HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 64 : DES OS DISPARUS

 

          Il courut réveiller Ron et Hermione et n’eut même pas le temps de dire un mot à Ginny qui avait eu peur et était tombée du lit lorsqu’il avait crié.

          Il n’expliqua rien à Hermione et à Ron sur le trajet et ils coururent le plus vite possible vers la salle du Phénix.

          Ils arrivèrent chez Abelforth où il y avait un orage terrible et tambourinèrent à la porte.

          Une lumière s’alluma et Abelforth arriva, vêtu de sa chemise de nuit…

-          Qui est-ce ?

-          Nouuuuus ! cria Harry.

-          Ah.

          La porte s’ouvrit lentement et Harry entra rapidement, manquant de renverser Abelforth.

-          Du calme, Harry, que se passe-t-il ?

-          Kreattur, s’il nous a demandé tout cela, c’est qu’il veut les os, il veut faire revenir Regulus !

-          Ce n’est pas possible, comment peut-il savoir que Regulus n’est pas vraiment mort ?

-          Il a dû le deviner ! Je sais pas, on lui avait demandé s’il n’avait pas eu de nouvelles depuis !

-          Tu penses qu’il aurait été le retrouver,  pourtant, Dobby le surveille, tu le sais. Il nous aurait prévenu si Kreattur avait quitté Poudlard à un moment.

-          Oui mais alors il n’a pas dû voir…

-          L’idée t’es venue comme ça, à trois heures du matin ? s’étonna Abelforth.

-          Non, c’est un rêve que j’ai fait, de Voldemort ! Il lisait la Gazette du Sorcier, et il a dit que c’était ridicule qu’ils accusent Sirius de revenir, mais que c’était Kreattur qui voulait faire revenir Regulus ! Il ne doit pas dire ça pour rien !

-          Ca y est, je viens de comprendre !

-          Quoi ? demanda Harry.

-          Et bien je réfléchissais à ce que t’a dit Kreattur, j’étais en train de m’étonner qu’il ne t’ait pas dit ce qu’il voulait vraiment faire lorsque tu lui as demandé ! Harry, Kreattur t’a menti, tu l’as senti toi-même, et un elfe ne peut pas mentir à un ordre direct de son Maître ! Harry, tu n’es pas le Maître de Kreattur ! Ca veut dire qu’il reste un Black de la génération précédente, et le Black de la génération précédente, ça ne peut être que Regulus !

-          Mais Regulus n’es toujours pas revenu ! s’étonna Ron.

-          Non, mais son esprit est là, et je suppose que cela suffit pour qu’il puisse être le Maître de Kreattur.

-          Donc Kreattur veut vraiment voler les os ? demanda Harry.

-          Harry, c’est ce que tu soutiens depuis tout à l’heure et maintenant ça semble t’étonner ! remarqua Abelforth.

-          Oui, je voulais juste être confirmé !

-          Je crois qu’il faut rapidement déplacer les os ailleurs à nouveau.

          Ils sortirent sous la pluie battante.

-          Tiens, je n’avais prévu de faire pleuvoir cette nuit, s’étonna Abelforth… Hum, je ne sais pas où sont les os, il va falloir utiliser le transplanage d’escorte…

-          Oui, on y va, dit Hermione.

-          Très bien.

          Abelforth s’accrocha au bras d’Hermione et ils transplanèrent.

          La forêt était sombre et ils ne voyaient rien. On n’entendait qu’une sorte de raclement proche.

-          Qu’est-ce que c’est ? demanda Hermione.

-          Je ne sais pas, allumons nos baguettes ! dit Abelforth.

      Tous les quatre allumèrent leur baguette et l’endroit s’éclaira. Ils tournèrent les yeux vers l’endroit d’où venait le bruit.

          Une petite créature qu’ils ne pouvaient reconnaître était penchée par terre et creusait la terre !

-          Kreattur ! hurla Harry.

          L’elfe se retourna, se leva, tenant dans sa main un grand sac poubelle.

          Harry sortit sa baguette et au même moment, il y eut un craquement sonore et Kreattur disparut, l’éclair de Stupéfixion passa exactement à l’endroit où se trouvait la tête de Kreattur quelques fractions de secondes auparavant.

          Tous les quatre se précipitèrent vers le trou, il ne restait plus que quelques os, Kreattur avait presque tout pris.

          Harry donna un coup de pied rageur dans la terre.

          S’ils étaient arrivés quelques minutes avant, et s’ils avaient réagi plus vite, Kreattur n’aurait jamais pu prendre les os.

-          Et bien, soit, j’aurais dû me méfier plus, se lamenta Abelforth.

-          Non, c’est moi, répondit Harry, si je n’avais pas crié, on aurait pu le stupéfixer avant…

-          Non, non, il faut revenir au début, cela n’est que la conséquence de toute cette histoire… j’aurais dû réagir lorsque tu m’as dit qu’il t’avait menti…

-          C’est notre faute à tous, dit Hermione. Maintenant, on ne peut plus rien faire, il faudra qu’on s’entraîne plus, c’est tout.

-          Le problème est de savoir quelles sont les intentions de Regulus, et ça, il va falloir attendre pour le savoir : veut-il revenir vers Voldemort, je ne pense franchement pas, veut-il tenter de le renverser, ça me semble possible. Dans tous les cas, il va falloir s’en méfier, puisqu’il doit être redoutable maintenant. Ce n’est sûrement plus l’homme faible que l’on connaissait avant… il a été capable de faire un Horcruxe, il va falloir le trouver, et le détruire. L’avenir est loin d’être rose, et pour l’instant, il nous faut attendre et se préparer au mieux possible, je vais réfléchir à ce que l’on peut faire, mais vous devriez rentrer, vous viendrez demain après-midi, je vous donnerai l’heure avec le Gallion.

-          Et puis, dans le rêve, Voldemort va partir en voyage en Europe de l’Est pour rechercher des Mangemorts, ajouta Harry.

-          Quoi ! s’exclama Abelforth.

-          Oui, j’ai vu la scène, ils partent à l’aube demain matin.

-          Et Severus et Joe ?

-          Ils partent aussi avec lui, il a besoin d’eux…

-          Mince, Severus n’aura pas le temps de passer avant qu’ils partent… comment faire…

-          Peut-être…

-          Merci Harry de m’avoir prévenu, je saurai quoi faire, ce n’est pas idiot de la part de Voldemort… vous devriez vraiment aller vous recoucher.

          Ils rentrèrent à Poudlard un peu plus calmement, Harry n’avait plus du tout l’envie de dormir. Pour lui, cet évènement était catastrophique, il était certain que Regulus ne retournerait pas au service de Voldemort et qu’il ferait la guerre lui aussi à la communauté magique, en plus de Pétunia et Voldemort.

          Ce qui l’inquiétait le plus, c’était le fait que Regulus n’avait rien de ce que lui avait dit Sirius, il n’était pas faible, il avait été capable de faire un Horcruxe, et il s’apprêtait à retrouver son corps grâce à Kreattur. En fait, il devait connaître autant de choses en Magie Noire que Voldemort.

          Harry s’en voulait énormément, même s’il savait que dans la précipitation, il aurait été dur d’agir parfaitement.

          Lorsqu’il rentra dans sa chambre, Ginny était encore réveillée et cela ne lui faisait pas plaisir qu’il soit partie de cette manière, sans la prévenir.

-          Harry, j’aimerais bien que tu me dises un peu ce que tu fais, tu sais que je m’inquiète, quand même ?

-          Oui, je sais, mais s’il y a quelque chose de grave, je n’ai pas le temps de prévenir !

-          Parce qu’il y a encore eu quelque chose de grave ? demanda-t-elle.

-          Oui, répondit Harry, sinon je ne me serais pas levé en pleine nuit.

-          Et c’était grave au point que tu n’aurais pas pu prendre dix secondes pour me dire un mot ?

-          Oui, répondit Harry, si l’on avait gagné dix secondes, tout se serait passé autrement…

-          Et que s’est-il passé ? demanda-t-elle.

-          Je ne peux pas te le dire, répondit Harry.

-          Tu crois quoi, que je vais tout dire à quelqu’un ? demanda-telle.

-          Ne dis pas n’importe quoi, je t’ai déjà dit pourquoi, ça ne me dérange pas que tu saches ce que je fais, mais je sais très bien que tu vas vouloir venir où je vais, et ça, je ne veux pas car il y’a trop de risques ! dit Harry.

-          Et moi, tu crois que j’ai envie que tu en prennes, des risques ?

-          Non, mais la différence est que je suis obligé de faire ce que je fais.

-          Et pourquoi ? demanda Ginny.

-          Parce que, parce que…

-          Quoi ?

-          Parce que Voldemort a essayé de me tuer, et que j’ai survécu, et donc je dois le tuer…

-          Tu ne veux pas laisser faire les Aurors faire ? demanda-t-elle.

-          Ils ne peuvent pas réussir, en m’attaquant, Voldemort m’a donné une partie de ses pouvoirs, et je suis le seul capable de sentir comment le tuer, mais c’est quelque chose de difficile, et je n’ai vraiment pas besoin d’avoir du stress supplémentaire !

-          Je veux juste savoir où tu vas, je te jure que je ne viendrai pas !

-          Peut-être plus tard, mais pour l’instant, je préfère que les choses restent comme ça… recouchons-nous…

          Ginny était visiblement très déçue, mais on voyait qu’elle ne lâcherait pas l’affaire et qu’à la moindre occasion, elle insisterait auprès d’Harry.

 

          Le matin, Harry se réveilla tôt, il n’avait pas vraiment envie de dormir.

          Ron, Hermione et lui avaient l’air morose, et Ginny leur avait demandé à nouveau ce qui s’était passé pour qu’ils fassent cette tête, mais ils avaient simplement répondu qu’un évènement regrettable s’était produit.

          Pourtant, la Gazette du Sorcier ne relatait aucun évènement grave. Au contraire, sur la première page, il y avait un article sur la boutique de Fred et George qui avait été contactée par le Ministère de la Magie américain pour une commande sérieuse, restée secrète.

-          Qu’est-ce qu’on fait, aujourd’hui ? demanda Ron.

-          Ben d’abord on va s’inscrire à la course de balais, dit Harry. Et puis on ira voir si nos matchs du club de duels sont aujourd’hui.

          Ils devaient faire comme si tout allait mieux pour ne pas être démoralisés.

-          Il faudra aussi travailler, s’exclama Hermione, le professeur Chourave a dit hier soir que l’on pourrait avoir des interrogations…

 

          A dix heures, ils quittèrent leur appartement pour aller s’inscrire à la course de balais, il n’était pas difficile de savoir où ils devaient s’inscrire, puisque tous les élèves, fantômes et tableaux de Poudlard ne cessaient de parler de cet évènement.

-          Et bien, les jeunes d’aujourd’hui ont de la chance, s’il y avait des courses de balais à mon époque… disait un vieux sorcier qui discutait avec une sorcière d’un autre tableau.

-          Où doit-on s’inscrire ? lui demanda Harry.

-          Dans la Grande Salle, mon cher…

-          Merci, allons-y.

          Il y avait une longue file d’attente devant la table des professeurs, où Mme Bibine inscrivait les élèves, aidée de Mrs Bett. L’ambiance était très joyeuse, les élèves étaient enthousiasmés et Peeves et Pooves semaient la pagaille dans la foule, sans qu’aucun professeur ne se décide à les en empêcher.

          Le professeur Fitz passa, accompagné du professeur Fresnel.

-          Tiens, ils sont sympathiques, ces deux là, dit-il.

-          Oui, ils mettent un peu d’ambiance, je ne comprends pas pourquoi certains voulaient les chasser…

-          Je crois que je vais aller m’inscrire à cette course, mais Roselyne risque de nous écraser… dit le professeur Fitz.

-          Euh, c’est une bonne idée, mais je dois aller préparer mes cours de demain, répondit le professeur Fresnel.

-          Très bien, très bien, professeur Fresnel, bon courage.

          Le professeur Fitz se plaça derrière eux dans la file d’attente et il se mit à siffloter, observant Peeves et Pooves qui étaient en train de remplir le sac à dos d’une élève de Poufsouffle de gros cailloux, pendant qu’elle avait le dos tourné, jugeant que si la jeune fille voulait s’en débarrasser, elle en était parfaitement capable grâce à sa baguette magique.

          Quelques minutes plus tard, ils étaient inscrits et Mme Bibine leur donna leur horaire de passage à quinze heures cinq.

          Ron avait réussi à convaincre Hermione de participer, et elle le faisait vraiment pour lui faire plaisir.

          Sachant qu’ils n’auraient que peu de temps pour travailler durant l’après-midi, Hermione réussit à les convaincre de commencer leurs devoirs, en allant s’installer au bord du lac.

          Ils étaient d’abord passés à la boutique à côté de la cafétéria et Hermione avait acheté toute la nouvelle édition de la collection Annaspic, des livres regroupant des exercices corrigés tirés de sujet d’ASPIC anciens. Elle avait d’abord longuement hésité lors du choix des livres, mais avait finalement opté pour acheter l’intégralité de la collection, qu’elle aurait sûrement le temps de lire dix fois d’ici à la fin de l’année.

          Hermione lisait les sujets à haute voix et demandait parfois les réponses à Harry et Ron pour évaluer leur niveau. Quant à elle, bien qu’elle eût répondu parfaitement au minimum aux trois quarts des questions, alors que l’année ne venait que de commencer, elle se plaignait de son ignorance.

-          Ca alors, c’est terrible, tu te rends compte si ce sujet était tombé cette année ! J’aurais raté au moins trois questions !

-          Et bien moi, j’en aurai réussi au plus trois, dit Ron, un peu agacé.

-          Comment ça ? J’espère que tu plaisantes, ils disent que c’est pourtant un sujet de difficulté moyenne, c’est la base !

-          Mouais, en attendant, je ne vois pas pourquoi tu fais tout ça, les profs vont nous apprendre tout ce qu’il faut savoir, et le jour des ASPIC, on connaîtra tout ça !

          Peu avant midi, après une bonne heure de révisions, ils allèrent manger, Harry ne cessait de penser à Kreattur et à Regulus bien qu’il ne le voulût pas. En effet, il faisait tout pour se détendre cette journée, et il était un peu pressé de participer à la course de balais.

          Il n’y avait pas de duels pour eux aujourd’hui, car toute la journée, tous les matchs du premier tour des tableaux de première année et de deuxième année devaient être terminés, ce qui faisait une soixantaine de matchs au total, arbitrés spécialement par Maugrey Fol Œil et Lupin car Mrs Bett serait occupée à aider Mme Bibine à l’organisation de la course de balais.

          L’après-midi, ils croisèrent dans le château Mrs Weasley qui allait à son bureau du deuxième étage.

-          Harry ! s’exclama-t-elle, lui sautant au cou.

          Elle les embrassa tous les uns après les autres et les examina pour diagnostiquer leur état de santé. Elle vit qu’Harry avait bonne mine et lui adressa un grand sourire.

          Il était vrai qu’Harry, malgré l’importance de la mission, et tous les risques qu’il prenait presque quotidiennement maintenant, se sentait vraiment heureux, même si de graves inquiétudes subsistaient. En général, il mangeait très copieusement, et le fait d’aimer Ginny et d’être aimé le rendait radieux, sans que lui-même ne s’en rende compte. Il dégageait ainsi une sorte d’impression de bonheur que Mrs Weasley avait immédiatement ressentie, certainement grâce aux rayonnements magiques, aurait dit Abelforth.

-          Ca fait plaisir de vous voir en vrai, vous savez, toutes vos lettres ne me suffisent pas ! Vous devriez quand même passer nous voir plus souvent, avec la Porte à Transplaner, c’est tellement simple… mais je suppose que vous avez beaucoup de travail, c’est une année difficile pour vous !

-          Oui, répondit Ron, on n’a jamais le temps de souffler, trop de travail…

-          Je comprends…

-          On a vu ce matin dans la Gazette que Fred et George ont été contactés par le Ministère de la Magie américain, c’est vrai ? demanda Hermione…

-          Oui, je vous l’aurais dit par courrier de toute façon, ils vont fournir les Aurors américains en tenues de combat, mais tout cela est secret… en contrepartie, leur Ministre de la Magie leur a assuré une publicité gratuite dans leur journal national, c’est une excellente affaire !

-          Comment vont Bill et Fleur ? demanda Harry.

-          Oh, merveilleusement bien, ils sont rentrés de voyage depuis samedi, ils vont un peu partout dans le monde, et ils en gardent de très bons souvenirs… ils sont même allés tenir compagnie à Charlie qui s’occupe de dragons qui sèment la panique en Californie, il y a sans cesse des incendies terribles à cause d’eux, ils se cachent dans les montagnes et mettent le feu aux forêts, les bombiers tentent en vain d’éteindre le feu…

-          Vous voulez dire les pompiers ? rectifia Harry.

-          Ah, euh, oui, c’est cela, je crois… D’ailleurs, vous ne devriez pas être en train de travailler ? demanda-t-elle soudain, changeant de sujet.

-          On a déjà bien travaillé ce matin, dit Ron…

-          A propos, demanda Hermione, j’ai vu dans les programmes qu’il n’y avait pas d’épreuves de formalités professionnelles aux ASPIC, je suppose que c’est une erreur.

-          Euh, non, c’est bien ça, mais l’intérêt principal de cette matière sera de vous aider pour votre vie future… je vous verrai plus tard dans l’année, on verra comment rechercher un emploi, quels sont les différentes classes de métiers… vous savez, il existe tellement de métiers inconnus, le Ministère veut les promouvoir…

-          Bonjour, Molly, salut les enfants !

          Ils se retournèrent. Lupin venait d’arriver derrière eux.

-          Oh Remus, on ne te voit jamais au Terrier, se lamenta Molly. Tu m’avais promis…

-          Je sais, j’avais dit que je viendrais au moins une fois manger cette semaine… mais j’ai beaucoup de travail pour l’instant…

-          Tu viendras au moins boire quelque chose à la cafétéria avec nous ?

-          Non, je suis sincèrement désolé, Molly, Mr Fitz m’a envoyé un hibou urgent, il veut me voir maintenant… je crois qu’il est question d’aider à l’aménagement des laboratoires de recherche, comme je m’y connais pas mal en métamorphoses de mobilier… et puis je crois qu’il est question d’une augmentation de salaire et de cours pour adultes, il ne peut pas attendre…

-          Dommage, regretta Molly… mais je t’assure que je dirai à Nymphadora de te métamorphoser en crapaud si tu ne viens pas un de ces jours…

-          Très bien, je passerai ce soir, je te l’assure, dit-il avec un sourire.

          Il partit à grandes enjambées vers le bureau du professeur Fitz, qui était installé un peu plus loin dans un contre-couloir de ce deuxième étage.

          Mrs Weasley les força à venir s’asseoir à une table de la cafétéria à l’étage au-dessus, pour qu’ils discutent un peu, leur proposant du Friskalo, une toute nouvelle boisson rafraichissante aromatisée aux fruits, et dont tout Poudlard ne cessait de parler depuis quelques jours.

          Mrs Weasley leur raconta plus en détail le voyage de Bill et Fleur et leur décrit le travail de Mr Weasley au Ministère de la Magie, qui était extrêmement sérieux.

-          Comment va Ginny ? demanda Molly, se rendant compte qu’elle avait aussi une fille.

-          Ca va, dit Harry, c’est bien qu’on soit dans notre appartement, ça nous permet de la voir souvent, même si on passe beaucoup de temps séparés à cause des cours.

-          Oui, passez-lui le bonjour, et dites-lui de répondre plus souvent à mes lettres ! Vivement les prochaines vacances que vous veniez vous reposer au Terrier, Arthur veut organiser des grandes parties de Quidditch, il a bricolé des grands anneaux fixes pour remplacer les magiques que vous utilisez, on dirait un vrai terrain de Quidditch.

-          Cool, dit Ron, depuis le temps qu’il dit qu’il le ferait, les anneaux magiques ne font que tomber… ils ne tiennent pas bien en l’air…

-          Bien, je vais y aller, je dois étudier un rapport que m’a remis le Directeur du Département des Métiers, des Formations, et des Etudes, c’est assez urgent, travaillez-bien surtout !

          Elle les étreignit tous bien longtemps avant de les laisser enfin partir.

          A côté, la salle du club de duels était presque remplie, et il y avait un fort va-et-vient, la plupart des élèves alternaient les promenades dans le parc et des visites au tournoi pour voir les résultats.

          Dans les tribunes, certains défendaient avec ardeur leurs camarades de maison, et l’ambiance était surchauffée, alors que d’autres étaient neutres, et en profitaient pour avoir quelque chose d’intéressant à regarder pendant qu’ils discutaient.

          Maugrey était beaucoup plus calme que Mrs Bett, mais il animait cependant bien les matchs, en y ajoutant parfois quelques commentaires personnels pendant les duels comme des « VIGILANCE CONSTANTE » qui handicapaient le plus souvent les duellistes au lieu de les aider.

          Enfin, à peu avant quinze heures, ils se décidèrent à rejoindre la grande tente rayée noire et blanche qui avait fait son apparition le matin même au milieu du parc, c’était là qu’ils devaient se rendre pour participer à la course de balais.

          Les conditions atmosphériques étaient optimales, il faisait beau et chaud et il y avait qu’un léger vent frais qui ne faisait que faire osciller la cime des arbres. Le parc avait une allure printanière, après l’épisode de la brume, et il était bon d’en profiter avant l’hiver.

          On voyait de loin des anneaux jaunes magiques disposés en altitude, matérialisant un circuit qui passait au-dessus du parc, du lac, et qui passait entre les hautes tours du château.

          De nombreux élèves avaient choisi d’y passer la journée sous le soleil. Certains s’entraînaient pour les duels alors que d’autres les regardaient d’un air amusé, en consommant des friandises provenant de la cafétéria. Et quelques rares élèves sérieux travaillaient assis dans l’herbe bien verte.

          A côté de la tente, il y avait un gros anneau qui était le départ, et où se tenait Mme Bibine.

          Sous la tente, il y avait deux chaises en plastique ainsi qu’une table et un tableau où étaient affichés les scores. Mrs Bett était assise sur l’une d’elle, les jambes bizarrement repliées sous son corps. Si elle n’avait pas été en train de rire fortement à quelque chose qu’elle lisait dans Sorcière Hebdo, avec un grand sourire qui révélait toutes les dents qui lui manquaient, on aurait pu croire qu’elle était en train de méditer.

-          Aha, Potter, je suis pressée de voir ton temps, on va voir si tu fais mieux que moi ! J’ai le meilleur temps pour l’instant… Il y a encore deux départs avant le tien et puis Mme Bibine te chronomètrera ! Ahaha !

          Avant eux, il y avait deux élèves de première année et Harry les regarda s’élancer successivement, les uns après les autres. A chaque fois, Mme Bibine expliquait les règles :

-          Il ne sert à rien de sauter des anneaux pour aller plus vite, le chronomètre ne se coupera pas tant qu’ils ne seront pas tous passés… vous entendrez un petit bruit métallique lorsqu’un anneau est validé… l’anneau d’arrivée est celui-ci, il faut le passer…

          Harry enfourcha le vieux balai de l’école qui servait pour la course, et que le précédent utilisateur lui donna. Il était clair que ce n’était pas son Eclair de Feu, et qu’il ne se contrôlerait pas de la même façon, et n’irait pas très vite, mais la course s’annonçait tout de même passionnante.

          Mme Bibine siffla et il s’élança, poussant son balai à sa vitesse maximale, et en se couchant le plus possible pour ne pas perdre de vitesse à cause des frottements de l’air. Il survola le parc, passant les anneaux les uns après les autres, cherchant la trajectoire idéale, pour ne pas perdre le moindre dixième de seconde. A chaque fois, le tintement sonore lui indiquait qu’il avait passé avec succès l’anneau.

          Le parcours était long, et il survolait d’abord le terrain de Quidditch, passant le long des tribunes, allait jusqu’au portail, survolait une partie de la forêt, avant d’y entrer par une clairière. Cet endroit était difficile, car les anneaux étaient situés entre de grands arbres qu’il fallait sans cesse contourner avec habileté. Enfin, il en ressortit, et passa très près de la cabane d’Hagrid. Il survola le lac, accompagné de quelques oies sauvages qui le suivaient avec curiosité.

          Le paysage était magnifique, les montagnes verdoyantes, et le soleil se reflétait sur la surface totalement plate du lac.

          Le parcours montait très haut, et il vit le paysage sur une grande distance, la Forêt Interdite allait très loin, il n’en voyait pas le bout, elle montait même par endroits sur les collines et semblait être au loin traversée par une sorte de canyon profond.

          Mais il ne put pas regarder très longtemps, et il se concentra sur sa course, car il avait manqué de peu de rater un anneau. Le circuit redescendait lentement, et il frôla bientôt la surface du lac, avant de se rapprocher du château. Il longea la falaise, puis monta brusquement, avant de s’engouffrer au cœur du château, les anneaux passaient entre les tours, montaient brusquement, descendaient, contournaient un obstacle, passaient sous une passerelle, entraient dans une sorte de grange qui contenaient plein de plantes, et que Harry n’avait jamais visitée. Il n’eut cependant pas le temps de se poser de questions, car au détour d’un changement brusque de direction du chemin, il se retrouva sur la dernière ligne droite, qui menait à l’anneau de départ. Il tenta d’accélérer le plus possible, pour gagner un peu de temps, et pour rattraper le temps perdu lors des quelques écarts qu’il avait fait lorsque le chemin devenait plus tortueux.

          Enfin, il passa l’anneau central en créant un tourbillon d’air qui renversa Mrs Bett et atterrit assez brutalement une vingtaine de mètres plus loin.

          Il rejoint Mme Bibine qui tenait le chronomètre magique, et Mrs Bett n’entendit même pas ses excuses, elle était trop occupée par l’attente du temps d’Harry.

          Mme Bibine tapota le chronomètre avec sa baguette et des chiffres dorés apparurent en l’air.

04 minutes, 53 secondes, 12 centièmes

 

-          Quatre minutes, cinquante-trois secondes, et douze centièmes ! s’exclama Mrs Bett, super, mais tu n’as pas réussi à me dépasser, j’ai fait quatre minutes, trente-huit secondes, et cinq centièmes…

-          Je pouvais difficilement aller plus vite, dit Harry, étonné par la performance de Mrs Bett.

-          C’est parce que tu n’as pas l’habitude de ces balais, à mon époque, il y en avait des encore moins bons, alors celui-là est génial, même si je préfère l’Eclair de Feu, bien sûr !

-          Oui, peut-être, j’ai à peine perdu un peu de temps entre les tours du château, mais sinon dans les lignes droites, le balai était à fond…

-          Eh oui ! C’est la précision qui fait la différence, je suis imbattable pour cela !

          Harry sourit, les quelques fois où il avait vu Mrs Bett sur un balai, elle avait toujours fini par heurté quelqu’un ou quelque chose, involontairement ou volontairement..., mais il se dit que pour la course, elle avait dû faire plus attention, et que c’était vraiment la meilleure sur un balai.

-          J’aurais bien voulu être réintégrée dans l’équipe de Quidditch de Poufsouffle, mais Minerva avait refusé à l’époque, je vais quand même les assister dans les entraînements, c’est déjà ça ! ahaha !  

          Ron, Hermione, et Ginny s’étaient élancés après Harry. Ginny avait fait presque aussi vite que Harry mais Hermione avait mis un peu plus de quatorze minutes pour boucler le parcours.

-          Vous aurez les résultats du classement ce soir lors du repas, leur indiqua Mme Bibine avant qu’ils ne partent.

          La fin de l’après-midi fut entièrement consacrée au travail scolaire, Hermione avait sorti ses livres de la collection Annaspic et ils avaient traité plusieurs sujets en commun.

          C’était à chaque fois Hermione qui apportait le plus d’informations, mais Harry et Ron avaient eux aussi de plus en plus de connaissances.

          La collection Annaspic avait en fait été rédigée par les concepteurs des programmes durant l’été et proposait des sujets posés les années précédentes ainsi que des sujets conformes aux nouveaux programmes.

          Les épreuves étaient très variées, ils avaient commencé par un premier sujet qui proposait d’étudier le mécanisme de fonctionnement de l’enchantement d’Illumination à partir d’un schéma et de plusieurs textes extraits de différents livres. Cela leur avait permis de réviser très efficacement le dernier cours de sortilèges. Un autre sujet mélangeait toutes les disciplines et était assez déroutant. Il était cependant indiqué qu’il était d’un niveau très difficile. En effet, les questions étaient très variées, ils devaient donner des informations très précises et théoriques mais aussi beaucoup réfléchir sur des situations très concrètes. Enfin, il y avait des questions auxquelles ils ne pouvaient pas répondre car ils n’avaient pas encore étudié la rayonnancie, et Hermione était presque déprimée lorsqu’elle lut la dernière question : « En vous aidant des courbes ci-dessus et des données numériques de l’énoncé, calculer la variation d’énergie interne d’un bouclier en argent de trois centimètres d’épaisseur, lorsqu’il est heurté par le maléfice Avada Kedavra effectué par un sorcier primaire. Un tel bouclier est-il suffisant pour stopper ce maléfice ? Si non, déterminer l’épaisseur minimale de bouclier nécessaire pour l’arrêter dans les mêmes conditions de réalisation du sortilège. ».

-          On est censés savoir faire ça ! se lamenta Hermione. Oh mon dieu, c’est horrible, il nous faut réviser d’urgence !

-          Harry, je crois qu’on devrait lui confisquer ces livres, dit Ron.

-          Oui, sûrement, répondit Harry d’un air évasif, qui était curieusement intéressé par cette question saugrenue.

          Il se souvenait en effet d’une formule énorme qui reliait certaines grandeurs bizarres concernant le sortilège à l’épaisseur d’un bouclier. Mais tout cela était encore bien trop compliqué pour lui.

          La fin de la soirée c’était déroulée dans le calme, ils avaient retrouvé Ginny qui les soupçonnait de préparer quelque chose à cause de leur air suspect. C’était vrai, ils avaient en tête tout ce qui s’était passé la nuit dernière. Harry s’était efforcé de ne pas y penser toute la journée, mais maintenant, il y avait trop d’interrogations, et à chaque fois qu’il entreprenait de lire quelque chose, il finissait par revoir Kreattur qui transplanait avec le sac contenant les os d’Orion Black.

          En fait, il se demandait quand Abelforth lui demanderait de venir. Il était étonné d’ailleurs de ne pas encore avoir reçu le message. Cela lui faisait penser qu’Abelforth préparait quelque chose de sérieux.

          Lors du repas du soir, Harry avait été déclaré vainqueur de la course de balais, même si Mrs Bett l’avait assez largement devancé. Il avait ainsi fait gagner vingt points à Gryffondor pour sa prestation.

          Le soir, il n’y avait toujours pas de message d’Abelforth, et Harry pensa qu’ils se verraient le lendemain.

          Durant la soirée, ils discutèrent avant tout de ce qu’ils prévoyaient de faire cette semaine. Il était notamment important de reprendre l’A.D. et de faire une séance d’entraînement pour l’équipe de Quidditch de Gryffondor. Mais avant tout, il fallait tenir compte de l’emploi du temps de la semaine.

 

Emploi du temps, semaine du 9 au 15 septembre

Gryffondor, septième année

 

 

Lundi

 

08 h – 10 h

Arithmancie

Salle d’arithmancie

Professeur Vector

 

10 h – 12 h

Runes anciennes

Salle de Runes anciennes

Professeur Babbling

 

14 h – 16 h

Interrogation de Runes anciennes

Salle de Runes anciennes

Professeur Babbling

 

22 h – 23 h

Histoire de la Magie

Amphithéâtre Minerva McGonagall

Professeur Fresnel

 

23 h – 00 h

Etude des relations internationales

Amphithéâtre Minerva McGonagall

Professeur Fresnel

 

Mardi

 

Pas cours

 

Mercredi

 

20 h – 22 h

Théories de Magie Noire

Amphithéâtre Albus Dumbledore

Professeur Philipett

 

22 h – 00 h

Métamorphoses défensives et offensives

Département de métamorphoses

Professeur Tonks

 

00 h – 04 h

Réactions face à une situation périlleuse

Département de réactions face à une situation périlleuse ou parc

Professeur Maugrey

 

Jeudi

 

Pas de cours

 

Vendredi

 

08 h – 10 h

Métamorphoses humaines et autométamorphoses

Département de métamorphoses

Professeur Lupin

 

10 h – 12 h

Initiation aux premiers secours

Grande Salle

Professeur Strout

 

13 h – 14 h

Enchantements complexes

Amphithéâtre Filius Flitwick

Professeur Fitzaethelbert

 

14 h – 15 h

Techniques de préparation de potions

Cachots

Professeur Boolla, professeur Bressal, professeur Slughorn et professeur Corcc

 

15 h – 16 h

Travaux pratiques de potions

Cachots

Professeur Boolla, professeur Bressal, professeur Slughorn et professeur Corcc

 

16 h – 17 h

Empoisonnements et antidotes

Cachots

Professeur Boolla, professeur Bressal, professeur Slughorn et professeur Corcc

 

17 h – 19 h

Théories de Magie générale

Amphithéâtre Albus Dumbledore

Professeur Tanghudaï

 

19 h – 20 h

Formalités professionnelles

Ministère de la Magie, Département des Métiers, des Formations, et des Etudes

Professeur Weasley

 

21 h – 23 h

Etude des créatures dangereuses

Salle de soin aux créatures magiques

Professeur Hagrid et professeur Chourave

 

23 h – 01 h

Etude des plantes dangereuses

Serre n°4

Professeur Chourave et professeur Hagrid

 

01 h – 04 h (horaire potentiellement dépassable)

Réactions face à une situation périlleuse

Forêt Interdite

Professeur Maugrey, professeur Bett, professeur Hagrid, professeur Chourave, professeur Grelon et professeur Strout

 

 

 

 

Programme des interrogations orales, semaine du 9 au 15 septembre

Gryffondor, septième année

 

Brown, Lavande : lundi, 14 h, professeur Robert

Dazzle, Egogonde : lundi, 17 h, professeur Robert

Finnigan, Seamus : lundi, 15 h, professeur Robert

Granger, Hermione : lundi, 16 h, professeur Robert

Léger, Alix : lundi, 18 h, professeur Robert

Londubat, Neville : lundi, 19 h, professeur Robert

McFish, Coilìn : jeudi, 17 h, professeur Wynfrid

Patil, Parvati : jeudi, 18 h, professeur Wynfrid

Potter, Harry : jeudi, 19 h, professeur Wynfrid

Sanche, Scot : jeudi, 17 h, professeur Mesrour

Thomas, Dean : jeudi, 18 h, professeur Mesrour

Weasley, Ronald : jeudi, 19 h, professeur Mesrour

Wood, Benjamin : jeudi, 19 h, professeur Fitzaethelbert

 

          Cet emploi du temps leur laissait suffisamment de temps dans la semaine pour faire ce qu’ils voulaient. Cependant, la journée de vendredi s’annonçait terriblement éprouvante, et ils auraient besoin de se reposer avant. Harry prévu l’entraînement de Quidditch mercredi à treize heures et il demanderait le terrain le lendemain.

          Enfin, il pensa qu’ils pourraient faire l’A.D. dans la journée de mardi.

          Ils se couchèrent tôt, en même temps qu’Hermione qui avait elle cours toute la journée le lendemain, avec des cours théoriques d’arithmancie et de Runes anciennes, et une épreuve de traduction l’après-midi.

 

          Le matin, Harry fut réveillé par Fumseck et Dobby qui lui avait sauté dessus et le secouait brutalement.

-          Monsieur, monsieur ! Harry Potter ! Mr Dumbledore veut vous voir d’urgence.

-          Mais, quelle heure est-il ? demanda Harry, embrumé.

-          Six heures et demie, monsieur.

-          Comment ça ?

-          Oui, six heures et demie, répéta Dobby.

-          Il s’est passé quelque chose ?

-          Je ne crois pas, mais Mr Dumbledore est assez pressé.

          Harry mit ses lunettes et s’habilla en trombe. Il se demandait bien pourquoi Abelforth voulait le voir à six heures et demie du matin. Cela devait être assez important et confirmait ce qu’Harry s’était imaginé la veille.

          Cinq minutes plus tard, après avoir bu rapidement un chocolat chaud pour se réveiller, il était devant la porte d’Abelforth.

-          Bonjour, Harry, dit Abelforth bizarrement vêtu d’une cape de voyage et d’un sac à dos.

-          Vous partez ? demanda Harry, surpris.

-          Oui, répondit simplement Abelforth.

-          Où ? demanda Harry.

-          En Bulgarie…

-          Pour quoi faire ?

-          Tu verras lorsque nous y serons…

-          Je viens ? s’étonna Harry.

-          Evidemment, que ferais-je sans toi ?

-          Et nous partons quand ? demanda Harry. Et pour combien de temps.

-          Autant de temps que nécessaire, et nous partons dans très peu de temps, le temps que tu prépares des affaires.

-          Mais pour combien de temps, concrètement ? demanda Harry qui n’avais pas compris la raison de ce soudain départ qui semblait si urgent aux yeux d’Abelforth.

-          Disons quelques jours tout au plus.

-          Qu’est-ce que je vais dire comme excuse ?

-          Je pense que tu peux expliquer au Ministre que tu pars en voyage en Amérique du Sud pour parfaire ta Magie… le professeur Dillantis en sera sûrement ravi, d’après ce que je sais de lui.

-          Et je dois prendre beaucoup d’affaires ?

-          C’est à toi de voir, nous trouverons toujours de quoi nous arrêter, dans des auberges, par exemple.

-          On part à quelle heure ? demanda encore Harry.

-          Tout de suite, et je suis désolé de ne pas t’avoir prévenu avant, j’ai pris cette décision cette nuit, suite à une concertation intéressante avec Severus.

-          Mais comment vais-je faire pour prévenir ?

-          Tu enverras une lettre au Ministre, ou, encore mieux, tu demanderas à Hermione de le faire. Préviens pour l’instant uniquement Ron, Hermione et Ginny. Est-ce qu’une demi-heure te suffit pour te préparer et convaincre tes amis ?

-          Je vais essayer, dit Harry.

-          Dobby viendra évidemment avec nous, il sera facile de le cacher sous un cape, en revanche, nous allons toujours devoir cacher Fumseck, car à part toi, je ne vois pas qui d’autre serait capable aujourd’hui de se lier à un phénix…

-          D’accord.

          Harry rentra aussi vite qu’il le put à Poudlard. Les couloirs étaient déserts et les nombreux Aurors avaient disparu, le Ministère ayant jugé qu’il n’y avait plus aucun risque d’attaque à Poudlard.

          Harry, en revanche, jugeait cette décision un peu risquée, bien qu’il fût clair que Voldemort dont l’armée avait été annihilée ne s’engagerait pas dans une mission à l’issue aussi incertaine.

          Lors de son trajet, il croisa tout de même Peeves et Pooves qui étaient en train de saccager une salle de classe. Il passa cependant tellement vite devant eux qu’il avait déjà disparu au détour d’un angle du couloir lorsque les deux esprits frappeurs s’étaient retournés pour éventuellement s’en prendre à lui.

          Lorsqu’il arriva dans la salle commune, il se rendit compte alors qu’il aurait pu utiliser Fumseck pour transplaner, mais il était maintenant trop tard et il prononça le mot de passe Dentreglantes, qui était le nom d’une espèce de plantes magiques très répandue dans les forêts tropicale, à toute vitesse.

          Dans l’appartement, seuls Dobby et Fumseck étaient réveillés, et Harry dut réveiller à contre cœur Ron, Hermione, et Ginny.

-          Il faut que je vous dise, c’est très urgent ! expliqua Harry d’une voix très claire.

          Seule Hermione semblait avoir compris l’urgence de la situation et elle s’imaginait déjà un évènement catastrophique.

          Ron, en revanche, semblait dormir éveillé, et Hermione aurait sûrement à tout lui répéter plus tard pour qu’il réalise ce qui s’était passé.

          Harry expliqua tout en détail et ils ne comprirent pas tout de suite qu’il était sur le point de partir.

-          Hermione, il faut que tu expliques à Scrimgeour que je reviendrai très rapidement, dans deux jours, on va dire…

-          Mais pourquoi partez-vous ? demanda Hermione d’une voix faible.

-          Euh…

          Harry réfléchit, il se rendit compte que lui-même ne savait pas pourquoi ils devaient partir.

-          Abelforth ne m’a pas dit, avoua-t-il, mais a besoin de mon aide, c’est sûr. Croyez-moi, il n’y a pas de risques, sinon, ce n’est pas lui qui m’aurait proposé…

-          Mais comment va-t-on rester en contact ?

-          Par hibou ? Hedwige sera heureuse d’avoir du travail, et je reviendrai pour vous donner des nouvelles en transplanant… Désolé, je suis pressé, il faut que je prenne quelques affaires.

          Dix minutes après, Harry avait un sac à dos, avec quelques affaires, et sa cape d’invisibilité avant tout. Il mit une cape cirée grise et prit des affaires chaudes car il n’avait aucune idée du temps qu’il pouvait bien faire en Bulgarie.

          Il embrassa Ginny qui avait les larmes aux yeux et rassura Hermione. Ron, quant à lui, avait pleinement confiance en Harry, et savait que s’il devait partir, ça ne devait pas être pour rien.

-          Très bien, tu as fait vite, allons-y, annonça Abelforth à son retour.

-          Monsieur, vous ne m’avez pas dit pourquoi nous partons !

-          Je pensais que tu aurais deviné, dit Abelforth. Nous partons suivre Voldemort, et l’empêcher de reconstituer son armée en convainquant les gens qu’il abordera de rester du bon côté, mais nous ne devons pas nous faire repérer, n’oublions pas que ce que fait Voldemort est censé être complètement secret et ignoré du Ministère de la Magie. Severus m’a dit ce que comptait faire Voldemort. Nous allons le suivre de loin. J’ai pris des cartes au cas où ça s’annoncerait plus compliqué que prévu… mais je pense vraiment qu’il ne va pas chercher Jupiter à la place de Vénus ! Il se contera de semer la panique dans un village et de récupérer le maximum de gens de son côté. Pour l’instant, il semble en être ainsi, ils doivent aller vers un village assez réputé pour la Magie Noire qui y est développée.

-          Ils ne sont pas reconnus ?

-          Tu sais, là-bas, ils ne risquent rien, leur visage n’est pas connu, et sous une cagoule, ils passent totalement inaperçus… et puis je pense qu’ils sont beaucoup qui ne les dénonceraient pas même s’ils connaissaient leur identité… On va y aller, nous avons du chemin à faire à pieds, nous ne pourrons pas transplaner n’importe où, tu n’as rien oublié ?

-          Non, j’ai tout ce dont j’ai besoin.

-          Très bien, allons-y.

          Ils transplanèrent et Harry trouva ce transplanage bien long, la sensation restait très désagréable même s’il commençait à y être habitué.

 

 

         

     

 Chapitre suivant

 

 

           

 

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