HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 35 : ELEVE ET PROFESSEURS, PROFESSEUR ET ELEVES

 

 

            Harry était donc heureux d’être à côté du véritable Ron qui était innocent. Même si au fond de lui il avait su que c’était impossible, il avait quand même était un peu choqué.

            Harry tenait également au creux de sa main le jeune Fumseck qui n’était plus qu’une petite boule de peau fragile et de duvet. Grâce à Fumseck, Mrs Bett était toujours en vie et elle lui en était reconnaissante.

            Elle venait d’arriver derrière lui, main dans la main avec Maugrey pour remercier Harry :

-          Merci, Pot-Pot ! merci beaucoup, dit-elle en lui tapant sur l’épaule.

-          Ce n’est pas moi, c’est Fumseck ! dit Harry.

-          Si tu n’étais pas suffisamment bon pour pouvoir te lier avec un phénix, Potter, Fumseck n’aurait jamais été ici, dit gravement Maugrey.

-          Oui mais…

-          Nous te remercions mais bien sûr nous remercions aussi Fumseck, reprit Maugrey dans un grognement.

-          En attendant, passez au club de duels, il y avait les duels de cinquième année avant cette interruption. Potter, à quelle heure pourrez-vous venir demain pour le duel ?

-          Je suis occupé jusqu’à environ vingt-trois heures, répondit Harry.

-          Vingt-trois heures ! s’exclama Mrs Bett. Mais c’est pas grave, tout le monde sera là, quelque soit l’heure, pour ton quart de finales tant attendu contre Zabini ! et Miss Granger, vous passerez juste après… Ca promet d’être intéressant, le favori et la favorite de ce tournoi, j’espère vous retrouver en finale l’un contre l’autre ! A bientôt ! aha !

En effet, le lendemain, Harry terminait ses cours à dix-neuf heures, il devait ensuite donner les cours aux adultes pendant une heure, puis il y avait le repas et enfin aller chez Abelforth pour sa leçon quotidienne, de légilimancie cette fois.

La leçon de l’AD avec les septième année avait été avancée à dix-neuf heures aujourd’hui, justement pour permettre à Harry d’aller chez Abelforth à vingt-et-une heures comme d’habitude, Hermione s’en était chargée en disposant un gros écriteau sur la porte de leur salle.

Mais il leur restait encore presque une demi-heure avant le début de la leçon et Hermione voulut qu’ils retournent à la bibliothèque. Ils s’étaient installés à une table proche de l’allée où se trouvaient les anciens numéros de la Gazette, allée qu’ils avaient visitée au cours des vacances d’été en l’absence de Mme Pince, la bibliothécaire particulièrement intransigeante.

Hermione avait sorti un livre consacré aux Détraqueurs qu’elle dévorait, alors que Ron lui-même la dévorait des yeux.

Ginny s’était carrément assise sur les genoux de Harry qui ne pouvait se sentir mieux, il avait besoin malgré tout de Ginny près de lui. Il savait que sans son amour, il ne pourrait pas résister à la fatigue et à la difficulté de son entraînement.

Finalement, ils s’embrassèrent.

-          DEHORS ! hurla une voix de vieille femme en colère derrière eux.

Mme Pince arrivait en courant pour les punir. Hermione rangea rapidement le livre dans son sac.

-          Comment osez-vous ! c’est une bibliothèque ici ! pas un endroit pour les amoureux ! et vous ne pouvez pas leur dire, vous êtes Préfète-en-Chef ! cria-t-elle en se tournant vers Hermione.

-          Excus…

-          DEHORS ! coupa Mme Pince.

Ils se hâtèrent de sortir car la voix de Mme Pince leur faisait mal aux oreilles.

Dans dix minutes, la leçon avec l’AD devait commencer donc ils s’y rendirent pour la préparer. Ginny était retournée triste à la tour de Gryffondor, avec Fumseck qui aurait besoin de retrouver son perchoir.

-          On va faire quoi ? demanda Harry à Hermione qui avait sorti un dossier de parchemins à son bureau ainsi qu’un vieux livre.

-          J’avais prévu le sortilège d’Aveuglement au début mais je ne pense pas que ce soit une bonne idée, je pense qu’un autre sortilège inanimant serait utile pour le moment.

-          Lequel ? demanda Harry.

-          Le sortilège de Raidéflexion.

-          Le sortilège de quoi ? demanda Harry.

-          De Raidéflexion, c’est un sortilège inanimant qui paralyse tout le corps sauf la tête, la personne peut donc continuer à parler, il est peu connu mais est très utile quand même. Notamment si tu veux interroger un Mangemort par exemple sans risque qu’il s’échappe. Mais il faut savoir que l’on peut transplaner en étant raidéflexé. Cependant, c’est assez difficile car ça ramollit un peu le cerveau.

-          Mais comment va-t-on l’apprendre aux autres si on ne le connaît pas nous-mêmes ? demanda Harry.

-          Ca va te prendre deux minutes à l’apprendre, Harry. La formule est raidéflex, essaie sur Ron.

-          Euh…

-          T’inquiète, Ronnie chérie, je te tiens.

-          D’accord mon Hermiounette chérie.

Harry n’aimait pas trop cette façon de s’appeler entre eux mais il devait l’accepter.

-          Raidéflex ! dit Harry sa baguette pointée sur Ron.

Un éclair de lumière rouge en jaillit et heurta Ron qui se raidit, sauf sa tête qui continua de bouger. Hermione qui était derrière lui le retint. Ron avait rougi et de toute évidence, il devait être particulièrement déplaisant d’avoir tout son corps paralysé sans pouvoir rien faire à part bouger la tête.

-          Enervatum ! dit Harry pour le réanimer.

Les cheveux de Ron se dressèrent sur sa tête mais il ne fut pas réanimé.

-          Ce n’est pas un sortilège de stupéfixion, Harry, utilise finite incantatem ou finite.

-          Finite ! dit Harry.

Enfin Ron retrouva l’usage de son corps.

-          Tu vois, c’était d’une simplicité enfantine, dit Hermione.

-          C’est quoi la différence entre finite incantatem et finite ? demanda Harry.

-          Harry, tu as déjà oublié ? demanda Hermione.

-          Je me souviens vaguement.

-          C’est le professeur Strout qui avait posé la question lors de notre premier cours, et j’avais répondu que finite s’applique à tous les sortilèges, même les plus puissants alors que finite incantatem s’applique seulement aux sortilèges les plus simples.

Lupin venait d’arriver et apparemment plusieurs élèves attendaient déjà devant la porte, cela s’entendait au brouhaha qui régnait dans le couloir.

-          Bien, Hermione, qu’as-tu prévu aujourd’hui ? demanda Lupin.

-          Aujourd’hui, c’est Harry le professeur ! dit Hermione.

-          Alors, Harry ?

-          Sortilège de Raidéflexion, répondit Harry.

-          Ah, pas mal, pourquoi pas, je suis sûr que la moitié des Mangemorts n’en ont jamais entendu parler.

-          Je suppose, répondit Hermione.

-          Bien, si vous voulez éviter qu’ils cassent la porte, vous devriez aller ouvrir ! dit Lupin.

Harry alla ouvrir la porte tandis que Ron et Hermione s’étaient installés sur les chaises devant l’estrade de Harry. Lupin était au bureau.

            Une trentaine d’élèves surexcités à l’idée de retrouver l’AD entrèrent en même temps tout en se bousculant.

-          Bien, bonjour à tous, dit Harry.

-          ‘jour, répondirent les élèves d’une manière dispersée.

-          Oh non, ça ne va pas du tout, dit Harry prenant une petite voix aigue inhabituelle, quand je vous dit « bonjour à tous », j’aimerais que vous me répondiez « bonjour Harry ! ».

Son imitation d’Ombrage était excellente et tous les élèves avaient explosé de rire.

Une fois que le calme fut revenu, il expliqua le programme de la leçon d’aujourd’hui :

-          Bien, étant donné que vous avez tous suivi un premier cours d’initiation aux premiers secours, vous savez tous ce que sont des sortilèges inanimants, peut-être que quelqu’un peut rapidement le rappeler ?

Beaucoup d’élèves levèrent la main avec enthousiasme dont Hermione qui donna d’ailleurs par mégarde une bonne gifle à Ron qui était assis à côté.

Tous avaient vu et commençaient à rire.

-          Ernie ? demanda Harry d’une voix forte pour couvrir les rires.

-          Un sortilège inanimant provoque une paralysie passagère totale ou partielle du corps d’un individu ou d’une créature magique, répondit Ernie.

-          Bien, parfait, cependant si certains veulent plus de précisions, allez voir Hermione, expliqua Harry se souvenant encore de son monologue durant leur premier cours avec le professeur Strout.

Hermione devint rouge comme une tomate.

-          On va donc aujourd’hui apprendre le sortilège de Raidéflexion, qui paralyse tout sauf la tête.

Lavande avait levé la main et Harry lui donna la parole.

-          Comment fonctionne ce sortilège ? demanda-t-elle.

-          Pour ça, c’est Hermione ma conseillère technique qui va répondre.

-          Le sortilège de Raidéflexion est un sortilège semi-partiel qui n’est pas au programme d’initiation aux premiers secours car il n’entre pas vraiment dans la catégorie des sortilèges inanimants partiels, mais semi-partiels. C’est-à-dire qu’il touche avant tout la tête qui va réagir d’une mauvaise façon en bloquant toute sensibilité du corps qui va donc se paralyser complètement en provoquant cependant en fonction de la force du sortilège un peu de flou dans les pensées de celui qui le reçoit.

-          Merci, dit Lavande.

-          Bien, la formule est raidéflex, répétez tous après moi, raidéflex !

-          Raidéflex ! scandèrent les élèves d’une manière peu synchronisée.

Lupin fit d’ailleurs apparaître la formule en gros au tableau.

-          Répartissez vous par paires et prenez par paire un matelas et des coussins dans les armoires du fond de la classe, écartez les chaises contre les murs. Lorsque vous aurez raidéflexé votre partenaire, vous le réanimerez avec le sortilège finite incantatem que vous connaissez tous. A chaque fois que je sifflerai un petit coup, vous lancerez le sortilège, pas à un autre moment pour éviter le fouillis. Lorsque je sifflerai un long coup, vous arrêtez tous et vous m’écoutez. Mettez bien les matelas en deux allées pour que je puisse circuler.

Dans le brouhaha, tous obéirent.

-          On commence par un qui raidéflexe l’autre, toujours le même jusqu’à ce que je demande de changer, c’est parti.

Il donna un coup de sifflet et plusieurs « raidéflex » se firent entendre dans la salle. Seul Ron tomba. Il venait d’être raidéflexé par Hermione.

-          Euh, très bien Hermione, pour les autres, ne vous inquiétez pas ça va venir. Est-ce que tu peux échanger dès maintenant, il vaut mieux que Ron l’apprenne, dit Harry à Hermione qui réanimait Ron.

-          Bien sûr…

-          Vous tenez mal votre baguette, Mr Finch-Fletchey, tenez la plus fermement, vous mettrez plus de conviction dans votre sortilège, avait dit Lupin à Justin qui tentait de raidéflexer Zacharias Smith, un autre élève de Poufsouffle particulièrement désagréable en général.

Même si personne avait réussi à part Hermione au premier essai, au bout de dix essais, tous y arrivèrent et à chaque fois une quinzaine d’élèves tombaient en même temps sur le dos sur les matelas disposés aux sols.

Certains avaient pris l’initiative d’utiliser des sortilèges informulés ce qui leur avait valu les félicitations de Harry et Lupin qui sillonnaient la salle pour donner des conseils à chacun.

Enfin aux alentours de vingt heures, ils sortirent tous ensemble l’air joyeux, heureux que l’AD recommence.

En se rendant dans la Grande Salle pour le repas, ils croisèrent d’ailleurs Hagrid qui avait l’air très triste.

-          Bonjour, Hagrid, dirent-ils heureux de le voir.

-          Oh, bonjour, répondit-il en faisant un sourire un peu forcé.

Apparemment, Hermione avait décelé que quelque chose n’allait pas et l’interrogea.

-          Il y a quelque chose qui ne va pas ? demanda-t-elle en l’observant l’air inquiet.

-          Non, non, tout va bien…

-          Non, ça ne va pas bien, ça se voit, Hagrid.

-          Vous pouvez nous dire, à nous, dit Harry.

-          C’est à propos de Graup, je ne peux plus aller le voir à cause de cette brume, il doit terriblement s’ennuyer tout seul dans sa montagne le pauvre.

-          Oh, je suis sûr qu’il doit trouver une occupation… dit Hermione.

-          C’est-à-dire que je parlais beaucoup avec lui.

-          De toute façon, cette brume va se dissiper, non ? dit Ron.

-          Pas tant que ces Détraqueurs resteront dans les parages, ils doivent être nombreux, dit Hagrid une larme aux yeux. Et s’ils faisaient du mal à Graupy ?

-          Ne vous inquiétez pas, il est suffisamment fort pour se défendre tout seul.

-          J’espère le pauvre, dit Hagrid sur un ton triste.

-          Venez manger Hagrid pour vous remonter, dit Hermione.

-          Oh, moi ça va.

Dès le début du repas, McGonagall avait une annonce à faire.

-          Bonjour à tous, j’ai plusieurs choses à vous annoncer qui demandent votre entière attention. Concernant le Quidditch, les entraînements n’ayant pas pu commencer à cause du mauvais temps, j’ai demandé au Ministère de la Magie que l’on puisse s’entraîner dans un autre stade, Rufus Scrimgeour a donc contacté son homologue canadien et le stade de la coupe du monde de Quidditch de l’été prochain sera mis à notre disposition dimanche prochain.

-          Waoh ! s’était exclamés en chœur un très grand nombre d’élèves.

-          Oui, mais cela veut dire qu’il faudra un comportement exemplaire pour que le Ministre de la Magie canadien nous accepte encore par la suite.

Beaucoup d’élèves en avaient immédiatement déduit que le mauvais temps persisterait ce qui signifiait que toute l’année, l’école serait entourée de Détraqueurs. L’atmosphère était donc soudainement devenue morne et McGonagall avait perçu ce changement, c’est pourquoi elle s’était empressée d’ajouter.

-          Si le mauvais temps venait à persister bien sûr, mais ce ne sera certainement pas le cas…

Les élèves savaient très bien que McGonagall disait ça pour les rassurer mais elle avait déjà repris :

-          Ainsi les quatre équipes disposeront de deux heures chacune pour faire les sélections de l’équipe définitive et de l’équipe de remplacement. Je rappelle que vous pouvez toujours vous inscrire auprès de vos directeurs de maison ou des capitaines de vos équipes, il sera trop tard après cet entraînement. Je précise aussi qu’il faudra que les joueurs fassent preuve de volonté et de détermination pour la réussite de leur maison, l’engagement dans l’équipe de Quidditch demande beaucoup de temps et vous devrez y réfléchir longuement. C’est donc tout pour le Quidditch. Je voulais vous informer que le décret d’éducation numéro trente-trois entre en application demain concernant les défenses élémentaires. Tous les élèves qui voudront rester à Poudlard devront connaître le sortilège du Patronus pour des raisons de sécurité face à la menace posée par des Détraqueurs présents dans les montagnes autour de l’école. Tous les élèves doivent savoir s’en protéger et étant donné la difficulté du sortilège du Patronus, il va falloir des cours beaucoup plus suivis, pour cela, il va falloir mettre en place des cours supplémentaires et il n’est plus possible d’ajouter des heures aux emplois du temps des professeurs déjà surchargés. C’est pourquoi nous allons accueillir un nouveau professeur de défense contre les forces du Mal, je vous présente le professeur Philipett.

Elle tendit les bras vers les portes de la Grande Salle qui s’ouvrirent laissant entrer un jeune sorcier, grand et plutôt costaud, la coiffure parfaite, portant une élégante robe de sorcier brune. Il parcourut la salle de ses grands yeux bleus, l’air souriant. Pour traverser la Grande Salle, il avait l’air assuré.

-          Oh, qu’est-ce qu’il est beau ! gloussa Lavande.

Et Parvati et elles se mirent à rire en le regardant après s’être toutes les deux assurées qu’elles étaient bien coiffées.

-          Bienvenue, professeur Philipett, reprit McGonagall en lui serrant vigoureusement la main.

-          Bonjour à tous, dit-il d’une voix forte aux élèves qui éclatèrent en applaudissements.

Le professeur Philipett alla s’asseoir à côté de Dolores Ombrage.

            La table des professeurs était maintenant presque deux fois plus longue qu’avant étant donné le nombre de professeurs mais il y avait un grand nombre de places vides.

-          En ce qui concerne la botanique, le professeur Chourave ne va plus pouvoir assurer totalement les cours étant donné sa charge de travail et en prévision de la division de cette discipline en plusieurs parties, à savoir, l’étude des plantes maléfiques, l’étude des plantes utiles, les plantes magiques utilisées dans les potions, nous allons accueillir un second professeur de botanique, le professeur Zeffira.

Les portes de la Grande Salle s’ouvrirent à nouveau laissant entrer une petite sorcière replète portant une blouse à fleurs, elle devait déjà avoir une cinquantaine d’années. Elle portait sinon un chapeau pointu noir par-dessus des cheveux gris courts. Tous les élèves applaudissaient encore.

-          Merci encore professeur Zeffira d’avoir accepté le poste, reprit McGonagall. Très bien, en ce qui concerne le professeur Lupin qui est lui aussi très occupé en ce moment, l’enseignement des métamorphoses sera maintenant également assuré par le professeur Tonks.

Tonks entra dans la Grande Salle, des cheveux rose vif, un large sourire, mais elle se prit les pieds dans sa robe de sorcier et trébucha sous les rires mêlés aux applaudissements.

Harry, Ron, Hermione et Ginny se regardèrent avec un sourire un instant, c’était une excellente nouvelle.

-          Merci au professeur Tonks d’être venue en plus de sa fonction d’Auror.

Les élèves s’étaient tus, le fait que Tonks soit Auror les impressionnait évidemment.

-          Professeur Tonks, pourriez-vous nous faire un petite démonstration de ce que vous savez faire, dit McGonagall amusée.

Et instantanément, ses cheveux devinrent bleu ciel, son nez s’allongea, ses yeux devinrent roses et ses oreilles disparurent sous les rires des élèves et leurs applaudissements.

-          Merci encore professeur. Le professeur Tonks aidera aussi le professeur Maugrey lorsqu’il aura besoin d’une assistance dans ses cours. Toutes ces nouvelles nominations viennent dans le but de soulager les professeurs déjà engagés car comme je vous l’ai dit, ils auront beaucoup de travail au cours des semaines suivantes, notamment d’entretien et de mise en place des sécurités du château, en plus souvent de leur véritable travail. En ce qui concerne les sécurités, sachez que quinze dragons ont été placés tout autour du parc dans des enclos, ils ont notamment la capacité de repousser plus facilement les Détraqueurs. Le professeur Chourave s’occupera de faire pousser toute la semaine une haie de Cyprès Tortillants et le professeur Lupin placera quelques sortilèges de métamorphoses pour diversifier les sécurités du château. Je vous demande donc pour respecter ce travail d’être calmes et respectueux dans le château et l’interdiction de sortir dans le parc reste effective jusqu’à nouvel ordre. Sachez cependant que le Ministère de la Magie a dépêché trois sorciers qui s’occuperont de faire disparaître cette brume en permanence pour faciliter le travail des professeurs et des Aurors. Nous sommes actuellement en train de chercher un moyen de créer une protection pour éviter qu’elle ne revienne sans cesse. L’ajout de ces protections devrait donc être terminé pour la fin de la semaine et vos professeurs seront de retour pour votre deuxième session d’examens samedi toute la journée pour toutes les classes, vos professeurs vous préviendront. Travaillez encore sérieusement cette semaine pour être prêts au maximum pour cet examen qui compte, je vous le rappelle dans le tournoi du GV. Bon appétit à tous.

La suite du repas s’était déroulée dans d’excellentes conditions et Peeves et Pooves n’étaient d’ailleurs plus venus depuis que tous les professeurs avaient appris le sortilège de Torsion Atmosphérique grâce à Hermione.

Tous les élèves discutaient à propos des nouveaux professeurs qui semblaient déjà très bien intégrés puisqu’ils discutaient tous joyeusement ensemble. McGonagall était plongée dans une discussion sérieuse avec le professeur Philipett qui devait certainement être un de ces anciens élèves étant donné son âge, il avait d’ailleurs laissé Ombrage qui restait la seule avec l’air un peu grognon, elle se contentait de se tenir bien éloignée de Mrs Bett même s’il n’y avait un siège vide entre eux. Tonks était explosée de rire à cause certainement d’une blague que lui avait faite Maugrey, et Mrs Bett venait de disparaître entre deux fois où Harry avait tourné la tête vers la table des professeurs.

Il se rendit compte qu’elle était en fait tombée de la chaise et elle venait de se relever avec un rire fort que l’on entendait résonner dans la Grande Salle. Enfin, le professeur Gobe-Planche et le professeur Chourave avaient l’air de s’intéresser à Hagrid qui malgré sa tristesse parlait fort en faisant de grands gestes qui menaçaient à tout instant de renverser la table.

Sinon Rusard scrutait les élèves tour à tour pour tenter de surprendre un élève en faute. Il avait Miss Teigne dans ses bras.

Enfin, la table des Aurors avait été déplacée devant la table des professeurs sur le côté droit, les tables des quatre avaient été reculées contre le mur du fond.

L’atmosphère était donc extrêmement détendue malgré le froid que les cheminées n’arrivaient pas à éliminer convenablement et la neige qui tombait du plafond magique de la Grande Salle.

Après le repas, Harry se rendit donc chez Abelforth pour son dernier entraînement concernant le sortilège enmageznem. Il avait dû emprunter le Portoloin dans la salle Albus Dumbledore en raison de la faiblesse passagère de Fumseck qui avait avalé quelques heures auparavant un avada kedavra. Dobby était avec lui comme à chaque leçon maintenant.

-          Et bien, Harry, comment vas-tu depuis ce matin ? demanda Abelforth l’air enchanté de retrouver Harry.

-          Très bien, Monsieur, je voulais vous dire, tout à l’heure, les J.M.P ont fait une attaque sans conséquences mais un d’entre eux – Crabbe – a lancé le sortilège de l’Impérium sur un élève pour qu’il tue Mrs Bett, mais Fumseck l’a arrêté. Et pour les interroger, j’ai réussi à entrer dans l’esprit d’un d’eux, très rapidement, expliqua Harry.

-          Tu es entré dans son esprit ?

-          Oui.

-          Par la méthode que tu as apprise le matin ?

-          Oui.

-          En combien de temps ?

-          Une vingtaine de secondes.

-          Exceptionnel, Harry, exceptionnel…

-          Mais je suis entré entièrement, sans dédoubler ma concentration, je ne suis resté que peu de temps pour lui faire un peu peur.

-          C’est déjà bien, surprenant… cependant, je te conseille d’utiliser cette nouvelle possibilité avec prudence, Harry, il faut toujours te maîtriser, tu as vu ce que tu as fait à Voldemort, tu ne peux en aucun cas faire cela à un de tes camarades uniquement pour une simple dispute, sache que le fait de posséder quelqu’un d’autre est passible de la prison à vie à Azkaban. Bien sûr, tu ne l’as pas possédé, mais si tu y restes longtemps, c’est considéré comme posséder car tu finiras par exercer un certain commandement sur la personne, il faut donc que tu me promettes d’être très prudent et réfléchi là-dessus.

-          Bien sûr, répondit Harry, je serai prudent dorénavant.

-          J’en suis certain, mais passons à notre leçon, je vais te confronter aujourd’hui à ce que tu vas être confronté dans quelques jours lors de l’attaque de Poudlard, à un grand nombre de Détraqueurs, il faut que tu deviennes un expert en lutte contre les Détraqueurs, je pense que tu en es déjà un mais tu peux encore t’entraîner, tu vas donc utiliser ce sortilège de défense sur des Détraqueurs. J’en ai fait un élevage depuis plusieurs jours et Severus m’en a amené quelques uns…

-          Vous avez fait un élevage de Détraqueurs ! s’exclama Harry choqué mais aussi un peu refroidi, il n’aurait pas pu supporter d’avoir chez lui des Détraqueurs.

-          Oui, dans ma cave, tu vas d’ailleurs me suivre et tu vas les affronter, il n’y en que soixante environ, ce n’est rien par rapport à ce que tu devras affronter mais je suppose qu’ils n’arriveront pas tous en même temps. Dès qu’on entre, ne perds pas de temps et vas-y, peut importe les dégâts que tu pourras faire, j’ai pris soin de placer des sortilèges anti-effondrement, c’est un véritable blockhaus cette cave.

Abelforth emmena Harry dans le fameux couloir qu’il n’avait encore jamais emprunté auparavant. Il comprenait pourquoi il ne voyait pas le fond d’habitude, ce n’était pas à cause de l’obscurité, mais tout simplement parce que le couloir faisait une cinquantaine de mètres de long.

-          Monsieur, comment est-ce possible…

-          Ce sont des sortilèges pour agrandir l’espace, il est vrai que vu de l’extérieur on pourrait s’attendre à ce qu’il n’y ait que deux pièces.

-          Et toutes ces portes ? demanda Harry.

En effet, le long des murs du couloir, des deux côtés, il y avait plusieurs portes simples, toutes fermées, et Harry pouvait clairement entendre des bruits derrière elles.

-          Oh ce n’est pas important, je fais des expériences dans ces pièces, suis-moi.

Abelforth emprunta un escalier très étroit tout au fond du couloir qui descendait en profondeur dans le sol. Enfin, il y avait une vieille porte en bois. Ils l’ouvrirent et l’atmosphère était soudain glaciale, terrifiante, on ne voyait rien jusqu’à ce que Abelforth fasse un geste de la main, allumant des dizaines de bougies le long des murs d’une vaste pièce au plafond bas.

Des Détraqueurs se rapprochaient, Harry trouvait qu’il y en avait beaucoup, il avait déjà utilisé le Patronus pour en repousser une centaine en même temps lors de sa troisième année, mais jamais avec le sortilège enmageznem, mais il n’avait rien à perdre et…

-          Enmageznem ! dit-il d’une voix forte qui résonna en échos successifs dans la pièce.

Un mur de lumière blanche avec des reflets dorés et argentés sortit de sa baguette en provoquant un gros grondement puis heurta les Détraqueurs devant lui qui furent repoussés en tourbillonnant dans le mur de lumière. Ils heurtèrent tous le mur du fond  de la salle alors que le sortilège rebondissait contre la paroi et fonçait droit vers Harry et Abelforth.

-          Destitutem potentas exerectionnem ! s’écria Abelforth sa baguette pointée dans un geste ferme vers l’avant.

Une sorte de coquille translucide et qui était éclairée par la lumière du sortilège de Harry apparut devant eux et le sortilège qui avait rebondi la heurta en la détruisant, mais au moins, ils n’avaient presque rien senti, si ce n’est un gros souffle qui avait manqué de les faire tomber en arrière. Un puissant flash de lumière dorée avait été émis lors du choc.

Ils s’approchèrent du fond de la pièce, les corps d’une soixantaine de Détraqueurs gisaient par terre contre le mur, tels des vulgaires chiffons noirs.

Abelforth les observa tous attentivement en de temps en temps prononçait des sortilèges dans un langue bizarre. Enfin, il dit :

-          Ils sont toujours vivants, dit-il, ce sortilège ne pourrait pas les tuer bien sûr mais cela m’étonne qu’ils ne se relèvent toujours pas, ils devraient au moins bouger…

-          Il fait chaud d’un coup, dit Harry, ça veut dire qu’ils ne sont pas bien, peut-être ?

-          Je ne crois pas, répondit Abelforth, quoi que ce soit possible mais je pense que c’est ton sortilège qui a fait monter la température, la puissance que tu as dégagé est inouïe, peut-être que tu ne t’en rends pas compte, mais moi qui étais à côté, je vais avoir besoin d’une bonne nuit de sommeil pour me remettre même si tu ne vois pas que je suis affaibli car je ne le montre pas.

-          Comment se fait-il qu’il n’y ait pas de brume ? demanda Harry.

-          Les Détraqueurs produisent de la brume lorsqu’ils se multiplient, c’est assez compliqué mais comme c’est peu intéressant et complètement inutile à moins que tu veuilles te lancer dans l’élevage de Détraqueurs ce que je te déconseille particulièrement car c’est assez mal vu, je ne vais pas consacrer une demi-heure à t’expliquer cela.

-          Cela veut dire que les Détraqueurs à Poudlard se multiplient encore ? dit Harry terrifié.

-          Non, ils sont suffisamment nombreux maintenant, mais étant donné que Voldemort a créé ses mille Détraqueurs à partir de quelques uns seulement, ça a fait beaucoup de brume et il faudra du temps avant qu’elle ne se dissipe totalement surtout que c’est une brume magique. On a donc terminé notre entraînement à propos de ce sortilège que tu maîtrises parfaitement maintenant, tu as vu dans tout cela à quel point le lien avec Fumseck était important, sans lui, il t’aurait été extrêmement difficile d’en arriver à ce résultat. Mais c’est donc terminé, on va maintenant faire quelques exercices de concentration pour t’aider à être plus rapide en légilimancie, on va encore avoir besoin de toi, Dobby.

Dobby était resté à côté d’eux depuis le début et regardait les progrès de Harry comme à chaque leçon.

-          Mais on va retourner dans le salon, c’est plus agréable que cet endroit, et il y fait beaucoup moins chaud.

C’est ce qu’ils firent, le salon d’Abelforth était en effet un lieu convivial et Harry préférait s’entraîner là-bas que dans cette cave.

Abelforth lui avait demandé encore une fois de dédoubler sa concentration et comme il n’y avait pas Rogue pour faire la même chose, il dédoubla la sienne lui aussi ce qui faisait qu’il y avait à la fin une sorte de double conversation entre eux, ce qui était très utile il est vrai pour parler plus en moins de temps.

Dobby avait aidé Harry à cela sans pour autant le faire lui-même comme lors de leur leçon du matin, Abelforth voulait en fait lui faire travailler la première étape du doublement de la pensée qui était la plus longue. Harry arrivait maintenant à dédoubler tout seul sa concentration en moins d’une minute maintenant, et sans l’aide de Dobby.

-          Bien, c’était une préparation pour la leçon de demain où l’on enchaînera les deux principales étapes, à savoir le dédoublement de l’esprit puis l’entrée dans l’esprit de l’autre. On essaiera aussi avec Severus de te faire entrer à la fois dans son esprit et dans le mien et enfin, on passerait au dédoublement avec coordination de la pensée, je t’expliquerai plus tard, c’est beaucoup plus complexe mais beaucoup plus efficace car ça te permettra d’avoir un transfert direct entre tes deux parties sans pour autant qu’elles se réunissent, c’est même plus rapide, tu verras pourquoi, en attendant, il est tard et je vais te libérer.

Harry retourna donc à la Salle du Phénix après avoir vu lorsqu’il était passé dans la Salle Albus Dumbledore que Hermione et Ron l’attendaient.

-          Alors Harry ? demanda Hermione.

-          Abelforth m’a fait repousser soixante Détraqueurs avec ce sortilège.

-          Oh bravo !

-          Et on a fait un peu de légilimancie.

-          Très bien, Harry je voulais te parler de Ginny, dit Hermione, et il fallait qu’elle ne soit pas là, malheureusement je ne vois que deux solutions, ça ne peut plus durer comme ça.

-          Pourquoi ? demanda Harry qui ne comprenait pas cette réflexion.

-          A chaque fois qu’elle est là, on ne peut pas parler normalement, j’aurais beaucoup de choses à te faire apprendre mais qui nécessitent d’être au courant de tout, le problème c’est que Ginny reste avec nous le soir maintenant. Je pense donc que soit ta relation doit cesser, soit tu dois tout lui expliquer à propos de la prophétie, des Hrocruxes, de Rogue, du plan de Dumbledore.

Harry était profondément choqué par ces deux éventualités. Pour lui, il ne pouvait plus quitter Ginny, il l’aimait trop, et elle l’aimait trop. Mais il ne pouvait pas non plus lui dire, sinon, il n’aurait pas respecté les volontés de Dumbledore, cela était la pire chose qui devait lui arriver.

Hermione le regardait gravement.

-          Je vais réfléchir, dit Harry, je vais demander à Abelforth ce qu’il en pense.

-          J’espère, car pour l’instant, on ne peut pas trop s’entraîner pour ne pas la laisser seule, et le jour du combat final avec Voldemort, tu ne seras pas prêt.

-          Ce qui est sûr, c’est que l’on ne peut rien lui dire, répondit gravement Harry, un peu choqué par la brutalité de son retour à la réalité, son amour avec Ginny était soit l’amour impossible soit l’amour de tous les dangers.

-          Ce n’est pas grave, en attendant, Harry, on va à nouveau s’entraîner à des sortilèges de métamorphose, tu te souviens que l’on avait métamorphosé des statues pour les contrôler. Harry, je voudrais que tu essayes à nouveau avec cette statue.

Elle sortit une petite statue représentant un gnome et le posa sur la table.

-          Animent gnome ! dit Harry.

Un jet de lumière argenté jaillit de sa baguette et fut absorbé par la statue du gnome qui s’éveilla instantanément.

Harry trouvait cela extrêmement facile, la première fois qu’il avait fait ce sortilège, il l’avait fait sur un centaure ce qui était beaucoup plus difficile.

Ainsi, le gnome fit un tour de la table, monta sur une chaise, fit un salto et retomba sur ses pieds jusqu’à ce que Harry dise :

-          Mortent gnome !

Immédiatement, il se figea et redevint une statue de pierre.

-          Très bien, Harry, cependant, cela ne suffit pas encore, le but est d’utiliser le gnome pour se défendre, mais savoir attaquer en même temps.

-          Je sais ! il faut que je dédouble mon attention !

-          Exactement, en même temps cela te fera un entraînement pour la légilimancie, tu vas donc essayer maintenant de dédoubler ton esprit et avec une partie, tu vas lancer le sortilège sur le gnome pendant que tu vas combattre Ron et moi, c’est d’accord ?

-          Bien sûr, répondit Harry.

Il se concentra et fit ce qu’il venait de faire quelques il y a quelques minutes encore. Cela lui prit une trentaine de secondes pour dédoubler son attention et Hermione et Ron furent profondément surpris qu’ils puissent lui parler en même temps et qu’il réponde aux deux en même temps également.

-          Bien Harry, tu vas contrôler le gnome, dit Hermione.

-          Harry, on va t’attaquer, dit Ron en même temps.

-          Animent gnome ! dit-il.

-          OK Ron ! dit-il en même temps.

Et alors que le gnome s’était placé entre lui et Ron et Hermione, ces derniers commencèrent à lui envoyer une pluie de sortilèges divers que Harry contrait grâce au charme du Bouclier, avec le maléfice agarminis du bouclier d’argent. Pendant ce temps, le gnome avait sauté sur Ron et lui tirait sa robe de sorcier pour tenter de le faire tomber.

Harry se débrouillait merveilleusement bien et pendant deux minutes, il repoussa avec une simplicité déroutante tous les sortilèges – même informulés – que Ron et Hermione lui envoyaient alors que le gnome s’était attaqué à Hermione, avec peu d’efficacité il est vrai.

Finalement, Ron et Hermione s’arrêtèrent épuisés. Et Harry qui était occupé de faire faire des saltos à son gnome rassembla les deux parties de son esprit.

-          Génial, Harry, vraiment génial, heureusement que ce n’était qu’un gnome ! s’exclama Hermione.

-          Oui, il faudra essayer un jour sur quelque chose de plus gros, ça peut servir, dit Harry.

-          Bien, c’est déjà la première chose que je voulais que tu voies aujourd’hui, reprit Hermione. La seconde vient d’un des livres que j’ai lu ici l’autre soir, sur les phénix, ils disent que arrivé à un certain stade dans la liaison entre le phénix et le sorcier, le sorcier a la possibilité d’utiliser ce qu’on appelle le transfert de sortilèges, c’est-à-dire qu’il pense au sortilège et le phénix le fera à sa place sur la personne qu’il veut, cela peut fonctionner à grande distance, j’ai pensé que ça pouvait être très utile. Qu’en penses-tu ?

-          Euh oui, c’est génial, dit Harry, mais Fumseck est un peu faible pour cela aujourd’hui.

-          Je sais, dit Hermione, mais tu peux peut-être commencer par lire le livre. Elle alla chercher un livre intitulé Grandeurs et pouvoirs du phénix, dans lequel elle avait placé un marque-page.

Harry lut la page qui ne faisait que détailler ce qu’avait dit Hermione en donnant des détails plus techniques sur la volonté, la détermination et la concentration.

-          Bien, on essaiera lorsque Fumseck sera en meilleure forme. Mais en attendant, je pense que l’on devrait aller se coucher, je commence à être fatigué ce soir, et puis demain, Maugrey va encore nous réserver des surprises je parie.

-          Oui, on va y aller, mais Harry, réfléchis bien à propos de Ginny, lui répéta Hermione.

Harry fut à nouveau comme soudainement gelé, il préférait ne pas penser à ça ce qui faisait qu’il l’avait mis de côté dans un coin de son esprit.

Enfin, lorsqu’il se coucha vers une heure du matin à côté de Ginny, il avait comme un gros poids dans l’estomac.

Il réfléchissait, il devait y avoir une solution évidente et qui ne ferait pas de mal à personne, mais il ne voyait rien.

Finalement, il pensait à ce que lui disait Dumbledore, que sa plus grande force était l’amour, cela lui confirmait qu’il ne devait plus jamais laisser tomber Ginny, mais de là à trahir le plan de Dumbledore, il ne le pouvait pas.

Harry pensa même un instant qu’il devrait se battre avec Ginny contre Voldemort en pensant que l’amour était sa force, mais il chassa cette pensée rapidement car il voulait réussir en limitant le plus possible le nombre de morts.

Il s’endormit donc l’esprit chargé ce qui le conduisit à faire quelques rêves sans importance dont il ne se souvenait plus le matin.

La Gazette du Sorcier était arrivée et tous les élèves lisaient l’article en première page :

 

UN JEUNE MANGEMORT ARRETE A POUDLARD

 

Mais Harry n’avait pas besoin de lire l’article, il avait assisté à l’intégralité de la scène.

Cependant Hermione le lisait quand même et dit :

-          Son procès aura lieu mercredi à quatorze heures.

-          Excellent, j’ai hâte qu’il termine à Azkaban, dit Harry.

-          Je ne suis pas sûre, dit Hermione, aucun Mangemort aussi jeune n’avait été capturé avant, je ne sais pas si il est majeur encore et si les mineurs peuvent être envoyés à Azkaban.

-          Ils ne vont quand même pas le relâcher ! dit Harry horrifié.

-          Bien sûr que non, répondit Hermione, on verra bien.

-          Abelforth m’a parlé d’une page réservée à Poudlard, dit Harry.

-          Oui, ils donnent tous les jours plein d’information sur Poudlard, avec notamment les résultats du club de duels et les meilleures prestations aux examens, ils ne parlent pas de toi ce matin, à part que « ton phénix » à sauvé Mrs Bett, c’est navrant la façon dont ils parlent de cela, ce « ton phénix », ils ne savent pas que le sorcier et le phénix sont placés sur un pied d’égalité ? s’indigna Hermione.

-          Tu sais, la Gazette a toujours été un peu idiote, dit Ron.

-          J’ai une idée, pourquoi on ne créerait pas notre journal, un journal libre où on dirait la vérité en respectant les gens ? dit Hermione.

Harry et Ron ne répondirent pas.

-          Alors ? demanda Hermione, on pourrait parler aussi de la façon dont les elfes de maison sont torturés abominablement

-          Hermione, l’idée du journal est bien mais il ne faut pas exagérer avec les elfes, dit Harry.

-          Je ne vois pas où tu vas trouver le temps de faire ça, dit Ron. Si tu as quelque chose à dire, je suis certain que le père de Luna sera heureux de le publier dans le Chicaneur.

-          Enfin, ce n’est pas pareil… Rufus ne nous avait parlé d’un journal du Ministère de la Magie ? demanda Hermione.

-          C’est possible, répondit Ron, il faudra lui demander.

Dans la Grande Salle, les élèves et les professeurs étaient toujours aussi joyeux et les rires se faisaient entendre avec force, masqués uniquement par les roulements fréquents du tonnerre, mais cela ne changeait rien, ils s’y étaient habitués.

Enfin, peu avant huit heures et le début des cours, Maugrey Fol Œil et le professeur Strout s’étaient déjà rendus à la salle du cours de réaction face à une situation périlleuse ce qui avait fait considérablement fait stresser Hermione qui pensait qu’ils auraient dû les suivre. Mais cela n’empêcha personne de n’attendre que la sonnerie pour y aller, Rusard chassant les élèves de la Grande Salle avec des regards menaçants.

La salle était toujours fermée et ils attendirent dans le petit hall d’entrée. Les sept Serpentard restants s’étaient regroupés ensemble et Harry préféra ne pas envenimer les choses en leur lançant un sourire.

Cependant, la porte s’ouvrit et tous les élèves entrèrent, tenant fermement leur baguette magique dans leur main pour être prêts à dévier toute attaque de Maugrey.

La salle avait encore énormément changé et toutes les plantes avaient maintenant disparu. Sur l’estrade de Maugrey, il y avait maintenant un bureau plus grand où était assise Mrs Strout. Mais Maugrey restait debout, appuyé sur le bureau.

En bas, le sol semblait encore plus défoncé que d’habitude, il y avait des cratères énormes.

Des tables en bois toutes simples avec des bancs y avaient été placés d’une manière très bancale et Harry était assis sur une chaise qui penchait vers la droite et il faillit plusieurs fois se renverser.

-          Bonjour à tous, dit le professeur Strout, je vais récupérer vos essais d’abord et si vous les avez fait sérieusement, vous n’aurez pas de difficultés aujourd’hui, nous n’avions pas terminé la deuxième partie, il nous restait à voir comment ranimer une personne inconsciente, nous allons le faire avant de commencer le cours commun avec la réaction face à une situation périlleuse.

Elle agita sa baguette et fit apparaître de mots en grosses lettres au tableau :

 

CHAPITRE 1

 

Deuxième partie (suite) : annulation d’un sortilège inanimant

 

3) Annulation des effets d’un sortilège inanimant sur une victime inconsciente.

 

L’intégralité de ce cours est exigible aux épreuves d’ASPICS, que ce soit aux épreuves écrites ou pratiques.

 

Définition de l’inconscience :

Une personne inconsciente n’est pas forcément une personne qui ne pense plus mais une personne dont la pensée ne peut plus s’exprimer.

 

Deux cas d’inconscience :

Il existe donc deux cas dans lesquels on peut parler d’inconscience :

·         La victime pense mais ne peut plus parler, bouger le visage, elle peut cependant toujours voir et entendre ce qui se passe autour d’elle. Ce cas s’appelle l’inconscience parallèle.

·         La victime ne pense plus du tout. Ce cas s’appelle l’inconscience sécante.

 

Ranimer une victime inconsciente :

Pour ranimer une victime inconsciente sous l’effet d’un sortilège inanimant, que l’on soit dans un cas parallèle ou sécant, on utilise généralement le sortilège finite ou dans le cas de sortilèges mineurs et de base finite incantatem. Cela fonctionne sur la grande majorité des sortilèges. Dans le cas d’un sortilège inanimant inconnu, il n’est jamais dangereux d’essayer, dans le cas où cela ne fonctionnerait pas, vérifiez que la victime est bien en vie et contactez les guérisseurs le plus rapidement possible.

 

Sécuriser une victime inconsciente :

Dans le cas où vous ne réussiriez pas à ranimer la victime, appliquez lui un sortilège de Repos Cérébral pour éviter que son état mental ne risque de dégénérer, c’est le seul risque que peut causer un sortilège inanimant lorsqu’il est de longue durée.

 

Sortilège de Repos Cérébral :

Le sortilège de Repos Cérébral est un sortilège complexe de formule Mentalis Repositum. La difficulté majeure de ce sortilège réside en fait dans le niveau de calme nécessaire pour son accomplissement parfait, cela est d’autant plus difficile que la situation est périlleuse. C’est pourquoi il est nécessaire de garder son calme et sa plus grande concentration en cas d’attaque (voir le cours de réaction face à une situation périlleuse.

Il existe cependant un bon indice montrant que ce sortilège a fonctionné, du patient émanera une lueur blanche d’autant plus forte que le sortilège est efficace.

Il faut savoir que ce sortilège ne soigne en aucun cas mais il permet d’attendre l’arrivée des secours en augmentant les chances de survie de la victime et permet d’éviter des complications.

 

-          Dépêchez-vous de copier cela, s’il vous plaît, reprit le professeur Strout, nous avons énormément de choses à faire aujourd’hui, on passera ensuite à la pratique.

-          Et vigilance constante ! aboya Maugrey en levant sa baguette d’un air menaçant.

Harry trouva qu’il valait mieux le surveiller et en effet Terry Boot de Serdaigle venait de tomber stupéfixée.

Il eut donc une idée formidable et il fit le tri dans ses pensées, il les sépara en deux groupes puis il se concentra alternativement sur ses groupes de pensée durant des durées de plus en plus courtes en enfin, il venait de dédoubler son esprit et sa concentration. Cela avait pris une dizaine de secondes.

Il observait maintenant attentivement d’un œil Maugrey Fol-Œil qui venait maintenant de stupéfixer Hermione, tout en recopiant ce qu’il y avait écrit au tableau.

Tous les élèves tombaient les uns après les autres et retournaient à leur place le plus rapidement possible. Aucun d’eux n’avait encore réussi à repousser le sortilège, ils n’avaient même pas eu le temps de commencer à prononcer l’incantation du Charme du Bouclier étant donné qu’il fallait d’abord lâcher sa plume pour prendre sa baguette magique.

Et sans prévenir, un éclair de lumière rouge jaillit en direction de Harry qui lâcha sa plume et prit sa baguette en une fraction de seconde.

-          Protego ! s’exclama-t-il.

Il avait déjà repris sa plume alors que le sortilège était renvoyé sur Maugrey qui l’annulait instantanément.

-          Bien, Potter, dix points pour Gryffondor.

Maintenant, tous les élèves avaient terminé de recopier le texte et apparemment Mrs Strout était soulagée car le fait de voir les élèves se faire stupéfixer un à un était plutôt surprenant.

Ils passèrent donc à la pratique après que les professeurs eurent fait disparaître les tables et le professeur Strout vérifia d’abord que tous savaient faire les sortilèges finite et finite incantatem. C’était un jeu d’enfant pour les membres de l’AD qui s’y étaient entraînés la veille au soir.

Goyle qui semblait assez triste en ce moment ne parlait plus et curieusement on aurait dit qu’il suivait avec attention le cours, peut-être voulait-il progresser pour venger son ami ? Mais cela ne changeait pas que sa stupidité était un vrai handicap pour lui. Il n’avait pas compris apparemment que la formule était finite mais disait fimite ce qui ne produisait rien. Mais aucun de ses amis ne semblaient vouloir lui dire.

Tous avaient donc parfaitement réussi à part lui. C’est pourquoi, le professeur Strout lui demanda de s’entraîner beaucoup.

Le plus intéressant était cependant le sortilège de Repos Cérébral, tous s’étaient mis ensemble par paires et chacun leur tour, ils se lançaient un sortilège inanimant pour rendre inconsciente leur victime.

Certains utilisaient le sortilège de stupéfixion mais d’autres préféraient utiliser le maléfice du Saucisson. Le sortilège de Raidéflexion ne rendant pas inconscient, personne ne l’utilisa.

Harry s’était mis avec Neville et dès le premier coup, il réussit à faire apparaître un halo de lumière blanche autour de Neville qui était stupéfixé, alors que la deuxième partie de lui se contentait de surveiller Maugrey qui était en face de lui.

Le professeur Strout était impressionnée :

-          C’est très bien, Mr Potter, réussir du premier coup est excellent, vous faites gagner dix points à Gryffondor. Faites-le encore une fois et puis vous pouvez inverser ensuite pour que Mr Londubat puisse pratiquer.

Il semblait en effet que ce soit un véritable exploit car même Hermione n’avait réussi à faire apparaître un peu de lumière autour de Ron qu’au troisième essai.

Pour les autres, cela venait beaucoup plus longtemps et ils ne réussirent qu’au bout du cinquième essai pour les meilleurs alors que certains n’y arrivaient toujours pas à la fin de l’exercice.

Neville cependant commençait à y arriver, et Harry qui venait de passer quasiment une heure sous l’effet du maléfice du Saucisson avait pu l’observer faire. Le sortilège du Repos Cérébral faisait beaucoup de bien et lorsqu’il fut ranimé, il était parfaitement détendu.

Harry avait toujours l’esprit scindé en deux parties et il s’était rapproché des Serpentard pour écouter la conversation entre Nott et Pansy qui ne s’étaient pas rendus compte de sa présence, pendant que le professeur Strout et Maugrey parlaient à propos de la troisième partie du cours intitulée « réagir correctement dans une situation périlleuse ».

-          … vous devez toujours faire attention à l’attitude de la victime…

-          … tu penses que Crabbe va parler ? demandait Pansy.

-          … car celle-ci pourrait en fait se révéler dangereuse si elle avait subi un sortilège de Confusion. Ce n’est pas pour autant que vous devez la laisser mourir !...

-          Que veux-tu qu’il dise, personne ne croira un imbécile comme lui, et puis Potter n’en sait rien,…

-          Pour cela VIGILANCE CONSTANTE ! grogna Maugrey.

-          … personne ne sait à part nous les septième année…

-          Vous devrez donc vous assurer que la victime est bien inanimée et qu’elle ne fasse pas semblant, approchez-vous toujours avec votre baguette tenue fermement dans votre main…

-          … tu ne crois pas que cet imbécile de Marcus ne risquerait pas de devenir un de ses espions ?

-          … pour parer à toute attaque…

-          Il souffrirait, Zabini va bientôt me donner la potion du Sang Vert…

-          Potter ! s’était exclamé Nott qui venait de surprendre le regard de Harry.

-          Je voulais te demander comment ça va, Nott ? demanda Harry essayant de faire croire qu’il n’avait rien entendu et qu’il venait d’arriver. Ta tête ? demanda Harry tout en continuant d’écouter le cours de Maugrey et Strout.

Nott lui lança un regard noir qui voulait clairement dire « toi aussi tu vas souffrir ».

Mais Harry ne la craignait pas et il s’éloigna d’eux, il avait entendu l’essentiel, bien qu’il ne savait pas ce qu’était cette potion du Sang Vert.

Cependant, il ne pouvait en parler avec Ron et Hermione maintenant et il se contenta d’attendre la fin du cours, qui nécessitait une grande attention étant donné que les professeurs faisaient tout pour les mettre en situation.

Harry était finalement le seul qui avait réussi parfaitement et les professeurs étaient complètement surpris.

L’exercice final consistait à ranimer des victimes tout en évitant la pluie de sortilèges qu’envoyaient les professeurs Maugrey et Strout sur eux, tout en en protégeant certains avec le sortilège du Repos Cérébral.

Ils passaient individuellement alors que tous les autres élèves étaient stupéfixés totalement ou partiellement.

Pour stupéfixer partiellement quelqu’un, il y avait deux possibilités, soit le sorcier qui lançait le sortilège se concentrait suffisamment pour calmer l’effet du sortilège, soit un charme du Bouclier qui touchait partiellement le sortilège pouvait avoir le même effet.

Lorsque Harry était passé, il y avait autour de lui tous les élèves de septième année allongés par terre et il devait les ranimer tous le plus rapidement possible sauf certains qu’il devait protéger. C’était très difficile mais il réussit en deux minutes trente alors que tous s’étaient finalement fait stupéfixés avant de finir l’exercice.

L’avantage de dédoubler son esprit était qu’il pouvait faire deux sortilèges à la fois. En même temps qu’il s’occupait de ses camarades, il faisait en permanence le Charme du Bouclier qui était invisible.

Bien évidemment, personne ne savait qu’il utilisait ce moyen-là et le professeur Strout donna cinquante points à Gryffondor.

-          On va avoir beaucoup de travail encore, annonça le professeur Strout, certains d’entre vous ont des difficultés avec la maîtrise des sortilèges de base, je crois que le fait que les cours aient été avancés cette année est une bonne chose, vous allez avoir beaucoup de mal à suivre pendant l’année si vous ne vous entraînez pas plus, je vais essayer de voir avec la Directrice si on ne peut pas ajouter des cours de soutien pour les élèves en difficulté. En attendant, je vais vous donner les devoirs pour lundi prochain et je souhaite que vous les fassiez avec sérieux. Pour ceux qui n’auraient pas réussi les essais cette fois-ci, étant donné que je les corrigerai rapidement, je les ferai parvenir à vos directeurs de maison respectifs et vous les referez éventuellement pour lundi également. Le travail obligatoire sera un essai de un mètre de parchemin sur le thème suivant : « la folie en magie » pour préparer le deuxième chapitre. Je veux aussi que vous sachiez faire parfaitement le sortilège du Repos Cérébral, c’est nécessaire.

-          A mon tour maintenant, dit Maugrey sous les yeux des élèves qui semblaient bien paralysés, sans pour autant avoir subi de sortilège inanimant. Je veux pour demain que vous vous entraîniez à être parfaitement concentrés, sinon, vous ne réussirez jamais à faire ce que l’on va faire, et vous ferez un essai de dix centimètres de parchemin sur le sortilège d’Embrasement, si vous savez le faire en plus, ça sera un avantage, mais je ne vais pas trop en demander. Pour vendredi sinon, vous ferez vingt centimètres de parchemin sur la potion de Concentration Rayonnancique que vous allez d’ailleurs préparer avec le professeur Slughorn très bientôt.

-          Bon courage pour votre travail, ajouta le professeur Strout.

-          Et vigilance constante ! grogna Maugrey.

C’est ainsi que se termina ce cours, ils allèrent donc dans la Grande Salle pour le repas de midi. La matinée de cours n’avait calmé la joie de personne et les élèves lisaient tous en riant un magasine que Harry ne connaissait pas.

-          C’est quoi ? demanda Harry aux autres qui les entouraient.

-          Ce magasine, Blagues entre Sorciers, répondit Seamus, ils le vendent à la boutique, pour cinq Noises.

-          Et ça parle de quoi ? demanda Hermione sans grande conviction.

-          Il n’y a que des blagues et des histoires drôles, répondit Seamus.

-          Ah, dit Hermione sans être intéressée par le magasine alors que Ron, Harry et Ginny se précipitèrent pour arracher l’exemplaire de Seamus.

Finalement, ils avaient passé le repas à se lire entre eux les blagues du livre alors que Hermione devait être en train de se demander s’il n’existait pas une loi interdisant les blagues.

-          Hermione, quel est le comble… commença Ron.

-          Oh, arrêtez avec ça, dit-elle. Ils ne devraient pas vendre ça !

-          Et pourquoi ? demandèrent plusieurs élèves indignés d’une même voix.

-          Parce que ça n’incite pas les élèves à travailler !

-          Et alors, même les profs le lisent.

En effet, à la table des professeurs, Lupin, Mrs Bett et McGonagall en avaient un et ils les lisaient tous à leurs voisins de table. Tonks riait fortement et on aurait dit un clown avec ses cheveux violets aujourd’hui.

Mrs Bett était littéralement pliée en deux et le rire de Hagrid était aussi fort que le bruit du tonnerre. Seule Ombrage ne semblait pas du tout amusée, d’ailleurs Rusard était allé à côté d’elle et ils discutaient en regardant d’un regard mauvais les élèves.

Enfin, la seule perturbation survenue pendant le repas était l’arrivée d’une douzaine de lutins de Cornouailles qui avaient certainement dû s’échapper des cachots, endroit où il y en avait habituellement beaucoup.

Tous les élèves se mirent à crier même si la plupart d’entre eux auraient été capables de les repousser. A cet instant, personne ne put retenir Mrs Bett qui enfourcha le balai qu’elle avait sur les genoux pendant le repas. Elle s’envola et attrapa la tringle d’un rideau qu’elle arracha du mur. Elle fonça vers la plafond de la Grande Salle en traversant les nuages et ressortit en poursuivant les lutins, enfin elle s’approcha d’eux et donna un grand coup avec la tringle sur le lutin le plus proche qui traversa la Grande Salle avant de s’écraser en plein dans un plat de purée à la table des Serpentard alors que Pansy en recevait en pleine figure.

Jamais ils n’avaient autant ri et McGonagall avait bien du mal à essayer de crier pour rappeler le professeur Bett qui était maintenant en train de crier « aha » en fendant les airs pour s’approcher des autres lutins qui tentaient de s’enfuir, terrifiés. Mais elle réussit à les toucher tous. Plusieurs allèrent s’écraser contre des murs alors qu’un autre avait heurté Ombrage en pleine tête, lui griffant la figure et la faisant tomber de la chaise en arrière. Un autre atterrit en plein sur la table des Gryffondor en renversant tous les plats sur les genoux des élèves.

Mais alors que Mrs Bett s’apprêtait à regagner sa place, un éclair traversa le ciel et toucha l’avant de son balai. Elle fit un bond en avant et fit trois saltos avant de s’écraser à plat ventre en plein milieu de la table des Serdaigle, projetant encore de la purée partout, alors que son balai avait atterri en douceur planté dans une carafe d’eau, il ne s’était pas enflammé à cause de la foudre.

Tous les élèves avaient fait un grand « Oh » et s’étaient immédiatement rapprochés de la table des Serdaigle pour aider à se relever leur professeur préféré.

Mais celle-ci ayant été correctement amortie par les plats de nourriture, elle s’était relevée toute seule et avait sauté directement par terre en s’exclamant de sa voix rauque :

-          Ahaha !

Maugrey s’était mis à applaudir sa compagne suivi de tous les autres élèves et McGonagall était partagée entre le fait qu’il fallait rétablir l’ordre et féliciter aussi Mrs Bett.

Finalement, le repas se termina dans des conditions tout à fait normal, à part que certains élèves avaient dû aller se changer avant de revenir.

Harry avait pour l’instant oublié la conversation qu’il avait entendue entre Nott et Pansy Parkinson durant le cours de la matinée, mais de toute façon, il n’aurait pas pu en parler pour éviter que la rumeur ne remonte aux oreilles des J.M.P.

Ils se rendirent donc à leur cours de métamorphoses qui était assuré par Tonks aujourd'hui.

-          Bonjour à tous ! dit-elle joyeusement lorsqu’ils entrèrent en classe. Je vais commencer par ramasser vos essais sur les sortilèges d’auto-métamorphose, whao ! Remus vous en avait demandé beaucoup, il aura de la lecture.

-          J’espère que je n’ai rien oublié, dit Hermione gravement.

-          Arrête, tu as écris plus d’un mètre cinquante, un mètre c’est déjà pas mal, dit Ron lassé.

-          Oui mais on ne sait jamais, et si j’ai fait un hors sujet ?

-          Ca ne va pas te tuer une fois dans ta vie.

-          Bien, dit Tonks en posant avec difficultés la pile de parchemins sur le bureau, elle devait faire quasiment un mètre d’épaisseur. On va continuer sur les sortilèges de Transfert, les Transferts partiels exactement, comme vous savez tous ce que c’est, on va passer directement à la pratique. On va aujourd’hui s’entraîner à transférer les oreilles de quelqu’un pour les fixer sur son nez et ainsi l’empêcher de voir.

Hermione venait d’émettre un toussotement pour faire remarquer qu’elle savait faire le sortilège, elle l’avait en effet utilisé lors d’un duel.

Ils avaient donc passé l’heure à faire cet exercice difficile, Hermione avait réussi du premier coup et avait fait gagner vingt points à Gryffondor pour cela.

Gryffondor était maintenant largement en tête, avec plus de cent cinquante points d’avance sur Serdaigle et si cela continuait comme ça, ils seraient assurés de gagner la coupe des Quatre Maisons dès quelques semaines encore.

Quant au transfert des oreilles devant les yeux, Harry trouvait cela parfaitement inutile et il préférait utiliser le sortilège d’Aveuglement.

Mais cela ne l’empêcha pas d’obtenir un bon résultat sur Neville dès le troisième essai.

Cependant, la majorité des élèves avaient beaucoup de difficultés, les métamorphoses devaient être la discipline la plus difficile enseignée à Poudlard.

-          Ne partez pas comme ça ! s’exclama Tonks à la fin de l’heure alors que tous les élèves s’étaient levés à la sonnerie pour tenter d’éviter d’avoir des devoirs supplémentaires. Pour demain, vous ferez vingt-cinq centimètres de parchemin sur le contrôle d’objets par sortilèges de métamorphose. A bientôt !

A la fin de l’heure, ils passèrent voir Tonks.

-          C’est une excellente nouvelle, s’exclama Hermione, vous avez été super pour votre premier cours.

-          Merci, dit-elle, ça fait plaisir de venir faire de cours, c’est terrible d’attendre toute la journée devant la Porte à Transplaner.

-          En tout cas, c’est une très bonne idée de vous avoir engagée, reprit Hermione.

-          Ce n’est pas fini, cinq autres personnes sont en attente pour venir enseigner à Poudlard, de manières à ce que les cours soient fait en groupes réduits, ce serait mieux par exemple. Pour la pratique il est difficile d’apprendre un sortilège lorsqu’on est vingt dans une classe. Mais, vous allez être en retard à votre cours avec Slughorn, dépêchez-vous ! à bientôt.

Et elle leur adressa un clin d’œil lorsqu’ils partirent alors que des élèves de troisième année étaient arrivés devant sa salle.

Ils se rendirent dans les cachots pour le cours que Harry aimait le moins, les potions. Heureusement, Slughorn semblait s’être un peu refroidi avec lui cette année, peut-être car Dumbledore était mort ce qui faisait qu’il était plus sec qu’avant.

Ils n’avaient pour l’instant eu qu’un seul cours avec Slughorn qui datait d’une semaine à cause du fait que Slughorn avait été blessé lors de l’explosion du chaudron.

Pendant ce premier cours qui avait certainement été le cours le plus horrible que Harry n’ait jamais vécu, Slughorn avait posé pendant trois heures des questions difficiles sur tout ce qu’ils avaient vu en potions depuis le début de leur scolarité.

Ce cours devait être consacré à la préparation de la potion de Concentration Rayonnancique dont ils avaient acheté les ingrédients à la boutique de matériel scolaire.

Ils avaient commencé par faire un cours théorique sur son utilisation et Slughorn avait ramassé les essais. C’était une potion puissante qui permettait de concentrer les pouvoirs du sorcier qui la buvait pour augmenter sa puissance.

Hermione avait fait un monologue qui avait duré quasiment vingt minutes pendant lesquelles elle avait tout expliqué. Slughorn n’avait plus rien à dire après et donna cinquante points à Gryffondor.

Ils passèrent ensuite à la préparation de la potion qui était terriblement difficile, mais Harry avait déjà fait pire durant l’entraînement privé avec Rogue.

Il fut surpris de prendre du plaisir à préparer la potion, et il pensa que c’était le talent de sa mère qui ressortait en lui. Il avait donc parfaitement réussi sa potion et les différentes phases de vieillissement se produisaient à une vitesse époustouflante ce qui lui laissait du temps pour se concentrer sur l’ordre des ingrédients.

Finalement, il avait terminé une demi-heure avant Hermione qui venait de faire une cinquantaine de tours dans le sens des aiguilles d’une montre après avoir ajouté de la poudre de cônes de Cyprès du Groenland. Pourtant sa potion ne prenait toujours pas une coloration violette alors que celle d’Harry l’avait fait au bout de cinq tours seulement.

Harry était d’autant plus fier de lui qu’il n’avait bénéficiait d’aucune aide.

Finalement, Slughorn avait encore donné encore cinquante points à Gryffondor pour cette potion parfaite. Harry en avait profité pour commencer l’essai qu’avait demandé Maugrey sur cette potion et il le termina en se relisant trois fois au moins de manière à obtenir un essai parfait.

C’est donc content de lui qu’il sortit du cachot de Slughorn alors que Hermione fulminait car sa potion n’avait pas l’aspect qu’il aurait dû avoir à la fin. Harry était quasiment certain, lui, d’avoir obtenu un O pour cette potion.

Slughorn ne leur avait donné aucun travail à part acheter des ingrédients pour le lendemain ce qui était un gros soulagement pour tous sauf Hermione qui en général montrait sa supériorité dans les devoirs à la maison.

Harry avait maintenant à donner le cours aux adultes et il traversa le château pour se rendre au bout du couloir de l’aile Ouest du château.

L’endroit avait complètement changé et il ne se terminait plus en large couloir avec des petites salles et des escaliers étroits des deux côtés comme avant, mais par un très grand hall circulaire, largement éclairé par des grandes torches sur les murs. Une cinquantaine de personnes y attendaient et les discutions cessèrent lorsque Harry arriva.

McGonagall était là ainsi que le professeur Bett, Lupin, Kingsley Shackelbot, Rufus Scrimgeour, Tonks et le professeur Philipett.

McGonagall prit la parole :

-          Bien, les cours vont commencer, j’aimerais le silence s’il vous plaît, dit-elle sèchement. Aujourd’hui, vous allez vous diviser en fonction du sortilège que vous voulez apprendre, Charme du Bouclier, sortilège de Stupéfixion ou sortilège de Désarmement.

-          Qui va enseigner chacun de ces sortilèges ? demanda une femme dodue qui avait une voix trop faussement douce que Harry n’aimais pas du tout.

-          Peut importe qui va vous enseigner, l’important est que vous sachiez vous défendre, dit McGonagall d’un ton cassant ce qui fit immédiatement taire tout le monde. Vous allez maintenant vous répartir devant les salles où les noms des sortilèges sont indiqués en fonction du sortilège que vous souhaitez apprendre.

Les adultes obéirent lentement, de toute évidence, ils voulaient tous un cours avec Harry Potter et Harry était décidé à exclure de son cours tous ceux qui seraient là uniquement pour ça.

-          Bien, Harry, vous irez salle deux, dit McGonagall, pour le Charme du Bouclier.

Harry se rendit devant la salle deux sous les regards déçus de ceux qui n’étaient pas allés à cette salle. Il y avait une quinzaine de personnes et Lupin s’occupait également du Charme du Bouclier dans la salle un.

-          Bonjour à tous, dit-il d’une voix forte en entrant dans la salle.

-          Bonjour Harry Potter, scandèrent les parents ensemble. Harry n’aimait d’ailleurs pas du tout cela.

-          On va voir aujourd’hui le Charme du Bouclier utile pour dévier un très grand nombre de sortilèges à part les Sortilèges Impardonnables bien sûr…

-          Comment avez-vous fait pour repousser l’Avada Kedavra de Vous-Savez-Qui ? demanda un sorcier qui portait un chapeau melon gris et vêtu d’une sorte de cape noire.

C’était ce que Harry ne voulait pas entendre et le fait que cet homme n’ait pas osé prononcé le nom de Voldemort ne fit qu’amplifier la réaction de Harry.

-          Vous êtes ici pour recevoir des cours et pas pour poser des questions sur moi, je commence à en avoir assez, si vous êtes venus pour ça, vous pouvez ressortir directement car je ne répondrai pas ! cria-t-il.

Mais personne ne partit et tous se turent pour écouter attentivement lorsque Harry allait reprendre.

            Harry n’aimait pas trop donner ces cours, c’était beaucoup plus intéressant avec des gens de son âge. Et puis ce n’était pas car ils étaient plus expérimentés qu’ils étaient plus fort, certains ne savaient pas tenir leur baguette correctement et faisaient des grands gestes inutiles.

            C’est donc après avoir répété plusieurs fois toujours les mêmes choses que Harry quitta la salle à vingt heures pour le repas.

Ce cours avait été particulièrement épuisant pour lui mais il se consolait en se disant que cela servait quand même à quelque chose, une grande partie des personnes qui avaient participé à son cours avaient progressé. En effet, certains ne connaissaient pas – ou plus – du tout le Charme du Bouclier pourtant si utile.

Il fut donc heureux de retrouver Ron, Hermione et Ron. Car maintenant, Harry était devenu un vrai professeur même si ses élèves étaient plus âgés que lui.

 

 

 

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