HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 74 : AMOUR, ATTAQUE, IMMORTALITE ET REVE

 

 

          Ils étaient ravis de pouvoir aller voir Ron à l’infirmerie à la sortie du cours de Maugrey Fol Œil. Le fait d’aller en cours, aux repas, et de faire leurs activités habituelles sans Ron créait chez eux un vide. Celui-ci était en effet toujours le premier à apporter de la bonne humeur au groupe.

          Hermione l’embrassa sous le regard méfiant de Mme Pomfresh, qui n’aimait pas trop en général voir arriver une telle troupe dans son infirmerie.

-          Ron, tu fais des miracles en potion ! lui dit Harry.

-          Ah bon ? s’étonna Ron.

-          Oui, Slughorn va même t’inviter pour l’assister pendant un cours de potions de première année !

          Ron les regarda tous avec un air bizarre.

-          Félicitations, tu as obtenu un troll à ta potion ! lui dit Harry.

-          Oh, super, dit Ron… j’ai réussi à faire pire que Fred et George dans une matière.

-          Tu sors quand ? demanda Alix.

-          Demain avant le repas mais j’aimerais bien sortir maintenant, je ne vois pas pourquoi je suis obligé de rester…

-          Vous restez parce que vous n’allez pas encore bien, et je suis certaine que vous ne prendriez pas l’antidote tous les quarts d’heure si je vous laissais partir, dit Mme Pomfresh.

-          J’en ai marre de cet antidote, ronchonna Ron.

-          Ronnie, c’est pour ton bien ! dit Hermione. Tu ne voudrais pas que ton été empire ?

-          Non, mais c’est énervant…

-          On a remporté l’épreuve, dit Ben, cent-vingt points pour Gryffondor, ou quelque chose comme ça.

-          Ah, c’est une bonne nouvelle…

          Harry hésitait à dire à Ron que Pétunia s’était évadée. Il était déjà assez difficile pour lui de devoir rester à l’infirmerie, et il ne voulait pas lui apporterait une mauvaise nouvelle qu’il garderait en tête toute la soirée. Mais il était trop tard…

-          Ron, Pétunia s’est évadée, dit Hermione avec un air attristé.

-          C’est qui Pétunia ? demanda Alix.

-          Oh, euh, Dursley, celle qui s’est échappée d’Azkaban cette après-midi.

-          Ah…

-          Comment a-t-elle fait ? demanda Ron.

-          C’est un mystère, elle a disparu avec les murs qui l’entouraient, expliqua Harry. Personne n’a compris…

-          Tu ne t’ennuies pas trop ? demanda Hermione.

-          Non, ça va, la plupart de temps, Mme Pomfresh me donne des potions de sommeil… à force de me forcer à dormir, je vais avoir une pêche d’enfer quand je sortirai !

-          On ira faire un entraînement de Quidditch, alors ! proposa Harry.

-          Cool !

-          Lupin doit encore nous répondre, dit Harry.

          Ils restèrent presque une heure à discuter de tout et de rien. Comme d’habitude, de nombreuses rumeurs circulaient dans l’école et apparemment, elles arrivaient très bien jusqu’à l’infirmerie.

-          Une armure a été ensorcelée dans le château, elle s’est mise à insulter Ombrage lorsqu’elle est passée devant, dit Ron.

-          Comment tu sais ça ? demanda Hermione, on n’était pas au courant.

-          Oh, c’est un elfe qui l’a dit au professeur Fitz qui est venu discuter tout à l’heure avec Mme Pomfresh, l’ayant appris par un tableau de la cuisine qui l’a lui-même appris par un autre tableau du premier étage, qui l’a appris par le Baron Sanglont.

-          Ah, ça devait être marrant, dit Alix, je ne connais pas bien Ombrage mais d’après ce que vous en avez dit…

-          Elle est horrible, termina Ron.

-          Bien, il va falloir vous recoucher, Mr Weasley, annonça Mme Pomfresh, tenant dans sa main un flacon, dont elle versa une partie du contenu dans un verre qui était sur la table de chevet de Ron.

-          On repasse te voir demain matin, dit Harry.

-          Okay, j’ai hâte de vous revoir…

          Hermione embrassa Ron longuement et le laissa boire sa potion de sommeil.

          Ils descendirent s’installer à la cafétéria, où Hermione devait acheter des ingrédients pour préparer une potion qu’elle jugeait importante pour les ASPIC. Ils en profitèrent pour s’installer à une table de la cafétéria, où ils retrouvèrent Ginny qui discutait avec Luna.

          Comme il manquait des chaises, elle s’assit sur les genoux d’Harry qui n’écouta pas trop les discussions. Son attention fut seulement attirée par Rusard qui essayait de donner des coups de balai à Peeves et Pooves qui étaient en train d’essayer de dévisser un lustre.

          Quelques timides élèves de première année s’approchèrent d’eux.

-          Salut, demanda l’un deux, on voulait savoir quand était la prochaine séance de l’A.D., ça fait longtemps.

-          Je sais, répondit Harry qui avait encore oublié de s’en occuper. Pourquoi pas demain, je mettrai des affiches si j’ai une heure.

-          D’accord, merci, à la prochaine.

         

          L’évasion inexpliquée de Pétunia et la brume qui entouraient l’école étaient à l’origine d’une sorte de tension dans l’école. Les Aurors qui étaient présents en nombre dans les couloirs et devant les portes d’entrée n’y étaient pas pour rien.

-          S’il vous plaît !

          Tout le monde se tut et se tourna vers le professeur Fitz qui s’était levé à la table des professeurs.

-          Aujourd’hui,  une évasion a eu lieu à la prison d’Azkaban. Une évasion très particulière puisqu’il s’agit de la Mangemort Dursley. Les Aurors sont répartis dans l’école pour assurer votre sécurité, ainsi que dans le parc, où des nouvelles sécurités ont été installées cette après-midi. Vos professeurs seront par moments mobilisés pour mettre en place d’autres sécurités. Aussi, ils seront peu disponibles et vous aurez beaucoup de temps libre. Cependant, pour ne pas perdre de temps, les professeurs vous donneront du travail lors de la distribution des emplois du temps demain soir. Nous vous demandons donc de nous aider en signalant toute chose suspecte, en gardant votre calme, et en respectant toutes les consignes de sécurité. Enfin, nous vous informons que le tournoi de Quidditch n’est pas annulé et nous invitons les capitaines d’équipes à contacter leurs Directeurs de Maison respectifs. Bonne soirée à tous.

          Ils commencèrent à déguster le succulent repas tout en discutant assez joyeusement, ayant décidé de mettre de côté la menace d’une attaque.

-          Roooh !

          Harry avait ressenti soudain une vive douleur dans le haut du dos.

          Tous les Gryffondor se retournèrent vers lui. Du sang sortait de sa bouche et sa tête tomba lentement sur le côté.

          Alix qui était à côté de lui aperçut une créature horrible qui tenait un gros couteau.

          Elle se leva et sortit sa baguette ainsi que les autres.

-          KREATTUR ! hurla Hermione.

          Tous le monde se retourna et vit Harry qui s’était effondré sur la table, une flaque de sang se répandant par terre.

          Mais Kreattur avait transplané. Hermione avait sauté par-dessus la table alors que les professeurs accouraient, poussant les élèves qui voulaient s’approcher.

-          Dégagez ! grogna Maugrey, à l’adresse d’élèves de Poufsouffle qui s’étaient approchés.

-          Que s’est-il passé ? demanda Lupin qui avait l’air affolé.

-          Un elfe lui a planté un couteau dans le dos ! dit Alix.

          A cet instant, Fumseck transplana et se mit à chanter.

-          Il n’est pas… mort ? demanda Hermione.

-          Non, répondit Lupin, mais il faut le soigner vite… ah, Mme Pomfresh !

-          Oh ! Vite ! Il faut arrêter l’hémorragie, il a perdu trop de sang ! hemocanalis !

          Le sang s’arrêta immédiatement de couler de la plaie.

-          Euh, bien, on va le conduire à l’infirmerie, aidez-moi, j’ai de quoi restaurer les tissus qui ont été déchirés… dépêchons-nous, il ne faut pas qu’il reste trop longtemps dans le coma.

          Harry n’était pas vraiment dans le coma, il ne pensait à rien et écoutait le chant de Fumseck qui résonnait dans sa tête autant qu’il résonnait dans la Grande Salle.

 

-          Harry !

-          Harry ?

-          Mais vous allez le laisser ? demanda la voix de Mme Pomfresh. Il n’est pas rétabli !

          Harry ouvrit les yeux, et trouva une vingtaine de personnes penchées vers lui.

-          Vous l’avez réveillé ! dit Mme Pomfresh… vous allez sortir.

-          Non, restez ! dit Harry d’une voix faible.

-          Il a parlé ! s’exclama Neville.

-          Il est vivant ! dit une autre voix.

          Harry réfléchit un instant, il était incapable de dire ce qui lui était arrivé, il n’avait ressenti qu’une douleur forte dans le dos avant de sombrer dans le coma.

-          Taisez-vous, vous allez réveiller tout le monde !

-          Qu’est-ce qui se passe ? demanda Ron sur le lit à côté, qui ne voyait pas qui était la personne qui attirait autant l’attention.

-          Harry a été blessé hier soir ! dit Hermione.

-          Quoi ?

          Ron se leva et Harry vit sa tête apparaître à côté des autres, mais il voyait encore un peu flou.

-          S’il vous plaît, Mr Weasley, allez vous recoucher ! Je vous avais dit que vous ne sortiez du lit qu’en fin de matinée !

-          Quelle heure est-il ? demanda Ron.

-          Il est huit heures ! dit Mme Pomfresh, désespérée. Mr le Ministre, s’il vous plaît, donnez l’exemple et quittez l’infirmerie !

          Tout le monde quitta l’infirmerie à contre-cœur…

-          Non non non, Mr Weasley, vous, vous restez ! Allez vous recoucher, si vous bougez, le peu de poison qui reste va se propager partout et vous allez devoir rester une nuit de plus ! Il faut attendre qu’il disparaisse complètement !

-          Qu’est-ce qui m’est arrivé ? demanda Harry.

-          Vous saurez plus tard, buvez ça !

          Harry se résigna et but la potion, tombant dans un sommeil profond.

 

          Les rayons du soleil du matin réussissaient à traverser la brume qui était moins épaisse à la hauteur où se trouvait l’infirmerie, et illuminaient cette pièce qu’Harry aurait trouvée magnifique s’il elle ne rimait pas avec évènements tragiques.

          Il regarda à côté de lui, il était le seul à l’infirmerie, Ron et les sept autres élèves qui avaient été blessés par les salamandres étaient partis.

-          Il y a quelqu’un ? demanda Harry qui s’était assis sur son lit.

-          Ah, vous voyez bien que vous aviez besoin de dormir ! dit Mme Pomfresh qui était en train de lire quelque chose, assise à son bureau.

-          Comment ça ? demanda Harry.

-          Je ne pensais pas vous faire dormir tant, mais apparemment, vous en aviez besoin ! Il est onze heures, je pensais qu’avec tout ce sommeil, vous seriez en forme vers huit heures !

-          Mais j’étais réveillé à huit heures ! dit Harry.

-          Oui, mais nous sommes lundi, Mr Potter ! Je pense que vous manquiez terriblement de sommeil… ces cours la nuit, je trouve cela ridicule. Bien sûr il faut vous préparer, mais de là à vous faire prendre autant de risques !

-          Donc je peux partir ? demanda Harry qui n’avait rien à faire de ce que lui disait Mme Pomfresh.

-          Euh oui, mais d’abord, prenez une dernière fois cette potion de Régénération Sanguine…

-          Qu’est-ce qu’il m’est arrivé ? demanda Harry, qui commença à boire sa potion.

-          Oh, personne n’a très bien vu, mais il semblerait qu’un elfe ait transplané dans la Grande Salle derrière vous et vous ait planté un couteau dans le dos avant de transplaner à nouveau.

          Harry ne comprit pas immédiatement mais il recracha brusquement dans son verre le peu de potion qui lui restait à boire.

-          J’y vais ! dit Harry.

-          Où ? demanda Mme Pomfresh surpris par cette réaction.

-          Vous m’avez dit que je peux partir ! dit Harry.

-          Euh oui…

-          Et ben bonne journée et merci ! dit Harry.

-          Prenez soin de vous ! dit Mme Pomfresh alors qu’Harry poussait la porte de l’infirmerie.

          Au moment où il sortit de l’infirmerie, Fumseck transplana devant lui et Harry fut soulagé de le voir.

          Il transplana vers la salle commune de Gryffondor où il trouva ses camarades mais pas Hermione et Ron.

-          Harry, comment ça va ? demanda Coilìn.

-          Ca va, merci, je suis en pleine forme après tout ce que j’ai dormi. Mais d’ailleurs, il n’y a pas cours ?

-          Non, pas en ce moment, ils nous ont donné l’emploi du temps hier soir, Hermione a dû le prendre pour toi.

-          Ils sont où ? demanda Harry.

-          On n’a pas bien compris, ils ont dit qu’ils allaient faire une recherche, mais on ne sait pas où…

-          OK, je vais essayer de les retrouver, ils doivent s’entraîner, sûrement, Hermione est à fond dans les ASPIC, et Ron n’est pas super fort en potions…

          C’était l’excuse habituelle qu’ils donnaient à leurs camarades lorsqu’ils devaient aller voir Abelforth, avec plus ou moins de variations.

          Harry comprit alors où il devait aller et s’accrocha à Fumseck pour transplaner.

          Il frappa à la porte de la maison d’Abelforth mais ce ne fut pas celui-ci qui l’accueillit, mais Hermione qui lui sauta dessus.

-          Harry, comme tu le vois, tu nous as manqué, dit Abelforth. Que de nouvelles depuis la dernière fois ! Ta tante qui s’évade…

-          Ce n’est pas ma tante ! se révolta Harry.

-          Pardon… Pétunia s’évade, Ron qui se fait attaquer par une salamandre, Kreattur qui vient récupérer de ton sang et il nous est impossible de savoir à quel stade en est Regulus, et toutes ces attaques !

-          Quelles attaques ? demanda Harry.

          Hermione lui tendit les deux numéros de la Gazette du Sorcier.

          Celui de dimanche matin indiquait en première page :

 

HAUTE TENSION

 

          Hier après-midi, l’annonce de l’évasion de Dursley a provoqué un mouvement de panique qui s’est confirmé plus tard dans la journée par l’agression d’Harry Potter pendant le dîner dans la Grande Salle de Poudlard. La nuit n’était pas de tout repos pour les Aurors qui repoussaient cinq attaques de Détraqueurs dans la nuit, réparties dans plusieurs endroits stratégiques. Et pas de repos pour les Aurors, au lever du jour, un Cocatris lâché sur le Chemin de Traverse faisait des ravages. Retour sur cette série d’attaques dans notre dossier en pages 2, 3, 4 et 5.

 

          Et le journal du jour n’arrangeait rien :

 

LA GUERRE REPREND DE PLUS BELLE

 

          Il faut le craindre, la guerre contre Voldemort est complètement relancée. Après l’évasion de Dursley avant-hier, qui reste inexpliquée, Voldemort reprend ses affaires. Hier aux alentours de midi, une vingtaine de Mangemorts ont attaqué le Chemin de Traverse avec semble-t-il des objectifs clairs, un magasin d’ingrédients de potions de l’Allée des Embrumes a été attaqué et de nombreux ingrédients ont été dérobés. Quelques minutes plus tard, deux explosions visaient le réseau London Lap au-niveau de la station du Ministère de la Magie et de la banque Gringotts. Enfin, Dursley, dont le retour était redouté, a fait ses premières victimes, un couple de sorciers qui ont eu le malheur de croiser son chemin près du village de Pré-au-Lard. Cinq victimes sont à déplorer en deux jours, et de nombreux blessés ont été pris en charge à l’Hôpital Ste-Mangouste.

 

          Harry reposa les deux journaux et avait un air dépité.

-          Et ce n’est pas le pire pour l’instant, dit Abelforth.

-          Comment ça ? demanda Harry.

-          Nous savons que Kreattur est au service de Regulus Black. Est-il encore affaibli ? Est-il déjà revenu ? Nous ne pouvons pas encore le dire, malheureusement. Nous n’avons aucun moyen de le surveiller. Nous savons qu’il a fait un Horcruxe, cela prouve qu’il a tué quelqu’un, et cela montre que c’est quelqu’un dont il faut se méfier, car c’est un acte profond de Magie Noire, et qu’il est impossible d’en faire un en ayant de bonnes pensées. Mais quand même, on aurait pu espérer qu’il ait fait tout ça pour vaincre un jour Voldemort, et non pas contre la communauté. C’est ce que la lettre dans le médaillon aurait pu nous laisser penser. Malheureusement, ce n’est pas le cas, et s’il a pris ton sang, c’est que son ennemi, ce n’est pas Voldemort, c’est toi… Qu’est-ce que cela veut dire, je n’en sais rien, je ne vois pas ce qu’il peut avoir contre toi… est-ce qu’il a décidé de rejoindre Voldemort ? Ca m’étonnerait, il sait bien que Voldemort ne lui pardonnerait jamais d’avoir résisté à sa volonté de le tuer. J’en viens à un problème auquel nous n’avons pas pensé. Voldemort n’est pas idiot, lui qui a fait plusieurs Horcruxes, sait très bien que si Regulus n’est pas mort, c’est parce qu’il en a fait un. Alors il va sûrement enquêter pour savoir comment Regulus a fait pour connaître leur existence… Est-ce que cela ne va pas le conduire à aller chercher les siens pour vérifier qu’il les a toujours ? Il va falloir d’urgence réagir et Severus et Joe sont en train de s’y préparer, le problème est qu’ils doivent s’assurer que Voldemort ne pense pas une seconde qu’ils puissent eux même connaître leur existence. C’est là toute la difficulté et j’avoue que nous avons énormément de mal à nous décider sur la solution à apporter… je pense que l’on va devoir créer un faux souvenir, mais un souvenir parfait, pas comme celui de Slughorn dont on pouvait facilement s’apercevoir qu’ils étaient trafiqués… c’est faisable, c’est long, mais avec le niveau de Severus, Joe, et le mien bien sûr, nous allons y arriver. Il faut juste espérer que Regulus tarde à revenir pour ne pas que Voldemort commence à s’en occuper. Pour l’instant, il est très occupé à l’organisation de ses attaques donc nous sommes tranquilles. Pour le souvenir, il faut le mettre en place et voir comment on peut le lui faire arriver sans qu’il se pose trop de question. Nous avons pour idée de faire comme si Regulus l’avait appris par un sorcier qui serait mort aujourd’hui pour régler le problème. Et quelqu’un aurait pu assister à cette scène secrètement… reste à trouver un moyen de lui faire arriver ce souvenir sans que cela ne le conduise à trop de questionnements, c’est ce qui manque pour le moment… mais on va s’arranger pour cela et on commence à avoir nos idées… je vous en ferai part lorsque tout sera prêt. C’était pour Voldemort, concernant Regulus, nous savons donc que son premier ennemi est toi. Il nous faut savoir pourquoi et trouver rapidement un moyen de savoir ce qu’il fait et d’abord s’il a réussi à revenir. Je rappelle que pour revenir, il lui fallait les ossements de son père, le sang d’un ennemi, et la chair d’un serviteur. Pour cela, la chair de Kreattur suffira, il est le serviteur le plus loyal qui puisse exister. Je crois que nous n’allons pas nous éterniser sur le sujet, nous ne pouvons pas en faire plus.

-          Est-ce que toutes les attaques sont prévues par Voldemort ? demanda Harry.

-          Oui, tout est prévu… malheureusement, je pense que Severus ne peut rien faire contre cela.

-          Non, il ne peut rien faire… confirma Harry.

-          Mais je sais maintenant que Voldemort a pour priorité de libérer tous ses prisonniers à Azkaban. Il va peut-être contacter à nouveau les géants, ça fait partie de ses objectifs à plus ou moins long terme.

-          Mais il sait que Regulus est de retour… qu’a-t-il dit là-dessus ? demanda Harry.

-          Oh, Severus a dit qu’il lui a dit qu’« il s’en débarrasserait définitivement »… C’est une allusion évidente à l’Horcruxe de Regulus, même si Severus n’était pas censé le comprendre. Je pense que Voldemort va utiliser la manière forte. Il va le torturer de manière à ce qu’il détruise lui-même tous ses Horcruxes et puis n’aura plus qu’à le tuer… mais je ne pense pas que ça se passera aussi simplement, malheureusement pour lui. Voldemort a tendance à sous-estimer ses adversaires, à se croire supérieur, et c’est encore une erreur de sa part…

-          Il va attaquer Poudlard, c’est sûr, mais quand ? demanda Hermione.

-          Et bien, quand il se sentira prêt, quand il aura une armée plus forte que la dernière fois, quand il aura un plan infaillible et qu’il n’aura pas à enfoncer des portes solidement fermées, mais simplement les ouvrir…

-          C’est-à-dire ? demanda Hermione, qui voulait en savoir plus même si elle avait parfaitement compris ce qu’il avait voulu dire.

-          Il veut s’arranger pour pouvoir entrer très facilement, ou alors faire venir Harry à lui, dans sa forteresse. A ce sujet, je vous conseille d’aller parler au professeur Slughorn pour qu’il surveille ce qui se passe dans la salle commune des Serpentard… je doute qu’ils ne fassent l’erreur de préparer leurs méfais là-bas mais on ne sait jamais… si vous pouviez aussi vous faire des amis dans la maison Serpentard, je sais que ça peut ne pas vous sembler naturel mais cela me semble nécessaire.

-          Non, ça peut-être très naturel, dit Hermione.

          Ron grimaça, la dernière fois qu’il était entré en contact avec un Serpentard, c’était pour le faire tomber de leur bouée pendant l’épreuve dans les cachots.

-          Ne fais pas ça, Ron, il faudrait que tu le comprennes rapidement. Je pense que l’on doit profiter de l’arrivée des nouveaux élèves. Ils ont été envoyés à Serpentard, certes, mais ils n’ont pas encore eu le temps d’être corrompus, et surtout, ils n’ont jamais connus la séparation dans des maisons auparavant, ce qui fait qu’ils n’ont pas cet état d’esprit et qu’ils ne sont pas dans la lutte.

-          Tout à fait, c’est une occasion à saisir, confirma Abelforth. Faites vite, du moins avant que les J.M.P. ne réintègrent Poudlard.

-          Comment ça ? protesta Harry.

-          Ah, tu n’as pas lu en détails la Gazette de dimanche… les élèves que tu as envoyés à l’hôpital sont complètement guéris. C’est évident qu’ils ont simulé beaucoup pour ne pas se retrouver devant le Magenmagot et que leur sortie de l’hôpital a traîné, mais ils réintègreront Poudlard et bénéficieront d’un suivi psychologique…

-          C’est n’importe quoi ! dit Harry.

-          Disons que comme ils n’avaient aucun lien avec l’attaque de Poudlard, le Ministère a dû laisser passer ces évènements qu’ils considèrent comme peu importants. Il va falloir les surveiller de près. Utilisez vos plus proches amis, ceux en qui vous avez pleinement confiance, ils seront ravis de vous aider. Je sais que vous êtes très proches de Neville et Luna, ils seront ravis de vous aider. Mais bien sûr, il est trop tôt pour leur révéler des choses trop importantes. Quant à Ginevra, disons Ginny, c’est la même chose, elle est plus jeune mais je pense qu’elle serait tout de même ravie de vous aider. La fois où je l’ai vue, elle avait l’air motivée, mais elle avait l’air un peu trop curieuse, il faut veiller à ne pas trop lui en laisser entendre, car elle a l’air intelligente…

-          Elle me demande souvent que je lui explique où je vais, ce que je fais, dit Harry. Mais je ne peux rien lui dire, elle ne veut pas comprendre que c’est pour son bien.

-          Comment ça ? demanda Abelforth.

-          Et bien si Voldemort apprend que je l’aime, il risque de s’en servir comme arme pour m’attirer vers lui…

-          Par la barbe de Merlin, je ne savais pas !

          Harry se rendit compte qu’il n’avait jamais dit à Abelforth que Ginny était sa petite amie.

-          J’ai senti que tu étais amoureux, mais je ne pensais pas que vous étiez ensemble ! Ca change tout, Harry ! Albus m’avait dit qu’il t’avait vu avec elle, mais il t’avait vu aussi avec une autre fille avant et donc il n’avait pas perçu que c’était au point que tu puisses craindre que Voldemort puisse l’utiliser contre toi. C’est vraiment le grand amour ?

-          Oui, répondit Harry.

-          Et tu aimerais qu’elle sache tout, mais tu ne veux pas lui dire pour ne pas prendre de risques ?

-          Oui, c’est ça, disons que je ne veux pas que Voldemort voie que l’on est ensemble et qu’elle est à mes côtés au combat…

-          Ce n’est pas une raison, Harry, il y aura toujours moyen d’assurer sa sécurité et je suis certain qu’elle n’est pas très à l’aise de ne pas savoir ce que tu fais, elle ne peut pas ne pas savoir que vous prenez parfois des risques.

-          Je sais, elle insiste toujours pour venir avec nous partout, heureusement qu’on la voit le soir et pendant les repas…

-          Je ne sais pas comment tu fais pour lui cacher tout ça, elle doit vraiment t’aimer énormément pour te faire confiance à ce point… mais c’est de la folie, vous risques de mettre en péril votre amour. Si tu es sûr que c’est la femme de ta vie, Harry, alors tu vas devoir tout lui expliquer.

-          J’en suis sûr, répondit Harry.

-          Très bien, alors désormais, il faudra qu’elle vienne à tes entraînements, car tu le sais, tu as une force que Voldemort n’a pas, et cette force, c’est l’amour. Et l’amour ne s’arrête pas à la femme de ta vie, tes amis les plus proches comptent autant, Fumseck et Dobby aussi. Tout cet amour sincère qui t’entoure en permanence agit comme une protection contre toi ce qui fait que quoi qu’il arrive, tu auras toujours en toi une lueur qui ter permettra de lutter contre Voldemort, et qui te permettra de ne pas commettre un crime lorsque tu le vaincras. Tu connaissais l’amitié profonde, le respect, la confiance, tu connais désormais l’amour, et c’est ce qui fait que tu as désormais toutes les armes pour lutter contre Voldemort. Tu peux considérer que ton véritable entraînement commence aujourd’hui. Et bien je crois que vous allez être en retard à votre repas, retrouvons-nous quand vous le voulez, ce serait bien que l’on ait un cours ce soir, Harry, est-ce que tu auras trouvé le temps de parler à Ginny ?

-          Je n’en sais rien, je ne l’ai pas vue depuis si longtemps…

-          Elle n’a pas cours aujourd’hui, dit Hermione.

-          Ah, parfait, dit Harry, j’ai toute l’après-midi.

-          Allez vite manger et je vous retrouve rapidement, dit Abelforth avec un regard malicieux.

         

          Harry s’attendait à attirer les regards dès sa sortie de l’infirmerie mais le fait d’être arrivé ne serait-ce qu’une minute après le début du repas avait aggravé le phénomène.

          La porte de la Grande Salle avait claqué derrière eux et toutes les interruptions s’étaient interrompues. Toutes les têtes s’étaient tournées vers eux.

          Immédiatement, les rumeurs reprirent et Harry alla s’asseoir près du groupe de ses amis.

          Ginny sauta au cou d’Harry et ils s’embrassèrent pendant cinq minutes sans interruption. Lorsqu’ils se lâchèrent, Harry ne pouvait pas cacher son sourire radieux. Le fait de devoir tout cacher à Ginny le rendait terriblement triste, surtout qu’il voyait que cela la faisait souffrir. Mais maintenant, tout irait bien, et le fait de tout lui raconter allait sûrement lui faire le plus grand bien.

          A la fin du repas, Tonks vint le voir pour avoir de ses nouvelles, accompagné de Lupin.

-          Harry, comment vas-tu ?

-          Ca va, répondit Harry. Je vais très bien.

-          Harry, c’est Kreattur qui t’a fait ça ? demanda Lupin.

-          Je ne l’ai pas vu, mais ceux  qui étaient en face oui, et c’était Kreattur.

-          C’est terrible, comment peut-il te désobéir ? demanda Lupin.

-          Il ne m’a pas désobéi, je crois que dans sa tête, il n’est plus un elfe et que maintenant, il obéit à Voldemort.

-          C’est bizarre qu’il ne t’ai pas fait transplaner, dans ce cas, pour t’emmener avec lui.

-          Je ne pense pas qu’il le puisse…

-          Mais pourtant Fumseck peut le faire…

-          Non, ce n’est pas possible, dit Hermione, un elfe n’est pas assez fort pour faire transplaner un sorcier, surtout s’il y a un enchantement qui protège du transplanage.

-          Il va falloir être très prudent, Harry. Tu sais ce que Voldemort veut faire.

-          Oui, je sais, répondit Harry. Je suis prêt à me défendre.

-          Ne prend pas de risques inconsidérés, nous ne pouvons t’obliger à rien, car tu es majeur, mais on peut toujours te conseiller, Harry. Ne va nulle part sans être certain que tu ne crains rien. Nous sommes tous prêts à te protéger et à te suivre si tu en as besoin. L’Ordre du Phénix t’appartient, tu succèdes à Dumbledore, mais tu n’as pas encore atteint son niveau, même si je sais que cela ne tardera pas.

-          D’accord, répondit Harry, je sais que je peux compter sur vous.

-          Tu sais, Harry, j’ai peur de te le dire, mais cette guerre sera encore plus difficile que la précédente, car il nous est maintenant impossible de prévenir les agissements de Voldemort, tu comprends pourquoi. Nous allons devoir défendre jusqu’à ce que tu le vainques.

          Lupin regarda autour de lui pour s’assurer que tout le monde était parti. Il n’y avait plus qu’Hermione, Ron et Ginny susceptibles d’entendre leur conversation.

-          Tu sais que tu vas devoir vaincre Voldemort, que tu en es le seul capable, mais je veux te dire que quoi qu’il se passe, ne te sacrifie pas, ne te précipité pas dans ses pièges. Si tu ne réussis pas à le vaincre, si tu ne t’en sens pas capable, tu ne dois pas t’en vouloir. Ce n’est jamais toi qui as voulu tout ça. Certes c’est toi qui devras le vaincre à la fin, mais tout ce que nous pourrons faire pour te simplifier la tâche, nous le ferons.

          Harry ne put retenir une larme. Tout ce qu’il vivait en ce moment était beaucoup trop fort pour lui. Le fait de recevoir du soutien de la part des êtres qui lui étaient le plus chers lui faisait chaud au cœur.

         

          Le moment fatidique vint alors pour Harry. Il avait commencé à réfléchir à la façon dont il se prendrait pour tout expliquer à Ginny, mais ne voyant pas trop comment faire, il se dit qu’il laisserait l’improvisation décider pour lui.

          Tous les quatre s’installèrent donc autour de la table de leur salon. Dobby leur prépara du thé et Ginny n’avait pas l’air de comprendre pourquoi ils avaient tous les trois un air aussi sérieux.

-          Ginny, ça ne peut plus attendre, il faut que je t’explique certaines choses… j’ai changé d’avis sur certains points.

          Ginny le regarda avec un air heureux, elle avait tout de suite tout compris, et il fallait remarquer qu’Harry avait beaucoup de mal à cacher ses émotions dans cette situation. Elle souriait et regardait Harry avec admiration, ne voulant pas l’interrompre.

          Harry lui expliqua tout, commençant par la prophétie qui expliquait un peu plus clairement pourquoi c’était lui et pas quelqu’un d’autre qui devrait tuer Voldemort. Il sortit ensuite la lettre de Dumbledore qu’il gardait toujours secrètement avec lui. Il lui parla de Rogue, Ginny avait été surprise, mais elle aurait cru Harry quoi qu’il dise. Harry lui avait ensuite raconté tous ce qu’ils avaient fait avec Abelforth depuis le début, et en était venu à lui parler de l’immortalité de Voldemort et de ses Horcruxes. Il lui avait expliqué pourquoi Kreattur l’avait poignardé, pourquoi il n’était pas son maître, qui était Regulus. Il avait parlé du pouvoir de l’amour, il avait dit que l’union était le seul moyen de pouvoir un jour vaincre Voldemort.        

          Ginny n’avait jamais appris autant de choses d’un coup, et elle ne parla pas. Elle avait besoin de digérer le discours d’Harry qui avait duré presque trois heures, sans interruption. Au fur et à mesure qu’il avait parlé, elle avait été de surprises en surprises, tout comme Harry avait été de surprises en surprises au cours de sa vie.

          Harry se sentait fort depuis qu’il avait tout dit, non seulement c’était un soulagement pour lui, mais en plus, il se sentait en harmonie avec la personne qui était l’amour de sa vie.

          Cela illumina sa fin de journée, si bien que lorsqu’ils revirent les autres Gryffondor, ils demandèrent ce qui était arrivé à Harry.

-          Oh, je crois que c’est l’effet de toutes les potions de Mme Pomfresh, dit Harry, évasif.

-          En attendant, il est temps de travailler un peu ! dit Hermione. Harry, voici notre emploi du temps de la semaine !

 

Emploi du temps, semaine du 23 au 29 septembre

Gryffondor, septième année

 

 

Lundi

 

Pas de cours, utilisez votre temps pour préparer vos devoirs pour les jours suivants.

 

Mardi

 

Pas de cours, utilisez votre temps pour préparer vos devoirs pour les jours suivants.

 

Mercredi

 

13 h – 19 h

Département de Réactions face à une situation périlleuse

Professeur Zeffira

Serre n°4

 

21 h – 01 h

Divination

Professeur Trelawney

Tour du professeur Trelawney

 

Jeudi

 

08 h – 12 h

Réactions face à une situation périlleuse

Département de Réaction face à une situation périlleuse

Professeur Maugrey, professeur Bett, professeur Strout

 

14 h – 15 h

Histoire de la Magie

Amphithéâtre Filius Flitwick

Professeur Fresnel

 

15 h – 16 h

Etude des relations internationales

Amphithéâtre Filius Flitwick

Professeur Fresnel

Invité : Cornelius Fudge, ex-Ministre de la Magie

 

16 h – 18 h

Travaux pratiques de Magie Noire

Département de Réactions face à une situation périlleuse

Professeur Philipett

 

18 h – 20 h

Théories de sortilèges

Amphithéâtre Filius Flitwick

Professeur Fitzaethelbert

 

21 h – 23 h

Runes anciennes

Salle de Runes anciennes

Professeur Babbling

 

23 h – 01 h

Arithmancie

Salle d’Arithmancie

Professeur Vector

 

Vendredi

 

Pas de cours, utilisez votre temps pour préparer vos devoirs pour les jours suivants.

 

Samedi

 

Rendez-vous à onze heures dans la Grande Salle pour la remise des devoirs dont voici la liste.

 

Potions

 

Achetez le livre Préparation de potions : notions complémentaires. Vous le trouverez à la boutique de l’école où il a été commandé en nombre suffisant. Commentez en environ cinquante centimètres de parchemin le texte en pages 23, 24, 25, 26 et 27.

 

Munissez-vous de filaments de Fougère de Mongolie pour le cours de la semaine prochaine et lisez la page 194 du Manuel avancé de préparation de potions.

 

Astronomie

 

Les ASPIC demandant des connaissances poussées en astronomie, faites un descriptif des différentes planètes et de leur histoire.

 

Histoire de la Magie

 

Etablissez une chronologie thématique de l’histoire du Xe siècle.

 

Etude des relations internationales

 

A partir de la carte muette fournie, montrez quels ont été les échecs de la coopération magique internationale au cours de la seconde guerre. Vous devrez faire une légende complète et organisée et utiliser au mieux les couleurs et les divers aspects graphiques.

 

Programme des interrogations orales

(Département de Réactions face à une situation périlleuse)

 

Brown, Lavande : vendredi, 08 h, professeur Maugrey

Dazzle, Egogonde : vendredi, 09 h, professeur Maugrey

Finnigan, Seamus : vendredi, 10 h, professeur Maugrey

Granger, Hermione : vendredi, 11 h, professeur Maugrey

Léger, Alix : vendredi, 13 h, professeur Maugrey

Londubat, Neville : vendredi, 14 h, professeur Maugrey

McFish, Coilìn : vendredi, 15 h, professeur Maugrey

Patil, Parvati : vendredi, 16 h, professeur Maugrey

Potter, Harry : vendredi, 17 h, professeur Maugrey

Sanche, Scot : vendredi, 18 h, professeur Maugrey

Thomas, Dean : vendredi, 19 h, professeur Maugrey

Weasley, Ronald : vendredi, 21 h, professeur Maugrey

Wood, Benjamin : vendredi, 22 h, professeur Maugrey

 

-          On ne sera jamais tranquilles décidément, même les jours de libres, on a du travail à faire, se lamenta Harry.

-          C’est l’année des ASPIC, dit Hermione, il fallait s’y attendre.

-          On commence par quoi ? demanda Alix, j’ai commencé ce matin l’étude des planètes, j’adorais l’astronomie quand j’étais petite.

-          Si tu veux, je peux relire ce que tu as fait, dit Ron.

-          Ronnie, n’essaie pas de vouloir copier, tu vas le faire tout seul ! dit Hermione.

-          Il faut aller à la bibliothèque, on ne va rien pouvoir faire sans des livres, dit Alix.

-          Oui, allons-y ! dit Hermione, ravie.

          Avant le repas, ils eurent le temps de rédiger leur devoir d’astronomie et de rassembler des dates intéressantes pour leur chronologie d’Histoire de la Magie. Le travail en groupe était très efficace, et tout aurait été parfait si Mme Pince ne les avait pas empêchés de parler alors que la bibliothèque était pourtant presque déserte.

          Et c’était le cas depuis que la cafétéria s’était installée à Poudlard, les élèves y passaient la journée et travaillaient là-bas dans la bonne humeur.

          Le repas du soir avait été un repas presque banal, la seule différence par rapport aux autres repas était la présence de deux Aurors qui étaient debout derrière Harry, prêts à repousser toute attaque.

          Harry n’appréciait pas du tout cette situation et aurait préféré qu’on le laisse se défendre tout seul.

 

          Immédiatement après le repas, ils se rendirent chez Abelforth, accompagnés de Ginny.

-          Ah, bonjour Ginny… alors, quelles sont tes impressions à propos de tout ce que tu as appris.

-          Ca ne va pas être facile, répondit Ginny.

-          Certes, mais nous réussirons, nous allons travailler durement pour cela, et avec toi désormais, si tu l’acceptes.

-          Oui, bien sûr, je veux aider.

-          Très bien, comme vous êtes tous là tous les quatre, on va récapituler tout ce que vous savez, tout ce que vous apprendrez. Ca sera loin d’être une perte de temps, car nous seront très organisés et que nous n’agirons pas dans l’obscurité.

          Abelforth entreprit un long discours dans lequel il raconta un peu en vrac tout ce qu’ils avaient fait depuis le début et ce qu’ils feraient par la suite.

          Ginny, Ron et Hermione avaient posé beaucoup de questions, il n’était pas facile de comprendre du premier coup tout ce qu’Abelforth avait expliqué à Harry en plusieurs mois, même si Hermione et Ron connaissaient déjà beaucoup de choses. Et pour finir, alors qu’il était environ vingt-trois heures, Abelforth leur parla de l’importance de l’amour.

-          Voyez-vous, désormais, nous sommes tous réunis pour lutter, quoi de mieux, essayons de nous retrouver tous les soirs.

          Abelforth demanda ensuite à Harry de faire plusieurs fois le sortilège de la Capsule pour qu’il le maîtrise définitivement, et ils retournèrent à Poudlard.

          Ce soir, Harry s’endormit avec plein de belles pensées, très heureux, l’esprit léger et voyageur.

          Il était dans une pièce sombre, les murs étaient en pierres, il n’y avait pas de fenêtres et deux cheminées des deux côtés l’éclairaient.

          Une porte s’ouvrit face à lui et un sorcier d’âge moyen entra, vêtu d’une cape noire. Il avait le visage très pâle, la peau un peu en écailles et la tête bizarrement assez plate. Des longs cheveux noirs  partaient des côtés de son crâne mais pas d’en haut, ce qui faisait qu’une sorte de crête ressortait. Regulus Black était devant lui, et n’avait aucune ressemblance avec Sirius.

          Harry ferma son esprit, il savait qu’il était arrivé là par lui-même et que ce n’était pas Voldemort qui avait voulu qu’il voie ça. Il se contenta d’observer la scène en toute neutralité pour éviter de montrer ses émotions et risquer d’être repéré, il l’analyserait ensuite.

-          Regulus, comme tu as changé, dit Voldemort dans un souffle.

-          Oui Maître, j’ai changé, et j’ai aussi changé d’avis, je ne suis plus le sorcier qui a peur de tuer et qui avait renoncé à vous à cause de cela.

          Harry sentit que Voldemort était particulièrement étonné.

-          Tu as résisté à ma volonté en refusant de mourir, Regulus, tu sais bien que je devrais te punir pour cela…

-          Oui Maître, punissez-moi si vous le voulez, mais laissez-moi la possibilité de vous servir encore !

-          Je te laisse cette possibilité, Regulus, mais d’abord, je vais te poser quelques questions… tu sembles bien coriace, résister à mon sortilège de Mort, un seul a réussi à faire ça jusqu’à présent, Harry Potter…

-          J’ai trouvé un moyen de devenir immortel, Maître, lors d’un voyage, un vieux Mage Noir que j’ai rencontré en Mongolie, il m’a appris beaucoup de choses, j’ai essayé et j’ai réussi.

-          Explique-moi… dit Voldemort.

-          En faisant un Horcruxe, c’est-à-dire en plaçant un morceau de mon âme dans un objet pour le mettre en sécurité au cas où l’on tenterait de me tuer, mais le chemin du retour est très long… j’ai mis tellement de temps à revenir.

-          Crois-tu vraiment que cela t’a rendu immortel ? demanda Voldemort.

-          Oui… répondit Regulus qui semblait surpris par cette question.

-          Je te réponds que non, dit Voldemort avec un horrible sourire. J’ai découvert le véritable moyen de devenir immortel, et ce ne sont pas tes gadgets de Horcruxes qui te rendront invincibles. Mais sache que je suis le seul immortel, c’est mon secret et je t’interdis de le révéler, m’entends-tu ?

-          Bien sûr, mais comment avez-vous fait pour vous rendre vraiment immortel ? demanda Regulus.

-          Crois-tu que je vais te le dire ? demanda Voldemort.

          Regulus ne répondit pas.

-          Evidemment, je peux te donner le principe, mais de toute façon, tu es trop bête pour réussir, il se trouve que mon âme peut se nourrir de tout ce qui est contre moi… si quelqu’un tente de me tuer, cela me renforce au lieu de m’affaiblir, tellement de potions et d’enchantements ont été nécessaires pour modifier mon âme. Mais tu le sais, je suis le plus grand sorcier de la planète, et personne ne peut m’égaler à ce jeu… tu connais mon secret, c’est un honneur que je tu as. Alors Regulus, je vais te confier une tâche importante, tu vas t’occuper d’explorer cette forêt, nous nous sommes installés ici provisoirement, mais j’aimerais bien que tu trouves un endroit plus confortable, plus sécurisé, tu vas me trouver le G…

          Une explosion retentit dans le parc et Harry se réveilla en sursaut. Il donna un violent coup de poing sur la table de chevet qui se fracassé, énervé d’avoir été réveillé à ce moment-là.

          Il se précipita à la fenêtre et regarda ce qui se passait.

          Le parc s’éclaira progressivement, grâce aux lumières des dortoirs qui venaient toutes de s’allumer.

          Des dizaines d’éclairs partaient d’un groupe de personnes qui en suivaient une autre qui se dirigeait vers le château.

          Harry savait qui c’était.

Pétunia envoya plusieurs éclairs verts et un Auror tomba. A la seconde, Fumseck transplana à côté de lui.

-          Je ne peux pas la laisser faire, dit Harry à Ginny.

-          Bon courage, Harry, ne prend pas de risques !

          Harry sortit dans le couloir, il voulait prévenir Ron et Hermione.

-          Pétunia attaque ! dit Harry.

-          On a vu…

-          J’y vais ! pressa Harry.

-          Sois prudent ! dit Hermione.

          Harry s’accrocha à Fumseck et il transplana dans un tourbillon de lumière rouge et or.

         

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