HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 22 : SORBETS AU CITRON

 

 

 

   Le lendemain matin, mercredi, le faux Gallion de Harry chauffa indiquant qu’Abelforth voulait le voir.

-          Bonjour, Harry, dit-il d’un air joyeux. Je t’annonce que je vais aller faire mes courses à un supermarché moldu qui me semble très intéressant. Veux-tu venir ? demanda-t-il.

-          Bien sûr, répondit Harry. Dois-je prévenir Ron et Hermione qu’ils peuvent venir.

-          Evidemment, je pense que Fumseck se fera un plaisir de leur transmettre le message. Nous aurons seulement besoin d’un parchemin. Il agita sa baguette et un petit bout de parchemin et une plume apparurent.

Abelforth écrivit les quelques mots suivants :

 

Ron et Hermione,

Je pense que nous aurons besoin de vous pour l’entraînement de Harry aujourd’hui, pourriez-vous nous rejoindre tout de suite ? Merci de votre aide.

Mirabella.

 

            Abelforth posa le message devant Fumseck et soudain il disparut alors que Fumseck était resté là.

-          Vois-tu, ceci est très utile pour communiquer. Les phénix peuvent faire transplaner des objets où ils veulent. Tu sais d’ailleurs que les phénix peuvent éviter les sortilèges anti-transplanage, c’est-à-dire que à Poudlard, Fumseck pourra transplaner.

-          Oui je sais, répondit Harry qui avait déjà vu Fumseck faire.

Après ces quelques mots, la conversation s’arrêta alors que Abelforth sifflotait tranquillement.

Soudain, il bougea brusquement et prit un prospectus qui était posé sur la table du salon.

-          Voici le magasin où nous allons, Harry. Tu remarqueras qu’ils font des promotions spéciales en ce moment. C’est donc le moment d’y aller.

Harry regarda le prospectus du magasin de surgelés mais on frappa à la porte. Ron et Hermione venaient d’arriver.

-          Si cela ne vous embête pas, est-ce que vous voudriez m’accompagner ? je vais faire mes courses au supermarché.

-          Euh oui, dirent-ils un peu surpris par la proposition.

-          Il faut que j’aille acheter quelques sorbets à un magasin moldu car mon stock diminue rapidement.

Et en effet à chacune de ses réunions avec Harry, Abelforth avalait au moins une douzaine de sorbets.

Ils sortirent et s’éloignèrent un peu de la maison que Abelforth ferma par des enchantements magiques.

-          Nous allons transplaner, il va falloir que vous vous accrochiez à mon bras.

-          Nous n’allons quand même pas transplaner directement dans un magasin moldu ? s’étonna Hermione.

-          Non, bien sûr, nous allons apparaître à proximité à un endroit où nous ne serons pas vus, allons-y.

Ils transplanèrent ensemble et se retrouvèrent au milieu de conteneurs contenant des ordures à l’arrière d’un magasin. Un chat qui y fouillait parti en courant étonné de voir apparaître de nulle part quatre personnes devant lui.

Ils firent le tour du magasin et arrivèrent sur un parking où se trouvait l’entrée du magasin.

-          Nous allons prendre un chariot, dit Abelforth en montrant la file de chariots alignés devant le magasin.

-          Juste pour quelques sorbets ? s’exclama Ron.

-          Il m’en faut suffisamment pour toute la semaine.

-          Ah… dit Ron un peu surpris.

-          Oh non, non, non, non, j’avais oublié, il faut payer.

-          Payer pour prendre un chariot ? demanda Ron décidément de plus en plus surpris. C’était la première fois qu’il faisait ses courses dans un magasin moldu alors que Hermione, Harry et Abelforth y étaient habitués.

-          Oui, lorsque nous avons des pièces…

-          Et sinon ? demanda Ron.

-          Sinon… écartez-vous.

Abelforth sortit discrètement sa baguette et rentra le bout dans la fente destinée à accueillir la pièce de monnaie. Soudain, une énorme explosion se fit entendre. Le chariot était libre et la chaîne cassée alors que le boîtier pour mettre la pièce avait complètement explosé.

Tous les moldus apeurés s’étaient retournés pour voir ce qui se passait mais Abelforth faisait comme si de rien n’était. Il était évident qu’ils n’avaient encore jamais vu quelqu’un faire une explosion pour pouvoir prendre un chariot.

Ils s’avancèrent donc vers l’entrée. Et il fallait utiliser un escalator pour accéder au magasin. Ils s’y engagèrent et Ron était très surpris de voir l’inventivité des moldus.

-          A chaque fois je m’amuse à le bloquer une fois que je suis passé, c’est très comique vous allez voir, un simple sortilège de blocage et ils ne savent plus comment réparer.

C’est ce qu’il fit ce qui fit pouffer de rire Ron et Harry alors que les gens qui étaient restés coincés semblaient déjà s’énerver.

Ils entrèrent par les portes vitrées automatiques ce qui émerveilla Ron et entrèrent dans le magasin.

-          Monsieur, pourriez-vous avoir l’amabilité de m’indiquer où se trouve le rayon des sorbets ? demanda Abelforth aimablement à un homme qui faisait tranquillement ses courses.

Celui-ci prit un peu peur en voyant la tenue d’Abelforth qui n’avait pas du tout pris soin de se vêtir façon moldu. Il portait une longue cape de sorcier argentée et des chaussures pointues. Sa barbe était extrêmement longue, elle lui arrivait quasiment jusqu’au nombril alors que ses cheveux longs n’étaient pas bien coiffés comme ceux d’Albus Dumbledore. Ils dépassaient sur les côtés de son chapeau noir qui était d’ailleurs un peu tordu, comme s’il venait de subir une forte décharge électrique. Il portait d’ailleurs aujourd’hui des lunettes en forme d’étoile et teintées en violet ce qui laissait supposer que ce devait être un personnage assez bizarre.

Harry, Ron et Hermione, eux, portaient des habits qui auraient été moins choquants pour des moldus même si cela restait bizarre, notamment au niveau des couleurs. Ils étaient en fait en vacances et ne portaient donc pas leurs robes de sorcier.

Mais le sorcier répondit et Abelforth s’inclina très bas pour le remercier avant de continuer. Harry remarqua que l’homme s’était retourné deux ou trois fois avant de partir et que les gens murmuraient sur leur passage mais Abelforth sifflait bruyamment un air des Bizarr’Sisters et les ignorait complètement. D’ailleurs il était complètement absorbé dans sa chanson et heurta une femme qui roula par terre.

-          VOUS POUVEZ PAS FAIRE ATTENTION ! hurla-t-elle en se relevant.

-          Je vous présente toutes mes excuses…

-          VOUS DEVRIEZ FAIRE PLUS ATTENTION, MONSIEUR !

-          C’est le problème avec vous les moldus, vous n’écoutez pas lorsqu’on vous parle et vous n’arrêtez pas de vous énerver.

Apparemment, la dame n’avait jamais entendu ce mot « moldu » mais elle reprit ses esprits en considérant que c’était une insulte.

-          COMMENT OSEZ-VOUS…

Mais Abelforth s’éloigna en la laissant crier. Cependant, une fois qu’ils furent suffisamment éloignés, il fit voler un paquet d’une glace au chocolat bien fondante qui s’écrasa délicatement sur la tête de cette pauvre dame, interrompant un instant ses cris.

Ron et Harry étaient tordus de rire mais Hermione était plutôt circonspecte. Il était évident qu’elle aurait eu envie de rire mais en même temps elle plaignait la dame d’être venue ce jour-là dans ce magasin.

-          Ah mince, j’oubliais les caméras de surveillance ! déclara Abelforth en se tapant sur le front.

Il regarda autour de lui et sans prévenir il envoya un sortilège quelque part vers le plafond, une caméra venait de prendre feu ce qui émit de la fumée mais l’incendie s’éteint tout seul rapidement.

-          C’est très bien, apparemment ça ne déclenche pas l’alarme incendie, malheureusement parfois ça arrive et ils sont obligés de fermer le magasin. Ah, c’est ici, dit Abelforth en montrant un rayon qui contenait plusieurs paquets de glaces.

Abelforth chercha avant de trouver les sorbets au citron et il prit également d’autres parfums. En quelques minutes le chariot fut quasiment rempli.

-          Vous n’allez quand même pas manger cela à vous tout seul ? s’étonna Hermione.

-          Non, bien sûr, je fais les courses pour quelqu’un qui ne préfère pas se montrer.

Et puis il soudainement il ouvrit une boîte et prit un sorbet au citron vert pour essayer de voir la différence avec le sorbet au citron. Finalement il reposa la boîte entamée et fut surpris par un vendeur.

-          Monsieur s’il vous plaît !

-          Ah pardon, je ne suis pas assez discret, je ferai plus attention la prochaine fois.

-          Il n’y a pas de prochaine fois, vous n’avez pas le droit de consommer des produits dans le magasin…

-          Je sais bien monsieur, mais ce n’est pas le genre de moldu que vous êtes qui va me dire ce que je dois faire.

L’homme rougit de colère mais il n’eut pas le temps de réagir, il venait de se retrouver enfermé dans un des réfrigérateurs dont la porte vitrée resta hermétiquement close.

-          Vous n’allez pas le laisser là, s’indigna Hermione alors que Harry et Ron étaient toujours pris d’un fou rire en voyant le visage de l’homme écrasé contre la vitre.

-          Non, bien sûr, dans une dizaine de minutes, la porte s’ouvrira toute seule et il pourra sortir tranquillement certes un peu refroidi. Cependant, je me demande bien si les sorbets à la citrouille existent… Monsieur, dit-il en interpellant un autre vendeur qui passait par là. Abelforth allait-il en faire sa prochaine victime ?

-          Oui, répondit celui-ci autant étonné que la première personne à qui il avait demandé un renseignement.

-          Je voudrais savoir si vous recevrez un jour des sorbets à la citrouille, je constate tristement que vous n’en avez pas.

-          Pardon, des sorbets à la… ?

-          A la citrouille, répéta Abelforth en insistant bien comme si le vendeur était sourd.

-          Euh, je ne pense pas, répondit celui-ci.

-          Dans ce cas, puis-je vous demander de m’envoyer un hibou si un jour vous en apprenez l’existence ?

-          Un hibou ?

-          Un hibou, oui, ou une chouette… ah, c’est vrai que les moldus n’utilisent pas les chouettes.

Le vendeur devait certainement penser qu’il était en train de rêver ou qu’il avait des hallucinations.

-          Dans ce cas je vais vous donner mon numéro de téléphone. Il sortit un papier de sa poche et y inscrivit avec sa baguette le numéro de téléphone pendant que curieusement le vendeur venait de tourner la tête.

-          Vous avez le téléphone ? s’étonna Hermione.

-          Oui, en effet, évidemment je fais partie des rares qui acceptent le progrès, mais les inventions moldues sont parfois très utiles. Je devrais peut-être songer à acheter un téléphone portable, les moldus commencent à en avoir de plus en plus.

Cette discussion par des personnes qui semblaient stupéfaites de l’existence du téléphone ne rassura pas le vendeur qui se toucha le front pour voir s’il n’avait pas de la fièvre.

Apparemment, il semblait incapable de parler et Abelforth lui déposé le parchemin dans sa main paralysée.

Mais lorsqu’ils furent sur le point de tourner, le vendeur reprit ses esprits en entendant les cris étouffés de celui qui était enfermé dans le réfrigérateur. Mais il avait beau tirer sur la porte pour l’ouvrir, celle-ci était fermée.

-          Nous allons aller à la caisse, annonça Abelforth.

-          ESPECE DE VIEUX MALADE ! hurla une voix derrière eux.

-          Ah, évidemment, j’aurais dû m’en douter, dit Abelforth.

Et soudain, son nez changea de forme et s’allongea énormément, une grosse verrue couverte de poils y apparut alors que sa barbe et ses cheveux devenaient soudain vert fluo.

Puis il se retourna pour regarder la femme qui s’arrêta net. Apparemment, elle pensait elle aussi qu’elle avait des hallucinations.

Soudain au-dessus d’eux une autre caméra de surveillance s’enflamma et Abelforth se mit à siffloter comme si ce n’était pas lui mais la dame qu’il avait renversée le soupçonnait apparemment d’y être pour quelque chose. Mais elle dut partir, n’arrivant pas à dire quoi que ce soit à un homme donc le nez venait de prendre cinq centimètres en l’espace de quelques minutes.

Depuis le début, Harry et Ron étaient complètement morts de rire et même Hermione s’était maintenant mise à sourire, mais ce n’était pas terminé, il restait encore le passage en caisse.

-          Bonjour, dit-il à la caissière. Il commença à sortir toutes les boîtes et les posa sur le tapis roulant.

La caissière était très surprise de voir passer une vingtaine de boîtes de sorbets au citron d’affilée mais elle se contenta de faire son travail, cela semblait parfaitement normal lorsqu’on voyait que la personne qui avait acheté tout cela portait des cheveux verts fluo.

Lorsqu’il fallut payer, Abelforth sortit plusieurs Gallions qu’il donna à la femme.

-          Vous pourrez garder la monnaie, dit-il.

-          Monsieur attendez, vous ne pouvez pas payer avec ça…, dit-elle après avoir examiné les pièces.

-          Vous vous débrouillerez pour échanger, soyez déjà contente que j’ai donné en plus.

-          Et Abelforth partit rapidement sans lui laisser le temps de réagir en poussant le chariot rapidement, suivi par Harry, Ron et Hermione qui n’en pouvaient plus de rire, ils en avaient d’ailleurs les larmes aux yeux. Ce fou rire avait certainement été l’un des plus gros de leur vie.

Apparemment, l’escalator n’était toujours pas réparé et trois moldus ne comprenaient pas apparemment comment cela avait pu se produire. Enfin, il y avait une alarme incendie sur laquelle Abelforth appuya avant de partir toujours en sifflotant. Mais cela lui donnait un air coupable plus qu’autre chose.

Tous les moldus sortaient en courant alors que l’alarme retentissait.

Ils retournèrent donc à l’arrière du magasin après avoir déposé le chariot qui d’ailleurs était maintenant un peu usagé. Enfin, ils transplanèrent, alors que chacun d’eux était surchargé de sacs plastiques contenant les boîtes de glace.

Ils entreposèrent tout cela dans une pièce de chez Abelforth qui contenait cinq réfrigérateurs.

Après cet épisode de détente au milieu de cette période d’entraînement intensif, ils retournèrent au Terrier. Dans la cuisine, un chaudron était sur le feu et il s’y dégageait une excellente odeur de viande ce qui signifiait que le repas était bientôt prêt.

-          Ta leçon se passe bien, Harry ? demanda Mrs Weasley, d’un air soupçonneux en voyant qu’ils n’avaient pas du tout l’air de s’être entraînés.

-          Oui, j’ai beaucoup progressé, Mirabella est passée à un entraînement beaucoup plus difficile d’occlumancie, maintenant, ils essaient à trois avec Ron et Hermione de rentrer dans mon esprit et je commence à réussir parfaitement.

Derrière lui, Ron pouffa de rire.

-          Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Mrs Weasley assez sèchement. Tu es sûr que Ron ne vous dérange pas ? demanda-t-elle.

-          Rien, m’man, c’est juste une blague que nous a faite Mirabella en partant, c’est assez marrant.

Mrs Weasley ne parut pas convaincue par la réponse de Ron mais elle retourna préparer le repas alors qu’ils montaient dans leurs chambres quelques instants.

Heureusement, Ginny ne leur demandait jamais où ils allaient car il semblait que Mrs Weasley lui avait demandé de les laisser tranquille car ils avaient des choses très importantes à faire cette année. Ginny, malgré sa curiosité naturelle, avait jusqu’à présent respecté les ordres de Mrs Weasley. Mais Harry savait que c’était plutôt par tristesse car Harry ne voulait plus sortir avec elle pour sa sécurité. Heureusement pour Harry, elle semblait comprendre parfaitement cela même si elle aurait préféré qu’il n’en soit pas ainsi.

C’est pourquoi elle les rejoignait dès qu’ils rentraient. Mais pendant qu’ils n’étaient pas là elle semblait elle aussi s’entraîner toute seule. Harry l’avait en effet surprise un matin à lancer des sortilèges alors qu’il lui transmettait un message de Mrs Weasley pour lui dire de venir manger.

Harry savait que si elle s’entraînait, c’était pour lui montrer qu’elle était capable de se défendre et qu’elle ne risquerait rien à cause de Voldemort.

Pendant l’après-midi, Hermione ne les laissa pas jouer au Quidditch et insista pour qu’ils aient un entraînement.

Elle avait prévu de faire apprendre un sortilège d’attaque qui consistait à emprisonner l’adversaire dans une toile d’araignée qui l’empêchait de bouger jusqu’à ce que quelqu’un la découpe.

Ron avait bien évidemment refusé de faire le cobaye pour cet entraînement et tous avaient accepté en raison de sa peur naturelle des araignées.

Le sortilège n’était pas vraiment difficile mais pour le rendre efficace il fallait beaucoup de détermination. Mais pour cela Harry commençait à en avoir l’habitude et il fut le premier à réussir un sortilège qui bloqua vraiment Hermione et ne lui envoya pas seulement quelques fils dont elle aurait pu facilement se débarrasser. En fait, on ne la voyait quasiment plus et il fallut cinq bonnes minutes pour enlever toutes les toiles d’araignées auxquelles Ron ne toucha pas.

La formule de ce sortilège était arachnus filili mais évidemment, Harry et Hermione réussirent le sortilège du premier coup sans le prononcer. Ron apprenait plus progressivement, il commençait par faire le sortilège en le prononçant et cela fonctionnait parfaitement. Mais il avait de grosses difficultés avec les sortilèges non-formulés, et cela probablement car c’était Rogue qui lui en avait parlé pour la première fois de sa vie.

Ils avaient ensuite révisé le sortilège du mur d’eau ainsi que les flèches empoisonnées qui avaient été très utiles à Harry pour capturer Pétunia.

Mais ils étaient motivés et ils semblaient prêts à défendre Poudlard eux-mêmes en cas d’attaque. Car ils savaient que plus que jamais Poudlard était en danger, même si Ginny n’était pas au courant de l’imminence d’une grosse attaque.

Mrs Weasley les avait encore une fois regardé tout en terminant la lecture de Sorcière hebdo en faisant les mots croisés magiques et restait étonnée par leurs progrès, elle savait qu’elle-même n’était pas capable d’en faire autant.

Mais rapidement le faux Gallion se remit à chauffer. Harry était attendu le lendemain matin à neuf heures chez Abelforth.

Il savait que cette fois ce ne serait pas pour aller acheter des sorbets dans un magasin moldu et qu’il aurait certainement un entraînement difficile. C’est pourquoi, il préféra ne pas être en retard.

Rogue était là aussi et semblait totalement inexpressif.

-          Bien Harry, Severus, j’ai une excellente nouvelle à vous annoncer, la phase deux du plan est terminée et a parfaitement réussi, la phase trois commence et nous devrions bientôt pouvoir avoir des renseignements sur les Horcruxes de Voldemort pour pouvoir mieux les détruire. Bien sûr, cela ne vous concerne pas mais vous pouvez être rassurés, tout se passe bien.

-          Très bien, répondit Rogue, mais j’ai une nouvelle un peu moins joyeuse, le Seigneur des Ténèbres vient de recruter un nouveau Mangemort dans des circonstances bizarres. Apparemment, il serait venu le voir il y a quelques jours pour demander à entrer à son service et le Seigneur des Ténèbres a accepté. Malheureusement, ses pouvoirs semblent immenses même s’il a un comportement tout à fait bizarre, il semble particulièrement s’intéresser à moi. Je ne sais pas pourquoi mais cela m’énerve un peu. Apparemment, il semble ne rien vouloir d’autre qu’obéir au Seigneur des Ténèbres puisque j’ai appris qu’il a fait des choses assez terribles.

-          Etonnant, dit Abelforth d’un air mystérieux, quel est son nom ?

-          Un certain Joe Jigger, je ne sais vraiment pas d’où il sort, il parle très mal l’anglais, à ce qu’il paraît il vient de Russie, mais son nom… dit Rogue un peu perplexe.

-          C’est bizarre en effet, dit Abelforth toujours aussi mystérieusement. Et bien dans ce cas, je pense que la chose à retenir est le fait que le plan est bien lancé pour le moment. Nous allons donc passer à la leçon suivante, Severus, je vous laisse la parole.

-          Bien, Mr Potter, j’ai choisi pour vous un nouveau maléfice très utile que l’on appelle le maléfice du Rayon Rose. Il est évidemment très puissant et encore une fois, vous devrez en contrôler votre usage. Il vous permettra de lutter contre une ou deux personnes à la fois au maximum. Il consiste en fait à émettre un puissant faisceau de lumière rose qui n’est pas un simple faisceau mais qui envoie beaucoup de puissance maléfique également. En quelque sorte, il vous permet d’enlever toutes ses forces à votre adversaire et au bout d’une dizaine de minutes de le tuer. Evidemment, vous n’allez pas rester dix minutes à lancer le sortilège mais même envoyé ponctuellement il reste suffisamment efficace pour qu’il soit intéressant que vous l’appreniez. Le problème en fait est que l’on peut facilement bloquer l’effet de ce sortilège par un sortilège du bouclier classique que malheureusement les Mangemorts connaissent quand même. La formule est rossiweak et étant donné que c’est un maléfice vous devrez vous concentrer sur le fait que vous voulez faire du mal, faire du mal au Mal dans votre cas comme je vous l’ai déjà dit à plusieurs reprises. Nous allons peut-être aller à Poudlard, nous aurons plus de place pour s’entraîner.

-          Bien sûr, dit Abelforth.

Et grâce au Portoloin ils se rendirent dans la Salle Albus Dumbledore qui était toujours dans l’état où ils l’avaient laissée, c’est-à-dire avec un large espace au milieu pour s’entraîner.

Harry fit plusieurs essais sur des lutins de Cornouaille que Abelforth possédait dans une malle et qu’il était retourné chercher chez lui pour l’apprentissage du maléfice.

-          Bien, Potter, une dernière information pour vous aider à apprendre ce maléfice plus facilement, essayez de convertir votre détermination en rayonnement par votre baguette, n’oubliez pas la formule rossiweak, c’est parti.

Rogue libéra d’abord un lutin de Cornouailles et Harry lança le maléfice en prenant soin de respecter scrupuleusement les consignes données par Rogue.

Un rayonnement rose mais assez faible en jaillit. Harry le maintint cependant longtemps pour que cela affaiblisse enfin le lutin qui tomba, n’arrivant plus à voler. Rogue le remit dans la malle.

-          C’est bien mais nous allons essayer avec un autre, vous pouvez encore progresser, dit Rogue en libérant un nouveau lutin qui était en pleine forme.

Cette fois, Harry réussit à faire un maléfice un peu plus puissant.

Mais Rogue voulait qu’il maîtrise parfaitement le maléfice et il lui fit essayer encore une demi-douzaine de fois jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lutin en forme. A la fin, son maléfice était beaucoup plus puissant et il avait suffi de quelques fractions de secondes pour que le lutin tombe par terre épuisé.

-          Très bien, Mr Potter, je vais donc vous libérer en ce qui me concerne.

-          Cependant Harry, il faudrait que tu viennes cette après-midi vers quatorze ou quinze heures si cela ne te dérange pas, nous irons faire une petite expédition à Poudlard.

-          D’accord, dit Harry. Cette idée l’intéressait beaucoup.

-          Il serait bien cependant que tu prennes avec toi ta cape d’invisibilité pour éviter toute rencontre fâcheuse.

-          Pas de problème, répondit Harry encore plus enthousiasmé, il aimait beaucoup utiliser sa cape d’invisibilité car il savait que cela indiquait qu’il faisait quelque chose d’interdit et malgré tout cela lui plaisait de faire des choses interdites et de violer le règlement intérieur de l’école.

D’ailleurs il évita de croiser le regard de Rogue lorsque le sujet de la cape d’invisibilité fut abordé.

Pour le repas de midi au Terrier, le Ministre était là aussi avec sa femme et Harry était content de voir que tout était quasiment prêt pour que les adultes puissent aussi prendre des cours.

-          En revanche Molly, lorsque tu auras terminé ton travail pour établir des meilleurs manuels scolaires, tu passeras aux livres d’apprentissage de la défense pour adultes. Mais je pense que l’on va embaucher d’autres personnes qui travailleront dans ton service car vous n’êtes pas encore beaucoup pour le moment.

-          Très bien, Rufus, de toute façon, j’ai bientôt fini de décortiquer les livres les plus intéressants, j’ai donné à Dolores mes premiers comptes-rendus, elle se charge de rédiger un peu mieux avec Jessica. Mais c’est vrai qu’une personne en plus ferait du bien.

Vers quatorze heures trente, il se rendit chez Abelforth qui lisait un journal moldu tranquillement assis sur son canapé.

-          Vois-tu Harry, notre petite visite d’hier au magasin de surgelés n’est pas passée inaperçue, regarde.

Et il lui tendit un journal sur lequel à la page 3 il y avait une photo du supermarché qu’ils avaient visité hier avec un article.

 

ENCORE DES EVENEMENTS ETRANGES DANS UN MAGASIN DE SURGELES

 

Hier matin, des évènements étranges se sont produits dans un magasin de surgelés de la banlieue Ouest de Londres. C’est le quatre-vingt-douzième magasin répertorié qui subit ce genre d’évènements depuis quelques années.

A chaque fois, la même personne se trouve dans ces magasins en même temps, il s’agit d’un homme possédant une longue barbe argentée ainsi que des cheveux très longs mais « en pétard » avec un chapeau bizarre et qui est vêtu d’un manière très bizarre avec des longues capes.

Lors de l’attaque d’hier, les témoins ont remarqué qu’il avait les cheveux vert fluo mais les caméras de surveillance n’ont pas pu prendre de photos étant donné qu’elles ont toutes mystérieusement brûlé sans que personne comprenne pourquoi. Mais la liste des évènements étranges ne s’arrête pas là, un escalator est mystérieusement tombé en panne et malgré des heures de recherche pour trouver la cause de la panne, les réparateurs ont dû se rendre compte que celui-ci est en excellent état de marche, il semblerait seulement qu’il ne veuille pas fonctionner. Par ailleurs un pot de glace au chocolat s’est écrasé sur la tête d’une cliente sans que personne n’ait vu d’où il vienne ; un homme s’est retrouvé enfermé dans un réfrigérateur sans qu’il soit possible de l’ouvrir. Le gérant du magasin a d’ailleurs appelé le technicien du magasin qui a essayé en vain de découper le réfrigérateur avec une meuleuse. Mais mystérieusement après quelques minutes, la porte s’est ouverte toute seule pour le libérer. L’homme a d’ailleurs tenté de payer avec des pièces bizarres avant de s’enfuir alors que l’alarme incendie se déclenchait dans le magasin. Il faut noter également que l’homme a été observé en train de faire exploser un chariot pour pouvoir l’utiliser sans y mettre de pièce.

L’homme, qui achète à chaque fois un chariot rempli de boîtes de sorbets aurait par ailleurs demandé à un vendeur s’il existe des sorbets à la citrouille avant de lui demander de lui envoyer sa réponse « par hibou ». Il lui a enfin donné son numéro de téléphone que la police est en train d’étudier.

Il faut noter que l’homme était cette fois accompagné de deux jeunes gens et d’une jeune fille.

Parmi les évènements bizarres qui se sont produits récemment dans des supermarchés de surgelés alors que ce même homme était observé, on peut particulièrement noter la panne simultanée de toutes les caisses, les ampoules qui se mettent à émettre de la lumière verte, les prix qui se changent tous seuls dans les rayons, les roues des chariots qui disparaissent, les cartons de glace qui explosent, les portes électriques qui restent bloquées…

 

-          Et bien vous êtes connu, constata Harry.

-          Oui, malheureusement je n’arrive pas à me retenir. Bien maintenant nous allons tout de suite nous rendre à Poudlard, as-tu pris ta cape d’invisibilité ?

-          Oui.

-          Bien, c’est parfait, j’ai moi aussi la mienne, allons-y.

Ils se rendirent dans la Salle Albus Dumbledore et en sortirent pour se trouver dans le couloir menant au bureau directorial. Ils étaient tous les deux sous leur cape d’invisibilité et marchaient lentement sans faire de bruit. Il y avait encore un Auror devant les portes de chênes et soudain on entendit un bruit de fracas dans le hall menant à la Grande Salle.

Harry savait que Abelforth venait de faire tomber une armure pour faire diversion. Tous les deux descendirent rapidement par les escaliers menant aux cachots. Le cachot numéro sept était tout prêt d’eux et ils y entrèrent sans être vus. Harry commença à enlever sa cape d’invisibilité mais Abelforth lui dit :

-          Non ! on ne sait jamais, votre nouvelle prof pourrait être là, garde-la encore.

Ils descendirent par la galerie qui menait à la grotte, après avoir ouvert les portes de l’armoire sans fond. Après quelques minutes, ils arrivèrent dans la grotte où se trouvait le lac. Il n’y avait personne et ils purent enlever leurs capes d’invisibilité.

Au plafond, il y avait des milliers de chauves-souris qui furent dérangées par la lumière et qui commencèrent à voler au-dessus d’eux en émettant des cris aigus. Mais ils les ignorèrent.

Abelforth s’approcha du lac et examina un peu l’eau qu’il toucha. Apparemment, tout semblait normal. Mais en regardant de plus près, Harry se rendit compte que ce lac était en fait une sorte de trou, le fond ne descendait pas lentement, dès le bord, le fond était quasiment vertical et ce trou devait rejoindre les abysses du lac.

Abelforth fit de grands mouvements de baguette en murmurant quelques mots incompréhensibles et de sa baguette sortit un puissant jet de lumière qu’il dirigea dans le lac. Apparemment, le jet se perdait à des profondeurs abyssales et on ne distingua aucun fond.

-          Nous allons plonger dedans ? demanda Harry pas très rassuré.

-          Non, non, pas encore, Harry, je t’avais dit que je n’ai pas beaucoup de temps en ce moment. Mais nous explorerons cela ainsi que les sept cavernes dans quelques temps. Nous allons seulement placer un sortilège d’Illusion pour faire croire que ces cavernes sont bouchées.

Harry trouvait bizarre qu’Abelforth ait le temps d’aller faire des provisions de sorbets en se moquant un peu des moldus mais qu’il n’ait pas le temps d’explorer cette grotte qui avait tout de même été créée par Lord Voldemort. Mais Abelforth s’était déjà penché dans un des sept trous qui était l’entrée d’une caverne et constata la grandeur de celle-ci.

-          En effet, c’est très grand, mais je te promets Harry que nous viendrons bientôt ici. En attendant, je vais créer un enchantement qui fera croire qu’il y a une paroi rocheuse devant nous. On pourra bien sûr la traverser, mais personne n’aurait l’idée d’y aller, surtout s’il n’y a que Mrs Bett qui viendra ici.

Abelforth commença à faire de grands mouvements avec sa baguette et semblait faire un va-et-vient entres les deux parois de roche qui se faisaient face. Lentement, c’était comme si une paroi rocheuse apparaissait devant eux, d’abord quasiment invisible puis de plus en plus réelle et à la fin il aurait été impossible de dire que c’était une fausse.

Abelforth y approcha la main qui passa au travers et disparut finalement entièrement avant de revenir.

-          Monsieur, est-ce que vous ne pensez pas que les chauves-souris risquent de ne pas détecter la paroi et de passer au travers ? vous savez avec les ultrasons.

-          C’est une bonne question mais si tu veux bien aller de l’autre côté je vais crier un peu.

Harry passa de l’autre côté et attendit quelques secondes sans rien entendre et finalement il traversa à nouveau la fausse paroi de pierre.

-          Je n’ai rien entendu, dit-il.

-          Et bien voilà, cela veut dire que ça arrête les sons et donc les ultrasons, les chauves-souris détecteront cette paroi comme si c’était une véritable paroi rocheuse, mais ta remarque était particulièrement intelligente, Harry.

Ils firent la même chose dans les six autres cavités et Harry pouvait maintenant être rassuré à propos de cela, personne ne découvrirait le secret de cette grotte.

Ils furent donc de retour chez Abelforth qui fit pratiquer à nouveau à Harry le sortilège du puissant bouclier mais la progression de Harry était très lente et il lui semblait qu’il n’avait pas vraiment augmenté la puissance du sortilège. Cependant, il arrivait mieux à se contrôler car il était projeté en arrière beaucoup moins loin que lors du dernier entraînement. Mais après environ deux heures de travail, Abelforth lui dit qu’ils retravailleraient cela plus tard. Il avait décidé qu’il n’y aurait pas de leçons demain car c’était la veille de la rentrée et qu’ils devraient tous préparer leurs valises.

-          Harry Potter, quand est-ce que Dobby pourra venir avec vous ? demanda Dobby lorsque Harry venait de rentrer.

-          La prochaine fois que nous aurons une leçon Dobby, aujourd’hui, c’était juste une mission particulière et tu ne pouvais pas venir.

Harry ne mentionna bien sûr pas l’entraînement pour le sortilège enmageznem et prit soin de bien fermer son esprit pour éviter que Dobby ne puisse le ressentir. Il ne savait pas si les elfes pouvaient avoir des pouvoirs de légilimens mais cela ne lui semblait pas impossible, ça aurait même été plutôt logique pour lui.

-          Par contre, Dobby, tu reviendras à Poudlard avec moi, bien sûr, et là-bas, nous aurons beaucoup de choses à faire.

-          Ah, merci Monsi… pardon, Harry Potter.

Ce soir-là, Fred et George étaient venus manger au Terrier et ils avaient apporté plusieurs parchemins pour faire la publicité de leur magasin à afficher dans Poudlard. Les affiches étaient bien sûr à l’image de leur magasin et étaient ensorcelées. On y voyait l’image d’un gros feu d’artifice qui crépitait doucement et en émettant parfois des légers sifflements. Le fond de l’affiche était d’un jaune fluo qui aurait été visible à trois kilomètres. Il y avait indiqué en lettres magiques qui tournoyaient sur elles-mêmes :

 

Weasley & Weasley, Farces pour sorciers facétieux,

93, Chemin de Traverse.

 

            Il y avait en dessous une liste d’objets qu’ils vendaient.

-          Vous les mettrez un peu partout, dit Fred.

-          D’accord, dit Harry alors que Hermione paraissait un peu indignée.

-          Quand même, il n’y a plus lieu de faire tout cela, Ombrage ne sera plus comme avant.

-          Attention, dit Ron, madame est Préfète-en-chef.

Fred et George commencèrent à pouffer de rire en se moquant d’Hermione.

-          Préfète-en-chef ! s’exclama Fred

-          Ca m’a toujours fait rire, dit George.

-          Hermione, ne les écoute pas, nous sommes tous fiers de toi, dit Mrs Weasley en poussant Fred et George.

D’ailleurs à ce repas, il y avait un peu tout le monde, le Ministre et sa femme, beaucoup d’Aurors et des amis des Weasley qui travaillaient au Ministère de la Magie. Molly avait donc préparé un succulent repas comme d’habitude que Harry dévora avec plaisir, la cuisine de Molly avait toujours été sa préférée.

L’ambiance était très détendue et évidemment personne ne pensait que avec l’approche de la rentrée, l’attaque prévue de Poudlard approchait également et que le temps était court pour que tous soient convenablement préparés.

Le soir après le repas, pendant que les adultes parlaient, Harry, Ron, Hermione, Ginny, Fred et George étaient sortis sur la table de la terrasse extérieure du Terrier pour discuter d’un peu tout.

-          Harry, il va falloir organiser une réunion d’information à propos de l’AD dès la rentrée ! dit Hermione.

-          Ah euh oui, dit Harry.

-          Nous devons fixer une date ! pressa Hermione. Comme cela nous l’indiquerons sur les panneaux d’affichage.

-          Hermione, doucement, il va falloir attendre nos emplois du temps ! lui rappela Ron, on ne peut pas savoir à l’avance.

-          Et il faudra aussi tenir compte de l’entraînement de Quidditch, dit Harry.

-          Harry, sincèrement, ne crois-tu pas que tu devrais renoncer à être dans l’équip…

-          Mais tu es folle ! s’exclama Harry. C’est ce que je préfère et je ne m’en priverai pas.

-          Bien, bien, dit Hermione.

-          Ne pourrait-on pas collaborer un peu à l’AD ? demanda Fred.

-          Comment voulez-vous collaborer ? demanda Hermione.

-          Je pensais que l’on pourrait fournir des objets de défense comme des chapeaux.

-          Je pense qu’on devrait les prêter seulement pour donner envie de les acheter, ajouta George.

-          Pourquoi pas ? dit Hermione, c’est vrai que tous ces objets peuvent être utiles si nous devons nous défendre face à une attaque de l’école.

-          Oui, il faudra voir cela, dit Harry, c’est une bonne idée, si vous avez le temps, vous pourrez même venir nous aider à donner des cours !

-          Si nous avons le temps… dit George.

-          On va avoir beaucoup de choses à faire ces temps-ci, nos commandes n’arrêtent pas d’augmenter et viennent même de l’étranger.

-          On a déjà réservé un local dans le Hall de la Paix pour y placer une seconde boutique et un atelier de fabrication car nous n’avons plus de place au Chemin de Traverse.

-          Nous avons aussi prévu d’embaucher peut-être deux personnes pour subvenir à la demande.

-          C’est excellent, dit Harry.

-          Et tout ça c’est grâce à toi, dit Fred.

-          Oui, on te doit tout, ajouta George.

Le lendemain matin, Mrs Weasley les avait réveillé à huit heures pour qu’ils commencent à préparer leurs affaires pour la rentrée.

Cela n’avait pas pris beaucoup de temps. Ils avaient rassemblé leurs habits, leur matériel scolaire et Harry avait pris soin de faire rentrer Hedwige.

Dobby était très rigolo avec sa petite valise qui contenait quelques habits, il avait pu avec le salaire qu’il recevait, se constituer une garde-robe et il avait acheté un costume tout à fait élégant à sa taille ce qui changeait du bout de tissu crade qu’il portait lorsqu’il était au service de la famille Malefoy.

Il avait donc vêtu son costume noir et portait un chapeau de clown rouge qui allait très bien avec ses chaussures de couleur pourpre. Mais ses chaussures étaient bien trop grandes et il marchait avec difficulté.

Ainsi, tous auraient été prêts pour partir l’après-midi.

-          Ne pourrait-on pas aller au Chemin de Traverse ? proposa Ron.

-          Oh non, je ne préfèrerais pas, cela reste toujours dangereux…

-          T’inquiète m’man, il y a toujours plein d’Aurors là-bas, on ne risquera rien.

-          Je préfère demander à Rufus qu’il nous fasse accompagner mais il doit avoir du travail, vous n’allez quand même pas le déranger pour cela.

-          On va seulement lui demander, dit Ron, si ce n’est pas possible ce n’est pas grave.

-          Je viens avec vous alors.

Ils se rendirent donc au Ministère de la Magie mais le bureau de Kingsley était vide. Ils montèrent donc à l’étage supérieur pour aller voir Rufus Scrimgeour.

-          Oui, dit-il lorsqu’ils frappèrent à la porte.

-          Bonjour, Rufus, dit Molly.

-          Quelle bonne surprise de vous voir ici, que voulez-vous.

Mrs Weasley ouvrit la bouche pour parler mais Ron fut plus rapide.

-          On voudrait aller au Chemin de Traverse, mais maman ne veut pas nous laisser aller tous seuls.

-          Elle a parfaitement raison, vous savez tous que Harry est particulièrement recherché par Voldemort et il ne peut y aller tout seul. Mais justement, je n’ai rien à faire pour le moment, je devais rencontrer le Ministre de la Magie du Tibet cette après-midi mais il ne peut pas venir car il a un empêchement. Et je n’ai donc rien à faire, je vais venir avec vous.

-          Ah, ça me rassure, mais est-ce que la sécurité est suffisante ? demanda Molly un peu inquiète.

-          Ne t’inquiète pas, la sécurité est largement suffisante et tu pourras travailler tranquillement sans rien craindre, dit Rufus.

-          D’accord merci, Rufus, à tout à l’heure et soyez prudents, dit-elle à Harry, Ron, Hermione et Ginny.

-          Allez nous allons y aller tout de suite, Mike, si quelqu’un veut me voir, préviens Smirillus que je suis sur le Chemin de Traverse et qu’ils n’auront qu’à me chercher.

Le sorcier qui, lui, semblait toujours autant débordé de travail acquiesça. Il avait un peu l’air énervé ce qui était parfaitement compréhensible étant donné le travail qu’il avait à faire alors que le Ministre allait se balader sur le Chemin de Traverse.

Ils descendirent donc par les ascenseurs jusqu’au hall du Ministère de la Magie au rez-de-chaussée. Une foule de personnes se rendaient au Ministère à cette heure-là et le Ministre fut salué par une bonne cinquantaine de personnes qu’il croisa sur le trajet menant à la Porte à Transplaner.

Les Aurors qui la gardaient les laissèrent passer directement après les avoir salué.

Ils se retrouvèrent dans une sorte de hall lumineux qui donnait sur le Chemin de Traverse par une ouverture en face de la Porte à Transplaner.

Le Chemin de Traverse était tout aussi rempli que le Ministère et il ressemblait de plus en plus au Chemin de Traverse qu’il avait connu lorsqu’il avait découvert le monde magique, c’est-à-dire que les gens s’arrêtaient pour discuter entre eux sans vraiment craindre d’être attaqués.

En effet, la présence d’Aurors qui patrouillaient dans une tenue spéciale donnait une forte impression de sécurité.

La plupart des boutiques étaient ouvertes et les étalages de produits étaient ressortis dans l’étroite rue.

Ils se baladèrent toute l’après-midi dans le Chemin de Traverse et avaient rencontré beaucoup d’élèves de Poudlard qui faisaient leurs achats de rentrée à la dernière minute.

Ils étaient notamment tombés sur Mrs Bett qui poussait un chariot plein de provisions. Harry remarqua parmi cela des bocaux d’insectes pour nourrir ses chauves-souris.

-          Aha ! quelle bonne surprise ! dit-elle en les voyant.

-          Bonjour professeur, dit Hermione sur un ton poli.

-          Et bien voyez-vous, je faisais mes courses, aha ! je suis un peu en retard pour la rentrée et j’ai acheté quelques trucs pour mes chauves-souris aussi, elles sont déjà installées. J’avais craint qu’elles soient un peu trop dépaysées mais apparemment ça va bien pour elles.

Harry remarqua dans le chariot un Eclair de Feu et Mrs Bett surprit son regard intrigué.

-          Ahaha ! dit-elle dans un ricanement suraigu qui fit retourner tous les passants. Et oui, Mr Potter, mon Eclair de Feu, on m’a dit que vous en avez un aussi, ça me sert lorsque j’arrive à l’entrée du parc de Poudlard pour aller jusqu’à la porte d’entrée. Vous savez avec tous ces sortilèges, je ne peux pas directement rentrer ! Aha ! et oui, j’ai toujours été douée pour voler sur un balai, lorsque j’étais élève à Pouffsoufle, j’étais attrapeuse de l’équipe de Quidditch, et on a gagné la coupe des Quatre Maisons les sept années lorsque j’étais à Poudlard ! Aha, j’espère que ça sera comme ça cette année. Mais bon la Directrice ne veut pas que j’entre dans l’équipe car je suis trop vieille. Enfin, je garde toujours la forme, aha !

-          Euh, nous allons continuer à faire nos courses, au revoir Mrs Bett, dit Hermione.

-          Au revoir, ahaha ! nous nous verrons demain pour la rentrée à Poudlard, ahaha !

Cette rencontre confirmait un peu la première impression qu’ils avaient tous de Mrs Bett, elle semblait être à moitié folle.

Ils passèrent donc dans plusieurs magasins et Hermione avait encore acheté des livres. Bien évidemment, ils avaient fait venir Dobby, et le pauvre elfe semblait avoir des difficultés à les suivre au milieu de tout ce monde à cause notamment de ses chaussures trop grandes.

Rufus avait acheté un bouquet de fleurs pour sa femme lorsqu’il rentrerait le soir et il avait offert à chacun une glace. Ils étaient allés voir également la boutique de Fred et George qui était toujours l’attraction principale du Chemin de Traverse et Rufus avait acheté près de 200 Gallions de farces et attrapes.

Vers dix-huit heures, ils rentrèrent cependant vers la Porte à Transplaner mais Rufus s’était arrêté au Bureau des Aurors du Chemin de Traverse où travaillaient une dizaine de personnes dont certaines avaient pour travail de renseigner les passants.

Kingsley y travaillait en ce moment à ce bureau et il les fit entrer dans une seconde pièce par une porte située au fond de la première. Sur le mur, il y avait un grand plan du Chemin de Traverse avec des points qui bougeaient pour indiquer la position de chacun des visiteurs. Les Aurors avaient une couleur différente. C’était en fait comme la Carte du Maraudeur et on voyait les noms des personnes à côté des petits points.

-          Kingsley, j’ai remarqué quelque chose d’important, il y a beaucoup de personnes qui parlent des langues étrangères.

-          Oui, en effet, il semblerait que beaucoup de visiteurs viennent du monde entier.

-          Je pense qu’il faudrait que certains Aurors apprennent ces langues étrangères ou peut-être en embaucher dans d’autres pays, ça pourrait être grave si les Mangemorts se mettaient à parler une autre langue, ils pourraient préparer quelque chose dans notre dos sans que l’on s’en rende compte.

Après quelques minutes de discussion, ils rentrèrent au Terrier où Mrs Weasley s’impatientait. Elle se jeta sur eux apparemment soulagée lorsqu’ils arrivèrent.

-          Enfin vous rentrez…

-          Maman, tout va très bien, on ne risquait rien, lui dit Ginny lassée.

Mrs Weasley insista pour qu’ils se couchent tôt car ils devraient se lever tôt le lendemain pour se rendre au Poudlard Express qui partait à sept heures. Ils devaient donc se lever à cinq heures du matin pour ne pas risquer de le rater.

            Harry se coucha donc heureux de retourner à Poudlard. Car même s’il avait passé de très bonnes vacances au Terrier en compagnie des Weasley, il savait que sa véritable maison était et serait toujours Poudlard.

 

 

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