HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 14 : LES TRIBULATIONS DU MEDAILLON DE SERPENTARD

 

 

-          J’aurais dû m’en douter. Vers une heure du matin, Scrimgeour est arrivé et a demandé à Arthur de venir, se lamenta Mrs Weasley. Ils doivent être terriblement occupés en ce moment, plus personne n’est passé depuis, et je suis allée voir au Département de la Lutte contre la Magie Noire, il n’y a personne, désert complètement.

-          C’est terrible, il faut absolument l’arrêter, elle est complètement folle…

-          Son imprudence la perdra, dit Harry d’une manière très calme, aussi calme que l’aurait été Dumbledore.

-          Il faut l’espérer, dit Hermione…

-          Mais si elle me cherche pour me tuer, je l’affronterai, et je me débarrasserai d’elle.

-          Harry, s’il te plaît, tu dois laisser le Ministère s’en charger, le supplia Mrs Weasley.

-          Non, Dumbledore m’aurait laissé l’affronter, dit-il, je la connais et je sens que je pourrais la vaincre.

-          Harry, tu avais dit que tu avais une leçon d’occlumancie ce matin, lui rappela Hermione.

-          Oui, c’est vrai, je vais devoir y aller.

 

-          Bonjour Harry, tu as certainement appris ce qu’il s’est passé dans la Gazette du Sorcier, c’est pourquoi Severus a prévenu qu’il serait un peu en retard, annonça Abelforth à l’arrivée de Harry.

-          D’accord, répondit Harry. Est-ce que je dois revenir plus tard ?

-          Non, non, Harry, tu vas rester. J’ai également quelque chose d’important à te dire. C’est à propos des Horcruxes.

-          En ce qui concerne le médaillon de Serpentard…

-          Oui, dit Harry, impatient.

-          Tu dois savoir que nous ne sommes pas sûrs qu’il a été détruit. Regulus Black a bien écrit qu’il  le détruirait dès qu’il le pouvait mais nous ne sommes pas certains qu’il l’a fait.

-          Je sais, dit Harry.

-          Excuse-moi, je sais que tu le sais mais il me faut bien introduire ce que je vais te dire.

-          Pardon, s’excusa Harry.

-          Bien, je ne connais pas les maléfices que contenait ce médaillon pour sa protection mais sa destruction ne présente pas, je le pense, de difficulté majeure.

-          Pourtant la bague de Gaunt contenait des maléfices terribles, dit Harry.

-          Oui mais vois-tu il se trouve que la bague ne bénéficiait pas d’autre protection. Comme Albus te l’a dit, il l’a trouvée dans les ruines de la maison. Certes, Voldemort ne s’attendait pas à ce que quelqu’un vienne fouiller dans les ruines de la maison de ses ancêtres, je te l’accorde et tu pourrais penser que cela, à ses yeux, constitue une protection suffisante. Mais comme tu commences à le comprendre, il n’apprécie pas que quelque chose ne dépende pas de sa volonté. Car, il aurait été possible qu’un sorcier vienne y fouiller et il n’aurait pu supporter une telle éventualité. C’est pourquoi la bague regorgeait de Magie Noire.

-          Je ne comprends pas bien où vous voulez en venir, dit Harry.

-          Pardon, je me suis éloigné, expliqua Abelforth.

-          Ce n’est pas grave, monsieur, dit Harry.

-          Bien, comme je le disais, la bague disposait d’une protection suffisante que seul un très grand sorcier pouvait briser. Il en est de même pour le médaillon, Albus et toi avaient déjà brisé les maléfices que Voldemort avaient placés pour le protéger. Et Regulus en avait fait de même. Donc tu vois je pense que le médaillon ne bénéficiait pas d’autre protection, si ce n’est quelques petits maléfices dont on peut très facilement se briser.

-          Ah, mais où voulez-vous en venir ? demanda Harry.

-          Harry, tu t’étais étonné que je dise que le médaillon ne contenait pas de Magie Noire contrairement à la bague.

-          Ah oui, pardon, s’excusa à nouveau Harry.

-          Ce n’est rien Harry. Donc il est fort probable que le médaillon ait été détruit mais, mais nous devons aussi tenir compte du fait que Regulus était déjà certainement menacé par Voldemort car il s’est écoulé très peu de temps entre le moment où il est entré au service de Voldemort et le moment où il a voulu le quitter. Il a donc certainement dû privilégier sa survie avant de vouloir détruire l’Horcruxe.

-          Il y a donc des chances qu’il n’ait pas eu le temps de le détruire, répéta Harry pour comprendre.

-          C’est parfaitement cela, dit Abelforth avec un sourire. Donc il va falloir le rechercher et ça risque d’être plus facile que tu peux le penser.

-          Ah bon ! s’exclama Harry.

-          Regulus Black, dit-il calmement en regardant Harry avec un grand sourire. Il avait pris soin d’insister sur le mot « Black » et Harry l’avait perçu.

-          Black, dit-il doucement en réfléchissant.

-          Tu ne vois pas ? demanda Abelforth. Tu ne vois pas où il aurait pu cacher le médaillon ?

-          Mondingus ! s’exclama Harry, la colère soudain sur son visage. Cela étonna singulièrement Abelforth.

-          Pardon ? demanda-t-il.

-          Désolé, j’ai grillé une étape, dit Harry. Bien sûr, c’est évident, il l’aurait mis au 12, square Grimmaurd, comment n’aurais-je pu y penser avant…

-          J’avoue que je n’y aurais pas pensé si Alrgh… non rien. Harry le regarda d’un air bizarre mais Abelforth s’empressa de continuer la conversation. Quel est le rapport avec Mondingus ? demanda-t-il.

-          Eh bien Mondingus a volé beaucoup d’objets là-bas, pour les revendre, heureusement je m’en suis aperçu et Dumbledore l’a empêché de continu… AH ! s’exclama Harry. Le médaillon, je… je… il était là-bas.

-          Vous l’avez vu ! s’exclama à son tour Abelforth en se levant brusquement si bien qu’il renversa sa tasse de thé qui se brisa au sol. Il n’y fit pas attention tout de suite.

-          Lors du nettoyage de la maison, Sirius avait jeté plein de vieux objets, mais l’elfe Kreattur en avait gardé quelques uns et Mondingus en avait volé aussi. Mais je ne me souviens plus ce que nous avions fait…

-          C’est terrible, dit Abelforth. Il ne s’était toujours pas rendu compte qu’il avait renversé son thé.

-          Monsieur ? lui dit Harry, votre thé…

-          Ah euh, oui, merci, balbutia-t-il. Evanesco, dit-il et la tache disparut. Reparo. Enfin, les morceaux de la tasse se recollèrent.

-          Il faut retourner au 12, square Grimmaurd, dit Harry.

-          De toute évidence oui, c’est la première chose à faire. Si on le retrouve tant mieux, sinon… Et il n’osa pas terminer sa phrase.

-          On peut y aller tout de suite ? demanda Harry.

-          Je pense que l’aide de tes amis Ronald et Hermione nous seraient utiles, peut-être se souviennent-ils de quelque chose à propos de cela.

-          Ca va juste être difficile de trouver une excuse pour expliquer où ils partent. Mrs Weasley veut absolument tout savoir.

-          Et toi ? elle te laisse partir ? demanda Abelforth amusé.

-          Je lui ai dit que je prenais des cours d’occlumancie par une vieille amie de Dumbledore.

-          Ah, une excuse très intelligente, si tu veux mon avis. Elle sera toujours valable. Et puis elle ne peut pas vérifier que c’est vrai en plus !

-          C’est vrai que pour Hermione et Ron c’est plus difficile…

-          Elle ne te croirait pas si tu lui disais que tu as besoin de leur aide pour t’entraîner ?

-          Excellente idée ! oui, voilà, je n’ai qu’à lui dire que j’ai besoin de tester si je suis capable de résister à l’intrusion dans mes pensées par les autres…

-          Oui, parfait, car tu as atteint un haut niveau et il faut que tu passes à un niveau supérieur… D’après ce qu’Albus m’a dit d’elle, elle devrait accepter tant que ça pourra t’éviter de faire des mauvais rêves. Je suppose que c’est ce que tu lui as dit pour justifier ces leçons.

-          Oui.

Mais on frappa trois fois à la porte. Abelforth se leva. C’était Rogue. Celui-ci entra et lança à Harry un regard très énervé.

-          Potter, je croyais que vous aviez prévenu votre oncle et votre cousin de partir ! dit-il d’une voix féroce.

-          Je l’ai fait…

-          Je vous avais dit qu’ils couraient un grave danger, cette femme est une folle ! Il était visiblement très en colère contre Harry.

-          Je leur avais dit, eux-mêmes se préparaient à partir, dit Harry essayant de ne pas se laisser dominer par la colère de Rogue.

-          Il fallait leur dire de se presser ! je vous avais bien prévenu du danger !

-          Ce n’est pas de faute s’ils sont débiles, dit Harry. Je les avait prévenu, ils ne m’ont pas écouté, tant pis pour eux !

-          Oui et les autres personnes, tant pis pour eux ? demanda Rogue furieusement. Harry se tut. Il vous faudra être plus prudent à l’avenir, Potter, c’est compris ?

-          Oui mais…

-          Bien, maintenant, passons à notre leçon…

-          Severus ? demanda Abelforth.

-          Oui, répondit Rogue. Apparemment, il était d’une humeur massacrante aujourd’hui.

-          Est-ce que vous en savez plus sur la raison de ce tragique évènement ? demanda Abelforth, très calmement.

-          La raison est que cette femme est une folle ! s’exclama-t-il. Même le Seigneur des Ténèbres lui a demandé de se contrôler à l’avenir. Il ne veut pas qu’elle risque de se faire capturer. Et je vous rappelle, dit-il en se tournant vers Harry, qu’elle ne veut qu’une chose, votre mort, Potter, elle a dit qu’elle vous tuerai dans les plus atroces souffrances qui existent, je vous rappelle encore une fois d’être prudent !

-          Bien, répondit Harry.

-          Le Seigneur des Ténèbres, reprit Rogue, était content de sa détermination mais il lui a demandé de  ne plus agir pour le moment, il préfère, une grosse attaque de Poudlard bien organisée. C’est pourquoi, il souhaite qu’il n’y ait plus d’attaque d’ici là. Vous devez insister, Potter pour que tous les moyens d’entrer à Poudlard, ou de communiquer avec Poudlard soient contrôlés. Il semblerait que des mesures importantes aient été prises mais cela ne suffira pas, je vous préviens. Vous devez recruter le plus possible de personnes dans votre AD pour que le plus possible d’élèves soient capables d’assurer eux-mêmes leur protection ! les Aurors ont déjà assez de travail comme ça pour avoir à protéger des élèves qui seraient imprudents. Il utilisera toutes sortes de créatures dangereuses et je vous direz lesquelles en temps venu, mais vous pouvez être assurés qu’il utilisera en masse les détraqueurs qui n’attendent que de pouvoir donner leur baiser mortel. Le sortilège du Patronus doit être appris à tous !

-          Bien, merci dit Harry, je ferai tout pour que chacun soit prêt à se défendre.

-          Ce que nous ferons, Potter, c’est que je vous apprendrai à vous défendre contre ces attaques et ensuite vous enseignerez ce que je vous ai appris aux autres élèves, car vous êtes vraiment très loin d’imaginer ce que le Seigneur des Ténèbres vous réserve. Vous devez tout faire pour que le Ministre continue comme il le fait, même s’il y a un arrêt des attaques, le Ministère ne doit jamais démobiliser ses Aurors, c’est clair ?

-          Oui, c’est clair, mais de toutes façons, le Ministère n’avait pas l’intention de ralentir son action, ils recrutent constamment de nouveaux Aurors.

-          Sachez que c’est aussi le cas pour le Seigneur des Ténèbres, il essaie de regrouper des jeunes Serpentard qui ne savent pas vraiment où ils en sont après leurs études et il va essayer de les recruter à l’intérieur même de Poudlard cette année encore, Potter. Je vous donnerai une liste des élèves qu’il a contacté ou essayé de contacter. Mais maintenant, je n’ai pas beaucoup de temps, commençons notre entraînement. Est-il possible d’agrandir la pièce ? demanda-t-il.

-          Euh, non, les sortilèges anti-transplanage seraient brisés, nous devrions aller à Poudlard…

-          A Poudlard ? s’étonna Rogue, mais…

-          Severus, la salle secrète aménagée par Dumbledore que vous avez déjà visité, il m’avait autorisé à y créer un Portoloin pour y aller qui est ici, dit-il en montrant le vase.

-          Ah, excellent, Dumbledore avait décidément pensé à tout.

-          Oui, il pense toujours à tout… dit Abelforth en souriant. En effet, il semblait à Harry que, à part la triste mort de Dumbledore, tout était méticuleusement bien organisé.

Mais ils avaient déjà saisi le vase et Abelforth actionna le Portoloin. Harry ressentit la traditionnelle secousse au nombril et il heurta ensuite le sol de la Salle Albus Dumbledore, accompagné de Abelforth et de Rogue.

Rogue écarta la table d’un mouvement de sa baguette. Abelforth suggéra qu’ils auraient peut-être besoin d’un tableau et métamorphosa un bout de parchemin qu’il sortit de sa poche en un grand tableau qu’il fixa au mur. Harry était surpris qu’il fasse tout cela aussi aisément, il murmurait à peine les formules magiques et agitait d’un geste très souple sa baguette.

-          Potter ? demanda Rogue. Que savez-vous de la Magie Noire ?

Et Harry lui récita tout ce que Hermione lui avait dit, en allant jusqu’à lui réciter une liste de maléfices et de créatures maléfiques.

-          Bien, bien, je vois que Miss Granger vous a recraché beaucoup de choses de ses livres, dit-il avec dédain. Mais il était nécessaire de savoir tout cela. Et je suis étonné que vous ayez fait la démarche d’essayer pour une fois de savoir quelque chose. Harry lui lança un regard noir que Rogue avait décidé d’ignorer. Il marchait lentement dans la salle sans le regarder.

-          Severus, est-ce que vous pensez qu’il faut commencer par des maléfices de défense ou d’attaque ? demanda Abelforth.

-          De toute évidence, Potter est trop bon pour arriver à réussir des maléfices difficiles s’il ne comprend pas que la Magie Noire peut être utilisée pour lutter contre le Mal.

-          Je l’ai compris, s’indigna Harry.

-          Bien, bien, tant mieux, Potter. Nous allons quand même commencer par quelques sortilèges à votre niveau, dit-il avec un ricanement mauvais. J’ai sélectionné pour vous un sortilège de défense en Magie Noire qui est élémentaire. Ce maléfice est appelé le maléfice du Reflet Noir. Il vous permet de tromper votre ennemi en trompant sa vision par des reflets qui s’intercalent entre vous et lui. Sa vision se dédouble et il ne vous voie pas où vous êtes réellement. Les sortilèges vous évitent également en étant déviés et considérablement ralentis lorsqu’ils vous approchent. Cela peut fonctionner sur des Sortilèges Impardonnables qui sont détournés eux-aussi par le contre-maléfice, mais ces maléfices dégagent tellement de Mal sur leur passage que l’effet du maléfice du Reflet Noir peut être annulé. Il vous faut vous placer en situation pour vous entraîner. Vous n’arriverez jamais à exécuter ce maléfice si c’est seulement un de vos camarades qui vous attaque. Vous devez vous rappeler que l’intention fait toute la différence. A l’origine ce maléfice est fait pour attaquer par la suite, si possible par un maléfice. Le sorcier qui l’utilise a l’intention de se donner la possibilité de faire du mal à son adversaire en se mettant en position de force par rapport à lui. Vous voyez donc que si il apparaît à première vue comme un simple sortilège de défense, il se cache derrière une véritable stratégie pour vaincre son adversaire… et le tuer, dit-il d’une voix doucereuse.

-          Bien, j’ai compris, dit Harry. La préparation que lui avait fait Hermione lui était très utile. Il n’aurait jamais été capable de comprendre ce que venait de lui dire Rogue sans cette préparation. A vrai dire, il n’aurait même pas su la différence entre un sortilège et un maléfice.

-          Ce maléfice du Reflet Noir peut s’utiliser contre les attaques de multiples créatures magiques, toujours en les détournant. C’est votre volonté qui fait que votre maléfice sera efficace, tout comme votre concentration, vous m’entendez, votre concentration. Vous ne devez pas essayer de faire ce sortilège si vous vous amusez, c’est un véritable maléfice qui est très complexe et qui est bien au-delà du niveau habituellement enseigné à Poudlard. Mais vous verrez qu’il existe des maléfices beaucoup plus complexes que celui-ci. Mais sachez qu’en général les maléfices de défense sont plus compliqués car ils ne mobilisent pas seulement vos sentiments – en l’occurrence la colère dans ce genre de situations –, mais aussi votre réflexion. Pour cela les leçons d’occlumancie que vous donnera Mr Dumbledore, qui je l’espère seront plus efficaces cette fois-ci, vous permettront d’avoir cette concentration et cette détermination tant nécessaire pour progresser en Magie Noire. Vous ne pouvez pas avoir l’esprit embrouillé, seuls les sentiments efficaces en Magie Noire doivent vous venir à l’esprit lorsque vous tentez de jeter un maléfice. Vous ne pouvez en aucun cas penser à ce que vous aller manger ce soir. Cela sera difficile pour vous car je sais que vous penserez avant tout au bien des autres lorsque vous serez confrontés aux Mangemorts. Mais non ! Potter ! Vous devez penser à tout le mal que vous pouvez faire subir au Mangemort, et laisser de côté le bien des autres à ce moment-là. Bien, en ce qui concerne ce maléfice du Reflet Noir, cela ne devrait pas poser de difficultés majeures car c’est un des sortilèges de base de la Magie Noire. Je vais d’abord commencer par vous montrer ses effets. Vous allez me lancer les sortilèges que vous voulez dès que j’aurais effectué ce maléfice. Ensuite, je vous laisserai le pratiquer.

-          D’accord, dit Harry.

Rogue sortit sa baguette et fit un geste qui dessina un tourbillon. Dans un énorme bruit, comme si l’air était aspiré, l’air devant Harry se troubla et il ne pouvait plus que constater la silhouette de Rogue. Tout s’était aussi considérablement assombri devant lui et c’était comme si des volutes de fumées noires et grises s’étaient intercalées entre lui et Rogue. Finalement, la silhouette de Rogue se dédoubla et il n’aurait pas été capable de dire où il se trouvait réellement. Harry regardait essayait de percer devant lui cette déformation de l’air pour déterminer la véritable position de Rogue mais il lui était bien impossible de le voir.

-          Allez-vous vous décider à me lancer des sortilèges ? dit Rogue d’un ton sec.

-          Oui, euh, expelliarmus ! cria Harry. Le sortilège partit et lorsqu’il entra dans le nuage, on entendit un bruit semblable au bruit qui se produit lorsqu’on verse de l’eau sur un métal bouillant. Une vapeur très floue se dégagea. Et Harry vit le sortilège ressortir par le côté du nuage et heurter une chaise qui se renversa.

-          Continuez, Potter ! s’exclama Rogue, que Harry arrivait de moins en moins à voir.

-          Stupéfix !

Un jet de lumière rouge parti et dans un même bruit de crépitement de la vapeur rouge se dégagea. Le sortilège ressortit cette fois-ci par le sol. Les deux silhouettes de Rogue étaient de plus en plus difficiles à distinguer.

-          Incarcerem !

Des cordes surgirent de nulle part en direction du reflet et explosèrent en y pénétrant, toujours dans le même crépitement.

-          Tarentallegra !

Cette fois, lorsque le sortilège entra dans le nuage, il y provoqua une grosse agitation, comme si une tornade l’avait traversé. Le maléfice ressortit dans toutes les directions et heurta Abelforth dont les jambes se mirent à danser toutes seules de manière incontrôlable.

-          Finite incantatem, dit la voix très calme de Rogue et les jambes d’Abelforth arrêtèrent de bouger.

-          Merci, dit celui-ci.

Soudain, le reflet provoqué par le sortilège disparut et les deux silhouettes se fondirent pour laisser apparaître Rogue qui s’approcha lentement, sa cape ondulant à chacun de ses pas.

-          Excellent, Potter, vous avez essayé sur moi plusieurs sortilèges très variés et tout ce que je voulais que vous voyiez s’est produit.

-          Votre sortilège était particulièrement bien réussi, dit Abelforth à Rogue.

-          Merci, répondit celui-ci sur un ton sec. Bien, Potter, qu’avez-vous pu remarquer à chaque fois que vous faisiez un sortilège ?

-          Il se dégageait de la fumée, dit Harry.

-          Potter, il serait temps que votre réflexion dépasse le cadre de la simple observation. Je sais très bien que vous avez vu que de la fumée se dégageait, un enfant de cinq ans aurait pu me dire la même chose, déclara-t-il en caressant sa baguette, visiblement très heureux d’avoir trouvé une occasion de critiquer Harry. Je vous demande ce que vous pouvez en déduire.

-          Euh… eh bien qu’il ne faut pas lancer de sortilèges sur quelqu’un qui a fait ce maléfice, dit Harry, ignorant les remarques de Rogue.

-          Oui, c’est cela bien que votre façon de vous exprimer cela soit désastreuse. Vous auriez dû me dire qu’un sortilège lancé sur une personne qui exécute le maléfice du Reflet Noir augmente l’efficacité de ce maléfice. Si vous m’aviez envoyé des maléfices, vous auriez remarqué le contraire. Et plus la puissance du maléfice est grande, plus cela atténue l’effet du Reflet Noir. C’est pourquoi vous devez comprendre que ce maléfice n’est efficace que si vous combattez quelqu’un qui n’utilise que de la Magie Blanche traditionnelle, donc si vous êtes un Mangemort. Si vous l’utilisez contre un Mangemort, Potter, il détruira rapidement votre maléfice par un sortilège de mort. Mais c’était pour que vous voyiez son effet au cas où on l’utiliserait sur vous, il vous suffirait de lancer des maléfices les plus Noirs possibles pour vous en débarrasser. Je vais cependant vous l’apprendre. L’incantation est Black reveror. Le mouvement de la baguette est particulier, vous devez faire comme je l’ai fait tout à l’heure, dessiner un tourbillon avec votre baguette tout en prononçant l’incantation.

-          Professeur, comment est-ce que je vous verrai si je fais ce maléfice sur vous ? demanda Harry.

-          Vous n’avez qu’à essayer. Rappelez-vous Potter, vous devez être concentré et vous devez vouloir m’empêcher de vous faire du mal et vous-même vouloir m’en faire, c’est compris. Alors allez-y !

Harry se concentra. Il ne lui était pas difficile de vouloir empêcher Rogue de lui faire du mal. Celui-ci avait pris une attitude menaçante, sa baguette déjà pointée vers Harry, le regard dur. Il ne lui était pas difficile non plus de vouloir faire du mal à Rogue, il n’avait plus qu’à l’imaginer en train de se moquer de Sirius lorsqu’il était à la maison des Black.

-          Black reveror ! cria Harry en dessinant dans les airs, de manière très appuyée, un grand tourbillon.

Immédiatement, il comprit que le maléfice avait très bien réussi au sourire que lui faisait Abelforth. Pourtant, il ne voyait aucun nuage, aucune fumée, aucun reflet devant lui. Il distinguait clairement la silhouette de Rogue droit devant lui qui regardait, légèrement stupéfait, ce qui devait être un nuage en train de se former devant lui, et la silhouette d’Harry se dédoubler.

-          Stupéfix ! dit Rogue d’une manière très ferme.

Harry entendit le même bruit de crépitement mais il voyait Rogue toujours aussi clairement. Le jet de lumière rouge eut une trajectoire normale jusqu’à ce qui devait être le nuage, puis se ralentit anormalement avant d’être dévié et d’accélérer à nouveau pour heurter le mur.

-          Endoloris ! cria Rogue.

Harry fut d’abord stupéfait du sortilège que venait de lancer Rogue et il s’apprêta à se défendre mais il se rendit compte ensuite qu’il était protégé. Immédiatement, on entendit un fort crépitement, toujours ce bruit d’eau qui s’évapore au contact d’un métal brûlant. Harry comprit que le nuage venait de disparaître.

-          Potter, je dois vous féliciter, c’était excellent, je ne pensais pas que vous auriez de telles aptitudes en ce qui concerne la Magie Noire, dit Rogue sans le regarder, mais sur un ton clairement moqueur voulant dire que Harry n’avait pas d’aptitudes dans les autres disciplines. Votre nuage était très efficace et j’ai dû effectuer un très gros sortilège Doloris pour l’annuler. Vraiment impressionnant. Je crois que vous n’aurez pas besoin de pratiquer ce sortilège d’autres fois. Il ne vous sera d’ailleurs pas utile comme je vous l’ai déjà dit. Mais c’est un gros progrès et nous pourrons sans aucun doute passer à des sortilèges beaucoup plus complexes et efficaces. Juste une chose, pour enlever votre nuage, il n’y a pas d’incantation particulière. Vous devez simplement refaire le geste de tourbillon et votre baguette absorbera le Reflet Noir. Mais c’est suffisant pour aujourd’hui. Je communiquerai à Mr Dumbledore la date de notre prochaine leçon, Potter, et n’oubliez pas de bien travailler l’occlumancie, sinon vous aurez des difficultés par la suite.

Lorsqu’ils furent rentrés chez Abelforth et que Rogue fut parti, celui-là félicita Harry pour le travail accompli.

-          Maintenant, en ce qui concerne le médaillon de Serpentard. Harry se rendit que compte qu’il n’y avait plus du tout pensé depuis l’arrivée de Rogue. En ce qui concerne ce médaillon, il serait bien donc que tu reviennes avec tes amis Ronald et Hermione cette après-midi. N’oublie pas l’excuse que je t’ai donnée, elle devrait très bien fonctionner.

 

Lorsque Harry avait annoncé qu’ils avaient eu entre les mains le médaillon de Serpentard et qu’ils ne savaient plus maintenant où il se trouvait, ceux-ci furent sur le coup un peu abattus tout comme l’avait été Harry.

Mais en ce qui concernait l’excuse qu’avait inventée Abelforth, elle avait parfaitement fonctionné. Cela était d’ailleurs parfaitement prévisible car Mrs Weasley était particulièrement préoccupée par tout ce qui touchait à la santé de Harry. Elle lui avait en effet demandé plusieurs fois le matin si il n’avait pas recommencé ses cauchemars pendant la dernière nuit. Et finalement, pour que l’excuse des cours d’occlumancie puisse durer le plus longtemps possible, Harry avait répondu qu’il ne se sentait pas très bien la nuit et qu’il ressentait des picotements à sa cicatrice ce qui était complètement faux. La dernière fois et la seule fois qu’il avait eu mal à sa cicatrice depuis le retour révélé de Voldemort était cette fameuse nuit où il avait rêvé de Pétunia.

Ainsi, Abelforth les attendait calmement dans leur salon. Il faisait des mots croisés magiques. C’était un jeu que Harry n’avait pas rencontré encore. Et Abelforth lui expliqua que si l’on ne remplissait pas assez vite la grille les mots déjà placés s’effaçaient et la grille changeait par endroits. Mais ils avaient une mission plus importante que cela qui les attendait.

Ils se rendirent ainsi en transplanant à la maison de Sirius Black, qui d’ailleurs appartenait à Harry depuis sa mort. Hermione se souvenait parfaitement de l’endroit où ils avaient trouvé le médaillon, dans une armoire du salon du premier étage.

Malheureusement, cette armoire était vide. Par précaution, ils fouillèrent dans d’autres armoires mais toutes étaient vides à cause du nettoyage qu’ils avaient fait lorsque cette maison servait de quartier général pour l’Ordre du Phénix.

Ils fouillèrent ensuite là où dormait Kreattur, sous la chaudière mais il n’y avait plus rien et Harry se demandait où Kreattur avait bien pu cacher ce qu’il avait sauvé du nettoyage.

-          Attendez ! s’exclama Harry, alors qu’ils repartaient dépités, vers la porte d’entrée.

-          Quoi ? demanda Hermione un peu sèchement.

-          Accio médaillon de Serpentard !

Tous écoutèrent attentivement pour savoir si le médaillon était en train d’arriver mais de toute évidence il n’était pas ici. Après quelques secondes, ils repartirent, un peu dépités.

-          Il faut espérer que Mondingus ne l’ait pas vendu. Où habite-t-il ? demanda Hermione.

-          Albus m’avait déjà montré sa maison, et je crois que nous pouvons aller lui rentre une petite visite, dit Abelforth sur un ton pétillant.

-          Et s’il a vendu le médaillon ? demanda Harry, catastrophé.

-          Je crois que l’on devra le menacer gentiment de révéler toutes les choses illégales qu’il a faites depuis quelques temps, notamment ses trafics de chaudrons volés, si vous saviez tout ce qu’il a pu faire. Bref, ce n’est pas grave, accrochez-vous à mon bras.

Ils transplanèrent et se trouvèrent dans une sombre ruelle dans laquelle se dégageait une forte odeur de poubelle. La ruelle était très étroite et complètement déserte. Cela semblait être l’arrière de restaurants moldus où ils entreposaient leurs poubelles. De nombreux chats rodaient et les regardaient passer en se cachant au milieu des poubelles.

Mais Abelforth marcha un peu avant de s’arrêter devant une vieille porte qui semblait  tenir miraculeusement sur ses gonds. Abelforth essaya de l’ouvrir mais elle était fermée. Il donna alors un bon coup de pied dedans ce qui fit rire Ron et Harry ; même Hermione avait esquissé un sourire. La porte s’ouvrit à la volée dans un horrible grincement.

-          Voyez-vous, Mondingus n’est jamais là la journée, il doit être quelque part en train d’essayer de revendre clandestinement les objets qu’il a volé je ne sais où. Entrez.

Abelforth alluma la lumière avec sa baguette magique. La pièce était sombre ; c’était une cuisine qui semblait n’avoir jamais été nettoyée. Il y avait d’innombrables bouteilles d’alcool dans une vitrine. Le plafond était couvert de toiles d’araignées, ce qui amena Ron à surveiller qu’aucune araignée ne descendait sur sa tête. Au fond, il y avait une ouverture et Abelforth y entra, il passa dans une minuscule chambre où il n’y avait qu’un simple lit dont le matelas était complètement déchiré.

-          Très charmant, ici, dit Abelforth ironiquement.

Puis ils passèrent dans une salle de bains, qui était à peu près dans le même état que le reste de la maison, à quelques moisissures près et enfin ils arrivèrent dans ce qui semblait être un entrepôt pour objets volés. Tous étaient empilés les uns sur les autres, les plus petits sur les plus gros. Il y avait des chaudrons, des balais, des sacs qui devaient contenir des ingrédients pour potions très certainement interdits par le Ministère de la Magie, des vieux objets en vracs et si certains semblaient avoir de la valeur, d’autres étaient des faux.

-          Harry, je crois que tu as un moyen de nous épargner des recherches laborieuses, dit Abelforth avec un air amusé.

-          Euh oui, Accio médaillon de Serpentard ! dit-il calmement. Son cœur battait à toute vitesse et il supposait que Ron qui était juste à côté de lui devait l’entendre cogner contre sa poitrine.

On entendit soudain derrière eux un gros bruit métallique. Et un carton explosa laissant tomber la pile de chaudrons qui étaient déposés dessus dans un vacarme assourdissant. Enfin, un objet heurta Harry en pleine poitrine mais celui-ci le rattrapa.

Il ouvrit sa main et vit le gros médaillon qu’il avait vu dans la Pensine. La joie de tous était immense et ils crièrent ensemble.

Puis Harry examina plus en détail le médaillon. Celui-ci était déformé et il semblait avoir en partie fondu sur sa surface. Il semblait avoir été déformé par un puissant choc qui l’avait un peu écrasé. Et le serpent symbole de Serpentard était usé. En fait, sa tête s’était allongée, comme si l’argent massif qui la formait avait coulé le long du médaillon.

-          Que s’est-il passé ? demanda Ron.

-          Essaie de l’ouvrir, Harry, dit Abelforth. Harry essaya de l’ouvrir mais il n’y arrivait pas.

-          Ah, la déformation nous empêche de l’ouvrir, dit Abelforth tristement.

-          Non, lorsque nous l’avions trouvé, nous n’avions pas non plus réussi à l’ouvrir, remarqua très justement Hermione.

-          Ah, bien. Alors peut-être que notre cher Mondingus a essayé de l’ouvrir, et apparemment, il n’y a pas été doucement, si je ne me trompe pas, il a essayé de le faire fondre. Il n’a pas apparemment la valeur des choses, détériorer le médaillon de Serpentard alors qu’il aurait pu le revendre très cher… Oui, il est un peu bête, mais l’essentiel est qu’il l’ait laissé là. Nous devons donc le détruire, mais si vous le voulez bien j’aimerais qu’on le fasse chez moi, dit Abelforth.

Ils rentrèrent à la maison d’Abelforth et ils s’installèrent autour de la table du salon. Harry n’avait jamais fait vraiment attention à ce qui se trouvait chez Abelforth. En effet, on aurait pu s’attendre à ce que le frère d’un si grand sorcier qu’était Albus Dumbledore ait une maison qui ressemblait plus à une maison de sorcier. Il n’y avait absolument rien, en effet, qui aurait pu laisser penser que Abelforth était un sorcier, il y avait même des magazines moldus sur la table à côté du canapé et Harry remarqua une cafetière et un frigo dans la cuisine ce qui l’étonna particulièrement. Il fut encore plus surpris d’y voir des prises. En temps normal il aurait posé la question mais il avait vu que Abelforth avait commencé à examiner le médaillon.

-          Je me demande s’il possède encore une partie de l’âme de Voldemort.

Abelforth prit le médaillon et prononça quelques paroles dans une langue totalement inconnue. Plusieurs fois il s’arrêta de parler et réfléchit avant de recommencer à murmurer des paroles incompréhensibles. Au bout d’un moment, le médaillon se mit à siffler en émettant un long râle qui s’arrêta.

Abelforth réfléchit et prononça à nouveau quelques incantations. Le médaillon ne fit cette fois aucun bruit et Abelforth le posa sur la table. Harry, Ron et Hermione se contentèrent de l’observer sans oser dire un mot risquant de l’interrompre dans sa réflexion.

-          Ce médaillon contient des choses horribles, dit-il finalement, mais je vous rassure pas de sortilège pouvant donner la mort, seulement blesser gravement la personne qui tenterait de le détruire. C’est pourquoi je vais vous demander de vous écarter.

-          Mais, monsieur, si cela vous blesse…

-          Je m’en remettrai, ne vous inquiétez pas, je pense que je serai toujours apte à vous laisser des instructions pour me sauver. Ou éventuellement vous appellerez Severus Rogue avec ce Gallion, dit-il en tendant un Gallion à Harry. Dans le pire des cas, si je vous dis de rentrer au Terrier, vous le ferez ? j’ai une méthode de soin particulière et je préfèrerais que vous ne soyez pas là ? c’est d’accord ?

-          Mais…

-          Ne t’inquiète pas, c’est comme ça que Albus s’est soigné après avoir détruit la bague et comme tu le vois ça a fonctionné. Il a certes abîmé une de ces mains et n’en retrouvera malheureusement jamais l’usage mais ça ne l’empêche pas… euh, bien ce n’est pas grave vous devez me faire confiance, ajouta rapidement Abelforth.

-          Si vous le dites, dit Harry.

-          Bien, parfait, j’aimerais donc que vous vous écartiez pour votre sécurité. Je vais utiliser un sortilège que personne n’est actuellement capable de produire et qui s’est perdu au fil des générations, qui consiste à supprimer tout le mal d’un objet ou d’un être vivant. C’est donc un sortilège qui permet de tuer un mage noir directement s’il est bien appliqué. C’est d’ailleurs comme ça qu’Albus s’est débarrassé de Grindelwald en 1945 si mes souvenirs sont bons. Mais cela nécessite un très grand pouvoir et Albus souhaite que je te l’apprenne un jour, lorsque tes pouvoirs auront augmenté. Il nécessite également une bonté naturelle inouïe que tu possèdes au plus au point. Cela ne devrait donc pas te poser de problèmes. Bien ce sortilège permet uniquement la destruction de la partie mauvaise, c’est-à-dire que le médaillon ne sera pas détruit même si cet imbécile de Mondingus s’est déjà chargé de le détériorer. Et il peut y avoir des projections de rayonnements magiques de forte énergie. Mais vous n’étudiez pas cela à Poudlard, je l’étudiais à mon époque… Ces rayonnements peuvent être très puissants et sont de diverses natures, je pense qu’ici il n’y aura pas de souci majeur, mais on ne sait jamais, dit-il gravement.

Il prit sa baguette en écartant le plus possible de sa tête le médaillon.

-          Attendez ! s’exclama Harry, ne devrait-on pas appeler Rogue avant, on ne sait jamais, au cas où il ne pourrait pas venir…

-          Bien, si ça peut vous rassurer...

Et il prit le Gallion, en modifia le numéro qui y était inscrit. Ils attendirent tous calmement pendant quelques instants pendant lesquels Harry avait pu entreprendre à nouveau de répertorier tout ce qui n’était pas normal dans une maison de sorcier et la liste était longue, il soupçonnait même une armoire de cacher une télé…

Mais Rogue était arrivé rapidement et ils lui exposèrent la situation. Rogue complimenta d’ailleurs Harry sur sa lucidité parce qu’il avait voulu l’appeler. Il avait dit qu’il faut toujours se méfier de ce que peut contenir des objets ensorcelés par la Magie Noire.

Finalement, Abelforth reprit le médaillon et se concentra fortement avant d’agiter sa baguette au-dessus du médaillon. Tous sentirent une forte chaleur envahir la pièce et qui se faisait de plus en plus forte jusqu’à ce qu’une explosion se fasse entendre. Toutes les vitres de la maison venaient d’exploser en même temps ainsi que les lunettes de Harry et ils ressentirent un souffle qui ne se contenta pas de les projeter en arrière, ils ressentaient une impression d’immense fatigue et de confusion. La table sur laquelle le médaillon était posé s’était cassée en deux et le médaillon gisait par terre, il s’était ouvert.

Le fauteuil dans lequel était assis Abelforth s’était renversé et celui-ci avait disparu, seuls ses pieds s’agitaient, ce qui rassura Harry lorsqu’il eut retrouvé ses esprits. Ils se relevèrent tous lentement et se penchèrent au-dessus de lui. Apparemment il s’était finalement endormi et ronflait à présent comme s’il était tranquillement installé dans son lit.

Sur un signe de Rogue, tous trois relevèrent le fauteuil et la tête d’Abelforth bascula, ses lunettes étaient brisées à lui aussi et ses longs cheveux étaient dressés sur sa tête comme s’il s’était électrocuté.

-          Cocoricum, dit sèchement Rogue et Abelforth ouvrit lentement les yeux.

-          Oh non, non, non, non, laissez-moi dormir, il est encore tôt… Ron pouffa de rire mais Rogue lui lança un regard aussi noir qu’il le pouvait.

-          Monsieur, s’il vous plaît, c’est important, dit Rogue toujours aussi sèchement.

-          Ce n’est pas grave ? demanda Harry.

-          Non, ce n’est pas grave, c’est juste qu’il faudrait qu’il se réveille un peu plus rapidement que cela. Rationem ritornam, dit-il sa baguette pointée sur Abelforth.

-          Ah, pardon, je m’étais assoupi, dit celui-ci en se levant brusquement. Par la barbe de Merlin ! s’exclama-t-il en voyant que tout était renversé autour de lui. Il ajusta ses lunettes pour mieux voir et vit qu’elles étaient cassées. Après plusieurs minutes pour remettre en ordre la pièce et pour réparer les vitres, ils s’intéressèrent à nouveau au médaillon.

Abelforth le prit et l’ouvrit, il était vide. Puis il murmura encore quelques mots dans une langue incompréhensible en agitant sa baguette au-dessus du médaillon et rien ne se produisit de notable.

-          Bien, bien, parfait ! dit-il avec un large sourire sur son visage. Le médaillon de Serpentard n’est plus un Horcruxe.

Tous eurent du mal à cacher leur joie, Harry, pour la première fois de sa vie, vit que Rogue avait envie de rire ce qui lui fit beaucoup plaisir. Ils récupérèrent le médaillon et Abelforth décida qu’il le garderait caché chez lui car selon lui, il fallait absolument éviter qu’il ne retombe entre les mains de Voldemort.

Harry, Ron et Hermione rentrèrent au Terrier sans arriver à cacher leur joie, et Molly leur demanda d’ailleurs la raison de cette joie si soudaine. Mais ils se contentèrent de répondre qu’ils venaient de faire une partie d’échecs pour sorciers particulièrement amusante après leur leçon d’occlumancie ce qui ne satisfit pas Mrs Weasley. Elle leur demanda toute la soirée encore la raison mais ils se contentaient de répondre la même chose.

Harry était particulièrement heureux de ce qu’ils venaient d’accomplir aujourd’hui. Mais il savait que la découverte de ce médaillon était beaucoup due à la chance. Et il savait que la chasse aux autres Horcruxes serait difficile. Car, pour les autres, ils ne les connaissaient même pas, et il n’y aurait pas cette fois Regulus Black pour les amener sous leur nez.

 

 

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