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HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 103 – A TRAVERS LES TABLEAUX

 

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Harry se demandait ce qui pourrait empêcher désormais Joe Jigger de devenir le prochain Ministre de la Magie, et Severus Rogue de revenir à Poudlard. Le Ministère était trop déchiré pour pouvoir rétablir la vérité, et les moyens d’action de l’Ordre du Phénix étaient bien trop faibles pour qu’ils puissent avoir un certain effet.

En fait, seuls les élèves de Poudlard, par l’intermédiaire de l’Armée de Dumbledore, semblaient être au courant de la réalité, mais qui se serait préoccupé de leur avis ?

Mme Pomfresh avait effectué des tests à la jambe d’Harry pour vérifier que tout allait bien et il put se relever et marcher. Rapidement, il retrouva ses sensations et, même s’il lui était conseillé d’éviter d’avoir des mouvements trop brutaux, il était à même de quitter l’infirmerie.

      Je vous donne ce flacon contenant une potion contre la migraine, vous devez absolument en prendre une gorgée toutes les heures. Normalement vous en avez assez jusqu’à ce que les douleurs s’en aillent, mais n’hésitez pas à venir me voir si elles persistent ! Et puis je vous conseille de bien dormir, si possible évitez d’aller en cours demain matin !

 

Harry put quitter l’infirmerie exactement pour le repas de midi et il retrouva avec plaisir ses amis.

      Comment ça va depuis hier ? demanda Harry.

      Tout empire au Ministère, dit Hermione. Fudge va bientôt craquer, c’est sûr, et personne n’arrive à faire que ça bouge… La Gazette fait tout pour que Joe Jigger le remplace…

      Oui je l’ai lue à l’infirmerie…

      Et d’après Abelforth (elle abaissa sa voix pour ne pas être entendue), Stridus Shiner devrait réapparaître, Voldemort lui a modifié la mémoire, il va forcer Fudge à démissionner et faire pression sur le Magenmagot, il va essayer de lancer une offensive pour arrêter Maugrey.

      Et avec Arthur, ça va mieux ? demanda Harry.

      Il voulait quitter le Ministère, répondit Ron. Mais maman et Lupin l’ont convaincu d’y rester car on a besoin de lui. Apparemment il a été mis sous Imperium, mais maintenant on fait plus attention.

      On voudrait qu’il fasse en sorte de constituer au Ministère un groupe de personnes de confiance, ajouta Hermione. Il va essayer de protéger Fudge au maximum même si on ne l’aime pas. Il faut que le Ministère tienne car si Joe Jigger arrive, ce sera terminé.

      Il y a déjà Tonks et Lupin, dit Harry.

      Oui, Lupin s’était un peu effacé pour conserver son poste, mais vu tout ce qui se passe maintenant, c’est un peu la jungle, il ne risque plus d’être évincé alors il va pouvoir agir plus efficacement. Ils vont essayer de repérer ceux qui agissent sous Imperium et ceux qui ont des comportements bizarres pour les isoler au maximum.

      On sait que Fudge ne va pas durer longtemps, ajouta Ginny. Alors papa va faire en sorte d’être bien vu auprès du Magenmagot, et de tout faire pour montrer qu’il est prêt à diriger le Ministère. S’il arrive à être nommé à la place de Jigger, on aura gagné.

      Oui c’est une bonne idée, alors la solution serait d’éviter que les membres du Magenmagot soient corrompus ? demanda Harry.

      Oui, d’une certaine manière, répondit Hermione. Arthur a lancé une campagne pour la réconciliation avec les Gobelins, Fudge a été obligé de le suivre et a changé d’avis. Mais le dialogue reste difficile, les Gobelins sont officiellement alliés à Voldemort, et même s’ils aiment bien être indépendants, ils sont beaucoup moins maniables qu’à l’ordinaire. La deuxième priorité est de relancer le Londonien, et Arthur est allé faire un tour au Département de l’Information. Il a réuni une dizaine de sorciers qui y travaillent et qui ont accepté d’être interrogés sous Veritaserum pour prouver leur bonne foi. Ils vont secrètement s’occuper de la rédaction et de la diffusion du journal dans le bureau d’Arthur. On a espoir que rapidement le journal reparaisse pour riposter à la Gazette, reste à savoir si les gens le croiront, vu tout le trouble qui secoue le Ministère.

      C’est génial, dit Harry, reprenant espoir. Si l’Ordre arrive à diffuser les mêmes informations que le Londonien, les gens se rendront compte qu’on dit la vérité.

      Oui mais il faut être prudent, répondit Hermione, si les gens sentent que l’Ordre et le Ministère sont trop proches, ils vont être naturellement amenés à croire la Gazette qui fait tout pour que les gens croient que l’Ordre veut prendre le pouvoir !

Ils se rendirent à la Grande Salle tout en étant vigilants. Le professeur Fitz les avait prévenus d’observer partout autour d’eux pour démasquer l’éventuel auteur d’une attaque.

      Harry, on a prévu une leçon avec l’A.D. à treize heures, annonça Hermione. On a pris les premiers inscrits, c’est allé très vite.

      D’accord, répondit Harry. On a quoi cet après-midi ?

      En fait, c’est un cours organisé sur la journée, répondit Hermione. Le professeur Chourave a commencé par nous faire étudier des Baobabines…

      Qu’est-ce que c’est ? demanda Harry.

      C’est des sortes d’arbres avec un gros tronc. Ils ont de grosses mâchoires cachées et dès qu’on s’approche d’eux ils nous mordent… D’après le professeur Chourave, ils peuvent nous avaler entièrement d’un coup. On est allés dans la serre n°4 pour en neutraliser un. Ce n’était pas facile, un tas de plantes a essayé de nous attaquer. Et puis finalement le professeur Zeffira nous a fait récupérer ses fruits. On les transformera cet après-midi pour en faire un jus qui va entrer dans la composition d’un Philtre de Jalousie que l’on va préparer avec le professeur Slughorn.

      Donc j’ai rien raté, répondit Harry.

      Oh c’était un bon entraînement d’aller dans la serre n°4, on a avancé en groupe bien serré et on a tenu les plantes à l’écart avec des flammes jusqu’à ce que l’on aille déraciner un Baobabine. On l’a transporté par lévitation mais il se débattait vraiment très fort, une liane géante a essayé de l’attraper et une Tentacula Vénéneuse a sauté du plafond et lui a arraché une grosse partie du tronc. Mais on s’en est sorti !

Ils croisèrent alors Egogonde Dazzle qui avait des morceaux des ronces dans les cheveux et des griffures sur le visage.

      Tu es sûre que tout s’est aussi bien passé ? demanda Harry à Hermione.

      Oh, oui, elle le mérite bien cette idiote, elle n’a pas suivi les consignes du professeur Chourave. Elle a voulu faire son intéressante en envoyant des flammes bleues et ça a énervé une ronce.

Harry et Ron pouffèrent de rire discrètement et évitèrent de se regarder.

 

Une ambiance lourde régnait dans la Grande Salle pendant le déjeuner. Maugrey n’était pas là et cela faisait que beaucoup d’élèves ne se sentaient pas totalement en sécurité. Mais Mrs Bett l’avait remplacé pour surveiller les élèves, à sa manière. Elle avait fait des tours de la Grande Salle sur son balai juste au-dessus des élèves, frôlant parfois leurs têtes dangereusement.

Le professeur Ombrage n’était toujours pas réapparue et tous les élèves ne cessaient d’en parler, se demandant même si elle n’était pas morte. En revanche, personne ne semblait se soucier de l’absence du professeur Dillantis.

Le seul incident du repas intervint lorsque Mrs Bett agressa un élève par réflexe. Elle avait cru qu’il avait empoisonné son camarade d’en face qui était en train de s’étouffer après avoir avalé de travers.

Elle lui avait sauté dessus, tombant directement sur son dos, et lui avait cogné la tête contre la table pour l’immobiliser.

Le pauvre élève, un quatrième année de Serdaigle, assommé, n’avait rien compris de ce qui s’était passé et avait dû faire un tour à l’infirmerie.

Mme Pomfresh avait bien essayé de protester contre Mrs Bett, mais cette dernière était restée sourde, continuant de voler sur son balai tout en jonglant avec douze assiettes de porcelaine alors que Mme Pomfresh lui courait derrière en lançant des inutiles : « mais ça ne va pas ? », « il y a d’autres moyens d’agir que de frapper les élèves ! »…

Cet incident n’avait fait que terroriser un peu plus les élèves qui avaient maintenant peur d’éternuer ou de faire des gestes trop brusques.

 

Hermione avait pris soin de faire une liste d’élèves qui devaient participer à la séance de l’A.D. du jour, mais les rumeurs s’étaient rapidement propagées et la moitié de Poudlard s’était pressée devant la porte de la salle du club dans le couloir du troisième étage.

Il va sans dire que l’atmosphère très tendue, et la peur d’une agression à tout moment, faisait que les élèves étaient très motivés pour apprendre à se défendre par eux-mêmes.

Mais Mrs Bett accepta d’improviser une séance du Club de Duels pour occuper ceux qui ne pourraient pas être acceptés à la réunion de l’A.D.. Finalement, Harry, Ron, Hermione et Ginny purent s’occuper des élèves qui s’étaient inscrits, essentiellement des élèves de première et deuxième année.

Harry leur proposa d’abord des exercices très simples pour les mettre en confiance, étant donné qu’ils avaient tous moins d’expérience que les autres élèves des années ultérieures.

Ils s’entraînèrent donc pendant un bon quart d’heure par groupes de deux à lancer des sortilèges de Désarmement si utiles.

Harry avait tout fait pour paraître le plus compréhensif possible, plusieurs fois il avait aidé des élèves qui étaient un peu stressés en leur parlant doucement pour leur donner de la confiance.

Après ce premier exercice, il expliqua une nouvelle fois rapidement la situation dans laquelle la communauté se trouvait, avec notamment la tentative de Voldemort de s’emparer du pouvoir. Il expliqua qu’il était très important que tous fassent passer le message auprès des autres élèves et de leur famille afin de sauver notre communauté.

Il fut très content d’être applaudi, montrant que les élèves lui faisaient confiance.

Ils continuèrent la leçon en s’entraînant à intensifier leur Charme du Bouclier. Harry ne pouvait pas encore leur faire apprendre des boucliers aussi puissants que le Bouclier d’Argent, mais il fallait bien commencer par le début.

Enfin, pendant le dernier quart d’heure, ils purent organiser quelques duels libres, qu’Harry commentait en donnant des conseils, insistant notamment toujours sur l’importance de la concentration.

      Tu ferais un très bon prof, Harry, lui dit Hermione alors qu’ils se rendaient dans les cachots pour leur cours de potions.

      Merci, répondit Harry en rougissant. Ce n’est pas très passionnant comme sortilèges, mais ça fait plaisir de les voir progresser.

 

Le professeur Corcc arriva cinq minutes en retard pour leur cours de techniques de préparations de potions. Il portait aujourd’hui une vieille veste froissée d’une couleur indiscernable dans l’obscurité du couloir des cachots. Les quelques bougies projetaient une lumière pâle sur son visage, ce qui le rendait particulièrement effrayant, avec son nez mutilé et ses cheveux qui semblaient à moitié arrachés.

En plus de cela, le professeur Corcc marchait en trainant les pieds sur les dalles du sol, ce qui produisait un crissement très désagréable.

Seuls les élèves de Gryffondor étaient présents et passer deux heures dans un cachot froid, humide et sombre, avec le professeur Corcc n’avait rien de passionnant.

      Bien, ce matin vous avez récupéré les fruits d’un Baobabine, dit-il de sa voix monocorde et traînante. Nous allons les épurer pour les utiliser ensuite dans un Philtre de Jalousie que vous fera préparer le professeur Horace Slughorn. Est-ce que quelqu’un connaît les utilisations des fruits du Baobabine ?

Seule Egogonde leva la main, Hermione ne savait pas.

      Grr, cette harpie a dû réviser pendant la pause, ronchonna Hermione, pourquoi est-ce que je n’y ai pas pensé !

      Mademoiselle ? demanda le professeur Corcc, ses yeux regardant vers le plafond alors qu’il regardait en fait Egogonde.

Egogonde mit un instant à comprendre qu’il lui parlait.

      Oh, euh, très simplement, répondit-elle de sa voix froide, le jus issu des fruits du Baobabine est utilisé en général dans des potions qui utilisent comme ingrédient de la dent de Tigre du Bengale pour éviter que la potion ne soit dénaturée. La dent de Tigre du Bengale a en effet ce qu’on appelle un effet régularisant sur la potion. Seule, elle lui impose ses propriétés quels que soient les autres ingrédients ajoutés. Le jus des fruits du Baobabine permet de réduire les effets de la dent de Tigre du Bengale.

      Je le savais, en plus, marmonna Hermione.

      C’est elle qui a pris un Philtre de Jalousie, murmura Ron à l’oreille d’Harry.

      Très bien, je crois que Gryffondor mérite de gagner un point grâce à vous !

      Un point ? s’étonna Ron  à voix basse. C’est tout ?

Le professeur Corcc disserta pendant un quart d’heure interminable sur la rareté de la dent de Tigre du Bengale en expliquant sur un ton toujours aussi monocorde que c’était une espèce en voix de disparition et que quand il avait essayé d’aller les observer, il n’en avait pas vu un seul et s’était perdu pendant deux semaines en pleine forêt parce qu’il avait oublié qu’il pouvait transplaner.

Le professeur Corcc fit ensuite apparaître au tableau la méthode pour épurer le jus des fruits du Baobabine. Harry ne trouvait strictement aucun intérêt à ce cours et il suivit les instructions, la tête ailleurs, repensant à tous les éléments qu’ils avaient récoltés sur Serdaigle.

Plusieurs fois d’ailleurs, il se trompa mais heureusement, Hermione était là pour le chaque fois, il avait pu se corriger.

Dans l’ensemble, il fallait faire macérer les fruits dans un chaudron en argent puis y ajouter quelques ingrédients dans un ordre bien précis et enfin utiliser un enchantement de Séparation pour extraire le jus purifié qui ressemblait à de la liqueur ambrée.

Le professeur Corcc était passé entre les chaudrons pour vérifier que tout se passait bien, en se parlant à lui-même, à voix basse. Hermione et Egogonde avaient fini par se livrer à une compétition intense pour montrer au professeur Corcc que chacune en connaissait plus que l’autre. Mais ce dernier les écoutait sans vraiment se rendre compte des motivations de cette cascade de questions qui n’en étaient pas.

Il se contenta de dire à la fin du cours :

      Hmm, vous connaissez beaucoup de choses, toutes les deux, vous êtes de très bonnes élèves…

Mais Hermione et Egogonde ne se satisferaient certainement pas d’un match nul et Harry comprit qu’ils auraient droit aux prolongations lors du cours suivant.

Ils n’eurent qu’une brève pause entre les deux cours car le professeur Slughorn était déjà arrivé et les attendait dans une autre salle des cachots.

      Allez, dépêchez-vous si vous voulez avoir une chance de partir à l’heure, la potion est longue à préparer… Sortez vos affaires et prenez chacun votre flacon de jus de Baobabines… Hmm Mr Weasley, je ne suis pas sûr qu’il soit de très bonne qualité…

Le flacon de Ron contenait un liquide très visqueux, contenant beaucoup d’impuretés, qui contrastait nettement avec celui d’Harry qui était parfait.

      Ah oui, Harry, c’est parfait, quelle merveille ! Je vais vous demander de partager avec votre ami…

      Regardez, professeur Slughorn ! dit Egogonde en lui montrant son flacon.

      Hum, oui, c’est correct, répondit-il sans vraiment s’attarder sur le flacon.

Harry remarqua qu’Egogonde essayait de comparer leurs potions mais il préféra cacher la sienne derrière d’autres flacons.

      Bien, aujourd’hui j’ai décidé de vous laisser plus libres que d’habitude. Il n’y a pas une seule façon de réussir le Philtre de Jalousie, vous pouvez le rendre plus ou moins puissant, plus ou moins agréable, plus ou moins sombre. C’est une potion très réactive, vous pouvez en faire une très forte potion de Magie Noire. Cela se verra dans les volutes qui se dégageront de votre potion. Mais je ne vais rien vous dire de plus, cela me permettra de voir si vous êtes capables de sentir ce que vous faites, si vous êtes capables d’improviser. Une potion n’est pas simplement une recette, c’est un art créatif, le choix des ingrédients n’est pas anodin et seuls ceux qui arrivent à imaginer l’effet que cela va produire, voire le modifier, sont de grands maîtres des potions. Je vous conseille tout de même de ne pas partir totalement à l’improviste et de lire le Manuel avancé de préparation des potions en pages 217 à 223. Bien entendu, si vous avez des questions, je suis à vous.

Les instructions du Manuel avancé de préparation des potions étaient très confuses. Le livre détaillait au moins trois façons différentes d’ajouter le jus de Baobabines qui changeaient tout au reste de la préparation de la potion et notamment l’ajout de la dent de Tigre du Bengale.

C’était une potion qui avait « beaucoup de caractère » selon le livre, et il y avait besoin de la contrôler mentalement à certains moments, ou de lui envoyer des sortilèges en fonction de la façon dont elle réagissait.

Harry se décida à utiliser la méthode qui l’inspirait le plus et il commença à suivre les instructions qui, au début, n’étaient pas très difficiles. Il enchaînait les étapes assez rapidement et lorsque le professeur Slughorn passa devant sa potion, il esquissa un sourire mêlé à une expression qui montrait qu’il était impressionné.

Harry s’efforça de rester concentré sur sa potion et continua de la faire évoluer jusqu’à ce qu’elle atteigne une belle couleur mauve. De très légères volutes de fumée se dégageaient en tourbillonnant lentement au-dessus du chaudron. Harry s’arrêta quelques instants pour les observer. Il ne savait pas pourquoi, mais il éprouva le besoin d’y ajouter quelques graines de Fougères Urticantes alors que le livre disait pourtant bien qu’il ne fallait les ajouter qu’après le jus de Baobabines.

La potion devint alors vert sombre et se mit à siffler en émettant des rayonnements très fort. Mais Harry se concentra et elle retrouva lentement sa couleur initiale. Le professeur Slughorn avait très bien vu ce qui s’était passé mais lorsqu’Harry avait levé la tête pour le regarder, il avait fait mine de regarder le chaudron de Benjamin.

      Harry, qu’est-ce que tu fais ? demanda Hermione.

      J’essayais quelque chose, répondit simplement Harry.

C’est alors que le chaudron de Ron se mit à siffler bruyamment, se mettant à vibrer de plus en plus.

Le professeur Slughorn s’approcha pour voir ce qui n’allait pas.

      Mr Weasley, qu’est-ce que vous avez encore fait ? Vous n’avez pas lu le livre apparemment… Vous pouvez encore rattraper la potion… Faites quelque chose sinon le chaudron va fondre !

En effet le métal du chaudron commençait à se ramollir et il se déformait.

Harry se concentra sur la potion de Ron pour la forcer à se calmer. Lentement, les vibrations s’arrêtèrent et la potion retomba, reprenant une couleur moins étrange.

Slughorn était totalement ébahi, ne pensant pas Ron capable de faire ça tout seul, et Ron l’était tout autant. Mais il eut la présence d’esprit de faire comme si c’était lui qui avait fait quelque chose.

      Ron, comment tu as fais ça ? demanda Hermione. Tu aurais dû ajouter quelques feuilles de Chou Eternueur !

      S’il vous plaît, c’est un travail personnel ! intervint le professeur Slughorn… Faites attention Miss Granger, votre potion est en train de déborder !

Le fait qu’Harry ait ajouté les graines de Fougères Urticantes et qu’il ait pu rattraper sa potion semblait n’avoir rien changé. Cependant, Harry trouvait sa potion plus « douce », du moins c’est l’impression qu’il en avait.

Il ajouta le jus de Baobabines au moment indiqué par le livre et laissa reposer sa potion pendant dix minutes comme indiqué. Pendant ce temps là, il alla demander sa dent de Tigre du Bengale au professeur Slughorn.

      Hum, comme c’est très rare, normalement, vous n’en avez qu’une fraction, mais on va faire une exception avec vous, prenez en une entière !

Le professeur Slughorn lui posa dans la main une grosse canine qui faisait bien trois centimètres de long. Harry l’examina pendant que sa potion mûrissait. Il trouvait cet objet passionnant, et il émettait des rayonnements étourdissants.

Harry laissa sa potion reposer un peu plus longtemps que prévu par le livre, il sentait que cela serait mieux. Il ajouta ensuite la dent de Tigre du Bengale.

La potion prit alors une couleur noir sombre et les rayonnements s’intensifièrent tellement qu’Harry dut s’écarter un moment pour ne pas s’évanouir.

Mais lentement la couleur noire disparut, envahie par une sorte de lumière orangée qui diminua peu à peu jusqu’à ce que la potion devienne parfaitement incolore.

Il fallait ensuite ajouter un sortilège de Sens Unique. La seule fois qu’Harry l’avait pratiqué était lorsqu’ils avaient préparé une potion de bi-illinisance terminatoire pour fabriquer une cape d’invisibilité, avec Abelforth. Mais il avait oublié l’incantation qui était très longue.

      Hermione, tu te souviens de l’incantation pour le sortilège de Sens Unique ?

      Oui, c’est backreto infertionni non transversem nemo.

      Merci !

Harry fit apparaître la protection sur le chaudron qui permettait d’éviter des projections.

Il lui appliqua ensuite un sortilège de Tourbillon, un sortilège classique qu’ils utilisaient fréquemment en potions lorsqu’il n’y avait pas de contrainte particulière pour le mélange de la potion. Sa formule était potionnem tourbillus.

Il ajouta ensuite progressivement à nouveau des graines de Fougères Urticantes. Des vapeurs se dégagèrent lentement, mais restèrent emprisonnées à cause du sortilège de Sens Unique. Harry ne voyait plus qu’une sorte d’irisation rose-orangée qui était la couleur qu’il devait obtenir pour son Philtre de Jalousie.

      Professeur, je crois que j’ai terminé, dit-il au professeur Slughorn qui s’empressa de venir examiner sa potion.

      Oh !

Il se pencha au-dessus du chaudron pour regarder dedans.

      Oh ! Oh ! Quelle couleur si… hum, comment dire, si raffinée.

Il sortit sa baguette et prit un flacon puis retira le sortilège de Sens Unique. Il enferma ensuite les vapeurs dans le flacon en verre et le reboucha.

Dans un autre flacon, il versa le Philtre de Jalousie.

        Oh ! Ohoho ! Comment vous avez fait ?

        Quoi ? demanda Harry.

        Je n’ai jamais vu quelque chose d’aussi pure.

Il y eut alors un gros sifflement. La potion de Ron explosa en faisant un gros trou dans le plafond. De la potion s’écoula au sol et brûla la chaussure du professeur Slughorn qui s’écarta brusquement, renversant la table sur laquelle il avait posé le flacon contenant les vapeurs du Philtre de Jalousie d’Harry.

Le bocal se brisa par terre et les vapeurs envahirent rapidement la salle. L’odeur était délicate. Tous s’étaient arrêtés dans leur travail pour la respirer. Mais c’est alors que l’effet maléfique de la potion se fit ressentir. Le Philtre de Jalousie était tel une sorcière déguisée en fée, tel un poison au goût irrésistible.

      Harry, quelle belle potion ! dit le professeur Slughorn semblant totalement en transe.

      La mienne est bien meilleure ! ronchonna Hermione d’une voix audible.

      Pourquoi Harry a eu une dent entière ! hurla Egogonde.

      Du calme ! dit le professeur Slughorn.

      Pourquoi ? répéta Egogonde.

      Harry est meilleur, répondit Slughorn.

      Non ! hurla Egogonde.

      Espèce de harpie ! cria alors Lavande, s’adressant à Hermione. Tu m’as volé Ron !

Egogonde jeta par terre le bocal d’Harry contenant son Philtre de Jalousie qui se brisa, faisant vibrer fortement la pierre en dessous.

      Harry vous avez une retenue tous les soirs à vingt heures ! s’exclama alors le professeur Slughorn.

      Moi ? répondit Harry, choqué.

      Oui, comme ça vous arrêterez de faire l’intéressant avec vos potions parfaitement réussies !

      Donne-moi cette montre ! cria Scot, secouant le bras de Coìlin.

      Pauvre idiot !

Et une bagarre générale finit par éclater, sous le regard stupéfait d’Harry qui était le seul à ne pas être affecté par la potion. Hermione assomma Ron avec le Manuel avancé de préparation de potions. Coìlin et Scot se donnaient de violents coups de poings et le professeur Slughorn était en train d’étrangler Egogonde. Lavande essayait de stupéfixer Hermione mais elle était tellement énervée qu’elle la ratait à chaque fois, faisant exploser des bocaux sur les étagères au fond de la classe.

      STOP ! hurla Harry.

Mais cela fut inutile et il ne fut pas entendu au milieu de cette cacophonie.

Il sortit alors de la salle en courant, pour trouver le professeur Corcc ou quelqu’un qui pourrait l’aider.

Il entra dans le cachot où ils avaient eu cours juste avant avec le professeur Corcc. Il était toujours là, donnant un cours à des première année.

      Oui ? demanda-t-il d’une voix totalement neutre en voyant Harry se précipiter dans sa salle sans même frapper à la porte.

      Ils sont tous devenus fous, ils ont respiré le Philtre de Jalousie…

      Respiré ? s’étonna le professeur Corcc. Je croyais que l’effet des vapeurs était négligeable…

      Je n’en sais rien mais il faut faire quelque chose…

      Bien,  je reviens, dit le professeur Corcc, quittant le cachot derrière Harry, alors que ses élèves commençaient à s’envoyer des yeux de crapauds à travers la salle.

La bagarre générale continuait, et tout le monde se disputait avec tout le monde.

      C’est un Philtre de Jalousie qui a fait ça ? s’étonna encore le professeur Corcc.

      Oui, répondit Harry. Il y a un antidote ?

      Oui, bien sûr, mais allez le leur faire boire… Il ne se laisseront pas faire…

      On ne peut pas les laisser comme ça ! Dépêchez-vous ! Où est-ce qu’on peut en trouver ?

      Hum, je reviens, essayez de les empêcher de se faire trop mal…

Harry dut se résoudre à tous les stupéfixer pour éviter qu’ils ne se fassent trop mal. Ron avait déjà une énorme bosse d’une couleur inquiétante sur le front, et Egogonde tenait dans la main une épaisse touffe de cheveux arrachée à Hermione.

Le professeur Corcc revint alors avec un bocal contenant un liquide épais d’une couleur violette. Ils en versèrent environ une cuillère à café dans la bouche de chacun.

Harry fit un test sur Hermione qu’il ranima, voulant s’assurer que l’effet était passé.

      Enervatum !

Hermione se releva, un peu sonnée.

      Hermione, ma potion est mieux réussie que la tienne ! dit-il.

      Hein ? demanda Hermione, ne comprenant pas pourquoi Harry lui disait cela.

      Non, rien, tout va bien…

      Qu’est-ce qui s’est passé ? C’est quoi… Oh, mes cheveux ! Ronnie !

Ils ranimèrent tout le monde ainsi que le professeur Slughorn qui se précipita vers Harry.

      Oh Harry, quelle merveille, votre Philtre était si intense, personne n’aurait pu y résister, sauf vous mais c’est normal, c’est vous qui l’avez fabriqué… J’accorde cinquante points à Gryffondor ! C’est bien mérité. Vous avez Optimal !

Il se retourna alors vers la classe ravagée.

      Hum, bien, on va remettre en ordre tout, les potions sont malheureusement toutes perdues. Merci professeur Corcc, je ne sais pas ce qui se serait passé sans vous.

La remise en état du cachot occupa une bonne demi-heure pendant laquelle le professeur Slughorn ne cessa de critiquer Ron au sujet de sa « nullité » et de sa « réticence permanente à s’investir sérieusement dans le cours de potions ».

Mais Ron n’était pas vraiment concerné par ce que Slughorn lui disait, ce qui lui valait des regards plein de reproches de la part d’Hermione.

Lorsqu’ils quittèrent les cachots, ils avaient la tête d’élèves qui sortaient d’un cours avec Maugrey Fol-Œil. Certains d’entre eux avaient des bosses sur le visage, des énormes bleus, les vêtements déchirés et Dean avait même le nez cassé. Seul Neville semblait s’en être miraculeusement sorti indemne.

Ils remontèrent vers la salle commune de Gryffondor tous ensemble, passant par le couloir du troisième étage, et s’arrêtèrent à la cafétéria pour prendre une boisson, s’installant à une table pour discuter.

      BOUM !

Des gravats et de la poussière furent projetés partout, une partie du plafond s’effondra, après qu’un maléfice blanc heurtât un pilier.

Harry se leva par réflexe, essayant de voir d’où le maléfice était venu.

      Ahaha !

Mrs Bett apparut dans les airs de nulle part sur son balai et fonça à travers un tableau qui représentait une sorcière bizarrement immobile accroché contre le mur en face de la cafétéria, à une hauteur inaccessible.

Tous les élèves s’étaient massés en dessous, se demandant où était passée Mrs Bett.

On entendit deux explosions de sortilèges venant de derrière le tableau et un cri féminin aigu. Puis finalement Mrs Bett réapparut en volant en arrière sur son balai. Elle sortit lentement en passant à travers le tableau qui devait être en fait transformé en ouverture invisible. Elle tira des cheveux puis une tête et enfin le corps d’une petite femme qui portait un cardigan rose bonbon.

Dolorès Ombrage, qui était portée disparue depuis plusieurs jours, était inanimée, certainement stupéfixée.

Mrs Bett leva un bras en signe de victoire comme un boxeur qui a remporté un combat, sous les applaudissements et les cris des élèves, alors que plusieurs professeurs, dont le professeur Fitz, venaient d’arriver. Dans l’autre bras, elle tenait Ombrage par les cheveux, qui se balançait en-dessous de son balai.

      Dolorès ! s’exclama le professeur Fitz. Mais oui, qui cela pouvait être ? Il fallait quelqu’un qui ait accès aux couloirs des professeurs… Roselyne, pourriez-vous l’amener dans mon bureau, nous allons l’interroger sous Veritaserum.

      Elle semble sous Imperium, fit remarquer le professeur Tanghudaï…

      Euh… on va en discuter dans mon bureau… S’il vous plaît, écartez-vous tous d’ici… Dispersez-vous s’il vous plaît, il n’y a plus rien à voir. Le problème est réglé, le coupable est arrêté !

Harry était stupéfait. Il n’avait jamais pensé à Ombrage comme coupable même si maintenant il se demandait comment il était possible que personne n’y ait pensé.

Bien entendu, personne n’avait respecté les consignes du professeur Fitz et tous les élèves avaient suivi Mrs Bett qui traînait Ombrage derrière elle.

      Vous devriez la faire léviter, Roselyne ! lui cria le professeur Fitz. Vous allez lui arracher tous les cheveux !

Mais elle ne l’écouta pas et lâcha Ombrage par terre devant la gargouille qui marquait l’entrée du bureau du Directeur.

      Mais vous allez partir oui ? cria le professeur Fitz à l’adresse des élèves qui se massaient bruyamment devant l’entrée de son bureau. Si Maugrey était là vous ne feriez pas ça.

      Maugrey n’est pas là ? s’étonna Harry.

      Je ne savais pas, répondit Hermione.

      Il paraît qu’il est malade, on aurait dû l’avoir cet après-midi, mais il n’était pas là, intervint un élève de sixième année de Serpentard qui les avait entendus.

Il avait l’air des petites lunettes rondes et des cheveux courts châtains en bataille. Il était maigrichon et semblait être un élève très sérieux.

Harry s’apprêta à le remercier mais quelqu’un le coupa dans son élan.

      A mon avis, c’est une excuse pour s’enfuir comme un lâche pour ne pas être arrêté pour le meurtre du vieux fou, siffla un de ses camarades de Serpentard, sur un ton provocateur.

Harry tourna lentement la tête vers lui et lui lança un regard noir tellement puissant que tout le monde avait dû le sentir. D’ailleurs, une sorte de calme s’était installé, avant que les conversations ne reprennent.

L’élève de Serpentard, un garçon très petit et enveloppé, qui ressemblait à un gros rat selon Harry à cause de ses petits yeux noirs, s’était immédiatement reculé avant d’entraîner ses amis avec lui, dont celui qui avait d’abord parlé.

      A mon avis, il faut les surveiller, ceux-là, dit Ron.

      Il faudra demander à Paul et Ginny qui ils sont, dit Harry.

      Je crois que celui qui a parlé de Maugrey se fait un peu entraîner par les autres, dit Hermione. Il a besoin de protection…

Ils attendirent un long moment la sortie des professeurs du bureau directorial. Ginny les avait rejoints avec Luna.

      Tu connais un élève de Serpentard de ton année qui ressemble à un gros rat ? demanda Ron à Ginny.

      Anthony Grollard ? demanda Ginny.

      Peut-être…

      En tous cas si c’est lui, c’est un vrai idiot, dit Ginny. Lui et sa bande traînent toujours avec Eduard Cervellis, comme il est sérieux et a des bonnes notes, les profs ne voient pas vraiment ce qu’ils font.

      Et lui, il est comment ?

      Bah il est très discret, plutôt gentil mais bon apparemment il aime bien rester avec les autres, je ne sais pas ce qu’ils lui font en échange…

Mais a gargouille grogna et se déplaça, laissant l’accès au bureau directorial libre. Les professeurs en sortirent les uns après les autres, avec Dolorès Ombrage qui semblait complètement sonnée.

      Par la Barbe de Merlin, vous êtes encore là ! s’exclama le professeur Fitz.

Harry s’approcha de Lupin pour aller prendre des nouvelles de Maugrey.

      Harry, ça va mieux ? demanda-t-il.

      Oui, merci, je dois juste prendre une potion toutes les heures contre la migraine mais ça va. Qu’est-ce qui se passe avec Maugrey ?

      Il y a eu quelques incidents cette nuit, les Aurors sont venus pour l’interroger, ils voulaient lui faire boire du Veritaserum… Mais bien sûr il n’a pas voulu et en a envoyé sept à Sainte-Mangouste.

      Il aurait dû accepter, dit Hermione, comme ça il aurait prouvé sa bonne fois au Ministère.

      Ecoute Hermione, tu sais bien que Maugrey ne voit pas les choses de la même façon que nous… le problème est que maintenant le Ministère croit qu’il a refusé l’interrogatoire parce qu’il est coupable.

      Je croyais qu’ils ne pouvaient pas utiliser le Veritaserum ? demanda Ginny.

      Oh, le Magenmagot l’interdit toujours, mais Fudge s’est décidé à réagir… Il commence à croire la Gazette et se met à réagir en fonction de ce qu’elle lui dit de faire. C’est une catastrophe, on ne pouvait pas attendre une pire réaction de sa part… Heureusement qu’Arthur est là pour faire pression sur lui, mais je viens de voir Tonks et elle a dit que Fudge veut déjà se débarrasser de lui…

      Et Maugrey alors ? Il est où ? demanda Harry.

      On a réussi à le convaincre de ne pas se montrer au moins aujourd’hui, en attendant que les Aurors oublient un peu…

      En une journée, ils n’oublieront pas ! coupa Ron.

      Oui mais on attend qu’Arthur voie Fudge. Vous vous souvenez sûrement que la Gazette affirmait qu’il avait dit qu’il savait que Maugrey était coupable et qu’il avait fait ça pour remplacer Dumbledore comme chef de l’Ordre du Phénix. Si Arthur dément cela sous Veritaserum, au moins Fudge le croira et sera moins rude… Si l’on peut éviter d’autres confrontations avec les Aurors, c’est mieux, parce que Maugrey va finir par avoir des ennuis, à force de les envoyer à l’hôpital.

      Et il se cache où ?

      Oh il ne perd pas de temps, il est déjà en train de vous préparer une épreuve dans les cachots… ne vous inquiétez pas pour lui il a de quoi s’occuper.

      Bien je vous laisse, je dois retourner au Ministère, bonne soirée !

 

      Qui a terminé premier à l’épreuve de Maugrey ? demanda Harry, alors qu’ils allaient vers la Grande Salle pour le repas du soir.

      C’est Ronnie ! s’exclama Hermione alors que Ron rougissait.

      Bravo ! dit Harry, très content pour son ami.

      Oui mais tu n’étais pas là, dit Ron.

      Et alors ? J’ai pris trop de risques dans ce virage, c’est de ma faute, si tu n’es pas tombé c’est que tu méritais de gagner.

      Merci, dit Ron un peu maladroitement.

      Et toi Hermione ? demanda Harry.

      Oh… euh, disons qu’à cause du balai j’ai perdu du temps… J’ai terminé dix-neuvième, dit-elle en rougissant.

      Alix a terminé deuxième et Neville et Paul ont fini troisièmes à égalité. Maugrey était content de nous, il a même réussi à dire qu’on a progressé, dit Ron.

Ils s’installèrent dans la Grande Salle à la table des Gryffondor pour le dîner et évidemment, le principal sujet de conversation était l’arrestation d’Ombrage. Harry, Ron, Hermione et Ginny ne s’étaient pas préoccupés de ce qui était advenu d’elle après sa sortie du bureau directorial car ils avaient été occupés par leur conversation avec Lupin.

Mais ils entendirent des rumeurs selon lesquels elle avait été enfermée dans les cachots, que Nick Quasi-Sans-Tête démentit rapidement. En tous cas, elle n’était pas présente pour ce repas.

      S’il vous plaît !

Le professeur Fitz ne se fit cette fois pas prier pour obtenir le silence. Et pourtant les élèves n’étaient pas sous la menace de Maugrey et sa baguette magique ; ils attendaient seulement avec impatience d’en savoir plus.

      Merci ! Vous le savez, de nombreuses attaques ont frappé l’école ces derniers jours. Le coupable est en voie d’être trouvé… Dolorès Ombrage a agi sous Imperium. Nous ne savons pas qui lui avait soumis ce Sortilège Impardonnable mais nous allons bientôt le savoir. Néanmoins, nous ne savons toujours pas qui est l’auteur des empoisonnements graves qui ont touché plusieurs élèves et on vous rappelle qu’il est important d’être vigilants et de surveiller ce que vous mangez et buvez. Maintenant je voudrais intervenir sur un sujet bien plus grave.

Le silence se fit plus intense.

      Le professeur Maugrey est l’objet d’accusations scandaleuses. Il subit l’incompétence d’un Ministre qui n’obéit qu’à la Gazette du Sorcier, journal qui est tombé sous le contrôle de Voldemort, tout comme, n’ayons pas peur de le dire, une partie du Ministère, et la banque Gringotts.

Le silence ne se rompit pas, tous semblaient se rendre compte de la gravité de la situation. Mais certains semblaient malheureusement perplexes.

      Le professeur Maugrey est totalement innocent à propos du meurtre d’Albus Dumbledore. Nombreux sont les témoins qui ont assisté à cette scène et qui peuvent témoigner qu’il n’était même pas présent ! Son incarcération arrangerait et Voldemort et les Mangemorts, et le Ministère. Alastor Maugrey livre une lutte sans merci aux Mangemorts et a participé à la capture d’un grand nombre d’entre eux. Malheureusement, il ne reçoit pas le soutien du Ministère car c’est quelqu’un qui bouscule ses habitudes. Nous devons soutenir le professeur Maugrey et il est important que vous sachiez la vérité, mais surtout que vous rassuriez vos parents qui pourraient avoir peur de vous envoyer ici, à Poudlard, à cause de ces fausses rumeurs. Soyez vigilants et la communauté magique compte sur vous tous ! Bon appétit.

Les conversations reprirent et Harry comprit l’ampleur de la tâche qui les attendait. Bien qu’ils passaient leur temps, les professeurs et lui avec l’Armée de Dumbledore, à relayer la vérité, certains élèves doutaient encore, alors que devait-il en être de leurs parents ?

La fin du repas fut perturbée par Peeves et Pooves qui avaient appris la nouvelle de la réapparition d’Ombrage et qui voulaient lui préparer une petite surprise de retour. Etant donné que Maugrey et Mrs Bett n’étaient pas là, ils n’avaient pas eu peur de semer la panique et les professeurs, peu nombreux ce soir, avaient eu toutes les peines du monde à les chasser de la Grande Salle sachant que plusieurs élèves avaient riposté aux attaques des deux esprits frappeurs en leur lançant des cuisses de poulet, qui étaient de loin les aliments qui volaient avec le plus de précision.

      Quel est l’emploi du temps pour demain ? demanda Harry.

      Histoire de la Magie et Etude des relations internationales le matin pendant quatre heures. Et ensuite on reprend à vingt heures avec les théories de Magie puis cours de Réactions face à une situation périlleuse à vingt-deux heures.

      Mme Pomfresh m’a dit de dormir encore demain matin… tant mieux si je rate l’Histoire.

      Tu rigoles ? s’exclama Ron.

      Non non vraiment !

      Quelle chance !

      A mon avis, rater quatre heures peut être préjudiciable, dit Hermione. Il faudra que tu rattrapes !

Le Gallion d’Harry se mit alors à chauffer, leur épargnant de lui répondre, signifiant qu’Abelforth lui envoyait un message.

      Il veut qu’on passe ce soir, dès que possible !

 

 

 

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