HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 20 : ORDRE DE MERLIN, PREMIERE CLASSE

 

 

    Le lendemain, ce fut au tour de Ginny de devoir passer les examens de pré-rentrée. Ainsi, pendant la journée, tous avaient décidé de profiter de la belle journée qui s’annonçait, car le gros épisode orageux était terminé et le temps était bel et bien un temps d’été.

La Gazette du Sorcier comprenait un article qui parlait de la proposition qu’avait faite Harry au Ministre.

 

LE MINISTERE MET A NOUVEAU L’ACCENT SUR LA SECURITE

 

            Rufus Scrimgeour a annoncé hier qu’il allait compléter le dispositif actuel de sécurité en donnant la possibilité à chacun de se défendre par soi-même. Tous les adultes pourront désormais suivre quelques cours à Poudlard. Il leur sera notamment enseigné les méthodes de défense de base. Cela a pour but de faciliter le travail des Aurors et de permettre à chacun d’être plus rassuré.

            Le Ministre précisera bientôt les modalités de cette réforme sans précédent dans l’histoire de la Magie. Il a cependant déjà discuté avec la directrice de Poudlard, Minerva McGonagall, qui est prête à faire tout son possible pour que cette réforme puisse se mettre en place très rapidement.

            Rufus Scrimgeour a par ailleurs annoncé que cette réforme était le fruit d’une longue discussion avec Harry Potter. Le jeune homme, longtemps victime des railleries de la communauté magique a désormais une place majeure dans cette communauté et plusieurs voix s’élèvent pour qu’il lui soit proposé le poste de Ministre de la Magie en succession à Rufus Scrimgeour. Mais cela semble prématuré par rapport aux prochaines élections. Cette soudaine liesse populaire à l’égard de celui qui fit disparaître Voldemort pendant plusieurs années peut s’expliquer par le fait que tous les sorciers savent que seul lui pourra nous en débarrasser définitivement. Nous essaierons d’interroger l’Elu pour qu’il nous en dise plus sur ses ambitions dans les prochains jours. Rufus Scrimgeour a ainsi expliqué que Harry Potter serait prêt à enseigner lui-même aux adultes qui viendraient prendre des cours à Poudlard.

            Pour tous ceux qui sont intéressés, vous pouvez déjà vous inscrire au Ministère de la Magie par hibou en vous adressant au Département des Sécurités Magiques, Bureau de la Prévention aux attaques.

            Par ailleurs, Harry Potter ne pourra assurer tout seul les cours et le Ministère recherche actuellement des professeurs agréés qui pourraient donner ces cours sérieusement.

            Rufus Scrimgeour a proposé une deuxième réforme pour assurer la défense de chacun chez soi. Il a proposé la création d’un nouveau bureau au Département des Sécurités Magiques qui serait chargé de vérifier les sortilèges de sécurité placés dans les habitations des sorciers qui en feraient la demande.

            Le Ministère est donc très occupé pour l’organisation de ces réformes qui devraient être mises en œuvre très bientôt.

 

-          Tiens, ils ont ressorti l’Elu, constata Hermione avec froideur.

-          Ca m’est égal, dit Harry. L’important est que Scrimgeour ait fait ce que je lui ai dit.

-          Mais, tu vas quand même donner des cours ? demanda Ron.

-          Bien sûr, il le faut, mais tous ceux qui viendront pour voir l’Elu comme s’ils venaient voir un animal au cirque pourront partir directement.

-          Tu as parfaitement raison, Harry, dit Mrs Weasley qui était avec eux comme tous les matins pour la lecture de la Gazette.

Mrs Weasley travaillait désormais au Département des Métiers, des Formations et des Etudes, et elle était chargée par le Ministère de décortiquer un grand nombre de livres et de rassembler les informations sur ce qui était au programme des études à Poudlard dans le but de créer des manuels scolaires mieux adaptés.

Son travail était important mais elle avait l’autorisation de le faire au Terrier car le Ministre de la Magie avait absolument tenu à ce qu’elle veille sur Harry Potter. En fait, ce petit travail permettait de bien arrondir les gains des Weasley qui étaient passés d’une des familles les plus pauvres à une des familles les plus riches. En effet, le magasin de Fred et George fonctionnait on ne peut mieux et le salaire de Mr Weasley allait à nouveau être augmenté car il avait de plus en plus de responsabilités.

Hermione tenait donc absolument à aider Mrs Weasley dans son travail pendant que Harry et Ron jouaient au Quidditch.

Le soir, Ginny était revenue de ses examens toute contente d’elle. En fait, ses notes étaient très moyennes voire mauvaises mais elle avait cartonné en réaction face à une situation périlleuse puisqu’elle avait obtenu la note P. Meilleure note jamais donnée par Maugrey Fol Œil, à part le O obtenu par Harry.

            Mais elle semblait avoir beaucoup souffert elle aussi puisque qu’elle avait un énorme bandage grossier au bras, ses cheveux étaient complètement emmêlés et sa robe de sorcier était à moitié arrachée. De plus, elle semblait elle aussi avoir saigné du nez.

-          J’ai réussi à tenir très longtemps ! s’exclama-t-elle. Mais cette satanée Tentacula Vénéneuse m’a mordu, et j’ai été un peu brûlée par un crabe de feu. Sinon, je me suis fait mal au poignet en tombant, mais c’était très bien.

-          Oh Ginny, tu es excellente, lui dit Mrs Weasley, oubliant son D en potions, en métamorphoses et en botanique.

-          Merci, M’man.

Malheureusement le matin, ils furent ramenés à la réalité de la situation d’une manière bien malheureuse par le hibou qui apportait la Gazette.

 

LA NOUVELLE MANGEMORT RECIDIVE

 

            Cette nuit, Pétunia Dursley, nouvelle Mangemort récemment recrutée par Voldemort, s’est encore livrée à un massacre.

            Peu après minuit, elle s’est rendue au Chemin de Traverse par le Chaudron Baveur et dès son arrivée, a fait exploser un immeuble qui s’est effondré en faisant plusieurs morts parmi les occupants. La présence d’un grand nombre d’Aurors en patrouille permanente sur le Chemin de Traverse l’a fait reculer immédiatement et elle est repartie par où elle est venue avant de transplaner.

            Le nombre exact de victimes est encore inconnu mais un Auror a été tué, il s’agit de Dirk Dawlish. C’est une immense perte pour la communauté magique puisque Dawlish était considéré comme l’un des meilleurs Aurors du Ministère. Il dirigeait les opérations au Chemin de Traverse. Rufus Scrimgeour n’a pas encore souhaité s’exprimer, trop bouleversé par la perte de l’un de ses meilleurs amis.

            Pétunia Dursley reste le Mangemort le plus recherché pour son agressivité naturelle et son caractère instable. Ses pouvoirs magiques semblent immenses puisqu’elle a su encore une fois résister à l’assaut d’une vingtaine d’Aurors sans se faire capturer, et pour couronner le tout à en tuer un puis à s’enfuir.

            Les enquêteurs du Département de la Lutte contre la Magie Noire se penchent sérieusement sur son cas car il semblerait que les deux attaques qu’elle ait commises ne soient pas liées à la volonté de Voldemort. Certes son allégeance à celui-ci est prouvée par le fait qu’elle ait fait apparaître la Marque des Ténèbres lors du massacre de la rue Privet Drive. Ce qui fait douter les enquêteurs est en fait l’organisation de ces attaques qui semblent aléatoires et très risquées. Stridus Shiner, directeur du Département de la Lutte contre la Magie Noire s’est exprimé à ce sujet : « Nous avons toutes les raisons de penser que le rôle de Pétunia Dursley est de faire quelques diversions pour permettre la préparation d’un coup plus fort. Mais nous ne baisserons jamais les bras et les mesures de sécurité sont maximales actuellement. Mais nous ne pouvons pas laisser continuer cette situation de doute et nous enquêtons le plus possible. Je tiens à remercier Dirk Dawlish pour son dévouement au service de la communauté magique. C’est une grande perte pour tous, et notamment pour tous ceux qui le connaissaient car c’était quelqu’un de très dévoué. »

            Le Ministère de la Magie recommande donc de toujours rester prudent et de respecter les consignes de sécurité élémentaires. Les réformes annoncées hier par Rufus Scrimgeour deviennent urgentes.

 

            Harry était stupéfait mais devant Mrs Weasley il ne pouvait pas aborder le sujet de Rogue, c’est pourquoi il demanda à Ron et Hermione de le suivre dans la chambre immédiatement après la lecture de cet article.

-          Rogue m’avait dit qu’il n’y aurait plus d’attaques avant l’attaque de Poudlard ! s’exclama-t-il en colère.

-          Je pense toujours que Rogue est un…

-          Tais-toi ! coupa Hermione. Rogue ne savait évidemment pas. Tu vois bien que Pétunia est une folle et qu’elle attaque tout le monde pour un rien. Je suis certaine que même Voldemort n’était pas au courant. S’il prépare quelque chose d’important, jamais il ne voudrait que Pétunia ne prenne le risque de se faire capturer. Et c’est évident qu’il prépare quelque chose, ce n’est pas Rogue qui l’a inventé ! Même Lupin et Scrimgeour l’on dit l’autre fois. Je pense vraiment que Rogue t’a dit tout ce qu’il savait, mais il n’est pas censé prévoir ce que va faire Pétunia quand il lui prend de vouloir tuer tout le monde !

-          Oui, tu as raison, dit Harry, se rendant compte qu’il avait jugé Rogue un peu trop vite.

-          Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Ron, voyant que Harry venait de sursauter.

-          Le Gallion ! dit Harry. Et il sortit la fausse pièce qui chauffait. Abelforth veut me voir à dix heures, c’est-à-dire très bientôt !

Il se dépêcha de s’habiller et de descendre dans la cuisine pour prévenir Mrs Weasley.

-          Mrs Weasley, je vais prendre une leçon d’occlumancie ce matin, après ce que je viens d’apprendre ce matin, je n’arrive pas bien à me détendre et cela me fera du bien.

-          Ah, je comprends, Harry, dit Mrs Weasley en lui adressant un sourire maternel.

Harry était très content que l’excuse ait fonctionné, il savait que Mrs Weasley ferait tout pour son bien-être.

Il se rendit donc seul chez Abelforth, mais toujours accompagné de Fumseck.

-          Bonjour Harry, aujourd’hui, ce sera Severus qui a des choses à dire, à propos de ce que tu as lu dans la Gazette du Sorcier ce matin très certainement.

Harry s’installa dans le canapé en face de  Rogue et à côté d’Abelforth.

-          Bien, Mr Potter, je suppose que vous n’avez pour l’instant pas tout compris par rapport à ce que je vous avais dit. Mais je souhaiterais que vous ne m’interrompiez pas pendant mes explications. Tout ce que je vais vous dire est assez compliqué. C’est d’accord ?

-          Oui, répondit Harry.

-          Excellent, dans ce cas, je vais vous confirmer ce que j’ai dit, aucune attaque n’est prévue avant l’attaque de Poudlard dont le jour n’est pas encore fixé, je vais préciser aucune attaque par des Mangemorts autres que Mrs Dursley. Le Seigneur des Ténèbres n’était d’ailleurs pas au courant de l’attaque d’hier soir. Non, il n’était pas au courant ! il l’a appris comme vous dans la Gazette du Sorcier ! j’étais à ses côtés et je vais vous résumer en détail sa réaction. Tout d’abord, il était très en colère contre Mrs Dursley qui n’est toujours pas revenue, très en colère et il s’apprêtait à la punir dès qu’il la reverrait. Mais ensuite, il a pensé à quelque chose de plus important, pour lui la chose la plus importante est votre mort dans l’attaque de Poudlard, il veut vous tuer lui-même et il participera donc à cette attaque. Il ne viendra seulement que lorsque les Mangemorts se seront débarrassés de toutes les sécurités. Il sait très bien que Mrs Dursley est une folle qui serait incapable de l’aider à préparer cette attaque sans prendre de risques inutiles, et il a donc décidé de la laisser libre de provoquer tout le chaos qu’elle veut. Mais tous les autres Mangemorts s’occupent de rassembler l’armée de Voldemort. Il est maintenant heureux que cela puisse faire une sorte de diversion et l’aide à préparer son attaque, car tous les Aurors du Ministère partiront à sa recherche pour la capturer le plus rapidement possible. Car je pense qu’elle continuera les attaques et à chaque fois lorsqu’elle sera à la limite de se faire capturer elle partira. Et je vous rappelle qu’elle veut vous tuer, Mr Potter, même si le Seigneur des Ténèbres lui a formellement interdit car il veut le faire lui-même. Vous devez donc faire un peu comme si Pétunia n’était pas une Mangemort mais une folle un peu à part. C’est d’accord ?

-          Oui, c’est ce que j’avais pensé, dit Harry.

-          A part ça, je tiens à vous féliciter pour avoir transmis mon message au Ministre, je pense qu’il comprendra mieux maintenant l’urgence de la situation. L’essentiel est donc que vous ayez compris tout ce que je vous ai dit.

-          Bien Harry, c’était tout pour aujourd’hui, annonça Abelforth. Il est très important que tu fasses partie des premiers informés de tout ce qui se passe, tu vas pouvoir rentrer à moins que tu aies des questions ?

-          Non.

-          Alors, nous te préviendrons pour le jour et l’heure de ta prochaine leçon.

Harry retourna au Terrier.

-          C’est déjà fini ? demanda Mrs Weasley.

-          Oui, ce n’était pas une leçon en fait, elle m’a juste aidé à vider mon esprit.

-          Bien, mais tu devrais aller voir Ron, Hermione et Ginny, ils s’entraînent dehors.

En effet, ils étaient tous les trois dehors à l’ombre d’un arbre et ils s’entraînaient à jeter des sortilèges et à les repousser.

Harry remarque que Ron et Hermione étaient évidemment très curieux de savoir ce qu’il venait d’apprendre mais la présence de Ginny l’empêchait de pouvoir parler. Il se contenta de leur adresser un signe dès que Ginny eut le dos tourner pour leur dire qu’il n’avait rien appris de spécial.

-          Très bien Harry, nous étions en train de revoir tous les sortilèges que nous avions appris avec l’AD car au vu de nos résultats en réaction face à une situation périlleuse, nous devons beaucoup nous entraîner. Bien sûr, Harry, tu n’en as pas besoin.

-          Si, j’en ai besoin, Fol Œil a dit que s’il était un Mangemort, il aurait lancé des sortilèges plus puissants, et je dois m’entraîner aussi.

-          Bien, dans ce cas j’ai prévu que tu apprennes un nouveau sortilège. C’est un sortilège qui peut être très efficace car il provoque une sorte de folie chez la personne à qui tu le lances et une incapacité de réagir convenablement. C’est-à-dire que en fait, ça cause une sorte de douleur à la tête qui t’empêche de réagir jusqu’à ce que quelqu’un annule l’effet du sortilège. Mais cependant quelques sorciers sont capables d’y résister. Ca peut quand même être utile sur des Mangemorts débiles.

-          D’accord, dit Harry, on peut essayer alors.

-          Je pense que l’on devrait tous essayer de l’apprendre, ça serait une bonne chose. La formule est infollerem et le livre dit que le sortilège n’est pas très difficile à apprendre. Pour le stopper, c’est finite incantatem, classique en fait.

Ils pratiquèrent donc chacun à tour de rôle ce sortilège et Hermione et Ginny furent les premières à le réussir parfaitement. Mais Harry et Ron le réussirent tous les deux au deuxième essai. Mais ils ne s’arrêtèrent pas là et Hermione voulut qu’ils s’entraînent à ne pas le formuler. Ce n’était pas la peine pour Harry qui était maintenant un expert mais Ron avait toujours des difficultés. En fait, son gros problème était sa concentration qui était défectueuse. Mais il réussit quand même.

La sensation provoquée par ce sortilège était très bizarre. Harry avait senti une sorte de migraine qui semblait s’accroître à chaque instant. Mais aucun d’eux n’avait réussi à stopper le sortilège lui-même.

Ce sortilège était assez proche du maléfice que Hermione lui avait appris une fois mais celui-ci était plus accessible et plus simple.

En fait, leur entraînement avait été interrompu par Rufus Scrimgeour qui venait d’arriver et qui demanda à voir Harry. Il voulait qu’il vienne au Ministère de la Magie et Ron, Hermione et Ginny, pouvaient les accompagner.

-          Bien, venez dans mon bureau, nous allons discuter un peu, dit-il lorsqu’ils furent sortis du bureau de Kingsley.

Le bureau de Scrimgeour était toujours aussi convivial et le même jeune sorcier semblait débordé de travail. Son bureau donnait l’impression qu’il allait crouler sous le poids des piles de parchemins qui y étaient entreposés. En revanche, celui de Rufus était complètement dégagé et on aurait dit que beaucoup de sorciers s’y réunissaient souvent car il y avait plusieurs chaises disposées tout autour.

-          Bien, c’est à propos de l’incident de la nuit précédente, la théorie pour laquelle nous penchons le plus est celle qui est expliquée dans la Gazette du Sorcier. Harry, je sais que cette femme est ta tante mais je tiens absolument à ce que personne ne le sache.

-          Je vous remercie, dit Harry, se souvenant de l’article de la Gazette lors de l’attaque de Privet Drive.

-          Ce n’est rien, Harry, c’est normal. Mais je pense que si tu pouvais nous donner des informations sur son caractère, sa personnalité…

-          Je ne sais rien du tout, dit Harry. C’est comme si je ne la connaissais pas, elle est devenue sorcière devant mes yeux alors qu’elle avait toujours détesté la Magie. Et d’ailleurs elle me détestait tellement que je ne parlais jamais avec eux.

-          Dommage, Harry. Je me doutais que tu ne saurais pas grand-chose mais le moindre détail a toujours son importance. A propos de l’attaque de Privet Drive, les obsèques de ton oncle et ton cousin ont été faites dans la discrétion mais je savais que tu ne préfèrerais pas y aller. Les autorités moldues ont tout organisé et ils croient définitivement à une explosion de plusieurs conduites de gaz simultanément.

-          Bien, dit Harry, qui ne voulait pas vraiment savoir tout ça.

-          A propos donc de l’incident d’hier. Nous sommes certains qu’il s’agit d’une diversion pour permettre aux autres Mangemorts de préparer quelque chose. Le problème est qu’ils semblent avoir disparu du pays. Et j’ai contacté mes homologues des autres pays, ils ne semblent pas non plus être allés à l’étranger. Je ne sais pas ce qu’ils préparent mais Harry je dois te prévenir que tu as toujours été visé et que tu dois faire très attention à ta sécurité, notamment à Dursley, d’accord.

-          Je sais, dit Harry. En effet, Scrimgeour semblait avoir fait les bonnes déductions de tous les évènements puisqu’il venait de lui dire tout ce que Rogue lui avait déjà dit quelques heures auparavant.

-          A propos de ton idée de cours pour les adultes, tout cela avance et nous avons prévu des programmes spéciaux. Nous recherchons d’autres professeurs et la directrice est en train de réserver d’autres salles pour ces cours. Mais nous pensons qu’il est préférable de séparer les parents des enfants ? qu’en pensez-vous ?

Tous acquiescèrent. Poudlard restait une école et aucun d’eux n’aurait apprécié de vivre au milieu des parents de tous. Cela aurait d’ailleurs risqué de casser l’ambiance.

-          Bien, c’est ce que nous pensions. C’est pour cela que Poudlard est encore en pleins travaux pour mieux séparer. Evidemment nous prendrons toutes les mesures de sécurité nécessaires.

-          J’espère, dit Harry, car une erreur pourrait être grave.

Ils continuèrent de discuter de tout cela et Scrimgeour avait fini par exposer toutes les théories qu’avaient proposé les enquêteurs pour expliquer l’attaque provoquée par la tante Pétunia. Lorsque Scrimgeour avait annoncé qu’il était possible qu’elle soit simplement soumise à un sortilège de l’Imperium, Harry avait vite précisé que connaissant sa tante, la théorie principale était plus logique.

Enfin, Scrimgeour leur proposa de descendre au rez-de-chaussée boire quelque chose à la cafétéria.

Mais à peine furent-ils arrivés devant le comptoir où Chris lavait des verres qu’une explosion se fit entendre derrière eux.

Le bureau où travaillaient les sorciers d’accueil était en feu et les deux sorciers avaient été projetés au plafond avant de retomber inanimés par terre.

Quelqu’un était là, de grande taille, caché sous une cape noire et une cagoule. Scrimgeour s’était approché en faisant signe à Harry, Ron, Hermione et Ginny de rester en arrière.

La personne se retourna soudainement, Pétunia était là, Harry ne l’avait jamais vue aussi terrifiante. Sous sa cagoule noire, son visage était livide, ses yeux noirs regardaient avec férocité le Ministre avant de se poser enfin sur Harry Potter. A cet instant, elle poussa un ricanement mauvais et un horrible sourire déforma son visage terrifiant qui portait déjà une horrible cicatrice.

-          Harry ! dit-elle d’une voix qui n’était plus la sienne. Elle s’était considérablement refroidie et on sentait qu’il y avait au fond d’elle une frustration énorme. Quelle plaisir de pouvoir enfin me venger de toutes ces années de souffrance en ta compagnie.

-          Tu ne te vengeras de rien du tout ! hurla Harry, et je vais moi-même t’envoyer à Azkaban.

-          Et tu crois sincèrement être capable de m’affronter ! ahaha ! Harry j’ai toujours su que tu étais stupide.  Je sais bien sûr que toute cette bande de stupides Aurors ne va pas tarder à se ramener mais j’aimerais déjà t’avoir tué avant.

A cet instant, Fumseck apparut au milieu du hall entre Pétunia et Harry qui s’était maintenant placé devant Scrimgeour qui faisait pourtant un effort considérable pour le faire reculer.

-          Avada Kedavra ! cria Pétunia, la voix pleine de fureur.

-          Agarminis ! dit Harry tout à fait calmement. Il savait que seule sa colère allait l’aider à la vaincre et qu’il ne servirait à rien de crier.

Un immense bouclier d’argent était apparu devant eux et l’éclair de lumière verte s’y était écrasé en produisant un gong qui résonna longuement dans le hall.

-          Jamais tu ne me feras quoi que ce soit, dit Harry. Ta bêtise te perdra et tu pourriras à Azkaban.

Derrière Harry, Hermione, Ginny et Ron étaient terrifiés et tenaient leurs baguettes pour se préparer à agir. Scrimgeour essaya plusieurs fois de lancer des sortilèges sur Pétunia pour la capturer mais celle-ci les annulait d’un simple mouvement de baguette.

-          Tes amis ne te serviront à rien ! ils mourront tous avant toi s’ils s’acharnent à vouloir te défendre. AVADA KEDAVRA ! cria-t-elle en lançant le sortilège sur Scrimgeour, Fumseck se précipita sur lui pour avaler le jet de lumière verte voyant que le Ministre n’avait pas réagi.

-          Poisonnus shoot ! dit Harry calmement et une flèche dorée partit de sa baguette en direction du front de Pétunia qui la fit exploser avant qu’elle ne l’atteigne.

La flèche vola en éclats en produisant une éclair de lumière violette qui fit mal aux yeux à tous un instant.

Pétunia en profita alors que Harry venait de reculer en se mettant les mains devant les yeux.

-          Endoloris ! hurla-t-elle.

Harry tomba par terre en se tordant de douleur. Il lui semblait que ses os allaient exploser, que ses yeux allaient sortir de leurs orbites. C’était pire que s’il avait des crampes partout dans le corps.

Mais la douleur stoppa, et derrière Pétunia venaient d’apparaître une vingtaine d’Aurors par les ascenseurs. Harry se releva fébrilement et vit que Pétunia leur avait envoyé une grosse flamme noire qui les fit reculer. Elle venait de faire apparaître un bouclier qui les empêchait de pouvoir venir dans le hall.

Harry lui décocha encore une flèche et Pétunia lui envoya en même temps un sortilège mortel. Une explosion énorme se produisit et ils furent tous projetés en arrière. Ginny s’était relevée la première et elle venait de lancer un éclair de stupéfixion vers la tante Pétunia qui était en train de se relever. Mais elle fit apparaître un bouclier invisible qui renvoya le sortilège vers eux. Scrimgeour le reçut en pleine tête et tomba.

-          Serpenflamentis ! dit Harry.

Et une flamme jaillit de sa baguette pour aller s’enrouler autour de Pétunia qui cria un instant. Mais soudain la flamme s’amplifia et repartit vers Harry.

-          Black reveror ! dit-il. La flamme fut perdue dans le nuage et cela émit un nuage de fumée éclairé par un flash de lumière blanche.

Le ciel magique du hall se mettait lui aussi en colère et des nuages noirs venaient masquer toute la lumière. Des éclairs déchiraient par moments le ciel en émettant un fracas assourdissant. Pétunia venait d’éteindre toutes les lumières et on ne voyait plus rien dans le hall.

Ils allumèrent tous leurs baguettes alors que Hermione venait de ranimer Scrimgeour.

-          Evil invasium ! murmura Harry dans sa tête et personne n’entendit prononcer le sortilège.

Il se dégagea la même impression que lorsqu’il avait fait ce sortilège contre le détraqueur, l’air semblait irrespirable, comme s’ils allaient tous manquer d’oxygène. L’atmosphère était étouffante, ils avaient l’impression de respirer les ténèbres.

Le sortilège ne toucha pas sa cible car Pétunia venait de faire un pas vers le côté. Le sortilège venait cependant de briser la barrière magique mise en place par la tante Pétunia et tous les Aurors venaient de pénétrer à nouveau dans le hall du Ministère de la Magie. Pétunia fut contrainte de reculer vers la porte de la cabine téléphonique.

Une série d’éclairs rouges jaillirent du groupe des Aurors mais Pétunia produisit un bouclier qui émettait une sorte de scintillement doré. La lumière venait de revenir dans le hall. Tous les éclairs ricochèrent et la moitié des Aurors furent touchés par les sortilèges.

-          Avada Kedavra ! venait à nouveau de hurler Pétunia en direction de Harry alors qu’encore une dizaine d’Aurors venaient d’apparaître par les ascenseurs.

Harry repoussa facilement le sortilège en faisant apparaître un bouclier d’argent.

Et puis soudain la tante Pétunia tourna sur elle-même en émettant des éclairs de lumière dorée. Cela produisit un souffle immense et tous furent projetés en arrière et heurtèrent les murs du hall alors que les éclairs se déchaînaient dans le faux ciel. Lentement, tous les sorciers se relevèrent mais Pétunia venait de faire apparaître un gros bouclier tout autour d’elle, comme si elle était enfermée dans une vitrine incassable.

Tous les Aurors tentèrent de briser cette protection et Harry utilisa le sortilège de la Morsure du Diable et le « jet d’obscurité » heurta la protection de Pétunia. Au début, la protection commença à vibrer en émettant un gros bourdonnement qui faisait très mal aux oreilles. Enfin, elle devint rouge sang avant d’exploser en projetant des rayonnements partout dans le hall qui était maintenant ravagé complètement.

Mais Pétunia était restée debout et tous les Aurors lui envoyèrent un éclair de stupéfixion en même temps qu’elle annula encore en tourbillonant sur elle-même. Encore une fois, elle venait d’affaiblir tous les sorciers en même temps et elle était restée debout au centre.

-          Avada Kedavra ! hurla-t-elle, et un éclair de lumière verte jaillit en direction de Harry.

Celui-ci n’avait pas eu le temps de se relever et il dut rouler sur le côté pour l’éviter. Le sortilège fit exploser le sol à l’endroit où il se trouvait quelques fractions de secondes auparavant.

Un nouvel éclair de lumière verte jaillit vers lui et il put faire apparaître un bouclier d’argent. Le sortilège fut annulé dans un gong encore plus puissant et qui résonnait longuement dans le hall.

Encore plusieurs Aurors venaient d’apparaître par la cabine téléphonique cette fois. Mais Harry n’avait pas perdu de temps et lui avait immédiatement décoché trois flèches en même temps. Les trois explosèrent encore et les Aurors qui venaient d’arriver tombèrent en arrière à cause du flash de lumière violette.

-          Poisonnus shoot ! répéta Harry avec une colère de plus en plus grande. La flèche fendit l’air et cette fois Pétunia n’eut pas le temps de la faire exploser. Elle se contenta de faire un pas vers le côté, mais il était trop tard. La flèche lui transperça la main et elle s’écroula. Tous les Aurors se relevèrent lentement et des guérisseurs venaient d’apparaître. Ils s’étaient précipités vers les deux sorciers d’accueil qui étaient malheureusement tous les deux morts. Tous les Aurors stupéfixés furent ranimés et placèrent des sortilèges anti-transplanage sur Pétunia qui agonisait au sol.

-          Soignez-là ! dit Harry à l’adresse des guérisseurs, il faudra l’interroger.

Et Scrimgeour acquiesça. Deux guérisseurs s’étaient penchés sur elle en murmurant des incantations bizarres et en lui faisant avaler une série de potions.

La tante Pétunia était ranimée mais ils allaient devoir lui couper la main. Elle fut immédiatement transportée à Sainte-Mangouste, accompagnée par une escorte de trente Aurors. A présent, le hall grouillait d’Aurors, il semblait que tous étaient venus au secours. Mais il n’y avait plus besoin d’eux, Harry avait vaincu Pétunia et elle finirait ses jours à Azkaban.

Comme si il n’y avait pas assez d’ennuis comme cela, Rita Sketter venait d’apparaître par une des cheminées.

-          DEHORS ! hurla Scrimgeour que Harry n’avait jamais vu aussi en colère. Le Ministère de la Magie est fermé aujourd’hui, je vous recevrai après.

-          D’accord, d’accord, dit-elle sur un ton qui ne traduisait bizarrement aucune colère face à la décision de Scrimgeour.

C’est ce qui poussa Harry à la surveiller jusqu’à ce qu’elle parte par la cheminée. Mais au lieu de disparaître dans un tourbillon de lumière verte qui signifiait qu’elle venait d’emprunter le réseau des cheminées, Harry vit un minuscule point noir s’envoler et aller se poser au-dessus de la cabine téléphonique, lieu où il y avait une vue panoramique sur tout ce qui se passait dans le hall.

Harry lui envoya discrètement le maléfice du saucisson et alla récupérer le scarabée qui était tombé au sol. Il le donna à Hermione qui l’enferma dans un bocal qu’elle venait de récupérer dans les décombres de la cafétéria.

-          On verra ce qu’on fera d’elle après, lui murmura Harry.

-          Harry, je tiens à te remercier au nom de toute la communauté magique, grâce à toi, nous l’avons arrêtée, et je vais te remettre l’Ordre de Merlin. Mais pour l’instant, je souhaite que vous rentriez au Terrier et dites à Molly que tout s’est bien passé pour vous, que nous passerons certainement dans la soirée lorsque tout sera rentré dans l’ordre. Harry, je te demanderai de venir dans mon bureau soit ce soir soit demain matin et il va falloir malheureusement que tu acceptes de te faire interviewer.

-          D’accord, dit Harry, j’accepterai, à ce soir alors.

Ils rentrèrent au Terrier immédiatement et Molly était en train de préparer le repas tranquillement.

-          Qu’y a-t-il ? demanda-t-elle lorsqu’elle vit la tête d’enterrement que faisaient tous les quatre.

Ils lui racontèrent intégralement les évènements qui venaient de se produire au Ministère de la Magie et Molly était complètement choquée.

-          Harry, tu aurais dû laisser faire les Aurors, et si tu avais été tué… Mais comment as-tu fais, tu l’as arrêtée, oh ! c’est merveilleux, tu as sauvé encore une fois la communauté magique… L’Ordre de Merlin ! c’est merveilleux. Et à part les sorciers d’accueils vous êtes sûrs que tous les autres vont bien ? Arthur, c’est terrible tout le travail qu’il va avoir encore…

Mais aucun d’eux n’avaient répondu aux questions de Mrs Weasley. Ils étaient tous choqués par ce qui venait de ce produire devant eux dans le hall du Ministère de la Magie. Harry savait que Pétunia n’allait pas pouvoir parler avant au moins ce soir et il aurait voulu être là pour cela.

De toute évidence, ni Rogue ni Abelforth  ne devaient être au courant de ce qui s’était passé et Harry, sous prétexte qu’il avait besoin de vider son esprit, rendit visite à Abelforth qui contacta immédiatement Rogue et il leur expliqua tout.

Rogue parut le plus soulagé de la capture de Pétunia.

-          Mais vous devrez quand même faire attention, elle est tellement dangereuse et folle qu’elle fera tout pour s’évader !

Harry savait cela, et il était décider à convaincre le Ministre de placer une surveillance spéciale pour Pétunia.

Une fois rentré, il n’avait envie de rien faire. Cet affrontement avec le fait qu’il ait assisté à deux assassinats de plus dans sa vie le terrifiait. Au moins, il savait que grâce à lui, un grand nombre d’autres venaient d’être évités, c’était la seule chose qui le consolait.

Vers vingt-trois heures, Scrimgeour lui demanda de venir à Sainte Mangouste pour interroger Pétunia avec lui.

Il s’y rendit en empruntant successivement deux Portes à Transplaner. Il se retrouva dans un nouveau hall spécialement aménagé qui donnait sur l’entrée principale. Mais au lieu de se rendre vers les étages comme ils l’avaient fait lorsque Mr Weasley avait été blessé, Rufus se dirigea vers une petite porte située juste à côté du bureau où une sorcière donnait les renseignements.

Cette porte donnait sur un petit escalier en colimaçon qui semblait interminable. Ils arrivèrent enfin dans un long couloir sombre qui donnait sur un hall plus grand. Plusieurs Aurors étaient là et Scrimgeour leur adressa un sourire. Il y avait plusieurs portes et Scrimgeour emprunta celle du milieu. Ils se trouvèrent à nouveau dans un couloir plus lumineux mais qui ressemblait à un couloir de prison. Toutes les portes semblaient blindées et par des ouvertures protégées par des grilles, on y voyait des cellules faiblement éclairées par des bougies dans lesquelles il y avait un lit d’hôpital et parfois des sorciers qui y reposaient.

-          Tous les patients qui sont ici sont soignés en attente d’être envoyés à Azkaban où d’être jugés, dit Scrimgeour.

En effet, l’endroit était très sécurisé et il y avait des Aurors dans le couloir toutes les deux ou trois portes alors que plusieurs guérisseurs entraient parfois dans une cellule accompagnés toujours par les Aurors. Rufus Scrimgeour continua jusqu’au bout du long couloir qui se terminait par une autre porte qui cette fois n’avait aucune ouverture. L’Auror qui surveillait cette porte les fit entrer. Ils se trouvaient dans une salle très ombre, dont les murs étaient très humides. On y voyait parfois des moisissures sur le sol. La pièce était coupée en deux par des barreaux métalliques très épais. Le fond de la pièce était peu visible car il n’était pas éclairé. Mais dans la pièce, il y avait déjà plusieurs personnes dont des guérisseurs.

Quelqu’un alluma la lumière et Harry vit Pétunia qui était debout, appuyée contre le mur du fond de sa cellule.

Elle se précipita soudainement vers la grille et commença à hurler :

-          HARRY POTTER ! JE TE TUERAI ! VOUS VERREZ SI VOUS M’ENVOYEZ EN PRISON, JE M’EVADERAI ET JE TUERAI HARRY POTTER !

-          Silencio ! dit Scrimgeour en pointant sa baguette sur elle et immédiatement elle fut incapable de parler. Mais cela ne l’empêchait pas de s’agiter furieusement et d’essayer d’arracher les barreaux qui étaient trop solidement ancrés dans le sol, le plafond et les murs.

-          Bonjour, Harry, dit Kingsley qui était déjà dans la salle.

-          Bien, nous allons l’interroger pour voir si elle va accepter de dire quelque chose. Sinon, maintenant qu’elle est soignée, elle ira directement à Azkaban.

D’un coup de baguette magique, Scrimgeour lui rendit la parole.

-          Où sont les autres Mangemorts et Voldemort ? demanda Rufus avec hargne.

-          JE VAIS TUER HARRY DES QUE JE SERAI A NOUVEAU LIBRE !! commença-t-elle à nouveau à hurler.

Elle se mit à taper furieusement avec ses points les barreaux de sa cellule.

-          Si vous nous donnez des informations, votre sort va s’améliorer grandement, annonça Kingsley d’une voix ferme, la loi prévoit…

-          JE ME FOUS DE LA LOI, CA M’EST EGAL, JE M’EVADERAI ET JE TUERAI HARRY POUR MON MAITRE !!

Et elle éclata d’un rire féroce en regardant Harry avec un regard qui lui fit mal à la tête.

-          Puisque c’est comme ça, je pense qu’on va passer à la torture ! dit Rufus.

-          VOUS POURREZ ME TORTURER AUTANT QUE VOUS VOULEZ JE NE DIRAI RIEN ET JE FINIRAI PAR TUER HARRY !! hurla encore la tante Pétunia d’une voix rauque.

-          J’ai ici du Veritaserum, dit Scrimgeour en sortant un petit flacon transparent qu’il ouvrit d’un air menaçant.

-          CELA NE MARCHERA JAMAIS !! ET QUOI QU’IL ARRIVE HARRY POTTER MOURRA DE MA MAIN !

Et elle passa sa main entre les barreaux pour essayer de lui attraper le bras.

-          Bien, Rufus, ce n’est pas la peine de continuer, nous allons immédiatement l’emmener à Azkaban.

-          Je vais d’abord essayer le Veritaserum, dit Rufus d’un ton ferme, et j’ai d’autres potions avec moi qui pourront lui causer suffisamment de douleur pour la faire parler…

-          Non ! la loi nous l’interdit, elle reste libre de ne rien dire. Mais toute sa vie elle restera à Azkaban à regretter d’être devenue une sorcière, tant pis pour elle, dit gravement Kingsley.

Finalement ils ressortirent, Rufus très déçu de n’avoir rien pu tirer d’elle. Harry lui lança un regard aussi noir qu’il le pouvait avant de parler à Rufus :

-          Je souhaiterais qu’elle soit surveillée le plus possible, et notamment lors de son transfert…

-          Ne t’inquiète pas Harry, elle est déjà sous haute surveillance.

-          JE TE TUERAI, HARRY, SALE LACHE, VIENS M’AFFRONTER, JE TE TUERAI !! JE TE TUERAI !!

Et ils repartirent déçus de n’avoir pas pu obtenir d’informations alors que les cris de la tante Pétunia se faisaient entendre dans tout le couloir des patients dangereux.

Arthur Weasley était rentré très tard dans la nuit car il avait dû veiller à ce que la cellule qui allait être réservée à Pétunia soit le plus sécurisée possible.

-          Ne t’inquiète pas, Harry, nous avons mis en œuvre tous les moyens possibles pour qu’elle ne s’évade pas, elle sera en sous-sol de la prison d’Azkaban et nous avons encore ajouté une épaisseur de sortilèges Anti-transplanage uniquement à sa cellule. Il y aura en permanence deux Aurors qui la surveilleront et qui pourront prévenir tous les autres au moindre de ses mouvements suspects, ainsi que ceux du Ministère, elle ne s’évadera pas.

-          Bien, j’espère pas, dit Harry, tristement.

-          Maintenant, Rufus veut te voir dans son bureau à onze heures aujourd’hui.

Harry venait de se lever et cette discussion avec Mr Weasley s’était produite dans l’escalier qui montait aux étages du Terrier.

Il descendit dans la cuisine où Mrs Weasley l’attendait avec impatience.

-          Je t’ai prévu des habits pour la cérémonie de remise de ton Ordre de Merlin, Harry, nous t’accompagnerons pour la cérémonie qui commence à vers onze heures et demie. Je te prépare un bon petit déjeuner, en attendant, tu peux lire la Gazette qui est arrivée.

Harry la prit, sur la première page, il y avait une photo du hall du Ministère de la Magie dévasté et une photo de Pétunia encadrée par une dizaine d’Aurors.

Mais Harry n’avait pas envie de lire l’article qui prenait la moitié du journal. Il avait vu qu’une page entière était consacrée à des polémiques à propos de lui comme quoi il était le sorcier le plus puissant de tous les temps. Harry savait parfaitement que ce n’était pas vrai.

Beaucoup de personnes étaient interviewées et disaient qu’elles étaient maintenant beaucoup plus rassurées.

Après le petit-déjeuner, il remonta dans sa chambre pour s’habiller et lorsqu’il referma la porte une fois prêt, il ne fit pas attention au bocal qui contenait un gros scarabée, posé sur le haut de l’armoire, il l’avait en fait complètement oublié.

Rufus avait voulu le voir pour tenter de le rassurer et un reporter de la Gazette lui avait posé quelques questions. Mais Rufus l’avait rapidement interrompu lorsqu’il était allé trop loin à propos de l’Elu. Harry lui était très reconnaissant car il n’avait pas du tout envie de discuter de ce sujet.

Finalement, ils descendirent dans le hall qui n’était pas encore complètement remis en état où tous les Weasley ainsi qu’un grand nombre de membres de l’Ordre du Phénix étaient présents. Il y avait une foule d’individus inconnus qui venaient admirer l’Elu. C’était du moins ce que pensait Harry et il n’avait pas tout à fait tort.

Il fut acclamé par la foule avant que le Ministre ne prononce un discours en son honneur. Il lui remit ensuite la médaille sur laquelle étaient inscrits : « Ordre de Merlin, Première Classe – Harry Potter ».

Ce fut enfin au tour de Harry de faire un discours.

-          Je dirai seulement que si je fais tout ça c’est parce que je veux voir le plus vite possible Voldemort et tous ses partisans détruits, mais je n’ai rien d’exceptionnel et je ne suis pas un extraterrestre, l’Elu qui doit accomplir son devoir. C’est seulement ma volonté qui me pousse à agir, et je sens que la communauté a besoin de paix. Les deux sorciers décédés ne méritaient pas cela et nous devons tous les venger.

Ce discours avait un peu refroidi certaines personnes mais la grande majorité applaudit. En fait, on entendait surtout les applaudissements de Mrs Weasley qui étaient plus puissants à cause de ses mains potelées.

Un buffet était organisé et un grand nombre de sorciers étaient restés dans le but de pouvoir parler à Harry. Mais celui-ci resta un peu à l’écart, entouré de ses amis les plus proches, car il savait que si ses amis l’aimaient, c’était pour ce qu’il était vraiment et non pas pour les rumeurs qui couraient sur lui.

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