HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 34 : LEGILIMANCIE DE BASE

 

 

 

-          Te souviens-tu où nous en étions, Harry ? demanda Abelforth sur le ton de la conversation.

-          Euh…

-          Non, je comprends.

Harry en effet avait complètement oublié ce qu’ils avaient fait en légilimancie, il se souvenait seulement vaguement de la sensation désagréable qu’il avait ressentie en entrant dans la tête d’Abelforth, comme s’il était arraché de son corps.

-          Je vais donc te rappeler tout ça, la dernière fois, j’avais voulu m’assurer que tu serais capable de te contrôler si tu étais dans ma tête. Tu comprends que je préfèrerais que tu ne me fasses pas ce que tu as fait à Voldemort.

-          Euh oui, dit Harry qui comprenait parfaitement.

-          Bien, tu avais réussi à parcourir mon esprit en vainquant ta curiosité et tu avais finalement réussi à en sortir par ta simple volonté, c’est donc suffisant pour le moment. Je t’avais ensuite demandé d’essayer de retrouver le souvenir de notre première visite pour vérifier que tu réussirais non pas à t’empêcher de vouloir quelque chose, mais à savoir ce que tu voulais. Cependant, devant la complexité de mon esprit, l’exercice était difficile. Nous allons recommencer aujourd’hui mais je vais te rappeler quelques conseils d’abord. Tu dois garder en tête que si tu entres dans mon esprit, c’est parce que tu as quelque chose derrière la tête, que tu veux obtenir quelque chose de la personne, tu dois donc à tout prix éviter qu’elle te repousse, c’est pour cela que je t’avais parlé de la stratégie du légilimens.

-          Ah oui, je dois essayer d’être discret, c’est cela ? demanda Harry.

-          Tu ne dois pas seulement essayer, tu dois être discret, insensible, tu dois pour cela cacher tes émotions, te faire tout petit par rapport à ce que tu rencontres dans l’esprit de la personne que tu visites, pour qu’elle occulte le fait qu’il y ait une pensée étrangère en elle, qu’elle ne te sente pas. Evidemment, si tu arrives après t’être disputé, ce ne sera pas la peine d’essayer. Tu dois donc bien te détendre avant et ne penser quasiment plus à rien. Je vais donc te demander de vider ton esprit maintenant, sans Fumseck pour le moment, on verra après, prend ton temps…

Harry se concentra, les yeux fermés, et tenta de ne plus penser à rien, c’était difficile mais au bout d’environ dix minutes, il avait l’impression qu’il venait d’apparaître ici sans savoir qui il était. Il se sentait donc très bien et la faiblesse de Voldemort, son amour pour Ginny, la colère envers Pétunia et les J.M.P, ses amis à Poudlard, tout cela était bien loin au fond de ses pensées.

-          Harry, on va faire un tout petit peu d’occlumancie encore avant, tu essaieras de nous repousser, Severus et moi, si tu as convenablement vidé ton esprit, nous n’aurons aucun point d’accroche et tu pourras réussir cela facilement. Attention, un, deux, trois…

Sans prononcer, aucune formule, Rogue et Abelforth étaient tous les deux entrés dans l’esprit de Harry, il les sentait parfaitement puisqu’ils ne voyaient qu’eux. Ils semblaient d’ailleurs aller de plus en plus vite dans sa tête, mais aller plus vite sur un tapis roulant qui les ramenait sans cesse en arrière, et ils sortirent à peine Harry pensa qu’ils voulaient qu’ils sortent.

Abelforth et Severus se regardèrent tous les deux et Abelforth prit la parole :

-          Harry ? tu vas bien ? demanda Abelforth.

-          Parfaitement bien, répondit Harry, pourquoi ça n’irait pas d’ailleurs ?

-          Bien, Harry, ce n’est pas le vide que tu as fait, mais c’est un véritable trou noir, rien, rien du tout, vraiment rien, c’est surprenant…

-          Effrayant même, dit Rogue.

-          Oui, effrayant, je ne savais pas que c’était possible de ne penser autant à rien, j’ai même cru que tu étais mort un moment.

Si Harry avait été dans un état plus normal, cela l’aurait choqué mais il se contenta de répondre :

-          Pourquoi mort, tout va bien…

-          Dans ce cas, on va passer à la suite, et je crains que tu nous sois inutile aujourd’hui, dit Abelforth à l’adresse de Fumseck qui était perché sur l’épaule de Dobby.

Le phénix se contenta d’acquiescer de la tête en émettant un léger claquement du bec.

-          Très bien, Harry, si tu voulais bien entrer dans mon esprit maintenant, et chercher le souvenir de la première fois que nous nous étions vus, ensuite tu ressortiras. Tu prendras bien soin de te rendre le plus insensible possible.

Harry se concentra, l’air absent.

-          Legilimens, dit-il la baguette pointée sur le front d’Abelforth.

Il ressentit encore une fois la sensation d’être arraché à son corps mais il se força à ne pas y penser pour arriver tout aussi léger dans l’esprit d’Abelforth.

Il y arriva et c’était un peu comme s’il venait d’arriver dans le couloir du troisième étage de Poudlard, l’esprit d’Abelforth était complètement encombré et il garda en tête qu’il devrait trouver le souvenir de leur première rencontre. Il voyait plusieurs autres souvenirs par flashs mais cela ne l’intéressait pas, et avec l’attitude de quelqu’un qui n’est pas pressé de faire quelque chose, il chercha lentement. Enfin il se revit gravir la colline pour atteindre la maison d’Abelforth et il regarda le souvenir pendant quelques instants, jusqu’à ce qu’Abelforth ouvre la porte pour le faire entrer. Mais cela ne l’intéressait plus, et il décida de retourner dans sa propre tête.

Harry commençait à se sentir un peu plus, ses humeurs revenaient lentement à son esprit mais il restait très détendu.

-          Qu’as-tu fait ? demanda Abelforth.

-          Comment ça ? demanda Harry.

-          Dans mon esprit, qu’as-tu fait ?

-          Ce que vous m’avez dit ! répondit Harry simplement.

-          Tu as trouvé le souvenir ?

-          Oui.

-          Et ensuite tu es ressorti tout seul, dit Abelforth pour lui-même cette fois-ci.

-          Oui, confirma Harry.

-          Très bien, je suis étonné, je ne me suis pas rendu compte en fait de ton intrusion, et il était trop tard pour essayer de te sentir, excellent.

-          Je ne vous ai pas senti, remarqua Harry, pas comme l’autre fois, je veux dire, je voyais que vous me surveillez la dernière fois…

-          C’est normal, je ne t’ai pas du tout senti, c’est très bien, cependant, je pense que ceci s’explique par le fouillis qui règne dans mes pensées, je ferai mieux d’y mettre un peu d’ordre… Evidemment, si j’avais vidé mon esprit, je me serais rendu compte de ta présence immédiatement… Mais pourquoi t’entraîner inutilement ? si tu dois utiliser la légilimancie, ce ne sera pas sur quelqu’un qui ne pense rien ! je pense surtout aux Mangemorts et à Voldemort, ou éventuellement durant tes duels, et je pense que dans ce cas tes adversaires auront beaucoup de choses dans la tête durant ces moments-là, plus que ce que j’en ai actuellement, donc je ne vais pas t’apprendre à obtenir ce que tu veux de moi alors que j’ai l’esprit vide, je vais t’aider maintenant à augmenter ton pouvoir de légilimens. Le plus difficile est en fait de pénétrer dans l’esprit de la personne, après une fois que tu y es entré, tout est beaucoup plus simple et n’est question que de méthode. Et c’est difficile car tu dois rester discret. Tu ne peux pas te permettre de lancer un sortilège sur la personne, même informulé, car elle le verrait, elle s’en rendrait compte rapidement. Il te faudra donc entrer dans son esprit par ta seule volonté. Mais la difficulté ne s’arrête pas là, loin de là… Tu ne peux pas non plus te permettre d’entrer entièrement dans l’esprit d’une personne, tu ne peux pas quitter entièrement ton corps, ce serait très imprudent et risqué, tu dois continuer d’exercer un contrôle continu sur ton corps, on en vient en fait au dédoublement de ton attention. Tu dois arriver à faire comme si tu étais deux. Une partie de toi restera dans toi tandis que l’autre s’occupera de la partie légilimancie. Nous allons donc devoir s’entraîner à cela. Je vais cependant te donner d’autres précisions d’abord. Lorsque tu dédoubles ta concentration, tes deux parties ne doivent surtout pas rester en interaction, tu ne dois pas savoir, et du dois te refuser à vouloir savoir ce que fait l’autre partie, tout simplement car dans ce cas, à partir du moment où tu établiras des liens entre tes deux parties de concentration, elles se regrouperont en une et soit tu entreras entièrement dans l’esprit de la personne que tu visites, soit tu en sortiras totalement, ce qui n’est pas ce que tu veux. Pour cela, il faut donc une grande maîtrise de la concentration et de la volonté, il faut savoir ne pas se laisser envahir par des choses que l’on n’a pas envie de savoir, c’est très difficile et il va nous falloir un entraînement long et difficile pour y parvenir avant que tu puisses véritablement arriver à dédoubler ton attention puis à en isoler les deux parties.  Nous allons pour cela le faire de manière forcée. C’est Dobby qui va nous aider. Il faut savoir que la magie des elfes est particulière et très différente de celle des sorciers, on ne va cependant pas s’en occuper pour le moment, ou très brièvement. Les elfes ont des pouvoirs particuliers en ce qui concerne la concentration, l’esprit, ils arrivent à faire des choses que les sorciers ne peuvent pas, et ils ont par exemple la faculté de pouvoir t’aider à dédoubler ta concentration, voire la diviser en trois parties et même plus, mais ça en devient dangereux ensuite car diviser sa concentration a l’inconvénient de déshumaniser le sorcier, un peu à la manière des Horcruxes, mais d’une manière très différente, à chaque division, un peu de ton esprit s’en va. Mais je te rassure, pour un simple dédoublement, c’est infime car la force d’esprit supra-cataleptique n’a pas besoin d’être importante pour assurer la possibilité que tes deux parties de toi se réunissent et restent en interaction inconsciente. En revanche, étant donné qu’elle augmente d’une manière exponentielle avec le nombre de divisions – c’est ce qu’a montré Bertha Aristide au Ve siècle avant J.C –, elle ne peut plus s’auto-énergiser au-delà de trois divisions et donc elle doit puiser de l’énergie dans ton esprit avec des pertes considérables. Mais je m’éloigne du sujet, nous étudierons un peu tout cela après avoir bien progressé en légilimancie et en rayonnancie. Je disais donc que Dobby va t’aider à dédoubler ton attention et ensuite, Severus et moi allons te demander de réfléchir à plusieurs choses en même temps, une partie s’occupera de la conversation avec Severus, une autre partie de la conversation avec moi.

-          Comment peut-on parler à deux personnes en même temps ? demanda Harry.

-          Tu verras bien, c’est assez compliqué et même les sorciers du Ministère qui s’étaient penchés sur ça à une époque n’ont pas réussi à comprendre le phénomène, je te demande seulement de bien te concentrer maintenant et de vider un peu ton esprit pour faciliter l’exercice, un peu vider, pas tout vider, dit Abelforth en insistant sur le « tout » pour ne pas que Harry fasse ce qu’il avait fait tout à l’heure.

Harry vida un peu son esprit et Abelforth fit un signe à Dobby.

L’elfe qui habituellement restait très silencieux et immobile se plaça devant Harry et tendit le bras devant lui, les doigts écartés. Harry ressentit une forte chaleur et une faible lueur orange brillait autour de lui et Dobby. Harry ressentit la même sensation que s’il s’endormait mais rapidement, il eut l’impression qu’on essayait de lui arracher un morceau de lui. Il s’était plaqué les mains sur la tête à cause de la douleur mais enfin tout était plus léger et il se sentit normal, deux Harry se sentaient normaux, car si aucun des deux ne s’en rendait compte, quelque part, il y en avait un autre qui pensait pareil.

-          Ca va Harry ? demanda Abelforth.

-          Un peu douloureux mais ça va.

Abelforth avait posé cette question mais exactement au même moment, Rogue avait parlé lui aussi :

-          Racontez-moi, Potter, comment va le professeur McGonagall ?

-          Très bien, avait répondu Harry en même temps qu’il avait répondu à Abelforth.

Harry n’avait pas remarqué la façon bizarre dont il avait bougé la bouche, les deux sons en étaient sortis en même temps et sa bouche s’était tordue, ses lèvres étaient devenues flasques, elles avaient bougé très rapidement.

Mais Harry, et aucune des deux parties de son esprit, ne s’était pas rendu compte de cela et avait répondu à ces deux questions comme si deux personnes avaient répondu en même temps.

La chose bizarre était que bien qu’il avait prononcé les deux phrases en même temps, on arrivait parfaitement à les distinguer.

Ainsi, Rogue et Abelforth continuèrent de lui poser des questions pendant deux minutes, de manière à ce qu’il s’habitue à cette situation.

-          Harry, pourrais-tu repenser à l’autre partie de toi ? avait demandé Abelforth.

-          Potter, veuillez maintenant repenser à la seconde partie de vous, avait dit exactement en même temps Rogue.

Harry obéit à la fois aux deux ordres, du moins les deux parties de son esprit et il arrivait maintenant à faire le lien entre les deux, comme s’il n’était plus qu’un à les gérer tous les deux, et enfin, il se retrouva entier.

Tout ceci était bien sûr invisible de l’extérieur mais Harry le sentait parfaitement.

-          C’est bon Harry, tu as réussi ? demanda Abelforth.

-          Oui, ça y est, répondit Harry.

-          Très bien, ceci n’était qu’un essai pour te faire vivre la sensation, à aucun moment avant que je ne te le dise une partie de toi n’a pensé à l’autre. Cela montre que tu étais donc concentré sur ce que je t’avais demandé de faire, voilà un problème de moins, tu es capable de maintenir et de maîtriser un dédoublage de ta concentration. Il va maintenant falloir que tu saches y parvenir tout seul, c’est bien sûr le plus difficile. Il y a plusieurs moyens de dédoubler ton esprit. Tu as vu que Dobby peut le faire très facilement mais en ce qui te concerne c’est plus difficile, il existe un vieux sortilège qui n’est pas compliqué en lui-même. C’est son application qui est compliquée, car si tu veux le réussir, tu devras te l’appliquer à toi-même, sans utiliser ta baguette, c’est là la difficulté, tu n’as jamais lancé de sortilèges sans utiliser ta baguette, je suppose ?

-          Non, répondit Harry.

-          Il va donc falloir l’apprendre, mais étant donné que c’est très long et plutôt difficile, on ne va pas utiliser cette méthode. On va utiliser encore une fois la volonté et la détermination, tu commences à remarquer qu’elles sont importantes pour beaucoup de choses, dans beaucoup de domaines, et là encore elle sera déterminante. Il faut savoir que la volonté et la détermination impliquent une résistance à long terme, ce ne sera pas comme avec un simple sortilège qui te permettrait instantanément de dédoubler ton esprit. En utilisant ta détermination, ce sera plus progressif, plus long au début, plus difficile car cela nécessitera une grande concentration au départ. Cette méthode ne peut s’appliquer en ayant l’esprit vide, au contraire, il te faut l’esprit bien plein, mais organisé et calme, il ne faut pas que ton esprit soit plein de sentiments forts, mais de simples faits peu expressifs, toujours dans le but de ne pas te faire remarquer lorsque tu ne pénètreras dans l’esprit de la personne. Mais avoir quelque chose dans la pensée reste nécessaire pour pouvoir dédoubler ton esprit. En fait, ce que je te demande n’est qu’une affaire de rangement. Il te faudra, parfaitement au hasard, tenter de séparer tes pensées, tes souvenirs en deux groupes, pour en arriver à être partagé entre deux sortes de types de pensée, de plus en plus, ta concentration deviendra ainsi adaptée à ce que tu devras faire ensuite. Ce travail peut être difficile au début car tu ne vois pas, j’en suis sûr, très bien comment faire, ça viendra par l’entraînement. Ensuite, une fois cet exercice terminé, il faudra que tu tentes de réfléchir par intervalles de plus en plus courts, et alternativement, à chacun de ces deux groupes de pensée. Finalement, à force de changer rapidement d’un groupe à l’autre, tu penseras aux deux en même temps, et il naîtra en toi comme deux consciences séparées. A partir de cet instant là, il faudra que les deux toi ne se concentrent plus que sur eux-mêmes et laissent tomber les deux groupes de départ. C’est donc assez compliqué mais après plusieurs essais pour illustrer, tu comprendras mieux et on pourra donc s’entraîner à ce que l’on veut faire. Peux-tu commencer par la première étape, tu n’as pas besoin de nous mais d’un grand calme, nous allons observer, essaie de séparer tes pensées en deux groupes, complètement au hasard…

Harry essaya et se rendit compte que c’était très difficile, il ne voyait pas quels groupes faire. Mais il se rappela que Abelforth lui avait demandé de le faire aléatoirement, il décida donc de prendre ses pensées une par une et de les mettre en deux gros groupes. Lorsqu’il eut fini, ce qui avait prit quasiment vingt minutes, Harry avait l’impression de transporter deux valises dans sa tête.

-          Je pense que c’est bon, Monsieur.

-          Je vais regarder, si cela ne te dérange pas.

-          Comment ?

-          Je vais venir voir dans ta tête, attention, legilimens !

Aussitôt, il sentit Abelforth entrer dans sa tête, il n’appartenait à aucun des deux groupes, il semblait au milieu.

Mais Abelforth ne resta pas longtemps et Harry fut rapidement libéré.

-          Bien, voilà une façon remarquable de faire du rangement dans sa tête, Harry.

-          Ce n’était pas…

-          Si, c’est excellent, la suite va être plus facile, j’ai l’impression qu’il y avait un boulevard entre les deux parties de ta pensée, les Champs-Elysées ! Il faudra t’entraîner plus tard à faire plus vite mais c’est vraiment très bien. Maintenant, on va passer à la seconde partie, tu vas ne penser par intervalle qu’à une seule des parties et essayer d’oublier l’autre pendant ce temps. Ensuite tu échangeras de plus en plus rapidement. Mais d’abord, il va falloir séparer encore bien en deux parties car je crains que ce ne soit en train de se mélanger à nouveau, fais vite, Harry, mais sans perdre ton calme.

Harry fit ce que lui disait Abelforth et fit encore le tri entre ses pensées de manière à les scinder parfaitement en deux groupes. Ensuite, il passa à la seconde partie de l’exercice et commença à visiter l’une des parties de ses pensées pendant quelques secondes, oubliant l’autre… Et puis il changea, et encore une fois… de plus en plus rapidement…

Ainsi, au bout de dix minutes environ, il restait une fraction de secondes seulement dans chacune des parties de sa pensée et il finissait à voir les deux en même temps. Puis enfin, soudainement, il n’en voyait plus qu’une, ou plutôt deux fois une, il avait réussi et il se souvint de la troisième étape, essayer de ne plus penser à l’autre partie, et c’est ce qu’il fit.

-          Posez-moi des questions tous les deux en même temps, s’il vous plaît, demandèrent les deux parties de Harry en même temps.

Abelforth et Rogue se regardèrent puis Abelforth acquiesça.

-          Tu as réussi, Harry ? demanda-t-il.

-          Potter, qu’avez-vous fait ? demanda Rogue en même temps.

-          J’ai réussi en effet.

Mais en même temps, de sa bouche sortirent les mots suivants pour répondre à la question de Rogue cette fois :

-          J’ai dédoublé ma concentration.

-          Impeccable, dit Abelforth, ça suffira, si tu le veux bien.

Maintenant que Harry savait comment faire, chacune de ses parties de concentration se mirent à penser à l’autre pour fusionner.

-          Bien Harry tu as réussi, dit simplement Abelforth.

-          Oui…

-          Cela montre que tu as parfaitement compris ce que je t’ai dit, c’est cela ?

-          Oui, même si c’est plutôt difficile mais en gros j’ai compris ce qu’il fallait faire…

-          Très bien, dans ce cas tu m’épargnes le pénible travail de tout te répéter avant de recommencer. Souviens-toi toujours des phases et tu réussiras la prochaine fois.

-          C’est fini pour aujourd’hui ? demanda Harry.

-          Non, pas encore, c’est fini pour cet exercice mais nous allons passer à un second. Je t’ai dit que tu devais réussir à entrer dans l’esprit de la personne sans lui lancer de sortilège, car elle s’en rendrait compte. Les cas où tu entreras dans l’esprit d’une personne avec un sortilège seront le cas d’une personne affaiblie, mais je ne vois pas dans quel cas tu pourrais l’utiliser, tu n’auras pas à affronter Voldemort une fois qu’il sera par assommé par terre. Donc pour en revenir à ce que je t’explique, tu devras entrer dans l’esprit de la personne encore une fois par ta volonté, ta détermination, une fois que tu auras dédoublé ton attention. Mais on ne va pas perdre le temps à nouveau à te faire dédoubler ton attention encore, j’ai vu que tu avais réussi, tu vas essayer d’entrer entièrement dans mon esprit, et tu verras que ça ne sera pas plus difficile lorsque tu auras dédoublé ton attention, c’est pour cela que ça n’a pas d’importance pour l’entraînement. Tu vas donc essayer d’entrer dans mon esprit, Harry.

-          Euh… comment faire ?

-          Ah oui bien sûr, tu ne peux pas deviner… Donc, tu vas bien te concentrer et rassembler ta volonté et ta détermination. Alors, c’est là le plus difficile, il va falloir arriver à me détecter, à sentir ma pensée. Tu vas tout faire ensuite pour ne plus me lâcher et utiliser cela pour essayer de rentrer de force dans ma tête, n’oublie pas qu’il faut une grande détermination, ça devrait aller si tu respectes tout ça. Pour t’aider à mieux me détecter, pour mieux détecter les rayonnements magiques que j’émets et donc en exploiter les potentiels magiques, nous allons vider la pièce de tout rayonnement parasite, c’est Fumseck cette fois qui va s’en occuper…

Immédiatement, Fumseck se mit à chanter un chant mélodieux et qui détendit parfaitement l’atmosphère. Tous les rayonnements magiques parasites étaient suprimés.

-          Il faudrait aussi qu’ils ne reviennent plus…

Le phénix réagit immédiatement, et une sorte de coquille de lumière les encercla.

-          Merci, Fumseck, dit Abelforth, ce bouclier est particulier, Harry, aucun rayonnement magique ne peut y entrer mais les rayonnements magiques émis de l’intérieur peuvent en sortir. Cela pourra te servir pour plus tard, il te suffira de demander à Fumseck. On va donc passez à l’exercice, tu vas devoir me détecter, pour cela je vais t’aider et penser haut et fort dans ma tête certaines choses.

Harry se concentra le plus possible et la seule chose qu’il sentait, ou plutôt entendait, était sa respiration. Il resta quelques minutes comme cela à chercher, mais il en résultait qu’il grimaçait.

-          Harry, tu n’es pas assez détendu, ce n’est pas avec tes sens que tu le sentiras mais directement dans ta tête, je te conseille de fermer les yeux si tu préfères.

Harry essaya à nouveau et ferma les yeux, essayant d’ignorer ses sens, et enfin, après quelques minutes, il sentit quelque chose, comme un sentiment de colère extérieur à lui, c’était comme si cela avait envahi la pièce et qu’il le respirait. Mais il ne le respirait pas. C’était uniquement dans sa tête. Il essaya de mieux recevoir ce signal, ce rayonnement, le comprendre, il le sentait de mieux en mieux, tout devenait de plus en plus clair, il voulait savoir pourquoi, il devait savoir pourquoi cette colère. Il s’accrochait, il ne voulait pas laisser ce rayonnement s’éloigner. Enfin, il commença à voir quelque chose, c’était une jeune fille très jolie… il voulait savoir et…

Il se trouvait dans des pensées qui n’étaient pas les siennes. Il était au bord d’un lac, et ce lac, Harry le connaissait, c’était le lac de Poudlard ! Un petit jeune homme très mince marchait le long du lac pour rejoindre la jeune fille qui était assise sur la rive, ses cheveux bruns brillant à la lumière du soleil. Harry la trouvait extrêmement jolie.

Enfin, le jeune homme arriva à côté d’elle et s’assit.

-          Salut Abelforth, dit la jeune fille d’une voix un peu grave qui n’allait pas vraiment avec sa beauté.

-          Salut Roselyne, belle journée n’est-ce pas ?

-          Oui, belle journée.

-          Je voulais te demander quelque chose…

-          Oui, qu’y a-t-il ?

Le jeune Abelforth était devenu tout rouge.

-          Veux-tu sortir avec moi ?

-          Oh, je suis vraiment désolée, Abelforth, mais j’aime déjà Ricardo…

-          Ah…

Abelforth avait du mal à cacher sa colère mais un vieux sorcier barbu venait d’apparaître.

-          Mrs Bett, le Directeur voudrait vous voir à propos du match de Quidditch de samedi.

-          Bien sûr, professeur Hopper.

Et elle partit en adressant un signe de main à Abelforth qui donna un coup de pied rageur dans l’herbe.

A cet instant, Harry fut expulsé de l’esprit d’Abelforth.

-          Désolé, Monsieur, dit Harry conscient qu’il n’aurait pas dû voir ça.

-          Je ne pouvais t’empêcher de voir ça, une si jolie jeune fille, c’est attirant, et puis voir la tête de ton professeur de défense contre les forces du Mal lorsqu’elle avait dix-sept ans…

-          C’était donc bien elle, mais…

-          Oui, c’était elle, et j’étais en première année à ce moment-là, elle était en septième et Albus en cinquième année. Mais ce n’est pas important, je suis stupéfait de ce que tu viens de faire, même si tu commences à avoir l’habitude de ce genre de remarques. En fait, je dois t’avouer que je ne devrais pas être surpris étant donné tes facultés naturelles, mais ça reste impressionnant de voir que tu y arrives si rapidement. C’est ton pouvoir de sorcier primaire qui t’a permis de progresser si rapidement, tu as su correctement utiliser les rayonnements magiques et utiliser les potentiels magiques…

-          Pour la première fois ! dit Harry fier de lui.

-          Non, non, Harry, ce n’est pas la première fois que tu les utilises, tu les as toujours utilisés, mais inconsciemment, cette fois, c’est devenu conscient et c’est ce qui fait ta force. Cependant je doute fortement que tu sois capable de faire la même chose en combat, mais c’est cependant un progrès remarquable, et on a une semaine d’avance maintenant sur ce que j’avais prévu de te faire faire. Mais ce n’est pas pour autant que je vais te libérer, on va essayer dans des situations de plus en plus complexes et ça sera beaucoup plus difficile. Ce serait un énorme avantage pour toi si tu arrivais à utiliser la légilimancie avant la fin de la semaine, je suis certain que les Mangemorts ne s’en rendraient même pas compte et comme ils ne doivent avoir strictement aucune connaissance en occlumancie, ça sera facile de les exploiter…

-          En effet, dit Rogue, seul le Seigneur des Ténèbres est capable de maîtriser l’occlumancie, ainsi que ce Joe Jigger…

-          Il sait tout faire décidément…

-          Oui, et cela m’inquiète, Mr Dumbledore…

-          Ne vous inquiétez pas Severus, je pense que tout ira bien avec lui, faites comme je vous ai dit, ne lui faites pas de mal, c’est tout…

-          C’est un ami à votre frère, c’est ça ? et il a décidé de se faire passer pour un second espion…

-          Severus, cela ne sert à rien de perdre notre temps à propos de cela, je comprends que vous voudriez savoir quel était le plan d’Albus mais le fait qu’il doive rester totalement secret en fait partie à part pour moi qui suis le coordinateur des évènements et qui veille à ce que tout se passe bien.

-          Bien, répondit Rogue, l’air impassible.

Harry venait de regarder sa montre, celle que lui avait offerte Hermione pour son anniversaire et qui indiquait la présence d’un danger.

Il était dix-sept heures cinq.

-          Mince ! j’ai rendez-vous à dix-sept heures, avec la Directrice

-          Ah en effet, tu es en retard, Harry, on se revoie demain à vingt-et-une heures comme d’habitude.

-          Vous avez encore enfreint le règlement, dit la voix glaciale de Rogue. Mais bizarrement il avait un léger sourire sur le visage.

-          Je ne sais pas, elle ne m’a pas dit le motif.

-          Je plaisantais, dit Rogue sur un ton moqueur.

Rogue, plaisanter ? cela choqua un peu Harry qui n’aurait jamais imaginé que Rogue puisse plaisanter ! Mais le retard qu’il avait le poussa à partir, d’autant plus qu’il voulait éviter de se retrouver à nouveau en froid avec la Directrice à cause d’un retard bête.

-          Au revoir, dit Harry et sans leur laisser le temps de répondre, il s’agrippa à la queue de plumes dorées de Fumseck et transplana devant le bureau de McGonagall. Il prononça le mot de passe loyauté et la gargouille de pierre tourna, laissant apparaître l’escalier de pierres.

Il frappa à la porte et McGonagall lui demanda de rentrer.

-          Je suis désolé pour le retard, professeur, j’étais en leçon de légilimancie, une leçon particulièrement difficile.

-          Vous progressez ? demanda McGonagall.

-          Oui, beaucoup, dit Harry.

-          Très bien, c’est une discipline pourtant très dure et réservée seulement aux sorciers très expérimentés en général.

-          Oui, Mr Dumbledore m’a dit cela.

-          Très bien, je vous souhaite de progresser rapidement alors. Mais on va passer à ce que j’avais à vous dire, Harry. Sachez que demain soir, les premiers cours pour les adultes auront lieu à Poudlard. Le Ministère a recensé les personnes qui désirent prendre des cours et pour les faire passer le plus rapidement possible dans le but d’être efficace, plusieurs professeurs donneront des cours en même temps dans le but d’être plus efficaces. On a donc fait appel à vous étant donné l’ampleur de la tâche et l’absence de certains professeurs à partir de demain, ils s’occuperont de la mise en place de sécurités magiques, les dragons étant arrivés, il nous reste à les placer, mais avec ce brouillard, c’est terriblement difficile, nous avons dû demander les renforts du Ministère et le Département des Sécurités Magiques, présidé par Arthur Weasley, nous a envoyé vingt personnes qui s’occuperont de faire disparaître le brouillard par endroits le temps de la mise en place de ces sécurités par les Aurors et les professeurs. Vous devez savoir, Harry que les Mangemorts se réfugient dans les montagnes aux alentours de Poudlard, le Ministre me l’a annoncé dans l’après-midi, il vous attend d’ailleurs pour discuter avec vous lorsqu’il aura le temps, mais pour ne pas vous faire perdre trop de temps, il viendra durant un cours vous chercher. Je voulais donc vous faire part de l’organisation de ces cours. Il serait bien en fait que vous donniez au minimum deux heures de votre temps pour cela, pouvez-vous commencer demain par exemple ? J’ai regardé que vous finissiez à dix-neuf heures, vous vous sentez d’enchaîner avec une heure ?

-          Oui, dit Harry.

-          Eventuellement, je préviendrai les professeurs que vous aurez des difficultés à faire vos devoirs dans leur totalité.

-          Ca ira, dit Harry, nous avons tout fait ce week-end.

-          Très bien, j’admire votre sérieux en ce moment. Je vous demanderais donc de vous rendre au fond du couloir de l’aile Ouest du château où l’endroit a été spécialement aménagé, évidemment, les parents ne pourront pas aller plus loin dans le château et ils entreront après avoir été fouillés puis passés au détecteur de Magie Noire. Ils seront accompagnés par les Aurors pour éviter tout risque d’attaque à cause d’eux.

-          Bien, dit Harry.

-          En ce qui concerne les programmes, reprit McGonagall, le Ministère souhaite que chacun des parents arrive à un niveau avancé en défense, mais vous devez bien sûr commencer par les sortilèges les plus simples, le Ministère en recommande trois, le sortilège de Désarmement, le Charme du Bouclier et le sortilège de Stupéfixion. Vous allez donc commencer par cela avec votre groupe, vous aurez quinze élèves. Ensuite, je vous donnerai d’autres instructions quand à la suite de l’entraînement, mais ce sera des sortilèges plus avancés. Pour votre salaire…

-          Mon salaire ? s’étonna Harry.

-          Oui, le Ministère souhaite vous payer dix Gallions de l’heure…

-          Ce n’est pas la peine…

-          Si, Harry, vos efforts doivent être récompensés, vous recevrez donc votre salaire lorsque vous aurez donné tous les cours. N’oubliez donc pas, demain à dix-neuf heures alors.

-          BOUM !!!

Une énorme explosion venait de retentir quelque part dans le château.

-          Que se passe-t-il ? dit McGonagall en se levant brusquement.

Evidemment Harry n’en savait pas plus qu’elle et il hocha les épaules pour lui faire comprendre.

-          Bien, Harry, allons voir !

Et elle partit en courant, refermant la porte du bureau d’un coup sec lorsque Harry fut sorti.

Le bruit ne venait pas de très loin. L’explosion avait eu lieu dans le couloir du troisième étage, couloir où se trouvaient tous les clubs, la cafétéria. Une grosse Marque des Ténèbres flottait dans le couloir et apparemment Mrs Bett était complètement agitée sur son balai, brusquement, elle fonça vers l’autre bout du couloir et un éclair de lumière rouge jaillit.

C’était Maugrey qui venait de lancer le sortilège en direction d’un élève qui fuyait à toutes jambes. L’élève se retourna un instant et un éclair de lumière verte jaillit de sa baguette en direction de Mrs Bett. Mais Fumseck avait jaillit entre l’élève et elle et avait avalé tout le maléfice avant de s’enflammer et de retomber par terre, tout petit, le corps sans plume, et la peau ridée d’oisillon.

Tout au bout du couloir, en face de l’élève, une dizaine d’Aurors venaient de surgir par un escalier et l’élève que Harry n’arrivait pas à reconnaître s’arrêta, se retournant, il était coincé. Mrs Bett lui décocha alors un éclair de stupéfixion en pleine poitrine et il tomba sur le dos. Tous les élèves dans le couloir étaient pétrifiés par ce qu’ils avaient vu mais Harry qui était toujours à côté de McGonagall s’était approchée.

Ils étaient stupéfaits, l’élève au sol était…

-          Ron ! s’exclama Harry.

-          Ce n’est pas possible, bredouilla McGonagall, et elle regarda autour d’elle pour voir si Ron n’était pas ailleurs.

Mais non, Ron était bien devant elle, par terre, couché sur le dos, stupéfixé.

-          Messieurs les Aurors, je vais interroger cet élève, venez à deux au plus, professeur Maugrey, venez avec nous, Harry Potter également, professeur Bett, pourriez-vous demander au professeur Slughorn de venir dans mon bureau avec un potion de vérité puissante et… Miss Patil, pourriez-vous aller chercher le professeur Lupin. Mr Thompson, allez prévenir le professeur Chourave qui est dans la salle des professeurs qu’elle prendra provisoirement la direction de l’école pendant l’interrogatoire. Que quelqu’un aille prévenir le Ministre en attendant, merci, je souhaiterais qu’il vienne. Professeur Maugrey, pourriez-vous transporter le corps, merci.

McGonagall avança d’un pas décidé vers son bureau suivie avec difficulté par les personnes à qui elle avait demandé de venir. Maugrey transportait le corps de Ron.

Harry n’en croyait pas ses yeux, Ron lancer un Avada Kedavra sur Maugrey ? ce n’était pas possible. Et puis comment se faisait-il que Hermione et Ginny n’étaient pas avec lui ?

Dans la confusion, il ne voyait pas d’explication possible à cela et regardait bêtement le corps de Ron flotter à quelques mètres du sol, ils étaient suivi par quasiment tous les élèves de Poudlard qui avaient accouru, sauf Hermione et Ginny, où étaient-elles ?

Enfin, ils arrivèrent dans le bureau de McGonagall et elle y fit apparaître plusieurs chaises où tous s’assirent, Maugrey avait déposé le corps de Ron sur une chaise, qui avait du mal à tenir étant donné qu’il était toujours stupéfixé.

Il y eut un long silence mais enfin Mrs Bett revint avec Slughorn qui semblait stupéfait. Puis Lupin venait d’arriver et enfin Rufus Scrimgeour qui était complètement abasourdi.

-          C’est vrai ! dit-il l’air dépité, je n’ai d’abord pas cru l’Auror qui m’a dit ça.

-          Bien, commençons l’interrogatoire, Mr le Ministre, peut-on utiliser du Veritaserum ? demanda McGonagall.

-          Euh, malheureusement c’est en théorie impossible…

-          En théorie c’est bien ce que je pensais, donc nous allons nous le permettre en pratique ? McGonagall avait dit cela avec un ton cassant et Scrimgeour se sentit d’ailleurs obligé d’accepter. McGonagall faisait partie de ces personnes qui se font respecter dès qu’ils parlent.

-          D’accord, mais évitez d’en parler, dit Scrimgeour.

McGonagall prit la bouteille des mains de Slughorn et l’ouvrit en y versant une goutte dans la bouche de Ron.

-          Enervatum ! dit-elle sèchement.

Ron se réveilla lentement, apparemment profondément surpris.

-          Ronald ? demanda McGonagall.

-          Euh non…

-          Non, non !

Harry le crut instantanément, ce ne pouvait être Ron, il n’aurait jamais fait ça.

A cet instant, on frappa à la porte et un deuxième Ron (qui devait être le vrai, du moins Harry l’espérait), Hermione et Ginny apparurent, accompagnés par un Auror.

-          Intéressant, regardez, en voici un deuxième, dit l’Auror d’une voix rauque.

-          Merci, Debillus, dit Scrimgeour en faisant signe à Ron, Hermione et Ron d’entrer.

Ils regardèrent tous bêtement le deuxième Ron, l’imposteur, qui les regardait également.

-          Hum, toussota McGonagall. Elle se pencha vers le Ron qui devait être l’imposteur. Qui êtes-vous ?

-          Marcus Hopkins, répondit-il.

Pour Harry, c’était comme s’il venait de se prendre une claque, Marcus Hopkins, le Serpentard de première année qu’ils avaient libéré de l’attaque des J.M.P dans les toilettes du troisième étage. Ainsi, tout cela n’était que du cinéma ?

McGonagall avait froncé les sourcils et apparemment tous semblaient soulagés de voir que Ron n’avait rien à voir avec cette histoire.

-          Marcus Hopkins ? demanda McGonagall, ayant apparemment besoin d’une confirmation.

-          Oui, répondit Ron.

-          Je suppose que vous avez pris du Polynectar, c’est cela ? demanda McGonagall.

-          Oui.

-          Est-ce vous pour l’explosion ?

-          Non.

-          Comment ça non ?

-          Ce n’est pas lui, confirma Mrs Bett, c’est un autre élève que nous n’avons pas pu identifier, mais l’explosion provient d’un Coussin Explosif laissé sur une chaise de la cafétéria. Heureusement, il n’y a pas eu de blessés, mais ça aurait pu être grave, ces objets sont très dangereux.

-          Merci, Roselyne. C’est donc vous pour la Marque des Ténèbres ? demanda McGonagall en se tournant à nouveau vers Marcus.

-          Oui, en effet, répondit-il.

-          Et pourquoi avez-vous fait ça ? demanda McGonagall d’un ton cassant.

-          Parce qu’on me l’a demandé.

-          On vous l’a demandé ? dit McGonagall ne le croyant pas du tout.

-          On m’a lancé un sortilège d’Impérium…

-          Vous vous foutez de nous ? intervint Scrimgeour.

-          Non.

-          Et qui ? demanda McGonagall.

-          Je ne sais pas.

-          Vous ne savez pas ?

-          Vous vous foutez vraiment de nous ? demanda Scrimgeour en se levant.

-          Pas du tout.

Scrimgeour se rassit en soufflant.

-          Le Coussin Explosif, qui l’a mis ? demanda McGonagall.

-          Un des J.M.P qui sont en septième année, ce sont eux qui ont organisé. Et ils m’ont demandé ensuite de faire apparaître la Marque des Ténèbres en ayant pris l’apparence de Ronald Weasley. Ils m’ont forcé à avaler du Polynectar. Ils m’ont dit que si je ne le faisais pas, ils me feraient souffrir, mais je savais que je pouvais me plaindre auprès d’un professeur et qu’ils finiraient par être sanctionnés. Et puis, Harry Potter qui est le seul qu’ils craignent m’a assuré son soutien donc je ne risquais plus rien et j’ai refusé et que j’ai commencé à m’enfuir. Mais quelqu’un m’a envoyé le sortilège de l’Imperium, je l’ai senti, c’était une voix qui m’ordonnait de faire apparaître la Marque des Ténèbres des J.M.P, je n’arrivais pas à refuser, c’était trop fort, trop puissant.

-          Bien, merci, Marcus, on va procéder à l’examen de tous les élèves de septième année de Serpentard dans ce cas, professeur Slughorn, allez les chercher.

-          Jilson, allez encadrer le professeur Slughorn et prévenez Tonks au passage, elle est au Bureau de Poudlard, il faut qu’elle lie tous ces élèves pour les empêcher de fuir éventuellement, ça risque d’être difficile de les faire tous venir pacifiquement. Dites lui de prévenir le Département de la Justice Magique pour qu’ils nous envoient un expert des baguettes magiques, merci.

Un des Aurors se leva et partit en courant.

Après quelques minutes pendant lesquelles McGonagall interrogea Marcus à propos des J.M.P, Slughorn revint, suivi d’une dizaine d’Aurors qui tenaient entre eux les huit J.M.P de septième année. Ils avaient tous l’air particulièrement énervés et ils jetèrent un regard noir à Marcus qui baissa la tête.

-          Qui a lancé l’Imperium ? demanda McGonagall en les regardant tour à tour, l’air terriblement sévère.

Personne ne répondit.

-          Très bien, conformément au décret d’éducation numéro trente-deux, l’utilisation de la remontée des sortilèges par les Aurors pourra être utilisée dans le cas d’enquêtes à Poudlard concernant des faits graves.

-          Il s’est passé quelque chose de grave ? demanda Nott, d’un air faussement surpris.

-          Quelque chose de grave ? demanda McGonagall avec colère. Et l’Avada Kedavra ?

-          L’Avada Kedavra ? demanda encore plus stupéfait Nott.

Harry ne pouvait pas supporter ça, pourtant il avait fait pareil lors de sa cinquième année lorsque Fudge et Ombrage l’interrogeaient à propos de l’AD.

Il ne pouvait pas laisser passer cela et il se concentra. Il sentait toute l’arrogance de Nott et il s’accrocha fort à ça, très fort.

Soudain, il venait d’entrer dans son esprit, il sentit immédiatement la panique de Nott qui apparemment avait senti une présence étrangère en lui.

Il regardait un par un les gens autour de lui et remarqua le regard vide d’Harry qui avait cessé de bouger.

Mais il ne savait rien en occlumancie et Harry avait le champ libre. Il ne voulait rien savoir, il voulait seulement faire payer à Nott son arrogance. Pour cela, il savait que la détermination devait être forte… Il voulait lui faire regretter. Et il commença à mettre la pagaille dans sa tête alors que Nott s’était maintenant mis la main sur le crâne à cause de la douleur.

Harry continuait à s’agiter en lui, à faire ressortir toute sa colère.

Nott s’évanouit et Harry sortit de sa tête sans que personne n’ait rien remarqué à part l’évanouissement suspect de Nott.

Mais un homme venait d’arriver.

-          Bonjour, Monsieur le Ministre, je dois…

-          Examiner les baguettes de ces huit jeunes gens, répondit Scrimgeour.

Harry était content, les J.M.P n’auraient plus aucun moyen d’échapper à des sanctions maintenant, à la prison d’Azkaban même.

Le sorcier utilisa le Priori Incantatum sur Pansy Parkinson, une sorte d’éclair de fumée grise en sortit mais apparemment ce n’était rien car le sorcier était passé à l’élève suivant.

Il était sorti de la baguette de Nott, qui s’était maintenant réveillé, un nuage de fumée grise ayant la forme d’une flamme.

Cela ne voulait rien dire de grave encore une fois.

Enfin ce fut au tour de Goyle, il sortit de sa baguette une sorte d’entonnoir de fumée mais apparemment, cela ne signifiait rien non plus.

Puis lorsqu’on passa à Crabbe, celui-ci était soudain particulièrement agité. De sa baguette ne sortit rien tout d’abord. Mais après quelques secondes, apparut la forme habituelle de Marcus qui se mit à tourner sur lui-même en agitant sa baguette et en lançant des sortilèges. Un éclair en sortit, puis une Marque des Ténèbres.

Crabbe était donc le coupable.

Mais avant de dire quoi que ce soit, le sorcier finit d’examiner les baguettes des autres élèves ce qui ne donna rien.

Crabbe tremblait maintenant lorsque tous se tournèrent vers lui.

-          Crabbe, vous êtes donc capable de vous servir d’une baguette magique ? ironisa McGonagall.

-          En attendant, vous allez être envoyés à Azkaban en attendant votre procès.

-          Nous pouvons donc relaxer Marcus Hopkins ? demanda McGonagall.

-          Bien sûr, et merci pour votre témoignage, jeune homme. Les autres, faites très attention à vous, je vous le dit bien, car nous savons tous ce que vous êtes, et nous faisons tout pour avoir un motif de vous arrêter.

-          Maintenant, vous allez regagner vos dortoirs immédiatement ! annonça McGonagall.

Les Aurors ligotèrent Crabbe qui se débattait, mais les autres J.M.P n’avaient pas l’air attristés du tout, seul Goyle le regardait d’un air bête.

Harry était certain que Pansy était à l’origine de tout cela et qu’elle avait dû utiliser la bêtise légendaire de Crabbe pour ne pas se faire attraper elle. Au moins, il lui restait encore Goyle. Quant à Nott, il était toujours secoué et Harry en était très content.

Finalement, Crabbe fut emporté par environ cinq Aurors directement au Ministère de la Magie, sous les huées de tous les élèves qui le regardaient passer.

 

 

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