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HARRY POTTER
ET LA CLEF DE LA PAIX
CHAPITRE 102 – ENTRETIEN AVEC JOE JIGGER
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Harry reconnut immédiatement le corps de Paul, qui bougeait encore à son plus grand soulagement.
– Atomis !
Grâce à ce sortilège, il détourna l’attention des salamandres qui laissèrent Paul tranquille et les attaquèrent lui et Ron.
– Biancker ! tonna Harry.
– Oculis boundis ! dit Ron.
Plusieurs salamandres tombèrent et une autre sembla prise de folie, elle se cogna même dans un rocher. Mais il en restait encore plusieurs qui étaient indemnes.
– Flamens coronnis !
Harry s’entoura d’une couronne de feu qui empêchèrent les autres salamandres de l’approcher.
– Flamens draconnis !
Un immense dragon en feu se forma dans les flammes et fonça sur les salamandres qui s’enfuirent rapidement, allant se réfugier dans une sorte d’étang un peu plus loin.
Quelques instants plus tard, le professeur Chourave arriva.
– Que s’est-il passé ?
– Encore cet éclair blanc ! dit Harry. Il est venu de là-bas (il montra le trou dans la roche).
– Aucun professeur n’aurait fait ça, pourtant ! Le professeur Fitz nous a donné des règles strictes… !
Ils aidèrent Paul à se relever.
– Ca va ? demanda le professeur Chourave.
– Je commence à avoir l’habitude, répondit Paul, qui avait déjà reçu le même maléfice juste avant le début de l’épreuve.
– Oui, mais il vaut mieux voir Mme Pomfresh, venez.
Ils aidèrent Paul à marcher et rejoignirent l’un des couloirs par lesquels passaient les professeurs pour observer les élèves pendant l’épreuve. Le professeur Chourave envoya un Patronus pour alerter les autres professeurs. Son Patronus avait la forme d’une chouette.
Harry s’approcha par curiosité de l’endroit où le sortilège avait été lancé, cherchant un éventuel indice, mais il ne trouva rien. Il avait espéré que l’éboulement arrache ne serait-ce qu’un petit bout de robe au coupable.
Pendant ce temps-là, Maugrey et Mme Pomfresh étaient arrivés.
– Reprenez l’épreuve, Potter et Weasley ! dit-il. On s’occupe de lui, pas de problème.
– Vous savez qui a fait ça ?
– Non pas encore, répondit Maugrey, allez, allez, continuez l’épreuve !
Harry et Ron quittèrent le couloir des professeurs et retournèrent dans la grotte pour poursuivre leur course. Ils avaient été dépassés par une dizaine d’élèves, dont Hermione.
Cette grotte était envahie de toutes sortes de créatures. Harry avait dû repousser, sans problèmes, plusieurs Chauves-Souris Vampires, deux autres salamandres géantes et plusieurs Moremplis.
Il n’avait pas tardé à rattraper les premiers grâce à son efficacité face à ces créatures.
Il se trouva dans un autre étroit couloir qui se sépara à nouveau. Il emprunta celui qui était directement en face de lui et descendit des escaliers très pentus et glissants. Il repoussa au passage quelques araignées qui avaient essayé de lui sauter dessus.
Il se trouva alors devant un gouffre très profond dont il ne voyait pas le fond. De l’autre côté, il voyait la sortie. A côté de lui, il y avait plusieurs cordes enroulées par terre et il devait les utiliser pour faire un pont.
– Cordellis roc !
Des deux côtés, il fit passer la corde dans des anneaux de fer accrochés dans la paroi en lui donnant la forme qu’il voulait grâce au sortilège.
Lorsqu’il relâcha son sortilège, la corde se durcit et les nœuds se serrèrent.
Il fixa une deuxième corde à hauteur de ses bras pour pouvoir s’accrocher et il commença à traverser le gouffre, restant attentif à ce qui pourrait l’attaquer pendant sa traversée.
Il esquiva un sortilège de Stupéfixion qui l’aurait certainement touché s’il n’avait pas été vigilant.
Il était arrivé à mi-chemin quand il en reçut deux autres. Mais il réussit encore à les esquiver, difficilement cette fois, puisqu’ils étaient arrivés de deux directions différentes.
Il en repoussa encore trois avant d’arriver de l’autre côté sain et sauf et de continuer la course.
Les couloirs tortueux se rejoignaient à nouveau et Ron déboula quelques secondes après Harry dans une nouvelle grande grotte souterraine.
Celle-ci était quasiment totalement inondée et envahie de plantes aquatiques à l’aspect peu pacifique.
Il y avait une sorte de ponton en bois et Harry s’en approcha. Un panneau donnait des instructions :
Cette partie de l’épreuve se déroule dans ce lac. Vous avez à votre disposition de la Branchiflore.
Une carte sous-marine du lac est fournie, vous pouvez l’utiliser pour vous orienter. Le but est de rejoindre l’étoile marquée sur la carte, vous y récupèrerez à chaque fois un jeton qui vous permettra d’ouvrir où vous trouverez chacun dans un coffre une clef marquée à votre nom. Cette clef vous permettra d’ouvrir la porte que vous trouverez en regardant à droite.
Le lac est peuplé de créatures dangereuses. En cas de problème grave, envoyez des étincelles. Nous vous conseillons d’emprunter le chemin suivant les étapes indiquées sur la carte pour éviter de risquer trop votre vie.
Harry se tourna et constata effectivement la présence d’une porte dans la paroi rocheuse.
Il s’approcha d’une petite table sur laquelle était déposé un bocal contenant des sortes d’algues vert sombre et plusieurs cartes.
Il avala à contre-cœur un peu de Branchiflore et immédiatement des branchies lui apparurent dans le cou. Il regarda la carte pour y repérer le ponton, puis plongea dans l’eau glacée.
Il faisait très sombre malgré la puissante lumière émise par sa baguette magique. Ainsi, il décida de ne pas aller trop vite et de rester prudent pour se parer à toute attaque.
Il essaya de ne pas trop s’approcher de certaines plantes qui semblaient s’intéresser à lui, et cela ne le rassurait pas.
Certaines étaient des sortes de longues lianes flottantes rouges avec des ventouses qui s’excitaient dangereusement au passage d’Harry.
La lumière attira plusieurs créatures. Harry dû repousser une de ces salamandres géantes à l’aide d’un puissant maléfice du Rayon Rose.
Quelques instants plus tard, c’est un autre énorme serpent aquatique, de la même espèce que celui qu’il avait affronté au début de l’épreuve, qui l’attaqua. Harry l’emprisonna dans de la glace grâce à l’enchantement de Glaciation, ce qui eut d’ailleurs l’effet désagréable de diminuer considérablement la température de l’eau autour de lui.
Harry regarda sa carte, il devait aller quasiment au milieu du lac, mais il était difficile de s’orienter et il ne voyait plus le ponton. Il n’avait pas non plus la notion de distance.
– Pointe au Nord ! dit-il
Sa baguette lui indiqua le Nord et il put s’assurer grâce à la carte qu’il allait toujours dans la bonne direction. Suivant le chemin indiqué, il s’attendait d’ailleurs à passer dans une sorte de forêt sous-marine qui était représentée sur la carte.
Et en effet, après quelques minutes de nage, il aperçut des sortes de grandes algues sombres flottant verticalement qui s’étendaient à perte de vue. Il n’avait aucun moyen de les contourner et il s’y engouffra en faisant attention à ce qui pourrait l’attaquer.
Ces algues étaient en fait inoffensives, elles ne faisaient qu’onduler au gré des courants.
Mais Harry avait la désagréable impression d’être observé de toutes parts. Il voyait même le reflet de la lumière émise par sa baguette sur des dizaines d’yeux cachés dans les algues.
Il continua d’avancer lentement, la baguette à la main, se demandant à quelles créatures terrifiantes ces paires d’yeux pouvaient appartenir.
Et puis soudain quelque chose lui toucha la jambe, il se retourna brusquement ce qui effraya toutes les créatures. Les yeux se mirent à bouger et lentement des sortes de fantômes ayant des formes de poissons apparurent et se mirent à bouger dans tous les sens, tournant autour de lui.
Il se mit à entendre un sifflement et il avait l’impression que ces créatures étaient en train de lui donner la migraine. Il essaya de fermer son esprit mais c’était trop difficile face à ces centaines d’agresseurs.
– Zigzek’arhnius !
Il expulsa de sa baguette des éclairs verts qui atteignirent les fantômes. Mais cela ne sembla pas leur faire du mal, au contraire, le sifflement s’intensifia, devenant insupportable. Harry avait l’impression que sa tête allait exploser.
– Serpenflamentis !
Il envoya le sortilège à pleine puissance pour qu’il résiste à l’eau.
Il réussit à repousser à une distance raisonnable ces fantômes qui s’étaient approchés dangereusement de lui.
– Waterwhirloo !
Le sortilège fonctionna à merveille, Harry s’entoura d’une tornade aquatique qui balaya les fantômes et les algues en même temps.
Mais les remous avaient attiré un groupe de salamandres. Harry en compta une dizaine. Il était encore plus difficile de les combattre dans l’eau car elles étaient beaucoup plus agiles.
– Evil invasium !
Un nuage noir fonça sur une salamandre qui l’absorba entièrement, se mettant à se contorsionner silencieusement à cause de la douleur. Harry avait espéré effrayer les autres salamandres mais il n’en fut rien et l’une d’elle manqua de peu de l’empaler.
– Zigzek’arhnius !
Cette fois-ci le maléfice Electrisant fonctionna à merveille et les salamandres semblèrent toutes se paralyser en même temps à cause de l’éclair vert.
Harry nagea encore pendant un long moment sans rencontrer d’autres créatures. Il avait terminé la traversée de cette forêt et il avait vérifié qu’il allait toujours dans la bonne direction grâce à l’enchantement de Pointe au Nord et la carte.
Il entra finalement dans une grotte conformément à ce qui était indiqué sur la carte. Celle-ci était très étroite et très calme, trop calme même selon Harry.
Mais alors qu’il n’avait cessé d’observer tout ce qu’il y avait autour de lui, il n’avait pas vu une plante carnivore qui était camouflée entre deux rochers.
Harry sentit une vive douleur dans sa jambe, et il se rendit compte qu’une sorte de mâchoire végétale lui mordait la jambe. La plante avait des crocs impressionnants qui faisaient presque un centimètre de long.
Du sang commença à se répandre.
– Neras decrecerem !
Une flamme noire toucha la plante qui se décomposa instantanément en une sorte de poussière verte qui se mélangea au rouge qui s’était répandu dans la grotte.
– Pansum ! dit Harry, faisant disparaître ses cicatrices.
Mais l’odeur du sang avait attiré plusieurs créatures et il dut à nouveau repousser plusieurs salamandres à la sortie de la grotte.
– Enmageznem !
La Vague de Haas, même à faible puissance, propulsa les salamandres plusieurs dizaines de mètres plus loin. Celles-ci ne tentèrent pas d’attaquer Harry à nouveau et s’enfuirent.
D’après la carte, il n’avait qu’à longer une paroi rocheuse pour arriver au coffre où il y avait la clef qu’il devait récupérer.
Il resta très vigilant, au cas où une autre plante carnivore aurait une envie de lui dévorer un morceau de jambe.
Mais c’est alors qu’il sentit les rayonnements d’un sortilège venant de derrière lui.
– Agarminis ! dit-il en se retournant par réflexe.
Un éclair rouge s’écrasa de justesse sur son énorme Bouclier d’Argent, dans un bruit étouffé.
Maugrey Fol-Œil, qui avait lui aussi des branchies dans le cou grâce à la Branchiflore, était arrivé derrière Harry et de toute évidence, il voulait forcer Harry dans un duel.
Harry reçut deux autres éclairs de Stupéfixion venant de Maugrey. Il savait que ce n’était qu’une sorte de mise en garde avant que Maugrey ne passe à la vitesse supérieure.
Harry les esquiva avec un autre Bouclier d’Argent et répliqua en faisant apparaître le maléfice du Reflet Noir.
Sous l’eau, l’effet était encore plus impressionnant, il y avait des reflets de toutes parts et les lumières de leurs baguettes donnaient l’impression que la lumière scintillait dans chaque goutte d’eau.
Harry envoya immédiatement après le Rayon Rose que Maugrey renvoya en faisant apparaître une sorte de miroir.
Le Reflet Noir disparut instantanément.
– Pierris tornadis ! lança Harry.
Des pierres et des rochers s’arrachèrent des parois et du sol, formant une tornade qui agressa Maugrey. Celui-ci commença d’abord par essayer de la retourner, mais l’enchantement était trop puissant.
Maugrey fit alors exploser toutes les pierres et un sable fin se répandit partout dans l’eau.
Harry perdit Maugrey de vue et il envoya un autre Rayon Rose pour essayer de disperser le sable. Mais il sentit un maléfice venant de derrière lui, Maugrey avait transplané.
Maugrey lui avait lancé un maléfice Electrisant.
Harry se concentra sur les éclairs verts qui fonçaient sur lui. Il s’aida de sa main pour les arrêter et à sa grande surprise ils se concentrèrent en une boule d’éclairs verts qui crépitèrent devant lui. Il n’avait pas utilisé sa baguette, mais simplement sa détermination.
Maugrey lui envoya trois éclairs de Stupéfixion qu’Harry repoussa difficilement, il était un peu resté stupéfait de ce qu’il avait fait, même si ce n’était pas la première fois qu’il n’utilisait pas sa baguette pour faire de la Magie.
Maugrey continua de l’agresser et il envoya des sortes d’étoiles dorées qui se mirent à tourner autour d’Harry, lui brouillant la vue.
– Finite enchantatum !
Harry réussit à faire disparaître les étoiles, mais il dut repousser à nouveau plusieurs éclairs de Stupéfixion ainsi que le Rayon Rose que Maugrey utilisa contre lui.
Maugrey dominait le combat en ne cessant d’agresser Harry qui était sur la défensive.
– Tormento verdo ! riposta Harry, faisant apparaître une tornade de liquide vert qui s’entoura autour de Maugrey, absorbant les sortilèges qu’il essayait d’envoyer à Harry.
Harry venait de retourner la situation.
– Biancker !
L’éclair blanc toucha Maugrey qui se paralysa pendant quelques secondes.
Harry essaya de le stupéfixer pour terminer le combat mais l’éclair rouge heurta le liquide vert et le fit disparaître. Maugrey pendant ce temps, avait retrouvé ses esprits et il envoya un maléfice à Harry qui fit s’enflammer ses vêtements avec des sortes de flammes noires.
– Agarminis !
Harry fit apparaître se bouclier pour se protéger pendant qu’il luttait contre ce maléfice.
Mais il ne réussit pas à l’annuler. Cela le gênait beaucoup, il ne voyait plus à cause des flammes et les rayonnements qu’elles émettaient l’empêchaient de pouvoir détecter les attaques de Maugrey.
Il fit apparaître la Couronne de Feu pour s’entourer d’une protection contre les attaques de Maugrey.
Il fit ensuite apparaître un énorme Dragon de Feu qui fonça sur Maugrey, absorbant au passage tous les maléfices que ce dernier essayait d’envoyer.
Harry put se libérer définitivement des flammes noires en se concentrant au maximum.
Le combat put reprendre entre les deux hommes qui étaient maintenant à nouveau à armes égales.
Maugrey repartit à l’attaque en faisant apparaître un dragon similaire à celui d’Harry mais qui était constitué de sable.
Les deux dragons se percutèrent et celui de Maugrey détruisit celui d’Harry avant de foncer sur lui dangereusement.
– Waterwhirloo !
Le puissant Tourbillon d’Eau disloqua complètement le dragon de Maugrey.
Harry et Maugrey envoyèrent en même temps le maléfice du Rayon Rose. Les deux se percutèrent et envoyant une puissante lumière rose qui éclaira l’eau du lac à des centaines de mètres à la ronde.
Mais alors qu’ils combattaient, Ron sortit de la grotte, suivi de peu par Neville.
Maugrey fit apparaître des écritures dorées dans l’eau.
Bien joué Potter, continue ta route ! A votre tour Weasley et Londubat !
Harry était un peu déçu que le combat se termine de cette façon, il aurait vraiment voulu continuer d’affronter Maugrey jusqu’à ce qu’il y ait un vainqueur.
Mais il se concentra sur l’épreuve et poursuivi sa route. Il ne tarda pas à arriver au coffre où se trouvaient toutes les clefs.
Il récupéra la sienne et fit le chemin inverse.
A son retour, Maugrey était en train d’affronter non seulement Ron et Neville mais en plus Hermione, Ben, Alix et Paul qui avait refait son retard.
Il repassa dans la grotte, croisant au passage Ernie MacMillan et Michael Corner qui combattaient une salamandre.
Il fit le trajet retour à toute allure, la plupart des créatures semblaient préférer ne pas l’attaquer et se concentrer sur les autres élèves.
Il croisa les J.M.P. qui avançaient groupés, suivis par Lupin qui semblait les surveiller.
Lorsqu’il arriva sur la rive du lac, Lavande et Parvati sortaient à peine de l’épreuve précédente. Il semblait qu’elles passeraient encore une bonne partie de la nuit dans les cachots.
Harry s’approcha de la porte. Il y avait une grosse serrure en or qui prit la forme de la clef d’Harry. Dans un cliquetis, celle-ci s’ouvrit et à peine Harry fut passé, elle se referma lentement.
Dans la pièce suivante, Harry fut littéralement assailli par une armée de Lutins de Cornouaille qui furent rapidement refroidis par un maléfice Electrisant.
Harry poursuivit son chemin en passant dans un long couloir illuminé par des bougies.
Il arriva dans une nouvelle pièce circulaire et tellement grande qu’il n’en voyait pas le haut. Il y avait des sortes de poutres qui s’entrecroisaient dans tous les sens et Harry se demandait à quoi elles pouvaient bien servir.
C’est alors qu’il aperçut des balais alignés sur le sol au centre de la pièce. Il en prit un et l’enfourcha, comprenant qu’il s’agissait d’une course de rapidité sur son balai. C’était un vieux Brossdur de l’école et Harry n’avait pas du tout les mêmes sensations que sur son Eclair de Feu. Il accéléra mais le balai se mit à vibrer alors il décida de rester à une vitesse raisonnable.
Il monta dans les airs, quasiment à la verticale, une main tenant le balai, et l’autre sa baguette.
Et il avait bien fait d’être vigilant, il venait de recevoir un éclair rouge de Stupéfixion. Il l’avait évité en déviant sa trajectoire.
Le parcours était très tortueux et plusieurs fois, Harry frôla les poutres et les piliers.
Il regarda en bas, il avait l’impression d’être déjà monté d’une centaine de mètres, le sol de la pièce avait la taille d’une Noise.
Des écritures apparurent alors dans les airs :
Stupéfixer le Lutin de Cornouaille
Une ouverture apparut dans le mur et un Lutin s’en échappa.
– Stupéfix !
Envoyer des sortilèges depuis un balai lancé à pleine vitesse était très difficile, on risquait de perdre l’équilibre, et il était de plus très difficile de viser.
Mais Harry, grâce à sa concentration dédoublée, ne manqua pas le Lutin, qui entama une chute vertigineuse en tourbillonnant.
Une autre écriture apparut :
Passer dans les anneaux
Des anneaux apparurent, formant un chemin encore plus tortueux entre les poutres. Harry dut plusieurs fois faire des sortes de dérapages dans les airs pour tourner brutalement.
Mais finalement il arriva trop vite dans un virage et il perdit le contrôle de son balai dont le bout heurta un mur.
Il partit en vrilles et tenta de rattraper sa trajectoire. Mais il avait perdu le sens de l’orientation et n’avait pas pu éviter un maléfice qui avait fusé sur lui. Il n’avait pu voir qu’un éclat de lumière blanche.
Harry se sentit faiblir en même temps qu’il tombait. Il heurta une première poutre, mais il était trop faible pour pouvoir réagir. La douleur était forte dans l’une de ses jambes, mais il ne la sentait pas vraiment, il était au bord de l’évanouissement.
Il heurta une autre poutre, violemment, et cette fois perdit connaissance.
Lorsqu’il se réveilla, il fut surpris de retrouver la lumière du jour. Il ne se souvenait plus très bien de ce qui lui était arrivé. Il se força à se remémorer exactement ce qui s’était passé : il avait perdu le contrôle de son balai, son agresseur en avait profité pour lui envoyer ce maléfice, et il avait chuté, avant de heurter quelque chose et de perdre connaissance.
Et maintenant, il se trouvait à l’infirmerie. Il y avait deux autres élèves, qui semblaient très mal en point au vu de la couleur verte de leur visage.
Il essaya de sortir de son lit mais sa jambe lui faisait trop mal.
– Hey ! cria-t-il.
Quelques instants après, Mme Pomfresh arriva.
– Mr Potter, vous n’arrêterez décidément jamais de vous faire mal ?
– J’aurais préféré ne pas avoir à venir ici ! s’exclama Harry. Quel jour on est ?
– Dimanche, vous n’avez fait que passer la nuit ici, répondit Mme Pomfresh.
– Ma jambe me fait mal…
– Oui, elle est cassée, répondit Mme Pomfresh sur un ton compatissant.
– Je veux pouvoir marcher, j’ai plein de choses à faire ! pressa Harry.
– Vos os sont ressoudés, mais la douleur est encore trop forte pour le moment. Je vais vous donner une potion contre cela, mais vous allez devoir passer encore une journée ici.
– Impossible ! répondit Harry.
– Oho, vous n’êtes pas en état de sortir…
Mme Pomfresh partit dans sa réserve chercher une potion. Harry se rendit compte qu’il avait également des bandages autour de la tête et que du sang lui avait coulé sur la tempe. Malheureusement, il dut se faire une raison : il n’était pas en état de sortir de l’infirmerie.
Il essaya de regarder les autres élèves, et à sa plus grande horreur, ils semblaient avoir été empoisonnés au sang de Basilic.
Lorsque Mme Pomfresh revint avec une potion qui avait, comme d’habitude, l’aspect peu ragoûtant, Harry prit immédiatement des nouvelles à propos de ces deux élèves.
– Il y a eu des empoisonnements ? demanda Harry.
– Oui, malheureusement, le coupable n’a toujours pas été trouvé.
– C’est encore le sang de Basilic ?
– Oui, malheureusement…
– Il y a un antidote, il faut le leur donner ! dit Harry.
– Merci, je sais, c’est mon métier, répondit Mme Pomfresh.
– Désolé, dit Harry.
Mme Pomfresh était capable de soigner à peu près tous les types de blessures, empoisonnements et maladies, et il semblait improbable qu’elle ait pu ne pas connaître l’antidote au sang de Basilic.
– Pendant votre épreuve, ces deux élèves ont été empoisonnés, mais heureusement j’avais préparé cet antidote, tous les professeurs en ont un flacon sur eux pour intervenir le plus rapidement possible. Ils seront sauvés grâce à cela, ils n’ont besoin que de repos pour récupérer leurs forces.
– Qu’est-ce que j’ai à la tête ? demanda Harry à propos de ce bandage.
– Votre tête a heurté une poutre, vous avez perdu connaissance et votre crâne s’est en parti fêlé, là aussi c’est réparé même si je crains que vous n’ayez à souffrir pendant quelques jours de migraines… Heureusement, Alastor a réagi rapidement pour vous empêcher de tomber plus que ça… mais ça ne change pas que des épreuves aussi dangereuses ne devraient pas être autorisées ! Je ne comprends pas que le professeur Fitz les accepte telles qu’elles. Une élève a dû être envoyée à Sainte-Mangouste pour recevoir des soins intensifs.
– Qui ? demanda Harry.
– Lavande Brown, répondit Mme Pomfresh. Elle s’est perdue dans des herbes sous-marines dans ce lac et a été attaquée par une dizaine de salamandres sans que les professeurs ne la voient. Apparemment, elle n’a pas réussi à envoyer des étincelles… Buvez ça maintenant si vous ne voulez pas avoir à souffrir !
Harry se força à boire la potion et sentit immédiatement une sensation de chaleur envahir son corps. Les douleurs diminuèrent.
– Est-ce que vous pouvez prévenir mes amis ? demanda Harry, j’aimerais bien les voir.
– Pas longtemps, dans ce cas, je pense qu’il sera mieux de vous endormir, je vous préviens, les douleurs risquent de s’intensifier, même avec toutes les meilleures potions.
– Tant pis, je veux les voir, répéta Harry.
– Très bien…
Harry appela Fumseck et Dobby et immédiatement tous les deux transplanèrent dans l’infirmerie, venant lui tenir compagnie.
Dobby se lamenta pendant plusieurs minutes sur l’état d’Harry, se reprochant de n’avoir rien pu faire pour l’aider alors qu’il n’était pourtant pas là. Mais finalement il dut s’interrompre à l’arrivée de Ron, Hermione, Ginny et Mrs Weasley.
– Harry ! s’exclamèrent-ils tous ensemble.
Ils se penchèrent sur lui et Ginny lui prit la main.
Mrs Weasley essaya de réarranger sa couverture mais cela appuya sur la jambe à Harry qui émit un gémissement.
– Oh désolée Harry ! s’exclama-t-elle. Par la Barbe de Merlin, pourquoi t’arrive-t-il toujours des malheurs ?
– C’est comme ça, répondit Harry, refusant de se lamenter sur son sort. Comment ça se passe au château ?
– Il y a eu des agressions encore…
– Oui, Mme Pomfresh m’a raconté, est-ce que vous avez une idée des coupables ?
– Toujours pas, le professeur Fitz nous a convoqués dans son bureau pour en parler. Les professeurs ont surveillé les J.M.P. pendant toute l’épreuve, ils n’ont rien fait qui puisse leur être reproché, expliqua Hermione.
– Apparemment d’après le professeur Fitz, le coupable ne peut être qu’un Auror ou un professeur, ajouta Ginny.
– Un professeur ? s’étonna Harry. Mais qui ?
– On ne sait pas, le professeur Fitz se refuse à soupçonner qui que ce soit, expliqua Hermione, il privilégie la piste des Aurors mais il sait qu’un professeur sous Imperium peut avoir agi aussi. Seul quelqu’un ayant eu accès au couloir des professeurs a pu faire ça et seuls les professeurs et les Aurors y ont accès.
– Slughorn, peut-être, dit Ron, c’est une cible facile pour les J.M.P. !
– Ron ! tu ne peux pas soupçonner quelqu’un comme cela, sans preuves ! lui fit remarquer Mrs Weasley.
– Oui il vaut mieux attendre d’en savoir plus, dit Hermione. Harry, le professeur Fitz est en train de faire passer des tests à tous les professeurs pour s’assurer qu’aucun d’eux n’est sous Imperium. Après ça, on sera sûrs que les Aurors sont coupables.
– Et au Ministère, comment ça se passe ? demanda Harry.
– Il y a eu une tentative d’assassinat contre Fudge, dit Mrs Weasley. Un sorcier a été empoisonné avec une potion de Folie, il s’est retrouvé dans le bureau de Fudge et lui a envoyé un maléfice de Mort. Mais Fudge s’est jeté par terre pour l’éviter et le maléfice n’a fait que mettre le feu à son bureau. L’homme a été interpellé mais apparemment les Aurors l’ont laissé filer par mégarde. Fudge était furieux, il a planté un scandale devant le Magenmagot, il a dit que le Ministre devait être protégé et que ce qui se passait n’était pas normal. Mais le Mangenmagot lui a répondu que si la situation dégénère, c’est parce qu’il gère mal ce qui se passe au Ministère.
– Le Mangenmagot exagère, dit Hermione, ce sont eux qui refusent d’utiliser le Veritaserum, les Aurors ne peuvent pas interroger dans de bonnes conditions les suspects.
– Oui, tu as raison, Hermione, mais Fudge est beaucoup trop négligent, il a mis tous les Aurors à son service pour assurer sa sécurité et ne s’est pas occupé d’autres dossiers importants. Avec Shiner qui a disparu, Fudge n’a plus aucune autorité sur les employés du Ministère.
– Est-ce qu’Arthur a changé d’avis ? demanda Harry.
– On dirait qu’il se rend compte que ce plan n’était pas vraiment raisonnable, répondit Mrs Weasley. Mais il n’ose pas le dire à Fudge. Il faut dire que s’il le lui dit, Fudge va se sentir bien seul et on a peur des conséquences.
– Il faut absolument chasser les Aurors de l’école, tant que tout ira bien à Poudlard, notre communauté conservera un espoir de s’en sortir, dit Harry. Avec ce plan, si le Ministère chute, Poudlard chute et on ne peut pas laisser faire ça.
– Tu devrais aller voir Arthur, Harry, les enfants ont déjà pu aller le voir et il semble presque prêt à changer d’avis.
– Je ne peux pas bouger, malheureusement, dit Harry en montrant sa jambe.
– Peut-être qu’il pourra venir te voir.
– Il est temps de laisser Harry Potter tranquille, intervint Mme Pomfresh, venant avec un plateau sur lequel étaient posés plusieurs flacons de diverses potions. Il a besoin de beaucoup de repos s’il veut être à nouveau sur pieds demain !
A contre cœur, ses amis quittèrent l’infirmerie, Harry avait compris qu’il devrait malheureusement passer une nuit de plus ici s’il voulait guérir définitivement.
Il demanda à Fumseck et Dobby d’aller voir Abelforth pour le prévenir qu’il ne pourrait pas avoir sa leçon de potions avec Rogue ce soir.
Mme Pomfresh lui donna plusieurs gorgées de potion à boire dans un ordre bien précis et Harry se sentit emporter par le sommeil.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, Harry se retrouva dans son lit de l’infirmerie, qui n’était pas inconfortable d’ailleurs. Il aurait espéré se réveiller dans son propre lit, même s’il avait dû se lever plus tôt pour aller au cours le plus ennuyeux du monde.
Les fenêtres de l’infirmerie donnaient sur le parc et le temps était épouvantable. Le ciel était tellement noir qu’il lui était incapable de savoir quelle heure de la journée il était.
Il essaya de bouger sa jambe, s’attendant à la sentir encore très douloureuse, mais à sa grande surprise elle ne lui fit pas mal, elle n’était qu’un peu raide et il n’avait besoin que de la réveiller. En revanche, le fait de s’être réveillé semblé avoir ravivé son mal de tête.
Il appela Mme Pomfresh tout en contemplant l’infirmerie qu’il commencer à connaître par cœur. Il était sans conteste l’élève qui y avait passé le plus de temps depuis le début de sa scolarité. Les deux élèves empoisonnés au Sang de Basilic étaient toujours là mais ils semblaient en meilleur état et leur peau avait retrouvé une couleur normale. Comme il n’y avait pas d’autre élève arrivé depuis la veille, Harry en déduisit qu’il n’y avait pas eu de nouvelle attaque grave.
– Ah ! Vous voilà réveillé ! Prenez vite cette potion, dit Mme Pomfresh en lui montrant une fiole sur sa table de chevet.
– Je ne vais pas me rendormir ? demanda Harry.
– Non, c’est seulement pour la douleur à la tête. Le réveil est toujours un moment difficile après ce genre de chocs…
– Quelle heure est-il ?
– Onze heures passées, répondit Mme Pomfresh.
Harry commença à sentir l’effet de la potion. Le mal de tête devint quasiment imperceptible.
– Il n’y a pas eu d’autre attaque ? demanda Harry.
– Non, et tant mieux ! Aucun des professeurs n’était à l’origine de ces attaques ; le professeur Fitz était très rassuré. Le coupable doit craindre de se faire surprendre, il va sûrement devoir prendre plus de précautions pour agir désormais. Il paraît d’ailleurs que le professeur Maugrey a failli l’attraper hier soir.
– Et Ombrage ? demanda Harry à Mme Pomfresh qui lui répondait tout en transvasant le contenu d’une fiole dans un gros flacon. Cela produisait d’ailleurs des délicats crépitements de lumière dorée.
– Oh, toujours par réapparue, et on ne s’en plaint pas vous savez !
Harry, même s’il était content de ne plus voir Ombrage, commençait cependant à trouver son absence prolongée inquiétante.
– Bien, je dois vous faire quelques tests pour vérifier que votre jambe va bien… Cela va être un peu long.
– Je peux avoir la Gazette ? demanda Harry en montrant le journal posé sur le bureau de Mme Pomfresh.
– Oui, bien sûr. Et elle le lui tendit, avant de sortir une sorte d’anneau en or creux qui émettait d’étranges rayonnements, dans lequel elle versa la potion.
Le journal avait retrouvé son épaisseur habituelle, preuve que les problèmes au Gouffre des Clordes étaient déjà totalement réglés pour Voldemort.
Sur la première page, il y avait deux grandes phots de Rogue et Joe Jigger, accompagnés des gros titres respectifs « ENFIN LIBRE » et « LE VISAGE DU PROCHAIN MINISTRE ». L’image animée montrait Rogue en train de sortir d’une salle du Département de la Justice Magique, avec une expression totalement indéchiffrable sur son visage. L’autre image montrait Joe Jigger assis dans un fauteuil souriant de manière confiante. Il avait dans ses mains un dossier épais de parchemins. Il donnait l’air d’être un homme sur qui la communauté pouvait reposer.
La Gazette du Sorcier
Edition du lundi 11 novembre 1997
SEVERUS ROGUE OFFICIELLEMENT BLANCHI PAR LE MAGENMAGOT
Severus Rogue s’est vu présenté hier en soirée les excuses officielles du Magenmagot à propos de l’erreur judiciaire qui l’avait vu accusé du meurtre de l’ancien Directeur de Poudlard Albus Dumbledore.
Severus Rogue a exprimé son soulagement à l’idée d’être enfin libre. Il n’a pas souhaité nous accorder d’interview plus longue, soulignant son besoin de « rattraper le temps perdu ». On le voit sur son visage, il a souffert de cet isolement, de ce qu’il a lu et entendu à son sujet. Mais tout est terminé maintenant, et il pourrait, après quelques vacances, rapidement retrouver son poste à Poudlard.
Fol-Œil toujours en liberté
Maugrey Fol-Œil, accusé par de nombreux témoins, est toujours sous la protection de ses collègues professeurs de Poudlard. Le Ministère n’a toujours pas engagé de poursuites à son encontre, ce qui a provoqué la fureur du Magenmagot et des associations de protection de notre Justice.
« La culpabilité de Mr Maugrey a été établie, s’insurge Nancy Carlsson, Présidente de l’Association Paix et Libertés. Le Magenmagot n’attend plus que sa capture pour le juger, tous les éléments vont contre lui. C’est un dangereux criminel et c’est un scandale que le Ministère laisse nos enfants entre ses mains. »
Cornélius Fudge, de plus en plus critiqué, n’a pas souhaité réagir. Son successeur probable, Joe Jigger, a tapé du poing sur la table dans un entretien exclusif donné à notre journal, lire en pages 4 et 5.
INTERVIEW DE JOE JIGGER, CELUI QUI VA RELEVER NOTRE COMMUNAUTE
Patrick de Carnoustie, auteur de nombreux ouvrages d’Histoire, a reçu pour la Gazette du Sorcier Joe Jigger, celui qui devrait succéder à Cornélius Fudge dans les prochains jours au poste de Ministre de la Magie.
Joe Jigger, totalement inconnu de notre communauté, se livre à vous dans cet entretien.
Patrick de Carnoustie : Bonsoir Mr Jigger, c’est un honneur de vous recevoir pour la Gazette du Sorcier.
Joe Jigger : Merci, c’est un honneur pour moi aussi, je suis admiratif de vos ouvrages que j’ai lus avec délectation.
PdC : Merci beaucoup. On dit que vous êtes pressenti pour devenir le prochain Ministre de la Magie. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces rumeurs ? Sur quoi sont-elles fondées ?
JJ : Ce n’est pas le plus important à ce jour, Mr de Carnoustie. Notre communauté traverse une grave crise. Le Ministre actuel n’assume pas ses responsabilités, les sorciers ont peur quand ils savent que quelqu’un comme Maugrey Fol-Œil court dans la nature sans que le Ministère ne se décide à réagir.
PdC : Vous feriez de son interpellation une priorité, si vous étiez Ministre ?
JJ : Evidemment, mais il ne faut pas oublier tout le reste… L’Ordre du Phénix a la mainmise sur le pouvoir depuis des années, et on voit aujourd’hui où cela nous a conduit. Le Ministère doit rester indépendant, c’est essentiel.
PdC : Vous pensez que l’Ordre du Phénix influe sur les décisions ministérielles ?
JJ : Evidemment, sinon il y a longtemps que certaines personnes seraient emprisonnées… Je crois que ces derniers temps les pressions de l’Ordre du Phénix ont augmenté, aujourd’hui, Fudge n’a plus aucune autorité et cède à tous leurs désirs.
PdC : Quand vous parlez de personnes qui auraient dû être emprisonnées depuis longtemps, vous évoquez Mr Fol-Œil ?
JJ : Non, ce n’était pas de lui que je voulais parler en particulier… Sa culpabilité est une évidence, tous les témoignages recueillis par les Aurors vont dans ce sens, mais l’Ordre du Phénix a tout fait pour faire accuser Severus Rogue qui a perdu son travail à cause de cela…
Maugrey Fol-Œil n’est pas le seul qui devrait être en prison et qui n’y est pas, mais il est vrai que c’est le cas le plus éloquent.
PdC : Qui d’autre, par exemple ?
JJ : Oh, ce n’est pas dans l’intérêt de notre communauté de terrifier les gens, mais des gens comme le dangereux loup-garou Remus Lupin par exemple, ont vu toutes les poursuites à leur encontre mystérieusement retirées…
PdC : Selon vous, pourquoi l’Ordre du Phénix fait tout pour protéger Mr Maugrey alors qu’il a pourtant tué leur chef ? Est-ce que cela n’est pas révélateur de la folie des membres de cette organisation ?
JJ : L’Ordre du Phénix est une organisation terroriste soumise à la loi du plus fort. Tous ne cessent de s’entredéchirer pour accéder au pouvoir et il n’est pas surprenant que Dumbledore soit tombé face à l’un des leurs.
PdC : Alors Fol-Œil est lui-même menacé ?
JJ : Evidemment, mais les autres membres de l’Ordre du Phénix veulent le garder pour le moment. Ils pensent qu’avec son côté de sorcier fou qui n’a peur de rien, il peut plus facilement troubler le Ministère dans le but évident de le faire tomber. Cela ouvrirait par exemple ensuite une brèche à Remus Lupin ou Harry Potter pour s’asseoir sur le fauteuil de Ministère alors qu’ils n’auraient fait qu’attendre bien au chaud à l’abri des suspicions et des problèmes.
PdC : Je vois, le Ministère aurait intérêt à interpeller rapidement Mr Fol-Œil.
JJ : Oui, d’une certaine manière, ce serait une façon de déclencher une guerre interne au sein de l’Ordre du Phénix, qui le détournerait du pouvoir pendant quelques temps, le temps de relever notre communauté. Le Ministère pourrait ainsi sortir de sa crise et lancer réellement contre tous les ennemis de notre communauté. Mais pour cela il faut un remaniement profond à sa tête.
PdC : Avec vous à sa tête, par exemple.
JJ : Je me tiens prêt, en effet.
PdC : Un sondage publié hier dans notre journal conclut que la principale préoccupation des sorciers est que le Ministère de la Magie retrouve une certaine stabilité…
JJ : Cela ne me surprend pas, les gens veulent vivre en paix.
PdC : Oui. Parlons un peu de vous, vous êtes très peu connus aux yeux des sorciers de notre communauté, pensez-vous que les gens vous feront confiance sans vous connaître.
JJ : Premièrement, je ne suis pas Ministère. Je ne fais que me tenir à disposition, mon nom est naturellement venu et j’ai reçu de nombreux soutiens, alors il me semble normal d’en prendre acte et d’accepter la responsabilité que les gens veulent que je prenne. Ensuite, vous savez, Mr de Carnoustie, les sorciers savent faire confiance aux bonnes personnes. Pourquoi Cornélius Fudge a-t-il une popularité si faible ? Tout simplement parce qu’il n’est pas issu d’un choix populaire, il n’a été nommé que parce qu’il a des soutiens très nombreux au Magenmagot.
PdC : Pourquoi êtes-vous resté à l’écart de notre communauté tant d’années.
JJ : Je ne dirais pas « à l’écart » mais discret. J’ai mal vécu la mainmise d’Albus Dumbledore et de l’Ordre du Phénix sur la communauté magique. J’ai préféré me mettre à l’écart, même si j’ai continué de suivre régulièrement ce qui se passait. Mais j’ai compris que l’on ne pouvait pas rester là sans rien faire.
PdC : Que pensez-vous d’Albus Dumbledore, certains pensaient qu’il aurait voulu devenir Ministre ; lui, l’a toujours nié.
JJ : J’ai connu Albus Dumbledore en tant qu’ami personnel il y a très longtemps, mais j’ai à mon plus grand regret dû constater qu’il n’agissait que pour son amour démesuré du pouvoir. Nous nous sommes disputés il y a de cela déjà cinquante ans et depuis nous ne nous sommes plus jamais parlés.
PdC : Comment expliquez-vous son échec à avoir atteint le poste de Ministre de la Magie ?
JJ : La jalousie des membres du Magenmagot, beaucoup d’entre eux n’auraient pas supporté de voir Dumbledore qui était bien plus intelligent qu’eux accéder à un poste d’une si haute importance. Et puis beaucoup de gens trouvaient Dumbledore très vaniteux.
PdC : Quel a été l’objet de votre dispute ?
JJ : Dumbledore voulait fusionner le monde sorcier et le monde moldu et devenir le grand chef de ce nouveau monde réuni. C’était la fin de la Magie et je ne pouvais pas l’accepter. Son obsession pour le pouvoir était devenue totalement destructrice de ce qu’il était.
PdC : C’est un aspect de la vie de Dumbledore que l’on connaît peu, nous sommes heureux que vous l’appreniez aux lecteurs de la Gazette du Sorcier. Quels domaines de la Magie vous intéressent plus particulièrement ?
JJ : Tous les domaines m’intéressent, mais j’avoue que l’Histoire me passionne plus particulièrement. Je suis aussi expert en théories de Magie, comprendre les liens entre Magie Blanche et Magie Noire a occupé bien des années de ma vie.
PdC : Que pensez-vous de la Magie Noire ?
JJ : Nous pratiquons tous au quotidien et sans le savoir de la Magie Noire. La plupart de nos sortilèges contiennent un peu de Magie Noire. Cela ne fait pas pour autant de nous des criminels. En revanche, imaginer une Magie entièrement fondée sur la Magie Blanche peut être dangereux, car nous sommes humains, et que nous ne pouvons pas oublier notre côté gouverné par la Magie Noire.
PdC : A propos de Magie Noire, Pétunia Dursley et Regulus Black sont, hormis l’Ordre du Phénix, les principales menaces à notre communauté, que savez-vous d’eux ?
JJ : Je connais bien l’histoire de Regulus Black, car j’ai particulièrement suivi son histoire à l’époque il a tourné du mauvais côté en agressant les Mangemorts… Il est très dangereux car il n’hésite pas à tuer. Sa capture doit sans aucun doute être l’une des priorités du Ministère. Je ne connais pas Pétunia Dursley car c’est semble-t-il une Moldue devenue sorcière très récemment, mais au vu de sa manière d’agir, elle est très dangereuse. Elle est de la famille d’Harry Potter et je crains une éventuelle alliance de ces deux-là.
PdC : Pourtant Harry Potter l’a combattue et a reçu l’Ordre de Merlin pour cela.
JJ : De nos jours on donne l’Ordre de Merlin pour n’importe quoi, et on sait tous l’admiration que Scrimgeour portait à Harry Potter. Je ne connais pas les circonstances de leur altercation, mais je me doute qu’elle est motivée par une lutte pour le pouvoir une nouvelle fois. Peut-être que Pétunia Dursley appartient à une branche dissidente de l’Ordre du Phénix. Tout ce que je sais est qu’elle a été rejointe par Molly Weasley.
PdC : La femme d’Arthur Weasley, le numéro deux au Ministère après Fudge ?
JJ : Exactement.
PdC : Que pensez-vous d’Arthur Weasley ? Certains avaient évoqué son nom comme probable remplaçant de Fudge avant que le votre ne soit proposé.
JJ : Je ne sais pas si Arthur Weasley a agi librement ces derniers temps, il me semble qu’il a voulu s’écarter de l’Ordre du Phénix, revenant à la raison. Mais une enquête des Aurors a révélé qu’il était placé sur plusieurs sortilèges de l’Imperium en compétition. Certains pensent que et Molly Weasley et Harry Potter voulaient le récupérer. Quoi qu’il en soit c’est un sorcier affaibli qui n’a pas sa place si haut au Ministère. D’autant plus qu’il partage un grand nombre d’idéologies sur les Moldus avec Albus Dumbledore, et notamment celle qui veut que nos mondes se réunissent.
PdC : Qui choisirez-vous pour vous accompagner au Ministère de la Magie ?
JJ : Je ne sais pas qui je choisirai si je suis nommé. Mais je sais qu’il y a des gens très compétents au Ministère qui subissent l’incompétence d’autres personnes. Je crois qu’il faut faire un grand ménage au Ministère et à Poudlard pour assurer la sécurité et la prospérité de notre communauté et le bonheur de nos enfants.
PdC : Une dernière question, Mr Jigger, que pensez-vous de la crise entre le Ministère et les Gobelins.
JJ : Les Gobelins sont une part de notre Histoire, ce que Fudge a fait est inacceptable et montre son mépris de tout ce qui constituent les fondamentaux de notre communauté. Il faut que nous vivions dans une harmonie la plus totale avec les Gobelins. Cela ne peut que grandir nos deux communautés. Je salue les Mangemorts qui ont tant aidé ces derniers temps à la sauvegarde de la banque Gringotts et de l’argent des sorciers. Je n’ose même pas imaginer la crise dans laquelle serait plongée notre communauté s’ils n’étaient pas intervenus pour nous sauver et repousser Pétunia Dursley et l’Ordre du Phénix qui faisait pression pour s’emparer de Gringotts.
PdC : Merci Mr Jigger pour cet entretien exclusif pour la Gazette du Sorcier, on vous souhaite d’intervenir la prochaine fois dans ce journal en temps que Ministre.
JJ : Peut-être, merci à vous et merci à ce que fait la Gazette du Sorcier, qui reste la seule source d’information véritablement à l’abri des pressions exercées par l’Ordre du Phénix.
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