HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 21 : LE REVE D’HERMIONE

 

 

    Harry n’était pas vraiment heureux d’avoir reçu l’Ordre de Merlin, ce n’était pas important pour lui. Il savait qu’il devait encore beaucoup s’entraîner pour être vraiment à la hauteur de la tâche qui l’attendait.

Il fut donc ravi de voir qu’Abelforth lui avait demandé de venir à quatorze heures.

-          Monsieur, j’aurais une question avant que l’on commence la leçon, lui demanda Harry.

-          Oui, Harry ?

-          Et bien, je n’ai pas l’impression que l’on avance beaucoup dans la chasse aux Horcruxes…

-          Ne t’inquiète pas, Harry, Albus a prévu un plan infaillible et la deuxième phase est en cours de réalisation, tu ne dois pas t’inquiéter à propos de cela. Car je peux t’assurer que nous ne pouvons rien faire tant que cette phase n’est pas terminée, je te préviendrai bien sûr en temps voulu lorsque tu seras en mesure de faire quelque chose d’utile.

-          Ah, d’accord, merci, dit Harry. Il aurait bien sûr préféré savoir quelle était cette deuxième phase du plan de Dumbledore mais il savait que ce n’était pas la peine de demander. Et à propos des souvenirs qu’a laissés le professeur Dumbledore dans l’armoire à Poudlard ? est-ce que je dois les consulter avec vous ?

-          Oui, mais pas pour le moment, Harry, il y en a certains que tu as déjà vus mais beaucoup ne sont pas importants et tu ne comprendrais pas bien. D’autres encore ne sont que des souvenirs comme cela, qui n’ont aucun rapport avec Voldemort. C’est pourquoi il vaut mieux qu’on les regarde ensemble plus tard.

-          Ah d’accord.

-          As-tu d’autres questions Harry ? demanda-t-il.

-          Non, à moins que, à propos de la grotte que l’on a découverte à Poudlard, est-ce qu’il ne faudrait pas que vous y jetiez un œil ? je veux dire, on ne sait jamais…

-          En effet, Harry, il faudrait et j’ai déjà prévu cela, mais nous ne pourrons pas avant encore quelques semaines. Cependant, je te demanderais d’aller parler au professeur Bett pour lui expliquer qu’il est préférable qu’elle n’indique à aucun élève la présence de cette grotte, je pense que tu seras capable d’inventer une excuse plausible, au moins en attendant que je puisse lui rendre visite, c’est d’accord ?

-          Bien sûr, dit Harry. Mais à propos des sept autres cavernes ? ne pensez-vous pas qu’elle risquerait d’y aller ?

-          J’avais prévu quelque chose pour éviter cela, Harry, chaque chose en son temps. Aujourd’hui, je souhaite que nous ayons notre première leçon de légilimancie. Comme je te l’ai déjà annoncé, cela va durer assez longtemps avant de pouvoir poursuivre dans le domaine de la rayonnancie. Albus a cependant insisté pour que tu apprennes le plus rapidement possible dans ce domaine-là. Te souviens-tu de mes explications à propos des potentiels magiques ?

-          Euh, dans l’ensemble oui, répondit Harry.

-          Bien, nous reviendrons sur tout cela plus tard, nous allons commencer par la légilimancie aidée de ta baguette magique, tu utiliseras ensuite les potentiels magiques. Tu commences à avoir l’habitude de la formule legilimens, ce sortilège est très basique et est à peu près inutile, à part sur les très mauvais occlumens. Mais tu seras dans ta vie je pense confronté à des occlumens dont certains sont excellents et cette formule sera inutile, on va cependant faire comme si j’étais un mauvais occlumens. J’ai tout de même laissé de côté quelques souvenirs car je ne souhaite pas que tu en aies la connaissance mais je vais d’abord te laisser entrer dans mon esprit pour voir quelques-uns de mes souvenirs.

Harry remarqua une pensine sur la table de la cuisine, un peu plus petite que celle de Dumbledore.

-          Le but de notre première leçon est de savoir te contrôler, c’est pourquoi, je n’opposerai aucune résistance et tu seras libre de faire ce que tu veux. Je veux d’abord que tu voies la sensation que cela fait.

-          D’accord, répondit Harry.

-          Rappelle-toi que c’est ta détermination et ta concentration qui te permettront de te contrôler. Allez Harry, legilimens

Harry se concentra et leva lentement sa baguette vers Abelforth :

-          Legilimens, dit-il sa baguette toujours pointée sur le front d’Abelforth.

Soudain, c’était comme si on lui arrachait l’esprit, comme si une force surpuissante était entrée dans sa tête et aspirait toutes ses pensées. Il ne put plus penser à rien jusqu’à ce que cette horrible sensation s’arrête. Harry savait qu’il venait d’entrer dans l’esprit d’Abelforth. Il avait d’ailleurs la fâcheuse impression d’être surveillé par la conscience du frère de Dumbledore.

Il savait qu’il devait apprendre à se contrôler et il commença à se balader dans les pensées d’Abelforth qui lui apparaissaient par flashs. Mais il savait qu’il ne devait pas les voir et il continua d’avancer, comme s’il marchait au milieu d’une route, sur la ligne blanche sans faire attention aux voitures qui le dépassaient ou le croisaient.

Enfin, il en avait assez d’être dans l’esprit de Dumbledore et il se força à ressortir. Cela fut plus léger et Harry fut heureux de se retrouver dans sa propre tête, ce qui était beaucoup plus agréable que de subir la surveillance d’Abelforth.

-          Bien, Harry, tu es arrivé à correctement te contrôler. Cela me rassure, nous allons donc pouvoir commencer véritablement la légilimancie.

-          Ah, répondit Harry un peu bêtement, mais Abelforth continua son discours.

-          Tu as certainement remarqué que tu n’étais pas le seul dans ma tête ?

Si quelqu’un était en train d’écouter leur conversation, Harry savait qu’ils seraient passés pour des fous. Mais il avait parfaitement compris et il répondit :

-          Euh, oui, vous y étiez vous aussi, je vous ai senti.

-          C’est tout à fait normal. Le problème est que moi aussi je t’ai senti et qui si j’avais voulu, je t’aurais immédiatement expulsé, mais je trouve cela amusant. Tu dois comprendre que le bon légilimens doit savoir se faire tout petit pour que la personne ne le remarque pas et qu’il puisse faire tout ce dont il a envie. C’est la stratégie du légilimens dont je te parlais l’autre fois. Pour cela, il est encore une fois important de vider ton esprit, car le fait que tu aies des pensées récentes plutôt fortes me permet de te remarquer comme si tu entrais dans cette pièce en criant Harry. Bien entendu, je ne peux pas t’en vouloir pour cette fois étant donné ce que tu as vécu hier. Ce sera le rôle de Fumseck. Nous allons essayer à nouveau et tu essaieras cette fois-ci de retrouver le souvenir de notre première rencontre en essayent de ne pas te faire remarquer.

Fumseck avait un rôle très important et avait cette fois-ci récupéré beaucoup plus rapidement que la précédente de sa dernière combustion. Il n’avait certes pas encore un plumage aussi magnifique que d’habitude mais il était parfaitement capable de chanter quelque chose de relaxant à Harry.

Après plusieurs essais, Harry arrivait déjà mieux à se rendre insensible pour Abelforth. Mais de toute évidence l’exercice était très difficile.

-          Bien, tu constates que même après quelques essais, tu as encore des difficultés, nous continuerons une prochaine fois avant d’essayer une autre méthode qui peut être plus facile pour toi, justement, tu devras essayer de m’embrouiller en te faisant remarquer le plus possible et en me montrant toutes tes pensées les plus fortes pour m’affaiblir et pouvoir ensuite consulter à ta guise toutes mes pensées. Mais nous allons passer à une seconde leçon si cela ne te dérange pas ?

-          Non, non, ça ne me dérange pas, dit Harry.

-          Excellent, nous allons quitter pour un moment la légilimancie et je vais t’enseigner un très puissant sortilège et je ne sais d’ailleurs pas s’il est classé parmi les sortilèges d’attaque ou de défense. Je peux juste t’assurer qu’il est suffisamment puissant pour te permettre les deux à la fois. Ce sortilège qui est quasiment inconnu n’a d’ailleurs pas de nom et il va nous falloir plusieurs séances pour que tu parviennes à le maîtriser totalement. C’est une sorte de bouclier qui repousse ton adversaire en l’assommant un peu en même temps. Il faut cependant une telle concentration et une telle détermination pour pouvoir l’exécuter complètement que l’énergie et les rayonnements qui se dégagent du sortilège sont colossaux. Evidemment, au début, tu ne sauras l’utiliser qu’à puissance réduite mais à terme, cela peut te permettre de repousser une bonne cinquantaine d’assaillants à la fois. Ceci n’est pas un maléfice, Harry, tu ne dois donc avoir aucune mauvaise pensée derrière la tête lorsque tu l’exécutes, c’est au contraire un puissant sortilège de la Magie Blanche et tu ne dois penser qu’à vouloir neutraliser l’assaillant car il t’attaque. C’est uniquement un sortilège qui te permet d’assurer ta sécurité même si évidemment tu peux faire très mal à la personne qui t’attaquera. Je trouve que son usage est donc très adapté face aux Mangemorts. Il sera de plus difficile à Voldemort qui a lui beaucoup plus de pouvoir et même s’il n’arrive pas à le repousser ou à le renvoyer, il pourra au moins s’en protéger. Je te donne donc la formule qui est enmageznem. Je m’attends évidemment à ce que tu ne réussisses même pas à produire une étincelle la première fois mais je préfèrerais que nous faisions cela dehors pour éviter tout risque de dévaster mon modeste salon.

Ils sortirent donc dans le jardin ou plutôt sur le flanc de la montagne couvert de plantes épineuses et de ronces qui rendaient l’accès difficile à la maison d’Abelforth.

-          Tu peux lancer le sortilège sur cet arbre, dit Abelforth en montrant un if proche.

-          Euh, la formule, je l’ai oubliée, désolé…

-          C’est normal, Harry, la formule est enmageznem, il faut que tu arrives à convertir ta détermination en énergie magique, c’est difficile mais tu vas réussir en t’entraînant. Rappelle-toi, enmageznem.

Harry se concentra et essaya de rassembler toute sa détermination mais il était difficile d’être vraiment déterminé à repousser l’attaque de cet if qui restait immobile devant lui, à part peut-être la légère ondulation provoquée par le vent qui soufflait doucement sur le flanc de la montagne.

-          Enmageznem ! dit Harry mais absolument rien ne se produisit.

-          Bien, c’est compréhensible, nous allons faire encore quelques essais.

Harry essaya encore une douzaine de fois sans que rien ne se produise.

-          Ne t’inquiète pas, Harry, il faut continuer. En ce qui me concerne, il m’a fallu au moins une cinquantaine d’essais avant que je commence à émettre un peu de lumière. Vas-y encore.

-          Enmageznem ! dit Harry fermement en essayant de convertir sa détermination en rayonnements comme lui avait demandé Abelforth.

Mais il fit plutôt une horrible grimace. Enfin, à peine eut-il terminé son geste avec la baguette qu’il fit un bond d’une dizaine de mètre en arrière avant d’atterrir dans un buisson bien épineux d’où s’envola un petit oiseau.

-          Aïe.

-          C’est un progrès époustouflant ! s’exclama Abelforth en regardant Harry comme s’il venait de voler devant lui sans balai.

-          Euh, vous êtes sûr, je trouve que j’ai plutôt régressé ou reculé.

-          Non, pas du tout ! tu as émis un rayonnement, c’est cela qui t’a fait voler en arrière ! c’est impressionnant, certes tout cela n’était pas contrôlé mais quand même ! Recommençons dit-il en tirant Harry par le bras, alors qu’il lui restait encore des épines coincées dans ses vêtements.

-          Euh…

-           Ne t’inquiète pas, si ça refait pareil, les buissons t’amortiront…

-          Euh…

Harry aurait préféré en effet ne pas être amorti par les buissons mais il dut se résoudre à faire encore une fois le sortilège pour ne pas faire baisser l’enthousiasme d’Abelforth.

-          Enmageznem ! dit-il en pensant avant tout à la possibilité qu’il puisse être à nouveau projeté en arrière.

Rien ne se produisit cette fois-ci.

-          Bien sûr, Harry, cela ne peut pas marcher à tous les coups ! recommence encore.

Harry avait finalement passé l’après-midi à lancer ce sort et la seule chose qu’il savait bien faire était au moins prononcer la formule. En effet, il ne semblait se produire quelque chose que de temps en temps, parfois s’échappait de sa baguette une faible lumière qui passait du blanc au doré. Et encore trois ou quatre fois il fut projeté en arrière.

En fait, Abelforth semblait ravi de ce premier essai et il était persuadé que Harry réussirait un jour ce sortilège. Il lui rappela encore une demi-douzaine de fois l’importance de la concentration et de la maîtrise de sa détermination avant de le libérer enfin.

Et Harry était content de pouvoir rentrer au Terrier, cet entraînement l’avait complètement épuisé comme si l’énergie qu’il émettait provenait de lui-même. Cependant, il resté encore très motivé à progresser car il savait que cela serait long, il venait de passer l’après-midi à s’entraîner tout en n’ayant pas beaucoup progressé. Sa motivation était d’autant plus grande qu’il s’était trouvé un peu faible face à Pétunia, il avait en fait un peu tous les nouveaux sortilèges qu’il connaissait sur elle et avec un peu de chance, il l’avait vaincue.

En fait, c’était un peu comme s’il avait récité un catalogue de tous les nouveaux sortilèges qu’il connaissait. Et pourtant, il savait par sa propre expérience et par ce que lui avait dit Rogue que ce n’était pas comme cela qu’il fallait lutter contre les forces du Mal. Mais cela ne lui ôtait aucunement la joie qu’il éprouvait de savoir que Pétunia était à Azkaban.

Il se coucha donc pour une bonne nuit de sommeil bien mérité peu après le repas du soir au Terrier.

Comme tous les matins, c’était Dobby qui était venu le réveiller, heureux de pouvoir faire quelque chose pour son maître. L’elfe aurait d’ailleurs souhaité faire quelque chose pour Harry mais ce dernier se contentait de répondre qu’il n’avait besoin de rien, ce qui faisait que Dobby, dans une expression toujours dépitée, retournait travailler à la cuisine.

-          Harry, tu vois bien que Dobby travaille trop, tu devrais…

-          Hermione, combien de fois vais-je devoir te dire qu’il se plaint de ne pas avoir assez de travail ? demanda Harry lassé par les incessantes remarques d’Hermione.

Pendant le petit-déjeuner, Harry lisait comme tous les matins la Gazette du Sorcier qui apportaient les dernières informations et Harry était toujours rassuré lorsqu’il ne voyait pas de grosse photo sombre en couverture, photos qui indiquaient en général un évènement sinistre.

La Gazette du mardi 13 août 1998 montrait seulement une petite photo de lui qui portait autour du cou la médaille de l’Ordre de Merlin.

Harry n’était pas très intéressé par cet article et il replia la Gazette après avoir lu le petit passage qui parlait de Pétunia.

 

ENFIN DURSLEY NE COMMETTRA PLUS D’ATTAQUES !

 

Dès hier matin, Pétunia Dursley, Mangemort récemment entrée au service de Voldemort et qui a commis à elle seule plus d’une cinquantaine de meurtres lors des trois dernières attaques, a été envoyée à la prison d’Azkaban pour une condamnation à la détention à vie.

La Mangemort capturée dimanche dernier par Harry Potter alors qu’elle tentait une attaque au Ministère de la Magie n’a cependant donné aucune information à propos de Voldemort et les Mangemorts qui sont soupçonnés de préparer une attaque de grande envergure.

Elle est placée dans une cellule sous haute sécurité pour éviter tout risque d’évasion de cette sorcière qui est considérée comme la plus dangereuse à cause de son caractère instable.

Mais encore une fois, le Ministère rappelle qu’il est impératif de respecter toutes les mesures de sécurité mises en place car le risque d’attaque reste toujours très élevé dans le pays. Il est rappelé que tous les sorciers peuvent demander à suivre des cours de défense basique en le demandant par hibou au Bureau de la Prévention aux attaques.

 

Dans la matinée, Harry avait souhaité aller voir Abelforth pour lui demander un peu d’aide à propos de Dobby, car il était évident que le pauvre elfe n’était pas vraiment heureux. Il s’y rendit donc seul. Lorsqu’il arriva là-bas, le ciel était déchiré par des éclairs d’une rare intensité. Il dut courir en se baissant pour parcourir la cinquantaine de mètres qui le séparaient de la maison d’Abelforth. Lorsqu’il y arriva, il était trempé jusqu’aux os.

-          Qui est-là ? demanda Abelforth d’une voix menaçante.

-          C’est Harry, Harry Potter et votre parfum de glace préféré est la framboise.

-          Ah, pardon. Et il ouvrit après un temps d’attente que Harry trouva bien long encore une fois. Bonjour, je ne m’attendais pas à ta visite, entre vite.

Et il referma la porte en s’étant bien assuré qu’il n’y avait personne dans les alentours comme il avait l’habitude de le faire.

-          Il y a quelque chose d’important ? demanda-t-il avec un peu de crainte sur son visage.

-          Non, j’ai juste besoin de parler à propos des elfes de maison.

-          Des elfes de maison ? s’étonna Abelforth.

-          Oui, parce que en fait, un elfe est entré à mon service, bien que je n’aime pas cette expression et il a l’air malheureux parce que je ne suis jamais là et qu’il n’a rien à faire. Il aide en fait seulement Mrs Weasley à faire la cuisine et le ménage. Mais comme il n’a aucune obligation magique envers elle, je pense que c’est ce qui le rend malheureux.

-          Je comprends, dit Abelforth.

-          Et donc, reprit Harry, je voudrais savoir si cet elfe peut savoir tout ce que je sais sur Voldemort, je veux dire, ça ne risque rien de lui dire ?

-          Cela dépend de l’elfe, s’il prend un plaisir particulier à te servir, tu ne risqueras rien, en revanche, si l’elfe ne t’aime pas et ne souhaite pas te servir, il te trahira indirectement, tu as malheureusement déjà fait l’expérience avec Kreattur, l’ancien elfe de Sirius dont tu as hérité. J’espère que tu ne souhaites pas révéler tout ce que tu sais à cet elfe-là ? demanda Abelforth.

-          Non, bien sûr, dit Harry indigné, c’en est un autre qui travaillait à Poudlard avant, il était au service du professeur Dumbledore. Mais il n’a pas voulu rester au service de McGonagall et a absolument souhaité venir à mon service, McGonagall a dû accepter et maintenant j’ai ce problème…

-          Quel est cet elfe ? demanda Abelforth, ayant l’air de connaître parfaitement la réponse.

-          Dobby, répondit Harry.

-          Dobby, eh bien cela résout ton problème, il faut que tu saches que Dobby était un elfe très dévoué à Albus et que celui-ci l’accompagnait partout, Dobby ne travaillait d’ailleurs pas que à Poudlard. Il est venu à plusieurs reprises ici lorsque je travaillais avec Albus à propos des Horcruxes et cela me ferait d’ailleurs plaisir de le revoir.

Harry faillit glisser du canapé en apprenant qu’Abelforth connaissait Dobby, et encore pire que l’elfe était au courant de tout à propos des Horcruxes !

-          Albus avait demandé à Dobby de bien vouloir entrer à ton service – je n’aime pas moi non plus cette expression, rassure-toi – pour veiller sur toi. Et je me doutais que Dobby sauterai sur l’occasion pour venir à ton service, mais tout ce que tu viens de me dire est tout à fait normal, et je pense que dès maintenant, il serait préférable que tu viennes avec Dobby à tous nos entraînements.

Harry était vraiment content pour Dobby et il savait que lorsqu’il allait lui annoncer cela, les longues oreilles de l’elfe allaient soudain se lever sur sa tête en signe de joie et que celui-ci allait passer un quart d’heure à le remercier en sautillant.

-          Je vais donc pouvoir te donner quelques informations intéressantes à propos des liens magiques entre les elfes et les sorciers. Il faut savoir que si tu entretiens un lien en te considérant au même niveau que ton elfe, et non pas supérieur à lui, l’elfe va t’aider à augmenter tes pouvoirs et tu rendras l’elfe heureux. Il se créera une sorte d’augmentation en cascade de tes pouvoirs et du bonheur de l’elfe. C’est en fait assez similaire au phénix. Mais tu dois bien considérer l’elfe comme un ami, je sais très bien que tu en es capable naturellement.

-          C’est très bien pour Dobby, le pauvre, ça me faisait beaucoup de peine de le voir comme ça.

-          Et ça me fera très plaisir moi aussi de le revoir, de toute évidence, c’est la première fois qu’un elfe a goutté aux sorbets à la framboise, même s’il n’a pas beaucoup aimé ça. J’espère qu’il voudra goûter aux sorbets à l’abricot qui est vraiment excellent.

Harry commençait un peu à avoir l’habitude d’entendre parler des sorbets à tous les parfums et le sorbet à l’abricot était justement la dernière découverte d’Abelforth alors qu’il visitait un supermarché moldu.

Il avait d’ailleurs décidé d’appeler les frères Dumbledore et leur ami Octave Melodge le « Club des Sorbets » pour rigoler.

-          Si un jour vous retournez faire vos courses dans un supermarché moldu, j’aimerais bien venir avec vous, dit Harry.

-          Excellent, excellent, tu verras que c’est très amusant, il y a plein de choses à faire dans un magasin moldu. Je passe beaucoup de temps à les observer et j’avoue que c’est surprenant de voir à quel point ils sont ingénieux. Figure-toi qu’ils utilisent des voitures-balais pour nettoyer le sol des magasins, j’ai déjà conduit ça une fois alors que le bonhomme était descendu, bien sûr, je me suis fait jeter du magasin et je dois changer à chaque fois.

Harry pensa en effet que cela devait être amusant de voir Abelforth demander par exemple un renseignement sur les sorbets au citron à une pauvre caissière qui n’en avait rien à faire ou encore pousser un chariot rempli de boîtes de glace. Il avait en fait un peu besoin de rire ces temps-ci et il ne voyait pas de meilleur divertissement.

Il retourna donc au Terrier et évidemment il raconta à Hermione et Ron ce que venait de lui dire Abelforth. Apparemment, Hermione était absorbée par le fait que Dobby allait pouvoir aller mieux et semblait ne pas du tout faire attention au fait que Dobby en savait déjà peut-être plus qu’eux à propos des Horcruxes.

-          Hermione ! Dobby est au courant pour les Horcruxes ! lui répéta-t-il alors qu’elle réclamait encore une augmentation de salaire.

-          Oui, j’ai compris ! dit-elle.

-          Eh ben, il y a un risque, il ne faudrait pas qu’il le dise, il faut…

-          Tu sais, Harry, si Dobby ne te l’a même pas dit à toi, c’est qu’il n’y a pas de risque.

-          Euh, oui c’est vrai…

C’est pourquoi Harry demanda à Dobby de monter dans la chambre quelques instants.

-          Dobby, je ne savais pas que tu étais au courant pour les Horcruxes de Voldemort.

-          Dobby avait reçu des instructions de ne rien dire tant que vous ne m’en parliez pas, Monsieur.

-          Dobby, s’il te plaît, tu peux m’appeler Harry.

-          Oui, pardon Harry.

-          Et je ne savais pas que tu connaissais Abelforth, continua Harry.

-          Oui, je le connais très bien…

-          Et bien maintenant Dobby, je souhaite que tu viennes avec nous à chaque fois que nous allons le voir, mais surtout ne dis à personne d’autre ce que nous faisons. En fait notre excuse est de dire que l’on va chez Mirabella.

L’elfe avait retrouvé le sourire et commença à sautiller.

-          Oh, merci Harry Potter, vous êtes trop bon…

-          Non, Dobby, c’est normal, c’est de ma faute de ne pas t’avoir prévenu avant.

-          Le Maît,… Harry Potter ne savait pas.

Harry sourit à Dobby.

-          Quand irons-nous le voir ? demanda Dobby encore agité.

-          Euh, balbutia Harry surprit par l’enthousiasme de Dobby, je ne sais pas encore, il me préviendra quand nous devrons y aller. Dobby, es-tu au courant à propos du plan de Dumbledore ?

-          Harry, nous ne sommes pas censés savoir… commença Hermione mais Harry la coupa d’un geste.

-          Oui, répondit Dobby mais s’il vous plaît ne me posez pas la question car je serais obligé d’y répondre et le professeur Dumbledore m’avait fait juré de ne rien dire.

Harry hésitait beaucoup, il avait tellement envie de savoir quel était ce plan. Mais il revint à la raison, si Dumbledore ne voulait pas qu’il soit au courant, c’est qu’il y avait une raison à cela.

-          Abelforth a dit que la phase deux était presque terminée…

Dobby s’effondra en faisant un gros « ouf » de soulagement.

-          Ca a marché ? demanda-t-il de sa petite voix.

-          Apparemment oui, répondit Harry.

-          Le professeur Dumbledore craignait un peu cette phase, c’était la plus risquée. Maintenant, il ne subsiste plus qu’un seul risque, ce risque est que le plan soit découvert par quelqu’un d’autre que Abelforth ou moi, dit l’elfe.

Tous les trois se posaient évidemment plein de questions. Mais tout cela était plutôt positif car Harry savait qu’il apprendrait ce qu’était ce plan lorsque Voldemort serait détruit. Et ainsi, sa curiosité le poussait à vouloir tuer Voldemort encore plus rapidement, et lui donnait une motivation supplémentaire pour s’entraîner.

L’après-midi, ils se rendirent au Ministère de la Magie pour l’inauguration de la nouvelle bibliothèque qui était enfin terminée après des mois de travaux difficiles.

Le hall du Ministère de la Magie était maintenant réparé après l’attaque de Pétunia. Il y avait maintenant deux Portes à Transplaner en face du bureau des sorciers d’accueil qui avaient été remplacés après la mort des deux précédents.

-          Bien, voici deux nouvelles Portes à Transplaner qui sont prêtes à être utilisées. La première mène au Chemin de Traverse, à proximité du Bureau des Aurors installé là-bas. La seconde mène à la nouvelle bibliothèque que nous allons inaugurer maintenant. Vous pouvez me suivre, annonça Scrimgeour.

La plupart des personnes qui étaient présentes pour l’inauguration n’avaient encore jamais emprunté de Porte à Transplaner et ils étaient tous un peu étonnés au passage par celle-ci. Harry, Hermione et les Weasley étaient maintenant parfaitement habitués car ils les utilisaient très souvent. Ils y passèrent donc et se trouvèrent dans un hall immense et magnifique, de la taille de la Grande Salle de Poudlard.

Des lumières provenant de fenêtres magiques éclairaient ce hall. Le sol était en parquet magnifique et le plafond était encore plus haut que la Grande Salle, soutenu par d’immenses piliers en pierre comme dans une cathédrale. A l’autre bout du hall il y avait deux grandes arches de pierre qui semblaient donner sur une salle encore plus grande et très sombre.

Au centre de ce hall il y avait des bancs un peu comme dans un aéroport et une immense horloge était suspendue au plafond par une chaîne en or. Des salles sur le côté semblaient prévues pour que des commerces soient installés.

Contre le mur qui séparait les deux grandes ouvertures du fond, il y avait inscrit en lettres magiques dorées « Bibliothèque Dirk Dawlish ». Juste en dessous, il y avait une fontaine et un bassin avec des statues dorées représentant une foule de créatures magiques qui semblaient vivre en paix.

-          Bienvenue dans cette bibliothèque que la communauté magique attendait tant. Comme vous le voyez indiqué sur le mur au fond, nous l’avons nommée par le nom de Dirk Dawlish en hommage à l’excellent ami et Auror qui nous a quitté récemment.

Le public était silencieux à cet instant, encore impressionné par la grandeur du lieu.

-          Mais ceci ne sera pas seulement une bibliothèque, car nous voulons que cet endroit devienne en quelque sorte le centre de notre communauté magique, un lieu convivial où tous les sorciers pourraient vivre en harmonie entre eux. Nous voulons en faire le symbole de la fraternité entre les sorciers, le symbole de la lutte contre le Mal, contre Voldemort… C’est pourquoi, ce hall permettra de se rendre partout ailleurs dans la communauté magique. Nous avons la bibliothèque là-bas, un autre Bureau des Aurors ici, de nombreux commerces qui s’installeront bientôt, nous aurons aussi des habitations pour les plus pauvres et dont les loyers seront moins chers. Nous y déplacerons aussi quelques bureaux du Ministère de la Magie car il n’y a plus beaucoup de place à Londres. Ici, nous sommes situés à environ trois kilomètres sous terre. La construction de tout cela a pris du temps car nous avons dû faire attention de ne pas trop déranger les moldus qui vivent au-dessus. Un autre moyen d’y accéder sera par le train car la Porte à Transplaner que vous avez empruntée ne sera pas disponible pour le moment. Nous avons décidé de relier la gare de King’s Cross, le Ministère de la Magie et ce hall. Ce sera donc plus simple pour toutes les personnes qui se rendront à Poudlard pour y suivre des cours. Le réseau de train sera donc constitué de plusieurs lignes. Le Poudlard Express qui sera exclusivement réservé aux personnes se rendant à Poudlard et qui devront avoir une autorisation pour cela, et le London Lap qui reliera le Ministère de la Magie, ce hall, et la gare de King’s Cross. Tout cela est prêt pour le moment mais entrera en service dans les prochains jours lorsque les essais en matière de sécurité seront terminés. Mais je n’ai pas encore donné le nom de ce hall, comme je l’ai déjà dit, il représente l’union entre les sorciers pour la paix. C’est pourquoi nous l’avons appelé le Hall de la Paix.

Le Ministre agita sa baguette et des lettres dorées apparurent avant de monter lentement jusqu’à mi-hauteur dans le hall et de scintiller majestueusement au-dessus d’eux.

-          Nous allons donc passer maintenant à l’inauguration de la bibliothèque.

Ils traversèrent le hall tous en silence. Il était évident qu’ils étaient très impressionnés par tout ce que venait d’annoncer le Ministre de la Magie. Toutes ces nouveautés ne pouvaient faire que du bien à la communauté magique.

Scrimgeour s’arrêta à une vingtaine de mètres de l’arche de gauche. Un ruban magique doré en bloquait l’entrée. La bibliothèque que l’on voyait derrière semblait immense mais n’était pas éclairée.

Tout le public s’était massé à quelques mètres derrière Scrimgeour. Celui-ci attendit tout le monde avant d’avancer à nouveau et il traversa le ruban doré qui disparut. A cet instant, la bibliothèque s’éclaira toute seule.

Tous restèrent bouche bée. Harry n’avait jamais imaginé qu’une salle puisse être aussi grande. Elle avait une forme arrondie et tout autour de cette salle, il y avait trois étages en balcons. Mais partout il y avait des grandes rangées de livres, pleins de livres. Le tout était éclairé par des fenêtres magiques venant du plafond. Ne serait-ce que pour parcourir toutes les allées il aurait fallu des heures entières…

-          Cette bibliothèque rassemble des dizaines de milliers de livres, qu’ils soient anciens ou récents, et dans toutes les langues parlées sur la terre. L’accès sera libre et illimité pour les abonnés. Il vous suffira de vous inscrire à ce bureau, dit Scrimgeour.

Il montra un bureau qui faisait une vingtaine de mètres de longueur et qui semblait conçu pour qu’il y travaille plusieurs personnes. Ce bureau faisait face à l’entrée et toute personne qui y entrait semblait obligée de s’y présenter.

-          Cette bibliothèque sera accessible à tous les sorciers du monde et tous les Ministères de la Magie de tous les pays ont participé au rassemblement des livres. Aujourd’hui, c’est la bibliothèque la plus complète qui ait jamais existé. Elle est séparée en plusieurs zones dont certaines sont sous contrôle strict en raison du contenu des livres mais vous pourrez vous renseigner en consultant le plan de la bibliothèque présenté dans ce livre qui est gratuit pour tous. Vous pourrez même y travailler car il y a des tables et des espaces de lecture aménagés pour une lecture tranquille. L’inscription coût cinq Gallions pour l’année mais ça vaut le coup et cela permettra de compenser un peu le coût astronomique de cette bibliothèque. Mais le meilleur moyen de connaître cette bibliothèque sera de la visiter dès le lundi 19 août.

Hermione restait tout de même la plus émerveillée de toutes les personnes présentes. C’était certainement sont plus grand rêve qui venait de se réaliser et si jamais on la laissait ici toute seule, elle aurait passé sa vie à lire tous ces livres. Il lui aurait même certainement fallu vider quelques litres d’élixir de longue vie pour pouvoir épuiser tous ces livres.

Hermione avait pris un livre de présentation de la bibliothèque et avait commencé à le lire tout en suivant les autres alors qu’ils rentraient au Ministère de la Magie.

Harry pensa un peu à tout ce que faisait Scrimgeour. Il trouvait en effet qu’il avait complètement changé depuis sa prise de fonctions. Il semblait au début plus tendu et ne voulait en fait que réussir sans vraiment entreprendre grand-chose. Mais finalement il avait réussi à lancer des grands projets et depuis qu’il connaissait Harry, il était même devenu plus ouvert et sympathique avec les autres sorciers. En fait, Harry ne pouvait espérer une meilleure situation avec le Ministère, il arrivait à en rester séparé car le Ministre était trop occupé dans ses nouvelles réformes et il restait un excellent Ministre ce qui permettait à Harry de pouvoir avancer dans sa recherche des Horcruxes et son entraînement sans avoir à se préoccuper trop de sécurité.

En fait, la situation était bizarre, il semblait que l’Ordre du Phénix n’avait plus aucune utilité, c’était un peu comme si les chemins s’étaient à nouveau rassemblés après la croisée des chemins lors du retour de Voldemort. Mais c’était maintenant au tour du chemin de Harry de se séparer de celui de l’Ordre du Phénix que pourtant il dirigeait.

Pendant leur après-midi, ils s’étaient permis un peu de détente et Hermione finalement avait renoncé elle aussi à s’entraîner. Il faut dire que depuis que Harry s’entraînait, Hermione s’entraînait en parallèle aussi et avait considérablement progressé. Il fallait ajouté à cela le fait qu’elle était naturellement brillante. Mais les progrès  d’Harry étaient un peu plus remarquables et cela s’expliquait par le fait qu’il était un sorcier primaire alors qu’Hermione ne l’était sûrement pas.

Ils jouèrent donc un peu au Quidditch pendant que Mrs Weasley lisait Sorcière hebdo à l’ombre d’un pommier. Il fallait dire que après le récent épisode orageux, le soleil était revenu et il faisait une chaleur étouffante. Ils ne purent donc pas jouer longtemps au Quidditch et ils s’installèrent tous aussi avec Mrs Weasley à l’ombre d’un arbre pour faire des activités plus calmes. Hermione revoyait son programme pour l’AD pendant que Harry, Ron et Ginny faisaient une partie de bataille explosive.

Après le repas du soir, il y avait une réunion de l’Ordre du Phénix et ils se rendirent donc tous à Poudlard dans la Salle du Phénix. Dobby était tout content d’être assis à côté de Dobby au bout de la table. Mais Harry ne participait pas à la discussion. En fait lors de ces réunions, chacun faisait un compte-rendu de tout ce qu’il avait vu et cela permettait parfois d’établir des liens entre des faits. Mais actuellement, c’était comme si les Mangemorts s’étaient volatilisés et il n’y avait plus de discussions à propos de Mangemorts même dans l’Allée des Embrumes qui s’étaient largement sécurisée ces temps-ci mais qui restait tout de même déconseillée.

Finalement, Harry ne faisait qu’écouter et avait conclu la réunion en disant qu’il fallait continuer comme ça pour être prêt à toute attaque surprise des Mangemorts.

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