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HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 98 – LA PHOTO-CHOC

 

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      Allez, dites-nous ! pressa Ron.

      Non, c’est une surprise, on ne peut rien dire…

      Mais on fera en sorte que vous soyez aux premières loges…

      On devrait peut-être s’occuper de la séance de l’A.D. maintenant, non ? proposa Hermione.

      Mais Hermione, c’est interdit par le règlement, s’exclama Ron, prenant un air choqué.

     Hermione leva les yeux au ciel et prit une longue inspiration.

      Ronnie, tais-toi ! dit-elle.

      Tiens, le Gallion chauffe, dit Harry, sentant soudain une vive brûlure contre sa jambe.

     Il sortit le faux Gallion de sa poche et celui-ci se refroidit instantanément.

     Harry regarda les inscriptions. Mais contrairement à d’habitude, elles n’indiquaient pas une date et un lieu de rendez-vous, elles indiquaient :

 

Envoie-moi Fumseck

 

      Envoie-moi Fumseck, répéta Harry pour lui-même.

      Et bien, qu’attends-tu ! s’exclama Hermione, c’est peut-être urgent !

      Fumseck, tu peux y aller ? demanda Harry.

     Et le Phénix disparut après avoir émis un petit cri montrant qu’il était heureux de pouvoir être utile.

     Il y eut un instant de silence entre eux, Harry se demandait bien ce qu’Abelforth voulait sachant qu’ils l’avaient vu l’après-midi même. Il s’imagina rapidement qu’un évènement grave s’était produit.

     Il fut cependant très vite tiré de ses réflexions par Lupin qui avait terminé son tour des tables, ce qui n’était pas plus mal car de toute façon tout ce qu’il envisageait n’était que le fruit de son imagination, perturbée, qui plus est, par tous les évènements récents.

      Harry, peux-tu m’expliquer ce qui s’est passé lorsque tu as disparu ? demanda-t-il en s’asseyant à côté d’eux.

      Je n’en sais rien, j’ai reçu comme un maléfice qui m’a paralysé… j’étais à la limite de m’évanouir, je ne pouvais pas bouger et le courant m’a emporté. Je ne sais pas d’où le maléfice venait.

      Harry, c’est très important de savoir, essaye de te rappeler qui était derrière toi, insista Lupin.

      Je ne peux vraiment pas, je n’ai pas fait attention, c’était pendant l’épreuve…

      Ce n’est pas possible que les Mangemorts étaient là ce soir, dit Lupin, en réfléchissant.

      Non, ce n’étaient sûrement pas les Mangemorts, dit Hermione. On pensait soit aux J.M.P. soit à des Aurors sous Imperium. Le problème est qu’on ne les a pas vus ce soir…

      Ils étaient là, pourtant, fit remarquer Lupin.

      Ah bon ? s’étonnèrent-ils tous ensemble.

      Mais d’après le professeur Slughorn, ils sont arrivés par le réseau de cheminées dans son bureau. Il nous a informés de leur arrivée immédiatement, ils sont arrivés d’après lui juste avant le début du banquet.

      Nous n’avons pas pensé à les surveiller, dit Hermione, en rougissant.

      Ne vous inquiétez pas, ils sont sous étroite surveillance, certes pas par les Aurors, mais au moins par Maugrey, Mrs Bett, Tonks, le professeur Fitz et moi, ce qui est déjà pas mal.

      Et c’est possible que ce soit un Auror qui ait fait ça ? demanda Hermione.

      On ne peut rien dire comme ça, on ne peut rien écarter. On ne sait même pas s’il n’y a pas des Mangemorts parmi les Aurors. Mais on est sûrs que certains sont sous Imperium. Même si le Ministère soumet plusieurs fois par jours les Aurors à des tests, il suffit que la personne qui s’occupe de ces tests ait de mauvaises intentions pour que cela ne serve plus à rien.

      Alors que peut-on faire ? demanda Hermione. On ne va quand même pas utiliser le Priori Incantato sur tout le monde ?

      Bien sûr que non ! s’exclama Lupin. Mais il va peut-être falloir réaliser quelques missions de surveillance des Aurors, poursuivit-il en baissant la voix. Je pensais que l’on pourrait demander à Harry de suivre un trajet bien précis dans le château, de manière visible, pour observer les mouvements des Aurors, afin de savoir si certains le surveillent. On pourrait forcer à interroger sous Veritaserum ceux qui ont un comportement suspect.

      Mais ce serait illégal ! dit Hermione.

      Oui, mais si l’on si prend bien et que l’on écarte tous les risques d’être repérés, tout se passerait bien. Le professeur Tanghudaï est un expert en ce qu’il s’agit d’interroger les sorciers. Son aide pourra nous être précieuse.

Mais à cet instant, Fumseck transplana sur l’épaule d’Harry, tenant dans son bec un petit parchemin enroulé qu’il dissimula très bien pour que personne ne le remarque.

      A quelle heure comptez-vous organiser la réunion de l’A.D. ce soir ? demanda Lupin.

      Dans pas longtemps, il ne faudrait pas que cela dure trop tard, répondit Harry. Disons dans un quart d’heure.

      Faites en sorte que le bouche à oreille attire du monde, mais je vous déconseille de mettre des affiches pour indiquer qu’il y a une réunion, il faudrait que l’on ait l’impression que les élèves viennent d’eux-mêmes et que ce n’est pas vous qui organisez.

      On y veillera, répondit Hermione.

Fumseck déposa le petit rouleau de parchemin dans la main d’Harry qui le déplia et le lut à l’abri des regards.

 

Bonsoir AD2, j’ai oublié de te dire quelque chose tout à l’heure. J’aurais besoin de ton aide et de tes amis pour des recherches sur les fondateurs de Poudlard et notamment les objets leur ayant appartenu. Cela concerne notamment Rowena Serdaigle et Goddric Gryffondor. Je sais que la bibliothèque de l’école doit regorger de livres traitant de ce sujet, je doute cependant que la bibliothèque de la Salle du Phénix contienne plus d’informations que cela même si ça vaut peut-être le coup de la consulter.

Je ne dis pas que c’est urgent, mais il serait bien que ces recherches avancent assez vite, en parallèle de tes recherches en cours, tu vois ce que je veux dire. Je te suggère pour cela de demander de l’aide à tes amis les plus proches de l’A.D. sans révéler l’objectif. Peut-être peux-tu parler d’un exposé sur les fondateurs de Poudlard qu’Hermione préparerait et qui nécessite de l’aide…

Bonne soirée.

AD3

 

PS. Ce message s’autodétruira quand tu le replieras, fais attention à ne pas te brûler !

 

Harry replia le parchemin en se préparant à ce qu’il s’enflamme. Mais malgré cela, il fut surpris de le voir disparaître dans une grosse étincelle qui lui brûla la main.

      Aïe !

      Qu’est-ce que c’était ? demanda Hermione.

      Après, murmura Harry, en se massant la main. Ce n’est pas le plus important, il faut faire passer le message pour la réunion…

Ils passèrent les dix minutes qui suivirent à dire à tous leurs camarades qu’ils connaissaient plus ou moins qu’ils pouvaient venir à la réunion de l’A.D. qui n’allait pas tarder à commencer. Harry avait bien insisté sur le fait que cela devait rester le plus discret possible pour ne pas que leur réunion soit interdite.

Une fois qu’ils jugèrent que l’information était suffisamment passée auprès de leurs camarades, ils commencèrent à monter les escaliers pour aller dans le couloir du troisième étage où se trouvait la salle qui était dédiée à l’A.D.

Harry en profita pour expliquer à Hermione, Ron et Ginny ce qu’Abelforth voulait d’eux.

      Comment ça se fait qu’il nous demande ça maintenant ? s’étonna Hermione.

      Peut-être qu’il a besoin d’informations pour trouver un Horcruxe, murmura Ron, en prenant soin de ne pas être écouté. Peut-être qu’il a avancé dans les recherches et qu’il lui manque un élément.

      Pourtant c’est large, s’il demande des informations sur des objets ayant appartenu à Serdaigle ou à Gryffondor. Cela veut peut-être dire qu’il n’a pas d’idée pour le moment, fit remarquer Hermione.

      Je ne crois pas, répondit Harry, il n’arrête pas de nous dire que le plan avance… même si l’on ne sait toujours pas ce que cela signifie.

      Pour tout vous dire, je ne crois pas que le plan concerne les Horcruxes, dit Hermione.

      Comment ça ? s’étonna Harry.

      D’une certaine manière oui, mais le plan dont il nous parle, enfin, je me trompe peut-être…

 

Harry comprit immédiatement qu’il n’avait pas été entendu lorsqu’il avait demandé à tous les participants à l’A.D. d’être discrets. Après tout, en y réfléchissant, cela semblait impossible, c’était comme demander à Mrs Bett de ne pas utiliser son balai pendant une journée.

Ainsi, une véritable foule attendait dans le couloir du troisième étage, devant la porte de leur salle de réunion.

Lorsqu’ils remarquèrent Harry, les élèves se mirent à applaudir en scandant « A.D. ! A.D. ! A.D. ! ». Même si cela risquait d’attirer Ombrage, cela faisait tellement chaud à cœur à Harry qu’il était à des années-lumière de pouvoir fulminer contre ses camarades.

Il était heureux de voir qu’une grande partie de ses camarades n’avait pas cru la Gazette du Sorcier et Ombrage et qu’ils lui manifestaient encore une confiance inébranlable.

      Ahaha ! Qu’est-ce qui se passe ici ! Y’a baston ?

Harry était heureux de voir Mrs Bett débarquer sur son balai, mais il était bien moins heureux de voir surgir de l’escalier un crapaud géant ravi, attiré par le fourmillement de nombreux insectes à l’air très appétissant.

      Tiens donc, Potter, quelle surprise de vous retrouver au cœur de cette réunion. Si vous m’avez bien entendue tout à l’heure, j’ai expliqué que les réunions de plus de trois élèves sont interdites…

      Dans ce cas vous allez exclure les trois quarts de l’école, si je comprends bien ? demanda Harry.

      Ne jouez pas au plus malin, Potter, le seul exclu sera le responsable de tout cela… vous !

Mais Ombrage fut rapidement couverte par une clameur qui résonna dans le couloir.

      Fudge se tape un crapaud nommé Dolorès Ombrage !

Ombrage se retourna vers la foule d’élèves joyeux qui était tournée vers elle.

      ASSEZ ! hurla-t-elle.

      Fudge se tape un crapaud nommé Dolorès Ombrage !

Ombrage sortit sa baguette magique de sa poche, avant de s’apercevoir que son bout manqué depuis que Mrs Bett l’avait mordue.

Elle la jeta par terre violemment alors que les clameurs s’intensifiaient.

      FUDGE SE TAPE UN CRAPAUD NOMME DOLORES OMBRAGE !

Ombrage partit en courant, et fut soulagée de voir arriver à sa rescousse un bataillon d’Aurors venus de la Grande Salle et des étages inférieurs.

      A l’aide ! souffla-t-elle. Capturez-le !

Elle pointa son index boudiné vers Harry.

Mais on voyait clairement que les Aurors hésitaient à agir, connaissant les capacités d’Harry.

      Qu’est-ce que vous attendez ? hurla-t-elle dans un cri suraigu qui aurait pu briser un verre en cristal.

Tous les élèves s’étaient mis les mains sur les oreilles, et Ombrage venait d’arracher des mains d’un Auror sa baguette magique.

      Incarcerem !

Mais à sa grande surprise, deux silhouettes sur un balai surgirent dans les airs au-dessus d’eux et un éclair annula le sortilège d’Ombrage.

      Et revoilà Fred et George ! dit Ron avec un grand sourire, alors que les jumeaux étaient acclamés.

La côté de popularité des jumeaux Weasley auprès des élèves de Poudlard était toujours au plus haut, bien qu’ils eussent quitté l’école depuis bien longtemps déjà. La plupart des élèves qui avaient vécu leur départ lors de la cinquième année d’Harry, avait raconté la scène, en la déformant, bien sûr, aux nouveaux élèves, qui s’étaient mis à rêver de retrouver parmi eux deux fauteurs de trouble comme Fred et George Weasley.

      On s’en prend à Harry injustement ? cria Fred.

      On ne cesse de raconter des mensonges ? ajouta George.

      Le plan A n’a pas suffi ? poursuivit Fred.

      Et voilà le plan B ! annonça George !

Ils pointèrent leur baguette magique dans les airs et une sorte d’immense photographie animée apparut dans les airs. Puis les lettres suivantes apparurent :

 

Le strip-tease d’Ombrage !

 

Et on vit Ombrage en train de se déshabiller jusqu’à se retrouver nue et aller prendre un bain. Les élèves riaient tellement qu’il était impossible de se parler.

Ombrage avait réussi à s’éclipser rapidement et il était à parier qu’on ne la reverrait plus avant quelques jours.

Les Aurors s’acharnaient à retirer l’animation et à arrêter Fred et George mais c’était peine perdue.

      Comment vous avez fait ça ? demanda Ron.

      Nouveau système d’espionnage…

      C’est scandaleux ! hurla Hermione pour couvrir le vacarme. Et le respect de la vie privée des gens…

Il y eu des huées mais finalement le professeur Fitz, le professeur Lupin et le professeur Tanghudaï, accompagnés d’autres professeurs, arrivèrent dans le couloir avec un air impressionnant qui imposait le respect.

Harry se rendit compte à quel point les jumeaux étaient allés trop loin en voyant le regard sévère du professeur Fitz.

      Retirez ça, s’il vous plaît, dit-il au professeur Tanghudaï en montrant la photographie animée d’Ombrage en train de se dévêtir.

En un coup de baguette magique, l’animation disparut, alors que les  Aurors avaient tout essayé pour la retirer en vain.

      Silence ! tonna le professeur Fitz.

Immédiatement la foule d’élèves se tut.

      Nous comprenons que vous soyez en désaccord avec les décisions totalement inacceptables de la Directrice. Cependant cela n’excuse en rien de tels actes. Désormais, les élèves qui s’en prendront d’une quelconque façon que ce soit à la Directrice seront sanctionnés. Vous pouvez rejoindre votre club ce soir mais vous serez sous la responsabilité du professeur Lupin qui suspendra la séance au moindre débordement. Me suis-je bien fait comprendre ?

Personne ne répondit, le silence était pesant. C’était véritablement la première fois que le professeur Fitz paraissait impressionnant lorsqu’il s’exprimait. Personne n’aurait songé protester à ce moment.

Il s’approcha ensuite d’Harry.

      Fred et George Weasley sont allés bien trop loin. Que des élèves de l’école réagissent à cette situation, je peux le comprendre, mais ils n’avaient pas à aller aussi loin. Malheureusement, ils sont quasiment indéfendables et il est à parier qu’Ombrage les poursuive devant la Justice Magique.

      Ils trouveront un moyen de s’en sortir, répondit Ron.

      Mr Weasley, vous ne vous doutez pas de à quel point la situation peut être tendue au Ministère. De tels actes perturbateurs ne seront pas tolérés, le Ministère n’a pas de temps à perdre avec des fauteurs de troubles. Si procès il y a, il sera expéditif. Je compte sur vous pour prévenir vos frères, en espérant, pour leur bien, qu’ils vous comprennent et qu’ils se tiennent à carreau maintenant qu’ils ont à ce point dépassé les bornes. Quant à vous, je vous demanderai de ne pas vous faire remarquer. Vous savez qu’Ombrage cherche à tout prix un moyen de vous expulser, alors évitez de vous impliquer dans de telles affaires, déjà qu’elle trouve un moyen de vous accuser quand vous n’avez rien fait. Je lui ferai croire que vous aller recevoir une sanction pour qu’elle ne veuille pas aller trop loin, mais par pitié ne vous faites pas remarquer, nous ne pourrons pas toujours vous couvrir.

Le professeur Fitz avait presque eu un ton suppliant à la fin qui fit comprendre à Harry à quel point il pouvait compter sur lui. Il savait que ce dernier au même titre que les autres professeurs se démenait pour lui et il devait éviter de leur compliquer la tâche.

      Bien, allez à votre réunion, mais je ne veux aucun débordement, et évitez de donner à Ombrage des raisons supplémentaires de pouvoir vous punir. C’est d’accord ?

Harry acquiesça.

Ils traversèrent la foule d’élèves pour aller ouvrir la porte de la salle de l’A.D.. Lupin les accompagna, l’air un peu fermé.

Mais malheureusement, tous les élèves ne pouvaient rentrer à cause de la salle qui était trop petite.

      Vous pouvez utiliser la salle du Club de Duels ! leur proposa Mrs Bett.

      Ce serait gentil, répondit Harry.

      Alors on va se séparer en deux, Harry et Ginny, vous n’avez qu’à vous occuper de la quatrième à la septième année. Ron et moi, on s’occupe de la première à la troisième, c’est d’accord ? proposa Hermione.

Harry eut le « privilège » de pouvoir monter aux côtés de Mrs Bett sur la tour dans la salle du Club de Duels. Les gradins étaient pleins à craquer même si une bonne partie des élèves étaient dans la salle d’à côté.

      Bien, merci d’être venus, dit Harry, ne sachant pas trop par quoi commencer.

Il y eut quelques murmures joyeux en réponse et Harry attendit un peu avant de reprendre.

      Comme l’a dit le professeur Fitz tout à l’heure, notre communauté est très en danger. Le projet du Ministère a fait que nous ne sommes plus en sécurité ici à Poudlard. Des Mangemorts se trouvent peut-être parmi les Aurors et nous ne pouvons pas le savoir. Ils ont plein de moyens pour agir, l’Imperium, le Polynectar ce qui fait qu’il est difficile de les traquer. Il ne faut pas se leurrer, il ne faut pas tomber dans le piège que nous tend Voldemort. C’est bien lui le principal ennemi de notre communauté, ce n’est pas notre sauveur. C’est lui qui cherche à semer la pagaille pour pouvoir ensuite mieux régner. Nous ne devons pas nous laisser faire, et le meilleur moyen de ne pas nous laisser faire est de nous unir face à Voldemort et les Forces du Mal. Le Ministère ne veut pas comprendre cela, il croît que ceux qui tentent de résister sont des gens qui veulent le renverser. Mais nous, nous ne voulons pas rester inactifs, nous ne voulons pas nous laisser faire, et c’est pour cela que nous agissons, que cela plaise au Ministère ou non !

    

Il y eut une vague d’applaudissements qui résonna loin dans le château.

      Inutile de parler plus longtemps ! s’exclama Harry. Nous allons commencer notre entraînement dès aujourd’hui. Vous savez que les Mangemorts utilisent l’Imperium pour essayer de nous faire faire ce qu’ils veulent. Peut-être qu’ils vont tenter de vous y soumettre. Nous n’allons pas pratiquer car il est impossible de faire pratiquer tout le monde, mais vous devez connaître les effets de l’Imperium, et savoir comment lutter contre ce maléfice.

La salle entière se tut, attendant d’en savoir plus.

      Lorsque vous êtes soumis à l’Imperium, vous allez être surpris, mais c’est une sensation agréable, vous ne pensez à rien, vous n’avez pas à réfléchir à ce que vous allez faire, vous ne prenez pas la mesure du danger. En fait, c’est un peu comme si vous étiez parfaitement relaxés. C’est pour cela qu’il est si facile de se laisser faire par la voix qui essaie de nous donner des ordres. Le seul moyen de lutter est de refuser fermement d’obéir, mais ce n’est pas facile. Il faut arriver à vouloir penser et à réfléchir par soi-même alors que tout semble aller bien. Je voulais juste vous montrer l’importance de la détermination. Plus vous êtes déterminés et concentrés, plus vous réussirez à faire ce que vous voulez de la Magie. En quelque sorte, il faut prendre vos désirs pour des réalités, il faut forcer la Magie à faire ce que vous voulez qu’elle fasse.

Harry n’était pas sûr de s’être fait comprendre à cause du silence qui régnait dans la salle. Il essayait de transmettre ce qu’Abelforth lui apprenait et qui lui servait tant en combat.

      Nous allons voir si cela peut vous aider en combat.

Harry descendit de la tour et monta sur l’arène de combat.

      Qui veut venir essayer ? demanda-t-il.

La plupart des élèves n’avaient pas vraiment compris où Harry voulait en venir, mais cela n’empêcha pas une armée de bras de se lever.

      Bon, et bien, viens ! dit-il en montrant une élève de Poufsouffle qu’il ne connaissait que de vue.

C’était une grande fille aux cheveux noirs et aux grands yeux verts, qui semblait un peu hyperactive tant elle sautillait, prête à lancer un combat.

      Allons-y, le but est d’augmenter la puissance d’un sortilège au fur et à mesure des essais. Quel est ton nom ?

      Marcheline, cinquième année à Poufsouffle, répondit-elle, enthousiaste.

      Très bien, et bien lance moi un sortilège pour commencer.

      Waterwhirloo ! lança-t-elle sans aucune hésitation si bien qu’Harry fût surpris et manqua d’être touché par le tourbillon d’eau qui jaillit sur lui.

Il avait de justesse utilisé le Charme du Bouclier.

      Hum, ton sortilège est déjà très puissant, mais en te concentrant mieux et en ne te précipitant pas, tu vas voir que tu peux le rendre bien plus puissant. Mais n’oublie pas la détermination !

Ce n’était pas chose facile de faire comprendre à Marcheline comment utiliser sa détermination, sachant que c’était une jeune fille plutôt instinctive qui ne réfléchissait que peu avant d’agir.

Mais après quelques essais rapides, toute la salle put se rendre compte que son sortilège avait augmenté d’intensité. Le tourbillon d’eau était devenu bien plus large, ce qui compliquait la tâche d’Harry pour le stopper.

      C’est exactement ce que je voulais vous montrer, dit Harry, en étant beaucoup plus concentrés et déterminés, vos sortilèges seront bien plus efficaces. Nous allons maintenant faire des équipes de deux qui s’affronteront en duel ici, nous commenterons ensemble ce qu’il sera bon d’améliorer.

Harry prit soin, lors de la composition des équipes, de mélanger des élèves de maison différentes de manière en renforcer l’union des élèves face aux forces du Mal. Ainsi, il composa plusieurs paires avec des élèves de Gryffondor et de Serpentard et à sa plus grande satisfaction, cela ne semblait pas déranger les élèves qui s’adaptaient à la situation.

Il y eut une vingtaine de combats qui tournèrent assez vite de manière à ce que le plus de monde possible passe tout au long de la soirée.

A la fin de chaque duel, Harry avait expliqué les défauts de chacun, il avait notamment insisté sur le fait qu’il fallait toujours être prêt à contre-attaquer, et à rester en mouvement. Bref, il expliquait en plus long ce que Maugrey disait très bien en deux mots : vigilance constante !

A la fin de la séance, une foule d’élèves vint le voir pour savoir quand aurait lieu la prochaine réunion et Harry dut leur répondre à son plus grand regret qu’il ne savait pas encore. Il avait en effet une semaine sûrement très chargée qui se profilait.

 

Ils rentrèrent à leur appartement pour aller se coucher, préférant ne pas se fatiguer dès le premier soir.

      On n’a pas parlé à Neville et Luna de ce que nous a demandé Abelforth ! s’exclama soudainement Hermione alors qu’elle était en train de relire un parchemin d’un cours du début de l’année.

      On pourra le leur dire demain, on a deux heures pour manger, on aura le temps, répondit Harry.

      Oui, peut-être… Je m’inquiète pour demain, si le professeur Vilebrequin est sévère dès le début, je ne vais pas m’en sortir, je ne connais même pas le cours… Ron, est-ce que tu te souviens si l’on devait connaître le cours sur les fonctions magiques ?

      Qu’est-ce que j’en sais ? répondit Ron.

      Si le professeur Tanghudaï nous l’a donné, c’est sûrement pour que nous l’apprenions… je ne vais pas m’en sortir…

      C’est quoi les fonctions magiques ? demanda Harry.

      Oh Harry, c’est vrai que tu as du retard… Le professeur Tanghudaï nous a expliqué que pour être capable d’inventer des sortilèges, il faut connaître les équations magiques qui se cachent derrière la Magie. Et il a dû nous faire un cours de mathématiques magiques. Ce n’est pas très compliqué, mais il y a beaucoup de choses à apprendre au début… Il a dit que cela nous servirait à expliquer d’abord certaines notions sur les champs magiques… Nous devions commencer par le champ magicostatique si je me souviens bien…

      Il y a vraiment beaucoup de choses à savoir ? demanda Harry qui se rendait compte qu’il n’avait pas rattrapé un seul des cours qu’il avait manqués pendant un mois à cause du coma infligé par le sortilège de la Dernière Chance de Pétunia.

Hermione lui montra en guise de réponse un tas de parchemins épais d’environ cinq centimètres. C’était les magicopiés du professeur Tanghudaï.

      Bien sûr, on n’a pas encore tout fait…

      Tant pis, répondit Harry, je rattraperai une autre fois, il y a d’autres choses plus importantes en ce moment.

      Mais comment tu vas faire pendant les cours ?

      Si c’est une perte de temps, je n’irai pas, répondit simplement Harry.

      Mais les ASPIC ?

      Hermione, cette année, il y a d’autres choses plus importantes, répondit gravement Harry, qui n’avait pas envie de partir dans une nouvelle discussion sur l’importance des études avec Hermione.

      Je comprends, Harry, mais tu devrais au moins essayer de lire le cours, ce sont les bases, ça t’aidera à comprendre…

      On verra ce week-end…

 

Malgré la fatigue, Hermione avait passé une grande partie de la nuit à essayer de comprendre les formules mathématiques du cours du professeur Tanghudaï. Ainsi elle ne s’était résolue à aller se coucher que lorsque l’horloge de l’école avait sonné quatre coups au loin.

Harry, pendant ce temps, avait passé une nuit qu’il aurait qualifiée de « désagréable ». Ce n’était pas qu’il n’avait pas dormi, mais il avait dormi d’un sommeil artificiel. Il avait eu en fait l’impression de ressentir des rayonnements de colère forts qui l’avaient beaucoup troublé.

Le lendemain, Hermion ne se réveilla ainsi pas et, comme c’était elle qui tirait ses amis du lit quand ils ne voulaient pas se lever, ils ne se réveillèrent pas et ce fut seulement la sonnerie de huit heures qui leur rappela qu’ils devaient aller en cours.

      On est en retard ! hurla Hermione soudainement, réveillant en sursaut ses trois amis.

En l’espace d’à peine cinq minutes, ils étaient habillés et avaient mis en vrac leurs affaires dans leur sac pour courir vers leur cours de Théories de Magie, et Ginny vers son cours de Potions.

Harry avait dû expliquer rapidement à Dobby que ce n’était pas grave qu’il ait préféré ne pas le réveiller de peur de lui gâcher sa nuit. Mais il n’était pas convaincu que l’elfe allait se laisser tranquille pendant toute la journée.

Hermione frappa à la porte de la salle dix-huit où le cours devait avoir lieu et entra.

      Et bien donc, je me rends compte que vous arrivez tous en ordre dispersé en cours. Je sais que vous êtes pourtant tous sur place contrairement à moi et donc il serait souhaitable à l’avenir que vous arriviez à l’heure, dit le professeur Vilebrequin d’une voix sérieuse et grave.

      On s’excuse ! dit Hermione, devenue toute rouge. Oh non ! Il n’y a plus de place au premier rang, marmonna-t-elle.

      Bien, je disais donc que le jury peut vous poser des questions de cours lors de vos oraux de concours, se référant, donc, aux programmes officiels de vos classes.

Personne n’avait vraiment compris de quoi parlait le professeur Vilebrequin et tous les élèves se regardaient entre eux avec étonnement.

Le professeur Vilebrequin était un homme plutôt grand, aux cheveux d’une couleur qu’Harry n’avait jamais vue, entre le jaune, l’argenté et le vert. Il avait également des yeux bleus très clairs derrière des lunettes carrées et à chaque fois qu’il arrêtait une phrase, il fixait avec un grand sourire le premier élève qu’il trouvait la tête levée.

Depuis qu’il parlait, il n’avait cessé de marcher devant le tableau, faisant des allers-retours entre le mur et les fenêtres.

C’était quelqu’un de très énigmatique au premier abord, mais qui semblait très doué en Magie Théorique.

      Je suppose qu’Haïo Tanghudaï vous a, donc, introduit quelques outils de l’analyse vectorielle dont nous allons avoir besoin, donc, lors du cours de magicostatique… Bref…

Il s’approcha du tableau et sortit une craie de sa poche avant de commencer à écrire au tableau.

 

Chapitre 1 : distributions de matière magique

 

Introduction

 

Qu’est-ce que la magicostatique ?

Réponse : c’est l’étude des phénomènes associés à la magie statique ou à l’équilibre de porteurs de masse magique.

 

Bien entendu, on exclut tout mouvement de masses magiques dans ce chapitre !

 

Rappel : vous avez vu que la matière complexe est constituée de particules massiques et de particules magiques. On s’intéresse ici aux particules magiques ! L’étude des particules massiques n’est pas du ressort de la magie, c’est l’étude de la gravitation !

 

Les élèves furent d’abord tous surpris de savoir que le professeur Vilebrequin utilisait une craie comme les Moldus alors que tous les autres professeurs faisaient apparaître les écritures qu’ils voulaient au tableau.

Mais lentement ils se mirent à recopier le cours tout en commençant petit à petit à parler.

La plupart des élèves trouvaient également le cours soporifique, mais c’était plus dû au fait qu’ils ne comprenaient pas grand-chose, c’était la première fois qu’ils étudiaient de manière aussi théorique la Magie.

      J’en ai marre, pesta Ron qui avait mal au poignet à force d’écrire autant.

      Si tu ne parlais pas autant, tu ne serais pas en retard et tu n’aurais pas à écrire aussi vite, lui répondit Hermione.

      Franchement, est-ce que ça va nous servir à quelque chose dans la vie ? s’insurgea Ron.

      C’est important, si ça ne t’intéresse pas de savoir comment la Magie fonctionne, tu n’as qu’à être Moldu !

      Tant que ça marche…

      Bien, dit le professeur Vilebrequin, les interrompant, il serait peut-être mieux de ne pas parler et de vous concentrer sur la compréhension du cours, car, donc, je vous trouve bien passifs, vous auriez dû tous me faire remarquer ici, donc, que j’ai oublié un signe moins dans mon calcul… Evidemment, si vous étiez occupés à bavarder, vous n’avez pas pu vous en rendre compte… Bon, que peut-on dire au sujet des symétries du problème ?

Il y eut un silence de plomb, personne ne semblait avoir ne serait-ce que compris la question.

      Et bien, donc, ce n’est pourtant pas difficile, il suffit de constater, donc, que la force d’interaction magique de la particule A sur la particule B est égale, donc, à l’opposée de la force d’interaction magique de la particule B sur la particule A. Oui, mais est-ce vrai pour le cas de deux collections de particules magiques ?

Le professeur Vilebrequin se mit à fixer Harry avec un grand sourire avant de se retourner et d’écrire une démonstration au tableau accompagnée d’un schéma indéchiffrable.

      Bien, quelqu’un va venir traiter cet exercice au tableau, peut-être, dit soudain le professeur Vilebrequin ? un peu plus tard.

Harry aurait bien aimé pouvoir se rendre invisible à ce moment-là, il n’avait rien suivi du cours et s’était contenté de prendre des notes sans comprendre, tout en discutant avec Ron.

Et soudain, le professeur Vilebrequin s’approcha d’eux et tendit sa craie à Ron qui prit la couleur d’un poisson rouge.

Ron passa probablement la pire demi-heure de sa vie en cours et personne n’aurait songé rire tant ils n’auraient pas souhaité être à sa place. Le professeur Vilebrequin s’était échiné à expliquer à Ron quelque chose qu’il ne pouvait pas comprendre, ne connaissant pas son cours. Finalement, le professeur Vilebrequin avait traité son exercice lui-même et Ron avait acquiescé  le plus possible pour faire croire qu’il comprenait, espérant retourner à sa place le plus rapidement possible.

      Bien, donc, c’est très lent. J’espère qu’à l’avenir vous serez plus réactifs, dit-il alors que la sonnerie de dix heures était comme une délivrance pour la classe qui avait mal à la tête. Bien, rapidement, j’avance le cours pour que vous puissiez faire des exercices pour la prochaine fois…

      Oh ! soupira la classe, ne voulant pas rater la récréation, sachant que le cours suivant était celui d’Ombrage qui serait certainement au moins tout aussi ennuyeux.

Le professeur Vilebrequin les lâcha exactement au moment où la sonnerie annonçant la fin de la récréation sonnait. En l’espace de quelques secondes, la classe s’était vidée. Seul Neville qui était en retard était encore en train de ranger ses affaires et le professeur Vilebrequin vint lui parler à son plus grand malheur.

      Ouf, dit Ron, c’est le cours le plus inutile qui n’ait jamais existé, pire que l’Histoire de la Magie !

      Ombrage n’est pas là !

Plusieurs élèves de septième année venaient de crier ses quelques mots.

      Comment ça ? demanda Harry.

      Regarde le panneau d’affichage ! lui répondit un certain Agustin Gaston, un élève de Poufsouffle venu de l’école d’Irlande.

 

AVIS A TOUS LES ELEVES

 

Tous les cours programmés avec Dolorès Ombrage sont annulés jusqu’à nouvel ordre. Raison : absence inexpliquée de l’intéressée. Les cours sont remplacés par du temps libre. Au vu de leur inutilité, nous avons préféré ne pas demander à un autre professeur de les assurer à sa place. Profitez pour travailler les autres disciplines.

 

Le professeur Fitz

 

      Génial ! s’exclama Ron.

      Il semblerait qu’Ombrage soit déjà au bord de la rupture après même pas un jour, se réjouit Hermione.

      Tant mieux ! ajouta Harry.

      Bien, on devrait peut-être en profiter pour voir Neville, est-ce que Luna a cours maintenant ?

      Si elle est dans le même groupe que Ginny, oui, ils étaient censés avoir cours de Potions toute la matinée.

      Tant pis, allons déjà voir Neville…

Ils retournèrent voir dans la salle de classe et le pauvre Neville était en train d’écouter ce que lui racontait le professeur Vilebrequin. La première chose que l’on voyait était qu’il voulait absolument s’échapper mais le professeur Vilebrequin était le seul à ne pas s’en rendre compte.

      Donc, tu vois bien que ce n’est pas si difficile, au prochain cours, j’espère qu’on finira le cours sur les distributions de matière magique, mais j’espère que vous serez un peu plus réactifs… Certains calculs sont pourtant évidents mais il ne faut pas vous limiter à ça… il est important de mettre un sens magique derrière vos équations…

Le professeur Vilebrequin s’aperçut alors de la présence d’Harry, Ron et Hermione.

      Vous avez des questions ? demanda-t-il.

      Non, non, pas du tout, s’empressa de répondre Harry.

      Bien, Mr Weasley, ce n’était pas très brillant aujourd’hui… Si vous n’avez pas cours, je peux peut-être vous garder un peu pour vous expliquer…

      Non, on a cours ! mentit Harry.

      Bien, vous devez être en retard, alors, dit-il en regardant sa montre.

      Oui, en effet, répondit Harry.

     Et au moment où ils quittèrent la salle, le professeur Vilebrequin leur dit :

      Oh, et puis, dites à vos camarades qu’il y a, donc, une multitude de livres à la bibliothèque qui traitent de la magicostatique, vous y avez, donc, de nombreux exercices pour vous entraîner.

      Pas de problème, au revoir, dit Harry.

      Merci ! dit Neville, je n’ai pas compris un mot de ce qu’il me disait.

      En fait on voulait te demander quelque chose, dit Hermione. On a besoin de faire des recherches sur Goddric Gryffondor et Rowena Serdaigle, et c’est un long travail, alors on voulait savoir si tu pouvais nous aider.

      C’est de l’Histoire de la Magie ? demanda Neville.

      Un peu, d’une certaine manière, répondit Hermione, volontairement évasive.

      Je n’aime pas trop ça, mais bien sûr, je vais vous aider.

      Merci Neville, répondit Harry en lui tapant sur l’épaule. Plus on est nombreux à chercher, moins se sera long.

      Mais on va se contenter de chercher nous, ainsi que Ginny et Luna, ça suffira, ajouta Hermione.

      D’accord, j’en parlerai à Luna.

Harry se rappela alors que tous les deux sortaient ensemble, et il en était heureux car il avait toujours eu l’impression qu’il était inévitable qu’ils tombent amoureux l’un de l’autre.

      Et c’est quoi exactement qu’il faut chercher ? demanda Neville.

      Oh, en fait, on aimerait avoir plus d’informations sur certains objets qui leur ont appartenu, expliqua Hermione. On connaît déjà leur histoire, elle est racontée dans l’Histoire de Poudlard !

      Donc tu es la seule à la connaître, ajouta Ron avec un sourire.

Hermione prit un air coincé, elle avait toujours pensé que la première chose que devaient faire des élèves inscrits à Poudlard était lire l’Histoire de Poudlard.

      Gryffondor avait une épée, c’est cela ? dit Neville.

      Oui, répondit Harry, mais on la connaît déjà, il y a sûrement d’autres objets symboliques qui leur ont appartenu et ce serait bien de les connaître.

Harry n’avait pas envie que Neville lui demande pourquoi ils voulaient faire ces recherches, car l’excuse d’Abelforth invoquant un exposé n’était vraiment pas crédible sachant qu’il ne s’était jamais intéressé d’une quelconque façon à l’Histoire de la Magie.

      On devrait commencer par aller à la bibliothèque, dit Hermione.

Comme d’habitude, Mme Pince les regarda entrer avec un air suspicieux. Elle n’en avait pas particulièrement après eux, mais elle soupçonnait tous les élèves de venir à la bibliothèque pour s’amuser et nous pour travailler dans le calme.

En fait, elle semblait ne pas avoir compris que si les élèves venaient à la bibliothèque, c’était vraiment pour travailler, car il y avait mille yeux plus agréables pour se détendre dans le château.

Ils s’installèrent près des fenêtres qui donnaient dans le parc et Harry put constater les dégâts causés par les pluies torrentielles.

Le lac était à un niveau très élevé, et il y avait de grandes flaques d’eau dans l’herbe du parc qui ressemblait toujours à un marécage. Il y avait un peu partout des débris d’arbres arrachés et Harry s’imagina les dégâts que l’inondation avait pu causer au Gouffre des Clordes.

      On n’a pas reçu la Gazette du Sorcier ce matin ! s’exclama Hermione.

      C’est plutôt bon signe, dit Harry.

Ils s’étaient très bien compris, si la Gazette du Sorcier n’avait pas été publiée ce matin, c’est que les conséquences de l’inondation avaient été importantes au Gouffre des Clordes et que leur mission avait réussi.^

Harry comprit alors pourquoi il n’avait pas très bien dormi, et cette impression d’avoir perçu des rayonnements de colère. C’était Voldemort qui avait passé une mauvaise nuit et qui avait été énervé.

 

      Hum, tous les livres sur l’histoire de l’école sont par là. Il y a l’Histoire de Poudlard ici, si un jour vous vous décidez à le lire enfin, mais en tous cas il n’y a rien qui peut nous intéresser sur Gryffondor ou Serdaigle.

Ils commencèrent à fouiller parmi tous les livres. Harry commença ainsi par feuilleter Mémoires de la Noble famille Gryffondor qui était un livre qui semblait éplucher l’histoire originale de Goddric Gryffondor et de sa famille.

Mais Harry savait qu’il lui faudrait lire le livre entièrement pour trouver de tels détails. Il se mit alors à réfléchir un peu. Voldemort était intéressé par la grandeur, se serait-il intéressé à un objet sans renommée ayant appartenu à Gryffondor. Non, il voulait les objets célèbres qui le symbolisaient, l’épée de Gryffondor et le Choixpeau Magique. Quant à Serdaigle, il ne connaissait rien, il n’avait jamais rien entendu sur elle, alors il se disait que c’était là qu’il fallait orienter les recherches.

      En fait je crois qu’il faut commencer par les recherches sur Serdaigle, dit Harry avec un ton ferme pour convaincre notamment Hermione sans qu’elle ne veuille poser de questions.

      Euh si tu le dis, d’accord, répondit Hermione, comprenant qu’Harry avait quelque chose derrière la tête.

Harry reposa donc le livre sur Gryffondor, même s’il aurait bien aimé pouvoir le feuilleter tant il était intéressé par l’histoire de Gryffondor et de sa famille, qui était peut-être finalement la sienne.

Ils épluchèrent plusieurs livres pendant deux heures, mais il fallait lire tout en détail pour ne rien rater alors ils n’avancèrent que peu. Plusieurs fois, ils avaient appris l’existence d’objets en rapport avec Rowena Serdaigle, mais jamais ces objets n’avaient eu une quelconque importance dans sa vie et ce ne pouvaient être des Horcruxes.

Harry, avant qu’ils aillent manger, avait dû interrompre sa lecture de Serdaigle et les débuts de Poudlard, une sorte de fiction illustrée sur la vie de Serdaigle lors de la création de l’école. Les images étaient d’ailleurs surprenantes. Il s’agissait de sortes de gravures animées et qui représentaient parfois des lieux de Poudlard qui étaient encore les mêmes maintenant, près d’un millier d’années après. Plusieurs fois, Harry avait entendu parler dans ce livre de la pièce secrète de Serdaigle, et il se demandait si elle existait encore. Il en parla d’ailleurs Hermione durant leur marche vers la Grande Salle pour le repas.

      Hermione, as-tu déjà entendu parler du bureau secret de Serdaigle ? lui demanda Harry.

      Hum, il me semble que j’ai déjà entendu parler de quelque chose à ce sujet, peut-être dans l’Histoire de Poudlard. Mais je n’ai rien vu dans L’idéologie de Serdaigle de nos jours, en réalité, ça ne parlait pas vraiment de la vie de Serdaigle à Poudlard.

      Le mieux aurait été de demander au professeur Flitwick, mais malheureusement… commença Harry.

      Oui, mais on peut déjà demander aux autres professeurs qui connaissaient peut-être les anciens directeurs de la maison Serdaigle, peut-être que certains sont encore en vie.

      Ils doivent être très vieux alors, dit Ron. Flitwick devait être là depuis tellement longtemps.

      Qui est directeur de Serdaigle, maintenant ? demanda Harry.

      C’est le professeur Philipett, dit Hermione.

      C’est qui celui-là ? demanda Ron qui ne se souvenait plus tant ils ne l’avaient pas eu souvent.

      C’est le professeur de Défense contre les Forces du Mal qui s’occupe plutôt des classes les plus jeunes, répondit Hermione. Il est très beau d’ailleurs.

      Hermione ! s’exclama Ron, jaloux.

      Mais Ron tu sais très bien que c’est toi le plus beau, répondit-elle en l’embrassant.

      Bon, il doit être trop jeune pour savoir quelque chose sur Serdaigle, non ? demanda Harry.

      Sûrement, mais il pourra peut-être nous dire quelque chose sur le prédécesseur de Flitwick lorsqu’il était à Poudlard.

      Oui, nous devrions aller le voir, dit Harry.

      Allons-y après manger, il viendra sûrement au repas et on pourra le voir.

      Ahaha !

Ron fut renversé par terre et Mrs Bett le releva brusquement avant de lui jeter dans les mains une paire de gants de boxe.

      Alors comme ça on ne se réveille pas et on rate le combat de boxe ! Ahaha !

      C’était donc ça ! s’exclama Hermione. Ron tu aurais dû me le dire !

Mais Ron ne répondit rien.

      Tu veux peut-être participer aussi ? demanda Mrs Bett à Hermione.

      Hors de question ! s’exclama Hermione. Je pense que vous ne devriez pas, cela mettrait trop le désordre. Les professeurs et les préfets devraient montrer l’exemple.

Hermione appuya particulièrement son regard sur Ron.

      Aha ! On s’en fout ! répondit Mrs Bett avant d’appeler un balai avec le sortilège d’attraction qu’elle tendit à Ron.

Puis elle enfourcha son balai avant de faire des signes à Ron pour qu’il la suive.

Ron hésitait clairement à y aller, non seulement il avait peur de faire mal à Mrs Bett, mais en plus il ne voulait pas se faire remarquer devant tout le monde.

      Ron, non ! pressa Hermione.

Il y avait déjà un petit attroupement autour d’eux et plusieurs personnes demandaient « qu’est-ce qui se passe ? ».

      Mrs Bett propose à Ron un combat de boxe sur balais ! répondit une voix.

      Qu’est-ce que tu attends ! dit quelqu’un d’autre.

      J’aimerais bien être à ta place !

      Poule mouillée ! Il a peur d’une vieille !

Cette dernière phrase ne plut pas à Ron qui n’hésita plus une seconde et enfourcha son balai pour s’élever dans la Grande Salle et faire face à Mrs Bett qui avait un grand sourire sur le visage.

 

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