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HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 100 – LA COMMUNAUTE SOUS HAUTE TENSION

 

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Ils étaient tous stupéfiés et Harry aurait presque voulu secouer le tableau pour faire parler encore Rowena Serdaigle. Il avait l’intuition que Serdaigle était sur le point de leur parler d’un autre objet, un autre objet qui était maintenant un Horcruxe de Voldemort.

Il en était sûr et il bouillonnait en lui d’avoir raté cela de si peu.

Le professeur Philipett, lui, ne comprenait pas leurs réactions.

      Vous avez de la chance, je n’ai jamais réussi à lui parler pendant si longtemps, d’habitude, c’est beau si elle dit trois mots entiers à la suite ! Et encore, quand elle dit trois mots, elle n’arrive plus à parler pendant au moins deux semaines après…

      Deux semaines ! s’exclama Harry.

      Elle ne reparlera pas avant longtemps, vous l’avez épuisée, on dirait.

      Pourquoi est-ce que vous ne nous avez rien dit ? demanda Harry.

      Comment aurais-je pu savoir que vous seriez intéressés par ça ? demanda le professeur Philipett, étonné qu’on puisse lui reprocher cela.

      Par ça ? répéta Harry. Mais c’est toute l’histoire de l’école, c’est très important !

      Est-ce que vous savez si ces livres appartenaient à Serdaigle ? demanda Hermione.

      Non… certes ils sont poussiéreux, mais je les ai amenés en venant ici.

      Et bien merci, professeur Philipett.

      Je ne vois pas trop en quoi cela vous a été utile mais tant mieux si vous êtes contents, répondit-il.

A la sortie de la salle commune des Serdaigle, Harry, Ron, Hermione et Ginny n’avaient pas pu cacher leur air totalement choqué, ce qui n’avait pas échappé à Neville.

      Qu’est-ce que ça nous a appris de si important ? demanda-t-il. Et d’ailleurs, pourquoi est-ce que vous voulez savoir tout ça ?

      Ecoute Neville, répondit Hermione. Pour l’instant on ne peut pas vraiment tout te dire, mais c’est quelque chose qui peut peut-être nous aider, tu comprends.

      Oui, oui, répondit Neville. D’accord, je vous crois…

      Merci Neville.

      Aaaahhhh !

Il y eut un cri très aigu au loin, suivi d’autres cris de panique de plus en plus forts.

      Allons-y ! s’exclama Harry, pensant immédiatement à une attaque.

Ils coururent jusqu’au couloir du troisième étage de l’aile principale, d’où semblait venir le bruit.

Et en effet, c’était bien là qu’il s’était passé quelque chose de grave. Il y avait un véritable attroupement dans le couloir, devant la cafétéria. Les professeurs essayaient de se frayer un chemin parmi les élèves pour s’approcher de ce que tout le monde essayait de voir par terre.

      Que personne ne bouge ! hurla le professeur Fitz.

Mais cela ne servirait à rien, le coupable était probablement déjà parti.

En jouant des coudes, Harry réussit à s’approcher un peu, et il vit, étendue par terre, une élève de première année de Serpentard. Elle avait la peau complètement verte et semblait ne pas bouger. Sur son front, il y avait marqué

 

voilà ce qui arrive quand on est nous trahit

 

      Elle est morte ? demanda Tonks.

      Je ne sais pas, répondit Lupin, le visage effaré.

      Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda encore Tonks, faisant référence aux inscriptions sur son front.

      Aucune idée.

Mme Pomfresh arriva en courant et se pencha sur la jeune élève pour l’examiner.

Tous les professeurs la regardèrent fixement en attendant son verdict.

      Elle est vivante… contactez immédiatement l’hôpital Sainte-Mangouste, d’urgence ! Il y a peut-être une chance de la sauver.

      Qu’est-ce qu’elle a eu ?

      On lui a fait boire du sang de Basilic, répondit Mme Pomfresh, le visage effaré.

      Du sang de Basilic ? demanda le professeur Fitz.

      Peut-être une goutte seulement, mais ça peut suffire pour tuer, répondit Mme Pomfresh.

      Un basilic ! hurla un élève.

Il y eut des cris de paniques et tous les élèves partirent en courant dans le fouillis le plus total. Harry comprit immédiatement que l’élève qui avait crié ça n’avait fait que mal comprendre ce qu’avait dit Mme Pomfresh.

      Par la Barbe de Merlin, quel est le troll qui a crié ça ? s’insurgea le professeur Fitz.

      C’est lui ! s’exclama Maugrey en attrapant un élève de première année par son sac à dos et en le secouant.

Il va sans dire que le pauvre élève avait l’air traumatisé.

      Dans mon bureau ! dit le professeur Fitz sèchement. Allez-y, je vous rejoins après ! Alastor, ce n’est pas la peine de le secouer comme ça, je m’en occupe moi-même après.

Lorsque Maugrey lâcha l’élève, celui-ci tituba et s’écarta rapidement sans se retourner.

      Ahaha ! Qu’est-ce qui se passe ici ?

      Ce n’est pas le moment, Roselyne, il y a eu une agression, répondit le professeur Fitz sur un ton las.

      Une agression, aha ! Vous avez attrapé le coupable ?

      Non.

      Si vous l’avez, vous n’avez qu’à me le confier un moment, il comprendra qu’il ne faut pas recommencer.

      Roselyne, une élève va peut-être mourir, insista le professeur Fitz.

      Oh…

Harry parut pour la première fois voir de la tristesse sur le visage de Mrs Bett qui cessa d’être agitée.

Quelques instants plus tard, une dizaine d’Aurors arriva sur les lieux et commença à emporter la victime.

      Et ben, vous en mettez du temps, dit sèchement le professeur Fitz. Plutôt que de passer la journée à protéger l’autre Fudge, vous feriez mieux d’assurer la sécurité là où il y en a vraiment besoin !

      Vous n’avez pas à nous dire ce que nous devons faire, répondit un Auror froidement, nous sommes sous les ordres du Ministère.

      Ici vous êtes sous mes ordres, répondit le professeur Fitz, énervé.

      Sous les ordres du Ministère, laissez-moi rire ! La moitié d’entre vous est sous Imperium, cracha Maugrey d’un ton dédaigneux.

      Pas de commentaires, Fol-Œil, on a suffisamment de motifs pour vous inculper, ça ne devrait d’ailleurs pas tarder, lança l’Auror

      Ah bon ? s’exclama Mrs Bett, allant se placer devant l’Auror qui avait parlé, même si elle dépassait à peine le niveau de son nombril.

      Vous…

      Regarde-moi dans les yeux ! s’exclama Mrs Bett en donnant un coup de poing dans la poitrine de l’Auror qui ne réagit pas.

      Non, Roselyne ! supplia le professeur Fitz. Pas besoin de l’agresser non plus.

      Elle, m’agresser ! ricana l’Auror.

L’Auror venait de faire l’erreur qu’il n’aurait jamais dû commettre : provoquer Mrs Bett.

En une fraction de seconde, celle-ci fit un bond en l’air et lui attrapa la tête avec les bras avant de lui donner un violent coup de tête.

L’Auror tomba sur le dos, inconscient, le nez qui saignait.

Mrs Bett était aussi tombée sur le dos et avait une énorme bosse d’une couleur inquiétante sur le front. D’ailleurs elle semblait complètement sonnée puisque quand elle essaya de se relever, elle tituba un instant avant de retomber et d’éclater de rire.

Une vingtaine d’autres Aurors arriva alors par les escaliers.

      Qu’est-ce qui se passe ? demanda l’un d’eux. Qu’est-ce que vous attendez ?

Puis finalement Fudge sortit des rangs. Personne ne l’avait vu, caché au milieu des Aurors.

      Besoin de tous ces Aurors pour protéger sa vie, Fudge ? demanda Maugrey.

Fudge l’ignora.

      Je vois que quand il n’y a pas une autorité compétente à la tête de cette école, c’est toujours la débandade, dit-il. Vivement qu’Ombrage revienne.

      Elle va revenir ? s’étonna Maugrey.

Fudge l’ignora encore ce qui finit par l’irriter. Un Auror alla alors murmurer quelque chose à l’oreille du Ministre en montrant l’Auror qui gisait par terre et Mrs Bett.

      Roselyne Bett vous êtes en état d’arrestation, annonça Fudge d’une voix grave.

      Cette élève est gravement blessée ! cria Mme Pomfresh soudainement.

Maugrey Fol-Œil éclata alors de rire bruyamment en même temps ce qui fit que personne n’entendit vraiment ce que Mme Pomfresh venait de dire.

      Allez-y, arrêtez-la !

      Hum, je préfèrerais que les élèves ne soient pas là, dit alors le professeur Fitz, s’apercevant à peine de la foule qui entourait la scène. C’est une affaire entre les professeurs et les Aurors.

      Allez, dit Lupin, ne restez pas ici s’il vous plaît, nous allons très bien arranger la situation, retournez dans vos salles communes. Toi aussi Harry s’il te plaît, ajouta-t-il, voyant qu’Harry ne bougeait pas.

Finalement tous les élèves quittèrent le couloir tant bien que mal et des discussions animées reprirent d’après ce qu’ils purent entendre (la plupart des élèves étaient restés cachés dans les escaliers).

      Ils vont vraiment arrêter Mrs Bett ? demanda Hermione.

      Tu crois sérieusement qu’ils y arriveraient ? demanda Ron.

      Les Aurors étaient nombreux, tout de même.

      Même mille Aurors ne l’arrêteraient pas ! dit Ron.

Il y eut d’autres cris et Harry reconnut même des éclats de sortilèges.

Puis on entendit le rire de Mrs Bett résonner et quelques instants plus tard, ils durent se jeter par terre pour l’éviter alors qu’elle empruntait l’escalier à toute allure sur son balai.

Quelques minutes plus tard, la situation semblait finalement s’être calmée puisque l’on vit redescendre les Aurors, emmenant enfin avec eux l’élève blessée.

      Que signifiait cette phrase sur son front ? demanda Hermione.

      C’est toi qui es censée trouver ce genre de trucs, lui dit Ron.

      Vous pourriez m’aider !

      C’était quoi ? demanda Harry.

      « Voilà ce qui arrive quand on nous trahit », répéta Hermione.

      C’était une élève de Serpentard, fit remarquer Ginny. Peut-être qu’elle a tout simplement trahi les J.M.P.

      Pourquoi n’y avait-il pas marqué « quand on trahit les J.M.P. », alors ? demanda Ron.

      Hum, je pense qu’ils veulent pour l’instant s’éviter des ennuis, répondit Hermione. Les professeurs savent très bien qui ils sont et ils préfèrent ne pas assumer pour l’instant leurs actes pour pouvoir rester à Poudlard. Là, les personnes concernées doivent très bien comprendre le message, mais personne n’a de preuve matérielle contre eux.

      C’est vraiment dangereux, le sang de Basilic ? demanda Harry.

      Oui, répondit Hermione, ça détruit le système nerveux, je crois, mais ils ont forcément un antidote à Sainte-Mangouste. Il y a une époque où cela arrivait fréquemment…

      Ah bon ? demanda Harry.

      Oh, il y a très longtemps, au XIIIe siècle, c’était à la mode, d’empoisonner ses ennemis au sang de Basilic. Il y a même un Ministre de la Magie qui est mort à cause de ça. En tous cas c’est inquiétant si les J.M.P. s’en sont procurés et s’ils remettent à la mode ces empoisonnements…

      Oh Nick ! s’exclama Harry en voyant le fantôme surgir à travers un mur.

      Oui ? demanda Nick Quasi-Sans Tête en se retournant.

      Est-ce que vous vu quelque chose ? C’étaient les J.M.P. ?

      De quoi parles-tu donc ? demanda Nick.

      Harry, il n’était pas là quand ça s’est passé ! expliqua Hermione. Nick, une élève a été empoisonnée au sang de Basilic, on sait que ce sont les J.M.P. !

      Oh, le monde part de travers…

      Est-ce que vous savez quelque chose sur les J.M.P. ? Il n’y a toujours pas de tableaux dans la salle commune des Serpentard ?

      Ils les ont enlevés, mais vous savez ce n’est pas le plus grave…

      Comment ça ? demanda Hermione.

      Les Gobelins…

      Quoi ? demanda Hermione.

      Le Ministère a compris qu’ils sont passés du côté de Voldemort qui les a défendus contre les Fleurs du Mal, ce que n’a pas fait le Ministère…

      Et qu’est-ce qu’il compte faire contre ça ? demanda Hermione.

      Trop tard, c’est déjà fait… le Ministère a envoyé les Aurors retirer le contrôle de la banque aux Gobelins.

      Quoi ? s’exclama Hermione.

      Mais quand, pourquoi ne sait-on rien ?

      Il n’y a plus la Gazette du Sorcier, le Ministère étouffe toutes les affaires, et puis en plus cela ne date que de cet après-midi.

      Et alors, les Aurors ont chassé les Gobelins ? demanda Hermione.

      Non, bien sûr, chasser les Gobelins de Gringotts, c’est bien la chose la plus impossible à faire. Fudge est idiot d’avoir cru qu’il pouvait le faire. Les Aurors ont subi une défaite cinglante…

      C’est une catastrophe pour le Ministère, les Gobelins vont poser leurs conditions sachant qu’ils possèdent tout notre argent, et Voldemort va pouvoir les manipuler et obtenir ce qu’il veut du Ministère.

      Oho, tu crois qu’on manipule comme ça les Gobelins ? demanda Nick Quasi-Sans Tête.

      Non c’est vrai, admit Hermione, mais il y a de quoi être inquiets !

      Si vous me permettez, je dois aller rapporter les nouvelles au Baron de Birkdale, comme s’il ne pouvait pas se déplacer lui-même…

      Qui c’est ? demanda Hermione.

      Oh… un tableau du sixième étage…

Et le fantôme disparut en traversant le plafond.

      On va voir Abelforth ? demanda Harry.

      Je crois oui, dit Hermione, on a appris tellement de choses depuis tout à l’heure !

Abelforth fut très surpris de les voir revenir si tôt, et se douta que ce n’était pas pour rien.

Ils leurs racontèrent alors leur discussion avec le tableau de Rowena Serdaigle, l’agression de l’élève de Serpentard, et les nouvelles de Gringotts que leur avait apporté Nick Quasi-Sans Tête.

      Cela fait beaucoup de nouvelles d’un coup… J’aimerais bien pouvoir venir interroger moi-même le tableau de Serdaigle, mais de toute façon je ne pourrais pas et elle n’est à mon avis pas prête de parler. Certains tableaux ont des défaillances avec le temps que l’on ne peut pas réparer, cela leur demande beaucoup de continuer à parler et je crois que vous lui avez déjà largement tiré des informations. Vous me dites qu’elle avait un bracelet ?

      Oui, mais Salazar Serpentard l’a détruit, elle avait l’air sûre d’elle, dit Harry.

      Très bien, cela n’empêche pas qu’il faudra quand même vérifier, mais je pense qu’on peut lui faire confiance. Le professeur Hopper pourra peut-être beaucoup plus nous éclairer sur le sujet. Je suppose qu’il a peut-être parlé lui aussi au portrait, j’espère à un moment où Rowena pouvait parler plus longtemps.

      Mais elle avait l’air d’avoir quelque chose de plus important à dire après… je suis sûr qu’elle voulait nous parler d’un Horcruxe de Voldemort.

      Voyons Harry, Voldemort est né presque un millénaire après !

      Oui, je veux juste dire qu’elle voulait parler d’un autre objet qui serait peut-être devenu un Horcruxe par la suite, corrigea Harry.

      Attention, Harry, à ne pas te laisser avoir par ce que tu espères.

      Elle avait l’air de parler de quelque chose de sérieux, en tous cas ! confirma Hermione. Je pense que justement cela avait encore un rapport avec Salazar Serpentard, peut-être qu’il lui aurait fait quelque chose de pire.

      Hum, l’histoire raconte que Rowena se sentait persécutée par Salazar… Mais entre ce qu’il lui aurait vraiment fait, et ce qui n’est que légende, nous ne pouvons pas vraiment savoir. Il faut faire un maximum de recoupements entre les différents livres que vous trouverez. J’ai envoyé un hibou au professeur Hopper tout à l’heure, mais il serait bien que quand nous le verrons, nous ayons déjà des questions précises à lui poser. Comme je vous l’ai dit, il est très âgé et très fatigué, nous ne pourrons pas l’ennuyer trop longtemps avec des questions. Continuons seulement nos recherches pour le moment.

      D’accord, c’est ce que nous faisons ! dit Hermione.

      Tant mieux… Ensuite, vous me parliez de cette agression… Je suis surpris, Severus m’a bien confirmé que le contact était coupé pour l’instant entre les J.M.P. et Voldemort, ce doit être une initiative personnelle de leur part et ma foi c’est inquiétant si c’est le cas. Cela voudrait dire qu’ils grandissent et qu’ils savent agir par eux-mêmes.

      C’est vrai, ils étaient tellement bêtes avant…

      Oui, mais ils sont toujours aussi inconscients, le sang de Basilic est un véritable poison, je vais faire en sorte que Severus vous fournisse un antidote. Il faudra que vous en ayez toujours sur vous.

      Peut-être qu’il y en a dans la malle qu’il nous avait donnée, dit Harry.

      Oui, tu devrais aller voir en partant, mais je lui en parlerai quand même… C’est étonnant qu’ils s’attaquent à l’une des leurs, je pense que vous devriez aller voir le professeur Slughorn et l’alerter de ce qui se passe dans sa salle commune. Dites-lui au moins que même s’il ne veut pas agir par peur, qu’il vous tienne au courant.

      Il y a un élève de Serpentard qui est avec nous, c’est un septième année, il essaie de rassembler d’autres élèves de Serpentard avec lui.

      C’est une très bonne nouvelle, répondit Abelforth. Il faut t’appuyer au maximum sur des gens comme ça. Mais il faut aussi se méfier et être sûr que tu peux leur faire totalement confiance.

      J’en suis sûr, dit Harry. Il y a quelque chose qui me le fait penser. Son Patronus est un lion par exemple…

      Et alors ? demanda Abelforth. Tu crois que le Patronus reflète forcément le caractère de la personne ?

      Je crois, oui, répondit Harry.

      En général, oui, expliqua Abelforth avec un sourire. Mais il y a des cas où ce n’est pas vrai. Il y a un livre très intéressant à ce sujet dans la bibliothèque de la Salle du Phénix, à toi de le trouver, son titre est La conscience, l’inconscient et le Patronus.

      D’accord, j’essaierai de le retrouver… Mais il m’a aussi dit que le Choixpeau magique avait hésité à l’envoyer à Gryffondor.

      Et alors, Queudver était à Gryffondor, et toi il a hésité à t’envoyer à Serpentard. Tu as choisi Gryffondor, ton ami n’a pas choisi Gryffondor, sinon d’une certaine manière il y serait allé.

Harry se mit à douter.

      Harry, mon but n’était pas de te rendre confus, ce que malheureusement j’ai l’impression d’avoir fait, mais de te rappeler qu’il est très important de toujours se méfier. Même si une personne te semble de confiance, tu verras que des désillusions peuvent arriver… Bien, ne nous égarons pas, pour l’instant il faut absolument surveiller les J.M.P. et rassembler un maximum les autres élèves avec vous pour que vous puissiez lutter plus efficacement. Ensuite, à propos de Gringotts, vous ne m’apprenez pas grand-chose, je venais de recevoir un message de Severus. Je sais que beaucoup de gens au Chemin de Traverse ont été témoins de la scène et veulent retirer leur argent de la banque de peur de le perdre. Mais la banque est toujours fermée. Voldemort va réellement se servir de la situation pour faire pression sur le Ministère. Les Aurors ont compris avec cette attaque qu’ils ne pourront pas repousser cette révolte des Gobelins par la force. Ils vont devoir accepter certaines choses que vont demander les Gobelins. Voldemort veut s’emparer du Ministère, et il va faire pression auprès des Gobelins pour exacerber leur désir de pouvoir. Il devrait leur demander de revendiquer un poste haut-placé au Ministère, par exemple un Sous-Secrétaire d’Etat dédié aux finances qui serait en fait finalement attribué indirectement à Voldemort. Mais la meilleure chose est de laisser faire. Voldemort joue vraiment avec le feu, même en caressant les Gobelins dans le sens du poil, ils ne se laisseront pas faire et demanderont toujours une compensation et je vois mal ce que Voldemort peut leur apporter de plus… En fait la meilleure chose pour lui serait une nouvelle attaque de Pétunia contre Gringotts, même si l’on sait que les Gobelins savent très bien se défendre tous seuls.

      Alors qu’est-ce que l’on doit faire ? demanda Hermione. A chaque fois que le Ministère est entré en conflit avec les Gobelins, il y a toujours eu des guerres sanglantes !

      La meilleure chose à faire est, à mon avis, pour une fois, d’attendre que les Gobelins s’aperçoivent des manipulations de Voldemort. On peut peut-être les aider mais il ne faut pas non plus nous faire démasquer, nous ne sommes pas censés être au courant des véritables intentions de Voldemort, ne l’oublions pas.

      Pourtant tout le monde a compris que les Gobelins sont avec Voldemort, répondit Harry, Nick Quasi-Sans Tête nous l’a dit tout à l’heure.

      Certes, le Ministère est au courant, mais on ne sait pas encore que Voldemort veut les utiliser pour prendre le pouvoir au Ministère. C’est ce qu’il faut arriver à faire prendre conscience à tout le monde, mais il faut le faire discrètement pour ne pas que Voldemort ne se pose de questions sur notre façon d’avoir des informations sur ses intentions, vous voyez ?

      Oui, répondit Harry.

      Et la meilleure chose est d’attendre un tout petit peu pour voir comment les choses vont évoluer, ajouta Abelforth. Ecoutez, je dois revoir Severus cette nuit, il m’en apprendra sûrement plus, vous n’avez qu’à revenir quand vous pouvez demain. Essayez en attendant d’avancer le plus possible vos recherches sur Serdaigle, il se peut que le professeur Hopper puisse nous voir dès ce week-end. Au fait, vous avez retrouvé la Gazette qui parle de la disparition du professeur Jackson ?

      Non, dit Hermione, mais on pourrait s’en occuper maintenant.

      Oui, vous devriez, rappelez-vous, cela s’est produit en décembre 1974. Je pense que le professeur Hopper pourra peut-être nous éclairer si l’on a des informations précises. Et bien bon courage, vous avez du travail ce soir et moi aussi d’ailleurs, je suis tellement occupé que je n’ai pas pu acheter de sorbets depuis notre retour de Chine !

 

En retournant à Poudlard, ils firent d’abord une escale dans la forêt où ils avaient enfoui le coffre que leur avait donné Rogue contenant tous les antidotes.

Harry fut content d’y trouver un petit flacon contenant une potion très lumineuse d’une couleur émeraude sur lequel était collée une petite étiquette qui indiquait :

 

Elixir de Rodius

Antidote au sang de Basilic

 

      Super ! dit Harry en glissant soigneusement le flacon dans sa poche.

 

De retour à Poudlard, Harry sortit sa Carte du Maraudeur, il cherchait Neville et Luna pour leur demander s’ils étaient disponibles pour des recherches sur Serdaigle.

Tous les deux étaient ensembles, seuls, dans des escaliers très peu empruntés, quelque part derrière la Grande Salle.

      On ne peut pas aller les déranger, dit Hermione, tant pis.

      Pourquoi ? demanda Ron.

      Enfin Ron, tu aimerais que l’on nous dérange si…

      Tu as vraiment l’esprit mal placé ! s’exclama Ron en rigolant.

      Quoi, c’est toi qui a l’esprit mal placé, je n’ai rien dit !

      Et qu’est-ce que tu aurais dit ?

      J’aurais dit… si nous étions en train de réviser ensemble ! dit Hermione, prenant un faux air sérieux.

Ron rigola encore plus fort.

Et pendant cinq minutes, le temps qu’ils descendent à la bibliothèque, Ron charria Hermione.

      Ron tu es vraiment puéril ! dit Hermione, vexée.

      Et toi tu as l’esprit mal placé ! dit Ron, encore plus fort, alors qu’ils croisaient dans un couloir le professeur Vilebrequin qui avait l’air perdu.

      Chut ! Ron ! Pour qui vais-je passer !

      Tiens ! Je cherche, donc, le quatrième étage ! leur dit le professeur Vilebrequin, les arrêtant.

      Hermione a l’esprit mal placé, dit Ron doucement.

Hermione lui donna alors une claque, qui, même si elle n’était pas très forte, avait bien claqué.

      Et bien, donc, les femmes sont de plus en plus violentes de nos jours… Justement, donc, ma femme m’en a mise une comme ça hier soir ! dit le professeur Vilebrequin en rigolant.

      Oui, Hermione me maltraite, dit Ron.

      Oui, donc, Mr Weasley, elle a des raisons, donc, à voir votre air réticent quand je vous ai envoyé au tableau, je me doute que vous ne devez pas, donc, travailler beaucoup… Si des claques peuvent vous motiver, alors Miss Granger, vous pouvez y aller ! Euh, donc, où est le quatrième étage ?

      Prenez l’escalier là-bas au bout du couloir, lui répondit Harry.

Ron et Hermione continuèrent de se disputer mais cela ne dura pas très longtemps. Harry se retourna pour voir ce qui se passait derrière lui, n’entendant plus de disputes, et il les trouva en train de s’embrasser. Il ne put s’empêcher d’échanger un sourire avec Ginny. Leur relation était beaucoup plus calme, c’était un peu comme s’ils s’entendaient toujours parfaitement pour tout.

Ils passèrent le peu de temps qu’il restait avant le repas à avancer leurs recherches sur Rowena Serdaigle. Hermione avait proposé de prendre des notes et ainsi ils inscrivaient sur un parchemin au fur et à mesure de leur lecture les informations importantes sur sa vie qu’ils trouvaient, ce qui leur donnait l’impression d’avancer, même s’ils n’avaient toujours aucune idée de l’emplacement du bureau secret de Rowena Serdaigle.

 

Lors du repas du soir, une certaine tension s’était faite sentir. Toute l’école était au courant de l’agression d’une élève et la moitié de l’école pensait que c’était dû à l’attaque d’un Basilic à cause des rumeurs qui se propageaient. Les professeurs aussi étaient tendus. Maugrey et Lupin étaient restés ainsi debout pendant tout le repas, et ils avaient patrouillé dans la Grande Salle pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’autre agression.

Peeves et Pooves avaient essayé de venir semer la pagaille mais ils avaient dû faire face à l’envie de se défouler de Maugrey qui leur avait infligé un maléfice qui faisait froid dans le dos rien qu’à le voir. Les deux esprits frappeurs étaient ainsi partis à toute allure pour se préserver : Maugrey n’était pas Ombrage !

A la fin du repas, le professeur Fitz s’était levé pour faire un discours.

      Excusez-moi ! S’il vous plaît ! Merci, dit-il après avoir obtenu l’attention de tous les élèves, ce qui n’était pas très difficile ce soir, étant donné l’état de consternation général. Comme vous le savez, une élève a été agressée tout à l’heure. Cette agression n’est pas le fait d’un Basilic. Je vous le dis, il n’y a pas de Basilic dans cette école. Cette élève a en fait été empoisonnée avec du sang de Basilic que quelqu’un a déposé dans son verre alors qu’elle était à la cafétéria. Il s’agirait probablement d’une vengeance, venant, et nous sommes très en colère, d’un élève de Poudlard. Le sang de Basilic est mortel et l’on ne peut imaginer que son utilisation est le fruit du hasard. Les intentions étaient claires et celles des professeurs le sont tout autant, l’élève ou les élèves impliqués seront immédiatement exclus dès que leur identité sera connue. La victime a été conduite à l’hôpital Sainte-Mangouste et devrait par miracle s’en sortir selon les Guérisseurs qui ont pu lui administrer un antidote dans les temps. Nous vous demandons de vous méfier, de surveiller ce que vous buvez, il se pourrait que d’autres tentatives d’empoisonnement aient lieu. Nous faisons tout pour retrouver les coupables et vous devez nous aider si vous savez quelque chose. Par ailleurs, vous ne devez plus faire confiance aux Aurors, ceux-ci obéissent à un Ministre devenu fou, qui a cédé à un nouvel accès de folie cet après midi en tentant de renverser les Gobelins. Si vous avez un souci, je vous en supplie, reportez-vous à nous les professeurs, mais pas aux Aurors. Certains, qui plus est, sont soumis au maléfice de l’Imperium et échappent au contrôle du Ministère. Nous vous demandons de ne pas fréquenter des zones de l’école peu visitées. Déplacez-vous par groupes le plus possible, même si cela déplait à Dolorès Ombrage. Votre sécurité passe avant les règlements et les désirs fous du Ministère. Toutes ces mesures sont très importantes pour votre sécurité et celle de vos camarades. Je vous informe par ailleurs que le Club de Duels se réunit se soir et qu’un nouveau tournoi se tiendra bientôt. Mrs Bett (comme d’habitude, cette dernière se leva et monta sur la table, adressant de grands signes aux élèves et en rigolant) a annoncé qu’elle pourrait faire des duels à thème pour pimenter un peu les combats. Il y aurait par exemple des duels sur balai, des duels par équipes ou encore des duels « chacun pour soi ». Pour tous renseignements, rendez-vous donc à la salle du Club de Duels. Je vous informe aussi (le professeur Fitz prit un ton un peu suspicieux) de la création d’un nouveau club, mené par le professeur Vilebrequin, qui concerne toutes sortes d’études théoriques de la Magie. Merci et bonne soirée !

      Beurk ! s’exclama Ron. Qui irait à ce club ? Ca vous dit d’aller au Club de Duels ce soir ?

      Ron, répondit Hermione, on a d’autres choses à faire plus importantes.

      Oui, répondit Harry. Moi aussi je préfèrerais aller au Club de Duels, mais ce n’est pas vraiment le meilleur moment.

Finalement, ils surent contenir leur envie de rigoler et de s’amuser avec les autres élèves. Harry avait en tête cette phrase inachevée de Rowena Serdaigle, et il avait l’intuition qu’ils en découvriraient rapidement la fin. En fait, Harry se sentait très proche de découvrir un nouvel Horcruxe.

Ils passèrent donc quasiment toute leur soirée à la bibliothèque. D’ailleurs, Mme Pince les suspectait beaucoup à cause de cela. Elle ne les y voyait que très rarement auparavant – hormis Hermione – et elle ne pouvait que les soupçonnait de préparer un mauvais coup. D’ailleurs, elle semblait avoir appelé Rusard qui ne cessait de patrouiller dans la bibliothèque, en passant comme par hasard trois fois plus dans l’allée où ils se trouvaient que dans les autres.

Mais ils durent finalement se résoudre à accepter qu’ils ne faisaient que passer leur temps à lire.

Harry se coucha avec en tête tout un tas d’informations qui se bousculaient sur Rowena Serdaigle qui se mélangeaient. Il allait être difficile de trouver la vérité, sachant qu’ils trouvaient dans des livres différents des informations contradictoires.

Mais ce n’était pas cela qui le préoccupait le plus, il avait l’impression que depuis qu’ils étaient revenu de Chine, son lien avec Ginny avait comme diminué. Pourtant il l’aimait toujours autant et il savait qu’il en était de même pour Ginny, mais il trouvait qu’il était difficile d’accepter que son lien régresse.

Ainsi il eut beaucoup de mal à trouver le sommeil et, comme pour le rendre encore plus mal à l’aise, Ginny aussi semblait avoir du mal à trouver le sommeil et ne cessait de remuer.

Le matin, il fut réveillé par les premiers rayons du soleil qui illuminèrent le parc couvert de rosée. Ses amis dormaient encore, eux, et il les laissa dormir.

Sur le rebord de la fenêtre du salon, il trouva, à sa plus grande surprise, l’édition du jour de la Gazette du Sorcier.

Il en conclut que malheureusement, tout allait bien pour Voldemort s’il avait été en mesure, seulement un jour après, de publier à nouveau le journal.

Mais il se rendit compte rapidement que ce n’était qu’une édition allégée qui ne comportait qu’un article au titre peu rassurant :

 

La Gazette du Sorcier

 

Edition du samedi 9 novembre 1997

 

Nous nous excusons pour l’absence de l’édition d’hier, la rédaction rencontre des problèmes techniques. L’édition d’aujourd’hui et des jours qui suivent sont par conséquent des versions courtes de votre journal, contenant uniquement les informations les plus essentielles. Nous nous en excusons.

 

La rédaction

 

LA COMMUNAUTE SOUS HAUTE TENSION

 

Fudge déclare la guerre à Gringotts

 

Le Ministre de la Magie a commis hier l’irréparable en envoyant les Aurors attaquer la banque Gringotts. Les nombreux Aurors mobilisés ont ainsi tenté de chasser les Gobelins de la direction.

Ceux-ci se sont bien défendus et ont défendu coûte que coûte l’argent des sorciers de la communauté. On sait tous que le Ministère, en prenant la direction de Gringotts, espérait prendre des parts sur l’argent des sorciers afin d’assurer de manière plus efficace sa sécurité personnelle.

Les Gobelins ont subi des pertes mais les Mangemorts sont arrivés à temps pour empêcher l’armée de Fudge de commettre plus de dégâts à ce bâtiment historique.

La banque sera fermée pendant plusieurs jours, les Gobelins estimant avoir perdu la confiance en la communauté magique. La Gazette du Sorcier a interviewé Purflick, le porte-parole des Gobelins de Gringotts :

« Nous demandons aux sorciers qui veulent protéger leur argent de manifester leur mécontentement à l’égard de Fudge et du Ministère. Les Gobelins sont en train de créer une association afin de faire pression sur le Ministère : l’Association de Protection de Gringotts. Nous invitons tous les sorciers à la rejoindre pour protéger leur argent et l’héritage issu du travail de générations de Gobelins. »

 

La situation à Poudlard dérape

 

La situation s’est envenimée entre Poudlard et le Ministère. Les professeurs et Cornelius Fudge se sont violemment affrontés verbalement hier à Poudlard à l’issue d’une attaque qui a vu une élève envoyée en soins intensifs à l’Hôpital Sainte-Mangouste. La dispute s’est en partie déroulée devant les élèves.

Les professeurs ont accusé Fudge de privilégier sa sécurité personnelle à celle des sorciers. Mais il y a plus grave, alors qu’on leur reproche leur lenteur dans l’intervention, certains accusent les Aurors de s’être ralliés à Regulus Black et Pétunia Dursley et d’être les auteurs de l’agression de cette élève de Serpentard.

Harry Potter et un de ses amis auraient eux aussi subi des agressions, mais on pense que cela peut être dû à leur impopularité croissante auprès des autres élèves.

Ainsi, on peut s’inquiéter de l’apparition de sortes de « gangs » à Poudlard. Les élèves de l’Armée de Dumbledore sèment la panique sous prétexte de lutter contre l’inefficacité du Ministère pendant que les professeurs sont déconnectés de la réalité et passent leur temps à s’opposer au Ministère.

Si certains demandent un retour rapide de Dolorès Ombrage, son manque d’autorité n’en fait clairement pas la candidate idéale pour restaurer l’ordre et la discipline à Poudlard. De nombreux parents d’élèves clament le retour de Severus Rogue à Poudlard. L’ancien professeur de Potions et de Défense contre les forces du Mal, victime d’une erreur judiciaire grave dans l’affaire du meurtre d’Albus Dumbledore, n’a pas souhaité s’exprimer sur un possible retour à Poudlard.

« Tout ce que je peux dire, c’est que si j’étais resté à Poudlard, Harry Potter et sa bande n’auraient jamais pu semer une telle pagaille. Il y a besoin d’une personnalité forte à la tête de Poudlard pour ramener les élèves et certains professeurs dans le droit chemin » s’est-il exprimé, se décrivant ainsi comme l’homme de la situation.

Un membre du conseil d’administration de l’école, qui a préféré taire son identité, a affirmé que le cas de Severus Rogue était « sérieusement envisagé » pour remplacer le professeur Dillantis, tombé aux mains des Dragons de Regulus Black, le professeur Ombrage, décrite comme « une hystérique » et le professeur Fitz, devenu « sénile ».

Les parents d’élèves s’interrogent toujours sur la présence dans l’école de Maugrey Fol-Œil, assassin d’Albus Dumbledore, qui est resté à son poste malgré la confirmation avec des preuves claires de son implication dans le meurtre de l’ancien Directeur.

« Il terrorise tout le monde, même les autres professeurs en ont peur, c’est pour cela qu’il est toujours là » nous dit un élève traumatisé. « Il nous brutalise, je veux rentrer chez moi » dit un autre élève.

Mais le Ministère n’a toujours pas réagi, il faut dire qu’il a préféré envoyer les Aurors sur les Gobelins plutôt que sur ce dangereux criminel en liberté.

 

Fudge sur la sellette

 

Fudge, qui est critiqué de toutes parts, s’appuie sur son armée d’Aurors pour s’accrocher au pouvoir, mais la révolte populaire pourrait s’intensifier si le Ministère n’arrête pas Maugrey Fol-Œil et ne place pas Severus Rogue à la tête de Poudlard, et s’il ne règle pas pacifiquement le conflit avec les Gobelins.

Certains se sont avancés quand à la durée pendant laquelle Fudge resterait à son poste. « Je parie qu’à la fin de la semaine prochaine, Fudge va devoir démissionner » nous dit un employé du Département de l’Information, spécialiste des relations publiques du Ministère de la Magie. Cependant cette estimation semble bien optimiste pour Cornelius Fudge, 78 % des personnes interrogées par un sondage mené hier soir estiment que celui-ci ne passera pas sa journée de mercredi à la tête du Ministère.

Qui pour le remplacer ? Cette question est sur toutes les bouches. Si au Ministère on attend Arthur Weasley, les spécialistes parient sur Joe Jigger, quasi-inconnu auprès de la communauté et grand historien spécialiste des crises qui ont secoué notre histoire. Le Mangenmagot ne s’est pas exprimé sur la question mais semble déjà s’activer à trouver un nouveau Ministre de la Magie…

 

Harry reposa la Gazette sur la grande table en bois avec un air désespéré.

      Les nouvelles ne sont pas bonnes ? demanda Dobby, qui était en train de faire infuser du thé.

      Ca pourrait être pire, répondit Harry. Mais, ne t’inquiète pas, rien de très grave, ce ne sont que des mensonges.

      Pourtant Harry Potter et l’air tracassé, dit Dobby.

      Et bien la journée va encore être difficile mais on a l’habitude, répondit Harry, essayant de rassurer Dobby, sans succès.

      Harry Potter devrait aller voir Abelforth Dumbledore ! dit Dobby.

Harry considéra la proposition de Dobby, il aurait bien aimé parler à Abelforth au sujet de ses inquiétudes sur son lien avec Ginny. Et il comprit que c’était le moment, sachant que ses amis dormaient encore.

      Tu as raison, Dobby, merci !

Harry se prépara à partir avec Fumseck, mais il aperçut alors Hagrid qui était dehors, en train de travailler dans son potager. Il se décida alors à aller le voir, il avait l’impression qu’ils ne se voyaient plus cette année.

Il s’accrocha à Fumseck et ensemble ils transplanèrent devant la maison d’Hagrid.

      Oh bonjour ! dit Hagrid, content de le voir apparaître devant lui.

      Bonjour ! dit Harry, avec un sourire.

      Tu es levé de bon matin pour un samedi, dis-moi.

      Je n’arrivais pas à trouver le sommeil, dit Harry, et j’ai vu que vous étiez dehors.

      Ca me fait plaisir que tu sois venu, dit Hagrid avec un air mélancolique. Peu de personnes viennent me voir tu sais. Avant, Dumbledore venait me voir tous les jours pour prendre le thé.

      Je devrais passer plus souvent, répondit Harry, l’air un peu honteux.

Harry tenait énormément à Hagrid, et il pensait qu’il était ingrat de ne penser à lui que si rarement. Après tout, le premier sorcier qu’il avait rencontré était Hagrid, et c’était toujours Hagrid qui avait pris soin de lui après la mort de ses parents. C’était chez Hagrid qu’il allait trouver de la compagnie, avec ses amis Ron et Hermione, durant leurs premières années.

      Harry, je comprends très bien, tu t’occupes de tellement de choses en même temps.

      Ce n’est pas une raison… Comment va Graup ?

      Ca va bien, il est parti faire un tour en forêt, il va chercher du bois pour chauffer la maison, il faut dire qu’il est beaucoup plus efficace que moi pour en ramener ! Mais j’ai peur pour lui, il est si fragile et il y a tellement de créatures dangereuses en ce moment dans la forêt.

      Quel genre de créatures ? demanda Harry, qui savait très bien qu’Hagrid évoquait les créatures échappées du Gouffre des Clordes.

      Il y en a plein, certaines sont terrifiantes. On dirait qu’elles sont apparues avec la pluie, je ne comprends pas. Il y a eu une invasion de Chauves-Souris Vampires, ces bestioles donnent froid dans le dos, mais j’espère bien les capturer pour les étudier, dit Hagrid, fidèle à lui-même.

      Ah c’est pour cela que Maugrey a décidé de nous les faire étudier, dit Harry.

      Oui, je l’ai aidé à les capturer, dit Hagrid fièrement. J’espère que tu sais les repousser, elles sont très dangereuses !

      Oui, Maugrey nous a appris.

      Tant mieux, il y en a partout dans la Forêt et les cachots. C’est Mrs Bett qui ne va pas être contente, ses chauves-souris doivent avoir fui à cause d’elles. Mais ce n’est pas tout, il y a dans la Forêt Interdite des créatures stupéfiantes. Je n’ai jamais vu ça, j’aimerais tellement en capturer…

      Vous devriez faire attention, dit Harry, il y en a qui sont très dangereuses.

      Oui, elles ont l’air, répondit Hagrid avec un ton inconscient. J’ai vu des sortes de chevaux avec des têtes de Détraqueurs, celui qui a eu l’idée de les croiser est un génie !

Harry évita de dire à Hagrid que c’était Voldemort qui menait des expériences sur ces créatures.

      Peut-être, reprit Harry, mais j’espère qu’on va vite s’en débarrasser.

      J’aimerais tellement vous faire étudier ces sortes de chevaux croisés avec des Détraqueurs, tu m’étonnes que personne ne veuille venir à mes cours, les élèves s’ennuient lorsqu’on leur fait étudier des Véracrasses !

Harry était cent pour cent d’accord avec Hagrid au sujet des Véracrasses, il n’avait d’ailleurs jamais étudié des créatures aussi inintéressantes en cours de Soins aux créatures magiques. Mais il savait aussi que si les élèves devaient s’occuper de créatures très dangereuses, ils déserteraient encore plus les cours d’Hagrid. Ils souffraient déjà suffisamment comme ça durant les cours de Maugrey !

      Ah, saleté de pluie ! dit alors Hagrid, mon potager a été dévasté et maintenant les limaces sont ressorties !

Harry eut une expression un peu coupable qu’Hagrid ne remarqua pas.

      Si tu veux des conseils pour l’épreuve de Maugrey Fol-Œil… lui murmura Hagrid en lui donnant un coup de coude.

      Je m’en sortirai, répondit Harry, mais merci quand même.

      D’accord… tu n’as rien à faire, maintenant ? demanda Hagrid.

      Euh, si, je ne vais pas rester longtemps, en fait, répondit Harry.

      Ah, tant pis, je t’aurais proposé de m’aider à capturer l’un de ces chevaux…

      Vous devriez abandonner cette idée, dit Harry avec un air sérieux. Le professeur Fitz ne serait pas très content à mon avis…

      Je veux lui faire une surprise, je suis sûr qu’il serait très content d’apprendre que je fais étudier ces créatures à mes élèves, mais il ne vaut mieux pas qu’Ombrage le sache !

      Vous pensez qu’elle va revenir ? demanda Harry.

      Je ne sais pas, les professeurs préfèreraient qu’elle parte, moi aussi, j’espère qu’elle s’est perdue dans les cachots…

      Et vous avez des nouvelles du professeur Dillantis ? Personne n’en parle et je me demandais si les professeurs étaient au courant, demanda Harry.

      Je n’en sais rien, répondit Hagrid. Personne ne sait ! On dit que c’est Regulus Black qui l’aurait capturé, mais si tu veux mon avis, dans ces coups-là, il y a toujours Voldemort derrière… Oh, tiens !

Trois Détraqueurs venaient d’apparaître à l’orée de la Forêt Interdite, pas loin du potager d’Hagrid où ils se tenaient.

      Je me demande bien comment on a pu croiser ces créatures avec des chevaux… Je vais essayer…

      Hagrid, c’est illégal ! lui dit Harry, avec un ton hermionesque.

      Oh, bien sûr, je ne le dirai à personne !

      Non, Hagrid, et les pauvres chevaux, ils ne méritent pas ça ! Et d’ailleurs, comment se fait-il que les Détraqueurs n’aient pas déclenché les fusées ?

      Elles sont désactivées…

      Pourquoi ?

      Il y a eu une bonne trentaine de tentatives d’attaque de Détraqueurs seulement pendant la nuit alors ils ont décidé de désactiver les fusées pour éviter que cela empêche tout le monde de dormir… Fudge a insisté pour placer deux Aurors en permanence dans le parc…

      Deux, seulement ? s’étonna Harry.

      C’est déjà un progrès ! tonna Hagrid.

      Et où sont-ils ? demanda Harry.

      Aucune idée, ils ont dû aller se promener dans la Forêt…

      Dans la Forêt ?

      Oui, répondit Hagrid, je les ai vus hier soir, ils étaient allés très loin, j’ai essayé de leur dire que c’était dangereux mais ils ne m’ont même pas répondu.

      Vous êtes sûr que c’était bien des Aurors ? demanda Harry.

      Ah oui ! Je les ai reconnus, ce sont ceux que Fudge était venu me présenter… mais ils n’avaient pas l’air dans leur état normal…

      Dans ce cas il vaut mieux prévenir les autres professeurs, expliqua Hagrid, c’est possible qu’ils soient sous Imperium. Si vous les voyez revenir, il vaut mieux le dire pour qu’on les examine.

      Oh, ils devaient juste être terrifiés, qui n’aurait pas peur la nuit en plein milieu de la Forêt Interdite ?

 

v v v

 

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