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HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 99 – UNE VOIX S’ETEINT

 

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      Ahaha ! C’est parti.

Mrs Bett fonça sur Ron et lui donna un coup de poing en passant à coté de lui. Mais elle le rata et tomba de son balai, se rattrapant par les jambes avant de se relever à la force des bras.

Harry se demandait comment elle trouvait la force à son âge de faire de telles choses. Il l’imagina même en train de se doper.

      Ahaha ! tu croyais m’avoir !

Mrs Bett attaqua encore Ron et lui infligea un crochet du droit qui termina dans son épaule au lieu de son visage. Mais Ron ne bougea pas et Mrs Bett fit un bon d’un mètre sur le côté, avant de rattraper sa trajectoire.

      Héhé, tu faiblis ! s’exclama-t-elle.

Ce combat de boxe, même s’il était totalement déséquilibré, avait au moins le mérite de mettre de la bonne humeur pendant le repas. La Grande Salle était remplie et élèves et professeurs applaudissaient le spectacle qui s’offrait à eux. Seule Ombrage aurait certainement quelque chose à redire, mais personne ne savait où elle était allée se cacher.

      Qu’est-ce que tu attends pour m’attaquer ? Tu as peur ! Ahaha !

Ron fit semblant de foncer sur Mrs Bett mais celle-ci fit une sorte de bond par-dessus Ron avec son balai qu’elle attrapa d’une main avant de retomber sur ses épaules sous les applaudissements du public.

Ron n’avait rien vu venir et il fut complètement surpris de voir Mrs Bett lui retomber dessus. Mais il n’eut pas le temps de réagir, Mrs Bett lui donna un coup de poing dans le front avant de sauter à nouveau sur son balai.

Ron manqua de tomber et se rattrapa de justesse, et Mrs Bett, qui, en un éclair était à nouveau sur son balai, en profita pour l’attaquer.

Elle infligea un nouveau crochet à Ron qui cette fois-ci ne l’évita pas et tomba de son balai alors que Mrs Bett leva sa main en signe de victoire.

Ron fut rattrapé par une foule d’élèves hystériques. Il récupéra son balai quand ses camarades se décidèrent à le lâcher et remonta dans les airs alors que Mrs Bett lui fit signe de remonter.

      Héhé, allez, bats-toi ! Round two ! s’exclama Mrs Bett, applaudie une nouvelle fois par toute la Grande Salle qui en demandait plus.

Ron se décida à réagir, il voulait faire tomber Mrs Bett de son balai sans la taper trop fort. Mais elle n’était pas facile à approcher étant donnée son agilité sur un balai, alors Ron attendit qu’elle approche pour lui donner un léger coup de poing dans l’épaule.

Mrs Bett fit un salto arrière avant de se retrouver suspendue à l’un des lustres de la Grande Salle.

      Ahaha ! Bien joué, mais je n’ai pas dit mon dernier mot ! Final round ! s’exclama-t-elle, toujours suspendue à son lustre.

Elle récupéra son balai avec le sortilège d’Attraction et se plaça face à Ron.

      Héhé, allez, attaque-moi ! dit Mrs Bett en faisant de grands gestes avec les bras pour provoquer Ron.

Puis soudain elle fonça sur Ron qui l’esquiva en essayant de la toucher pour refaire le même coup.

Mrs Bett vint alors se placer lentement juste devant lui et se mit à sautiller sur son balai en lui tournant autour. Puis soudain elle sauta à nouveau sur le balai de Ron pour se trouver face à lui et lui donna un uppercut qu’il esquiva avec son bras.

Et puis alors que tous les deux essayaient de se faire tomber de leur balai, il se passa quelque chose que personne n’attendait.

Un éclair blanc sortit de la foule sans que personne ne voie la personne qui l’avait lancé. Mrs Bett eut le réflexe de sauter de son balai. Elle tenta de tirer Ron avec elle mais il fut trop lent à réagir et reçut l’éclair dans la poitrine sous la stupeur générale.

Lentement il tomba de son balai et ceux qui étaient en-dessous amortirent sa chute.

      Ecartez-vous ! cria le professeur Lupin qui tenta de se frayer un chemin jusqu’à lui.

Harry s’approcha le plus rapidement possible, n’hésitant pas à pousser les élèves curieux qui se mettaient devant lui. Il avait reconnu le sortilège que quelqu’un lui avait lancé pendant l’épreuve de Maugrey la veille. Mais malheureusement, il n’avait pas vraiment vu d’où le sortilège était parti.

Ron était étendu par terre et gémissait. Harry savait qu’il devait se sentir faible.

Mme Pomfresh arriva rapidement et elle examina Ron.

      Je ne sais vraiment pas ce que c’était et ce qu’on peut faire, dit Mme Pomfresh, déçue d’être prise au dépourvue par un sortilège inconnu.

      J’ai reçut le même maléfice, dit Harry.

Il expliqua alors ses effets et ce qu’il avait ressenti.

      C’est étonnant, je ne connais vraiment pas ce sortilège, répondit Mme Pomfresh.

      Ca devrait passer tout seul, dit Harry.

      Il vaut quand même mieux le conduire à l’infirmerie !

      Bien, s’il vous plaît ! s’exclama le professeur Fitz après avoir amplifié sa voix. L’incident est clos, je vous demanderais de bien vouloir vous asseoir à vos places pour le déjeuner. Merci !

Ron fut transporté à l’infirmerie et Lupin et le professeur Fitz les accompagnèrent.

      Je ne sais pas qui a fait ça, mais nous devons réagir, nous ne pouvons laisser passer de telles choses ! s’exclama le professeur Fitz.

      Que voulez-vous faire ? demanda Lupin. On ne peut pas interroger tous les élèves.

      Non, mais on peut s’assurer que certains élèves soient surveiller. Il va falloir mettre en place un système précis. Je pense que pendant chaque évènement important, chacun de nous observe un élève suspect et ne le lâche pas des yeux. Ce genre d’attaque doit cesser immédiatement.

      On peut vous aider, proposa Harry, mais il faudra décider qui doit surveiller qui.

      Je mets en place cela, assura le professeur Fitz, je vous tiendrai au courant. J’ai les noms des J.M.P. dans mon bureau.

      Très bien, répondit Lupin.

Ron put quitter l’infirmerie environ une demi-heure plus tard, et ils redescendirent dans la Grande Salle pour prendre le repas, un peu après tout le monde.

Harry remarqua immédiatement la réaction des professeurs face à ces évènements. Le professeur Fitz avait murmuré quelques mots au professeur Maugrey qui était venu se placer, accompagné du professeur Chourave, contre le mur derrière un rideau. Il avait ainsi une vue parfaite de la Grande Salle et aurait pu trouver le lanceur de n’importe quelle maléfice.

Mais il ne se produisit rien pendant le repas.

Harry avait noté la présence des J.M.P. qui semblaient avoir la mine bien sombre. Etaient-ils au courant de ce qui s’était passé au Gouffre des Clordes, Harry le pensait, même s’il se demandait comment ils avaient pu avoir l’information. Peut-être avaient-ils déjà à nouveau retiré les protections contre le Transplanage dans leur salle commune…

Hermione aborda le professeur Philipett lorsqu’il quitta la Grande Salle à la fin du repas.

      Je suis désolé, j’ai un cours, répondit-il.

      Quand peut-on vous voir ? demanda Hermione.

      Peut-être que vous pouvez passer à dix-sept heures à la salle des professeurs ?

      On termine les cours à dix-sept heures, répondit Hermione. Mais on a Maugrey en dernier alors j’espère qu’il ne nous gardera pas plus longtemps.

      Justement, je termine moi aussi les cours à dix-sept heures et vous pouvez venir n’importe quand après. Mais pas trop tard quand même.

      Très bien, à ce soir ! répondit Hermione, contente.

      Bonjour !

Harry reconnut la voix du professeur Vilebrequin mais il ne put faire comme s’il n’avait pas entendu.

      Bonjour, répondit Harry, avec un sourire un peu forcé.

      Dites-moi, je dois avoir cours en salle seize mais je ne connais pas encore le château très bien…

      Par là ! lui dit Hermione en lui montrant le couloir qu’il fallait prendre.

      Merci ! répondit le professeur Vilebrequin. Vous avez du temps libre maintenant ?

      Euh oui, répondit Hermione. Mais on a des choses à faire ! s’empressa-t-elle d’ajouter.

      Hum, je suppose que vous aller revoir votre cours de magicostatique, studieux comme vous êtes ! répondit le professeur Vilebrequin avec un grand sourire et de partir vers son cours.

      Tu ne rends pas service à ses élèves, dit Ron à Hermione. Tu aurais dû lui dire d’aller à l’autre bout du château comme ça le temps qu’il se rende compte que ce n’était pas le bon endroit et qu’il revienne, une bonne demi-heure serait passée.

      Je crois que même si son cours ne nous intéresse pas, il est important que nous le travaillons… S’ils l’ont mis dans les programmes, c’est que ça a une utilité.

      Ce ne serait pas la première fois qu’il mettent des trucs inutiles dans les programmes, pourtant, dit Ron.

Et ils commencèrent à se disputer, et Hermione à expliquer à Ron l’importance des ASPIC pour sa vie future.

      On fait quoi maintenant ? demanda Harry, les interrompant.

      Oh, je ne sais pas, répondit Hermione.

      Je pensais aller voir Abelforth, proposa Harry.

      Pourquoi pas, j’espère qu’on ne le dérangera pas, répondit Hermione.

 

      Ah ! Vous voilà ! Content de vous voir ! dit Abelforth en les faisant entrer.

      Comment ça se passe, au Gouffre des Clordes ? demanda Harry.

      On a pas reçu la Gazette, ajouta Hermione. On suppose que les nouvelles sont bonnes.

      Ca dépend pour qui, répondit Abelforth avec un sourire. Voldemort a probablement passé la pire nuit de sa vie. Il était tellement énervé qu’il n’a même pas pensé à utiliser sa baguette magique pour essayer d’annuler la pluie. Bref, les dégâts sont largement plus grands que je ne l’espérais.

      Ah bon, qu’est-ce qu’il s’est passé ? demanda Hermione.

      Et bien, Voldemort a perdu quasiment la totalité de son armée de créatures. Il compte les capturer mais cela ne sera pas facile vu l’étendue de la Forêt Interdite, la plupart doivent déjà être loin déjà. D’ailleurs ça pose un problème, j’espère qu’elles ne vont pas trop attaquer l’école.

      De toute façon le parc est interdit d’accès, quasiment tout a été inondé et c’est dangereux, répondit Harry.

      Tant mieux, c’est une sage mesure, répondit Abelforth. A part ça, le Gouffre des Clordes est quasiment inhabitable, tout est encore envahi d’eau et Voldemort ne veut plus que cela se produise, il a dit qu’il passerait la journée à faire détourner la rivière et à placer des protections contre la pluie et l’eau. En fait, une grande partie du surplus d’eau du lac s’est déversée dans le Gouffre. Cela a fait une grosse vague qui a presque tout détruit. Les Mangemorts se fatiguent dans la Forêt à essayer de retrouver leurs créatures et ils perdent un temps précieux. Et évidemment, la Gazette du Sorcier n’est pas prête d’être publiée à nouveau. D’ailleurs, plusieurs membres ont profité de ces évènements pour s’échapper, d’après Severus. Il reste à savoir si Voldemort va les rattraper ou non. Si oui, ils ne feront pas long feu malheureusement. Et enfin, Voldemort a décidé de reporter son voyage en Chine. Je crois que c’est tout ce que je peux vous donner comme nouvelles… Comment se passe la rentrée ?

      Mitigée, répondit Hermione. Ombrage a été humiliée en public et a disparu, Fred et George ont montré une photo d’elle nue devant tout le monde. Ensuite, Ron et Harry ont reçu le même sortilège bizarre, hier soir et ce matin. On ne sait pas qui a fait ça.

      Quel genre de sortilège ? demanda Abelforth.

      Personne ne le connaissait là-bas, même si on n’a pas demandé au professeur Tanghudaï. On ressent une sorte de faiblesse, c’est un éclair blanc. On ne peut plus bouger et on finit paralysé et inconscient, expliqua Harry.

      Bizarre, je vais faire des recherches et demander à Severus ce qu’il en sait.

      Savez-vous si les J.M.P. ont des contacts avec Voldemort. Ce matin, ils avaient l’air fatigués et ils faisaient grise mine. Je me demande s’ils ne sont pas au courant pour ce qui s’est passé au Gouffre.

      Oui, je sais qu’ils ont un moyen de communiquer, je sais qu’ils ont prévu de retirer à nouveau les protections contre le Transplanage mais je ne crois pas qu’ils l’aient encore fait.

      Donc ils doivent être au courant… mais ce n’est pas le plus important. J’ai découvert quelque chose au sujet de la caverne où Voldemort voulait mettre ses Horcruxes…

      Ce n’est qu’une hypothèse, Harry ! répondit Abelforth.

      Je suis persuadé que c’est vrai, répondit Harry. Je le sais… Nous sommes sortis dans le parc hier soir pour l’épreuve de Maugrey Fol-Œil et j’ai reçu ce sortilège, l’eau m’a emporté quand j’étais dans le coma et je suis parti dans le lac. Lorsque je me suis réveillé, j’étais dans la caverne, l’eau m’y a projeté.

      Cela veut donc dire que la caverne communique avec le lac, conclut Abelforth.

      Oui, et cela explique que Voldemort ait pu y retourner après son départ de Poudlard, pour y placer les Inferi sans avoir tué personne à Poudlard. Et il aurait pu aussi y retourner pour y déposer des Horcruxes même si pour l’instant il ne l’a pas encore fait.

      Hum, il faudra quand même examiner cette caverne. Peut-être une nuit dans la semaine prochaine… C’est une bonne nouvelle car nous pourrons y aller sans passer par Poudlard… A part ça, est-ce que vous avez bien reçu mon message ?

      Oui, on a commencé les recherches, répondit Harry. Mais justement, je pensais quelque chose. Est-ce que ça sert vraiment de faire des recherches sur Gryffondor ?

Harry expliqua alors ce qu’il avait conclut de ses réflexions ce matin à la bibliothèque, comme quoi les deux seuls objets possibles de Gryffondor dont Voldemort aurait voulu faire des Horcruxes étaient le Choixpeau Magique et l’Epée de Gryffondor, et qu’il était donc inutile de chercher autre chose. Il fallait donc concentrer les recherches sur Serdaigle dont on ne savait rien.

      Hum, tu as sûrement raison, répondit Abelforth. Mais nous ne pouvons pas non plus ignorer totalement Gryffondor. Peu de personnes connaissent réellement son histoire. Il y a eu des légendes. Certes nous savons que le Choixpeau et l’Epée lui ont appartenu, mais il y a peut-être autre chose. Néanmoins, je te suis quand tu dis qu’il vaut mieux d’abord se concentrer sur Serdaigle. Est-ce que vous avez trouvé quelque chose ?

      Oui, peut-être, j’ai lu dans un livre ce matin qu’elle avait eu un bureau secret à Poudlard. D’après le livre, elle s’y réfugiait pour étudier. Les autres fondateurs de Poudlard ont toujours cherché à savoir son emplacement mais elle ne leur a jamais dit. Peut-être que si on le découvrait on en saurait plus.

      Ma foi c’est peut-être une bonne piste, mais si personne n’a jamais trouvé ce bureau, Voldemort n’a pas pu le trouver non plus, et personne ne pourra vous dire où il est.

      Justement, on va interroger le directeur de Serdaigle.

      Qui est-il ? demanda Abelforth.

      Le professeur Philipett, répondit Harry.

      Connais pas, répondit Abelforth.

      Peut-être que vous connaissez le prédécesseur de Flitwick ? demanda Harry.

      Oui, un certain professeur Jackson. Mais il est décédé depuis le temps. Il a disparu et on ne l’a jamais retrouvé.

      Dommage, répondit Harry. On ne pourra pas l’interroger. Comment se fait-il qu’on ne l’ait pas retrouvé ?

      Je ne sais pas, les circonstances de sa disparition sont en fait très floues. Je sais qu’Albus aurait voulu en savoir plus. A l’époque, c’était l’un de ses collègues professeurs. Mais il n’a jamais pu le retrouver. En réalité, il ne connaissait même pas son domicile, il déménageait fréquemment.

      Est-ce que sa disparition aurait pu avoir un rapport avec Voldemort ? demanda Harry.

      Je ne sais pas, peut-être que l’on pourrait regarder les articles de la Gazette de l’époque pour voir ce qu’ils en disaient. Si mes souvenirs sont bons, sa disparition remonte à décembre 1974.

      On y jettera un œil alors, répondit Harry.

      Je peux aussi enquêter plus profondément de mon côté, répondit Abelforth. Mais si Albus lui-même a échoué, je ne vois pas vraiment ce que je peux faire de plus. Pourquoi vouliez-vous l’interroger, pour peut-être découvrir l’emplacement de ce bureau secret ?

      Oui, répondit Harry.

      Alors dans ce cas vous pourriez peut-être voir le professeur Hopper.

      Ca me dit quelque chose, répondit Harry.

      Mrs Bett nous en a parlé ! s’exclama soudain Hermione.

      Quelle mémoire ! dit Ron.

      Oui, poursuivit Hermione. Le jour de son arrivée à Poudlard, elle a dit que le professeur Hopper avait raconté à tout le monde qu’Albus Dumbledore avait fait apparaître un plafond magique similaire à celui qui se trouve dans la Grande Salle, dans la classe du cours d’enchantements.

      C’est vrai, répondit Abelforth. Le professeur Hopper a été le professeur d’enchantements pendant de nombreuses années, je l’ai eu et Albus l’a eu. C’était un excellent professeur qui nous a beaucoup inspirés. Il se trouve justement qu’il était Directeur de Serdaigle.

      Et il est encore en vie ? s’étonna Harry.

      Il est effectivement encore en vie, répondit Abelforth.

      Mais quel âge il a ?

      C’est une bonne question, il doit bien avoir cent quatre-vingt ans environ, je suppose. Mais je sais qu’il a des problèmes de santé et qu’il souffre de problèmes de mémoire. Je vais faire en sorte que vous puissiez l’interroger, mais je doute que vous puissiez en tirer grand-chose.

      Oui, il vaut mieux essayer, répondit Harry. Et il a connu le professeur Jackson ?

      Oui, évidemment, répondit Abelforth. Mais je doute qu’il soit au courant au sujet de sa disparition, et même s’il l’était, il faudrait encore qu’il s’en souvienne. Mais bon, il ne sera pas inutile de l’interroger, je vais prendre contact avec lui pour voir s’il peut nous recevoir. Il faudra cependant être très calmes avec lui s’il ne sait pas répondre à nos questions. C’est en quelque sorte une antiquité vivante et sa vie ne tient qu’à un fil, il ne faudra pas le brusquer.

      Non, bien sûr, répondit Harry, qui n’aurait pas songé à brusquer le professeur Hopper qui devait être quelqu’un d’admirable vu ce qu’en avait dit Abelforth.

      Et l’A.D. ?

      Tout va bien, on a fait une réunion hier soir, répondit Harry. Beaucoup de monde est venu. En fait, on aurait dit qu’il y avait toute l’école. Le professeur Fitz nous a beaucoup aidés, il a fait un très bon discours et on dirait que tout le monde lui a fait confiance. Je n’ai eu qu’à répéter la vérité, j’espère que ça finira par passer vraiment.

      Tant mieux, répondit Abelforth. L’essentiel est de préserver une cohésion parmi les élèves. J’espère que vous vous en sortirez, si tout le monde vient aux réunions, cela ne doit pas être facile  gérer…

      On s’en sort, répondit Hermione. On fait des groupes et on ne prend pas tout le monde en même temps. Hier c’était spécial, c’était la rentrée. Et il faut dire que Remus nous aide beaucoup.

      C’est un homme de confiance et extraordinairement bon, dit Abelforth. Je pense que cela doit vous faire mal au cœur de ne pas pouvoir passer plus de bons moments avec des gens comme cela, mais il faut se dire que plus vite nous serons débarrassés de Voldemort, plus vite nous pourrons profiter de la vie.

      C’est vrai, répondit Harry.

      Bien, j’attends d’autres nouvelles de Severus. Je pense que ce n’est pas la peine de venir ce soir. Mais j’en saurai sûrement plus demain matin, je vous indiquerai l’heure. En attendant, j’ai beaucoup de choses à faire maintenant !

 

De retour à Poudlard, ils improvisèrent une réunion de l’A.D. avec leurs camarades de septième année de Poudlard. Harry fut ravi d’y voir venir Paul Andujar de Serpentard. Il savait qu’il était important pour lui d’avoir un œil sur les J.M.P. mais surtout quelqu’un de confiance parmi les Serpentard, afin de mieux faire passer son message d’unité et de fraternité.

Il était bien plus facile de s’entraîner lorsqu’il n’y avait pas toute l’école, et ils purent faire des duels à un contre un.

Harry, qui savait que les Détraqueurs pourraient attaquer depuis qu’ils s’étaient échappés du Gouffre des Clordes, s’assura qu’ils savaient tous produire des Patronus forts. Tous furent une nouvelle fois impressionnés par le Patronus de Paul, un magnifique lion qui était d’une élégance à couper le souffle.

Mais ils ne purent pas s’entraîner très longtemps, le cours de Maugrey débutait à quatorze heures et il valait mieux ne pas être en retard.

Pendant qu’ils se rendirent vers le Département des Réactions face à une situation périlleuse. Harry lança la conversation avec Paul.

      Tu as passé de bonnes vacances ? demanda-t-il.

      Oui, je suis retourné dans ma famille en Irlande, répondit-t-il, mais je n’ai rien fait de spécial. Et toi ?

      En fait je suis resté avec Ron, Hermione, Ginny, mais moi non plus, rien de spécial, répondit Harry, ne mentionnant pas son voyage dans le Yunnan.

      Tu sais, je crois que les J.M.P. vont essayer de t’attaquer, dit Paul, tu devrais te méfier. J’essaie d’écouter ce qu’ils disent, mais je préfère rester à l’écart, et d’ailleurs ils sont bien plus discrets qu’avant.

      Ah bon ? demanda Harry, très intéressé par ce côté de la discussion.

      Avant ils essayaient directement d’embobiner les plus jeunes pour qu’ils fassent ce qu’ils veulent. Mais ils ont arrêté maintenant, ils restent ensemble. Ou peut-être qu’ils sont plus discrets, je ne sais pas.

      Est-ce qu’ils sont toujours dans la salle commune ? demanda Harry.

      Je pense, oui. Il arrive qu’on ne les voie pas pendant longtemps, mais c’est qu’ils restent entre eux. Je me demande s’ils ne préparent pas quelque chose, sûrement contre toi.

      Merci de m’avoir averti, répondit Harry. As-tu entendu quelque chose sur ce sortilège qu’ils ont envoyé sur Ron à midi.

      Non, aucune idée. Je peux peut-être essayer d’aller voir s’ils n’ont pas des livres dans leur dortoir qui en parlent, pendant qu’ils ne sont pas là.

      Non, non, répondit Harry. Il ne vaut mieux pas que tu prennes de risques avec eux. Ils sont capables de te t’attaquer pendant que tu dors. Il ne vaut mieux pas les provoquer.

      Ils ne me font pas peur, répondit Paul. Je les empêcherai de faire la loi dans la salle commune des Serpentard même si je dois être seul face à eux. Je suis sûr que nous les Serpentard, nous pouvons nous intégrer parmi les autres élèves, je n’aime pas le fait que nous soyons toujours un peu suspectés par les autres élèves.

      Je te soutiens complètement, répondit Harry. Je suis sûr que beaucoup d’autres élèves te rejoindront malgré la peur. Malheureusement, je ne peux pas venir t’aider dans ta salle commune. Mais si tu arrives à amener le plus de Serpentard possible à l’A.D., je pourrai t’aider à les convaincre…

      Je ferai mon maximum, répondit Paul.

      Et est-ce que Slughorn fait plus attention qu’avant ? demanda Harry.

      Il semblerait, je l’ai vu plusieurs fois vadrouiller dans la salle commune. Mais il n’oserait pas aller s’aventurer dans le dortoir des J.M.P., c’est évident.

      Merci, répondit Harry alors qu’ils arrivaient devant le couloir du Département des Réactions face à une situation périlleuse.

      Je crois qu’il ne vaut mieux pas pour le moment qu’on nous voie ensemble, dit Paul. A bientôt…

      Merci, dit Harry encore une fois avec un clin d’œil.

Harry n’avait aucun doute quand à la sincérité de Paul. Il lisait dans ses yeux que c’était quelqu’un de complètement sincère. En réalité, il était tellement heureux de pouvoir faire confiance à quelqu’un parmi les Serpentard qu’il avait un grand sourire sur son visage qu’il ne pouvait pas s’efforcer de masquer.

      Bonjour ! s’exclama Maugrey, faisant une entrée fracassante dans le couloir. Salle habituelle ! s’exclama-t-il. Et vigilance constante en entrant ! On ne sait pas si des Mangemorts ne vous y attendent pas pour vous descendre les uns après les autres !

Encore une fois, Maugrey avait une manière très refroidissante d’accueillir des élèves à chacun de ses cours. Mais aujourd’hui, il semblait particulièrement en forme. Et, comme d’habitude, chacun d’eux se demanda en passant le seuil de la porte ce que Maugrey pouvait bien leur réserver, quelles créatures horribles ils auraient à affronter, et quels sombres maléfices ils auraient à repousser pendant les trois longues heures que durerait ce cours.

      Demain à vingt heures, vous avez une épreuve, on vous attendra dans les cachots, devant les amphithéâtres. Cet après-midi, nous allons essentiellement préparer cette épreuve, même si bien sûr je ne vais pas vous dire ce que vous aurez à faire, parce que je vous voir venir, aussi bêtes que des trolls, à ne vous préparer qu’à ce que l’on vous a dit et ne pas être vigilants ! VIGILANCE CONSTANTE !

L’humeur de Maugrey Fol-Œil correspondait bien au temps qu’il faisait dehors. Même s’il ne pleuvait plus, il y avait de gros nuages noirs menaçants au-dessus du château et il faisait très sombre dans la salle de classe.

      Parlons un peu de l’épreuve d’hier soir, il n’y a qu’une chose à en tirer, c’était catastrophique… Vous croyiez peut-être que vous viendriez ici pour passer des vacances. Nous, vous auriez dû être préparés à passer une épreuve dès votre arrivée. Encore une fois, VIGILANCE CONSTANTE !

Et il envoya en une fraction de seconde trois éclairs rouges qui touchèrent trois élèves en même temps.

      Bon visiblement vous n’êtes pas encore réveillés alors je vais vous donner de quoi vous réveiller avant que l’on commence le cours d’aujourd’hui.

Maugrey agita sa baguette et il y eut des grondements. Plusieurs trous apparurent dans les murs et des gros tuyaux qui ressemblaient à des tuyaux d’égouts en sortirent.

Tous se demandaient quelles créatures terrifiantes allaient en sortir. Mais soudain, des torrents d’eau se déversèrent par les tuyaux et remplirent quelque secondes l’arène au fond de laquelle ils se trouvaient. Maugrey, lui, était à l’abri sur son balcon.

Harry trouva que l’eau était glacée, il avait l’impression que des milliers de poignards le transperçaient en chaque endroit de son corps.

L’eau se mit lentement à tourner et une sorte de tourbillon qui voulait les aspirer apparut au centre de la « piscine ». Tous essayèrent le plus rapidement possible de rejoindre les bords en nageant de toutes leurs forces mais ils n’y pouvaient rien et se firent lentement emporter. Harry voyait ses camarades se faire engloutir un à un.

Il était à la limite d’être aspiré, et il commença à se demander s’il ne devait pas utiliser sa baguette magique pour s’aider, mais il ne savait pas vraiment quoi faire. C’est alors qu’il aperçut au-dessus de lui des cordes enroulées qui pendaient au plafond.

      Voilà, il y avait bien quelque chose ! Accio cordes !

Et il attrapa l’une des cordes qui se déroulèrent pour se hisser hors de l’eau.

Il resta suspendu au-dessus des flots pendant quelques minutes, alors que certains de ses camarades se faisaient engloutir par l’eau et que d’autres avaient réussi à attraper des cordes.

Il était suspendu juste au-dessus du trou et il n’en pouvait pas voir le fond. Il ne voyait que du noir.

Finalement, Maugrey arrêta l’exercice. L’eau disparut et le sol réapparut, un peu boueux. Un escalier apparut dans l’un des murs et ceux qui avaient été aspirés en sortirent, semblant épuisés.

Harry se rendit alors compte qu’il était pétrifié par le froid, d’autant plus que des carreaux brisés dans les fenêtres laissaient passer un courant d’air glacial.

Il se propulsa rapidement du vent chaud pour sécher ses vêtements.

      Bien ! s’exclama Maugrey. Si Potter n’avait pas pensé à attraper une corde, personne n’y aurait pensé. Vous voulez que je vous dise ce que j’en pense, c’était nul !

Il s’interrompit quelques secondes pour fixer avec son œil magique et son œil normal les élèves à la fois terrifiés et congelés.

      Bien, on a des choses à faire, alors on ne va pas passer le cours à essayer de vous réveiller. Nous avons des choses à faire et on va commencer. Si vous n’êtes pas attentifs, tant pis pour vous, le jour où des Mangemorts vous attaqueront, ils n’auront aucun mal à vous planter un Avada Kedavra entre les deux yeux !

Harry se demandait pourquoi Maugrey était dans un tel état de mauvaise humeur. Mais il se dit qu’il s’était peut-être tout simplement levé du mauvais pied, ne trouvant pas d’autre explication.

      L’épreuve de demain sera longue et difficile. Si vous ne la préparez pas avec suffisamment d’attention aujourd’hui, elle sera impossible pour vous et on viendra vous chercher au petit matin à moitié morts quelque part au fond des cachots. On va commencer par quelques sortilèges qui vous seront utiles demain. Aller chercher vos affaires et prenez des notes.

Comme à chaque cours théorique qu’il donnait, Maugrey ne laissait pas une seconde de répit à ses élèves. Pendant qu’ils écrivaient, il leur envoyait des sortilèges pour savoir s’ils étaient capables d’anticiper.

Mais aujourd’hui, ils étaient tellement tous terrifiés qu’ils ne faisaient presque que se concentrer sur la baguette de Maugrey et qu’ils ne prenaient pas vraiment de notes ou de manière très bâclée.

Pendant qu’ils essayaient d’écrire, Maugrey avait même lâché deux Crabes de Feu dans la salle entre deux rangées de tables. Ainsi, les parchemins de Susan Bones s’étaient enflammés, et la table d’Egogonde Dazzle s’était à moitié consumée – pour le plus grand bonheur d’Hermione – avant que les élèves réunis ne neutralisent les deux perturbateurs.

Les cours écrits de Maugrey étaient toujours très courts, il ne s’embarrassait pas du superflu et n’expliquait que ce qui était utile pendant les combats.

 

10 CONSIGNES POUR S’EVITER LA MORT DANS LES CACHOTS

 

1.      Les cachots sont une véritable jungle, envahie de créatures dont on n’ose même pas imaginer l’existence. Les salamandres géantes vont probablement essayer de vous dévorer. Vous pouvez utiliser l’Imperium pour les forcer à s’attaquer entre elles, mais elles ont d’autres points faibles qui ne nécessitent pas des maléfices aussi compliqués.

2.      Les salamandres géantes sont notamment sensibles au niveau des yeux. La meilleure solution est alors d’utiliser un sortilège de Déformation Oculaire. Cela vous permettra de les désorienter et éventuellement de pouvoir disposer de plus de temps ensuite pour les assommer à l’aide d’autres sortilèges (un éclair de Stupéfixion est efficace lorsqu’il touche les yeux). Le sortilège de Déformation Oculaire est un maléfice dont la formule est oculis boundis.

3.      Lorsque vous êtes en danger dans l’eau et que vous risquez par exemple de mourir noyé ou dévoré par une créature aquatique, vous pouvez vous aider de l’Enchantement de Glaciation qui vous permet de geler l’eau en lui donnant des formes. Vous pouvez ainsi créer autour de vous une sorte de cocon de glace protecteur ou même emprisonner une créature qui vous attaque. Notez que c’est un enchantement des Eléments, il nécessite la présence d’eau pour le réussir. Sa formule est glacius envadis.

4.      Si vous êtes assaillis par diverses plantes dangereuses de variétés diverses et que vous ne pouvez pas réagir efficacement avec des sortilèges spécifiques. Vous pouvez utiliser le sortilège de la Couverture Acide. Votre peau se mettra alors à sécréter un acide très toxique pour la plupart des plantes et les plantes préféreront s’écarter de vous. La formule pour l’utiliser est pellis sécrecis, pour l’annuler, c’est poris disaparis.

5.      Notez que l’utilisation du sortilège d’Acidification à la place du sortilège de la Couverture Liquide peut avoir des effets catastrophiques sur votre peau et la dévorer totalement. Le sortilège d’Acidification peut par conséquent être très efficace localement sur des plantes pour les tuer. Sa formule est sécricis.

6.      Vous découvrirez pour cette épreuve de nouvelles créatures, les Chauves-Souris Vampires. Ce sont des créatures que Voldemort a utilisées par le passé pour agresser certaines de ses victimes. Il semblerait qu’il soit sur le point de les réutiliser, et il est important que vous sachiez les repousser. Vous devrez vous défendre face à elles lors de l’épreuve. Il faut savoir avant tout que la principale arme contre elles est d’émettre des ultrasons pour les perturber et les déboussoler. Même si elles sont un millier à vous attaquer, un seul sortilège suffira pour toutes : le sortilège de Vibration Ultrasonore dont la formule est ultrasoundis.

7.      Afin de mieux vous préparer à devoir subir un jour le sortilège de l’Imperium, les professeurs vous demanderont d’essayer d’y résister pendant une partie de l’épreuve. Vous devrez vous concentrer totalement pour ne pas vous laisser faire. Un sortilège peut vous aider à cela tant est que vous soyez capables de vous rendre compte que vous êtes sous Imperium et que vous puissiez encore réagir. Il s’agit du sortilège de Ferme-Voix dont l’incantation est vox fermato.

8.      L’épreuve vous demandera également d’affronter des Moremplis, des créatures ressemblant à des draps noirs qui vont tenter de vous étouffer. Le plus efficace sera d’utiliser le Patronus mais vous pourrez également utiliser le sortilège d’Encloquement dont la formule est cloquhélium.

9.      De nombreuses créatures magiques craignent le feu. Un enchantement utile à connaître est l’enchantement de la Couronne de Feu qui fait apparaître un mur de flammes qui vous entoure et qui est susceptible d’effrayer un grand nombre de créatures. Même s’il n’est pas toujours efficace, il est utile de l’essayer lorsque l’on ne sait plus quoi faire et que l’on est près de la mort. Malheureusement, il s’agit d’un enchantement des Eléments qui nécessite la présence de feu à proximité. Mais il est possible d’utiliser un feu artificiel avant à condition de réagir vite pour ne pas perdre de temps. Son incantation est flamens coronnis.

10.  Vous pouvez utiliser des cordes pour vous aider dans diverses épreuves. Pour cela, vous pouvez les rendre totalement dures et leur donner la forme que vous voulez à l’aide de l’incantation cordellis roc. Pour leur redonner leur souplesse originale, l’incantation est cordellis soupliss. Attention, il ne suffit pas de prononcer bêtement l’incantation, il faut être parfaitement concentré et forcer la corde à prendre la forme voulue pour que le sortilège réussisse.

 

Les trois heures de ce cours furent totalement consacrées à la mise en application de ces instructions. Ils avaient appris et pratiqué les sortilèges présentés. Harry, comme d’habitude, avait été le premier à les maîtriser facilement, et Maugrey lui avait demandé de les essayer dans des situations plus difficiles et en général directement face à des plantes ou des créatures dangereuses.

Mais il n’était pas certain que tout le monde les connaisse tous et l’épreuve s’annonçait difficile pour certains, notamment pour Lavande, qui s’était mise à pleurer lorsque Maugrey lui avait dit avec sa douceur naturelle qu’elle n’était bonne à rien, ou encore les J.M.P. qui n’avaient cessé de se plaindre discrètement tout en faisant semblant de faire leurs exercices.

Harry avait d’ailleurs passé une bonne partie du cours à les observer. Il avait même essayé plusieurs fois de comprendre ce qu’ils se disaient en entrant dans leur esprit, même s’il savait qu’Abelforth n’aimait pas trop qu’il utilise ce genre de moyens pour apprendre des choses sur les gens. Mais jamais il n’entendit parler de ce fameux sortilège que lui et Ron avaient reçu.

A la sonnerie de dix-sept heures, Maugrey en garda certains pour leur parler et aux cris qu’ils entendirent lorsqu’ils partirent dans le couloir, ils se doutèrent que ces pauvres élèves allaient passer un mauvais quart d’heure.

      Il est devenu fou ou quoi ? demanda Neville.

      Il l’a toujours été, répondit Ron.

      Peut-être qu’il n’a pas aimé les remarques qu’on a dû lui faire au sujet de l’épreuve d’hier soir, remarqua Hermione.

      Non, tout simplement, c’est Maugrey quand il est mal luné… espérons que ça n’arrive pas trop souvent, dit Harry.

Ils se rendirent à la salle des professeurs pour poser des questions au professeur Philipett au sujet du bureau secret des Serdaigle et Neville les accompagna. Ils furent rejoints peu après par Ginny et Luna à laquelle Neville avait dit qu’il était mieux qu’elle vienne.

      Alors, que me vouliez-vous ? demanda le professeur Philipett en fixant Hermione de ses yeux bleus.

      En fait, nous nous intéressions à l’histoire de Rowena Serdaigle, dit Hermione.

      Cela vous intéresse ? s’étonna le professeur Philipett. C’est bien la première fois que des élèves d’une Maison s’y intéressent… même les élèves de Serdaigle ne prennent pas la peine de connaître le minimum sur celle qui a fondé leur Maison.

      Ils devraient, pourtant, dit Hermione.

      Que voulez-vous savoir exactement ?

      Et bien nous aimerions en quelque sorte retracer sa vie, et particulièrement en savoir plus sur des tableaux qui la représentent ou sur des objets qui lui ont appartenu.

      Hum, je ne peux pas vraiment vous aider, j’avoue que quand j’étais élève je ne m’y étais pas vraiment intéressé… Et depuis mon retour à Poudlard, j’ai eu d’autres choses bien plus importantes à faire.

      Est-ce que vous savez où Rowena Serdaigle habitait quand elle était à Poudlard par exemple ? demanda Hermione.

      Comment ça, je n’en sais rien, sûrement quelque part dans la salle commune…

      Vous ne connaîtriez pas par exemple un bureau où elle travaillait ?

      Je sais seulement que le Directeur de Serdaigle a un bureau qui lui est alloué, je peux vous le faire visiter, si cela vous intéresse tant.

      Nous aimerions bien, si cela ne vous dérange pas, dit Hermione.

      Et bien suivez-moi.

Ils marchèrent pendant cinq bonnes minutes pour rejoindre le dernier étage de la tour de l’aile Ouest où se trouvait l’entrée de la salle commune des Serdaigle.

      Diamant bleu, dit le professeur Philipett.

Une armure donna alors un coup de tête dans le mur derrière elle et celui-ci se recula lentement pour laisser apparaître une pierre circulaire où se tenait la majestueuse statue de Rowena Serdaigle qu’Harry avait déjà vue lorsqu’ils s’étaient réfugiés ici lors de l’attaque du soir d’Halloween.

      Pourquoi « diamant bleu » ? demanda Hermione.

      Tout simplement parce que je lisais un livre dont il était question d’un diamant bleu, répondit le professeur Philipett, à la plus grande déception d’Hermione qui s’imaginait qu’il s’agissait peut-être d’un objet ayant appartenu à Serdaigle.

Ils passèrent derrière la statue et entrèrent dans l’une des pièces les plus magnifiques aux yeux d’Harry. La salle commune des Serdaigle était tellement accueillante qu’elle était presque une bonne raison à elle seule de vouloir aller dans cette Maison plutôt que dans une autre. Hermione l’aimait bien principalement du fait de la présence de milliers de livres dans plusieurs bibliothèques disposées partout dans les étages.

Hermione scruta attentivement la pièce et Harry fit de même. Au sol de l’étage principal, où ils se trouvaient, il y avait un magnifique tapis circulaire représentant l’emblème de la Maison Serdaigle, qui était un aigle. Ce tapis était tellement épais qu’ils s’enfonçaient de presque cinq centimètres en marchant dessus.

Il y avait de nombreux tableaux sur les murs et ils les regardèrent attentivement, dans le but de trouver peut-être un tableau avec Rowena Serdaigle et éventuellement un objet lui appartenant.

      Y’a-t-il des tableaux représentant Serdaigle ici ? demanda Hermione.

      Hum, pas à ma connaissance ici, il n’y avait que la statue, répondit le professeur Philipett, et un tableau dans mon bureau.

      Ah…

Le professeur Philipett les emmena dans un couloir large et bien éclairé qui menait à son bureau.

Celui-ci était immense, le plafond était très haut et il y avait des grands vitraux qui permettaient à la lumière de passer en abondance. Une cheminée crépitait et la température y était très agréable. Il y avait plusieurs bibliothèques couvertes de vieux livres poussiéreux et le bureau du professeur Philipett était installé sur un petit balcon parfaitement intégré dans la pièce grâce à un petit escalier et des balustrades sculptées dans des blocs de pierre blanche.

Exactement en face du bureau, il y avait un grand tableau, représentant une femme portant une robe bleu nuit, aux longs cheveux noirs et aux yeux bleus de la même couleur que la robe.

      Voilà le tableau, dit inutilement le professeur Philipett puisque c’était le seul dans la pièce.

Ils s’approchèrent du tableau et l’examinèrent.

Tous remarquèrent un superbe bracelet en or incrusté de petites pierres bleues au poignet de Rowena Serdaigle.

      Bonjour, c’est à vous ? demanda Hermione en montrant le bracelet.

      Evidemment, répondit Rowena Serdaigle avec une voix très faible et tremblotante.

      L’enchantement du tableau est en train de partir avec le temps, elle ne parle plus très bien, dit le professeur Philipett. Posez-lui les questions importantes que vous voulez lui poser et de manière très précise, elle ne pourra pas parler longtemps.

      Oui, d’accord, dit Hermione, se mettant à stresser. Euh… avez-vous un bureau secret ?

      Oui, répondit Serdaigle d’une voix à peine audible.

Harry sentit son cœur battre de plus en plus fort. Ce n’était pas vraiment le fait qu’il en apprenait beaucoup, mais plutôt le fait qu’il était en train de parler à l’une des quatre personnes qui avaient permis la fondation de Poudlard.

      Et où est-il ?

Serdaigle les fixa pendant un long moment et ne répondit pas.

      Vous savez où il se trouve ? demanda Hermione à nouveau avec une voix la plus claire possible.

Mais encore une fois, Rowena Serdaigle ne répondit pas. Ils parurent un peu désemparés, et Hermione réfléchit à une autre question.

      Ce bracelet, vous l’avez toujours eu ? Est-ce qu’il est important pour vous ?

Mais elle ne répondit toujours pas. Ils attendirent alors un moment et se regardèrent. Rowena Serdaigle était bien vivante, elle respirait, elle bougeait même. Et à leur plus grande surprise elle se mit soudain à éclater en sanglots.

      Je suis désolé, je ne voulais pas… dit Hermione, se confondant en excuses.

      Ce n’est pas vous, répondit Serdaigle en sanglotant, reprenant ainsi la parole, toujours avec cette voix si faible.

      Qu’est-ce qui ne va pas, alors ? demanda Hermione.

      Ce bracelet… murmura Serdaigle.

      Quoi ? pressa Hermione.

Rowena Serdaigle hésita. Mais elle ouvrit la bouche pour répondre, tout en essuyant ses larmes.

      C’est… c’est… c’est…

A chaque fois qu’elle avait dit « c’est », tous s’étaient attendus à apprendre une information de la plus haute importance, ils avaient la bouche ouverte et les yeux grands ouverts, dans l’attente d’une réponse.

      C’est ? aida Hermione.

      Salazar !

      Salazar ? murmura Harry qui tombait des nues d’en apprendre autant.

Il était totalement en sueur et se sentait presque mal.

      Salazar… Serpentard ? demanda Hermione, d’une voix chevrotante.

Serdaigle acquiesça.

      Qu’est-ce qu’il vous a fait, il vous l’a pris ? demanda Hermione.

      Il… Il… Il l’a… détruit ! s’exclama Serdaigle dans un souffle presque inaudible avant d’éclater à nouveau en sanglots.

      Elle ne va bientôt plus pouvoir parler ! rappela le professeur Philipett.

Serdaigle continua de sangloter, et Hermione tenta de la consoler.

      Je suis désolée, dit-elle.

Serdaigle sécha ses larmes et s’apprêta à nouveau à parler.

      Mais… (ils lurent ce mot presque sur ses lèvres tant ils n’avaient pu l’entendre)… ce n’est pas si grave (ils avaient à peu près pu comprendre)… tant que j’ai… encore (ils devaient maintenant presque complètement lire sur les lèvres mais c’était très difficile)… tant que j’ai encore m…

Serdaigle remua encore les lèvres avant enfin de se mettre à sourire.

      Tant que vous avez encore quoi ? demanda Hermione, espérant que Serdaigle retrouve soudain la parole.

Serdaigle ouvrit à nouveau la bouche, mais aucun son n’en sortit…

 

v v v

 

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