HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 23 : RENTREE ANTICIPEE

 

 

            Le samedi matin, c’était la cohue au Terrier, bien que toutes les affaires de chacun fussent prêtes depuis la veille. Mrs Weasley craignait beaucoup un éventuel retard et avait pour cela préparé les petits déjeuners depuis bien longtemps.

            Elle fut cependant un peu rassurée lorsque les voitures du Ministère étaient arrivées un peu en avance. Ils devaient cependant selon Mrs Weasley partir vers cinq heures et demi.

            Harry regarda la carte de l’Angleterre, de Loutry Sainte-Chaspoule, où se situait le Terrier, à Londres, il y avait à peu près trois cent kilomètres d’autoroute.

-          Mrs Weasley, s’inquiéta Harry, nous devons bien y être à sept heures.

-          Oui, pourquoi ?

-          Ca nous fait une heure et demie pour faire trois cent kilomètres ?

-          Oui, c’est cela, pourquoi ?

-          C’est impossible à moins de rouler à deux cent kilomètres heures.

-          C’est beaucoup deux cent kilomètres heures ? demanda Mrs Weasley.

-          Je trouve que ça fait plutôt lent, dit Ron.

-          En tous cas, Rufus a dit que c’était largement suffisant car les voitures du Ministère vont très vite.

Harry était un peu étonné, ils n’allaient quand même pas rouler à deux cent kilomètres heures sur l’autoroute !

Ils avaient une voiture pour tous, c’est-à-dire Harry, Ron, Hermione, Ginny, Mr et Mrs Weasley et ils étaient accompagnés par Rufus qui conduisait ainsi que par deux Aurors inconnus et par Lupin et Tonks. Ils rentrèrent cependant tous dans la voiture qui avait une plus grande capacité grâce à des enchantements et tous les bagages rentrèrent dans le coffre. C’était plutôt impressionnant car chacun d’eux avaient deux grosses valises, ainsi que le sac à dos contenant les livres et les affaires de classe, la cage des chouettes et hiboux et d’autres objets personnels dans d’autres sacs ainsi que des chaudrons.

Finalement, ils partirent un peu avant cinq heures et demi et traversèrent quelques routes de campagne avant d’atteindre l’autoroute. La voiture devait avoir des enchantements particuliers pour rester sur la route parce que Scrimgeour prenait les virages à près de cent cinquante kilomètres sans freiner d’après le compteur de vitesse.

Habituellement, lorsque Harry avait utilisé cette voiture, ils avaient toujours roulé à vitesse normale. Il leur avait d’ailleurs fallu quasiment quatre heures pour aller à Londres. Apparemment, les personnes qu’ils croisaient sur la route semblaient un peu terrifiées à l’idée qu’une voiture à l’apparence aussi vieille puisse rouler si vite sans sortir de la route.

A l’entrée de l’autoroute, Scrimgeour n’avait pas pris la peine de payer et il avait foncé dans la barrière qui avait volé derrière. Mais comme la voiture n’avait pas de plaque d’immatriculation, ils étaient difficilement repérables.

Sur l’autoroute ils ne roulaient pas à moins de deux cent kilomètres heures en faisant parfois des pointes à trois cent. Mais la voiture restait d’un confort royal à l’intérieur.

Les moldus semblaient d’ailleurs tous terrifiés et ils se poussaient sur une autre voie lorsque Scrimgeour se collait derrière eux, quelques centimètres seulement séparant les pare-chocs des voitures. D’ailleurs il n’hésitait pas non plus à klaxonner très fort et ils roulèrent sans encombre.

Seuls Harry et Hermione ne semblaient pas très à l’aise, ils avaient toujours eu l’habitude de rouler à des vitesses normales pour des moldus. Mais les autres ne semblaient pas se rendre compte qu’ils roulaient un peu vite, ils trouvaient seulement que les autres voitures roulaient très lentement.

Ils arrivèrent cependant à un autre péage où trois voitures de police les attendaient. Scrimgeour encore une fois défonça la barrière et passa sans laisser vraiment le temps aux policiers démarrer.

Ils ne virent ainsi plus les voitures de police mais un hélicoptère les surprit et Scrimgeour accéléra encore à près de trois cent cinquante kilomètres heure. La conduite devenait très dangereuse et leur voiture oscillait dangereusement entre les files de voitures.

Après avoir été suivis comme ça jusqu’à la fin de l’autoroute, ils arrivèrent dans Londres. Pour semer l’hélicoptère, Scrimgeour entra dans la station de métro et descendit les escaliers pour sauter sur la voie avec la voiture et doubler les rames de métro dont les passagers semblaient complètement abasourdis. Ils ressortirent plus loin par une autre station et après avoir roulé un peu plus calmement – ce qui voulait dire pas à plus de cent cinquante kilomètres heures – ils arrivèrent vers six heures et demie devant la gare de King’s Cross.

Ils commencèrent à sortir tous les bagages devant les moldus ébahis. Même dans un semi-remorque ils auraient eu du mal à faire rentrer tout cela.

Ils se rendirent donc tous avec leurs bagages déposés sur des chariots et traversèrent le pilier entre les voies neuf et dix pour se retrouver sur un autre voie, la voie 9 ¾, où attendait le Poudlard Express dont les moteurs étaient déjà allumés, émettant de la vapeur.

Un grand nombre d’élèves étaient là avec leurs parents. Harry repéra Crabbe et Goyle qui étaient tous seuls près d’un mur mais il se dit qu’il irait leur rendre une petite visite lorsque le train aurait démarré. De nombreux Aurors étaient là et certains membres de l’Ordre du Phénix comme Maugrey Fol Œil qui s’approcha d’eux pour s’assurer qu’ils étaient bien montés.

Ils prirent un compartiment et ils y déposèrent leurs affaires. Neville et Luna étaient également avec eux dans le compartiment. A sept heures tous les élèves étaient rentrés et les parents regardèrent le train démarrer lentement alors que les Aurors surveillaient bien que personne ne monte à bord sans autorisation. Finalement, le train quittait le quai et les enfants et les parents échangeaient les derniers « au revoir » masqués par les sifflements de la locomotive.

Le train était maintenant engagé à pleine vitesse et tous se rassirent. Ils commencèrent par se raconter leurs vacances. En fait, Ron et Hermione avaient pu rester avec eux dans le wagon car les préfets n’avaient plus besoin de veiller au respect de l’ordre, c’étaient les Aurors qui le faisaient.

-          Regardez, j’ai réussi à dénicher une autre plante très rare que je n’ai jamais vu dans les serres du professeur Chourave.

Et il sortit de son sac un petit pot contenant une plante aux feuilles rouges avec des courts tentacules violets qui s’agitaient violemment en essayant de lui attraper le bras.

-          Regardez son système de défense, si vous y mettez le doigt…

-          Euh, je ne préfère pas… dit Harry se rappelant très bien avoir été couvert d’une substance malodorante à cause du mimbulus mimbletonia.

-          Et c’est quoi son nom ? demanda Hermione.

-          Tentaculus amazonicus, il vient d’Amérique du Sud et on le trouve uniquement là-bas. Je suis pressé de le montrer au professeur Chourave.

Luna n’avait encore rien dit et se contentait de suivre avec ses yeux le mouvement d’un tentacule de la plante.

-          J’espère que nous n’aurons pas trop de travail cette année, dit Neville. Ils nous ont rajouté d’autres matières et en plus il y a encore cette Ombrage. Certes elle a l’air plus normale, vous avez dû remarquer aux examens…

Harry doutait sérieusement de cela, Ombrage lui était apparue tout aussi désagréable que d’habitude.

-          Vous vous rendez compte que le Ministre ne nous a toujours pas répondu à propos de la lettre qu’a adressée mon père à propos d’Ombrage, dit Luna en regardant toujours la plante qui s’agitait de plus en plus et menaçait de sortir du pot toute seule.

-          Que voulait-il lui dire ? demanda Hermione.

Harry savait qu’elle n’aurait jamais dû poser cette question, il commençait à avoir l’habitude des théories farfelues de Luna. Mais Hermione se rendit compte de son erreur lorsque Luna commença à parler.

-          Ombrage est un hybride, sa mère était une elfe et son père un gobelin, et on a demandé au Ministère d’enquêter là-dessus…

-          C’était marqué dans le Chicaneur, dit Harry pour faire comme s’il était un lecteur attentif de ce magazine.

-          Oui, je sais, mais le Ministre a répondu que c’était faux et qu’il n’avait pas le temps de s’occuper de cela. En plus papa lui avait demandé de s’en occuper à ton anniversaire, Harry. Mais papa…

Ron et Ginny venaient tous les deux d’exploser de rire et Luna s’interrompit pour les regarder sans comprendre qu’elle était la raison de ces moqueries.

Mais ils se calmèrent car même si Luna était très spéciale, elle était l’une de leurs meilleures amies.

-          Vous ne trouvez pas cela bizarre, les Serpentard ne sont pas encore passés nous voir, dit Harry. Peut-être que nous devrions aller les voir…

-          Harry, ce n’est pas la peine de les provoquer, dit Hermione, je n’ai pas envie d’avoir à te donner une retenue.

Mais Harry rigola face à cette menace.

-          C’est depuis que Malefoy est… enfin depuis qu’il a été tué, dit Neville d’un air morose même s’il avait toujours détesté Malefoy. Au fait Harry à propos de la Mangemort Dursley, dans la Gazette ils disaient que euh… je veux dire, elle est vraiment de ta famille.

-          Oui, répondit Harry, mais bon je ne considère pas ce genre de personnes comme de ma famille. Mais ça ne sert à rien de dire cela à tout le monde, je préfère que l’on ne polémique pas trop autour de moi, ils en ont déjà assez fait comme ça depuis quelques années.

-          Bien sûr Harry, pardon, dit Neville en rougissant un peu.

-          T’inquiète, de toutes façons elle est en prison pour toute sa vie maintenant.

Le chariot de bonbons était passé et tous avaient acheté plein de friandises de toutes sortes. Harry était content de voir que Ron avait enfin pu prendre tout ce qu’il voulait. Cela s’expliquait par le fait que la famille Weasley commençait à avoir beaucoup d’argent.

Ils se gavèrent donc de bonbons tout en discutant joyeusement alors que le train continuait son voyage au cœur des montagnes et des plaines, enjambant les rivières par des ponts et traversant les montagnes par des tunnels.

-          Potter, tu vas nous payer la mort de Drago, il n’aurait jamais échoué si toi et ce stupide Dumbledore…

Mais Pansy Parkinson n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Les mots « stupide Dumbledore » avaient frappé son esprit comme un éclair et il venait de stupéfixer Pansy qui tomba par terre et roula dans le couloir alors que Tonks se précipitait pour voir ce qu’il se passait. Elle ranima instantanément Pansy.

-          Il a essayé de me tuer ! s’exclama-t-elle en montrant Harry du doigt.

Tonks suivi la direction de son doigt et regarda Harry avec un air un peu bête avant de lui sourire.

-          Jeune fille, vous devriez apprendre à reconnaître un éclair de stupéfixion et un sortilège de mort, dit Tonks froidement.

-          Il m’a attaqué, cria Pansy frénétiquement.

-          Où est votre compartiment ? demanda Tonks.

-          Là-bas, dit Pansy d’un air important.

-          Alors tu n’as rien à faire ici et Harry a répondu à une provocation, pauvre idiote.

-          JE SUIS PREFETE ! hurla Pansy en montrant son insigne.

-          Et bien j’irais voir la Directrice pour qu’elle vous enlève votre insigne pour ce que vous venez de faire. Et maintenant allez vous asseoir avant que je m’occupe sérieusement de vous ! dit sèchement Tonks.

Pansy fut contrainte de partir et lança un regard noir à Tonks puit à Harry.

-          Elle était amoureuse de Malefoy, c’est évident, dit Hermione.

-          Oui, et bien elle va regretter, dit Harry.

-          En attendant, je pense que les Serpentard feront moins les malins cette année, dit Ginny, de toute évidence plus personne ne les défendra. Peut-être Ombrage mais bon comme on aurait les moyens de lui faire regretter facilement…

-          Comment ça ? demanda Neville.

-          Fred et George nous fournissent, dit Ginny en souriant. Ils ont prévu pas mal de chose pour faire regretter à Ombrage tout ce qu’elle nous a fait subir, et croyez moi pour sa première journée, elle va regretter d’être venue.

-          Ah oui, c’est tout ce que vous aviez à l’anniversaire de Harry, encore les feux d’artifice.

Luna éclata de rire et les radis qu’elle portait sur les oreilles tombèrent alors qu’elle s’agitait.

-          Oho, qu’ils étaient drôles, Fred et George avec leurs feux d’artifices, vivement qu’on en refasse encore, dit-elle.

Cette année, ils avaient pris le Poudlard Express beaucoup plus tôt que les autres années ce qui faisait que lorsqu’ils arrivèrent à la gare de Pré-au-Lard il faisait encore jour.

-          Les première année, par ici ! tonna la voix de Hagrid alors que tous descendaient du train, encombrés par les bagages.

-          Allez bon courage, dit Kingsley alors qu’ils descendaient du train.

Les Aurors fouillèrent le train et tous les élèves qui n’étaient pas en première année entrèrent dans les carrosses tirés par les Sombrals.

Harry remarqua d’ailleurs qu’ils étaient encadrés de tous les côtés pas les Aurors. Il ne put en compter le nombre mais il semblait qu’ils étaient au moins une trentaine.

Mais les autres élèves semblaient plus inquiets que rassurés par la présence des Aurors, cela laissait clairement entendre qu’ils risquaient une attaque.

Mais le trajet jusqu’au château se déroula sans incident et le professeur Chourave qui était désormais la Directrice adjointe attendait tous les élèves pour s’assurer qu’ils soient bien arrivés.

Ils étaient tous installés dans la Grande Salle et tous les professeurs étaient présents à leur table, ils discutaient assez joyeusement même si on voyait une grande émotion parmi les nouveaux professeurs. Ils avaient devant eux des centaines d’élèves à qui ils devraient enseigner beaucoup de chose.

Cependant, Harry vit Tonks se diriger vers la table des professeurs et murmura quelque chose à l’oreille de McGonagall pendant quelques secondes.

McGonagall se leva d’un air furieux et se dirigea à grands pas vers la table des Serpentard, suivie par Tonks.

Tous tendirent l’oreille pour écouter ce qu’allait dire McGonagall à Pansy Parkinson qui semblait déjà à la tête d’un groupe de Serpentards suspects.

-          Miss Parkinson, je suis profondément déçue par votre attitude dans le train…

-          Harry Potter m’a provoqu…

-          Je ne veux pas entendre vos mensonges plus longtemps, vous n’étiez pas dans votre compartiment et vous avez montré un très mauvais exemple, pour une préfète, c’est inacceptable, vous allez me rendre votre badge et des personnes plus dignes de confiance que vous l’auront.

-          Vous ne pouvez pas…

-          Taisez-vous maintenant, vous aurez également une retenue demain toute l’après-midi, je veux vous voir à quatorze heures dans mon bureau !

Et McGonagall retourna à la table des professeurs. Un brouhaha immense s’élevait maintenant dans la Grande Salle dans l’attente de la cérémonie de répartition.

Pansy Parkinson lançait des regards noirs à Harry qui essayait de l’ignorer.

Cependant il venait de penser à quelque chose à propos de ce qu’elle avait dit dans le train. Pansy avait semblé parfaitement au courant à propos de ce que voulait faire Malefoy et pourtant nulle part dans les journaux ce plan n’était précisé. Est-ce que Pansy faisait semblant de savoir ? avait-elle deviné ? Malefoy lui avait-il dit ? ou pire, était-elle une Mangemort ?

Cela semblait peut-être un peu exagéré mais Rogue lui avait clairement dit que Voldemort essaierait de contacter des élèves de Poudlard. Il se devait donc de particulièrement surveiller certains élèves de Serpentard. En ce qui concernait Crabbe et Goyle, ils se contentaient de rester à côté de Pansy et semblaient lui obéir à tout ce qu’elle demandait. Ils étaient de toute évidence trop bêtes pour pouvoir préparer quelque chose d’eux-mêmes.

A la table des professeurs, McGonagall occupait la place centrale même si on voyait qu’elle était un peu mal à l’aise. Mais elle essayait de cacher cette impression qu’elle dégageait en adoptant une expression sévère. Ombrage s’était mise à l’opposé de où se mettait Hagrid habituellement. Elle était à côté de Maugrey Fol Œil et semblait un peu terrifiée en le voyant grogner et s’agiter alors qu’il conversait avec Lupin.

D’ailleurs tous les deux avaient adressé un sourire à Harry, Ron, Hermione et Ginny.

La composition de l’équipe éducative n’était une surprise pour personne puisque tous avaient passé les examens de pré-rentrée, mais ils ne connaissaient pas encore bien tous les nouveaux professeurs.

Par ailleurs, au fond de la Salle près de la porte d’entrée, il y avait une sixième table qui n’était jamais là avant qui était réservée aux employés du Ministère qui travaillaient à Poudlard maintenant, comme les Aurors ou les conseillers d’orientation.

Mais les portes de la Grande Salle s’ouvrirent et tous stoppèrent leurs conversations pour regarder entrer Hagrid et le professeur Chourave suivis des élèves de première année.

Certains d’entre eux étaient émerveillés par la Grande Salle dont les nombreuses bougies flottaient par magie au-dessus d’eux et dont les gobelets et assiettes en or étincelaient, prêts à recevoir les meilleures nourritures et boissons. Le ciel était étoilé même si dehors il ne faisait pas encore nuit. D’autres étaient plutôt terrifiés par tous les regards tournés vers eux. Mais Harry se souvenait que l’arrivée dans la Grande Salle des élèves de première année était un moment impressionnant car il avait déjà été à cette place.

Chourave avait avec elle le vieux Choixpeau magique qui était tout rapiécé et immobile. Elle le posa sur le tabouret et soudain une déchirure s’ouvrit comme une bouche et le vieux chapeau se mit à chanter alors que les élèves étaient attentifs aux paroles de la chanson :

 

Je n’suis pas d’une beauté suprême

Mais faut pas s’fier à ce qu’on voit

Je veux bien me manger moi-même

Si vous trouvez plus malin qu’moi.

Les hauts-d’forme, les chapeaux splendides

Font pâl’figure auprès de moi

Car à Poudlard, quand je décide,

Chacun se soumet à mon choix.

Rien ne m’échapp’ rien ne m’arrête

Le Choixpeau a toujours raison

Mettez-moi donc sur votre tête

Pour connaître votre maison.

Si vous allez à Gryffondor

Vous rejoindrez les courageux,

Les plus hardis et les plus forts

Sont rassemblés en ce haut lieu

Si à Poufsouffle vous allez,

Comme eux vous s’rez juste et loyal

Ceux de Poufsouffle aiment travailler

Et leur patience est proverbiale.

Si vous êtes sage et réfléchi

Serdaigle vous accueillera peut-être

Là-bas, ce sont des érudits

Qui ont envie de tout connaître.

Vous finirez à Serpentard

Si vous êtes plutôt malin,

Car ceux-là sont de vrais roublards

Qui parviennent toujours à leurs fins.

Sur ta tête pose-moi un instant

Et n’aie pas peur, reste serein

Tu seras en de bonnes mains

Car je suis un chapeau pensant !

 

Le Choixpeau se tut et les applaudissements éclatèrent dans la Grande Salle.

-          Ce n’est pas possible ! s’exclama Hermione.

-          Quoi, dit Ron.

-          Je croyais que le Choixpeau devait inventer une nouvelle chanson chaque année !

-          Eh ben…

-          Tu n’as pas remarqué que c’était la même qu’il a chanté lors de notre première année ! dit sèchement Hermione.

-          Parce que tu te souviens encore des paroles ! dit Harry.

-          Ne soyez pas bêtes, je ne connais pas la chanson par cœur, mais je me souviens à peu près des grandes lignes !

-          En tout cas cette année il s’est contenté de parler des quatre fondateurs de l’école et puis c’est tout, remarqua Harry.

-          Oui, et je me demande ce que cela veut dire, dit Hermione.

-          Comment ça « ce que ça veut dire », il a déjà écrit des centaines de chansons depuis le début, ça peut se comprendre qu’il n’ait plus d’inspiration ! dit Ron.

-          Je ne pense pas que ce soit ça la raison, mais…

Mais Hermione fut interrompue par McGonagall qui s’était levée et qui avait demandé le silence. Harry remarqua qu’elle avait beaucoup plus de mal à se faire respecter que Dumbledore.

En effet, lorsque l’ancien directeur se levait, il avait la faculté de faire taire tout le monde. Mais Harry se souvint que Dumbledore était un sorcier primaire et que McGonagall ne l’était certainement pas.

-          Nous allons donc, comme l’a annoncé le Choixpeau, vous répartir dans l’une des Quatre Maisons. Professeur Chourave, je vous laisse faire, dit-elle un peu maladroitement.

-          Allez les première année, n’ayez pas peur, vous n’aurez rien a faire, dit le professeur Chourave de sa voix forte et chaleureuse. Il vous suffira de placer le Choixpeau sur votre…

La répartition ne se déroula pas dans les mêmes conditions que d’habitude. Les élèves avaient recommencé à discuter entre eux et personne n’écoutait vraiment. Mais cela semblait rassurer un peu les première année qui au moins n’auraient pas à subir les regards des autres.

Seuls les professeurs suivaient vraiment la cérémonie et quelques élèves applaudissaient de temps en temps alors que le Choixpeau annonçait clairement le nom des maisons dans lesquelles étaient envoyés les nouveaux élèves.

-          Nick, appela Hermione.

Le fantôme des Gryffondor qui écoutait attentivement la répartition se retourna et sa tête se renversa, retenue uniquement par les quelques centimètres de peau qui n’avaient pas été coupés à son cou.

-          Oui, dit-il d’un air important après avoir remis sa tête.

Et il s’approcha de l’endroit où étaient assise Hermione après avoir vu ses signes de main.

-          Je voulais savoir, peut-être que vous vous souvenez, le Choixpeau n’évoque-t-il pas la mort des directeurs. Je veux dire, n’aurait-il pas dû parler de la mort de Dumbledore.

C’était un peu comme si Harry venait d’avaler des glaçons. Depuis le début de l’été, il avait évité de songer à la mort de son ancien Directeur. Il avait réussi cela car il était en compagnie de ses amis et il avait su garder le courage. En fait c’était plutôt le mot « mort » qui avait fait cet effet, car il ne s’empêchait pas de penser à lui, il évitait de repenser à la scène de la mort. Et à cet instant il revit Rogue lancer le sortilège mortel et le corps de Dumbledore voler par-dessus la bordure de la tour d’astronomie.

Mais cela lui fit repenser au fait que Poudlard ne serait plus jamais pareil sans lui. Il avait déjà senti que l’ambiance n’était plus aussi grandiose, il trouvait qu’il manquait quelque chose à l’école. Pourtant, la Grande Salle était toujours aussi belle, la décoration toujours aussi splendide et les élèves toujours aussi joyeux autour de lui.

-          C’est vrai qu’il l’évoque toujours habituellement, dit Nick.

-          C’est logique, dit Hermione.

-          Mais je pense que McGonagall a dû lui donner quelques consignes pour ne pas déborder. Elle veut d’ailleurs que tous les élèves respectent strictement le règlement intérieur. Elle nous a demandé à nous les fantômes de Poudlard de surveiller les élèves.

-          Quoi, s’exclama Ron, vous n’allez pas nous surveiller !

-          Je crains que oui, dit Nick. Mais rassurez-vous, ce ne sera pas pour des détails mais juste pour des faits graves, par exemple si un élève sort dans le parc la nuit…

-          Et est-ce que c’est la première fois que le Choixpeau reprend une chanson d’une année précédente ? demanda Hermione.

-          Je ne l’ai jamais vu reprendre une chanson d’une année précédente, pourquoi ?

-          Vous n’avez pas remarqué que la chanson de ce soir était la même que c’elle d’il y a six ans ?

-          Non, je n’a pas fait attention, mais vous savez je ne peux pas retenir toutes les chansons qu’il a faites depuis le début, les plus marquantes oui, mais celle d’aujourd’hui était très classique.

-          Ah…

-          Mais il me semble que la nouvelle Directrice lui a donné des indications particulières, il avait prévu une chanson depuis longtemps je pense, mais je crois qu’il y a quelques jours McGonagall lui a demandé de ne pas déborder et il n’a peut-être pas eu le temps d’en refaire une. Du moins c’est ce que m’a dit le Baron Sanglant qui a surpris une conversation entre deux tableaux du cinquième étage.

Apparemment, la cérémonie de répartition venait de se terminer puisque McGonagall se leva pour prendre la parole. Lentement, les bruits cessèrent et elle put commencer à parler.

-          J’espère qu’elle va faire vite, murmura Ron, je meurs de faim.

-          Bien, la cérémonie de répartition est maintenant terminée, j’espère qu’elle annonce une bonne scolarité ici à Poudlard pour tous les élèves. Mais bien sûr je souhaite à vous tous une bonne année à Poudlard, dit-elle avec un sourire. Mais pour l’instant je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps. Bon appétit à tous !

Elle frappa dans ses mains et tous les plats disposés sur les tables se remplirent des mets les plus délicieux. Pendant quelques minutes, ils se rassasièrent tous et la Grande Salle était très silencieuse. Mais lentement, un peu tous rassasiés, ils commencèrent à discuter à nouveau.

La reprise des discussions alerta la Directrice qui se leva après avoir tapé avec sa cuillère sur son verre de cristal. Tous avaient fini de manger sauf Ron qui dévorait une cuisse de poulet.

-          Bien, j’espère que vous vous êtes tous régalés. Mais je vais maintenant aborder des sujets moins joyeux. J’aimerais ainsi votre plus entière attention. SI CA NE VOUS INTERESSE PAS MONSIEUR LONDUBAT, VOUS ME LE DITES IMMEDIATEMENT ET VOUS SEREZ LIBRE DE RENTRER CHEZ VOUS !! cria-t-elle soudainement.

Le pauvre Neville venait de faire tomber ses couverts qui renversèrent le verre sur la table. Neville se leva par réflexe et avait poussé un petit cri ce qui avait déclenché la colère de McGonagall.

Il s’était rassis l’air honteux, les joues on ne peut plus rouges. Il était maintenant la risée de la Grande Salle mais McGonagall coupa court aux moqueries.

-          C’est valable aussi pour les autres, si vous préférez ne pas m’écouter, je vais vous faire recopier tout ce que j’ai à dire cinquante fois et comme cela vous vous en souviendrez peut-être mieux, dit-elle sèchement en parcourant les rangées d’élèves d’un regard sévère.

A présent, tous les élèves s’étaient tus et aucun d’eux n’osaient parler. Au moins, McGonagall venait de montrer qu’elle n’avait pas l’intention de se laisser marcher sur les pieds.

-          Je vais commencer par rappeler que l’accès à la forêt interdite est interdit à tous les élèves. Vous vous exposez à de graves dangers en y allant et donc évidemment à une exclusion de l’école. Il y habite des créatures dont vous n’avez même pas idée qu’elles puissent exister et nous ne savons même pas se qui se cache au plus profond de cette forêt. Mais cette année encore, l’accès au parc de l’école sera sous haute surveillance et sera interdit après dix-huit heures le soir et avant dix heures le matin. Evidemment vous pourrez vous y rendre à n’importe quelle heure pour vos cours de soins aux créatures magiques et vos cours de botanique. Il va s’ajouter une nouvelle interdiction cette année, seul le premier étage des cachots sera libre d’accès, les escaliers menant dans les cachots les plus profonds seront fermés.

Les cachots de Poudlard étaient un vrai labyrinthe et comportaient en fait quatre ou cinq qui se croisaient. On aurait parfois pu croire que l’on était au premier étage alors que l’on était en fait au plus profond. Certaines salles des cachots étaient immenses et très sombres et se trouvaient sous le lac ce qui expliquait l’humidité qui y régnait. Mais il y vivait également un grand nombre de créatures magiques dont certaines étaient potentiellement dangereuses.

Lors de leur visite des cachots, ils s’étaient contentés du premier étage qui était le plus accessible et où on ne risquait pratiquement rien. C’était d’ailleurs là que se trouvaient la salle de potions et l’entrée de la grotte des Horcruxes ainsi que l’entrée de la salle commune des Serpentard.

-          Mr Rusard le concierge me demande de vous rappeler que l’usage de la Magie est interdit dans les couloirs. Vous pourrez également consulter la liste des objets interdits qui figure sur la porte de son bureau ainsi que le règlement intérieur de l’école.

Rusard regardait d’un air mauvais tous les élèves en tenant Miss Teigne dans ses bras. On voyait très bien qu’il essayait de trouver une raison valable pour faire punir l’un d’eux.

-          Etant donné la situation de la communauté magique, qui est en grave péril malgré l’efficacité du ministre actuel, nous devons assurer une sécurité optimale pour pouvoir continuer d’assurer notre mission d’enseignement et d’éducation des nouvelles générations. Pour les anciens élèves, vous avez malheureusement remarqué l’année dernière que même avec une sécurité efficace, il pouvait toujours y avoir des incidents…

Tous les élèves étaient complètement silencieux non plus par crainte d’être punis s’ils parlaient mais par respect.

-          La mort d’Albus Dumbledore nous a tous profondément affecté et je souhaite que nous lui rendions hommage, il était important pour respecter sa volonté que l’école ouvre à nouveau. Aujourd’hui, tous les professeurs sont là et seront à la hauteur de poursuivre cette tâche.

McGonagall montra ses collègues en parcourant la table avec la main. Il y eut cependant quelques murmures lorsqu’ils passèrent sur Ombrage qui affichait un horrible sourire de crapaud ; elle portait aujourd'hui un cardigan vert kaki assorti avec le bandeau qu’elle avait dans les cheveux. Elle portait son cardigan par-dessus une robe à fleurs dont l’arrangement de couleurs était particulièrement laid.

-          C’est donc le moment de présenter les nouveaux professeurs, les anciens élèves auront remarqué qu’il y en a un grand nombre.

En effet, certainement jamais dans l’histoire de l’école il n’y avait dû y avoir une telle arrivée de nouveaux professeurs.

A l’annonce du nom des nouveaux professeurs, la Grande Salle s’emplissait à nouveau de murmures entre les élèves qui s’échangeaient déjà entre eux leurs premières impressions.

-          Nous sommes donc heureux d’accueillir à nouveau le professeur Ombrage qui prendra le poste de professeur de défense contre les forces du Mal.

Jamais un tel silence ne s’était installé dans la Grande Salle, cela donnait même mal à la tête. A cet instant, seule Ombrage souriait. Tous les autres professeurs affichaient leur désapprobation et McGonagall n’avait l’air d’en vouloir à personne. Enfin, elle rompit le silence.

-          Nous accueillerons également le professeur Bett qui prendra conjointement le poste de professeur de défense contre les forces du Mal avec le professeur Ombrage.

Un tonnerre d’applaudissements envahit la Grande Salle et Mrs Bett se leva. Elle était très voûtée mais elle monta sur la chaise pour se faire plus grande et leva les bras pour remercier tous les élèves de cet accueil chaleureux. Elle souriait largement et on voyait qu’il lui manquait un assez grand nombre de dents. Son nez étaient toujours aussi crochu et semblait avoir été cassé encore une fois depuis qu’il l’avait vu la veille. Ses cheveux étaient complètement en bataille et elle portait une vieille robe toute déchirée.

-          Ahaha ! s’exclama-t-elle, merci à vous les jeunes, vous verrez que la défense contre les forces du Mal sera votre matière préférée, héhéhé, et vivent les chauves-souris, hihihi !

Tous les élèves semblaient pliés en deux de rire en la voyant. Et même McGonagall ne put s’empêcher de sourire. Elle attendit cependant patiemment que le calme revienne, ne pouvant cette fois reprocher aux élèves leurs rires.

De toute évidence, Roselyne Bett était passée pour la plus folle sorcière que la majorité d’entre eux n’ait jamais vue.

-          Nous allons accueillir également le professeur Maugrey qui nous revient de sa retraite et je peux assurer que celui-ci est bien le vrai. Il se chargera des cours de réaction face à une situation périlleuse.

Tous les élèves applaudirent encore très fort mais Maugrey semblait complètement indifférent à ces applaudissements. Il eut juste un sourire lorsque McGonagall avait prononcé son nom qui avait complètement déformé son visage couvert de cicatrice. D’ailleurs son œil magique avait menacé de sauter de son orbite lorsqu’il avait sourit.

Les murmures semblaient concerner les examens de pré-rentrée qu’ils avaient subi et Harry remarqua que la plupart des première année étaient terrifiés par ce qu’ils venaient d’entendre de la bouche des plus anciens élèves.

-          Poudlard voit également revenir le professeur Lupin qui se chargera des cours de métamorphoses.

Encore une fois un tonnerre d’applaudissements envahit la Grande Salle, seule Ombrage avait fait une horrible grimace comme si elle venait d’avaler une mouche de mauvais goût.

Lupin paraissait heureux de cet accueil. Harry était persuadé qu’il s’attendait à être critiqué à cause du fait que c’était un loup-garou. Mais il n’avait rien à craindre car il avait été le meilleur professeur de défense contre les forces du Mal que personne n’ait jamais connu et tous s’attendaient à ce qu’il soit aussi excellent en métamorphoses.

-          Le professeur Gobe-Planche assurera avec le professeur Hagrid les cours de soins aux créatures magiques.

Il y eut encore un tonnerre d’applaudissements mais Ombrage ne semblait pas avoir remarqué qu’elle était la seule qui n’avait pas reçu cet accueil. Tous les élèves semblaient très joyeux à l’idée de trouver ou retrouver Poudlard. L’ambiance était d’ailleurs très détendue. Seul Harry pensait qu’une attaque de Mangemorts était imminente.

-          Enfin, le professeur Strout assurera les cours d’initiation aux premiers secours.

Après encore des applaudissements forts qui résonnèrent dans la Grande Salle, McGonagall reprit un air beaucoup plus sévère. Tous les élèves l’avait remarqué et se turent immédiatement.

-          Maintenant que vous connaissez tous les nouveaux professeurs, nous allons parler de choses plus sérieuses. Vous savez tous que par le récent décret d’éducation numéro trente et un, des nouveaux programmes scolaires plus adaptés ont été mis en place après une large concertation entre les professeurs, des élèves et le Ministère de la Magie. Ces programmes sont conçus pour votre réussite et pour que vous soyez tous capables de vous défendre face à… McGonagall prit une inspiration pour prendre courage… Lord Voldemort et ses Mangemorts.

Le nom de Lord Voldemort n’était apparemment pas encore bien rentré dans les mœurs et plusieurs élèves firent la grimace même si aucun ne tomba de la chaise comme ça aurait été le cas auparavant.

-          Aussi, reprit McGonagall, tout élève qui perturbera le fonctionnement de l’école, qui ne fera pas son travail correctement en classe ou le travail en dehors des cours, se verra infliger des sanctions sévères allant jusqu’à une expulsion de l’école. Etant avertis, les directeurs de maison vous distribueront les emplois du temps tout à l’heure. Ces emplois du temps seront susceptibles de modifications et des cours supplémentaires pourront être ajoutés à souhait par vos professeurs ; cela vous sera indiqué sur les panneaux d’affichage dans vos salles communes ou dans les couloirs. Au cours de l’année, en fonction de l’adaptation de chacun aux nouveaux programmes scolaires, les emplois du temps seront modifiés et les élèves de septième année se verront offrir la possibilité de se spécialiser en vue de leurs études futures. Nous devrions donc accueillir d’autres professeurs très bientôt. J’en viens donc aux clubs, il vous est vivement recommandé d’y participer ne serait-ce que pour faire vivre cette école. Vous pouvez également pour cela consulter les panneaux d’affichage.

Tous les élèves écoutaient attentivement le discours de McGonagall qui avait un ton très autoritaire.

-          Vous avez remarqué, dit-elle en montrant la table où mangeaient les membres du Ministère, que plusieurs employés du Ministère de la Magie travailleront pour vois en permanence à Poudlard. Les nombreux Aurors assureront votre sécurité et vous pouvez les trouver à leur bureau au deuxième étage. Les conseillers d’orientation sont aussi à votre disposition. N’hésitez donc pas à les contacter. Les cours seront à nouveau inspectés pour s’assurer que les professeurs font tous bien leur travail mais ces inspections auront une utilité et ne seront pas faites par n’importe qui.

McGonagall avait bien insisté sur les mots « utilité » et « n’importe qui » ce qui avait fait apparaître quelques sourires.

-          Les élèves de Poudlard pourront également se rendre à la bibliothèque Dirk Dawlish lorsqu’ils en feront la demande, ainsi qu’à la salle de l’orientation du Ministère de la Magie. En ce qui concerne le Quidditch, vous devrez vous renseigner directement auprès des capitaines de vos maisons respectives. Il est de l’intérêt commun que vous ayez une conduite responsable pour ne pas pénaliser votre maison. Mais nous allons maintenant distribuer les emplois du temps de chacun et les professeurs vont passer voir chacun d’entre vous.

Tous les plats et les couverts disparurent des tables.

-          Veuillez tous vous écarter des tables s’il vous plaît.

Personne n’avait vraiment compris ce que cet ordre signifiait mais ils obéirent lentement et bientôt tous les élèves furent debout alignés dans les allées.

McGonagall agita sa baguette en direction de chacune des quatre grandes tables de chaque maison. Elles se séparèrent toutes en sept tables plus petites qui portaient chacune un numéro de un à sept.

-          En fonction de votre année, veuillez vous installer à la table correspondante, cria McGonagall pour se faire entendre dans le brouhaha qui s’était à nouveau installé.

Tous obéirent lentement et se croisaient avec difficulté dans les allées. Lavande, Seamus, Hermione, Neville, Parvati, Harry, Dean et Ron étaient donc ensemble à la table numéro sept de la rangée des Gryffondor.

Harry remarqua qu’ils étaient la table la moins nombreuse. Il y avait en effet en moyenne à toutes les autres tables une quinzaine d’élèves qui avaient parfois des difficultés à entrer.

Harry fut cependant très choqué de voir le nombre d’élèves de première année qui étaient allés à Serpentard. Cette table était la plus nombreuse de toutes et un bon tiers des première année y étaient allés.

Ils étaient d’ailleurs un peu tous agités et pour Harry cela ne présageait rien de bon.

Lupin et McGonagall s’occupaient de la rangée des Gryffondor alors que Chourave et Gobe-Planche s’occupaient des Poufsouffle, Flitwick et Bett s’occupaient des Serdaigle et Slughorn et Ombrage s’occupaient des Serpentard.

Apparemment, ils commençaient par les années précédentes et ils purent discuter un peu en attendant.

Le sujet de conversation principal fut l’AD, tous voulaient s’y inscrire et la conversation s’était étendue jusqu’à la table des septième année de Poufsouffle qui était voisine, ainsi qu’aux sixième année de Gryffondor.

Tous avaient voulu savoir ce qu’ils allaient faire et Hermione dut leur réciter le programme par cœur pendant près d’une demi-heure. Mais la rumeur s’était étendue à d’autres tables et tous semblaient tournés vers la table de Harry. Les septième année de Serpentard étaient cependant les seuls qui n’avaient pas l’air joyeux.

Mais enfin Lupin arriva vers eux et McGonagall s’était dirigée vers la table des Serpentard pour discuter avec des élèves à la table des deuxième année.

-          Bien, s’il vous plaît, écrivez-moi chacun la liste des matières que vous suivrez, ça sera plus simple, dit Lupin, très souriant.

Harry fit cette liste :

 

Réaction face à une situation périlleuse

Initiation aux premiers secours

Défense contre les forces du Mal

Métamorphoses

Sortilèges

Potions

Botanique

 

A chacun d’entre eux, il donna un emploi du temps en fonction de cette liste qu’il faisait apparaître d’un coup de baguette magique sur des parchemins vierges.

-          Harry, très bien, dit-il après avoir regardé la liste.

Il lui donna son emploi du temps.

 

Lundi :

8 h : réaction face à une situation périlleuse

10 h : initiation aux premiers secours

12 h : repas et temps libre

14 h : métamorphoses

16 h : potions

19 h : temps libre

Mardi :

8 h : réaction face à une situation périlleuse

10 h : défense contre les forces du Mal

12h : repas et temps libre

14 h : botanique

16 h : métamorphoses

17 h : potions

19 h : temps libre

 

Jeudi :

8 h : défense contre les forces du Mal

11 h : sortilèges

12 h : repas et temps libre

14 h : potions

15 h : métamorphoses

17 h : botanique

18 h : temps libre

 

Vendredi :

8 h : sortilèges

10 h : botanique

12 h : repas et temps libre

14 h : sortilèges

15 h : réaction face à une situation périlleuse

19 h : temps libre

 

Samedi :

Examens individuels (l’organisation de ces épreuves est à la charge des professeurs)

 

            Personne n’en crut ses yeux si ce n’est Hermione. Jamais personne n’avait eu des emplois du temps aussi chargés. Et apparemment, il y avait huit heures de réaction face à une situation périlleuse pour tous les septième année quelles que soient leurs options. Ils n’avaient d’ailleurs quasiment aucun temps libre mais Hermione se contentait de dire à Harry et Ron qu’elle les avait prévenu l’année dernière.

            En plus, ils commençaient à huit heures alors que les cours commençaient toujours les années précédentes à neuf heures et ils finissaient toujours à dix-huit ou dix-neuf heures.

            Harry se demandait sérieusement comment il allait faire pour suivre en plus son entraînement supplémentaire, donner des cours à l’AD, entraîner l’équipe de Quidditch, donner des cours aux adultes. Mais McGonagall prit la parole à nouveau.

-          Vous avez donc tous remarqué que les emplois du temps sont assez chargés, ceux des professeurs le sont encore plus donc veuillez s’il vous plaît rester toujours respectueux en cours. On me pose la question à propos des cours pour les adultes, ceux-ci commenceront dès le lundi vingt-six août. D’ici là les emplois du temps changeront sûrement. Vous pouvez maintenant rejoindre vos dortoirs, bonne nuit à tous et n’oubliez pas que dès demain vous pourrez commencer les démarches administratives d’inscription aux clubs.

Alors que tout le monde se levait McGonagall s’avança vers Hermione.

-          Miss Granger, étant donné votre niveau, vous êtes la seule élève de l’école qui puisse se dispenser de ces cours en attendant la véritable rentrée, souhaitez-vous rentrer chez vous ?

-          Oh non, j’y participerai, dit Hermione d’un air fier, mais je pourrai m’occuper d’aider à l’organisation si j’ai du temps libre.

-          Je pense que vous pourrez aider certains professeurs car ils vont avoir beaucoup de travail. En revanche je vous demanderait de bien vouloir vous installer dans votre dortoir ce soir pour ne pas attirer tout de suite des soupçons, je donnerai ensuite votre excuse publiquement pour le fait que vous disposiez d’appartements privés. Nous essaierons pour cela de créer un passage secret qui mène à votre salle commune. A moins que finalement on vous réserve un des dortoirs de la tour de Gryffondor, il y en a plusieurs de libres. Bref, je vous préviendrai très bientôt.

-          Professeur, comment vais-je faire avec cet emploi du temps, je veux dire, l’équipe de Gryffondor, l’AD…

-          Ne vous inquiétez pas, ce sera comme cela uniquement la première semaine mais si vraiment vous êtes coincé vous me prévenez, et je vous excuserai auprès des professeurs concernés.

-          Même si je dois partir de l’école par moments ? demanda Harry craignant la réponse et s’assurant qu’il n’ait pas été entendu.

-          Même si vous devez partir de l’école, assura McGonagall. Je me fie entièrement à ce que m’a demandé de faire Albus Dumbledore, et j’ai confiance car j’ai remarqué que vous avez beaucoup mûri. Molly m’a parlé de vos cours d’occlumancie avec Mirabella, bien évidemment, je suis au courant que c’est le frère du professeur Dumbledore qui vous donne ces cours mais je lui ai fait croire que je la connais aussi.

-          Comment êtes-vous au courant pour le frère de  monsieur Dumbledore ? demanda Hermione.

-          Le professeur Dumbledore m’a laissé une lettre à moi également, dit McGonagall.

-          Oui, mais dans celle de Harry, il avait dit de n’en parler à personne, c’est bizarre.

-          Alors Harry, vous avez fait une grosse bêtise, heureusement que j’étais au courant, dit McGonagall, si je me souviens bien c’est vous qui m’en avez parlé dans mon bureau ? n’est-ce pas ?

-          Argh, dit Harry.

-          Bien, mais c’est donc par un heureux concours de circonstances que cela n’aura pas de conséquences, apparemment le professeur Dumbledore n’a dit cela qu’à moi et m’a interdit d’en parler à quiconque d’autre que vous. Mais cela m’étonne de vous, Harry, vous êtes pourtant en général habitués à cacher les choses et à mentir, pardon, ce n’est pas un reproche mais je conçois que vous avez toujours eu beaucoup de choses à faire que les autres n’ont pas eu à faire.

Derrière eux, les première année de Gryffondor attendaient alors que les autres avaient déjà rejoint la salle commune.

-          Ah ! les préfets, on vous attend, dit McGonagall en voyant les première année s’impatienter. Vos camarades ne vous ont pas montré ? demanda McGonagall avec un ton maternel.

-          Non, répondirent-ils tous ensemble, ils semblaient cependant très intéressés par Harry Potter.

-          Et bien, Miss Granger et Mr Weasley, vous pourrez les conduire s’il vous plaît.

-          Bon courage, professeur, lui dit Harry avant de partir.

Harry voulait lui montrer son soutien pour qu’elle réussisse à diriger cette école. Apparemment, elle était très touchée et avait les yeux humides. Harry savait que si McGonagall était autant venue leur parler ce soir, c’était parce qu’elle avait justement besoin de l’appui des anciens élèves.

-          En ce qui concerne Ombrage, nous attendrons demain pour lui offrir un petit feu d’artifice en cadeau de retour, murmura McGonagall. Allez bonne nuit !

Et ils regagnèrent leurs dortoirs et Harry et Ron prirent place provisoirement dans leur dortoir habituel avec Dean, Neville et Seamus.

Harry avait enfin retrouvé son lit à baldaquin qui était le plus confortable du monde selon lui, et sa véritable maison : Poudlard, même si quelque chose avait changé depuis qu’Albus Dumbledore l’avait laissée.

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