HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 33 : LA FAIBLESSE DE VOLDEMORT

 

 

   La fin des huitièmes de finales du tournoi de duels des élèves de septième année avait été complètement éparpillée car il avait fallu tenir compte de ceux qui étaient sortis tard de l’examen et de ceux qui avaient également d’autres clubs.

Ainsi, on avait le tableau des quarts de finales :

 

TABLEAU SEPTIEME ANNEE

 

Potter Harry (Gryffondor)

Zabini Blaise (Serpentard)

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Davis Tracey (Serpentard)

Thomas Dean (Gryffondor)

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Macmillan Ernie (Poufsouffle)

Londubat Neville (Gryffondor)

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Patil Padma (Serdaigle)

Granger Hermione (Gryffondor)         

 

La grosse déception était bien sûr l’élimination de Ron par Dean Thomas. En revanche, Hermione s’était imposée face à Michael Corner.

Mais Harry n’avait quasiment rien vu car leurs matchs s’étaient déroulés pendant que Harry était chez Abelforth.

Etant donné que cette leçon avait été encore très longue, Hermione et Ron avaient eu le temps de terminer leur leçon d’AD avec les sixième année.

Harry s’était encore entraîné à propos du sortilège de défense que lui avait appris Abelforth et enfin, il avait une explication concernant les grognements qu’il avait entendus la veille, Abelforth voulait qu’il combatte un dragon.

-          Pardon ? demanda Harry à l’annonce de la nouvelle.

-          Un dragon, oui, un Magyar à Pointes plus précisément, c’est le meilleur moyen de savoir si ton sortilège est efficace.

-          Un Magyar à Pointes ?

-          Ah oui bien sûr, c’est le plus difficile.

-          Mais où en avez-vous trouvé un ? demanda Harry.

-          Je l’ai tout simplement élevé après avoir pris un des œufs d’une femelle mais il est devenu un peu trop grand déjà  et j’ai dû le sortir de la maison ce matin après qu’il ait faillit faire tomber le plafond. Il est maintenant dans un dans la forêt.

-          C’était donc ça les grognements ?

-          Oui.

-          Et le dragon était dans la maison ?

-          Il n’a pas encore atteint l’âge adulte et il ne fait que trois mètres de haut quand il se dresse sur ses pattes mais il crache déjà du feu donc il faudra faire attention. Ne perdons pas de temps, on va aller à l’endroit où je l’ai mis, ça va nous faire une petite promenade dans la forêt, c’est bon pour la santé car il faut faire du sport, une étude publiée dans le Chicaneur dit que 95 % des sorciers ne font pas assez de sport.

Ils descendirent donc par le petit chemin de terre au milieu des plantes épineuses que Harry avait emprunté avec Rogue le premier jour qu’il était venu ici. Ils s’engouffrèrent dans la forêt qui était très sombre et allumèrent leurs baguettes.

Cependant, on entendait déjà des grognements ce qui indiquait que le dragon n’était plus loin.

En effet, dans une large clairière, un jeune – mais déjà gros – Magyar à Pointes se tenait face à eux. Il commença par leur envoyer une flamme et ils se baissèrent alors que l’arbre derrière eux s’enflammait.

-          Je pense que tu devrais tenter de le repousser, dit calmement Abelforth, sinon, il risque de brûler toute la forêt.

-          Euh oui, dit Harry en se concentrant. Enmageznem !

Le sortilège fut encore une fois très puissant, et une sorte de mur très lumineux heurta le dragon qui roula sur le dos en émettant un long cri. Le sol avait été ravagé et le souffle provoqué plia les arbres du pourtour de la clairière et certains cassèrent.

Le dragon était un peu assommé mais il se releva après quelques minutes pendant lesquelles Abelforth lui raconta comment il avait réussi à croiser des courges avec des Filets du Diable pour empêcher que des animaux sauvages viennent les lui manger. Il avait expliqué qu’il risquait lui aussi de se faire étrangler à chaque fois qu’il allait les ramasser.

Harry essayé donc cinq fois de faire le sortilège et Abelforth avait dit que pour la santé du dragon, il était préférable d’arrêter.

-          Bien Harry, nous ferons un dernier entraînement pour ce sortilège demain à la même heure mais j’aimerais bien que tu viennes pour une autre leçon de légilimencie, tu utiliseras le faux Gallion pour me prévenir de l’heure à laquelle tu peux venir car je suppose que tu vas avoir du travail d’après ce que dit la Gazette du Sorcier.

-          Que dit la Gazette ? demanda Harry.

-          Elle rappelle que dès lundi, tu vas devoir te charger de cours pour les adultes. Et il y a maintenant une rubrique Poudlard où il y a un récit de tous les évènements.

-          Comment savent-ils tout ça ? demanda Harry.

-          C’est McGonagall qui remet un compte-rendu chaque jour, ça permet de montrer un peu aux parents ce que font leurs enfants.

-          D’accord, je vous préviendrai pour l’heure à laquelle je peux venir.

Harry était donc rentré au château au moment où se terminait le club de duels, il était donc parfaitement heureux d’avoir à affronter Zabini, un des J.M.P, lors de son prochain match, et il se ferait un plaisir de l’éliminer.

Cependant, de nombreux élèves semblaient s’être fournis chez Fred et George avant la rentrée car plusieurs Fusées Zigzag avaient été tirées dans les couloirs après les cours de duels, devant un Rusard parfaitement impuissant.

Ces fusées avait la particularité d’avoir une trajectoire chaotique ce qui faisait que tous les élèves risquaient d’être touchés à tout moment par un changement de direction brusque.

Mais c’était amusant car en explosant, dès qu’elles touchaient quelque chose, elles répandaient une sorte de poudre rouge qui finissait toujours par disparaître après quelques minutes.

Cependant, étant donné le nombre de fusées tirées en même temps, le couloir du troisième étage était encombré de cette poudre, il y en avait presque cinq centimètres d’épaisseur au sol.

Harry avait remarqué un élève de troisième année de Gryffondor faire ça et Hermione aussi l’avait également remarqué.

-          C’est lui ! s’exclama-t-elle.

-          Quoi lui ? demanda Harry.

-          Un petit qui n’arrête pas de faire l’imbécile pendant les cours de l’AD, je vais devoir lui mettre une retenue malheureusement.      

Mais Harry et Ron la retinrent par le bras.

-          Ecoute, Hermione, c’est pas grave, regarde, la poudre disparaît déjà ! lui dit Ron.

-          Oui, mais c’est contraire à l’atmosphère que veut répandre la Directrice dans l’école ! Si nous avons des cours supplémentaires pendant les vacances, ce n’est pas pour faire des feux d’artifice !

-          Bah Miss Granger ! s’exclama Mrs Bett, même McGonagall dit qu’il faut penser parfois à s’amuser !

Elle venait de passer derrière eux et avait surpris leur conversation.

-          Mais il y a une différence entre ravager un couloir et s’amuser ! dit Hermione gravement tout en restant sur un ton poli.

-          Ravager ? ahaha ! il n’y a déjà plus rien, j’en ai moi-même commandé quelques unes pour animer un peu les clubs de duels ! allez bonne soirée à tous.

Et elle repartit sur son balai en heurtant de plein fouet un élève de première année qui passait par là. Mais elle ne s’en rendit même pas compte apparemment puisqu’elle avait foncé et était déjà à l’autre bout du couloir.

-          Elle est complètement folle cette prof, dit Ron.

-          Oui, c’est clair, répondit Harry.

Ils terminèrent donc leur soirée par des discussions joyeuses à la cafétéria qui fonctionnait d’ailleurs parfaitement puisque le couple de gérants avait embauché deux nouvelles personnes, pour s’occuper notamment du magasin de matériel scolaire et de servir les groupes d’élèves à leur table.

Tous les Gryffondor de leur année s’étaient finalement regroupés autour de plusieurs tables et derrière eux, Lupin et Maugrey étaient en grande conversation.

Enfin, aux alentours de une heure du matin, McGonagall passa pour leur demander d’aller tous se coucher immédiatement.

Harry s’endormit rapidement, épuisé par cette dure semaine à Poudlard, certainement la plus dure semaine qu’il n’ait jamais connue dans cette école.

A peine il s’était couché dans le lit à côté de Ginny il s’était endormi et n’avait pas eu le temps de bien vider son esprit comme d’habitude pour se plonger dans un sommeil bénéfique.

Il marchait dans un sombre tunnel de pierres, en passant à côté de centaines de Détraqueurs alignés contre les murs.

Il y avait une grande double porte au fond de ce tunnel qu’il ouvrit, il se trouva dans une grande caverne au centre de laquelle flottait la Marque des Ténèbres. Le haut plafond était soutenu par de grands piliers disposés tout autour de la Marque des Ténèbres, sculptés en forme de basilics. Il y avait juste en dessous d’elle un large socle de pierre sur lequel il monta.

Tout autour de lui, de l’obscurité, venaient de surgir des dizaines de silhouettes de personnes cachées sous des cagoules et des capes noires.

Ils se placèrent tous en cercle autour de lui.

-          Bonsoir à tous, mes chers Mangemorts, dit-il d’une voix aigue à glacer le sang.

Les Mangemorts s’inclinèrent tous.

-          Je dois vous dire que je suis très en colère, très très en colère. Bellatrix, pourquoi as-tu quitté ton poste ?

-          J’avais entendu un bruit, je croyais à un Auror…

-          Je t’avais pourtant dit de ne bouger en aucun cas… dit-il d’une voix sifflante.

-          Je sais…

-          Je vais donc d’apprendre à m’obéir, endoloris, dit-il en baissant sa baguette vers elle.

Bellatrix tomba par terre en se tordant de douleur. Elle s’était recroquevillée et hurlait. Voldemort avait maintenu sa baguette pendant quelques secondes. Puis il la leva, Bellatrix était toujours par terre, agitée de spasmes.

Elle se releva doucement.

-          Oh maître, je vous le promets, je ne ferai plus jamais cette erreur…

-          Je l’espère pour toi, Bellatrix, car cet Auror a maintenant vu les Détraqueurs, et vous l’avez laissé filer, ils vont revenir maintenant… Amycus, pourquoi ne m’as-tu pas prévenu que Joe avait capturé cet Auror ?

-          Je…, je ne sais plus…

-          Tu ne sais plus ? tu ne sais plus ?

-          Veux-tu que je t’aide à te souvenir ? demanda Voldemort en caressant sa nouvelle baguette magique.

-          Je vous l’assure, Maître, j’ai essayé…

-          Menteur, coupa Voldemort sur un ton glacial.

Et il pointa sa baguette sur lui.

-          Maître s’il vous…

-          Endoloris ! dit Voldemort en éclatant d’un rire cruel.

Amycus tomba sur le sol dallé de pierres froides en se tordant de douleur. Il ne criait pas mais on voyait que ses yeux roulaient dans leurs orbites et il bavait, animé de violentes convulsions.

-          A l’origine tu seras plus prudent, dit Voldemort en se détournant de lui. Je crois que vous devrez tous être plus prudents à l’origine, Pétunia, comment se fait-il que les Détraqueurs m’aient dit que tu leur avais demandé d’attaquer l’école dès maintenant, ne sais-tu pas qu’il n’obéissent qu’à moi ?

-          Il nous faut tuer Harry Potter le plus rapidement possible mais vous êtes là à attendre à rien faire, cracha Pétunia d’une voix furieuse.

Elle avait beaucoup changé et se peau était d’une pâleur à faire froid dans le dos, ses traits étaient beaucoup plus creusés.

Voldemort sembla pris au dépourvu un instant face à la réponse de Pétunia. De toute évidence, ce devait être la première fois que l’un de ses Mangemorts lui manquait à ce point de respect.

Mais il reprit sur un ton amusé face à Pétunia qui le regardait d’un air féroce.

-          Pétunia, j’admire ton envie de te débarrasser de Potter mais il faut que tu comprennes que l’on doit être prudents. De plus, tu n’as pas à me parler comme ça ! hurla Voldemort dans un cri aigu et terrifiant.

Il pointa sa baguette sur Pétunia :

-          Endoloris !

Mais Pétunia était restée debout, insensible au sortilège. Tous les Mangemorts semblaient pétrifiés devant ce qui se passait, Pétunia regardait Voldemort en face, ses yeux étaient rouges et emplis de colère, Harry sentit que Voldemort était un peu terrifié.

Mais il ne voulait pas le montrer et il cria :

-          ENDOLORIS ! ENDOLORIS ! ENDOLORIS !

Mais Pétunia restait toujours face à lui, les bras croisés, sans avoir senti la moindre douleur.

-          Quand vous comprendrez ce que j’ai souffert en devant supporter ce garçon pendant seize ans, sans aucun pouvoir pour le tuer ! et vous êtes là à le laisser en vie, à vous laisser vaincre par ce garçonnet de dix-sept ans ! Pétunia venait de parler d’une voix rauque terrifiante.

-          Pourquoi ne l’as-tu pas tué lorsqu’il était au Ministère ? demanda Voldemort d’une voix glaciale, il était extrêmement en colère lui aussi.

-          Parce qu’il a eu de la chance, DE LA CHANCE ! hurla Pétunia.

-          Et bien je te dis que c’est pour ça que nous n’avons pas réussi à l’avoir nous aussi, dit Voldemort qui semblait profondément agacé par la domination qu’avait eu Pétunia sur lui pendant quelques instants.

Mais Pétunia le regardait toujours avec un air coléreux.

-          Je le tuerai ! s’exclama-t-elle soudain.

-          Il est pour moi ! rétorqua Voldemort, pour moi et tu ne participeras d’ailleurs pas à l’attaque si tu continues comme ça.

-          C’est moi qui déciderai si j’y participe ! coupa Pétunia.

Voldemort semblait totalement pris au dépourvu, il ne supportait pas de se faire dominer par un de ses Mangemorts.

-          Je n’ai plus le choix, Pétunia, Avada Kedavra !

Un jet de lumière verte jaillit de sa baguette mais il contourna Pétunia et heurta de plein fouet le pilier qui explosa en projetant des débris de pierre partout.

Voldemort était maintenant terrifié et Pétunia s’avança vers lui, sa baguette levée.

-          Endoloris ! dit-elle alors que Voldemort n’avait pas le temps de réagir, il tomba par terre en se tordant de douleur.

A cet instant, deux jets de lumière violette et orange venaient de jaillir de la baguette de deux des Mangemorts et Pétunia tomba raide par terre, paralysée.

Voldemort venait de se relever, l’air très faible. Il regarda en direction de Pétunia puis des Mangemorts qui avaient lancé le sortilège.

-          Severus, Joe… vous serez récompensés pour ce que vous venez de faire, sachez que toujours le Seigneur des Ténèbres se relèvera, je ne vais pas te tuer Pétunia, dit-il en s’adressant à elle alors qu’elle avait rouvert les yeux à l’instant, trop faible cependant pour se relever. Mais je vais te donner quelques leçons pour t’apprendre à obéir. Endoloris !

Cette fois-ci, le maléfice fonctionna parfaitement, Pétunia se tordit de douleur en se roulant par terre. Voldemort venait de reprendre l’avantage.

Il maintint le maléfice pendant quasiment une minute et Pétunia s’évanouit.

-          Severus, Joe, puisque vous êtes les deux seuls capables de vous débrouiller convenablement, emmenez là dans la prison et enfermez-là.

Les deux Mangemorts obéirent immédiatement et l’emportèrent, ils disparurent dans la pénombre face à Voldemort.

-          Vous allez tous oublier ce que vous venez de voir là, tous, vous m’entendez, dit Voldemort avec fureur. Torsky, as-tu compris ?

-          Oui, Maître… dit un grand homme qui s’inclina très bas.

-          Bien, Greyback, toi aussi ?

-          Oui, j’ai compris.

Lentement, il passa tous les rangs de Mangemorts. Bellatrix était en pleurs.

-          Qu’y a-t-il, Bella ? demanda Voldemort d’une voix amusée.

-          Tuez-là, Maître, tuez-là…

-          Regardez comme c’est mignon, dit Voldemort avec un rire glacé. Je t’ai dit d’oublier…

-          Ce n’est pas possible…

-          Tu préfères que je touche à ta mémoire ? demanda Voldemort.

-          Non, Maître.

A cet instant, un flash vert fluo éclaira la caverne qui était en fait beaucoup plus grande que ce qu’on voyait.

-          Une alerte… dit Voldemort sur un ton amusé. Queudver, vas voir ce que c’est et n’hésite pas à tuer…

Un petit sorcier sortit des rangs et courut vers la sortie.

-          J’ai quelques nouvelles à vous annoncer, dit Voldemort sur un ton redevenu menaçant.

Les Mangemorts écoutaient tous attentivement, ils avaient tous peur de subir la colère de Voldemort.

-          Vous avez tous été mauvais, et je vais instaurer un nouveau système, chaque jour, le plus mauvais d’entre vous passera un quart d’heure sous la torture, peut-être que ça vous donnera envie de participer un peu plus. Trois d’entre vous monteront la garde en permanence à l’entrée de la grotte et si l’un d’entre vous s’absente et permet aux Détraqueurs de s’échapper à nouveau, je ne me contenterai pas du sortilège Doloris pour le torturer, c’est compris.

Les Mangemorts tressaillirent à l’idée qu’il y ait pire souffrance que le sortilège Doloris.

-          Si vous oubliez de nourrir une partie de mon armée, vous le regretterez tout autant. J’aimerais bien que cette attaque de Poudlard ne traîne pas, j’ai tellement envie d’avoir Potter ici avec nous pour le torturer et le tuer.

Mais à cet instant, Voldemort tomba dans un hurlement de douleur, agité de spasmes alors que tous les Mangemorts s’étaient précipités à son aide.

-          Severus, Severus… bredouilla-t-il.

A cet instant, Harry se réveilla, une douleur horrible dans la tête, sa cicatrice chauffée à blanc, jamais il n’avait ressenti une telle douleur. Il s’arracha même une touffe de cheveux en attendant que la douleur passe.

Mais il hurlait toujours de douleur et Ginny, Ron et Hermione qui étaient à côté et qui essayaient de le retenir n’y pouvaient rien.

Il était en larmes en enfin se posa sur le lit, la cicatrice toujours en feu, mais la douleur était devenue supportable.

Il était en sueur et haletait, ses trois amis penchés sur lui.

-          Harry, HARRY ! cria Hermione en le secouant frénétiquement.

-          Hermione, arrête, laisse-le au calme, ça sera mieux.

Mais maintenant que la douleur était passée, Harry pensait plus à ce qu’il venait de voir. Pétunia qui avait tenté de faire subir un sortilège Doloris à Voldemort, c’était le monde à l’envers.

Et qu’était-il arrivé à Voldemort à la fin, pourquoi était-il tombé ?

Quel Auror avait été attrapé par Joe Jigger ? Harry avait trop de questions dans la tête et il se leva brusquement.

Il ne tint cependant pas debout, il se sentait très mal et il tituba, la cicatrice toujours douloureuse.

Et soudain, il sentit à nouveau une douleur intense, Voldemort était en colère, très en colère. Il se plaque la main sur le front et retomba sur le lit.

Ce fut encore comme ça pendant quelques minutes jusqu’à ce que la douleur passe complètement, mais Harry ne se sentait pas très bien, il voulait voir Abelforth.

-          Je dois y aller ! s’exclama-t-il.

-          Où dois-tu aller ? demanda Ginny, Harry, non…

-          Ne t’inquiète pas Ginny, tout va bien aller, je ne fais rien de risqué, je dois juste faire un petit truc…

-          Je viens avec toi…

-          NON ! coupa Harry. Tu m’as dis que si on sortait ensemble, tu resterais en dehors de ce qui concerne Voldemort. Donc ce que je vais faire concerne Voldemort même si je t’assure que je n’encoure aucun danger.

Fumseck était venu sur l’épaule de Harry et celui-ci s’accrocha à une plume d’or de sa queue.

Il transplana devant la porte d’Abelforth et tambourina très fort alors que Dobby venait de transplaner à côté de lui.

-          Qu’est-ce que c’est ? demanda Abelforth d’une voix faible.

-          C’est Harry et votre confiture préférée est la confiture de framboise, pressa Harry.

Pour une fois la porte s’ouvrit instantanément et Harry entra.

-          Que se passe-t-il ? quelque chose de grave…

-          Oui, mais pas en rapport avec moi, j’ai fait un rêve, il semblerait que ni Voldemort ni moi n’avions fermé notre esprit et j’ai assisté à une scène.

Harry commença à raconter tout…

-          Harry, ce sera plus simple que j’aille voir moi aussi, on va utiliser ma Pensine.

-          Je ne sais pas comment faire pour sortir ce souvenir.

-          Il te suffit de penser très fort à ce souvenir pour qu’il aille en surface, c’est-à-dire près de tes tempes. Tu n’auras qu’à t’imaginer que tu le prends avec ta baguette. Il va sortir tout seul et tu n’auras qu’à le laisser tomber dans la Pensine ensuite.

Abelforth partit quelques instants dans le couloir et revint avec un bassin en pierre légèrement plus petit que celui de Dumbledore.

Harry appliqua les consignes d’Abelforth et sortit le souvenir qu’il trempa dans la Pensine. Abelforth sortit sa propre baguette et le remua alors que l’on voyait apparaître le début de la scène à la surface de l’eau qui tourbillonnait.

Harry se pencha dedans et eut l’impression de tomber dans le vide. Mais enfin ses pieds touchèrent le sol dur du tunnel dans lequel il s’était trouvé il y a maintenant une demi-heure. Abelforth était à côté de lui et Voldemort marchait devant eux.

Ils revirent la scène jusqu’à ce que Voldemort tombe soudainement sur le dos en murmurant « Severus, Severus » d’une voix faible.

Il était clair que Voldemort était tombé tout seul.

Le souvenir était terminé et ils s’étaient retrouvés dans le salon d’Abelforth.

-          Merci de m’avoir montré ça Harry, je crois comprendre ce que ça veut dire, mais si tu le veux bien, j’attendrai que Rogue soit revenu pour t’expliquer car je ne suis pas certain. C’est cependant assez préoccupant pour ta tante.

-          Oui, elle est devenue plus forte que Voldemort.

-          Non, elle n’est pas devenue plus forte que Voldemort, c’est juste Voldemort qui était très très faible ce soir là, vraiment très affaibli, tu l’as beaucoup fait souffrir je pense.

-          Moi ? s’étonna Harry.

-          Oui, toi, je pense qu’il ne s’est pas tout de suite rendu compte que tu étais entré dans son esprit car cela était masqué par sa grande colère ce soir là. Et il s’avère que tu lui as ravagé le cerveau. Plus que jamais, il aura besoin d’occlumancie pour ne pas que tu le tues.

-          Mais je n’ai rien fait, j’étais juste dans sa tête, dit Harry qui ne comprenait rien.

-          Tu étais certes dans sa tête mais tu ne t’es pas contenté de regarder, ta haine profonde envers lui a certainement provoqué quelques dégâts et tu l’as beaucoup affaibli. Mais à la fin il s’en est rendu compte et t’a expulsé car ta puissance a dépassé sa colère. Tu as acquis de tels pouvoirs ces derniers temps que rien que le fait de les sentir contre lui provoque de graves problèmes aux pouvoirs de Voldemort, c’est dû notamment à ce sortilège de magie blanche qu’il ne doit pas supporter. Mais là tu es en train de me faire dire ce que je supposais, Severus nous confirmera ça quand il aura fini. Car il doit être encore en train de prodiguer quelques soins à Voldemort.

-          Donc Pétunia n’est pas devenue plus forte ? demanda Harry. Car elle a quand même…

-          … résisté au sortilège Doloris, certes, mais je ne vais pas te contredire en disant qu’elle n’a pas progressé, car elle a progressé mais pas autant que tu te l’imagines. Elle reste un des Mangemorts les plus puissants.

-          Pourquoi Rogue l’a-t-il empêchée de tuer Voldemort.

-          C’est logique, Harry, il ne faut pas que Voldemort soit tué maintenant, tant que les Horcruxes ne sont pas détruits, car… nous devons lui tirer des informations sur les Horcruxes.

-          Il n’en parlera jamais à personne ! s’exclama Harry.

-          Certes mais si on pouvait lui prendre par la force…

-          Par la force !

-          Bien, j’en ai trop dit, Harry, c’est le plan qui veut ça, je t’assure que tout est parfait.

-          Oui, je suppose, dit Harry.

-          Mais je pense que tu pourras venir demain – ou plutôt tout à l’heure – après une bonne nuit de sommeil, n’oublie pas de fermer ton esprit avant de te recoucher pour avoir une nuit tranquille.

-          Je ne suis pas là le matin, on doit aller chercher quelque chose au Chemin de Traverse.

-          L’après-midi alors, je dirai à Severus de venir et je te donnerai par le Gallion une heure précise. Allez Harry, ne traîne pas, tu dois être très fatigué.

-          Désolé de vous avoir dérangé, dit Harry.

-          Mais ne t’inquiète pas je regardais tranquillement la télé dans ma chambre.

-          La télé ?

-          Oui, j’ai une série passionnante qui passe en Russie en fait en ce moment, c’est une sorte de série policière mélangée un peu à un film d’horreur, c’est très marrant.

-          Bon je vais y aller, dit Harry.

-          Oui, Dobby, si tu pouvais préparer une boisson sucrée pour Harry en rentrant, ça serait bien avant qu’il s’endorme.

-          Bien sûr, répondit l’elfe qui était resté à côté d’eux pour écouter leur conversation. Il semblait ravi d’avoir quelque chose à faire.

Et il transplana à la seconde.

Harry arriva environ une demi-minute après lui et il avait quasiment fini de lui préparé du thé.

Il n’attendit pas pour se coucher après avoir rassuré Ron, Hermione et Ginny qui avaient attendu son retour. Il était maintenant près de quatre heures du matin et il ne leur resterait plus beaucoup de temps pour dormir.

Mais Harry prit soin de fermer son esprit correctement et s’endormit d’un sommeil tranquille, même s’il restait un peu choqué par ce qu’il avait vu.

 

Le dimanche matin, ils devaient quand même prévenir de leur absence et ils se levèrent tôt pour être prêts à préparer leur façon d’y aller en cas de refus de McGonagall.

Ils ne furent cependant pas confrontés à ce problème.

-          Evidemment, répondit McGonagall, voulez-vous vous y rendre maintenant ?

-          Euh oui, répondit Hermione.

-          Nous allons passer par le bureau des Aurors pour prévenir de votre sortie et que vous soyez validés lorsque vous rentrerez. Même pour vous, nous devrons respecter les consignes du Ministère.

-          Bien sûr, répondit Hermione.

Et elle les conduisit jusqu’au bureau des Aurors où ils purent passer sans problèmes. Ils allèrent directement dans le bureau de Scrimgeour.

Celui-ci les autorisa à passer sans problème et dit qu’il enverrait deux Aurors supplémentaires pour les surveiller eux aussi.

Ce fut chose faite, après deux minutes, deux vieux Aurors arrivèrent et sans dire un mot les conduisirent au rez-de-chaussée pour les y conduire par la Porte à Transplaner.

Ils n’aimaient pas trop le fait d’être surveillés comme ça mais les deux Aurors restaient à environ une douzaine de mètres derrière eux.

Le Chemin de Traverse était bondé en ce dimanche, même s’il était à peine neuf heures.

C’était toujours la même chose au magasin de Fred et George, il était difficile de pouvoir passer devant et une foule de personnes s’y pressait.

C’était dû au fait que les gens étaient collés devant les vitrines, surtout les enfants. En fait, les parents devaient certainement regretter d’être venus car les enfants étaient véritablement hystériques devant quelque chose qu’ils ne purent voir dans la vitrine.

Lorsqu’ils réussirent à entrer, ils constatèrent que le magasin était agrandi, un large escalier menait à un étage et on pouvait y aller puisque des clients montaient et descendaient par dizaines.

-          Ah ! vous voilà s’exclama Fred en les voyant entrer, Verity, peux-tu venir à la caisse un instant ?

-          Oui bien sûr, Mr Weasley, répondit-elle.

George venait d’arriver et ils se dirent tous bonjour sur un ton joyeux.

-          Serena, pourrais-tu t’occuper du magasin un instant ? demanda George alors qu’une belle jeune fille brune sortait de la réserve.

-          Oui, bien sûr.

-          Allez, venez voir avec nous, dirent Fred et George ensemble en les emmenant dans la réserve puis dans un atelier situé complètement à l’arrière du magasin.

Il y avait sur une sorte de bureau, plusieurs tissus d’une couleur rouge et or étaient posés dessus.

-          En fait, il faudrait des sortes de capes de couleur rouge et or, qui pourraient être visibles que pour ceux qui les portent. Par exemple, expliqua Hermione, si j’en porte une et que Harry en porte une, il pourra la voir tandis que Ron non, vous voyez ce que je veux dire ?

-          Oui, bien sûr, c’est tout à fait possible, dit Fred, et George acquiesça.

-          Cela nous permettrait d’être plus unis et d’éviter toute bavure. Ce serait même très bien si vous arriviez à y placer des protections contre les maléfices mineurs et les maléfices moyens, cela nous permettrait en fait de gagner beaucoup de temps et à attaquer plus. Si vous pouviez en plus y broder l’emblème d’un Griffon, ce serait très bien.

-          Oui, on va faire ça, dit Fred.

-          Combien vous en faut-il ? demanda George.

-          Pour l’instant nous sommes six, expliqua Hermione. Mais il faudrait prévoir plus au cas où on recruterait d’autres personnes.

-          D’accord, on en prépare une dizaine alors.

-          Et il nous faudrait en fait aussi une sorte de cagoule…

-          Vous voulez vous transformer en Mangemorts ou quoi ? plaisanta Fred.

-          Non, non, c’est juste pour qu’on soit plus unis pour lutter, je me vois pas trop dans une simple robe de sorciers pour combattre.

-          Bon, on verra pour une cagoule qui protège des sortilèges aussi alors, dit Fred.

-          Mais pourquoi pas un chapeau tout simplement ? demanda George.

-          Oui, pourquoi pas, répondit Hermione, ça nous est égal, faites comme vous voulez.

-          C’est pour lutter contre ces fameux J.M.P, c’est ça ? demanda George.

-          Oui, ou contre les Mangemorts, répondit Hermione.

-          On va vous préparer d’autres trucs si vous voulez, on veut aider dans la lutte contre ces véritables bouses de dragon.

-          Merci, répondit Hermione.

-          On enverra le paquet à McGonagall pour vous le faire parvenir ensuite.

-          Il faut payer combien ? demanda Harry.

-          On va vous les offrir, dirent Fred et George ensemble.

-          Non, ce n’est pas possible, ça doit coûter trop cher…

-          On veut payer ! s’exclama Hermione, et Ron acquiesça.

-          Bien, vous payerez après, mais ça va tourner autour de vingt Gallions chaque, c’est très cher.

-          C’est pas grave, dit Ron, on paiera.

-          En attendant, pourriez-vous offrir à Ombrage ceci de notre part, dit George en lui tendant un bouquet de fleurs.

-          Pourquoi voulez-vous lui offrir des fleurs ? demanda Harry étonné.

-          Harry, tu crois vraiment que ce sont des fleurs normales ? demanda George.

-          Elles ont l’air en tous cas.

-          Oui, elles ont l’air, c’est le but, expliqua Fred.

-          Dès qu’Ombrage les mettra dans un vase rempli d’eau, elle vont se mettre à exploser en envoyant de la poudre de toutes les couleurs, ça fait terriblement éternuer.

-          Il fallait bien qu’on lui envoie un souvenir de nous, continua Fred.

-          D’accord, dit Harry enchanté. Et il prit le bouquet de fleurs.

Ils ressortirent donc et retournèrent à la Porte à Transplaner, accompagnés des deux Aurors qui les avaient attendus devant la porte du magasin.

Ils regardèrent d’un air louche le bouquet. C’était parfaitement compréhensible sachant que celui-ci provenait de chez Fred et George.

Mais ils ne dirent rien et Tonks qui était à la Porte à Transplaner de Poudlard les laissa entrer en regardant le bouquet d’un air bizarre. Elle avait compris de toute évidence que s’ils faisaient entrer un bouquet dans l’école, ce n’était pas pour l’offrir à quelqu’un. Mais elle les laissa entrer en leur adressant un large sourire.

Ils étaient tous heureux de voir qu’elle était en pleine forme, ses cheveux d’un rose étincelant, le visage qui rayonnait, montrant sa joie de vivre.

Ils retournèrent donc à la salle commune puis dans leur appartement. A chaque fois qu’ils y entraient, les autres élèves jetaient un regard curieux à l’intérieur mais McGonagall semblait leur avoir donné quelques explications suffisantes individuellement.

-          Comment va-t-on réussir à lui faire parvenir ce bouquet sans éveiller de soupçons ? demanda Ron.

-          Je pense que McGonagall se fera un plaisir, ou Lupin… proposa Harry.

-          On peut essayer, dit Hermione.

-          Lupin ou McGonagall ? demanda Ron.

-          McGonagall, c’est plus marrant, elle peut se venger elle aussi comme ça.

Et ils se rendirent dans son bureau directement. Etant donné que Harry connaissait le mot de passe qui n’avait pas changé depuis, il n’avait pas de mal à entrer et ils frappèrent contre les portes après avoir franchi l’escalier de pierres.

McGonagall fut un peu surprise de les revoir si rapidement.

-          Fred et George nous ont demandé de donner ça au professeur Ombrage en souvenir, annonça Harry trouvant qu’il y allait vraiment fort.

Certainement aucun élève n’avait encore proposé à la Directrice de l’école d’envoyer un bouquet de fleurs piégé à l’un des professeurs.

-          Je suppose qu’il y a quelque chose de très amusant là-dedans ? dit McGonagall avec un petit rire.

-          Oui…

-          Evidemment, est-ce que ce sont les tiges qui essayent d’étrangler ceux qui la touchent ou les fleurs qui sentent très mauvais…

-          Quand on le met dans l’eau, il envoie de la poudre partout, expliqua Harry.

-          Très ingénieux, avoua McGonagall. Bien sûr, elle le refusera si elle sait d’où il vient, donc je lui dirai une fois qu’elle l’aura mis dans l’eau, annonça McGonagall. Je suppose que vous auriez préféré être là ?

-          Oui, avouèrent-ils tous ensemble.

-          Ne vous inquiétez pas, je vous ferai le récit de tout ce qui s’est passé, et puis si vous voulez entendre au moins les cris, essayez de passer dans le couloir à ce moment-là comme par hasard. Allons-y maintenant, qu’en pensez-vous ?

Ils se rendirent ensemble vers l’appartement d’Ombrage et son bureau.

McGonagall semblait ravie. C’était compréhensible, la pire chose que lui avait faite Ombrage était de lui envoyer un éclair de stupéfixion en pleine poitrine ce qui l’avait envoyée à Ste Mangouste.

Cette petite farce avec un simple bouquet n’était rien à côté.

Tous les quatre venaient de disparaître sous leur cape d’invisibilité et Harry sortit sa Paire d’Oreilles à Rallonge. Ils se collèrent contre la porte une fois que Ombrage eut refermé la porte.

-          Que voulez-vous, Minerva ? demanda Ombrage avec un ton mielleux.

-          On m’a demandé de vous livrer ce bouquet, dit McGonagall sur un ton qui se voulait aimable.

-          Oh merci, quel beau bouquet, répondit Ombrage.

-          En plus il ira avec les couleurs de votre tapisserie.

-          Qui me l’env…

-          Vous avez remarqué comme le temps est horrible dehors ? demanda McGonagall pour garder cette question pour plus tard.

-          Oui, en effet, vraiment horrible.

-          Je vous dem…

-          Vous passez un bon week-end, Dolores ?

-          Oui, très bon merci, et vous ?

-          Excellent, excellent.

On entendait un bruit de portes de placard qui se fermaient.

-          Elle a sorti un vase, murmura Harry.

-          On va voir ça, dit Hermione d’un ton féroce.

-          Euh oui, je… commença Ombrage.

-          Somptueux ce tableau, coupa McGonagall.

Soudain, on entendit un bruit semblable à celui d’un sac de ciment qui tombe du haut d’un immeuble et qui s’explose.

De la poudre de toutes les couleurs passa sous la porte et se répandit quasiment jusqu’au mur d’en face, poussée par un gros souffle qui fit craquer la porte et trembler le mur.

On n’entendit rien pendant quelques secondes.

-          Un peu de poudre ! s’exclama Hermione.

-          Ca c’est Fred et George, dit Ginny sur un ton amusé.

-          McGonagall a dû en recevoir aussi, dit Harry.

-          Qui m’a envoyé ce bouquet, dit Ombrage en toussotant.

-          C’est deux de vos anciens élèves, ils m’ont avoué que vous leur manquiez profondément.

-          Qui ça ? demanda Ombrage surprise. Son ton laissait penser qu’elle croyait cela. Mais apparemment la vision de la pièce qui devait être couverte de poudre de toutes les couleurs lui fit comprendre que c’était incohérent.

-           Fred et George Weasley, répondit enfin McGonagall d’une voix forte.

-          Weasley ! dit-elle d’un ton dédaigneux.

-          Oui, ils voulaient vous offrir cela, j’ai trouvé ça très gentil de leur part, ils ne m’ont rien offert à moi, vous vous rendez compte. Dolores ?

On entendit des bruits de pas se rapprocher de la porte et ils se reculèrent par réflexe en enlevant la cape d’invisibilité, essayant d’adopter l’attitude de personnes qui passaient par là.

La porte s’ouvrit quelques secondes après et la silhouette d’Ombrage en sortit, couverte d’une poudre de toutes les couleurs. Elle avait du mal à respirer et commença à éternuer avec force.

McGonagall en sortit pas du tout couverte de poudre, un large sourire sur son visage.

-          Tiens, Potter, Granger et les Weasley, quelle bonne surprise.

-          Bonjour, Madame la Directrice, dit Hermione.

-          Que s’est-il passé, professeur Ombrage ? demanda Ron sur un ton très faussement inquiet.

Il était parfaitement visible cependant qu’ils n’étaient pas là par hasard.

Elle ne répondit pas.

-          Tiens, Dolores, avez-vous entendu parler des exploits de Potter à son examen d’hier ? demanda McGonagall en visant un point très sensible.

-          Humff oui, répondit Ombrage dans un toussotement.

-          Voyez-vous nous avons des excellents professeurs dans cette école, dit Ombrage. Le professeur Maugrey accentue particulièrement la pratique, il semblerait que ce soit une méthode d’enseignement efficace et qui est de plus reconnue par le Ministère.

-          En effurff… mais Ombrage s’était mise à tousser de plus en plus fort.

-          Voyez-vous, j’ai transmis un bouquet que m’avait demandé de remettre Fred et George Weasley au professeur Ombrage en souvenir et je ne sais pas comment c’est possible mais il a malencontreusement explosé, c’est vraiment regrettable tout le nettoyage qu’il y aura à faire, n’est-ce pas Dolores ? Oh ! vous êtes vraiment couverte de cette poudre.

Ombrage était complètement couverte en effet.

-          Ah oui, ça fait éternuer, en effet, dit McGonagall constatant que Ombrage était en train de s’étouffer. Vous devriez aller voir Mme Pomfresh, Dolores, elle aurait quelque chose contre les allergies. En attendant, j’ai du travail et je vous répète encore le bonjour de Fred et George Weasley. Jeunes gens, profitez bien de cette journée, Harry, j’aimerais vous voir dans mon bureau ce soir à dix-sept heures.

Et McGonagall partit laissant Ombrage s’étouffer au milieu du couloir.

-          Avez-vous besoin d’aide, professeur ? demanda Ginny.

-          Foutez le camp, sale petite vermine.

-          Bien, dans ce cas, bonne chance, après tout, vous pourrez refaire la décoration de votre appartement, ça a l’air vraiment horrible.           

Et ils s’éloignèrent alors que Ombrage toussait derrière eux.

-          Je retire cinquante pouerfff…

-          Encore faut-il prononcer la phrase entièrement, dit Harry.

Et ils partirent alors que Ombrage toussait très fort. En descendant l’escalier, ils croisèrent Peeves et Pooves qui arrivaient voir ce qui se passait. Ombrage n’en était qu’au début de ces ennuis. Ils entendirent en effet un cri perçant provenant du couloir dont ils sortaient.

Pendant toute la fin de la matinée, Hermione avait exigé qu’ils travaillent un peu et Harry trouva cette décision raisonnable étant donné que la semaine qui allait commencer allait certainement être pire que la précédente. Ils avaient donc fait leurs devoirs pour toute la semaine.

Hermione avait réussi à obtenir des informations à propos de l’examen de samedi prochain et il devait concerner à la fois la métamorphose, les sortilèges et la défense contre les forces du Mal, avec toujours un peu de réaction face à une situation périlleuse.

Il était terrifiant de voir qu’elle commençait déjà à stresser. Elle avait pour cela envoyé une lettre au Ministère pour demander à recevoir les programmes officiels pour savoir sur quoi porteraient les leçons de la semaine. Harry lui avait fait utiliser Hedwige qui s’ennuyait un peu en ce moment mais elle n’était toujours pas revenue et Ron avait forcé Hermione à se plonger dans un livre pris au hasard à la bibliothèque pour qu’elle arrête de dire qu’elle allait se rater.

Le faux Gallion de Harry s’était mis à chauffer pendant leurs révisions, indiquant que Harry était attendu à quatorze heures chez Abelforth.

Déjà au repas de midi, toute l’école était au courant de ce qui s’était passé à propos d’Ombrage, surtout grâce aux nombreux tableaux qui avaient raconté la suite, ce qui s’était passé après l’arrivée de Peeves et Pooves.

Et en effet, ce qu’ils avaient prédit était arrivé, ils l’avaient enfermée dans un placard à balais en y jetant des dizaines de Bombabouses qu’ils avaient trouvé on ne sait où. Ils avaient de plus déplacé toutes les armures de l’étage pour les placer devant la porte pour éviter qu’elle puisse sortir.

C’était en fait Flitwick qui passa par là qui lui était venu en aide.

C’était pour cela qu’Ombrage avait préféré ne pas participer au repas de midi.

A quatorze heures, Harry ne perdit pas de temps pour se rendre chez Abelforth, il avait beaucoup de choses à savoir.

Rogue était installé dans le canapé, n’ayant aucune expression sur son visage.

-          Bien, Potter, j’ai appris que vous avez été témoin vous aussi de ce qui s’est passé cette nuit.

-          Oui, répondit Harry.

-          Aviez-vous fermé votre esprit le soir avant de vous coucher ? demanda Rogue.

-          J’avais oublié ce soir-là, expliqua Harry ne s’en voulant absolument pas.

-          Ce n’est pas grave, vous avez tellement fait peur au Seigneur des Ténèbres qu’il ne se risquera plus jamais à oublier lui aussi de fermer son esprit. Bien, j’ai quelque chose de bizarre à dire à propos de ce Joe Jigger, je l’ai surpris en train de modifier la mémoire d’Amycus, il a d’ailleurs libéré l’Auror attrapé. Le Seigneur des Ténèbres croit que c’est Amycus qui a été négligent, il l’a puni, vous l’avez vu. Mr Dumbledore, j’hésite à lui faire confiance cependant, j’ai remarqué qu’il s’intéresse beaucoup à moi. Je crains que ce soit un vrai Mangemort qu’utiliserait le Seigneur des Ténèbres pour m’espionner au cas où, bien qu’il ait un comportement bizarre en ce moment, pour la première fois aujourd’hui, il m’a raconté des choses sur son enfance.

Abelforth se leva soudain et dit « yes, yes, yes ! » en faisant un geste du bras comme s’il venait de remporter un tournoi très important ou gagner au loto.

Rogue et Harry le regardèrent stupéfaits mais il se rassit et replaça ces lunettes sur son nez.

-          C’est tout simplement merveilleux, merveilleux, dit-il.

-          Qu’est-ce qui est merveilleux ? demanda Rogue.

-          Qu’il commence à nous parler de son enfance ! s’exclama Abelforth, ça va nous donner de précieux indices dans la recherche des Horcuxes.

-          Ah oui, évidemment, remarque Rogue.

-          Après qu’il se soit évanoui, vous lui avez donné des soins ? demanda Abelforth impatient de savoir.

-          Oui, mais il est très mal en point, extrêmement fatigué, j’ai dû moi-même le posséder un moment pour remettre de l’ordre dans ses pensées, je me demande comment vous avez fait Potter, c’était un peu comme de la choucroute dans sa tête.

-          Je ne sais pas… avoua Harry.

-          Je suppose que c’est dû à ta colère Harry, il s’est évanoui après avoir dit qu’il voulait te tuer, et bien sûr tu t’es révolté, c’est ce qui lui a fait très mal et il a quand même réussi à t’éjecter. Tu aurais pu le tuer, Harry, en restant plus longtemps ; mais cela n’aurait que retardé le problème car à cause de ses Horcruxes, il serait revenu de toutes façons.

-          Ca aurait été mieux, on aurait très bien pu détruire les Horcruxes après ! s’exclama Harry.

-          Mais nous avons besoin de lui pour nous qu’il nous donne des informations sur les Horcruxes…

-          Il n’en donnera jamais ! s’exclama Harry.

-          Si, il en donnera progressivement, je te l’assure, dit Abelforth sur un ton montrant qu’il était convaincu que ce qu’il disait était vrai.

Mais Harry lui faisait de toutes façon confiance et il accepta ce qu’il venait de lui dire.

-          Le Seigneur des Ténèbres va avoir besoin de beaucoup de repos dans les deux jours qui suivent, Joe est à son chevet en permanence pour être prêt à intervenir en cas de problème, il est préférable qu’il ne bouge pas de son lit, annonça Rogue ce qui ravit Harry.

-          Et en pénétrant dans son esprit, vous n’avez rien vu à propos des Horcruxes ? demanda Abelforth.

-          Non, mais je les ai senti, c’était épouvantable à quel point il est immergé dans le Mal, seul l’Horcruxe peut faire ça je suppose, j’ai même dû partir pour ne pas trop m’affaiblir moi aussi. Mais à propos de ce Joe Jigger ? que pensez-vous qu’il vous que je fasse ? demanda Rogue finalement.

-          Oh, je ne sais pas, continuez comme ça, dit Abelforth d’un ton absent.

-          Et Pétunia ? demanda Harry, il ne va toujours pas la tuer ?

-          Non, il veut la garder pour ses pouvoirs, mais il va essayer de la forcer à obéir, ça s’annonce difficile. En attendant, elle a passé tout le reste de la nuit sous le sortilège Doloris mais elle semble en pleine santé. Le Seigneur des Ténèbres a dit qu’il s’en occuperait demain lorsqu’il serait à nouveau en forme. En attendant, il prend des potions d’apaisement. Mais il sera faible pour au moins une ou deux semaines, il a cependant suffisamment de volonté pour vous tuer, Potter et vous devrez faire très attention le jour de l’attaque. Elle devrait toujours avoir lieu à la date que je vous ai indiquée, dans les premiers jours de septembre…

-          Nous sommes de plus en plus prêts, dit Harry. Maugrey Fol Œil nous prépare bien, très bien même.

-          Oui, j’ai lu ça dans la Gazette du Sorcier ce matin, dit Rogue, ils avaient marqué que vous avez été étincelant dans votre examen, espérons que ce sera la même chose en potions…

-          Je fais tout mon possible, répondit Harry. Mais Rogue n’avait pas un ton moqueur et il semblait content.

-          Je l’espère, répondit finalement Rogue. Cependant, pour revenir au but principal de cette réunion, je vous recommande toujours de bien fermer votre esprit le soir, c’est également pour votre bien-être, on dort toujours mieux avec les idées bien claires.

-          On a dit l’essentiel en ce qui concerne cet évènement, on va donc pouvoir passer à notre leçon de légilimencie, Harry, annonça Abelforth.

 

 

 

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