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HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 106 – L’HORLOGE DE SERDAIGLE

 

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Ils rejoignirent ensuite le Département de Réactions face à une situation périlleuse pour leur cours.

      Bonsoir ! s’exclama Maugrey, les accueillant dans le couloir. Ce soir, je vais finalement m’occuper des première année…

Lavande se tourna tout de suite vers Parvati et elles se mirent à glousser.

      Non, Miss Brown, le cours n’est pas annulé pour autant, c’est Mrs Bett qui va l’assurer à ma place, mais ne vous inquiétez pas, je vous retrouverai très bientôt ! Vigilance constante !

      Ahaha !

Mrs Bett surgit d’une des salles, sur son balai, comme d’habitude.

      Aha ! On est nombreux, mais pas de problèmes, on va s’en sortir ! Suivez-moi.

Mrs Bett fonça à l’autre bout du couloir en une fraction de seconde et prit le virage en de manière très acrobatique, en poussant avec ses jambes sur le mur d’en face pour se redresser.

Ils la perdirent rapidement de vue et elle dut revenir les chercher pour les conduire à la salle qu’ils utiliseraient aujourd’hui pour le cours.

      Ahaha, vous êtes lents, dis-donc ! Allez, tout le monde là-dedans, aha ! Hello Pot-Pot, ça va bien ?

Et elle tapa sur l’épaule d’Harry quand il entra dans la salle, passant devant elle.

      C’est quoi ça ?

Mrs Bett attrapa la tête de Pansy Parkinson et lui ouvrit la bouche.

      Pas de bonbons pendant le cours !

Et elle la força à cracher les bonbons qu’elle était en train de manger. Crabe et Goyle s’approchèrent d’elle avec un air menaçant, gonflant la poitrine.

      Qu’est-ce que t’as, gros lard ? Tu veux un coup de boule ? dit-elle à Crabe, l’attrapant par sa cravate.

Et puis elle se mit à rire toute seule et Crabe et Goyle ne réagirent finalement pas, la prenant pour une folle.

La salle du cours d’aujourd’hui était bien plus grande que la salle habituelle de Maugrey, pour qu’ils puissent tous y tenir.

Elle avait une forme circulaire et en son centre, il y avait une sorte de tour en bois semblable à celle sur laquelle montait Mrs Bett pour animer le Club de Duels. Le long des murs, il y avait des cages qui renfermaient de nombreuses créatures magiques et plantes dangereuses qui ne demandaient qu’à s’échapper.

      Aha, on va commencer par s’échauffer !

D’un coup de baguette magique, elle déplia plusieurs échelles de cordes du plafond qui descendirent jusqu’au sol, pendant au-dessus de plusieurs sortes de piscines qui semblaient très profondes.

      En haut de chaque échelle, il y a des clefs. Le but est d’en récupérer une chacun et de venir me la donner. Plus vous allez vite, plus vous serez avantagés, car ceux qui arrivent les premiers m’aideront à essayer de vous faire tomber. Répartissez-vous tous contre les murs ! Attention, c’est parti !

Mrs Bett envoya des étincelles en l’air et toutes les cages s’ouvrirent en même temps, libérant des Détraqueurs, des salamandres, des Crabes de Feu, des serpents, des Lutins de Cornouaille et des Goléans. Plusieurs Filets du Diable tombèrent du plafond et envahirent rapidement le sol. Enfin, des cactus qui envoyaient des épines partout, et des Tentacula Vénéneuses, sortirent du sol, formant une véritable jungle.

C’est alors que de la musique se fit entendre dans la salle. Mrs Bett avait mis du Wizard Rock à plein volume et était en train de danser toute seule en haut de sa haute tour qui vacillait dangereusement.

Mais Harry n’eut pas le temps de rigoler et il se concentra pour repousser toutes les créatures qui l’agressaient en même temps.

Plusieurs élèves paniqués étaient déjà en train de pousser des hurlements alors que plusieurs créatures les attaquaient en même temps. Mais Mrs Bett ne risquait pas de les entendre.

Harry courut vers la première échelle qu’il trouva en repoussant sans difficultés toutes les créatures qui l’attaquaient.

Rapidement, il commença à l’escalader.

Mais alors qu’il était déjà à deux mètres du sol, il reçut en même temps des dizaines d’éclairs de Stupéfixion venant de trous percés partout dans les murs de la salle.

Il ne put rien faire et tomba dans le trou d’eau qui était exactement en-dessous de l’échelle.

Lorsqu’il remonta à la surface, il entendit alors des éclats de rire venant des murs et il comprit immédiatement que Maugrey avait demandé aux première année de leur envoyer des sortilèges.

Heureusement, plusieurs autres élèves avaient atteint les échelles et les sortilèges n’étaient maintenant plus concentrés uniquement sur lui.

Il n’était pas facile d’escalader cette échelle étant donné qu’elle était souple et montait à une trentaine de mètres au-dessus du sol. Plusieurs élèves essayaient de l’escalader en même temps et il y avait beaucoup de vibrations qui accentuaient les douleurs dans les bras.

Harry se cramponnait le plus fort qu’il pouvait, tenant sa baguette le plus fermement possible, pour ne pas risquer de la faire tomber.

Mais plusieurs fois, il écarta les Eclairs de Stupéfixion, qui étaient d’ailleurs plutôt faibles, en n’utilisant pas sa baguette magique, ce qui lui permettait de ne jamais lâcher ses mains de l’échelle et d’éviter les gestes brusques qui auraient risqué de le faire tomber.

Après de multiples efforts, il arriva enfin en haut de l’échelle et récupéra une clef dans un coffre qui était suspendu au plafond.

Il regarda en bas et fut rapidement pris de vertige. La piscine pour réceptionner sa chute lui paraissait minuscule.

Mais il se lança quand même, appréhendant l’impact qui allait être brutal. Il cria pour que ceux qui étaient en-dessous s’écartent et il tomba dans l’eau, plongeant à environ trois mètres de profondeur.

Il était bien tombé et n’avait pas ressenti de choc trop brutal.

Il alla alors calmement vers la tour de Mrs Bet maintenant qu’il avait fait l’essentiel. Il fallait emprunter un escalier en colimaçon qui était à l’intérieur pour en arriver au sommet. Harry se demandait comment la tour faisait pour tenir debout au vu de la façon dont elle vibrait. Il était même difficile de tenir debout à son sommet.

Il tapa doucement sur l’épaule de Mrs Bett pour la sortir de sa transe et il lui fallut un instant pour se remettre dans la situation.

      Aha, Pot-Pot, bien joué ! T’es le meilleur !

Harry savait bien qu’il avait terminé premier grâce à sa faculté à faire de la Magie sans sa baguette magique. D’ailleurs, après une demi-heure, personne n’avait réussi à récupérer une clef. Ron était arrivé tout près, mais c’était plutôt grâce à ses qualités athlétiques qui faisaient qu’il grimpait à l’échelle plus vite que quiconque. Malheureusement pour lui, cependant, il n’avait pas pu repousser un éclair de Stupéfixion et il était tombé.

Harry avait préféré ne pas ajouter de difficulté à l’épreuve en n’envoyant pas des sortilèges à ses camarades comme Mrs Bett le lui avait demandé. Finalement, il s’était occupé de faire rentrer les créatures dans leurs cages ce qui n’était pas chose facile. Il était bien plus simple en effet de les neutraliser que de les obliger à aller s’enfermer toutes seules.

Les élèves avaient fini tellement épuisés que plus personne n’arrivait maintenant à atteindre la moitié de la hauteur des échelles. Certains avaient même décidé de ne plus essayer.

      Alala, quel manque de dynamisme ! s’exclama Mrs Bett. A votre âge, j’aurais grimpé à cette échelle en trente secondes ! Allez, maintenant vous vous mettez par deux et on va apprendre le maléfice de Pirouette ! La formule est loopingus ! Vous verrez bien ce que ça fait !

Harry se mit avec Neville et il commença à essayer le sortilège.

Il constata qu’il était très difficile de faire un sortilège sans ne connaître rien d’autre que sa formule. Ainsi, Harry rata ses deux premiers essais.

Mais au troisième, le maléfice fonctionna parfaitement et Neville fut envoyé dans les airs, faisant plusieurs pirouettes avant de retomber.

      Ca va ? demanda Harry.

      Un peu sonné, répondit Neville, qui mit un peu de temps à retrouver l’équilibre.

      Ahaha, bien joué Pot-Pot. A toi maintenant, Londubat !

Neville eut un peu plus de mal à le réussir au début, mais à la fin, il réussit à faire deux pirouettes à Harry.

Dans l’ensemble, le maléfice avait été bien appris par tout le monde, et Harry s’imaginait que beaucoup d’élèves l’utiliseraient maintenant lors des duels, ce qui ne pouvait que les rendre plus animés.

      Ahaha ! C’était mieux cette fois ! C’est la fin du cours, maintenant ! Partez vite avant que je vous stupéfixe ! Ahaha ! Vigilance constante ! Ahaha !

Et elle fut prise d’un fou rire tellement fort qu’ils l’entendaient encore rire à l’autre bout du couloir quand ils quittèrent le Département de Réactions face à une situation périlleuse.

 

Harry reçut alors un message d’Abelforth grâce au Gallion, lui donnant l’heure à laquelle ils devaient le rejoindre chez lui : ils devaient le retrouver à trois heures du matin.

Ils décidèrent donc d’aller dormir le plus possible avant, même si cela serait certainement très dur.

      Essayez de vider votre esprit ! dit Harry à Ron, Hermione et Ginny. Ce n’est pas facile, je sais, mais c’est le seul moyen de dormir !

Harry se concentra fort et vida son esprit de tout ce qu’il avait vécu au cours de cette longue journée. Ce ne fut pas facile et il avait dû lutter longtemps avant de pouvoir s’endormir. Mais il ne regretta pas cet effort et il s’endormit pour presque trois heures d’un sommeil intense et reposant.

 

A son réveil, toutes ses pensées revinrent cependant très rapidement à son esprit et cela le secoua un peu. L’envie de détruire cet Horcruxe de Voldemort l’emportait sur tout maintenant et l’excitation était énorme.

Ron et Hermione n’avaient pas réussi à trouver le sommeil. En revanche, Ginny, grâce à son lien de plus en plus fort avec Harry, avait réussi à vider en partie son esprit, et avait pu dormir un minimum.

Ils allèrent donc chez Abelforth qui semblait un peu fatigué au vu des cernes qu’il avait sous les yeux. Apparemment, il n’avait pas dormi et Harry savait qu’il avait peu dormi les nuits précédentes aussi.

      Alors, voilà de la Branchiflore, dit-il, on va en avoir besoin pour respirer sous l’eau. Et voici des combinaisons de plongée pour ne pas avoir froid.

Abelforth sortit cinq combinaisons de plongée qu’utilisaient les Moldus, à la stupéfaction d’Harry, Ron, Hermione et Ginny.

Harry et Hermione en avaient déjà vu, mais Ron et Ginny semblaient se demander à quoi ces tenues pouvaient servir.

      Les Moldus les utilisent, dit Abelforth, j’ai pensé que c’était bien de les utiliser. Il est plus difficile de faire un sortilège qui nous tiendra au chaud quand nous serons dans le lac gelé. Et puis nous ne savons pas combien de temps nous allons mettre avant d’en trouver l’entrée.

      Et si on va dans la caverne d’abord, et qu’on vient dans le lac, proposa Hermione. Vous, vous nous attendez dans le lac et vous regardez par où on sort, comme ça on n’aura pas à chercher…

      A mon avis vous ne pourrez pas en sortir aussi facilement, Voldemort a dû y placer des protections. Je pense qu’il vaut mieux que nous restions groupés, répondit Abelforth. Et bien si vous n’avez pas de questions, nous n’avons plus qu’à enfiler ces combinaisons et à y aller.

Harry était assez sceptique à l’idée de passer des heures dans le lac à chercher l’entrée de cette caverne, il pensait que c’était chercher une aiguille dans une botte de foin. Il trouvait l’idée d’Hermione plutôt bonne, mais pour l’instant il préféra laisser faire Abelforth.

Ils transplanèrent à Pré-au-Lard et marchèrent pendant une dizaine de minutes sous la pluie battante jusqu’au lac. Heureusement, à cette heure-là, il n’y avait personne aux alentours, car ils auraient été repérés très rapidement avec leurs combinaisons étranges qui faisaient un bruit de crissement quand ils bougeaient.

Aucun d’eux n’avait envie d’aller se plonger dans l’eau glacée du lac, mais la quête de ce nouvel Horcruxe passait avant toute chose.

Ils plongèrent donc après avoir pris de la Branchiflore, et s’enfoncèrent dans le lac, baguettes allumées, à la recherche de l’entrée de la caverne.

Abelforth semblait savoir ce qu’il faisait puisqu’il avança vers le centre du lac.

Harry n’avait aucune idée de la façon dont il s’orientait mais il continua de le suivre, attendant de voir où il allait.

A un moment, Abelforth s’arrêta et regarda un peu partout autour de lui. Puis il sembla satisfait puisqu’il acquiesça pour lui-même.

Harry regarda les environs. Ils étaient au-dessus d’une sorte de banc de sable et nulle part il semblait y avoir une grotte.

Mais Abelforth sortit une boule de cristal de sa poche, ce à quoi Harry ne s’attendait pas du tout. A l’intérieur de la boule de cristal, il y avait des milliers de petites aiguilles en or qui ondulaient lentement.

Harry aurait bien voulu lui demander ce que c’était, mais il était difficile de parler sous l’eau.

Abelforth attendit pendant un long moment, observant les ondulations des petites aiguilles.

Puis avec sa baguette il envoya successivement plusieurs rayonnements dont certains qu’Harry connaissait bien.

A chaque fois, les aiguilles se mettaient à bouger de manière totalement chaotique, avant de se reposer.

Abelforth procéda ainsi pendant environ une demi-heure. Harry, Ron, Hermione et Ginny attendaient, un peu fascinés, même s’ils ne comprenaient pas ce qu’il faisait.

Puis enfin Abelforth rangea la boule de cristal et leur fit signe de le suivre.

Il nagea à un rythme soutenu pendant plusieurs minutes, avant de s’arrêter à un autre endroit quasiment désert.

Il sortit à nouveau sa boule de cristal et répéta les mêmes opérations que tout à l’heure, mais ce fut cependant plus rapide cette fois.

Il ne rangea pas sa boule de cristal et il continua de tourner dans le lac en l’observant.

Harry aurait voulu demander à Abelforth s’il pensait arriver à trouver l’entrée de la caverne, mais il préféra attendre un peu, voyant qu’Abelforth semblait avoir localisé l’endroit, puisqu’il nageait depuis plusieurs minutes autour d’une sorte de forêt sous-marine.

Enfin il s’arrêta et leur montra la forêt et Harry comprit immédiatement qu’il avait trouvé l’endroit. Abelforth leur montra ensuite sa baguette pour leur faire comprendre de se tenir vigilants en entrant dans la forêt.

Pour l’instant, ils n’avaient pas encore rencontré de créatures dangereuses, même si cela faisait déjà plus d’une heure et demie qu’ils tournaient dans le lac, mais il était possible qu’elles soient cachées dans les herbes ou plutôt remontées à la surface.

Ils pénétrèrent dans la forêt d’algues qui semblaient inoffensives, cherchant un trou qui serait l’entrée de la grotte.

Encore une fois, ils suivirent Abelforth qui la trouva rapidement.

Un énorme trou était percé dans la roche et en partie masqué par les algues qui s’entremêlaient. Abelforth les dégagea pour qu’ils puissent passer plus facilement.

Ils s’engouffrèrent dans le trou qui semblait très profond, leurs baguettes toujours allumées, faisant attention à tout ce qui les entourait.

Le tunnel était très étroit et par endroits la roche s’était effondrée mais ils pouvaient toujours continuer d’avancer. Ils n’avaient d’ailleurs pas rencontré de protections particulières que Voldemort aurait placées pour protéger l’accès à sa grotte. De toute façon, ils savaient qu’il n’y en avait pas puisqu’Harry, lorsqu’il avait été aspiré par le lac, s’était retrouvé dans la grotte, simplement emporté par le courant.

Le tunnel leur semblait interminable et ils nagèrent pendant un long moment avant d’en arriver au bout.

A un moment, il avait commencé à s’élargir, ne faisant plus que monter. C’est alors qu’ils aperçurent la surface de l’eau. Ils étaient arrivés dans la grotte, sans encombre.

      Ahaha ! Ahaha !

Tous les cinq se regardèrent et plongèrent à nouveau sous l’eau pour ne pas être repérés. Ils avaient reconnu le rire de Mrs Bett qui devait être en train de s’occuper de ses chauves-souris.

Ils s’approchèrent alors de la paroi et restèrent dans l’ombre pour ne pas qu’elle puisse les voir.

C’est alors qu’Harry comprit la passion de Mrs Bett pour les chauves-souris. Elle était sur son balai et volait à une vitesse incroyable dans la gigantesque grotte, poursuivant un vol de chauves-souris qui semblaient effrayées.

Et puis elle en attrapa une, avant de perdre le contrôle de son balai et de tomber par terre, roulant dans la terre.

      Elle s’en sert de vif d’or ? s’étonna Hermione, à voix basse.

      Je croyais qu’elle les aimait bien tout simplement, dit Harry.

      En attendant, elle n’a vraiment pas changé depuis le temps, murmura Abelforth avec un sourire. Mais maintenant il va falloir passer sans qu’elle nous voie.

      Comment faire ? demanda Ron.

      Oho, j’ai ma petite idée… Je sais que ce n’est pas très légal mais…

      Vous n’allez pas lui faire du mal ? demanda Hermione.

      Mais non, répondit Abelforth.

Et il pointa sa baguette sur Mrs Bett, lui envoyant un sortilège qui produisit un souffle qu’Harry ressentit.

Mrs Bett le reçut et se stoppa un instant, avant de fuir rapidement avec son balai par l’autre entrée de la grotte.

      Qu’est-ce que vous lui avez fait ? demanda Harry.

      Je lui ai tout simplement modifié la mémoire en lui mettant un faux souvenir selon lequel il y avait des milliers de chauves-souris piégées dans la volière. Allez, ne perdons pas de temps.

Ils sortirent de l’eau et Harry montra le trou qui menait vers la pièce où il y avait l’horloge de Serdaigle.

Ils avancèrent dans l’immense grotte qui menait à pièce qui contenait la brume.

Ils trouvèrent alors les cadavres des Inferi qu’Harry avait achevés la dernière fois. Les corps étaient complètement décomposés et une odeur épouvantable s’en dégageait.

      Quelle horreur, dit Abelforth, il faut les faire disparaître.

Et avec sa baguette il fit disparaître les trois corps.

Ils finirent par arriver à la porte à la poignée en forme de serpent et Harry s’ouvrit le bras pour se faire saigner. Il toucha ensuite la porte avec sa blessure et elle s’ouvrit pour les laisser passer.

Ils entrèrent alors dans la pièce suivante, qui était envahie de cette brume qui ne laissait passer aucune lumière et aucun son.

Ils firent alors apparaître leur Patronus pour pouvoir s’orienter et ils finirent par trouver la sortie, qui menait à la petite pièce où l’horloge de Serdaigle se trouvait.

Le cœur d’Harry battait de plus en plus fort au fur et à mesure qu’il s’en approchait. D’ailleurs, il sentait la présence de l’Horcruxe qui se rapprochait et il attribua cela au fait que maintenant il était capable de reconnaître les rayonnements.

Il laissa tomber une goutte de sang sur la poignée de la porte et elle s’ouvrit.

La première chose qu’Harry regarda était l’horloge, elle était toujours là, elle n’avait pas bougé d’un millimètre. Mais alors qu’Harry n’y avait pas fait attention la première fois, il était cette fois fasciné par cet objet.

L’horloge émettait des rayonnements épouvantables. Harry n’avait jamais rien ressenti d’aussi fort, mais surtout d’aussi Noir, au point qu’il finit par se sentir très mal.

Il se trouva finalement obligé de rester à distance de l’horloge. Il savait qu’une âme souillée au plus haut point l’habitait, et il sentait que cette âme ne l’aimait pas.

Abelforth resta fixé un moment sur l’horloge, avant de sortir sa baguette et de l’examiner.

Après une dizaine de minutes, il parla enfin.

      Bien, cette horloge contient bien un Horcruxe, mais elle ne contient pas que ça. L’Horcruxe est protégé par des maléfices très puissants qui tueraient quiconque essaie de le détruire. Je ne sais pas quels sont ces maléfices et je crains que nous n’allons pas pouvoir la détruire nous-mêmes.

      Il le faut, pourtant ! s’exclama Harry, qui était impatient que ce morceau d’âme soit détruit.

      Oui, il le faut, répéta Abelforth, mais je ne suis pas capable de le faire sans détruire l’horloge, ce que nous ne pouvons pas faire. Néanmoins, je pense que je sais ce qui peut faire l’affaire…

      Quoi ? demanda Harry.

      Un Détraqueur, répondit Abelforth.

      Un Détraqueur ? s’étonna Harry.

      Oui, mais il faudra le forcer à aspirer cette âme et c’est la principale difficulté, aucun Détraqueur ne voudrait le faire… Mais il faut bien détruire cet Horcruxe et on va y arriver. D’abord, je vais commencer par lui retirer certains maléfices pour que cela soit plus facile.

Abelforth recommença à prononcer des formules bizarres en pointant sa baguette sur l’horloge. Plusieurs fois, celle-ci se secoua un peu avant de redevenir à nouveau calme.

L’opération dura un long moment avant qu’Abelforth ne juge qu’il avait fait le maximum possible pour retirer les enchantements qui protégeaient l’Horcruxe.

      Il est temps d’utiliser le Détraqueur maintenant… Spero destructum apparecium !

Un Détraqueur apparut alors ce qui surprit Ron, Hermione et Ginny qui ne connaissaient pas cette formule. Harry, lui, l’avait déjà vue faire par Rogue.

      Bien, lorsque le Détraqueur va absorber le morceau d’âme, cela risque d’engendrer une explosion si puissante qu’elle détruirait le château. C’est pourquoi je vais placer des protections pour contenir les rayonnements…

      Vous êtes sûrs que l’on doit faire ça ici ? demanda Hermione.

      De toute façon nous ne pouvons pas déplacer l’horloge, dit Abelforth. Un enchantement l’empêchant d’être bougée lui a été appliqué. Mais ne t’inquiète pas, avec les protections, tout se passera bien. Cependant, l’aide de Dobby sera la bienvenue… Harry ?

Harry appela Dobby qui transplana à la seconde, ravi de pouvoir aider.

      Dobby, nous avons besoin de toi pour m’aider à placer des enchantements qui vont nous protéger de l’explosion qui va se produire lorsque le Détraqueur va absorber l’Horcruxe, je pense que tu sais faire ça.

      Oui, répondit Dobby, qui s’exécuta.

Abelforth avait fait apparaître un cocon translucide très épais autour de l’horloge, dans lequel il avait enfermé le Détraqueur.

Pendant ce temps, Dobby avait fait apparaître des boucliers autour de tous les cinq pour les protéger.

Abelforth plaça un dernier bouclier sur les murs de la pièce.

      Ca ne va pas détruire l’horloge ? demanda Harry.

      Non, j’ai placé un enchantement très compliqué qui protège la structure non magique de l’horloge, elle restera intacte. Seuls les enchantements qui pourraient la faire fonctionner seront affectés, mais de toute façon, il y a bien longtemps qu’ils ont cessé de faire effet, et l’Horcruxe a fini de les détruire. Bien, il est temps de placer un dernier enchantement, ne vous inquiétez pas si vous ne voyez plus rien et n’entendez plus rien, c’est normal. Vous risquez de ressentir quand même une secousse lorsque l’Horcruxe sera détruit, mais ce sera largement supportable. J’aurais bien voulu vous laisser sortir pendant que je force le Détraqueur à absorber l’Horcruxe, mais dès que j’ai commencé à lui retirer la première protection, un enchantement est apparu, nous empêchant de sortir tant que l’Horcruxe ne serait pas détruit. C’est très ingénieux, quelqu’un qui n’aurait pas pensé à utiliser un Détraqueur n’aurait strictement eu aucune chance d’en sortir.

Harry trouvait cela de plus en plus risqué et il commença à penser que c’était un miracle qu’ils aient pu ressortir d’ici lorsqu’ils y étaient venus la première fois.

      Bien, c’est parti…

Abelforth fit apparaître un enchantement et lentement toute lumière et tous sons disparurent. Commença alors une attente interminable, pendant laquelle Harry se demandait ce qui se passait.

Il attendait avec appréhension le moment où il ressentirait l’explosion, se demandant ce que cela ferait.

Et finalement elle arriva, il fut comme transpercé par des rayonnements terriblement puissants. Harry n’eut pas le temps de souffrir plus longtemps car il s’évanouit.

 

Lorsqu’il se réveilla, Dobby était sur sa poitrine en train de le secouer.

      Harry Potter ! Harry Potter !

Lorsqu’Harry rouvrit les yeux, Dobby sauta de joie et se mit à crier.

      Il est vivant, il est vivant !

Quelques secondes plus tard, Ron, Hermione et Ginny étaient penchés sur lui, ils avaient l’air profondément soulagés.

      Oh Harry, Dieu merci, dit Hermione. On a bien cru que tu ne te réveillerais pas… Vite, il faut aider Abelforth !

Harry se releva difficilement, il était sonné. Mais si Abelforth n’allait pas bien, il ne pouvait pas rester là sans rien faire.

Abelforth était étendu par terre, un peu plus loin. Il ne bougeait pas.

      Il est vivant, dit Hermione. On a pris son pouls. Mais il a l’air dans un pire état que toi… Je ne sais pas ce qu’on peut faire, il faudrait appeler Rogue, il doit savoir quoi faire…

      Ca va être long avant qu’il puisse venir, dit Harry, surtout s’il doit passer par le lac…

      Mais on ne sait même pas comment le prévenir, se lamenta Ginny.

      Je crois qu’Abelforth utilisait un Gallion, il doit l’avoir avec lui.

Ils fouillèrent alors dans sa poche et trouvèrent le Gallion.

      Si on l’appelle il va venir chez Abelforth et quand il verra qu’il n’y aura personne, il ne saura pas quoi faire, dit Ron.

      Il faudrait ramener Abelforth chez lui, mais s’il faut passer par le lac, on ne va pas y arriver.

C’est alors que Fumseck émit un petit cri et il laissa entendre à Harry que lui pouvait transplaner.

      Fumseck, tu peux faire transplaner Abelforth ? demanda-t-il au Phénix.

      Je croyais que le Phénix ne pouvait faire transplaner que son sorcier ? demanda Hermione.

      Je croyais aussi, dit Harry.

Mais Fumseck signifia à Harry qu’il était prêt à le réussir.

C’est alors qu’Harry se rappela ce qu’Abelforth lui avait dit la première fois qu’ils s’étaient vus. Abelforth était lié à Albus qui était lié à Fumseck père qui était lié à Fumseck fils qui était lui-même lié à Harry. Grâce à ses liens, Fumseck entretenait un lien particulier également avec Abelforth, et c’était pour cela qu’il était capable de faire transplaner Abelforth.

Harry expliqua rapidement cela à ses amis, ce qui les rassura. Ils ne prenaient donc pas de risques à faire transplaner Abelforth avec Fumseck.

      Je vais transplaner avec Abelforth chez lui, dit Harry. Vous devriez quitter la grotte par l’autre sortie, faites attention quand même qu’on ne vous voie pas traîner dans le coin. Ginny, je suis sûre que tu es capable d’ouvrir la salle secrète dans la Salle du Phénix, prenez le Portoloin et rejoignez-nous chez Abelforth. En attendant, j’envoie un message à Rogue avec le Gallion !

Harry modifia le Gallion et y fit apparaître les inscriptions « urgent, je vais très mal ».

      A tout à l’heure ! dit-il à ses amis.

Et il se cramponna à Abelforth avant de transplaner avec Fumseck.

Le transplanage avait été un peu plus désagréable que d’habitude : il s’était senti un peu secoué.

Mais ils étaient arrivés sains et saufs dans le jardin d’Abelforth, ce qui soulagea tout de même Harry.

Rogue n’était toujours pas arrivé et Harry se pencha sur Abelforth en priant pour qu’il se réveille.

A sa montre, il était bientôt sept heures du matin, et les premières lueurs du jour apparaissaient dans le ciel.

L’attente lui sembla interminable, et il regarda sa montre toutes les dix secondes.

Finalement, une dizaine de minutes plus tard, Ron, Hermione et Ginny arrivèrent. Ginny avait réussi à ouvrir la salle Albus Dumbledore, ce qui montrait à quel point son lien avec Harry était fort.

Alors que le jour se levait, l’état d’Abelforth commençait à montrer des signes d’amélioration. Il commençait à bouger et ses lèvres bougeaient comme s’il voulait parler.

Il y eut alors un craquement sonore et Rogue transplana. Harry n’aurait jamais cru pouvoir être aussi content de le voir.

      Qu’est ce qu’il y a ? demanda-t-il, l’air inquiet.

      On a détruit l’horloge…

      Par la Barbe de Merlin ! s’exclama Rogue, furieux, je lui avais dit de me prévenir quand il le ferait, c’est tellement risqué !

Mais il ne protesta pas plus longtemps et il ne perdit pas de temps pour examiner Abelforth.

      Heureusement, il va bien, mais il va avoir besoin de repos. Vous avez bien fait de me prévenir. En attendant il faut le réveiller, on va l’amener à l’intérieur…

Ils transportèrent Abelforth dans sa maison et l’allongèrent sur le canapé.

Rogue alla ensuite chercher quelque chose dans le frigo et Harry fut surpris de le voir revenir avec une boîte de sorbets à la framboise.

      Ne vous moquez pas, Potter, dit Rogue, qui avait remarqué l’expression d’Harry. Ce n’est certainement pas le genre de méthode que je préconise d’utiliser pour soigner les gens, mais il faut croire que quand le problème est psychologique, cela fonctionne…

Et en effet, lorsqu’Abelforth reconnut son goût préféré, il rouvrit les yeux et se redressa.

      Qu’est-ce que l’on fait ici ? demanda-t-il. Severus !

      Comment avez-vous pu prendre un tel risque ! s’insurgea Rogue, qui tremblait. Vous vous imaginez ce qui se serait passé si vous aviez tous dû périr ? Vous savez pourtant bien ce que contient un Horcruxe et les maléfices terribles que le Seigneur des Ténèbres est capable de produire…

      Je m’excuse, Severus, j’aurais dû vous prévenir, c’est vrai…

      L’Horcruxe est donc détruit, si je comprends bien ? siffla Rogue.

      Oui, l’horloge de Serdaigle n’est plus un Horcruxe, dit Abelforth.

Tous retrouvèrent alors le sourire et Harry se rendit compte réellement du pas qu’ils venaient de faire.

      Est-ce que l’horloge est restée intacte ? demanda Abelforth.

Harry se rendit alors compte qu’il ne l’avait même pas regardée après la destruction de l’Horcruxe, à son réveil, il s’était immédiatement précipité pour s’occuper d’Abelforth.

      Oui, répondit Hermione, d’ailleurs, elle marche à nouveau.

      Elle marche ? s’étonna Abelforth.

      Oui, et elle est à la bonne heure ! dit Ron.

      Décidément il y a des mystères que l’on n’expliquera jamais… Mais comment avez-vous fait pour me ramener ici ?

Ils lui racontèrent alors comment ils avaient fait, le transplanage avec Fumseck, l’ouverture par Ginny de la salle Albus Dumbledore, et l’utilisation du Gallion pour appeler Rogue.

      Vous êtes admirables, leur dit alors Abelforth, une larme à l’œil. Albus aurait été tellement fier de vous tous.

      Vous êtes sûrs que ça va aller ? demanda Rogue à Abelforth.

      Oui, merci beaucoup Severus, c’est très gentil d’être venu.

      La prochaine fois, prévenez-moi, ça ne coûte rien. En attendant, je suis très occupé, je vais devoir y aller. Je repasse vous voir dans la soirée.

Il se tourna alors vers Harry, Ron, Hermione et Ginny.

      Félicitations pour votre lucidité à vous tous, leur dit-il sur un ton grinçant. Mr Potter, il faudra vraiment que nous ayons un cours de potions rapidement, je vous ferai parvenir l’heure et la date dès que possible. Bonne journée.

Ils étaient tous les quatre abasourdis d’avoir reçu un tel compliment de la part de Rogue, et ils ne pouvaient qu’être fiers de ce qu’ils avaient fait.

      Vous avez vu l’heure ! s’exclama Abelforth.

      Il est vraiment temps qu’on aille dormir, dit Ron, je ne tiens plus debout.

      J’ai cours d’Arithmancie à huit heures, dit Hermione en baillant.

      Hermione, tu ne comptes pas sérieusement y aller ? demanda Harry.

      Je ne peux pas rater…

      Hermione, l’interrompit Abelforth, tu devrais vraiment aller dormir, tu as l’air pâle et il ne faudrait pas que tu tombes malade à cause de la fatigue. Tu te rends compte ce qui se passerait si tu venais à rater une semaine de cours entière à cause de ça ?

Hermione réfléchit sérieusement à cela et comprit qu’il était plus sage d’aller dormir.

      Je vais moi aussi aller dormir, dit Abelforth, je ne tiens plus… Je crois qu’il est inutile qu’on se voit aujourd’hui, on verra pour jeudi, en attendant reposez-vous bien.

 

Ils rentrèrent à Poudlard et ne se soucièrent pas de qui ils pourraient croiser sur le chemin du retour à leur appartement. Finalement, ils avaient croisé Neville qui s’était inquiété de leur état en les voyant.

      Vous êtes sûrs que ça va ? leur demanda-t-il.

      Oui, répondit Harry. On est juste malades mais ça va passer… Et toi, qu’est-ce que tu fais debout à cette heure-là ? On n’a pas cours aujourd’hui !

      Je vais au Club de Botanique avec le professeur Chourave à dix heures, mais d’abord j’ai besoin de faire des recherches à la bibliothèque…

      D’accord, à tout à l’heure Neville…

      Vous devriez aller à l’infirmerie quand même !

      Ca va aller, merci, on a déjà vu Mme Pomfresh, on a juste besoin de repos…

Finalement, ils se couchèrent tout habillés et ils tombèrent de fatigue immédiatement.

 

Harry ne se réveilla qu’à sept heures du soir, un peu émoussé de tout ce qu’il avait vécu la veille. Mais au moins, il n’était plus fatigué et il était prêt à faire tout ce qu’il devait faire maintenant.

Il avait raté la manifestation qui avait été programmée à dix heures au Ministère le matin-même, mais finalement, ce n’était pas très important. Au vu du récent  changement de comportement de Fudge, il avait dû être capable de gérer cela tout seul très bien.

Harry, une fois n’est pas coutume, était le premier levé, et il en profita pour prendre un bain chaud et relaxant qui lui fit le plus grand bien.

Il descendit ensuite dans le salon pour manger quelque chose et Dobby lui prépara un petit-déjeuner réconfortant.

La Gazette du Sorcier du jour était posée sur la table, accompagnée du supplément de midi spécialement édité pour la manifestation, mais cette fois, elle n’était pas toute seule. Le Londonien, le journal du Ministère, paraissait enfin à nouveau et les sorciers pourraient à présent connaître la vérité à propos de tout ce qui se passait dans la communauté magique.

Mais il n’avait pas vraiment envie de lire ces journaux et il alla alors prendre dans sa chambre le Guide de la Conjugaison avec un Phénix d’Octave Melodge.

Harry ne l’avait pas encore lu entièrement, il préférait en lire des passages un peu au hasard. Mais cette fois, il voulait en savoir plus sur le fait que Fumseck ait réussi à faire transplaner Abelforth.

Il trouva rapidement un passage qui en parlait dans le chapitre « Transitivité des liens de Conjugaison ».

 

Lorsque le lien entre le sorcier et le Phénix devient fort, il peut s’étendre aux autres liens dans lesquels le sorcier, ou le Phénix, est engagé.

Un lien fort va toujours dans le sens d’un épanouissement maximal du sorcier et du Phénix. Ainsi le lien va utiliser tous les liens possibles pour s’étendre et offrir de nombreuses possibilités magiques nouvelles.

Par exemple, les liens d’amour et tout simplement d’amitié sont les premiers à être « envahis » par le lien de Conjugaison avec le Phénix. Viennent ensuite parfois les liens de « servitude » avec des créatures comme les elfes par exemple, à la condition que ce lien n’ait pas pour but de soumettre la créature, et soit un réel lien d’échange.

Cela se traduit par des liens directs entre les personnes chères au sorcier et le Phénix. Ces personnes de l’entourage du sorcier pourront alors d’une certaine manière bénéficier de la Magie du Phénix. Cela va du réconfort pouvant être apporté par le chant du Phénix à des actes magiques beaucoup plus complexes comme le Transfert de Sorts, la communication à distance, le Transplanage.

De l’autre côté, les Phénix peuvent tisser des liens forts entre eux, et notamment avec leurs géniteurs. Ce n’est pas toujours le cas, mais lorsqu’un lien particulier unit le Phénix à son géniteur, alors ce lien peut s’étendre aux sorciers Conjugués qui pourraient alors se trouver liés sans avoir pour autant à se connaître. Cependant, en général, les Phénix « fils » se lient avec des sorciers ayant un lien direct avec le sorcier Conjugué à leur Phénix « père ».

L’établissement de tels liens permet d’épanouir le sorcier et le Phénix dans leur Conjugaison, en leur permettant d’acquérir de nouveaux pouvoirs. La Magie des elfes et celle des Phénix étant très complémentaires, c’est le type de lien qui offre le plus de possibilités, tellement nombreuses que certaines sont encore inconnues.

 

Harry ne connaissait quasiment rien de la Magie des elfes, cependant, il savait que leurs pouvoirs ne se réduisaient pas à faire le ménage et à préparer des repas.

Hermione venait de se réveiller et Harry fut content de voir qu’elle avait bien meilleure mine que ce matin.

      Oh, la Gazette est là, ils disent quoi ? demanda-t-elle.

      Aucune idée, j’ai vraiment pas eu l’envie de la lire si c’est pour entendre parler de ces manifestations, répondit Harry.

Mais Hermione s’était déjà plongée dans le journal et aux expressions de son visage, Harry était capable de deviner à peu près son contenu.

      Il y avait une interview de Rogue avec leur Patrick de Carnoustie, d’ailleurs je me demande bien s’il existe où s’ils l’ont inventé, je n’ai jamais entendu parler de ses livres…

      Et alors ? demanda Harry, qui imaginait pourtant très bien le contenu de l’interview.

      Oh, tu es quelqu’un d’affreusement arrogant, tu traînes avec le fou dangereux Maugrey et le criminel Lupin. Rogue soutient Jigger pour qu’il devienne Ministre et trouve scandaleux ce que Fudge a fait aux Gobelins. Il confirme qu’il va retourner à Poudlard et il dit qu’il y fera le ménage.

      Oui, on pouvait s’y attendre, dit Harry.

      Par contre, ils disent que Pétunia a lancé une nouvelle attaque contre Gringotts, et je ne sais pas si c’est vrai… Quoi qu’il en soit, c’est grave et il vaudrait mieux que l’on sache rapidement la vérité.

      Dans le Londonien, ils doivent le dire, dit Harry.

      Non, rien là-dessus, mais ils avaient été imprimés  avant il me semble, peut-être que s’il y a une édition demain ce sera dedans. En tous cas ils disent qu’à partir de maintenant, il pourra paraître tous les jours, c’est une bonne nouvelle.

 

Ils attendirent que Ron et Ginny se réveillent pour aller au Ministère prendre des nouvelles.

      Ah Harry ! s’exclama Mr Weasley en les voyant débarquer dans son bureau. On aurait espéré que tu viennes avant…

      Ca s’est mal passé pendant la manifestation ? demanda Hermione.

      On s’en est sorti plutôt bien, il y avait environ cinq cent personnes, on ne pensait pas que la Gazette aurait autant d’impact sur les gens. Il n’y a pas eu d’incidents graves, ils ont essayé d’entrer de force dans les bureaux mais on a tenu avec quelques Aurors. Fudge a tenté de faire un discours pour les rassurer mais il a été hué et personne ne l’a entendu… La majorité des gens était dans l’ignorance totale, ils ne savent même pas pourquoi ils manifestent, ils ne font que suivre la Gazette.

      Et le Londonien, ils l’ont lu ?

      On n’a pas l’impression, répondit Arthur, un peu dépité, ils s’en sont servis pour allumer un feu dans la cour du Ministère. Mais malheureusement, ils ont décidé de reprendre la manifestation demain.

      Ils finiront bien par se rendre compte que tout ça n’est pas vrai, dit Harry…

      Oui, mais il y a un autre problème, dit Mr Weasley.

      Quoi ? pressa Harry.

      Stridus Shiner est réapparu tout à l’heure… Il semble normal, mais il ne veut pas nous dire ce qu’il a fait pendant tout ce temps.

      Vous l’avez interrogé au Veritaserum ? demanda Harry.

      Et bien, il n’a rien fait de mal a priori donc on n’a aucune raison d’utiliser le Veritaserum. En tous cas, il a l’air tout à fait normal, peut-être un peu trop calme. On sait qu’il n’avait pas digéré que Fudge soit nommé à sa place. Pour l’instant il donne l’air de l’avoir accepté enfin.

      Ca cache peut-être quelque chose, dit Harry. Il faut vraiment le placer sous surveillance.

      Oui, il est sous surveillance. Il y a une dernière chose, Ombrage a décidé de démissionner définitivement de Poudlard…

      Tant mieux, dit Harry, elle n’apportait que des ennuis.

      Oui, c’est une très bonne chose, dit Arthur, mais on très peur que la Gazette du Sorcier la récupère pour faire campagne contre Fudge et pour soutenir Joe Jigger.

      Les gens ne l’aiment pas, c’est clair, si elle soutient Jigger, elle ne pourra que lui être nuisible, dit Harry.

      Harry, tu as vu comme la Gazette arrive à faire tourner les choses vite ? Il leur suffira de faire paraître un article où elle te critique et elle remontera dans l’estime des gens ! s’exclama Mr Weasley.

      Alors on peut parier qu’elle sera interviewée par Patrick de Carnoustie demain, dit Hermione.

      Et on ne peut pas faire une fausse interview nous aussi ? demanda Ron.

      Non, Ron, répondit Mr Weasley. On se doit de dire la vérité, le moindre mensonge pourrait nous être fatal… Mais on va essayer de la convaincre de nous donner une vraie interview pour contrer les plans de la Gazette. Et puis pendant la manifestation, on lui demandera de parler sous Veritaserum devant les manifestants pour leur dire qu’elle n’a jamais donné d’interview à la Gazette et que c’est une interview inventée…

      C’est un peu tiré par les cheveux, répondit Hermione, mais si c’est le seul moyen qui nous reste pour que la vérité se fasse savoir, alors il faut l’utiliser.

      Et Fred et George ? proposa Ginny. Ils sont tellement populaires, les gens leur feront forcément confiance quoi qu’ils disent !

      Ca pourrait leur faire perdre des clients, répondit Arthur, mais je sais qu’ils sont prêts à nous aider quoi que l’on fasse. On les verra ce soir pour le repas, il faudra leur en parler !

 

Harry était très heureux de retrouver les Weasley au complet lors du repas du soir. Lupin et Tonks étaient aussi présents. Certes ce n’était pas au Terrier, mais leur nouvel appartement à Poudlard y faisait beaucoup penser.

Le sujet de discussion principal fut la Coupe du Monde de Quidditch. C’était un sujet auquel Harry n’avait plus osé penser depuis des semaines à cause de tout ce qu’il avait eu à faire. Et cela lui faisait beaucoup de bien, même s’il savait que ce n’était que pour un soir.

Celle qui semblait la plus heureuse était Mrs Weasley, elle qui était restée seule pendant plusieurs jours, séparée de ses enfants et de son mari. Elle ne protesta même pas contre Fred et George qui avaient caché une Araignée Poivrée dans l’assiette de Tonks.

      Alors, les jumeaux, est-ce que vous êtes prêts à distribuer le Londonien dans votre boutique ? demanda Arthur.

      Arthur, ça ne peut que leur attirer des ennuis ! répondit Mrs Weasley. Ils doivent rester en dehors de ça.

      T’inquiète, m’man, répondit George avec un sourire, on va le distribuer, et ceux qui ne le voudront pas vont le regretter !

      Ah ça oui ! ajouta Fred.

 

 

 

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