HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 24 : ENTRE COLERE DU SCARABEE ET JOIE DES AMOUREUX

 

 

-          Harry ! Harry ! HARRY ! Ron ! RON ! criait une voix de fille au-dessus d’eux.

Harry essayait de se cacher sous sa couverture car il voulait dormir ce matin.

-          Harry enfin !

A présent quelqu’un lui sautait dessus et lui avait enlevé sa couverture. Il vit une masse de cheveux bruns devant lui et on se mettait à lui donner des claques.

-          Keskya ? demanda-t-il la voix encore endormie.

Hermione était sur lui et Ron s’était rendormi puisqu’il ronflait.

-          Rita Sketter ! dit Hermione.

-          Rita Sketter ? s’étonna Harry.

Il ne voyait pas ce que Hermione lui voulait avec Rita Sketter. C’est alors qu’il se souvint… Et il fut frappé d’horreur.

-          Argh ! dit-il.

-          Ca va elle est toujours vivante dans son bocal mais bon elle a l’air un peu mal en point.

Rita Sketter était un Animagus qui pouvait se transformer en scarabée. Sa tendance à espionner les gens pour raconter des horreurs sur eux avait profondément agacé un grand nombres de personnes dans la communauté mais Harry, Ron et Hermione avaient découvert son secret et lui avaient ordonné d’arrêter de faire courir des rumeurs sur les gens sinon ils révèleraient qu’elle était Animagus non déclaré ce qui aurait pu lui coûter un emprisonnement à la prison d’Azkaban, la prison des sorciers.

Mais Harry avait revu le scarabée lors de l’attaque du Ministère par Pétunia et l’avait attrapée pour l’enfermer dans un petit bocal. Et voilà que le scarabée venait de passer presque une semaine entière dans son bocal qui était toujours dans la valise d’Hermione.

Ron dormait toujours et Hermione semblait incapable de le réveiller.

-          Levicorpus ! dit Harry.

Instantanément Ron fut suspendu dans les airs comme si une main invisible le tenait par la cheville. Lorsqu’il commença à se débattre ce qui signifiait qu’il était réveillé, Harry dit :

-          Liberacorpus !

-          Harry quand même ! dit Hermione un peu choquée.

-          Désolé, Ron mais c’est très urgent.

-          C’est pas grave, dit Ron qui souriait même si on voyait qu’il n’avait toujours pas envie de se lever.

-          Qu’est-ce qu’il y a ?

-          Rita Sketter, dit gravement Hermione.

-          Oups, dit Ron qui sembla plus vif d’esprit que Harry.

-          J’espère qu’elle va pas nous tuer lorsqu’on va la libérer…

-          De toute façon si elle fait quoi que ce soit on pourra toujours la menacer de dire que c’est un Animagus non déclaré.

-          Euh, on va ouvrir le bocal ici ? demanda Hermione.

-          Je pense que l’endroit est mal choisi, elle risque de faire un scandale dans tout le château, on devrait plutôt faire cela dans le parc, proposa Harry, voyant mal comment il pourrait rendre compte du fait qu’il ait aidé Rita Sketter à s’introduire dans le château.

-          Il est six et heure et demie, nous ne pouvons pas sortir ! s’exclama Hermione.

-          Quoi ! s’exclama Harry.

-          Tu nous as réveillés à cette heure-là pour ça ! s’insurgea Ron.

-          J’y ai pensé soudainement ! se défendit Hermione.

-          Tu ne dormais pas ? demanda Harry.

-          Si, mais ça m’a réveillé, j’y ai pensé soudainement.

-          Parce que tu vas nous dire que tu réfléchis en dormant, dit Ron avec un ricanement.

-          Il n’y a pas de mal à ça ! dit Hermione indignée.

-          Chut ! murmura Harry, nous allons réveiller les autres.

Il était peut-être temps de s’en rendre compte. Neville venait de bouger et semblait sur le point de se réveiller. Il y avait de quoi, cela faisait maintenant deux minutes qu’ils criaient à côté. Mais ils sortirent discrètement et descendirent dans la salle commune pendant que Hermione était allée chercher le bocal.

Harry prit sa cape d’invisibilité et la carte du Maraudeur et tous étaient maintenant prêts. Ils sortirent de la salle commune de Gryffondor et se trouvèrent dans le couloir désert à cette heure-là du septième étage.

Grâce à la carte du Maraudeur, ils purent descendre sans difficulté en prenant soin d’éviter Peeves et Pooves qui semblaient être en train de saccager les toilettes de l’aile  est du troisième étage.

Ils se trouvèrent cependant devant un problème de taille. Ils venaient de voir sur la carte du Maraudeur que Robert Johnson était posté devant les portes de chêne donnant sur le hall d’entrée de l’école, seul moyen de sortir dans le parc lorsque l’école était fermée.

-          Qui c’est Robert Johnson ? demanda Harry.

-          Harry, ne sois pas bête, c’est un Auror, non ? répondit Hermione avec un ton cinglant.

-          Et comment va-t-on faire ? demanda Ron.

-          Et bien on va faire diversion ou on va devoir l’enfermer quelque part.

-          Hermione, tu es folle, nous nous ferions virer de l’école dans les minutes qui suivent, et je préfère ne pas avoir à subir la réaction de ma mère dans ce cas-là ! dit Ron.

-          Ah euh oui, dans ce cas il faudra faire diversion…

-          Et comment ? demandèrent d’une même voix Harry et Ron.

-          Je ne sais pas… réfléchissez !... Pourquoi pas demander à Peeves et Pooves ?

-          Tu crois vraiment qu’ils t’écouteraient ! s’exclama Harry.

-          Bien sûr que non et par-dessus tout ils nous dénonceraient au professeur McGonagall, mais on doit les attirer là-bas ! dit Hermione. Elle avait apparemment quelque chose derrière la tête.

-          Et tu comptes t’y prendre comment ? demanda Ron.

-          Miss Teigne ! dit Hermione.

-          Hermione, je crois vraiment que tu devrais nous expliquer tout, parce qu’on ne comprend rien à ce que tu veux faire… dit Harry en regardant Ron qui acquiesça.

-          Nous allons attraper Miss Teigne en la stupéfixant et après l’avoir ranimée, on la tiendra avec nous sous la cape et on la forcera à miauler comme ça Peeves et Pooves s’approcheront jusqu’au hall et ensuite il nous suffira de faire exploser un vase ou quelque chose comme ça pour que l’Auror croie que c’est Peeves et prévienne quelqu’un et ensuite nous passerons en vitesse.

-          Tu n’as pas plus simple ? demanda Ron, on ne va pas y passer la journée !

-          Si tu vois une autre solution, dis-moi dit Hermione en se retenant de crier car ils étaient toujours dans un couloir cachés sous leur cape d’invisibilité.

Hermione tenait toujours le bocal contenant un gros scarabée noir qui les regardait avec l’air de vouloir leur sauter dessus pour les tuer.

Ils cherchèrent donc Miss Teigne sur la carte du Maraudeur et la trouvèrent dans les cachots, ils s’y rendirent prudemment et la stupéfixèrent avant de la cacher sous leur cape.

-          On devrait aller la noyer dans le lac ! dit Ron en regardant avec dégoût la chatte que Hermione tenait dans les mains.

-          Tais-toi Ron, on a d’autres choses à faire.

Ils se rendirent donc où Peeves et Pooves se trouvaient d’après la carte et les trouvèrent cette fois près du bureau des Aurors. Ils étaient en train de lancer des morceaux d’armure sur la porte. De toute évidence ils auraient voulu tenter une nouvelle fois de passer pas la Porte à Transplaner pour se dédoubler encore.

            Hermione ranima Miss Teigne et immédiatement la chatte se mit à miauler en se débattant pour s’échapper en voyant que Hermione la tenait par la peau du cou. Harry dut l’aider à la tenir car elle tentait de donner des coups de griffe partout.

            Les deux esprits frappeurs de l’école entendirent le miaulement et se tournèrent vers l’endroit du bruit après s’être regardé avec un sourire maléfique.

-          Oohoo Pooves ! dit Peeves.

-          Eehee Peeves ! dit Pooves.

Et ils approchèrent lentement de l’endroit où Harry, Ron et Hermione se trouvaient. Hermione avait maintenant plaqué la main sur la bouche de Miss Teigne et ils s’éloignèrent lentement. Elle enleva sa main et Miss Teigne se remit à miauler de plus belle.

Après environ une demi-heure, ils arrivèrent enfin aux portes de chêne et Peeves et Pooves se trouvèrent face à face avec l’Auror nommé Robert Johnson. Harry, Ron et Hermione s’étaient glissés dans le recoin derrière l’escalier et Hermione tenait toujours fermement Miss Teigne.

Hermione se retourna et envoya un sortilège sur un vase qui le fit exploser juste à côté de Peeves et Pooves. Le bruit de verre cassé devait apparemment donner envie aux esprits frappeurs de tout saccager et ils commencèrent à jeter sur l’Auror des bouts de vase, peut-être aussi car ils n’avaient pas pu attraper Miss Teigne pour la suspendre à un lustre ou essayer de la noyer dans les toilettes.

Robert Johnson s’approcha de Peeves et Pooves pour les repousser mais ils s’amusèrent à faire tomber deux armures en même temps ce qui fit un bruit de fracas métallique épouvantable. Alors que l’Auror était dans l’escalier et qu’il les deux esprits frappeurs pour les chasser, Harry, Ron et Hermione se précipitèrent vers les portes de chêne, toujours sous leur cape d’invisibilité.

Hermione lança discrètement un sortilège de mutisme pour éviter tout grincement et tira la lourde poignée. La porte était fermée.

Pris de panique, ils se retournèrent et virent que l’Auror avait disparu. Hermione lança un sortilège sur la poignée mais on n’entendit rien, heureusement, l’intelligence d’Hermione lui rappela que la porte ne pouvait plus émettre aucun son et elle tenta de l’ouvrir. Cela fonctionna. Ils l’ouvrirent et se précipitèrent dehors en jetant Miss Teigne derrière eux. La porte se referma fortement ce qui aurait en conditions normales émit un claquement énorme.

-          Ouf, c’était juste, dit Harry, dont le cœur battait. Ils auraient été en effet très mal s’ils s’étaient fait prendre illégalement dans le parc dès le premier jour.

De toute évidence, ils se devaient de prévenir McGonagall lorsqu’ils devaient quitter l’école, même si celle-ci ne leur demandait pas précisément où ils allaient.

Hermione replaça cependant un enchantement pour fermer la porte.

-          N’enlevez pas la cape d’invisibilité ! dit-elle alors que Ron commençait à l’enlever. On pourrait nous voir par les fenêtres !

Ils avancèrent lentement sur le chemin menant au portail de Poudlard et virent Hagrid qui était en train de jardiner dans son potager à l’arrière de sa cabane. Ils auraient évidemment voulu aller lui dire bonjour mais ils devaient d’abord s’occuper de Rita Sketter.

Après avoir passé le portail, ils parcoururent encore une bonne distance et ils voyaient déjà les premières maisons du village de Pré-au-Lard. Ils se mirent donc un peu à l’écart du chemin en s’assurant de ne pas être observés.

Ils enlevèrent leur cape d’invisibilité et Hermione ouvrit le bocal. Le scarabée qui était à l’intérieur en sortit, il était en effet devenu très agité et malgré être resté enfermé une semaine, il gardait toujours sa vitalité.

Il s’envola et lorsqu’il fut à mi-hauteur se transforma en une femme aux cheveux bouclés qui portait la même rose rouge qu’elle portait le jour où Harry l’avait capturée. Elle portait toujours des larges lunettes incrustées de pierres précieuses et ses ongles devaient faire une dizaine de centimètres.

Cependant Harry n’eut pas le temps de l’observer plus longtemps, Rita Sketter se rua sur lui qui avait le malheur d’être le plus proche d’elle de tous les trois.

Elle lui attrapa le coup pour l’étrangler mais Hermione et Ron se précipitèrent pour l’attraper et lui tenir les bras. Lorsqu’elle vit qu’il était inutile de se débattre elle se calma en lançant un regard noir à Harry qui était en face d’elle.

-          COMMENT AVEZ-VOUS OSE ME…

-          Silencio ! dit sèchement Harry et elle continua à parler sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche.

-          Bien, vous allez vous arrêter de mettre votre nez dans les affaires qui ne vous regardent pas, dit Harry. Le Ministre vous avez clairement ordonné de partir et si vous dites quoi que ce soit, nous avons beaucoup de choses à raconter sur vous.

Rita Sketter était partagée entre la tentation de le tuer et l’idée qu’elle encourrait une peine de prison à Azkaban.

Harry lui laissa le temps de revenir à la raison et finalement elle acquiesça tout en conservant son regard noir.

-          Bien, dit Harry, maintenant, nous allons vous laisser partir, finite incantatem.

Rita Sketter retrouva sa voix et de toute évidence elle devait faire un gros effort pour s’empêcher de crier et de lui sauter dessus à nouveau. Mais dans un craquement sonore, elle transplana.

Ils devaient maintenant rentrer au château et de toute évidence cela serait plus difficile car ils ne pourraient pas entrer avant l’horaire autorisé.

Ils décidèrent donc de rendre visite à Hagrid qui était toujours en train de s’occuper de son jardin et en ce moment de ses citrouilles.

-          Bonjour, Hagrid, dirent-ils.

-          Ah, c’est vous, répondit-il en se retournant en sursaut.

-          On venait vous voir, dit Hermione.

-          Vous ne devriez pas être au château à cette heure-là ? demanda-t-il d’un air soupçonneux.

-          Oui, mais on suppose que vous n’allez rien dire, dit Harry en souriant.

-          Bien sûr que non, dit Hagrid de sa voix forte. Mais comment êtes-vous sortis ?

-          C’est Hermione qui a inventé une diversion, dit Ron et on a pu passer sans se faire attraper.

-          Vous n’auriez pas pu attendre dix heures ? demanda Hagrid.

-          On a beaucoup de choses à faire aujourd’hui, dit Hermione.

-          Bien, allez, entrons ! dit-il en marchant à grands pas vers la porte de sa maison.

La cabane de Hagrid avait été reconstruite et l’endroit était plutôt sympathique maintenant.

Accolée à sa maison, il y avait sa grande salle de classe avec un abri couvert devant destiné à couvrir les animaux l’hiver. Il n’y en avait d’ailleurs pas dans les enclos mais pensait qu’ils devaient être là en fonction des cours que donnait Hagrid.

Ils entrèrent donc et Hagrid les fit s’asseoir à table en leur donnant du thé et les mêmes biscuits durs comme de la pierre.

-          Hagrid, McGonagall a dit que vous faisiez des missions dans la forêt interdite, dit Harry avec un ton interrogateur.

-          Ah oui, en effet, dit Hagrid, je peux bien vous le dire à vous.

-          Alors ? pressa Ron.

-          Et bien en fait, la forêt interdite est immense et nous ne savons pas ce qu’il y a au fond, plus personne n’y a été depuis des années et j’essaie d’explorer le plus possible mais je ne peux aller trop loin car McGonagall ne veut pas que je parte trop longtemps. J’avais proposé de dormir la nuit là-bas mais elle dit que c’est trop risqué.

-          Evidemment, dit Hermione, il ne faut pas.

-          Je m’occupe aussi de Graup, dit Hagrid.

Graup était le demi-frère de Hagrid, c’était un géant et Hagrid s’obstinait à vouloir lui apprendre l’anglais. Mais le géant ne connaissait que quelques mots et était un peu trop violent pour côtoyer des êtres humains.

De toute évidence, Harry, Ron et Hermione auraient préféré changer de sujet pour ne pas risquer qu’Hagrid leur demande de s’en occuper.

-          Il commence déjà à bien parler et j’espère que bientôt il pourra être mon assistant. Mais McGonagall préfère pour le moment qu’il reste dans sa caverne donc je lui rends visite souvent. Elle dit qu’il peut être dangereux mais il ne m’a jamais fait de mal, c’est vrai que parfois il ne se rend pas compte de sa force.

Hagrid avait aussi la particularité de considérer des créatures dangereuses comme gentilles et même s’il s’était déjà fait frapper par le géant, cela ne l’empêchait pas de le trouver docile.

-          Et alors, il y a quoi dans cette forêt ? demanda Harry en éloignant le sujet de Graup.

-          Bah, rien du tout, ça me semble bizarre, on aurait dû trouver quelques créatures dangereuses mais rien. Peut-être qu’elles vivent encore plus profondément dans la forêt. Du moins je vais vous dire pourquoi McGonagall m’a demandé de fouiller la forêt, elle a peur que les Mangemorts s’y réfugient pour préparer des attaques. Mais heureusement, il n’y a aucune trace d’eux, un peu comme si aucun être humain n’était passé par là depuis des décennies.

-          Il faudra vérifier souvent, dit Harry. Car je pense que les Mangemorts préparent une attaque. Ils doivent croire que maintenant ils pourront m’attraper plus facilement. Mais on se défendra !

-          Oui, on se défendra, dit Hagrid fermement, aucun Mangemort ne passera par la forêt, je les arrêterai tous !

Ils discutèrent encore un peu mais Hagrid devait se rendre à huit heures au château pour voir la Directrice et Harry, Ron et Hermione en profitèrent pour passer avec lui et rentrer dans le château sans être vus.

Lorsqu’ils eurent monté les escaliers de marbre et que personne ne pouvait les voir, ils enlevèrent leur cape d’invisibilité. Ils ne risquaient plus rien à présent.

-          Bien, la prochaine fois vous ferez attention à pouvoir rentrer quand vous sortez ! dit Hagrid d’une voix forte.

-          D’accord, Hagrid ! dirent-ils en lui souriant.

-          Bien, est-ce que vous pensez que l’on devrait faire un réveil en fanfare pour Ombrage ? demanda Harry.

-          Nous avons d’autres choses à faire ! dit sèchement Hermione, nous devons indiquer à tous les élèves que notre première réunion de l’AD se tiendra cette après-midi ! on doit préparer les affiches à moins que tu veuilles faire un discours dans la Grande Salle pendant le repas de midi ! s’exclama Hermione.

-          Euh, on va faire les affiches…, dit Harry préférant éviter le plus possible de se faire remarquer pour rien.

-          Allez Hermione, juste avant on va mettre le feu d’artifice ! supplia Ron.

-          De toute façon, c’est McGonagall qui avait proposé ! dit Harry.

-          Proposé quoi ? demanda une voix sévère derrière eux.

Ils étaient restés au même endroit à discuter dans le couloir et McGonagall venait d’arriver derrière eux.

-          Je parlais du feu d’artifice, dit Harry.

-          Ah, évidemment je me doutais que dès la première heure de la journée vous y penseriez, dit-elle en souriant.

-          Si vous le souhaitez, je vais me débrouiller pour faire entrer cela dans son bureau, apparemment elle a déjà tout aménager, mais quand même, je ne le ferais pas dans son appartement.

-          Voulez-vous que j’aille le chercher ? demanda Harry ?

-          Je vais vous suivre, dit McGonagall.

Et ils montèrent jusqu’au septième étage où se trouvait le tableau de la grosse dame.

-          Le mot de passe ?

-          Luppilili ! dit McGonagall. Vous avez remarqué que le professeur Lupin a choisit des mots de passe plutôt joyeux, mais bon on ne peut pas lui reprocher d’être heureux avec  Mrs Tonks.

Harry donna le feu d’artifice à McGonagall.

-          Vous savez vous en servir ? demanda Harry.

-          Euh oui, je suis allée voir Mr&Mr Weasley à leur magasin et j’ai acheté quelques trucs. Cependant, nous saurons nous arrêter en temps voulu, mais ce petit accueil réservé au professeur Ombrage devrait lui rappeler que ce n’est plus elle qui décide. Si vous souhaitez admirer le spectacle, rendez-vous à neuf heures au deuxième étage !

Et McGonagall partit avec le carton de la Déflagration Deluxe.

-          A quelle heure pouvons-nous faire notre réunion d’information de l’AD ? demanda Hermione.

-          Quand tu veux ! dit Harry.

-          Bien alors quatorze heures, préparons quelques affiches, on les mettra dans les principaux couloirs, et puis il faudra visiter le troisième étage pour voir ce qu’ils vendent à ce commerce.

Jusqu’à environ neuf heures, Hermione prépara ses affiches devant et ils discutaient joyeusement d’un peu tout, Ginny venait de se lever et le dortoir des Gryffondor s’emplissait de monde.

La nouvelle qu’Harry possédait un phénix s’était très vite répandue et un grand nombre d’élèves vinrent lui demander de le voir. Mais Harry leur répondait que Fumseck préférait dormir.

-          Ginny, il faut que l’on aille voir dans le couloir du bureau d’Ombrage, McGonagall a été placer le feu d’artifice de Fred et George ! ça va exploser à neuf heures, lui dit Harry.

-          Cool, dit-elle, allons-y rapidement alors, l’heure approche.

Ils s’y rendirent donc, Hermione avec ses affiches à la main mais ils n’eurent pas le temps de s’arrêter pour les coller.

-          BOUM !!

Une immense explosion venait de se produire et le château avait tremblé jusque dans ses entrailles. Ils coururent donc vers le bureau de Ombrage et lorsqu’ils arrivèrent à cet étage, faillirent se faire heurter de plein fouet par une fusée qui fusait dans l’escalier en émettant une fumée rouge et un long sifflement.

Le bureau de Ombrage n’avait plus de porte et d’après ce qu’on voyait du couloir, les murs s’étaient craquelés tout autour. Des dizaines d’élèves venaient d’arriver mais aucun Auror ne venait ce qui montrait que McGonagall avait dû les prévenir.

Les feux d’artifices continuaient d’exploser dans le couloir en produisant un vacarme assourdissant, de toute évidence tous les élèves devaient être réveillés.

Ombrage était sortie le plus discrètement possible par la porte alors que tous contemplaient les feux d’artifices qui explosaient toujours.

Mais elle avait été surprise par Peeves et Pooves qui avaient été attirés par le vacarme. D’ailleurs, ils l’avaient prise chacun par un bras et avaient menacé de la faire tomber par la fenêtre. Mais à cet instant, McGonagall avait songé à intervenir et avait demandé aux esprits frappeurs de ne pas trop en faire. Apparemment la cloison entre le bureau d’Ombrage et son appartement s’était effondrée et les horribles tapisseries qu’elle avait déjà mises avaient brûlé, tout comme une partie de la robe de chambre à fleurs qu’elle portait.

Ombrage n’osait rien dire mais tout le monde remarqua qu’elle alla voir la Directrice une fois que les feux d’artifices avaient commencé à se disperser.

Cependant, personne ne sut le contenu de leur discussion puisqu’elle avait eu lieu dans le bureau du professeur McGonagall.

Le château semblait cependant envahi d’élèves, que ce soit dans la Grande Salle ou les couloirs principaux, les élèves étaient tous heureux de se revoir et ils discutaient entre eux avec une euphorie caractéristique d’une rentrée scolaire.

Le commerce ressemblait à une sorte de cafétéria et il était tenu par un couple de sorciers. Il y avait un grand comptoir le long du couloir du troisième étage et plusieurs salles avaient été libérées pour cela. Il y avait notamment une partie consacrée au matériel scolaire obligatoire, une autre partie consacrée à des divertissements et des livres, et une partie cafétéria avec un coin comportant des tables qui étaient toutes assaillies déjà alors que beaucoup d’élèves étaient déjà en train de discuter autour de quelques Bièraubeurres.

Toutes les salles de l’étage étaient occupés pour des clubs qui étaient maintenant très nombreux.

-          Au fait, s’étonna Ron, ce n’était pas au quatrième étage que les clubs devaient être placés.

-          Oui, mais il n’y avait pas assez de place pour cela, donc McGonagall a finalement choisi le troisième, et puis c’est juste au-dessus des Aurors, c’est préférable. Et puis, Ron, on a déjà choisi notre salle pour l’AD, au troisième ?

-          Oui, je sais, mais je ne me souvenais plus de l’explication.

La salle 35 qui était maintenant réservée au club de l’AD avait été aménagée pendant l’été par eux-même et était un espace très convivial ce qui donnait vraiment envie de commencer les premiers cours.

Harry se faisait aborder de toutes parts par les élèves et ils avaient demandé à Lupin lors du petit déjeuner dans la Grande Salle s’il ne pourrait pas ajouter quelques sièges. Lupin avait annoncé cependant qu’il pourrait être là pour la séance d’information à quatorze heures.

-          Mr Potter, Miss Granger et Mr Weasley, pourriez-vous me suivre s’il vous plaît ! dit McGonagall sur un ton furieux.

Harry se demandait s’il elle avait découvert qu’ils étaient sorti du château. Ils quittèrent donc la table de Gryffondor sous le regard inquiet de leurs camarades.

Cependant, dès qu’ils furent à l’écart de tous élèves, McGonagall adopta un air radieux.

-          Bien, je dois avouer que c’était très amusant ! dit-elle, j’ai adoré la façon dont Ombrage est venue se plaindre dans mon bureau après, elle ne se doute bien sûr pas que j’ai participé à ce splendide feu d’artifice. Mais bon, il nous fallait mettre un peu de gaieté dans cette première journée. Figurez-vous qu’elle porte une perruque et que si elle a pu garder ses cheveux c’est parce qu’elle en a changé après que la première eût brûlé à cause de l’explosion.

-          Elle porte une perruque ! s’exclama Harry.

-          Chut, murmura McGonagall.

-          Pardon, s’excusa Harry.

-          Oui, mais enfin, elle veut que je cherche le coupable, je lui dirai que malheureusement, nous n’avons aucun indice. Mais je pense à encore une chose, je vais lui faire parvenir cette plume, la même que Ginny Weasley vous avait offerte, pour qu’elle l’utilise dans une lettre importante ou quelque chose comme ça. Et puis après nous arrêterons de la ridiculiser.

-          Comment avez-vous fait pour poser cela dans son bureau ? demanda Hermione.

-          Il me suffisait d’ouvrir la porte, je connaissais les enchantements qu’elle y avait placé, qui n’étaient d’ailleurs pas d’un haut niveau je vous assurer. Bref, mais je ne voulais pas vous parler de cela, je pense que vous pourrez rester dans votre dortoir de Gryffondor pour que cela fasse moins de polémique, vous allez cependant utiliser un appartement inutilisé qui vous sera réservé. Vous voyez la porte sous l’escalier en colimaçon qui mène au dortoir des filles ? demanda-t-elle.

-          Oui, d’ailleurs on s’était toujours demandé ce que c’était, dit Ron.

-          Et bien c’est normalement l’appartement réservé au directeur de maison, mais cela fait plusieurs siècles que le directeur de maison ne vit plus dans la salle commune. C’est vrai que c’est dommage car ça fait perdre en convivialité mais le professeur Lupin est installé près de sa salle, il a d’ailleurs pris mon ancien appartement. Euh, il faudra donc un peu dépoussiérer car ça fait longtemps que plus personne n’est rentré. Je vais venir voir avec vous.

Ils se rendirent à la salle commune qui était complètement déserte car tous les élèves étaient en train de prendre leur petit-déjeuner dans la Grande Salle.

-          Pour entrer dans votre appartement, il y a un mot de passe qui est si je me souviens bien, chocolat !

La porte s’ouvrit dans un grincement.

-          C’était le professeur Dumbledore qui a été le dernier directeur de la maison Gryffondor à habiter ici, mais je n’étais pas encore élève à cette époque là.

Ils entrèrent ; la pièce était ronde et les meubles vieux et couverts de poussière. La pièce qui était un salon était éclairée faiblement par des meurtrières étroites et disposées sur toute la longueur du mur. Mais si il n’y avait pas eu autant de poussière sur les carreaux, la pièce aurait été lumineuse. Une ouverture sur la droite de la pièce donnait sur une salle à manger avec une cuisine. Une autre ouverture sur la gauche donnait sur des toilettes. Au centre du salon, il y avait une grande table ronde, en chêne, avec quelques chaises. La pièce était décorée aux couleurs de Gryffondor et un immense blason de Gryffondor était plaqué sur le mur d’en face à côté d’un très étroit escalier en colimaçon qui semblait rajouté contre la paroi de la tour.

McGonagall le monta en passant avec difficulté et Harry, Ron et Hermione la suivirent. L’escalier semblait assez long et était assez raide comme si on montait de deux étages. Il y avait cependant un autre couloir plus sombre avec cinq portes dont une chambre, deux bureaux, une salle de bains avec toilettes et une autre porte qui donnait sur un escalier que McGonagall emprunta.

Cet escalier était encore plus étroit que le premier et les planches en bois des marches craquaient. Après avoir fait à peu près trois tours de colimaçon, ils arrivèrent dans une grande salle ronde ou il y avait une autre table avec plusieurs grandes armoires le long des murs. Cependant, la pièce était remplie de toiles d’araignées et Ron refusa d’y entrer.

-          Et bien vous vous organiserez comme vous voulez et vous aurez même de quoi cuisiner si la cuisine de l’école ne vous plaît pas. Vous aurez suffisamment de place pour vous faire une chambre chacun et vous pourrez peut-être aussi faire venir Miss Weasley si elle le veut.

-          Le professeur Dumbledore ne souhaitait pas qu’elle soit au courant… enfin, oui, elle pourra venir, dit Harry.

Il savait qu’elle ne devait pas être au courant à propos des Horcruxes mais pour cela il pourrait garder la Salle Albus Dumbledore qu’elle ne connaissait pas. Il décida donc qu’elle viendrait avec lui.

-          Bien, cependant, je vous demande de bien faire attention à qui vous faites entrer ici et de respecter l’endroit au cas où un jour un professeur voudrait revenir y vivre. Je vous laisse donc nettoyer l’endroit. Ce sera certainement mieux pour vous de rester proche de vos camarades de Gryffondor, et ainsi, Fumseck pourra vivre en paix, Dobby sera également content d’être un peu plus proche de vous, je vais aller le chercher, vous savez où il est ?

-          Il m’a dit qu’il voulait nettoyer la Salle du Phénix aujourd’hui, dit Harry.

-          Bien, je vais vous l’envoyer et vous devriez vous dépêcher de déplacer vos lits vers l’appartement, éventuellement, utilisez un sortilège de réduction pour les transporter plus facilement.

-          Il faudrait que seulement vos camarades de dortoir soient au courant de ce déménagement, les autres ne s’en soucieront pas, faîtes de même pour Miss Weasley aussi. Car je crains que l’excuse ne fonctionne pas très bien, j’y ai finalement réfléchi mais bon c’est ce que nous devrons dire à vos camarades de Gryffondor, les autres n’auront rien à savoir comme ça. Allez, dépêchez-vous, à tout à l’heure.

Ils firent comme avait dit McGonagall et après avoir réduit leurs lits à baldaquin, les emmenèrent dans l’appartement qui leur serait désormais réservé. Ils les déposèrent pour l’instant au hasard dans les chambres de l’étage. Ils prirent également leurs valises et leurs effets personnels. Ils eurent fini à temps et les premiers élèves remontaient dans la salle commune, certainement pour se préparer avant d’aller dans le parc ou traîner dans le château.

McGonagall venait de revenir accompagnée de Dobby, l’elfe se demandant s’il avait fait une bêtise.

-          Bien, Dobby, nous te présentons le nouveau dortoir de Harry et donc ta nouvelle maison.

L’elfe sourit et entra dans la salle.

-          Olala Harry Potter, c’est très poussiéreux, Dobby va tout de suite dépoussiérer.

-          Merci Dobby, dit Harry mais ça sera une des rares fois où je te donnerai du travail car nous avons trop de choses à faire pour le faire nous-mêmes.

-          Mais Dobby est ravi d’avoir du travail à faire pour Harry Potter, dit l’elfe en appuyant ce qu’il venait de dire par un mouvement de la tête.

-          Bien, merci professeur, dit Harry à McGonagall.

-          De rien, Harry, je me dois de vous aider, car même si je ne sais pas ce que vous a dit de faire Albus Dumbledore, je sais qu’une lourde tâche vous attend et je dois vous souhaiter bon courage. Alors je vais vous laisser car j’ai moi aussi pour l’instant beaucoup de travail.

Apparemment Fumseck appréciait beaucoup le nouvel appartement et Harry avait disposé son perchoir près de la fenêtre. Il se balançait dessus tout en observant ce qui se passait dans le parc.

A cet instant, Ginny venait de rentrer dans la salle commune et ils lui expliquèrent qu’elle pouvait venir dans le même appartement qu’eux. Elle accepta sans réfléchir et ils lui firent visiter.

Il y avait cependant un problème car il y avait trois chambres pour quatre.

-          Je dormirai avec Harry, dit Ginny.

-          Euh…

-          Euh… ajouta Ron, il voulait éviter que Ginny ressorte avec Harry car même si c’était son meilleur ami, cela le rendait jaloux sans qu’il veuille l’être.

-          Ca pose un problème ? demanda-t-elle.

-          Non, non, dit Harry.

Ginny avait soudain un sourire radieux et Harry ne pouvait s’empêcher de la trouver très jolie. Elle monta les escaliers avec une démarche radieuse et installa ses affaires avec Harry alors que Ron et Hermione prenaient une chambre à eux seuls.

Harry se trouva donc seul avec Ginny dans la chambre.

-          Ginny, dit Harry, il faut que je te dise que ça ne changera rien à ce que je t’ai dit, si je ne veux pas sortir avec toi c’est pour ta sécurité…

-          Oui, Harry, tu m’as déjà dit… et elle commença à pleurer.

-          Ecoute, tu ne sais pas mais je vais devoir faire cette année beaucoup de choses qui concernent Voldemort, Albus Dumbledore m’avait demandé à ce que je le détruise et il a dit que j’étais le seul capable d’accomplir cette mission.

Harry essayait de faire une adaptation de la prophétie sans toutefois en révéler l’existence.

-          Et alors ? demanda Ginny.

-          Je ne veux pas que Voldemort t’utilise comme une arme pour me faire de la peine, car de toutes façon je le tuerai quand même et je veux le faire en évitant le plus possible qu’il y ait des victimes.

-          Et bien je vais t’aider, je me sens prête, et je n’ai pas peur de prendre des risques.

-          Tu ne prendras pas de risques, dit Harry fermement. Mais Ginny pleurait toujours.

-          D’accord si tu veux je ne prendrai pas de risque mais à Poudlard, personne n’aurait l’idée de révéler cela à tout le monde ! s’exclama-t-elle.

Harry commençait sérieusement à douter sur son argumentation, il savait très bien que les Mangemorts n’attachaient aucune importance à l’amour, ni Voldemort. Ils ne penseraient donc pas à utiliser Ginny comme arme pour le vaincre…

-          Bien, pour cela tu as raison mais bon…

-          Tu vois bien que tu ne peux plus rien dire, Harry s’il te plaît ! Elle souriait maintenant car elle sentait un espoir. Harry la trouvait splendide, avec ses yeux emplis de larmes qui reflétaient la lumière du soleil qui filtrait par les carreaux.

C’est peut-être ce qui fut l’élément déclencheur de la réponse d’Harry :

-          Bien, dans ce cas…

Il ne put finir sa phrase, Ginny lui avait sauté dessus et l’embrassa tellement longtemps qu’il faillit s’étouffer. Mais il avait l’impression d’être le plus heureux du monde.

Cependant Ron venait d’entrer dans la chambre. Il se figea sur place en voyant son meilleur ami embrasser sa sœur.

Hermione le suivait et l’avait lentement éloigné pour tenter de réduire le choc. Elle essaya de lui parler lentement pour lui faire comprendre que c’était inévitable.

Après une demi-heure pendant lesquelles Ron semblait incapable de prononcer le moindre mot, Harry et Ginny de nouveau réunis par l’amour aménagèrent leur chambre à leur manière. Harry n’avait jamais vu Ginny aussi radieuse et lui-même semblait complètement médusé. Ginny avait déjà mis côte à côte leurs lits et rangeait les affaires en sifflotant et en embrassant Harry de temps en temps.

Harry ressortit de la chambre et trouva Ron et Hermione en train de s’embrasser dans le couloir de l’étage.

-          Et bien c’est une journée magnifique aujourd’hui ! se dit Harry pour lui-même.

Ron n’en voulait absolument pas à Harry puisqu’il était lui-même trop absorbé à contempler Hermione.

Les deux couples décidèrent donc d’aller faire une balade sur les bords du lac par ce temps magnifique. Et apparemment, beaucoup d’élèves de Gryffondor étaient surpris que dans la même matinée, ces deux couples se soient formés.

            Ils croisèrent dans le château Pansy Parkinson pour la première fois depuis qu’ils l’avaient vue la veille au soir. Elle s’était figée sur place. De toute évidence, elle était amoureuse de Drago Malefoy et le fait de voir que ses ennemis étaient heureux la rendait malade.

            Ils se promenèrent ainsi comme cela sans penser à rien d’autre qu’au fait qu’ils étaient heureux.

            D’ailleurs Hagrid les avait surpris alors qu’il cultivait dans son potager et il s’était contenté de dire « oho ! ».

A cet instant, ils ne pensaient pas à quel point leur avenir allait être dur.

 

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