne sais pas si tu es en mesure de comprendre cela, mais il faut considérer les particules magiques, qui sont imaginaires je te le rappelle. Eh bien une baguette magique distingue des particules verticales et d’autres horizontales. On a réussi à le mettre en évidence avec des expériences très complexes et théoriques, mais je ne vois pas énormément d’intérêt à ce que tu t’en occupes, de toute façon il y a beaucoup de contradictions. Contente-toi de comprendre que comme nous, la baguette magique distingue deux principaux types de Magies. Tu dois croire que la dualomancie est très abstraite, mais la partie qui nous intéresse est bien plus concrète.

Abelforth sortit sa baguette magique de sa poche et la posa à plat dans ses deux mains. Il tendit ensuite ses bras devant lui.

–      Fais comme moi, Harry. On va demander à nos baguettes d’émettre de la Magie Horizontale puis de la Magie Verticale. Commençons par la Magie Horizontale… prononce l’incantation essicsba !

–      Essicsba ! dit Harry.

Sa baguette magique se mit à vibrer un peu dans ses mains, puis lentement elle s’éleva au-dessus de ses mains et se mit à léviter. Des rayonnements de plus en plus forts se faisaient sentir. Il y en avait tellement qu’Harry était incapable de les ressentir. La seule chose qu’il pouvait sentir était que ces rayonnements étaient plutôt réconfortants.

–      Passons à la Magie Verticale… prononce maintenant l’incantation eénnodro.

–      Eénnodro ! dit Harry.

A nouveau, sa baguette magique se mit à léviter, émettant d’autres rayonnements. Harry savait qu’ils étaient différents des autres, mais il n’arrivait toujours pas à les distinguer. Et lentement, il eut l’impression que ces rayonnements étaient plutôt terrifiants. Mais ce n’était qu’une impression.

–      Alors Harry, as-tu senti une différence ? demanda Abelforth.

–      Oui, la Magie Horizontale est plus agréable, la Magie Verticale fait un peu peur.

–      C’est à cause de ça qu’on a dit que la Magie Horizontale est à la baguette ce qu’est à nous la Magie Blanche et inversement. Mais comme je te l’ai dit, c’est une comparaison stérile. On va dès maintenant passer à de la pratique, tu vas envoyer un Stupéfix Horizontal et un Stupéfix Vertical. D’abord je te montre, je t’expliquerai comment faire ensuite. Essaie à chaque fois de reconnaître la Magie Horizontale et la Magie Verticale.

Harry était très curieux de savoir quel serait le résultat, mais il n’eut pas le temps d’y réfléchir plus longtemps.

–      Stupéfix ! dit Abelforth.

Un éclair doré partit dans le ciel en direction d’une chauve-souris qui tomba par terre, stupéfixée comme si elle l’avait été par un éclair de Stupéfixion classique.

Mais Harry ne s’était préoccupé seulement de l’aspect qu’aurait le sortilège et n’avait pas capté les rayonnements émis comme Abelforth le lui avait demandé.

–      On peut recommencer ? demanda-t-il à Abelforth.

–      Bien sûr ! dit Abelforth, stupéfixant une deuxième chauve-souris.

Même si le sortilège n’avait pas duré longtemps, Harry avait cette fois pu percevoir la Magie Horizontale et cette sensation si agréable mais aussi si mystérieuse qu’elle procurait lorsqu’on la recevait.

–      Très bien, voici le Stupéfix Vertical. Stupéfix !

Cette fois-ci, c’est un éclair argenté qui stupéfixa une autre chauve-souris. Harry put constater brièvement qu’il s’agissait bien de rayonnements de Magie Verticale.

–      Quelle est la différence entre les deux versions ? demanda Harry.

–      Oh, pour le sortilège de Stupéfixion, quasiment aucune, répondit Abelforth. Mais il vaut mieux commencer avec des sortilèges basiques. Quand on s’attaquera à des sortilèges plus complexes, et notamment de Magie Blanche et de Magie Noire, tu verras toute la différence que cela peut faire… Peut-être à la fin de la leçon, on le fera, si on a le temps. Bien, pour faire un sortilège de Magie Verticale ou Horizontale, il est nécessaire de diviser sa concentration. D’un côté, il faut forcer la baguette magique à n’émettre que de la Magie Verticale ou Horizontale, comme tu le veux, et d’un autre côté, faire le sortilège que l’on veut. Avec de l’expérience, il n’est pas nécessaire de diviser sa concentration. Le jour où tu arriveras à connaître parfaitement ta baguette magique, rien qu’en y pensant avant de faire ton sort, elle le fera naturellement. Mais au début, c’est nécessaire. Je te le rappelle, pour utiliser la Magie Horizontale, l’incantation est Essicsba et pour la Magie Verticale, c’est Eénnodro. Je te laisse commencer avec le Stupéfix.

Harry dédoubla sa concentration et fit exactement ce qu’Abelforth lui avait dit de faire pour envoyer un Stupéfix Horizontal. Un éclair doré fusa de sa baguette et traversa les airs avant de disparaître quand Harry l’interrompit.

Il fit de même pour le Stupéfix Vertical qu’il réussit parfaitement.

–      Très bien, Harry, ça suffit donc pour aujourd’hui, tu as compris les bases et à chaque leçon tu en apprendras un peu plus. C’est une discipline qui peut s’apprendre de manière très progressive.

–      Est-ce que Voldemort la connaît bien ? demanda Harry.

–      Oui très bien, cependant, il est très réticent à l’utiliser, et il n’en utilise qu’une certaine partie plutôt sombre. D’ailleurs il a tellement modifié sa baguette magique qu’il n’a plus vraiment d’intérêts à utiliser la dualomancie. En revanche, je suppose que le professeur Tanghudaï l’utilise très souvent, il a écrit plusieurs livres sur le sujet. Mais à part ça, peu de gens la connaissent, c’est une discipline quasiment inconnue et il y a bien longtemps que le Département des Mystères a arrêté de mener des recherches dessus. Bien, pour te montrer un exemple de l’utilité de la dualomancie, je vais te montrer le Reflet Noir Vertical et tu verras l’une de ses propriétés très utiles… Black reveror !

Abelforth s’entoura d’un énorme nuage d’une sorte de fumée qui semblait constituée de minuscules miroirs argentés. Les rayons lumineux étaient totalement déformés et il était impossible de savoir où se trouvait véritablement Abelforth dans le nuage.

–      Essaie de m’attaquer, Harry !

–      D’accord, stupéfix ! dit Harry, faisant apparaître un éclair de Stupéfixion classique.

L’éclair rouge fut dévié par le Reflet et manqua de stupéfixer Hermione qui faisait apprendre à Ron et Ginny ce qui semblait être le maléfice du Rayon Rose.

–      Essaie de m’envoyer un maléfice maintenant ! dit Abelforth.

–      D’accord, rossiweak !

Le faisceau de lumière rose fusa dans le Reflet mais fut dévié, sans faire disparaître le nuage.

–      Voilà, Harry la principale utilité de ce Reflet Noir Vertical, les maléfices ne le détruisent pas… Essaie maintenant de m’envoyer un Stupéfix Horizontal.

Harry dédoubla sa concentration et envoya un éclair de Stupéfixion en n’utilisant que la Magie Horizontale de sa baguette.

L’éclair doré se dissipa dans le Reflet Noir qui disparut dans un crépitement.

–      Très bien, dit Abelforth. Seul un sortilège, et pas un maléfice, Horizontal uniquement, peut faire disparaître le Reflet Noir Vertical… L’avantage est énorme, jamais un Mangemort n’utilisera un sortilège de Magie Blanche, Horizontal qui plus est…

–      Comment ça se fait ? demanda Harry.

–      Harry, je sais que tu aimerais comprendre, mais en dualomancie, je crois qu’il ne faut pas essayer de comprendre. C’est un domaine de la Magie qui ne peut t’apporter que des avantages, alors pourquoi se fatiguer à tout expliquer ? Beaucoup de sortilèges et maléfices sont améliorés lorsqu’ils sont utilisés en utilisant la Magie Duale, c’est-à-dire la Magie vue sous l’angle d’une baguette magique. Mais certains perdent leur effet, ou ont un effet totalement différent. C’est pour cela qu’il faut énormément pratiquer la dualomancie pour pouvoir la maîtriser.

Harry était fasciné par ce qu’il venait d’apprendre, il s’était soudain senti progresser énormément, et il avait surtout appris que sa baguette magique avait une « âme » qui ne voyait pas la Magie de la même façon que lui.

–      Bien, c’est la fin de cette leçon, dit Abelforth en s’approchant d’Hermione, Ron et Ginny qui avaient travaillé dur pendant ce temps. Je vous ai observés depuis tout à l’heure et vous avez fait des progrès. L’objectif principal était que vous deveniez plus précis, j’aurais préféré vous consacrer plus de temps mais Harry a appris quelques trucs très techniques et je ne pouvais pas le laisser une seconde. Mais dans l’ensemble cela ne vous a pas été inutile. Essayez, à chaque fois que vous apprenez un nouveau sortilège, à l’appliquer sur des cibles beaucoup plus petites ou mouvantes. Cela vous permet d’augmenter votre concentration et bientôt vous pourrez peut-être entrevoir la Magie qu’Harry pratique, en tous cas c’est notre objectif… Bien, allez vite vous réchauffer et je vous attends demain ici à quinze heures ! N’oubliez pas de prendre avec vous toutes vos notes sur Rowena Serdaigle, un détail aussi insignifiant soit-il à première vue peut s’avérer crucial !

 

Ils retournèrent à leur appartement. Harry ne cessait de s’imaginer les effets de sortilèges qu’il connaissait lorsqu’il les utiliserait avec la Magie Duale, et notamment la Vague de Haas.

–      Ca avait l’air passionnant ce que tu faisais, Harry, lui dit Hermione.

–      Oui, c’était de la dualomancie, répondit Harry.

–      Oh ! Ce doit être très difficile, je n’en ai entendu parler qu’une fois dans un livre à la bibliothèque…

Harry lui expliqua rapidement ce que c’était alors qu’ils marchaient vers leur appartement, traversant le château désert à cette heure-là.

Hermione passa la soirée à réviser ses cours d’Histoire de la Magie et d’Etude des relations internationales, et Harry la soupçonnait de se préparer à un nouveau duel face à Egogonde pour déterminer qui des deux en savait le plus. Harry, de son côté, lu des notes empruntées à Hermione des cours de Théories de Magie qu’il avait ratés. Mais il n’était pas vraiment motivé et il alla rapidement se coucher avec Ginny.

 

Le lendemain, il put profiter de la matinée de libre que lui avait accordée Mme Pomfresh à cause des blessures qu’il s’était faites pendant l’épreuve de Maugrey Fol-Œil. Il s’était ainsi réveillé peu après onze heures sans aucune douleur à la tête, ce qui le rassura.

Lorsqu’il descendit dans le salon, il trouva la Gazette du Sorcier du jour. Il la prit, espérant que la situation n’ait pas trop empiré depuis la veille.

 

La Gazette du Sorcier

 

Edition du mardi 12 novembre 1997

 

LA VERITE SUR HARRY POTTER

 

Harry crut halluciner en lisant ce titre qui était centré en plein milieu de la une, écrit en caractères énormes, et il s’attendait au pire.

 

Après Joe Jigger, qui devrait succéder prochainement à Cornélius Fudge au poste de Ministre de la Magie, la Gazette du Sorcier reçoit une autre figure emblématique de notre communauté magique, le très controversé Harry Potter. Patrick de Carnoustie, notre célèbre intervieweur et écrivain, le pousse dans ses derniers retranchements.

 

Patrick de Carnoustie : Bonsoir Mr Potter, merci d’être l’invité de la Gazette du Sorcier aujourd’hui.

Harry Potter : Bonsoir.

PdC : Alors, Mr Potter, vous suivez comme nous tous l’actualité et notamment les problèmes du Ministère… Hier je recevais Joe Jigger qui est pressenti pour remplacer Cornélius Fudge dans les prochains jours…

HP : Pourquoi remplacer Fudge ?

PdC : Vous pensez que Fudge est un bon Ministre, qu’il gère bien la crise que traverse notre communauté ?

HP : Non, mais faisons lui confiance.

PdC : Vous ne pensez pas qu’on lui a déjà assez fait confiance et qu’il doit passer la main ?

HP : Non.

PdC : Est-ce que en disant cela, vous pensez à vos ambitions personnelles ? Je veux dire, vous êtes très proche de Cornélius Fudge, plus vous attendez, plus vous aurez de chances de lui succéder…

HP : Je ne suis pas là pour parler de mes ambitions…

PdC : Mais les sorciers veulent en savoir plus sur vous s’ils veulent pouvoir vous faire confiance… Pour l’instant ils semblent plutôt vouloir que Joe Jigger remplace Cornélius Fudge. D’après les sondages, vous n’arrivez qu’en douzième position et moins d’un pour cent des personnes interrogées veut de vous comme Ministre.

HP : C’est parce que vous n’interrogez pas les bonnes personnes. Je sais très bien que les gens voudraient que je devienne le prochain Ministre.

PdC : Et donc dans ce cas vous seriez prêts à assumer ce rôle.

HP : Je ne suis pas là pour en parler, pour l’instant, il n’est pas question de remplacer Fudge qui fait très bien son travail.

PdC : C’est votre avis, les sorciers ne le partagent pas, de nombreuses associations se révoltent pour demander la capture de Maugrey Fol-Œil et Fudge ne réagit toujours pas.

HP : Oui, la capture de Maugrey Fol-Œil devient urgente…

PdC : C’est une information exclusive pour la Gazette du Sorcier ! Vous, Harry Potter, êtes pour la capture de Maugrey Fol-Œil.

HP : Tout à fait.

PdC : C’est étonnant… décidément les guerres internes au sein de l’Ordre du Phénix nous surprendront toujours… C’est un concurrent direct pour vous.

HP : Pas vraiment, je suis bien plus intelligent et apte à diriger l’Ordre du Phénix et notre communauté.

PdC : Vous admettez donc que Maugrey Fol-Œil est coupable dans le meurtre d’Albus Dumbledore.

HP : Oui, je l’ai vu, puisque j’ai assisté à la scène.

PdC : Pourquoi ne le révéler que maintenant, alors ? A cause de cela, Severus Rogue a passé plus d’un an à l’écart de notre communauté, poursuivi par le Ministère.

HP : Il le mérite bien, c’est un sombre idiot.

PdC : Un peu de respect, Mr Potter… il a été votre professeur…

HP : Il ne m’a pas appris grand-chose…

PdC : J’ai avec moi des anciennes éditions de la Gazette du Sorcier qui datent de 1995, votre quatrième année à Poudlard. Severus Rogue, appuyé par les témoignages de nombreux autres élèves, vous décrit comme un élève « arrogant et prétentieux, centré sur lui-même ». Est-ce que c’est parce qu’il a révélé au grand public cette facette de votre caractère que vous lui en voulez tant ?

HP : Ce n’est pas le sujet de cet entretien.

PdC : Pourtant vous ne pouvez pas l’esquiver… On est en droit d’attendre de quelqu’un qui brigue le poste de Ministre d’être impartial et de ne pas agir en fonction de ses rancunes de jeunesse.

HP : Je ne suis pas le seul à penser que Rogue est un crétin…

PdC : Qui d’autre le pense ?

HP : Maugrey Fol-Œil par exemple…

PdC : Vous vous contredisez, Mr Potter, Maugrey Fol-Œil est un meurtrier selon vous, vous ne pouvez pas vous appuyer sur ce qu’il dit… Bien, changeons de sujet, que pensez-vous de Joe Jigger et des idées qu’il a développées hier.

HP : Si vous voulez mon avis, il ferait mieux de retourner se cacher, quand on voit les choses du côté des Gobelins. Fudge a bien raison de vouloir récupérer la banque Gringotts…

PdC : Les Gobelins gèrent notre argent depuis des siècles, vous ne pouvez pas massacrer cet héritage historique.

HP : Les Gobelins n’ont pas d’intelligence.

PdC : A vous écouter, il n’y a que vous qui êtes intelligent…

HP : Oui, c’est vrai, et je me demande pourquoi je réponds aux questions d’un imbécile comme vous.

PdC : Très bien, merci quand même Mr Potter, je pense que les gens ont maintenant une opinion plus claire à votre sujet.

 

Des témoignages contrastés

 

Joe Jigger, contacté dans la nuit, a réagi à ces propos d’Harry Potter en affirmant : « ce serait une catastrophe si Harry Potter devenait Ministre de la Magie. Ce qu’il a fait étant plus jeune lui a fait croire qu’il est quelqu’un de plus intelligent que les autres. Il se prend pour un héros et, alors qu’il y a une certaine époque, il mettait cela au service des autres, il le met maintenant au service de sa soif infinie de pouvoir »

Pétunia Dursley a réagi elle aussi en envoyant à la rédaction de la Gazette du Sorcier un bref communiqué : « Je soutiens mon neveu Harry Potter dans ses propos, qui a envie de s’embarrasser des Gobelins ? Ils méritent d’être exterminés et je suis prête à mettre mon armée au service d’Harry Potter lorsqu’il sera élu ».

Nancy Carlsson,  Présidente de l’Association Paix et Libertés, a vivement réagi, exprimant sa « plus profonde indignation ». « La soif du pouvoir a conduit Harry Potter à devenir un ennemi de notre communauté, au point de s’allier avec des meurtriers tels que sa tante Pétunia Dursley qui a déjà commis d’innombrables meurtres. Nous devons protester pour défendre notre communauté. Notre association appelle à une manifestation massive demain au Ministère de la Magie pour exiger l’arrestation de tels criminels. Le Ministère ne peut plus fermer les yeux aujourd’hui. Les faits ne peuvent plus être niés, la situation est bien trop grave ».

Severus Rogue, blanchi hier dans l’affaire du meurtre d’Albus Dumbledore, a déclaré : « cela fait des années que je dis qu’Harry Potter est un insupportable arrogant qui se croit supérieur aux autres parce qu’il a une cicatrice sur le front ». « Il ne peut plus continuer d’être le privilégié de notre communauté ».

 

MANIFESTATION MASSIVE AU MINISTERE DEMAIN MATIN

 

Plusieurs associations appellent à une manifestation demain matin au Ministère de la Magie, à partir de dix heures.

L’appel a été lancé par Nancy Carlsson, projetée au devant de notre communauté ces derniers jours après sa dénonciation poignante de tous les maux qui secouent notre communauté. La Présidente de l’Association Paix et Liberté a rencontré plusieurs autres associations ainsi que des membres du Magenmagot impuissants devant les dérives actuelles du Ministère.

Il a été décidé qu’une manifestation de grande ampleur serait organisée au Ministère de la Magie pour le forcer à prendre des mesures concrètes pour demander l’arrestation de Maugrey Fol-Œil et Pétunia Dursley. Ils demandent également la démission de Cornélius Fudge : « son accession au poste de Ministre à nouveau après son premier mandat a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase », nous dit une commerçante du Chemin de Traverse, excédée, et qui préfère garder l’anonymat.

Interrogée sur les chances de succès de cette opération qui est une première dans l’histoire moderne de notre communauté, Nancy Carlsson répond : « les sorciers sont excédés, la situation ne peut plus durer, nous ne pouvons pas croire ce qui se passe et nous allons tout donner pour sauver notre communauté. Plus nous sommes nombreux, plus nos chances seront élevées, alors nous invitons tout le monde à s’investir demain ».

L’Association Paix et Libertés a prévu des tracts, et le mot d’ordre de la manifestation sera « pour une communauté heureuse, exigeons un Ministère libre ».

Le gros point d’interrogation sera donc la participation, mais il faut croire que les sorciers sauront faire en sorte d’avoir le destin entre leurs mains tant qu’ils le peuvent encore.

 

Une couverture exceptionnelle par la Gazette du Sorcier

 

La Gazette du Sorcier sera largement présente à cet évènement, et une édition supplémentaire sera publiée en milieu d’après-midi. Un stand sera également installé pour recueillir vos témoignages. De nombreux cadeaux seront à gagner, et notamment des abonnements d’un an à votre journal préféré.

 

SEVERUS ROGUE « CONTACTE » PAR LA DIRECTION DE POUDLARD

 

Severus Rogue, ancien professeur de potions à Poudlard, a déclaré avoir été « contacté » par la Direction de Poudlard pour reprendre son travail très bientôt.

« Le professeur Fitz m’a signifié qu’un professeur de plus était toujours le bienvenu pour augmenter la qualité de l’enseignement. Le professeur Slughorn m’ayant remplacé pour le cours de potions, et comme il souhaite garder son poste, en compagnie de ses assistants, je devrais être affecté aux Réactions face à une situation périlleuse ».

Néanmoins, Severus Rogue a souhaité préciser que « rien n’est sûr pour le moment, j’ai très envie de reprendre mon travail pour oublier ce qui m’est arrivé, mais je suis fatigué pour le moment ».

Sa nomination deviendra urgente si Maugrey Fol-Œil est enfin arrêté, les Réactions face à une situation périlleuse étant une discipline fondamentale pour l’apprentissage des élèves.

 

Harry était une nouvelle fois sous le choc, comme tous les matins en ce moment. Voldemort redoublait d’inventivité en ce qui concernait l’invention d’histoire pour manipuler les sorciers.

A cause d’une fausse interview, les gens allaient le prendre pour quelqu’un de prétentieux qui faisait tout pour prendre le pouvoir et montrer qu’il était le plus intelligent. Et la manifestation du lendemain risquait fort de porter le coup de grâce au Ministère qui était déjà au bord de la rupture depuis plusieurs jours.

Ainsi il ne perdit pas de temps et se décida à aller voir Arthur Weasley. Il évita le plus possible de croiser des Aurors en se rendant au Ministère, ne sachant pas vraiment la réaction qu’ils auraient à son égard.

Le Ministère avait bien changé depuis la dernière fois. L’endroit avait été totalement aménagé et le Ministère était centré autour d’une grande cour très bien entretenue et fleurie. Les différents Départements étaient répartis dans des bâtiments répartis tout autour. Au centre de la cour, il y avait une Porte à Transplaner, elle menait à l’Hôpital Sainte-Mangouste.

Harry chercha où pouvait bien se trouver le bureau du Ministre et il le trouva, tout au fond de la cour, intercalé entre le Département de la Justice magique et le Département de la Lutte contre la Magie Noire. Il y avait une jolie fontaine entourée d’un petit jardin fleuri devant une coursive sur laquelle donnaient plusieurs bureaux.

Lorsqu’il passa devant l’accueil, une sorcière l’interpella.

–      Attendez, vous ne pouvez pas venir ici sans autorisation… Ah, Harry Potter… Je vais vous accompagner, on m’a donné une autorisation de vous laisser passer.

La sorcière, d’un âge moyen, une femme maigre aux cheveux bruns emmêlés, l’avait dévisagé, avec un regard suspicieux. Harry se doutait qu’elle avait lu la fausse interview dans la Gazette du Sorcier le matin-même. Il eut envie de lui dire que tout cela était totalement faux, mais il se dit que cela ne servirait à rien, qu’elle ne le croirait de toute façon pas.

La sorcière le conduisit au bureau d’Arthur Weasley qui était exactement en face de celui de Fudge.

Elle frappa la porte et entra. Immédiatement, Arthur se retourna et lorsqu’il vit Harry, il se leva immédiatement, se mettant presque à pleurer.

–      Harry, je suis désolé… je ne sais pas comment j’ai pu, je ne mérite pas de te parler…

–      L’erreur est humaine, répondit Harry, philosophe, et content de retrouver le vrai Arthur Weasley. Il n’est pas facile d’avoir du recul sur ce que l’on fait quand on a tant de travail, tant de pression. Mais maintenant il faut aller de l’avant…

–      Oui, il faut aller de l’avant, tu as raison…

–      Où en est le Londonien ? demanda Harry.

–      Ca avance très vite, répondit Arthur, retrouvant un peu le sourire. J’ai réussi à réunir plusieurs sorciers, ils ont accepté que je les interroge sous Veritaserum, et ils ont travaillé dur pour faire en sorte que le journal puisse paraître… Demain matin il pourra paraître.

–      Ouf, ça tombe à temps pour la manifestation, dit Harry, soulagé.

–      Oui, d’ailleurs Harry il faudra que tu viennes pour leur dire la vérité, je pense…

–      Peut-être, répondit Harry, sceptique. Il se demandait comment les gens réagiraient après avoir lu de telles choses.

Il venait d’avoir un exemple avec la sorcière d’accueil.

–      Où en est-on avec les Gobelins ? demanda-t-il.

–      Disons que la situation est calmée, répondit Arthur. Mais le problème n’est pas réglé pour autant, les Gobelins ont signé un pacte avec Voldemort et on ne peut pas laisser faire ça.

–      Et au Ministère, beaucoup de gens sont sous Imperium ?

–      Oui, répondit Arthur, mais on arrive de mieux en mieux à s’en protéger. Fudge a accepté de constituer une équipe sûre qui a accepté tous les matins de passer sous Veritaserum et de faire des tests pour s’assurer qu’ils ne sont pas sous Imperium. C’est un peu comme si on avait un Ministère indépendant au sein du Ministère. Malheureusement, le problème frappe beaucoup les Aurors et on a besoin d’eux.

–      L’important est que Joe Jigger ne puisse pas devenir Ministre. Est-ce qu’au moins les membres du Magenmagot sont protégés ?

–      On essaie, ils sont liés par un puissant Serment à leur fonction, mais il est toujours possible de les manipuler. Pour l’instant, ils restent fidèles à Fudge dans l’ensemble. Sauf par la force, Joe Jigger ne pourrait pas devenir Ministre.

–      Et si Fudge venait à démissionner ?

–      On fait tout pour l’en empêcher, maintenant, répondit Arthur, mais je vais t’avouer que si ça se passe, j’ai de meilleurs chances que Joe Jigger d’y arriver, malgré tout ce que la Gazette dit.

–      Tant mieux, répondit Harry, un peu soulagé. Il reste à espérer que la Gazette ne s’attaque pas à toi…

–      Oui.

–      Et à propos de Voldemort, demanda Harry. Le Ministère arrive à enquêter ?

–      Non, on est bien trop concentrés sur nos problèmes internes… pour l’instant ce n’est pas possible…

–      Oui, il vaut mieux régler ça avant, confirma Harry. De toute façon pour l’instant Voldemort semble être bien trop à l’abri et il serait insensé de vouloir l’attaquer.

–      Peut-être, répondit Arthur. Mais on craint qu’il ne se décide à attaquer Poudlard, avec les Aurors qui ne répondent plus, on a de quoi être inquiets…

–      Avec les professeurs et l’Ordre du Phénix, on a de quoi lutter, répondit Harry, qui était réellement confiant.

On frappa à la porte et elle s’ouvrit. C’était Fudge.

Il resta d’abord surpris de trouver Harry ici, mais finalement il adopta une attitude qui semblait bienveillante, ce qui contrastait avec les dernières fois qu’ils s’étaient vus.

Harry se mit à espérer que Fudge ait enfin changé en bien.

–      Harry, merci d’être venu… dit-il sur un ton sincère, tu ne peux pas t’imaginer à quel point la situation est grave, on ne sait plus quoi faire.

–      Maintenant que vous êtes là, il faut y rester, répondit Harry. On va réussir à rendre au Ministère sa stabilité, et ensuite on s’occupera de Voldemort et des autres. La priorité est que les gens retrouvent confiance en le Ministère, on ne peut pas laisser la Gazette décider à sa place.

–      Oui, oui, tu as raison, mais c’est plus facile à dire qu’à faire.

–      Il faut commencer par cesser de croire que tout le monde veut vous renverser, dit Harry. L’Ordre du Phénix n’a jamais eu pour but de prendre le pouvoir, on ne fait que lutter en parallèle contre Voldemort. Il faut maintenant travailler la main dans la main, il n’y a pas d’autre issue.

Harry avait parlé d’un ton ferme et convaincant. Fudge n’avait pas pu s’empêcher d’être impressionné. En réalité, il avait cru instant avoir Albus Dumbledore en face de lui.

–      Bien sûr, bien sur, dit Fudge.

Harry lui tendit la main et la serra.

–      Très bien, dit Harry. Le Ministère doit rapidement rétablir la vérité sur Maugrey, sa situation est une aubaine pour Voldemort, cela ne doit plus durer. Acceptez-vous que le Ministère, l’Ordre du Phénix et les professeurs se réunissent pour que l’on prenne des décisions sérieuses ensemble, enfin ?

–      Oui, répondit Fudge, c’est d’accord.

–      Il faut le faire rapidement, pressa Harry. Je vais contacter l’Ordre du Phénix et aller voir le professeur Fitz. Il faut le faire avant la manifestation de demain, il ne reste plus que ce soir…

–      Laisse, Harry, tu as d’autres choses à faire, répondit Fudge, je vais aller à Poudlard et voir le professeur Fitz et le professeur Lupin pour organiser cela.

–      J’ai cours à vingt heures ce soir, dit Harry. Il faudrait s’en occuper plutôt en fin d’après-midi, dix-sept heures est la meilleure solution à mon avis si l’on veut avoir le temps de faire tout ce que l’on veut faire.

–      C’est d’accord...

–      Je dois retourner à Poudlard, dit Harry, à tout à l’heure alors…

–      Merci ! dit Fudge.

Harry le regarda dans les yeux, lui lançant un regard réconfortant.

A cet instant, il avait oublié tout ce qu’il avait lu, il ne pouvait que voir vers l’avant, et il avait vraiment espoir que la situation s’arrange.

Il rejoignit ses amis qui étaient en train de prendre le repas dans la Grande Salle. Ils avaient un air abattu à cause de ce qu’ils avaient lu dans la Gazette le matin et Harry les rassura immédiatement en leur racontant ce qu’il venait d’obtenir de Fudge.

–      Harry, c’est génial ! s’exclama Hermione. On va y arriver.

–      Oui je l’espère ! Par contre je vais essayer de voir Abelforth s’il peut avancer le rendez-vous avec le professeur Hopper ; deux heures, ça fera peut-être juste s’il a beaucoup de choses à nous dire.

–      D’accord, mais on essaiera quand même de faire une séance avec l’A.D. avant, dit Hermione. Surtout aujourd’hui, c’est très important de rapidement riposter à la Gazette.

–      Oui, si l’on pouvait faire ça en commun avec Mrs Bett, ce serait même encore mieux, ajouta Harry.

 

A la fin du repas, Harry alla donc voir Abelforth pour lui donner des nouvelles.

–      Tout ceci est super, Harry, tu as toutes les qualités qu’avait mon frère.

Harry rougit, on pouvait difficilement lui faire un meilleur compliment.

–      Bien, a priori, ça ne devrait pas poser de souci d’avancer notre rendez-vous à quatorze heures, mais pas plutôt. Je vais quand même demander confirmation à John Hopper, je t’envoie l’heure par Gallion, à tout à l’heure.

De retour à Poudlard, Hermione avait réussi à convaincre Mrs Bett d’organiser une séance du Club de Duels qui serait couplée à celle de l’A.D.. Il n’était jamais très difficile d’obtenir ce genre de choses de Mrs Bett mais ils étaient tout de même contents d’eux.

Harry attendait cependant avec un peu d’appréhension cette réunion, il se demandait vraiment comment les élèves réagiraient. Pendant le repas, il avait été trop surexcité pour observer les réactions des gens autour de lui, mais allant au couloir du troisième étage vers la salle du Club de Duels, il remarqua que les regards avaient changé. La relation de confiance entre lui et ses camarades avait pris un coup, il y avait maintenant une suspicion palpable.

Mais il fut cependant de voir que le nombre d’élèves intéressés était toujours aussi impressionnant. La salle du Club de Duels, pourtant agrandie à maintes reprises, s’était rapidement remplie.

Harry se mit volontairement un peu en retrait. Il laissa Hermione faire un discours pour le défendre. Elle répéta encore une fois le même discours, insistant sur le fait que l’on ne pouvait plus croire la Gazette.

A la fin de son discours, il y eut un moment d’hésitation puis, au plus grand soulagement d’Harry, les applaudissements l’emportèrent.

Mrs Bett prit alors la parole et lança la séance, insensible aux évènements.

–      Ahaha ! Vive Pot-Pot ! On va commencer par un duel, qui va se lancer ?

Des dizaines de mains se levèrent dans les gradins…

–      Ahaha, difficile de choisir… on va tirer au sort ! Hasardus pick !

Une boule jaune jaillit de sa baguette et tourbillonna dans les airs avant de foncer sur une élève de troisième année de Poufsouffle, la choisissant au hasard.

Mrs Bett choisit trois autres élèves pour organiser un premier combat de double.

Le combat avait été très disputé et assez intéressant. Néanmoins, les deux équipes étaient plutôt déséquilibrées et la meilleure l’emporta rapidement.

–      Et maintenant c’est l’heure du conseil de Pot-Pot ! s’écria Mrs Bett, qui donnait l’air d’animer un show à l’américaine.

Mrs Bett tapa dans le dos d’Harry, le projetant en avant.

–      Euh… dit Harry, qui n’avait pas réfléchi à ce qu’il pourrait dire.

–      Hum… sonorus ! Bien, un sort très utile en combat et très déstabilisant est le maléfice de Bourdonnement, improvisa-t-il. Il fait apparaître des bourdonnements dans les oreilles de ceux à qui on le lance. La formule est bzulubulu ! On va commencer par une démonstration ! Qui…

–      Moi ! s’exclama Mrs Bett. Ahaha !

Elle s’avança devant Harry, le sourire jusqu’aux oreilles. Harry avait envie de rigoler en la voyant mais il se concentra.

–      Bien, bzulubulu !

–      Ahahahaha ! Ahahahahahahaha ! Ahaha !

Mrs Bett fut prise d’un fou rire et se mit les mains sur les oreilles, se roulant par terre.

Toute la salle éclata de rire.

Harry arrêta rapidement son sort et Mrs Bett se releva.

–      Encore ! Ohoho, c’est trop marrant ! dit-elle.

–      Non, répondit Harry, on va laisser essayer quelqu’un d’autre !

La séance dégénéra assez rapidement. Dans les gradins, tous avaient lancé le maléfice à leur voisin et tout le monde avait fini avec les mains sur les oreilles, comme si cela pouvait empêcher le bourdonnement.

Mrs Bett, elle, avait subi le maléfice de plusieurs élèves qu’elle avait choisis dans le public, et cela la faisait toujours autant rire à chaque fois.

Si la séance n’avait pas été très efficace niveau entraînement, le fait que tout le monde ait pu rigoler un peu pendant une heure avait satisfait Harry.

L’objectif était atteint, ses camarades avaient vu qu’il n’était pas celui que la Gazette décrivait. En à peine deux heures, il venait de renverser une situation qui semblait irrécupérable.

Et ce n’était pas fini, Abelforth venait de lui confirmer qu’il les attendait pour aller voir le professeur Hopper, avec peut-être à la clé la découverte d’un nouvel Horcruxe.

 

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