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HARRY POTTER
ET LA CLEF DE LA PAIX
CHAPITRE 101 – INQUIETUDES AMOUREUSES ET CONSEILS D’ORIENTATION
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Harry avait essayé tant bien que mal de faire comprendre à Hagrid que la situation était vraiment grave, mais ce dernier ne raisonnait qu’en termes de créatures passionnantes.
Malgré cela, il restait content d’avoir pu parler avec lui et il pensa qu’il était important d’aller voir le plus rapidement possible Lupin pour faire en sorte que l’on ne perde pas le contrôle de ce qui se passe dans la Forêt Interdite.
Finalement, Harry transplana chez Abelforth qui fut à la fois surpris et heureux de l’accueillir de si bon matin.
– Alors, Harry, qu’est-ce que tu veux me dire ? demanda Abelforth, posant en même temps sur la table du salon une boîte récemment achetée de sorbets à la framboise.
– Je m’inquiète… j’ai l’impression que mon lien avec Ginny a diminué depuis que nous sommes partis du Yunnan.
– Je vais vite te rassurer, Harry, expliqua Abelforth avec un sourire. Ce n’est qu’une illusion…
– Une illusion ?
– Parfaitement, et je m’attendais complètement à ce que tu la ressentes. Souviens-toi, les principaux rayonnements que l’on reçoit dans le Yunnan sont le rayonnement de Wei, le rayonnement Anh Minh, et le rayonnement Wan Qian. Ces rayonnements sont en quelque sorte très purs et permettent de mettre en valeur tous les autres rayonnements. Ici, il y a des milliers de rayonnements divers qui font que tout est brouillé, il est très difficile de les ressentir. Ainsi dans le Yunnan, tu étais plus à même de comprendre pleinement les rayonnements d’amour et plus généralement ton lien avec Ginny. Ici, c’est plus délicat, les rayonnements d’amour se mêlent aux autres et votre communication est plus délicate.
– Oui, je n’arrive plus à ressentir ce qu’elle ressent comme je le pouvais.
– C’est cela, confirma Abelforth. Mais tu ne dois pas t’inquiéter, cela va revenir naturellement. Il y a bien un moyen d’aider votre lien à augmenter, mais ce ne serait pas une bonne chose, tout doit se faire naturellement.
– Oui, je ne veux pas que ce soit forcé, confirma Harry.
– Mais tu ne dois pas non plus te forcer à augmenter ce lien en y pensant trop. La meilleure chose à faire est de vivre ton amour avec Ginny simplement, si tu te tracasses sans cesse parce que tu veux que ton lien augmente, alors il n’augmentera pas, parce que ton amour passera d’abord par la matérialisation de ce lien, tu comprends ?
– Oui, je devrais peut-être cesser d’y penser, alors.
– Oui, répondit Abelforth. Contente toi de vivre heureux avec Ginny comme tu l’as toujours fait, il n’y a pas de raison que ton lien ne se développe pas… Bien, inutile d’insister, tout va bien, rassure-toi… y’a-t-il autre chose ?
– Hum, on a reçu la Gazette du Sorcier ce matin…
– Surprenant, dit Abelforth, prenant le journal qu’Harry lui tendit. Ah, mais c’est une version courte !
Il lut rapidement l’article du jour.
– Hum, Voldemort ne perd pas de vue l’essentiel, dit-il en posant le journal sur la table. S’il ne met qu’un article, il ne met que le plus important. Je ne pensais pas qu’il le ferait de cette façon… En attendant, j’ai l’impression que la situation s’envenime. Je ne sais pas ce qui est vrai et ce qui est faux, mais il est fort à parier que l’affaire des Gobelins se soit exactement déroulée de cette façon, il faut éviter absolument que les sorciers rejoignent cette association, Voldemort aurait trop d’armes de son côté si c’était le cas.
– Vous pensez que les gens seraient capables de la rejoindre vraiment ? demanda Harry.
– Tu es parfois un peu trop naïf, Harry, répondit Abelforth. Te rappelles-tu ce que les gens t’ont fait lorsque tu as voulu alerter la communauté du retour de Voldemort. Là c’est encore pire, on parle de l’argent des gens, ils réagiront comme des animaux à qui on essaie d’enlever les enfants. Est-ce que les gens vont être repoussés par le fait que les Gobelins soient liés à Voldemort (il le revendique clairement dans l’article pour la première fois) ? Je ne le crois pas, malheureusement.
– Il faudrait absolument que Fudge cesse ses provocations contre les Gobelins.
– Harry, encore une fois, cela ne changerait rien, quoi que Fudge dise, Voldemort trouvera toujours une raison – même fausse – pour rappeler qu’il déteste les Gobelins. L’influence de Fudge actuellement est tellement négligeable…
– Pourtant ça aiderait toujours qu’il réagisse… dit Harry.
– Oui, mais personnellement je ne l’attends plus, je préfère que nous comptions sur autre chose que sur une quelconque évolution de Fudge. C’est beau de parler et de dire qu’il veut lutter contre Voldemort, si son objectif reste d’acquérir des pouvoirs toujours plus forts, d’une part il n’y arrivera pas, et d’autre part cela ne fera qu’empirer la situation…
Abelforth reprit le journal et relut un passage en diagonale.
– J’espère quand même que Fudge tiendra plus longtemps, ce serait un véritable échec si Voldemort arrivait si rapidement à s’emparer du Ministère.
– Vous pensez que si Fudge est renvoyé, Joe Jigger le remplacera ?
– C’est une question de temps, répondit Abelforth. Si Fudge est renvoyé aujourd’hui, non, bien sûr, car personne ne connaît Joe Jigger, et notamment personne au Magenmagot. Néanmoins, je suis certain que dans les jours qui suivent, Voldemort va faire tout pour le faire connaître, d’abord au Magenmagot, et peut-être à la communauté en général par l’intermédiaire de la Gazette. La stratégie la meilleure pour Voldemort serait de faire tomber Fudge le plus tard possible pour le rendre de plus en plus impopulaire, Joe Jigger apparaîtrai ensuite comme un véritable héros qui viendrait sauver la communauté, et l’on ne s’apercevrait pas de la prise du pouvoir par Voldemort.
– Alors on a intérêt à faire tomber Fudge le plus rapidement possible ? demanda Harry.
– Peut-être, répondit Abelforth. Mais il faut bien réfléchir, je suppose que le remplaçant pressenti serait Arthur Weasley… Je suis convaincu que nous pouvons le ramener du bon côté et il serait préférable d’éviter de lui confier un poste aussi risqué que celui de Ministre de la Magie. De plus, on sait bien que c’est le pouvoir qui le change complètement, alors son accession à un tel poste ferait de lui un nouveau Fudge.
– Et si on arrive à trouver un autre Ministre potentiel ? demanda Harry.
– Alors dans ce cas, je te souhaite bon courage, dit Abelforth avec un sourire. On voit que tu ne connais pas les membres du Magenmagot… Même en les mettant tous sous Imperium, tu ne leur ferais pas faire ce que tu veux d’eux.
– Alors que peut-on faire ? demanda Harry.
– Je ne sais pas, répondit Abelforth. Malheureusement, je n’ai pas de solution miracle. Il faudrait pouvoir ramener Arthur Weasley à la raison, mais je me demande si le temps n’est pas la meilleure chose. Quand il se rendra compte que finalement il est seul, à l’écart de sa famille, et qu’il n’a plus que son travail dans sa vie, il comprendra qu’il a commis une erreur. J’ai peur qu’en voulant trop le convaincre dès maintenant, il ne se bute encore plus… alors nous sommes coincés, parce que si l’on attend trop, cela profitera à Voldemort.
Abelforth se tut un instant pour réfléchir et Harry se dit que si même lui ne savait pas quoi faire, alors la situation devait être vraiment désespérée.
– Harry, est-ce que tu voudrais t’entraîner maintenant ?
– Oui, pourquoi pas, répondit Harry.
– Très bien, on va faire quelque chose que tu vas trouver rébarbatif, mais c’est nécessaire… tu vas refaire tous les exercices habituels pour apprendre à détecter les rayonnements magiques, les reconnaître, puis savoir d’où ils viennent, et on terminera par un combat avec les yeux fermés.
Harry ne pouvait pas dire qu’il aimait ce genre d’entraînement, mais il sentait qu’il progressait à chaque fois et que sa Magie devenait plus forte. Ainsi, il s’efforçait de rester concentré et de donner son maximum.
Il avait toujours du mal à combattre avec les yeux fermés. Il savait quand il était attaqué et quand il devait faire apparaître un bouclier, mais il n’avait jamais vraiment le temps de choisir le plus adapté.
– Ce n’est qu’une question d’entraînement, expliqua Abelforth. Pour l’instant, tu as du mal à faire plusieurs choses à la fois, mais ça va venir. Passons à quelque chose de plus intéressant. Tu vas apprendre aujourd’hui et dans les jours qui suivent, car ce sera long, un enchantement très déstabilisant pour ton adversaire, il s’agit de l’enchantement du Déchaînement de l’Ire aussi appelé la Vague de Colère. Tu l’as compris, il s’agit de l’enchantement équivalent à la Vague de Haas ou la Vague de Force Noire, mais constitué de rayonnements de colère principalement. Son effet est en revanche très différent des deux précédents enchantements. Les rayonnements de colère ont un effet très impressionnant et intimidant. L’enchantement est bien moins dangereux que les deux autres, mais il a tout autant d’intérêt. Je ne sais pas si tu te souviens de ce qui s’était passé lors du soir d’Halloween. Voldemort s’est terriblement énervé et sa colère a fait que le bâtiment du Ministère de la Magie s’est effondré, à ce moment-là. Les rayonnements étaient tellement forts que personne n’aurait pu réagir, l’enchantement du Déchaînement de l’Ire te permettra justement de reproduire le même effet. Comme pour la Vague de Haas, il te faudra un certain temps avant de l’apprendre, mais ça va venir, la formule est iraengeznem. Concentre-toi bien sur l’envie de déchaîner la colère… et il sera inutile d’utiliser ta baguette magique pour cet enchantement, cela ne pourrait que te perturber et rendre ton sort moins puissant !
Harry se concentra, il devait concentrer sa colère et il pensa alors à Voldemort. Rapidement, sa colère monta et il s’entoura d’un léger halo rouge. Puis il envoya l’enchantement.
– Iraengeznem !
Il y eut un léger crépitement mais rien ne se produisit.
– Hum, j’aurais espéré un peu mieux, mais tu m’habitues à placer la barre très haut avec toi. C’est déjà très bien d’avoir réussi à concentrer ta colère, mais tu peux la concentrer encore plus, il te sera plus facile ensuite de l’expulser. Mais je vais te montrer pour que cela t’aide. Ecarte-toi un peu, il vaut mieux.
Abelforth se concentra et s’entoura lentement d’un halo de lumière rouge de plus en plus large et brillant. Harry trouvait qu’il avait un air effrayant, on aurait dit qu’il s’était soudain transformé en mage noir.
Puis il relâcha son enchantement et une énorme vague de lumière rouge partit de sa baguette, dans un brouhaha indescriptible. Le sol trembla et des arbres furent arrachés jusqu’à ce que la vague ne s’estompe plusieurs centaines de mètres plus loin.
Harry, même s’il s’était écarté, avait été très secoué et tremblait un peu, terrifié au fond de lui, même s’il savait qu’il n’avait pourtant rien à craindre d’Abelforth.
– Ca va Harry ? demanda Abelforth.
– Oui, ça va aller, mais c’est bizarre…
– Oui, tu l’as dit, c’est justement tout ce qui fait l’efficacité de cet enchantement ! Je te laisse recommencer.
Comme prévu par Abelforth, l’enchantement n’était pas facile à apprendre. Harry trouvait pourtant le principe simple, mais il était un peu perturbé par le fait d’accumuler tant de colère sans raison. En fait, il fallait qu’il arrive à éviter que le sortilège ne l’affecte. Ainsi à la fin de l’entraînement, il n’avait pu que concentrer de la colère sans réussir à l’expulser. Mais Abelforth semblait satisfait ce qui rassura Harry.
Ils interrompirent leur entraînement à l’arrivée de Rogue qui venait apporter des nouvelles.
Rogue commença par confirmer à peu près toutes les informations contenues dans la Gazette du Sorcier du matin, avant d’annoncer une nouvelle à laquelle ni Harry ni Abelforth ne s’attendaient.
– Mais il y autre chose d’important… Stridus Shiner a été capturé, il est enfermé au Gouffre des Clordes.
– Stridus Shiner ? demanda Abelforth. Comment Voldemort s’y est-il pris pour le capturer ?
– Méthode classique, répondit simplement Rogue, avec un ton grinçant. L’Imperium a été suffisant, il n’a pas beaucoup résisté.
Rogue eut un sourire en coin montrant son mépris pour Stridus Shiner.
– Et que compte Voldemort lui faire faire ?
– Rien de particulier, il est en train de lui modifier la mémoire, il veut s’en servir comme un nouveau moyen de pression au sein du Ministère. Stridus Shiner va devoir faire pression sur Fudge et faire en sorte que les Mangemorts soient bien vus de la société, et que je sois blanchi dans l’affaire du meurtre d’Albus Dumbledore en vue de me faire revenir à Poudlard.
– Fudge est-il en danger ? demanda Abelforth.
– Hum, j’ai appris que le Magenmagot fait en sorte de s’assurer chaque jour qu’il n’est pas sous Imperium, mais je pense que c’est insuffisant…
– Probablement…
– Bien, je dois déjà y retourner, dit Rogue. Le Seigneur des Ténèbres m’a demandé de lui préparer plusieurs potions pour faire en sorte de l’aider à ce que l’on ne voit pas les modifications qu’il est en train de faire à la mémoire de Shiner… Potter, n’oubliez pas que l’on se retrouve demain soir… Au vu des évènements récents à Poudlard, je vous ferai préparer l’élixir de Rodius…
Rogue transplana sans dire un mot de plus.
– Bien Harry, à moins que tu veuilles faire quelque chose en particulier maintenant, je pense que tu peux rentrer à Poudlard. Les recherches sur Serdaigle sont à mon avis plus importantes pour le moment. Tenez-moi au courant si vous trouvez quelque chose, je vous dirai quand j’aurais obtenu de pouvoir aller voir le professeur Hopper.
De retour à Poudlard, Ginny était la seule réveillée, elle était en train de prendre son petit-déjeuner.
– Où étais-tu ? demanda-t-elle.
– Ne t’inquiète pas ma chérie, j’étais allé m’entraîner avec Abelforth. Ron et Hermione dorment toujours ?
– Oui. Harry…
– Quoi ?
– Tu as mal dormi cette nuit, tu n’arrêtais pas de bouger… dit Ginny. Quelque chose ne va pas ?
– Toi aussi, répondit Harry. Tu avais le sommeil agité… mais tu sais bien pourquoi, on a le même problème…
– Alors c’est parce que l’on arrive plus à communiquer ? demanda Ginny.
– Oui, mais il ne faut pas s’inquiéter, chérie, Abelforth a dit que c’était normal, notre lien ne se voit pas pour l’instant ici. Quand on était en Chine, on le ressentait plus fort… Mais tout va toujours aussi bien, l’important, c’est qu’on s’aime…
– Oui, répondit Ginny, rassurée par le sourire et le regard d’Harry.
Finalement ils s’embrassèrent alors qu’Hermione descendit les escaliers, les cheveux en bataille.
– Oh… salut, dit-elle l’air un peu émoussé, en les trouvant en train de s’embrasser. Quelle heure est-il ?
– Hermione, c’est peut-être brusque comme ça au réveil, mais regarde la Gazette.
– Hein ?
Harry lui tendit le journal ce qui eut pour effet de faire prendre à Hermione un air paniqué.
Elle lut l’article et Harry lui raconta ce qu’Abelforth et Rogue avaient dit.
– Nous n’avons aucun répit, mais par la barbe de Merlin comment est-ce possible ? Comment Voldemort a fait pour publier déjà la Gazette.
– Il a vite rebondi, finalement on n’aura gagné qu’une journée avec l’histoire de l’inondation, c’est déjà mieux que rien, répondit Harry.
– Il faudrait recommencer, peut-être, proposa Ginny.
– Il se douterait de quelque chose, répondit Hermione.
– Et surtout il saurait s’en protéger, cette fois, ajouta Harry.
– Il doit bien y avoir d’autres moyens, pourtant, dit Hermione.
– On peut faire apparaître un volcan au milieu du Gouffre des Clordes, plaisanta Harry.
Hermione sembla réfléchir à cette idée.
– Je ne crois pas que ce serait possible… et puis ce serait trop gros, Voldemort s’en douterait…
– Justement, je plaisantais, répondit Harry avec un clin d’œil. En attendant, Abelforth pense que l’on doit continuer nos recherches, on n’a qu’à laisser un message à Ron pour quand il se réveillera…
Hermione aurait préféré qu’ils révisent leur leçon de Réaction face à une situation périlleuse de la veille en vue de l’épreuve, mais elle s’était résolue à risquer de la rater, privilégiant les recherches qu’Abelforth jugeait si importantes.
D’ailleurs, Harry trouvait ce changement dans l’attitude d’Abelforth assez suspect. D’habitude, ce dernier semblait faire comme si la chasse aux Horcruxes avançait toute seule, et c’était bien la première fois qu’il leur avait parlé de faire quelque chose pour aider. Harry était persuadé qu’il y avait quelque chose derrière, et il avait deux hypothèses. La première, qui était sa préférée, était que le plan de Dumbledore avançait et qu’ils pouvaient passer à l’étape suivante. La seconde, plus catastrophiste, était que le plan stagnait et qu’Abelforth, ne sachant plus quoi faire, leur avait demandé de l’aider.
Comme d’habitude, quelques minutes après leur arrivée à la bibliothèque, Rusard était arrivé, essoufflé, comme s’il avait des élèves fautifs à prendre la main dans le sac, probablement appelé par Mme Pince.
Mais toujours comme d’habitude, Rusard était reparti, déçu de n’avoir rien à leur reprocher.
Lors du repas de midi, tous les élèves avaient parcouru la table des professeurs des yeux et avaient constaté à leur plus grande joie l’absence de Dolorès Ombrage, qui devait toujours être cachée quelque part.
L’ambiance avait d’ailleurs été morose. L’hiver était définitivement arrivé et malgré les cheminées qui fonctionnaient à plein régime, il faisait très froid dans le château. Le ciel était aussi lourd dehors que l’ambiance était à la méfiance. Une attaque menaçait les élèves autant qu’un éclair menaçait de déchirer le ciel, à tout instant.
Ainsi le repas de midi qui était toujours un moment de détente pour les élèves, s’était tenu dans un silence pesant. Maugrey n’avait pas aidé à laisser la joyeuseté s’installer. Il n’avait cessé de parcourir les allées, la baguette à la main, et nombreux étaient ceux qui surveillaient cet objet si dangereux au point de ne pas regarder ce qu’ils mangeaient.
Et malheureusement, ni Peeves et Pooves, ni Mrs Bett, mystérieusement absente, n’étaient venus perturber ce repas.
Après le repas, la Grande Salle avait été aménagée pour les conseils d’orientation. Ginny avait rendez-vous à quatorze heures et Harry, Ron et Hermione à quinze heures.
Harry ne savait pas vraiment en quoi consistaient ces conseils d’orientation, mais ils ne l’intéressaient pas de toute façon, il préférait ne pas se poser de questions sur son avenir tant qu’il n’avait pas vaincu Voldemort.
Ils retrouvèrent leurs amis de Gryffondor qui avaient tous rendez-vous à la même heure.
– Ah vous voilà ! s’exclama Molly Weasley en leur sautant dessus. Oh, je mourrais d’envie de vous le dire, j’ai parlé à Arthur…
Mrs Weasley commença lentement à pleurer.
– C’est vrai ? demanda Harry.
– Et ? demanda Ron.
– J’ai l’impression qu’il culpabilise, je suis sûre qu’il regrette ce qu’il a fait, il ne me reste plus qu’à le lui faire dire.
– Hum…
Tous se retournèrent en croyant à un retour d’Ombrage.
Mais le toussotement était sorti de la bouche d’Egogonde Dazzle qui voulait signifier que les histoires de la famille Weasley ne l’intéressaient pas et qu’elle était là pour le conseil d’orientation.
– Euh, donc, balbutia Molly, se reconcentrant sur le sujet, c’est un peu compliqué puisque le professeur Ombrage n’est pas là mais on a réussi à faire sans avec le groupe précédent donc ça devrait aller aussi. Nous allons vous fournir de la documentation puis vous passerez chacun à votre tour devant les conseillers d’orientation. Vous pouvez consulter les documents sur cette table, certains sont à prendre par tous, d’autres sont à choisir selon vos goûts. Quand vous estimerez avoir vu ce qui vous intéresse, vous pourrez passer.
Egogonde se précipita sur la table et Hermione tenta de lui emboîter le pas. Mais Ron la retint pour qu’ils restent parler avec Molly.
– Alors tout va s’arranger, demanda Ron au sujet d’Arthur Weasley.
– Je l’espère, mais… je ne sais pas si je devrais vous dire cela…
– Il était sous Imperium ? demanda Harry qui avait inconsciemment lu dans les pensées de Molly Weasley.
– Comment le sais-tu ? demanda Mrs Weasley, surprise.
– Je m’en doutais, répondit simplement Harry.
– Eh bien en fait c’est peut-être ça… Arthur a refusé de passer des tests, il dit que tout va bien pour lui… Mais il y a déjà un progrès, il accepte de parler avec Lupin et il aimerait que toi, Ron et Ginny alliez le voir. Harry, mon chéri, je suis désolé mais pour l’instant il semble réticent à l’idée de te voir.
– Il vaut mieux laisser les choses se faire progressivement, répondit Harry, philosophe.
– Je sais que ce soir vous avez une épreuve alors ce ne sera sans doute pas possible, mais j’espère que tu pourras demain, Ron, Ginny m’a déjà dit qu’elle pouvait n’importe quand dans la journée.
– Moi aussi, tant que je peux dormir le matin, répondit Ron.
– D’accord, alors après le repas de midi…
– Hum…
– Oui ? demanda Mrs Weasley à Egogonde qui la sollicitait encore.
Hermione se retourna et lança un regard méprisant à Egogonde.
– Hermione, tu ne peux pas l’oublier ? demanda Harry.
– Elle n’arrête pas de lécher les bottes des professeurs sans arrêt, se plaignit Hermione à voix basse. C’est injuste !
– Et alors, toi ça fait six ans que tu fais ça sans arrêt, répondit Ron en rigolant.
Mais Hermione sembla très vexée si bien qu’elle s’en alla d’un pas décidé hors de la Grande Salle.
– Qu’est-ce que j’ai dit ? demanda Ron.
– Ron, sois plus délicat la prochaine fois, répondit Harry, convaincu qu’Hermione n’allait pas tarder à revenir.
– Où est Hermione ? demanda Mrs Weasley, qui en avait fini avec Egogonde.
– A la bibliothèque ? répondit Ron maladroitement.
– A la bibliothèque ? demanda Mrs Weasley.
– Pas de souci, répondit Harry. Elle va revenir.
Harry en était convaincu, il savait qu’Hermione ne pouvait pas manquer un conseil d’orientation, ce qui pourrait la faire passer pour une élève désintéressée.
– Bien, si tu le dis… vous devriez vous dépêcher de lire les documents… vous risquez de passer bientôt !
Parmi les documents bien rangés en tas sur la table, certains ressemblaient à des documents officiels de Poudlard.
CHOIX DES OPTIONS DE SPECIALISATION POUR LES ASPIC ET LES ETUDES SUPERIEURES
A cause des récents changements dans l’organisation des études des sorciers, les cours des actuels élèves de septième année sont un compromis entre les anciens programmes et les nouveaux. Dès le mois de décembre, vos enseignements se spécialiseront selon vos choix et en fonction du diplôme des ASPIC que vous souhaitez préparer et des éventuelles études supérieures que vous envisagez.
Tous les élèves de septième année suivront un certain nombre de cours en commun auxquels viendront s’ajouter des cours spécialisés en fonction de la filière choisie.
Il est important de bien vous renseigner sur les différentes filières. Il est en effet obligatoire de suivre certains enseignements pour pouvoir préparer les diplômes de Guérisseur, pour entrer au Ministère de la Magie ou encore pour entrer à Gringotts. Certaines options vous permettront également de pouvoir travailler dans des communautés étrangères dans le cadre du plan d’harmonisation mis en place par les différentes écoles de Magie mondiales.
Cours du tronc commun
Communs à toutes les filières.
- Réaction face à une situation périlleuse
- Métamorphoses classiques
- Potions classiques
- Enchantements classiques
A ces cours communs s’ajoutent des options spécifiques à chaque filière. Les élèves peuvent suivre les cours de plusieurs filières s’ils le souhaitent.
Filière Grande Administration (GA)
Obligatoire pour les emplois suivants : employé de Gringotts, hauts postes du Ministère et de la Justice Magique. Conseillé pour des emplois à l’étranger sauf cas particuliers et les métiers de l’information.
- Formalités administratives
- Etude des relations internationales
- Histoire de la Magie
- Arithmancie
- Runes Anciennes
- Education civique magique
- Langues étrangères (à spécifier)
Filière Médecine Magique (MM)
Obligatoire pour obtenir le diplôme de Guérisseur. Les élèves commenceront par étudier chacune des disciplines suivantes avant de se spécialiser.
- Etude des plantes médicinales
- Initiation aux premiers secours
- Métamorphoses médicales
- Etude des maladies courantes
- Soins contre les blessures magiques
- Affectations magiques par maléfices
- Etude des antidotes et des empoisonnements
Filière Aurors et Sécurité (AS)
Obligatoire pour les métiers touchant à la sécurité, aux groupes d’intervention divers du Ministère dont Aurors, et à la surveillance de la prison d’Azkaban
- Histoire de la Magie
- Etude des relations internationales
- Lutte contre les attaques de Magie Noire
- Enchantements complexes
- Théories de Magie
- Théories de Magie Noire
- Etude des antidotes et des empoisonnements
- Etude des plantes maléfiques
- Etude des créatures maléfiques
- Métamorphoses humaines et autométamorphoses
- Métamorphoses défensives et offensives
- Duels
Filière Générale et Commerciale (GC)
Obligatoire pour entrer au Ministère de la Magie. Conseillé pour les divers emplois dans le petit commerce, l’artisanat magique, l’élevage... Adapté à de nombreux autres métiers.
- Formalités administratives
- Histoire de la Magie
- Etude des relations internationales
- Botanique
- Techniques de préparations de potions
- Créatures magiques utiles
- Duels
- Théories de Magie
- Enchantements complexes
Filière Arts Divinatoires (AD)
Déconseillée quel que soit le métier envisagé.
- Divination classique
- Divination des centaures
- Astronomie
- Histoire de la Magie
- Etude des relations internationales
- Formalités administratives
Les élèves pourront, en plus de leurs enseignements de spécialité, choisir des options supplémentaires normalement réservées à d’autres filières. Il sera possible d’étudier également plusieurs langues étrangères. Des informations à ce sujet vous seront rapidement communiquées.
Dans certains cas, il est possible de ne pas suivre tous les enseignements d’une filière donnée. Mais cela ne pourra se faire qu’après consultation avec les conseillers d’orientation.
Une fois la filière choisie, il ne sera pas possible de changer. Un redoublement serait nécessaire pour cela.
Les options disponibles dans les E.M.S (Etudes Magiques Supérieures) n’étant pas encore totalement déterminés, les élèves en seront informés dès que possible et pourront modifier les disciplines qu’ils étudient en fonction de leurs choix futurs.
Plusieurs brochures sont à votre disposition pour vous aider à faire votre choix. Les conseillers d’orientation et les professeurs vous aideront également et pourront vous éclairer davantage.
Cordialement
Bradaigh Fitz
Directeur
– Directeur ? Ca ne va pas plaire à Ombrage ça… remarqua Harry.
– Aaaaaaaaaaah !
Un cri suraigu provenant du couloir se fit entendre.
Harry et Ron se regardèrent avant de comprendre et de se précipiter dehors, alors que d’autres cris de panique se firent entendre.
– Hermione ! cria Harry.
Ils essayèrent de l’apercevoir, ou du moins d’apercevoir ce qui se trouvait au centre d’un attroupement d’élèves curieux.
– Une agression ! hurla un élève.
Plusieurs professeurs, dont Maugrey, accoururent.
– Ecartez-vous ! aboya ce dernier, se frayant un chemin, la baguette à la main.
– Harry !
Harry se retourna et vit à son plus grand soulagement Ginny qu’il embrassa.
– Que s’est-il passé ? Où est Hermione ?
– Hermione ? demanda Ginny, surprise.
– Oui.
– Je ne sais pas, pourquoi ?
– Elle est partie, Ron lui a dit un truc qui ne lui a pas fait plaisir, dit Harry.
– Ce n’est pas elle qui a été attaquée, répondit Ginny. J’ai vu un garçon de Serpentard qui était par terre.
– Qui ?
– Un septième année…
– Paul ! s’exclama Harry. Que s’est-il passé ? demanda-t-il en essayant de se frayer un chemin parmi les élèves.
– Toujours pareil, un éclair blanc venu de nulle part… Je n’ai rien vu, je parlais avec Luna. On attendait que vous sortiez.
– Qui a crié ?
– Une sorcière d’un tableau…
Harry réussit à s’approcher et put finalement constater que la victime était bien Paul Andujar. Mais celui-ci était en train de se relever et Harry savait que le maléfice n’était pas très dangereux.
– Ca va ? demanda Harry.
– Oui, ça va aller, répondit Paul d’une voix faible.
Il avait le visage livide.
– Allez, ça va aller ! dit Maugrey en le relevant.
Lorsqu’Harry se retourna pour laisser un passage à Paul, il trouva Ron et Hermione en train de s’embrasser à sa plus grande surprise.
– Où tu étais ? demanda Harry lorsqu’ils eurent fini. Oh…
Quand Hermione le regarda, Harry remarqua qu’elle avait pleuré.
– Ca va ?
– Oui, tout va bien, répondit Hermione. On oublie… je devais être stressée…
– Désolé, dit Ron, honteux.
– Ce n’est pas grave, répondit Hermione. Maintenant il faut savoir qui a fait ça… Je m’en veux de ne pas avoir vu, je passais pourtant par là… je ne sais pas d’où l’éclair est venu et je n’ai pas vu s’il y avait des J.M.P. dans les parages.
– Pas grave, Hermione, on ne peut rien faire… Il faudra voir le professeur Fitz pour leur tendre des pièges…
Harry s’assura que Paul allait bien avant de retourner aux conseils d’orientation.
Harry passa après Egogonde qui avait passé presque vingt minutes à elle seule avec les conseillers.
Une sorte de petit salon avait été aménagé dans un coin de la Grande Salle. Lupin, Mrs Weasley et le professeur Fitz y étaient installés dans des fauteuils autour d’une table basse.
– Alors, Harry, dit Lupin. On sait déjà ce que tu vas faire…
– Je ne sais pas, répondit Harry, qui n’avait pas vraiment encore réfléchi.
Il savait que la filière qui lui correspondait le mieux était « Aurors et Sécurité » mais le nombre de cours à suivre le repoussait.
– Tu vas prendre « Aurors et Sécurité » demanda Lupin.
– C’est ce que je préfèrerais, mais quand je vois le nombre de cours, ce ne sera pas possible…
– Oh, il ne faut pas se fier au document…, répondit Lupin. Tu n’auras pas tous ces cours chaque semaine, ça tournera !
– Il y aura beaucoup de pratique, Harry, intervint le professeur Fitz. Cela devrait vous intéresser, vous qui aimez bouger.
– Oui, je préfèrerais de la pratique plutôt…
– Le professeur Tanghudaï nous a dit que vous aviez tout le talent nécessaire pour poursuivre par la suite dans une filière « recherche magique » si vous souhaitez vous lancer dans les Etudes Magiques Supérieures… La filière « Aurors et Sécurité » devient une nécessité.
– D’accord, répondit Harry. Mais pourquoi doit-on faire encore de l’Histoire de la Magie si c’est pour faire Auror ?
– Harry, répondit Lupin. Les Aurors doivent comprendre un minimum pourquoi ils agissent. Lorsqu’ils sont allés agir pour aider le Ministère bulgare, ils n’auraient pas eu le temps de se renseigner sur la Bulgarie avant d’y aller, la situation était trop urgente. Les Aurors doivent avoir une très bonne culture générale, et ils doivent aussi comprendre les motivations de leurs actions. Et puis je te le répète, cela ne te prendra pas beaucoup de temps.
– D’accord.
– Et puis tu le sais bien, si jamais tu as je ne sais quoi d’autre à faire d’important, on fermera les yeux sur tes absences.
– Bien sûr, ajouta le professeur Fitz. On sait bien que vous ne négligez pas les ASPIC, et tous les professeurs s’accordent à dire au vu de vos résultats que même si tu ratais vous ratiez quelques cours, ce ne serait pas très grave. Cependant vous comprenez que l’on soit prudents, on s’assurera que cela ne nuira pas à ta préparation pour les ASPIC.
– Pourquoi comptes-tu rater des cours ? demanda Molly, essayant d’en savoir plus.
– Molly, Harry est assez grand pour savoir ce qu’il a à faire quand il n’est pas en cours, dit Lupin, épargnant à Harry une réponse délicate.
– Oui mais il ne peut pas prendre des risques en dehors de l’école. Il y a tant de dangers qui le guettent, on le sait tous, les Mages Noirs veulent l’avoir, on ne peut pas le laisser sortir sans protection.
– Harry est lui-même la meilleure protection qu’il pourrait avoir. Il a grandi, ce n’est plus l’adolescent que tu as découvert à son entrée à Poudlard. Il sait quand il doit s’imposer des limites.
– Ca n’empêche pas qu’il doit être entouré d’une protection, poursuivit Molly.
– Je suis désolé de vous interrompre, mais d’autres élèves nous attendent et ce n’est pas l’objet de ce conseil d’orientation. Harry, est-ce que vous confirmez que vous souhaitez prendre l’option « Aurors et Sécurité » ?
– Oui, oui, répondit Harry.
– Très bien, on vous communiquera plus d’informations en temps voulu. Bonne journée.
En attendant l’épreuve de Maugrey, ils retournèrent à la bibliothèque pour poursuivre leurs recherches sur la vie de Serdaigle, aidés par Neville et Luna. Hermione, elle, était trop stressée par l’épreuve pour pouvoir faire des recherches efficacement, et elle avait finalement tenté quelques révisions de dernière minute.
Beaucoup d’autres élèves faisaient la même chose pour essayer de ne pas trop souffrir pendant l’épreuve. Beaucoup d’élèves de septième année avaient ainsi déserté la cafétéria et s’étaient isolés pour pratiquer leurs sortilèges.
L’épreuve devait commencer à vingt heures, c’est-à-dire en même temps que le repas et tous s’étaient prémunis et avaient grignoté quelque chose pour être en forme.
Ils s’étaient donc tous rassemblés dans les cachots en attendant les professeurs.
Harry n’avait cessé de surveiller les J.M.P. mais il avait été forcé de constater que rien ne pouvait leur être reproché.
Finalement, Maugrey était arrivé, de son pas claudiquant, avec dix minutes de retard. Il était accompagné de Mrs Bett, d’Hagrid, du professeur Chourave et du professeur Tanghudaï.
Ils descendirent plusieurs escaliers dans les cachots et ils avaient l’impression qu’ils ne pourraient pas retrouver la sortie. L’endroit était sombre et humide et de l’eau suintait le long des murs. D’ailleurs, il y avait par endroits des flaques d’eau envahies de plantes aquatiques inconnues et qui plongeaient dans l’eau à la lumière de leurs baguettes.
– Bien ! Vous connaissez le principe ! s’exclama Maugrey en s’arrêtant devant une porte en bois à moitié moisie. Comme d’habitude, l’épreuve est très dangereuse et il y a des chances pour que vous n’en sortiez pas vivants. Alors vigilance constante ! Nous vous surveillons et si vous avez besoin d’aide, vous pouvez envoyer des étincelles, mais cela vous pénalisera. C’est parti ! Atomis !
Maugrey fit exploser les portes et les élèves se précipitèrent. Certains préféraient ne pas passer en premier et avaient un peu ralenti. Harry en profita pour les dépasser et se retrouva en tête avec un petit groupe d’élèves mené par Ron, Paul Andujar de Serpentard et Benjamin Wood, leur camarade de septième année de Gryffondor.
Mais Ron glissa dans une flaque et s’étala par terre. Harry l’aida à se relever et ils repartirent en courant, rattrapant le groupe de tête.
Rapidement, ils arrivèrent à leur premier obstacle. Il y avait un immense trou en travers du couloir dont ils ne pouvaient pas voir le fond.
Des cordes pendaient au plafond et ils les attrapèrent pour franchir le trou et tomber de l’autre côté où ils furent attaqués par une nuée de Chauves-Souris Vampires.
Ces créatures étaient terrifiantes, c’étaient de grandes chauves-souris qui plantaient leurs crocs dans la chair humaine pour en boire le sang. Elles transmettaient de plus par leurs morsures des blessures terribles d’après Maugrey.
Tous avaient bien retenu la leçon de la veille et avaient utilisé ensemble le sortilège de Vibration Ultrasonore pour les déboussoler.
Toutes les Chauves-Souris Vampires étaient tombées par terre et ils purent poursuivre leur route.
Le couloir déboucha sur une sorte de vide. Ils se penchèrent pour voir ce qu’il y avait au fond. Grâce à la lumière de leur baguette, ils purent voir qu’il y avait de l’eau et comme il n’y avait pas de solutions, ils sautèrent.
Certains étaient un peu réticents à l’idée de sauter sans vraiment voir ce qu’il y avait en bas, et ils avaient préféré attendre que les premiers sautent.
Harry avait été l’un des premiers à sauter, et son corps avait été meurtri par l’eau glacée.
Lorsqu’il sortit la tête de l’eau, il chercha une sortie quelque part et se dégagea rapidement pour ne pas que des élèves lui sautent dessus. Mais il n’y avait rien.
– Tu vois quelque chose ? cria-t-il à Ron qui était près de lui.
– Non, rien ! répondit celui-ci.
– Sous l’eau ! s’exclama Paul.
Et ils plongèrent pour chercher une sortie. Il y en avait effectivement une, une sorte de tuyau sortait de l’une des grandes parois de pierre.
Harry remonta, pris sa respiration puis plongea, sa baguette allumée pour voir ce qu’il y avait devant lui.
Le tuyau n’était pas très long et il se retrouva dans une autre pièce grande pièce.
Il sortit la tête de l’eau et constata le calme plat qui régnait dans cet endroit.
Mais lentement l’eau s’agita et des bulles commencèrent à en sortir. Harry s’écarta pour mieux avoir le temps de réagir. Il se demandait ce qui allait sortir de l’eau.
Et puis finalement une tête de serpent apparut.et commença à nager en ondulant lentement. Le serpent était très bizarre et ce devait être un autre exemple de créature bizarre ne vivant plus que dans les entrailles de Poudlard. Il avait des nageoires petites et semblait avoir la vue faible. Il se mit lentement à nager en ondulant et s’approcha d’Harry et des autres, se dressant hors de l’eau, l’air menaçant.
Ils essayèrent de lui envoyer des éclairs de stupéfixion mais ceux-ci n’avaient aucun effet.
C’est alors qu’Harry repensa à l’enchantement de Glaciation.
– Glacius envadis !
Il gela l’eau autour du serpent qui lentement fut pris par la glace. Il se mit à se débattre violemment, menaçant de briser sa prison de glace, et Harry dut l’épaissir encore avec l’aide de ses camarades pour écarter tout danger.
Mais il y eut un éclair rouge qui surgit de nulle part et qui termina dans l’eau à dix centimètres d’Harry.
Maugrey Fol-Œil lançait des sortilèges d’une sorte de fenêtre percée tout en haut du mur de cette salle.
Il se prépara à esquiver d’autres attaques pendant qu’il nageait difficilement vers une échelle qui permettait de sortir du bassin. Il n’était pas facile d’avancer tant l’eau était glacée et il frissonnait.
Harry était toujours dans le groupe de tête, ils avancèrent dans un autre couloir sombre et tortueux. Le plafond était tellement bas que Ron s’était cogné la tête en ne faisant pas attention.
C’est alors qu’ils entendirent des sortes de crissements et une armée d’araignées vertes de la taille d’une main les attaquèrent, l’air affamé.
– Serpenflamentis ! siffla Harry, envoyant une gigantesque flamme qui grilla quasiment toutes les araignées en même temps.
Ils continuèrent d’avancer prudemment, se préparant à d’autres attaques. Il était d’ailleurs difficile de repérer les bruits tant les sons résonnaient et embrouillaient leurs perceptions. Ils avaient ainsi un hurlement d’une fille mais ils ne savaient pas d’où il était venu.
Le tuyau dans lequel ils avançaient se resserrait et devenait de plus en plus pentu et glissant.
Finalement, ils trouvèrent débouchèrent au fond d’une sorte de grand puits envahi de ronces, dont ils ne voyaient pas le haut.
Ils s’approchèrent des plantes pour tester leur réaction mais Hermione faillit y perdre sa baguette.
– Pellis sécricis ! dit Paul.
Sa peau et ses vêtements se couvrirent d’une sorte de liquide entre le jaune et le vert et dont émanait une forte odeur d’acide.
Paul s’accrocha à la plante et commença à l’escalader.
Celle-ci s’agita alors furieusement, en émettant un sifflement terrible pour leurs oreilles. Mais la technique fonctionnait, les ronces essayaient de s’écarter le plus possible de Paul qui s’y cramponnait fermement.
Ils adoptèrent tous la même technique pour le suivre, et Harry se demandait si la plante n’allait pas craquer sous leur poids.
L’exercice était très désagréable tant la plante se débattait et sifflait. Harry aurait bien voulu pouvoir se mettre les mains sur les oreilles, mais il ne pouvait pas le faire sans risquer de chuter.
Il se débattit pendant un bon moment avec la plante, progressant lentement. Il était à bout de forces mais il oublia un instant sa fatigue pour parcourir les derniers mètres qui lui restaient, et il devait faire vite car Paul l’avait distancé et Ron venait d’arriver en haut.
– Poris disaparis ! dit-il, une fois arrivé en haut.
La couche d’acide qui l’enveloppait et le protégeait des attaques de la plante disparut à son plus grand bonheur, ce sortilège procurait une sensation très désagréable d’étouffement.
Il prit en courant le couloir qui était en parti inondé et arriva finalement à un embranchement où il y avait trois gros tuyaux qui ressemblaient à des toboggans. Il se jeta dans celui de gauche, sans savoir pourquoi il choisissait celui-là.
La chute lui sembla interminable, il glissa pendant longtemps, avant de tomber sur quelque chose de mou sans avoir pu voir ce que c’était.
Tout se mit à bouger autour de lui et il se sentit emprisonné par quelque chose qui lui serrait le pied. Il reconnut un gigantesque Filet du Diable qui essayait de l’étrangler.
Il reprit son souffle lentement et se concentra.
– Flamens coronnis !
C’était la première chose à laquelle il avait pensé, Maugrey leur avait fait utiliser ce sortilège car il pouvait effrayer des créatures, mais il s’avéra aussi rudement efficace sur cette plante.
Une sorte de couronne de feu était apparue autour de lui et le Filet du Diable s’était écarté.
Il se sentit à nouveau tomber et fut encore emporté par un autre long tuyau glissant. Il avait l’impression de descendre au centre de la Terre.
Mais il entendit un bruit métallique et plusieurs « bang » venant de derrière lui. Il essaya de regarder derrière lui et s’aperçut que plusieurs Crabes de Feu roulaient dans le tuyau derrière lui en envoyant du feu partout.
– Waterwhirloo !
Il envoya derrière lui un puissant jet d’eau qui repoussa un peu les Crabes de Feu, lui laissant un peu de répit.
Finalement le tuyau déboucha dans le vide et il tomba dans une sorte de lac souterrain.
Et soudain il se sentit léger. Il se mit à nager la brasse en écoutant une petite voix dans sa tête qui lui disait de le faire.
Un grognement se fit entendre près de lui.
« Ce n’est rien » lui dit la voix.
« Non » tonna une autre voix, la sienne.
Et il lutta pour reprendre le contrôle de lui-même, il était temps, un Goléan était enfermé dans une cage sur la berge et était en train d’essayer de l’effrayer en attaquant son esprit.
Harry utilisa immédiatement l’occlumancie pour se protéger des attaques du Goléan et il nagea le plus rapidement possible vers un petit escalier qui lui permit de sortir du bassin.
Il suivit le chemin indiqué, se demandant si Ron et Paul avaient emprunté le même que lui. Il se dit que de toute façon la meilleure chose à faire était d’avancer sans s’occuper de qui était devant lui. D’ailleurs, un de ses camarades venait de tomber dans le bassin qu’il venait de quitter.
Harry ne s’en préoccupa pas et courut le plus rapidement possible.
Il arriva à un autre embranchement d’où partaient trois autres couloirs. Une flèche indiquait celui à emprunter.
Il suivit le chemin indiqué, et entra dans une vaste pièce qui était une immense grotte que sa baguette ne suffisait pas à éclairer entièrement. Ses pas résonnèrent et il entendit d’ailleurs quelqu’un courir. Il se retourna et vit Ron arriver derrière lui.
– Quelqu’un a essayé de me mettre sous Imperium, dit Ron.
– Oui moi aussi, répondit Harry.
Mais ils s’interrompirent, un éclair blanc avait surgi d’un trou dans la paroi et avait frappé quelqu’un un peu plus loin devant eux.
Il y eut plusieurs grognements sourds et Harry reconnut le bruit des salamandres.
– Atomis ! lança Harry, par réflexe.
La paroi rocheuse d’où Harry avait vu venir le sortilège explosa et Harry surprit quelqu’un en train de partir en courant.
– Stupéfix ! lança à nouveau Harry.
La roche explosa encore un peu mais il rata sa cible. Il était trop tard.
Ils se précipitèrent pour voir qui avait été touché, alors que les grognements s’intensifiaient.
Ils écartèrent des hautes herbes qui leur gênaient la vue et au milieu d’un groupe d’une dizaine de salamandres géantes, ils aperçurent un corps qui jonchait le sol.
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