HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 66 : CHAOS A BEGHLEZ

 

          Harry était terrifié. Voldemort s’était avancé face à Mr Mold. Allait-il le tuer ? Harry ne pouvait pas le laisser faire.

          A cet instant, Voldemort retira sa cagoule et Mr Mold recula de trois pas, l’air terrifié. Il ne connaissait pas la personne qui était en face de lui, mais tout ce que l’on pouvait dire, ce que cet homme était terrifiant.

          A chaque fois qu’Harry voyait Voldemort, il avait la très désagréable impression que celui-ci ressemblait de plus en plus à un serpent.

          Voldemort avait même un peu grandi, et était beaucoup plus maigre qu’avant. Ses bras étaient squelettiques et il boitait lorsqu’il marchait, comme si ses jambes étaient atrophiées.

-          Vois-tu, Franz, personne n’a jamais résisté à Lord Voldemort, et tu ne seras certainement pas le premier. Tu seras à mon service jusqu’à la fin de tes jours, je te confie déjà ta première mission, c’est un honneur pour toi, aucun de mes Mangemorts n’a pu avoir un travail aussi important dès son entrée à mon service. Tu vas faire boire à tous les villageois la potion de Neutralisation que t’a gentiment apportée Queudver, afin que je n’ai plus qu’à les convaincre, sans leur faire du mal, bien sûr, de m’obéir.

          Mr Mold était resté paralysé par ce qu’il venait d’entendre. Il observait Voldemort de ses petits yeux ronds, d’un air terrifié.

          Harry ne pouvait pas voir le visage du Seigneur des Ténèbres, mais une grosse ride était apparue sur ses joues creuses et s’étiraient jusqu’en bas de son long cou, ce qui révélait un sourire cruel.

-          S’il vous plaît, ne me tuez pas !

-          Mais pourquoi vous réagissez tous comme ça, Franz ? demanda Voldemort. As-tu peur de moi ? Crois-tu que j’aime tuer les gens pour rien… oh non, ils doivent mériter de mourir par ma main, aaaaah !

          Son ricanement s’était prolongé en un mélange de toussotement et de sifflement. Un frisson parcourut Harry à cause de ce bruit qui glaçait le sang. 

-          Tu ne risqueras rien si tu m’obéis, mais je vais d’abord te montrer ce que tu risques si tu ne m’obéis pas, c’est la règle.

-          Non, pit…

-          Endoloris !

          Voldemort avait abaissé sa baguette vers le corps de Mr Mold au fur et à mesure qu’il s’était écroulé par terre.

          Il se roulait par terre, en émettant un râle horrible. Voldemort maintint le sortilège pendant une demi-minute avant de s’arrêter, fier de lui.

-          Tu obtiens le droit de ne pas subir cela si tu m’obéis, n’est-ce pas une très grande liberté ?

-          Oui,…, oui, répondit Mr Mold, la respiration saccadée et le visage en sueur.

-          Très bien, donc tu vas faire tout ce que je t’ai dit, où est le flacon ?

          Harry observa le flacon, il fallait qu’il fasse quelque chose, il était accroupi par terre, dans un coin de la pièce, exactement face à la table où était posé le flacon. Il lui fallait détruire le flacon, un sortilège serait vu, il ne le pourrait pas, il fallait qu’il lance quelque chose sans être démasqué.

          Un couinement attira son attention : à deux mètres devant lui, un gros rat s’était avancé, sorti d’un trou dans une vieille armoire.

-          Accio rat ! dit Harry dans sa tête.

          Le rat fusa vers lui sans rien comprendre et il l’attrapa de justesse. Tout de suite, il l’envoya voler à travers la pièce. Le rat monta, frôla le plafond, puis redescendit sans que personne ne l’ait vu passer, et s’écrasa sur la table où tous les flacons étaient posés.

          Tous se renversèrent et se brisèrent en tombant au sol. Les liquides se mélangèrent et une fumée rouge irritante en sortit, suivie d’une explosion étouffée.

-          Qu’est-ce que c’est ? demanda Voldemort d’une voix inquiète.

          Son regard se posa après quelques secondes sur le rat qui baignait au milieu de la potion, raide mort.

-          Sale espèce, cracha Voldemort. Queudver, il te faut élever tes amis…

          Mais Queudver ne riait pas du tout, bien au contraire. Il regardait Voldemort avec un air terrifié.

-          Qu’y a-t-il, Queudver ? Où est le flacon ?

-          Maître, pardon… se lamenta-t-il.

          Voldemort n’eut pas besoin de plus de temps pour comprendre que son flacon venait de se détruire sous ses propres yeux.

-          Endoloris !

-          Nooooon ! s’écria Queudver.

          Il n’eut pas le temps de réagir, le maléfice de Voldemort l’avait frappé en pleine tête et il tomba par terre. En se roulant au sol, son bras trempa dans la potion et sa robe s’enflamme.

          Voldemort stoppa son maléfice et Queudver, affaibli, tenta tant bien que mal de se sauver des flammes.

-          Vois-tu, Queudver, murmura Voldemort lorsqu’il fut sauvé des flammes, Severus ne perd pas son temps à préparer la potion pour que tu la gâches. Allons-nous-en, tous ces idiots commencent à être attirés par le bruit. Et surtout, Franz, pas un mot d’ici à mon retour, sinon, je te ferais déchiqueter devant tous tes clients dans ton propre bar !

          Il transplana et Queudver le suivit.

          Quelques secondes plus tard, quelques clients alertés entraient dans la réserve pour voir ce qui se passait.

          Harry se faufila derrière le comptoir pour les contourner et sortit par l’autre côté. Il retourna s’asseoir à côté d’Abelforth et lui expliqua tout avec quelques difficultés car il était encore essoufflé.

-          Tu as très bien agi, John, c’est exactement ce qu’il fallait faire, décourager Tom, lui montrer qu’il ne peut pas faire tout ce qu’il veut ! Il reviendra sûrement, certes, car il n’est pas du genre à renoncer, mais l’essentiel est de lui faire comprendre que personne ne se laissera prendre facilement. Je te rappelle qu’il veut faire le plus vite possible, car il veut ensuite aller s’installer définitivement dans la Forêt Interdite. Tout le temps qu’on lui fera perdre sera gagné pour nous. En revanche, la perte de ce flacon n’est pas grave pour lui puisqu’il en dispose de réserves et qu’elle est simple à préparer.

-          Ils vont revenir ce soir ? demanda Harry.

-          Je suppose, oui, répondit Abelforth, mais nous n’allons pas les attendre, nous reviendrons dans la nuit, rentrons à l’auberge.

          Harry trouvait cette mission très épuisante, ils devaient beaucoup attendre pour des courtes missions, et surtout, si l’on enlevait les cinq minutes durant lesquelles Voldemort avait été présent à quelques mètres de lui, il n’y avait eu que peu de vrais risques pour Harry. Cependant, l’enjeu était important, ils pouvaient empêcher Voldemort de reconstituer une armée forte, et la motivation d’Harry était maximale.

-          Je pense que tu devrais aller donner des nouvelles en personne à tes amis en attendant le repas, dit Abelforth.

-          Oui, ils doivent s’inquiéter.     

          Harry transplana à Poudlard, Hermione et Ron étaient tous les deux dans leur appartement, mais Ginny n’était pas là. Hermione venait à peine de sortir de son épreuve de traduction, et elle était en train de se plaindre auprès de Ron de quelques erreurs qu’elle avait faites.

-          Harry ! s’exclama-t-elle en le voyant surgir par l’entrée de leur appartement. Comment vas-tu, tu es encore en vie !

-          Hermione, ne dit pas ça, dit Ron. Crois-tu vraiment qu’il aurait pu mourir ?

-          J’aurais pu, répondit Harry amusé.

-          Quoi ! s’exclama Hermione.

          Harry leur raconta tout ce qu’ils avaient fait depuis son départ le matin. Hermione avait poussé des « Oh ! » à chaque fois qu’il avait décrit des passages plus risqués

-          Et donc, on va sûrement y retourner dans la nuit, conclut Harry.

-          Sois prudent, répéta Hermione.

-          Oui, répondit Harry, je fais attention. Et vous ? comment s’est passée cette journée ?

-          J’ai eu cours jusqu’à maintenant, dit Hermione, les cours d’arithmancie deviennent vraiment intéressants, c’est d’un autre niveau de ce qu’on faisait avant… mais ne parlons pas de cette traduction, c’était la plus dure que l’on ait jamais faite !

-          Et moi je n’ai rien fait, répondit Ron, on s’est mis à la cafet’ toute la journée avec Dean, Seamus, Neville, Alix et Ben et on a bien rigolé !

-          C’est honteux, dit Hermione, pensez-vous à vos ASPIC ?

-          Oui, j’y pense, et d’ailleurs, je pense qu’il faut nous préserver un peu ! Tu t’imagines si on arrivait fatigués à la fin de l’année ? J’ai entendu dire que l’on pouvait attraper des maladies du cerveau.

-          Mon œil, rétorqua Hermione, travailler ne peut pas te faire du mal tant que tu dors un minimum, ce que je veux te dire, c’est que tu passes un peu trop de temps à rigoler…

-          Je dois retourner avec Abelforth, coupa Harry qui n’avait pas vraiment envie qu’une dispute s’engage entre eux.

-          Oh, bon courage, Harry ! Donne-nous des nouvelles très souvent !

         

          De retour à l’auberge, ils mangèrent le repas du soir puis discutèrent à nouveau de tout et n’importe quoi, surtout à propos de la jeunesse d’Albus Dumbledore.

          Celui-ci avait continué de voyager beaucoup après la fin de sa scolarité à Poudlard, il avait occupé un travail qui ne lui prenait que peu de temps dans une librairie du Chemin de Traverse qui avait fermé maintenant. Pendant cette période qui avait duré environ cinq ans, il avait eu le temps de visiter presque toutes les communautés magiques du monde et avait complété ses connaissances magiques afin de connaître une Magie la plus variée possible.

          Ensuite, à la fermeture de la boutique dans laquelle il était employé, il s’était consacré à de la recherche magique indépendamment du Ministère. Il avait travaillé en collaboration avec un vieil homme qui avait été professeur de Métamorphoses à Poudlard, et qui l’avait poussé dans cette voix. Il était ainsi devenu un expert dans ce domaine de la Magie, encore plus que dans les autres.

         

          A onze heures, ils retournèrent au bar de Mr Mold. Celui-ci regardait désormais avec suspicion toutes  les personnes qui entraient dans son bar, il espérait sûrement au fond de lui que Voldemort ne revienne plus jamais ici, mais que pouvait-il faire face au sorcier qui était désormais le plus accompli de la planète ?

          Ils s’installèrent à une table libre et, comme pendant l’après-midi, prirent une boisson pour ne pas paraître suspects, et surtout pour la tester.

          Abelforth l’agita un peu, en but une petite gorgée, puis ajouta discrètement une goutte d’antidote, et il but à nouveau une gorgée.

-          Oui, j’en étais sûr, ils lui ont déjà ramené un autre flacon de potion, murmura Abelforth.

          Harry regarda autour de lui quel effet pouvait bien avoir cette potion sur les clients. Il ne leur trouva rien d’anormal par rapport à ceux qu’il avait vus l’après-midi. De toute façon, les visages étaient difficilement visibles et lorsqu’ils parlaient, ils se murmuraient entre eux des paroles en bulgares qui restaient incompréhensibles pour Harry.

-          Voilà Queudver, murmura Abelforth en pointant du doigt un petit sorcier qui était seul à une table dans le coin le plus à l’écart de l’auberge… j’ai aperçu sa main. Regarde, on dirait qu’il vient d’arriver, un serveur lui demande ce qu’il veut boire.

          En quelques minutes, le bar commença à se vider à une vitesse trop grande pour que cela soit dû au hasard.

          Abelforth se tourna vers Queudver et essaya de voir ce qu’il faisait.

          Harry prétexta d’aller aux toilettes pour enfiler sa cape d’invisibilité et il s’approcha de lui, en prenant soin de ne pas faire grincer les lames du parquet. Il remarqua tout de suite le léger mouvement que faisait la baguette de Queudver qui dépassait de sa manche.

          Il retourna s’asseoir auprès d’Abelforth et lui dit ce qu’il avait vu.

-          Bien, il utilise l’Imper…

          A cet instant, Harry se leva, il fallait qu’il se lève, une petite voix au fond de lui lui disait de se lever.

          Il commença à marcher vers la sortie avant de se demander pourquoi il faisait cela, une voix plus forte lui dit d’aller se rasseoir pour écouter ce que disait Abelforth.

          Lentement, il se retourna, et alla s’asseoir face à Abelforth qui cachait difficilement son sourire.

          Le visage de Queudver pâlit, même si personne ne pourrait le voir… comment cet homme pouvait-il refuser d’obéir à l’Imperium ?

-          Tu résistes bien, Harry, mais ferme ton esprit, ce sera mieux. Sortons de cet endroit, et suivons ces personnes pour voir où elles vont.

          Dans l’étroite ruelle dans laquelle se trouvait le bar, tous les sorciers qui avaient été contraints de sortir s’étaient entassés, ne comprenant visiblement pas pourquoi ils étaient là.

          Quelques instants plus tard, Queudver sortit à son tour du bar. Il s’avança dans l’allée et passa au devant des sorciers qu’il avait ensorcelés.

          Il sortit de l’allée, et, lentement, tous le suivirent sans ne rien dire.

          Harry et Abelforth suivirent eux aussi le mouvement. C’était le meilleur moyen de passer inaperçus.

-          Il est possible de contrôler plusieurs personnes en même temps avec l’Imperium ? demanda Harry.

-          Dans certains cas, oui, tu vois bien que ça marche en ce moment. Il faut en fait que les personnes à contrôler ne soient pas trop résistantes aux ordres, et que bien sûr l’ordre soit le même pour tous, à moins de démultiplier son esprit autant que de personnes il y a, mais je t’ai déjà dit que c’était quasiment impossible, car l’énergie à fournir pour que les différents esprits restent liés est trop importante pour que cela soit possible pour un sorcier, même pour le meilleur des sorciers primaires.

-          OK, répondit Harry, qui ne pensait pas que contrôler plusieurs personnes pouvait se faire avec un seul sortilège.

          Queudver s’engouffra dans la forêt à la sortie du village, et d’un coup, tous les sorciers allumèrent leur baguette. Harry et Abelforth firent de même.

          Ils s’enfoncèrent très profondément dans la forêt, mais ne rencontrèrent pas de passages difficiles comme ceux qui menaient à leur point de rendez-vous avec Rogue.

          Après quelques instants, ils débouchèrent dans une immense clairière, Harry et Abelforth ne s’y engouffrèrent pas, au contraire, ils rebroussèrent chemin pour se cacher dans un arbuste, après avoir vérifié qu’il n’était pas dangereux.

          En effet, cette clairière n’était pas une clairière normale, une lumière l’illuminait. Elle provenait en fait de flammes vertes qui chauffaient plusieurs gros chaudrons posés en son centre. Un grand siège avec des accoudoirs en forme de serpent, et en chintz vert émeraude était posé en face du chemin qui y débouchait.

          La clairière s’éclaira soudain un peu plus grâce à des bougies disposées au sol, devant chaque arbre.

          Voldemort était assis sur son siège, Nagini était à ses pieds, Rogue se tenait à sa droite, et Joe Jigger à sa gauche.

          Queudver se plaça en avant des sorciers qu’il avait emmenés avec lui.

-            Je te félicite, Queudver, tu as fait du bon travail, dit Voldemort d’une voix réjouie, je n’espérais pas cela de toi… tu seras récompensé plus tard, mais maintenant, tu me donnes du travail que j’accomplirai avec plaisir…

          Il ricana cruellement.

-          Et cela ne sera pas compliqué avec ta potion Severus, ils finiront par tous faire ce que je leur dis… je pense que tu peux stopper ton Imperium, Queudver.

-          Bien, Maître.

          Tous les sorciers semblèrent se réveiller d’un coup, et s’étonnèrent fortement de se trouver en ce lieu. Tous ne firent d’abord pas attention à Voldemort qui s’était levé de son fauteuil.

-          Mes amis, mes chers futurs Mangemorts…

          Voldemort avait parlé avec un telle voix qu’aucun n’aurait pu l’ignorer. Tous s’étaient retournés lentement vers lui.

          Il avait retiré sa capuche et ses yeux rouges brillaient avec éclat dans la pénombre.

-          Ferme ton esprit, Harry, c’est très important, lui murmura Abelforth. Il émet tellement de rayonnements de bonheur qu’il se pourrait que sans le vouloir, vous entriez en contact…

          Les sorciers étaient toujours aussi surpris, ils ne disaient rien et observaient cette créature qu’était Voldemort.

-          Faisons d’abord les présentations, dit Voldemort d’une voix doucereuse. Je m’appelle Lord Voldemort…

          La plupart d’entre eux ne comprenaient pas un mot d’anglais, mais ils avaient néanmoins reconnu un nom : « Lord Voldemort », ce qui avait suffi pour les terrifier.

-          Est-ce que l’un d’entre vous parle l’anglais ? demanda Voldemort.

          Personne ne répondit.

-          Hum, vous n’avez pas encore l’habitude, c’est vrai, je vais alors me montrer plus persuasif.

          Voldemort pointa sa baguette vers eux, et tous reculèrent simultanément de dix pas. Un feu magique apparut derrière eux et ils se rendirent compte du danger.

-          Je répète, est-ce que l’un d’entre vous parle anglais ?

            Il y eut encore un silence.

-          Très bien, dans ce cas, on va forcer la vérité à sortir… endoloris integro !

          L’ensemble des sorciers fut touché par le maléfice. Tous tombèrent au sol et se roulaient par terre de douleur, se chevauchant les uns sur les autres et se donnant des coups de pieds et de poings involontaires.

          Harry comprit que c’était le maléfice Doloris généralisé.

          Voldemort s’amusa du spectacle qui se produisait devant lui, il avait rarement dû faire souffrir autant de personnes en même temps.

          Le maléfice dura tellement de temps que Harry se demandait si l’un d’eux allait réussir à rester en vie.

          Apparemment, oui. Lorsque Voldemort stoppa le maléfice, ils tentèrent tous de se relever. Certains retombèrent immédiatement et durent faire plusieurs tentatives.

          Ils venaient de prendre conscience que leur vie était gravement menacée.

-          Alors, l’un d’entre vous parle anglais ? demanda Voldemort avec un sourire sadique. Si personne ne sait, je crains de devoir recommencer…

-          Moi ! dit une voix tremblotante après quelques instants.

          Tous se retournèrent vers le sorcier qui venait de parler. Voldemort fit signe de lui laisser le passage jusqu’à lui.

-          Approche-toi, alors ! ordonna Voldemort.

          Le sorcier se rapprocha de manière très hésitante, il titubait à cause du maléfice Doloris.

-          Hum, Severus, donne-lui quelque chose qui pourrait le remettre en forme… il a souffert, c’est un fragile… Comment t’appelles-tu, d’abord ?

-          Radek… Radek Luczak…

-          Très bien, Radek, tu sais que tu vas m’être très utile, je veux que dans quelques jours, ils sachent parler l’anglais couramment… mais en attendant, tu vas servir d’intermédiaire. J’aimerais que tu leur dises pour le moment que je suis ravi de les avoir tous à mon service.

          Luczak traduisit en bulgare ce que venait de lui dire Voldemort.

          Un frisson parcourut le groupe des sorciers. Ils venaient d’avoir la confirmation de leur pire crainte.

-          Alors, ils ne sont pas contents ? demanda Voldemort.

-          Ils n’ont pas répondu, expliqua Luczak, la voix très faible.

-          Ce n’est pas grave, Radek, je comprends qu’ils soient submergés par la grandeur de l’évènement… Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue notre travail. Je leur confie déjà une première mission, dis leur qu’ils devront incendier le village en mettant le feu à chaque maison…

          Voldemort éclata d’un rire suraigu, mais Luczak ne traduisit pas.

-          Pourquoi ? demanda-t-il.

          Il parlait de plus en plus faiblement et on aurait dit qu’il allait perdre la voix à tout moment.

-          Qu’est-ce que cela peut faire, je le veux, cela devrait te suffire ! Alors, qu’attends-tu pour le leur dire ?

-          Euh… oui.

          Radek Luczak traduisit à nouveau en bulgare les ordres de Voldemort.

          Les villageois étaient de plus en plus choqués, jamais ils ne pourraient faire ça.

          Ils étaient en nombre suffisant pour engager un combat à peu près équitable contre Voldemort, mais la peur les paralysait, et ils auraient été incapables de faire quoi que ce soit.

          Harry et Abelforth observaient toujours la scène depuis leur buisson. A ce moment-là, un bruissement se fit entendre derrière eux.

          Ils se retournèrent, une créature se tenait derrière eux. Elle avait un corps de cheval blanc, sur lequel une tête qui ressemblait fortement à celle d’un Détraqueur était accrochée. L’ambiance était devenue terrifiante.

-          Ne bouge pas, Harry, je m’en occupe ! murmura Abelforth.

          La créature ne les avait pas vus, elle errait derrière eux, grattant le sol avec ses sabots.

-          Impero ! dit Abelforth à la plus grande surprise de Harry qui s’attendait à un tout autre sortilège.

          Soudain, la créature se dressa sur ses pattes arrière en émettant un hurlement suraigu. Elle sauta par-dessus l’arbuste dans lequel ils étaient cachés et tomba au milieu de la clairière où se déroulait la scène principale. Un coup de patte renversa les chaudrons qui étaient en son centre, et la créature sauta sur Voldemort qui fut propulsé à dix mètres dans les airs.

          Quelques secondes plus tard, la créature était foudroyée par deux éclairs verts qui venaient chacun de la baguette de Rogue et de Joe Jigger.

          Elle s’écroula par terre en faisant trembler le sol, raide morte.

          Rogue et Jigger s’étaient précipités pour relever Voldemort qui n’avait pas eu besoin de leur aide pour se relever.

-          Je ne connais pas ces créatures, dit Voldemort sans être le moins du monde perturbé par cet évènement. Severus et Joe, j’aimerais bien que vous vous occupiez d’en capturer une si vous en trouver, elles pourraient provoquer la surprise si j’en avais quelques unes dans mon armée, apparemment, cet imbécile de Potter connaît très bien toutes les petites créatures qu’il a apprises à Poudlard… j’aimerais bien voir ce qu’il ferait contre celle-là…

-          C’est ça, murmura Abelforth… si tu savais qu’il a vu que toi tu n’as rien fait, Tom… Retirons-nous, Harry, nous avons appris suffisamment de choses… On se retrouve devant notre auberge.

          Ils transplanèrent et atterrirent à quelques mètres l’un de l’autre.

-          Harry, il faut tenter de protéger les maisons contre le feu magique… tu ne connais pas l’enchantement, il est bien trop dur, et tu ne pourrais pas l’apprendre comme ça, maintenant… je vais donc m’en occuper moi-même, faisons ça discrètement.

          Abelforth se plaça face à la maison la plus proche et commença à murmurer quelques paroles inaudibles par Harry, et à faire de petits mouvements réguliers avec sa baguette.

-          Fait semblant que nous parlons, Harry, il ne faut pas paraître suspects.

          Il était difficile de ne pas paraître suspect. La baguette d’Abelforth émettait par moments des petits éclairs bleus et crépitait assez fortement.

          Mais apparemment, il était content de lui car son enchantement avait l’air de fonctionner.

          Après une demi-heure, ils avaient protégé toutes les constructions qui donnaient sur la rue principale, ce serait sûrement celles que la nouvelle armée de Voldemort attaquerait d’abord.

          Cependant, Abelforth continua son travail et protégea le plus de maisons possibles.

          Soudain, Harry sentit une odeur de bois brûlé.

-          Ca vient d’où ? demanda-t-il à Abelforth qui l’avait repérée lui aussi.

          Mais des hurlements se firent entendre à l’autre bout du village.

-          Allons-y ! dit Abelforth. Ils attaquent par l’autre côté du village ! Reste toujours près de moi, on ne sait pas de quoi est capable cette armée…

          Ils empruntèrent l’une des allées transversales et se rapprochèrent du lieu d’où provenaient les cris.

          A une intersection, ils se trouvèrent au cœur d’un véritable champ de bataille, les maisons étaient toutes en feu, et des éclairs jaillissaient dans tous les sens. La nouvelle armée était déchaînée, ils envoyaient des sortilèges de mort sur les autres villageois qui n’avaient pas été forcés à se rallier à Voldemort.

-          Recule-toi, et protège-toi, Harry. Je m’occupe de tout !

          Harry obéit, il se prépara à esquiver tout sortilège venant vers lui, pendant qu’Abelforth s’était avancé au milieu du chaos.

          Il pointa sa baguette au-dessus de lui et une grosse vague orange partit tout autour de lui, renversant toutes les personnes présentes dans les rues, dont Harry.

          Les nouveaux Mangemorts reculèrent, se contentant d’incendier les maisons derrière eux, et de laisser tranquilles les quelques personnes encore en vie.

          Soudain, Dobby transplana à côté d’eux, ayant amené avec lui toutes leurs affaires.

-          L’auberge est en feu ! Des Mangemorts !

-          Merci Dobby, répondit Abelforth, on le sait, malheureus… ah, AD4 nous appelle, allons-y.

          Ils transplanèrent à la seconde vers la clairière qui était leur point de rendez-vous.

-          Cela ne sert plus à rien de rester ici, annonça Rogue au moment où ils apparurent… il estime avoir suffisamment de nouveaux Mangemorts… du moins plus que ce qu’il espérait, et surtout au bout d’une journée… la potion et l’Imperium mêlés ont eu un effet incroyable, ils ont tous obéi comme s’ils avaient toujours été Mangemorts. Le village va être totalement dévasté ou presque, quoi qu’il arrive, allez plutôt surveiller Poudlard, on ne sait jamais, s’il lui prend une folie, il pourrait vouloir attaquer…

-          Très bien, merci Severus, nous venons de subir un échec cuisant, mais que pouvait-on faire de plus…

-          Ne peut-on pas essayer de sauver des gens ? demanda Harry.

-          Non, cela ne sert plus à rien, les Brigades Ministérielles vont arriver et faire le nécessaire, elles pourront agir puisqu’aucun Mangemort ne sera là… je n’ai pas plus de temps à vous consacrer, à très bientôt.

-          Et bien, soit, se lamenta Abelforth, retourne te coucher… il faudra que tu viennes me voir demain matin pour déterminer comment nous devrons réagir, je te communiquerai l’heure par la méthode usuelle.

     

          Le lendemain matin, Harry, Ron et Hermione furent réveillés par un cri de joie de Ginny.

          Lorsqu’elle s’était réveillée le matin, elle avait eu l’agréable plaisir de trouver Harry couché à côté d’elle, comme lors d’un soir normal.

          Immédiatement, Ron et Hermione avaient accouru pour le questionner.

-          On n’a rien pu faire, dit Harry avec une voix faible ; il était encore à moitié endormi.

-          Comment ça vous n’avez rien pu faire, que s’est-il passé ?

-          Je pense que la Gazette doit tout décrire, dit Harry, qui n’avais pas vraiment envie de tout leur décrire dans les moindres détails.

-          Harry, la Gazette n’est pas encore arrivée…

-          Si, elle est arrivée, dit Ginny, il est neuf heures et demie…

-          Quoi ! s’exclama Hermione, et moi qui comptait me lever tôt pour travailler toute la journée !

-          Tu n’as pas cours, Ginny ? demanda Harry.

-          Non, pas aujourd’hui, répondit-elle.

-          Cool, nous non plus.

          Hermione avait déjà oublié sa journée de travail et s’était plongée dans la Gazette du Sorcier. Les rédacteurs avaient pris un malin plaisir à mettre une image d’une grande Marque des Ténèbres animée qui recouvrait la totalité de la première page.

 

CHAOS A BEGHLEZ : VOLDEMORT RIPOSTE

 

          Hier soir, une violente attaque de Mangemorts s’est produite à Beghlez, un village sorcier situé au cœur de la Bulgarie.

          Voldemort entend ainsi marquer avec force son retour après les fausses rumeurs lancées par le Ministère selon lesquelles il serait à l’article de la mort.

            Dossier complet page 2-3

         

          Hermione tourna la page et commença sa lecture à haute voix.

 

Les faits

 

          Hier soir, Voldemort s’est rendu en Bulgarie, accompagné d’une trentaine de Mangemorts, pour dévaster le village de Beghlez.

          L’attaque a eu lieu aux alentours de minuit, et les Mangemorts ont mis le feu aux maisons, forçant les habitants paniqués à sortir. Ils les ont ensuite massacré à l’aide de sortilèges de Mort qui ont fusé dans tous les sens.

          Le bilan est terrible, parmi les habitants du village, il n’y a que cinq survivants, qui ont pu prendre la fuite dans la forêt environnante, qui a été elle-même en partie dévastée par les incendies.

          A la fin de l’attaque, les Mangemorts ont fait apparaître une immense Marque des Ténèbres pour signer leur acte et marquer ainsi le retour en force de Voldemort.

          Lors de l’arrivée des Brigades Ministérielles (l’équivalent des Aurors), il n’y avait plus rien à faire, le village était réduit en cendres et les survivants avaient fuit.

 

Le mensonge du Ministère

 

          Et dire que notre Ministre en personne, Mr Rufus Scrimgeour, nous soutenait encore malgré nos sérieux doutes et l’absence criante de preuves, que Voldemort était très affaibli ! Nous n’avons cessé d’avertir la population magique, passant même sur la liste noire des journaux déconseillés par le Ministère. Il est clair qu’aujourd’hui, le Ministère va devoir sérieusement se remettre en question.

          Et pourtant, les premières réactions ne vont pas dans le bon sens. Stridus Shiner, interrogé par nos reporters, Directeur du Département de la Lutte contre la Magie Noire, a déclaré tôt ce matin : « Cette attaque est gravissime, cependant, il serait imprudent d’en tirer des conclusions avant que les enquêtes n’aient eu lieu. Nous disons toute notre sympathie à l’égard de la Bulgarie qui est durement touchée par cet évènement. ».

          Et quant à l’apparition de la Marque des Ténèbres, Mr Shiner, déclare : « Cela n’est pas à lier aux activités de Voldemort. Cette attaque est sûrement l’œuvre d’un regroupement local de sorciers qui veut faire parler de lui en utilisant des symboles forts. Nous voulons rappeler à la population magique qu’elle ne doit pas avoir d’inquiétudes. Le Ministère de la Magie garde très fermement les Mangemorts à Azkaban et nous recherchons activement Voldemort qui est très affaibli, ainsi que Severus Rogue. »

          Evidemment, cette attaque est assez incompréhensible, Voldemort n’ayant jamais eu pour habitude d’attaquer les peuples étrangers, cela n’empêche pas que le retour est fort, et que tous les sorciers doivent rester vigilants, c’est ce que nous indique un Auror qui n’a pas souhaité communiquer son nom, de peur de perdre son travail.

 

Qui sont ces Mangemorts ?

 

          Lors de l’attaque de Poudlard, quasiment l’ensemble des Mangemorts avait été capturé grâce à Harry Potter. On peut donc se demander comment Voldemort a reconstitué si vite une armée aussi importante.

          La réponse se trouverait sûrement dans ce même village de Beghlez, un des témoins, gérant d’un bar, a pu être interrogé par les enquêteurs du Ministère de la Magie bulgare, il explique avoir été approché par Voldemort en personne pour faire boire au maximum de villageois une potion puissante qui permettrait ensuite à Voldemort de convaincre plus facilement les villageois de lui obéir.

          La technique a semble-t-il très bien fonctionné, puisque quelques heures seulement après la distribution de la potion dans son bar, une trentaine de villageois rejoignaient Voldemort dans la forêt où il s’était caché, le temps pour ce barman de fuir le village et d’alerter le Ministère.

 

Les projets de Voldemort

 

          Après cet évènement qui tiendra sa place dans les annales des horreurs accomplies par Voldemort, on peut se douter que ce dernier ne va pas en rester là. Il va sûrement tenter de libérer tous ses Mangemorts emprisonnés à Azkaban pour constituer l’armée la plus grande en nombre de Mangemorts qu’il n’ait jamais eu depuis le début de son règne.

          Son but ultime reste l’assassinat d’Harry Potter qui lui avait résisté. Désormais, la communauté magique devra rester vigilante, et les Aurors devraient être rapidement de retour dans tous les lieux magiques importants, Poudlard en premier lieu, si le Ministère décide enfin d’agir raisonnablement.

 

-          Harry, il faut que l’on aille voir Scrimgeour, il ne peut pas rester sans rien faire ! s’exclama Hermione.

-          Oui, répondit Harry, mais d’abord, je vais envoyer une lettre à Lupin pour que l’on réunisse l’Ordre du Phénix le plus rapidement possible.

          Il sortit un parchemin et rédigea rapidement une lettre.

 

Bonjour Remus,

 

          Il faudrait que l’on réunisse d’urgence l’Ordre du Phénix, peux-tu me répondre rapidement et me proposer une heure à laquelle il y aura le plus de monde possible qui pourra venir.

 

Merci.

 

Harry

 

-          Bien, il va falloir aller au Ministère, maintenant, annonça Harry.

-          Oui, allons-y tout de suite, répondit Hermione qui était très inquiète.

          Ils coururent jusqu’au bureau des Aurors de Poudlard, et une sorcière inconnue les accueillit.

-          Bonjour, nous voudrions voir Rufus Scrimgeour, dit Harry.

-          Le Ministre est occupé actuellement, répondit la jeune femme sur un ton sec.

-          Dites-lui que c’est nous ! dit Harry.

-          Je vous dis que le Ministre est occupé, répondit-elle.

-          C’est important ! s’exclama Harry.

-          Je peux seulement lui laisser un message, si c’est important, il vous répondra ce soir.

-          Oui mais c’est urgent, répéta Harry.

-          Il ne peut pas vous recevoir maintenant, mais si c’est vraiment urgent, je vous dis que vous n’avez qu’à lui laisser un message…

-          Harry, laissons-lui un message, c’est déjà ça ! dit Ron.

-          Oui, dit Hermione.

-          Bon, et bien dites-lui de notre part qu’on veut le voir rapidement, Harry Potter, et Ron Weasley et Hermione Granger.

-          Très bien, c’est noté, vous recevrez une lettre si jamais Mr le Ministre donne une réponse favorable à votre demande. Bonne journée.

          Harry était très en colère et était sûr que Scrimgeour cherchait justement à éviter sa colère. Il ne restait que la solution de se rabattre sur l’Ordre du Phénix.

          Mais l’Ordre pouvait-il agir avec autant d’efficacité que les dizaines d’Aurors du Ministère ? Non, et ses membres devraient prendre beaucoup de risques pour un travail qui ne paierait pas beaucoup.

          Quelques minutes plus tard, Harry reçut la réponse de Lupin.

 

          Harry, je suis en cours jusqu’à midi, retrouvons-nous à midi dans la Salle du Phénix.

Lupin

 

          En attendant midi, ils se rendirent aux duels ou le premier tour du tournoi des septième année avait lieu à partir de onze heures, Harry et Hermione étaient les deux seuls à bénéficier d’un accès direct au deuxième tour, en temps que tête de série numéro un et deux. Cependant, Ron avait un match et affronterait Isabel Dunglal de Serdaigle.

          Les matchs de septième année étaient ceux qui attiraient le plus de visiteurs. Cependant, étant donné qu’ils avaient lieu durant les périodes de cours, la salle n’était pas pleine. Mrs Bett était sur sa tour en bois et venait de lancer le premier duel entre Michael Corner et Wayne Hopkins. A onze heures et demie, neuf duels étaient passés et on pouvait noter dans l’ensemble que les élèves avaient bien progressé, et n’hésitaient pas à utiliser des sortilèges un peu plus efficaces.

          Pour l’instant, ils avaient pu assister aux victoires de Benjamin Wood et de Neville Londubat de Gryffondor, tous les deux s’étaient imposés assez facilement face à leurs adversaires et iraient sûrement très loin pour représenter Gryffondor.

          De toute évidence, Ron ne passerait pas avant midi, mais ils restèrent quand même pour assister à la fin des duels.

          A midi, ils retrouvèrent Lupin dans la Salle du Phénix. Celui-ci les retrouva rapidement.

-          Bonjour, dit Lupin en arrivant.

-          Bonjour, répondirent Harry, Ron et Hermione en cœur.

-          Je pense que c’est une très bonne idée de réunir l’Ordre du Phénix, Harry. Je suis sûr que le Ministre ne va pas continuer dans cette direction très longtemps, tout le monde fait pression sur lui au Ministère, mais il vaut mieux quand même anticiper et sécuriser Poudlard. Le professeur Dillantis a demandé aux professeurs de faire en permanence des rondes dans le parc et devrait donner des consignes à midi. Est-ce que tu peux être là ce soir à vingt-et-une heures ?

-          Oui, ça ira.

-          Très bien, je vais m’occuper de contacter le plus possible de membres. Il va falloir que j’y aille car ça risque de me prendre du temps.

-          Autre chose, serait-il possible d’avoir le terrain de Quidditch mercredi après-midi, je pense que trois heures d’entraînement devraient suffire, donc de quatorze heures à dix-sept heures…

-          D’accord, je pense que le terrain sera libre, tu t’y prends tôt ! Je te confirme ce soir.

          Au repas de midi, tout le monde discutait de l’attaque en Bulgarie, et à la plus grande satisfaction d’Harry, personne ne semblait douter que c’était Voldemort qui en était à l’origine. Certains commençaient donc à se demander s’ils devraient à nouveau accueillir les Aurors à Poudlard.

-          S’il vous plaît ! dit le professeur Dillantis, en faisant jaillir une gerbe de petites étoiles bleues et blanches qui disparurent en scintillant, pour se faire remarquer. Merci. La disparition de Voldemort, le Ministère nous avait annoncée. Cependant, hier, il a frappé, et nous préparer, nous devons. Le Ministère, d’envoyer des Aurors nous sécuriser, refuse. C’est pourquoi, d’être très prudents, je vous demande. Les professeurs, la surveillance assureront, et le parc, après dix-huit heures, sera fermé. Merci, et bonne journée.

          Aussitôt, les rumeurs reprirent de plus belle, et tout le monde se demandait pourquoi le Ministère n’envoyait pas d’Aurors.

          Pendant le repas, le Gallion de Harry se mit à chauffer indiquant qu’Abelforth l’attendait. Il finit cependant de manger et laissa Ron et Hermione qui retournèrent au club de duels.

-          Bonjour, Harry, dit Abelforth qui était en train de lire le journal sous sa pergola.

          Harry se retourna, il était sur le point de frapper à sa porte.

-          Et bien d’abord, je vais te donner quelques nouvelles à propos de ce qui s’est passé hier… comme tu as dû l’apprendre, Voldemort a fait apparaître la Marque des Ténèbres au-dessus du village dévasté. C’est un changement de stratégie notable… je t’avais dit qu’il voulait faire tout ça sans se faire remarquer. Je n’ai malheureusement pas pu discuter longtemps avec Severus car Voldemort le sollicite beaucoup en ce moment, mais il semble qu’il soit très content d’avoir rassemblé autant de Mangemorts, alors qu’il ne prévoyait d’en ramener qu’une dizaine. Je pense qu’il a dû aussi exploiter le fait que le Ministère affirme qu’il soit affaibli pour le mettre en situation délicate. Le fait qu’il est parti s’installer au fin fond de la Forêt Interdite, il faudrait en fait deux jours à pieds pour y aller, ce qui me laisse penser qu’il n’y aura pas d’attaque proche, cependant, je pense que tu dois réunir l’Ordre du Phénix pour…

-          Je l’ai fait ce matin, dit Harry, notre réunion aura lieu ce soir à vingt-et-une heures, je vais essayer de placer le maximum de personnes autour du parc, leur nombre ne serait jamais suffisant, mais le but est que l’on puisse être prévenus très rapidement au moindre mouvement pour se tenir prêts à évacuer éventuellement le château.

-          Très bien, c’est ce qu’il faut faire. Quant à Voldemort, je pense qu’il va maintenant tenter de faire évader les autres Mangemorts qui sont détenus à Azkabans et reconstituer une armée afin de pouvoir à nouveau tenter une attaque que l’on aurait cette fois-ci beaucoup plus de mal à contrer. Son objectif reste de tuer, tu le sais bien, car s’il réussit, il est assurer de régner éternellement et notre communauté magique finirait par disparaître. Je pense que tu dois aussi continuer l’A.D. le plus possible, même si cela semble de moins en moins nécessaire car les cours sont de plus en plus complets. Les élèves progresseront plus vite si c’est toi qui leur apprends, car ils seront naturellement plus intéressés… Pour ce qui est de cela, je ne peux rien te dire de plus, j’essaierai de voir Severus le plus rapidement possible et je te recontacterai. En attendant, je te propose que l’on continue notre étude des rayonnements élémentaires. Cette leçon va te paraître terriblement longue et inintéressante, mais elle est malheureusement nécessaire pour que tu t’imprègnes bien des rayonnements magiques. Comme l’autre fois, nous allons faire différents exercices pour que tu réussisses à les reconnaître tous, qu’ils soient forts ou faibles, et puis à la fin, nous verrons quelques situations un peu plus concrètes où tu pourras utiliser les rayonnements.

          Comme prévu, ce cours avait été très long, Abelforth n’avait laissé Harry partir qu’à dix-huit heures, après lui avoir demandé de réussir un large panel d’exercices. Il avait maintenant vu une centaine de rayonnements élémentaires, et il était tellement embrouillé qu’il aurait été incapable de se souvenir de la formule d’aucun d’eux, à part des principaux tels que l’Amour, le Bonheur, la Colère, la Haine, la Force Blanche et la Force Noire. Il avait cependant acquis une sensibilité énorme qui lui faisait tourner la tête. Pendant son retour à Poudlard, il s’était senti agressé par tous les objets autour de lui, comme s’ils émettaient plein de rayonnements divers.

-          Essaie de te reposer pendant une bonne demi-heure avant le repas, Dobby va te préparer une infusion apaisante, et tu vas écouter le chant de Fumseck, lui avait dit Abelforth avant qu’il parte.

          Harry ne se fit pas prier, il se reposa bien et vida son esprit avant le repas et  la réunion de l’Ordre du Phénix.

          A vingt-et-une heures, les différents membres de l’Ordre du Phénix commençaient à se réunir dans la Salle du Phénix, attendant l’arrivée d’Harry.

          Harry entra et alla s’asseoir au bout de la table. Lupin vint s’asseoir à sa droite et Maugrey à sa gauche. Le silence se fit immédiatement.

-          Bonsoir, ça fait longtemps que nous ne nous sommes plus réunis, car le Ministère agissait efficacement. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas, et il va falloir que nous prenions les choses en main. L’attaque en Bulgarie est clairement le fait de Voldemort. Il est à craindre qu’il revienne en Angleterre puisqu’il a réussi à reconstituer une armée. On peut penser qu’il va vouloir libérer les Mangemorts emprisonnés, il faut l’éviter absolument. Mais nous devons aussi protéger Poudlard, car son objectif principal est de me tuer, et que tout laisse à penser, comme lors de la dernière attaque, qu’il s’installera aux alentours pour être le plus à l’aise possible dans ses attaques.

-          Très juste ! aboya Maugrey.

-          La question est de savoir dans quelle proportion nous répartir, dit Lupin, je pense qu’il n’est pas vraiment nécessaire de surveiller plus que ça la prison d’Azkaban le Ministère doit y laisser la grande majorité des Aurors…

-          C’est ça, affirma Tonks, la prison d’Azkaban est le lieu le plus sûr actuellement, et le Ministre a transféré la quasi-totalité des Aurors de Poudlard là-bas… Kingsley est en réunion avec lui, il n’a pas pu venir, mais il fait vraiment tout pour le convaincre de changer d’avis… Apparemment, c’est assez difficile car Shiner obéit aveuglément à Scrimgeour. Mais je pense quand même qu’il va finir par changer d’avis. Donc à mon avis, on doit encadrer le parc de Poudlard avant tout… Maugrey, doit-on annuler les cours de minuit demain soir dans le parc ?

-          Non, ce n’est pas la peine, mais je demanderai à être encadré par plusieurs Aurors, le Ministre a toujours accepté lors des précédentes sorties dans la Forêt, et je ne vois pas pourquoi il ne le ferait pas cette fois…

-          Je pense que le professeur Dillantis va vous demander de reporter ce cours, Maugrey, annonça Lupin.

-          Disons que celui de demain soir n’est qu’une préparation à celui d’après, et il aura lieu en classe normale, c’est celui de vendredi qui se déroulera dans la forêt.

-          D’accord, on verra d’ici là que faire, répondit Lupin. En attendant, je pense qu’il faut que l’on ait toujours deux membres dans chaque lieu important et le reste à Poudlard, de manière à savoir rapidement ce qui se passe partout et pouvoir intervenir rapidement. Tout le monde est d’accord.

          Il y eut une approbation générale et chacun donna ses possibilités afin qu’un emploi du temps soit préparé. Cela prit une demi-heure environ, et à la fin de la séance, Harry trouvait que la répartition des tâches assurait une bonne sécurité dans tous les lieux publics magiques.

 

 

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