HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 75 : AGITATION DANS LE PARC

 

 

          Il apparut dans le parc, baguette allumée, juste devant le groupe des Aurors.

          Pétunia s’arrêta immédiatement et regarda Harry avec de grands yeux, apparemment très surprise.

-          Harry, quelle joie !

          Elle éclata d’un rire cruel.

-          Tous ces efforts pour venir te retrouver et tu viens à moi ! Avada kedavra !

-          Agarminis !

-          Arf, tu comptes résister…

-          Pas seulement, répondit Harry.

-          Descapecitem !

-          Projaura !

          C’était la première fois qu’Harry utilisait le sortilège de la Capsule durant un combat et cela s’avéra très efficace.

          Harry décocha quelques fractions de secondes plus tard une flèche empoisonnée.

          La capsule avait enveloppé le maléfice de Pétunia et fonçait vers elle.

          Elle fit apparaître le Bouclier d’Argent et la Capsule explosa sur le Bouclier, provoquant une explosion.

          Pétunia baissa la tête pour éviter la flèche qui finit par se planter dans le sol quelques dizaines de mètres plus loin.

-          Tu crois m’avoir ! Strangullas !

          Le cou d’Harry se mit à se resserrer et il commença à s’étouffer.

          Mais Pétunia ne pouvait pas l’attaquer, les Aurors étaient passés devant lui et l’un d’entre eux s’était penché sur lui pour le soigner.

          La lutte était intense, mais les Aurors semblaient avoir le dessus.

          Harry était en train de suffoquer lentement, il pouvait voir le dôme qu’avait fait apparaître Pétunia, qui repoussait les sortilèges des Aurors.

-          Airwaves ! dit l’Auror qui était penché sur lui.

          Quelque chose apparut dans la bouche d’Harry.

-          Mâchez ! Respirez ! lui dit l’Auror avant de se relever.

          Harry ne comprit pas mais il était au bord de l’asphyxie et il obéit. Il mâcha ce qui lui semblait être un chewing-gum et prit une profonde inspiration.

          Il put respirer à nouveau et se releva immédiatement.

          Il se replaça parmi les Aurors alors que Pétunia semblait sur le point de craquer, elle avait du mal à repousser tous les sortilèges et ne pouvait pas attaquer.

-          Bzulubulu ! Trespassem occulo !

          Pétunia se déconcentra complètement et le dôme se brisa. Les Aurors furent repoussés et tombèrent par terre, sans pour autant stopper leur pluie de sortilèges.

-          Xaila ! hurla Pétunia.

          Il y eut de profondes vibrations et elle leva sa baguette au-dessus d’elle. Une sorte de vague rouge partit dans tous les sens autour d’elle en faisant vibrer le sol sur son passage.

          Ils furent tous repoussés et s’évanouirent. Lorsqu’Harry se réveilla, à peu près en même temps que les autres Aurors, cinq Mangemorts combattaient Pétunia, et les Aurors étaient complètement abasourdis par ce qui se passait devant eux. Ils prenaient Pétunia pour la pire des Mangemorts et ne s’attendaient pas à ce qu’elle soit autant opposée à Voldemort.

          Certains attaquèrent Pétunia, et d’autres attaquèrent les Mangemorts.

-          Vous voulez tous être contre moi, on se reverra !

-          Ahahaha !

          Un vol de chauves-souris passa au-dessus d’eux et se mirent à attaquer Pétunia.

-          Gravitatum expulso !

          Tout ce qui était proche de Pétunia fut soudain repoussé et elle se mit à voler au-dessus du sol, alors qu’un cratère s’était lentement formé au-dessous d’elle.

          Mrs Bett arriva sur son balai et fonça sur elle.

-          Non ! cria Harry.

-          Ahaha !

-          Avada kedavra !

          Le sortilège fonça sur Mrs Bett qui sauta de son balai et écarta les jambes. Le maléfice lui passa entre les jambes et elle tomba sur son balai.

          Mais le dôme de répulsion créé par Pétunia ralentit lentement Mrs Bett qui fut repoussée comme un ressort.

-          Aaah ! Gravitatum uniformis !

          Le dôme invisible disparut et le cratère disparut immédiatement, alors que Pétunia venait de s’écraser au sol.

          Mrs Bett qui voulait lui foncer dessus passa derrière elle et fit un demi-tour impressionnant sur son balai.          Les chauves-souris volaient toujours au-dessus d’eux. Harry les vit passer devant la Lune.

          Harry fut surpris de voir la Lune, le brouillard engendré par les Détraqueurs avait disparu, qu’est-ce que cela voulait dire ?

          Il y eut un cri et Mrs Bett venait de réussir à heurter Pétunia.

          Elle resta fermement accrochée à son balai lui sauta sur le dos. Elle commença à l’étrangler en lui écrasant le cou avec le manche de son balai.

-          Rrrrrrrh !

          Pétunia grognait et soudain Mrs Bett fut repoussée, elle vola à une cinquantaine de mètres de haut et réussit à se raccrocher à son balai.

-            Rossiweak ! dit Harry.

          Le Rayon Rose disparut progressivement en s’approchant de Pétunia.

-          BOUM !

          Un feu d’artifice explosa dans le ciel, et une quinzaine d’Aurors arrivèrent derrière Pétunia. Quelqu’un envoya des feux d’artifices sur Pétunia par une fenêtre de l’une des tours du château.

          Un immense dragon en feu fonça vers elle et elle ne put pas repousser un gros éclair jaune que lui avait envoyé un Auror.       

          Une explosion la propulsa en l’air et le dragon la heurta.

          Une boule d’eau apparut, dans laquelle se trouvait Pétunia, cette boule absorbait tous les sortilèges et se transforma lentement en une sorte de grosse tornade, repoussant tous les sortilèges.

          Des éclairs étaient apparus dans le ciel.

          Il y eut des bruits de pas, des bruits de pas très forts.

-          Des géants ! hurla un Auror.

-          Non, c’est Graup ! cria Harry, voyant une grosse silhouette accompagnée d’une autre plus petite.

-          Des Mangemorts dans la Forêt Interdite ! hurla Hagrid.

-          Prévenez le Ministère ! hurla un Auror. Fermez tous les accès à l’école !

          Pétunia se mit soudain à courir et la tornade s’arrêta. Toute l’eau retomba sur les Aurors qui prirent une sorte de claque.

-          Ne la laissez pas partir.

-          Praïka ! dit l’Auror qui était le plus près de Pétunia.

          Plusieurs fins éclairs bleus la suivirent et s’enroulèrent lentement autour d’elle. Elle était immobilisée et ne pouvait plus bouger.

          Une flèche violette sortit de sa baguette et fusa vers l’Auror.

-          Infendillis ! dit Harry.

      La flèche explosa en un gros nuage de fumée.

-          Harry, tu as décidé de mourir ! Avada kedavra ! Desartibulus elestem !

-            Projaura !

          Une énorme feuille d’or apparut et enveloppa les deux sortilèges.

          Il y eut un éclair blanc dans la forêt. Harry le reconnut, c’était le rayonnement de Haas. Harry eut alors un pressentiment, Abelforth était dans la Forêt Interdite, en train de repousser les Mangemorts, ou peut-être des Détraqueurs.

-          Avada kedavra !

          Un sorcier était apparu devant Pétunia. Harry l’avait déjà vu, récemment. Il l’avait vu dans son rêve, c’était Regulus Black.

-          Agarminis ! hurla Pétunia.

          Le sortilège de Regulus heurta le Bouclier qui fondit. Il devait être très puissant.

          Les Aurors étaient déboussolés, ils ne comprenaient plus rien à ce qui se passait.

          Harry s’écarta et s’approcha de la Forêt, il ne craignait pas Pétunia, car les Aurors résistaient bien et pouvaient la repousser, ils semblaient plus forts que d’habitude.

          Mais si des Mangemorts arrivaient, les Aurors seraient déjà affaiblis, et ils ne feraient pas le poids.

          A sa plus grande satisfaction, d’autres Aurors arrivaient par l’entrée du parc, et se dirigeaient vers la Forêt, ils étaient très nombreux.

          Harry entra dans la Forêt Interdite.

          Il y eut un hurlement grave derrière lui et il ne put s’empêcher de se retourner.

          Graup venait d’attraper Pétunia et l’avait violemment jetée par terre.

          Un flash rouge avait envoyé les Aurors voler et Mrs Bett lui envoyait une pluie de sortilèges, toujours sur son balai.

          Il y avait une lutte aussi dans la Forêt, Harry voyait des éclairs un peu plus loin.

          Des Aurors l’avaient précédé et luttaient contre une quinzaine de Mangemorts, Harry aperçut Abelforth qui le vit également.

-          Harry, tu es là ! C’est un soulagement pour nous !

-          Potter est là, fuyons ! s’exclama un Auror.

          Harry sortit des rangs des Aurors et s’avança face aux Mangemorts.

          Il reçut plusieurs sortilèges de mort.

-          Projaura !

          Une capsule partit de sa baguette et enveloppa un sortilège.

          Un Mangemort la reçut en pleine tête et s’effondra.

-          Weaking !

-          Atomis !

-          Zigzek’arhnius !

-          Flamendio !

          Tous ces sortilèges étaient partis du groupe des Aurors. Un Mangemort était tombé, sous l’effet d’un éclair bleu d’Abelforth.

-          Laissez-moi faire, dit une voix glaciale…

          Voldemort sortit des rangs et les Aurors ne purent s’empêcher de faire trois pas en arrière. A la grande surprise d’Harry, Abelforth se baissa et partit en arrière.

-          Solaris folem !

          De la baguette de Voldemort, plusieurs boules de feu miniatures partirent. Elles se mirent à tourner de plus en plus vite autour de lui, tout en grossissant, devenant très dangereux.

-          Enmageznem ! dit Harry, s’assurant que les Aurors étaient assez loin derrière lui.

          La vague blanche fonça sur Voldemort.

-          Neras projectis !

          Une vague noire similaire heurta la vague blanche et toutes les deux s’annulèrent sans aucun effet.

-          Potter, tu es là ! dit Voldemort.

-          Oui, répondit fermement Harry.

-          Ahaha !

          Mrs Bett apparut entre les arbres.

-          Qui c’est celle-là ? demanda grossièrement Voldemort.         Mrs Bett passa rapidement entre les arbres et fonça dans l’un des Mangemorts à côté de Voldemort qui se renversa.

-          Avada kedavra ! dit Voldemort calmement.

          L’éclair passa très loin de Mrs Bett qui était déjà partie. Maugrey Fol Œil était apparu à côté d’Harry, ainsi que plusieurs membres de l’Ordre du Phénix.

-          Oho, l’Ordre du Phénix de Potter et du vieux fou enterré ! Fol Œil…

-          Ejectomas ! aboya Maugrey.

          Une bosse apparut dans le ventre de Voldemort et son estomac en sortit lentement. Mais soudain il s’arrêta et reprit sa place, comme si rien ne s’était produit.

-          C’est avec ça que vous comptez me vaincre ? demanda Voldemort, sur un ton amusé.

          Il eut une expression qui faisait peur à voir. Une sorte de petit sourire en coin.

-          Praïka ! dirent plusieurs Aurors en même temps.

De nombreux fins éclairs bleus se dirigèrent vers Voldemort mais à mi chemin, ils se transformèrent pour dessiner la Marque des Ténèbres que Voldemort fit élever dans le ciel.

Plusieurs éclairs foncèrent vers Voldemort qui les arrêta en les attrapant avec sa main.

-          Avada kedavra ! dit Voldemort, en direction d’un Auror.

-          Agarminis !

          Le Bouclier d’Argent s’enflamma et fondit.

          Mais quelqu’un venait d’arriver derrière eux, accompagné de nombreuses explosions. Tous s’écartèrent, Pétunia était poursuivie par les Aurors qui n’avaient pas réussir à en venir à bout.

-          Xaila ! dit Pétunia.

          Le sol se mit à vibrer à nouveau. Si Harry ne repoussait pas le sortilège, il allait s’évanouir, et Voldemort et Pétunia pourraient le tuer.

          Fumseck apparut et il transplana juste avant que la vague ne le pousse.

          A l’orée de la Forêt Interdite, les Aurors étaient en train de repousser plusieurs Mangemorts, menés par Regulus Black. Harry s’approcha, il voulait l’affronter pour savoir à quoi s’en tenir.

-          Weaking !

          Le sort bleu fonça sur Regulus qui l’arrêta en faisant apparaître une sorte d’étoile à cinq branches bizarre.

-          Potter, ravi de te rencontrer, dit-il d’une voix extraordinairement grave. Petit cadeau : werwertis !

          Un nuage rose s’approcha de lui, en tourbillonnant.

-          Vibrato ! dit un Auror.

          Le nuage se mit à vibrer et se dissipa.

-          Ah, sans les Aurors, on ne ferait rien…

          Mais bizarrement, il entra dans la Forêt et transplana.

-          Des Détraqueurs du côté du lac ! hurla un Auror.

          Harry se retourna, une centaine de Détraqueurs étaient en train de s’approcher dangereusement du château.

          Il courut pour se rapprocher un peu.

-          Laissez-moi faire ! dit-il à l’adresse des Aurors qui couraient à côté de lui. Restez derrière !

          Les Aurors lui obéirent, ils savaient tous ce qu’il avait fait lors de la dernière attaque de Poudlard.

-          Enmageznem !

          La vague blanche fonça, Harry ne s’était pas lâché complètement, la dernière fois, il s’était évanoui et ne le voulait pas.

          Le sol vibra très fort et les Détraqueurs volèrent, renversés par le sortilège.

          La vague finit sa course dans le lac, qui s’agita tellement que le calamar géant sortit sa tête à la surface pour venir voir ce qui se passait.

          Il y eut des applaudissements de la part des élèves qui regardaient par les fenêtres.

          Mais une grosse explosion dans la Forêt Interdite rappela Harry.

-          Non, Harry, Pétunia et Voldemort s’affrontent, les Aurors sont à l’écart, ils ne craindront rien.

          Abelforth venait d’arriver à côté d’Harry.

-          Tu es exceptionnel en combat, mais je reste néanmoins inquiet de la situation. Pétunia est terriblement forte, Regulus Black aussi, tu apprends qu’il est donc revenu.

-          Je le savais, dit Harry. Cette nuit je suis entré dans l’esprit de Voldemort… mais la liaison a été coupée par une explosion à un moment crucial, il faut que vous le voyiez !

-          Ca a l’air important en effet… retrouvons-nous chez moi, mais d’abord, préviens Ron, Hermione et Ginny.

-          Vous êtes sûr que tout va bien se passer pour les Aurors.

-          Oui, Pétunia et Voldemort sont en train de s’enfuir dans la forêt, les Aurors n’iront pas les chercher très loin, ils s’arrêteront dès qu’ils seront un peu loin, ils ont reçu les consignes de ne pas prendre de risques.

          Harry transplana avec Fumseck et apparut dans le couloir de l’étage de leur appartement. Ginny, Hermione et Ron étaient en train d’observer par les fenêtres ce qui se passait. Le parc était maintenant totalement calme, et la forêt aussi. Abelforth avait eu raison, les Aurors étaient en train de quitter la forêt.

-          Harry comment vas-tu ? demanda Ginny.

-          Je suis toujours vivant… mais dépêchons-nous, Abelforth nous attend !

-          On va se faire jeter si l’on nous croise dans le château, dit Ginny.

-          Mais non ! répondit Harry. Il y a des choses plus urgentes !

          Ils quittèrent la salle commune. Les autres étaient restés dans les dortoirs et n’étaient pas descendu dans le salon. Ils purent ainsi ne pas se faire voir.

          Harry sortit la carte du maraudeur, il était préférable de ne rencontrer personne pour ne pas perdre de temps. Ils durent faire quelques détours car il y avait des professeurs partout, à défaut d’y avoir des Aurors qui étaient tous dans le parc.

          Devant l’entrée du couloir où l’on pouvait accéder à la Salle du Phénix, le professeur Fitz était en discussion avec Rufus Scrimgeour.

-          Mince ! murmura Hermione. Attendez !

-          Qu’est-ce que tu vas faire ? demanda Ron inquiet.

          Il s’attendait à ce qu’Hermione stupéfixe les deux hommes.

-          Diversion… restrundo !

          Un vase se réduit en poussière en bas de l’escalier et tous les deux descendirent voir immédiatement.

          Ils purent passer et coururent dans le couloir qui menait à la Salle du Phénix.

-          Réglisse ! dit Harry.

          Ils entrèrent dans la Salle du Phénix et Harry toucha de sa main la pierre qui permettait d’ouvrir la Salle Albus Dumbledore.

          Ils touchèrent le vase qui était posé sur la table et furent transportés dans le jardin d’Abelforth.

          Sa porte était ouverte et ils entrèrent, la refermant derrière eux.

          Abelforth avait sorti sa Pensine et celle-ci était posée sur la table du salon.

-          Bien, Harry, dépose ton souvenir…

-          Quel souvenir ? demanda Hermione.

-          Harry est entré dans l’esprit de Voldemort cette nuit et il a des choses intéressantes à nous montrer.

          Harry posa la baguette sur sa tempe et pensa fort au souvenir de cette vision. Il tira sa baguette et des filaments argentés sortirent de sa tempe, qu’il déposa dans la Pensine.

-          Allons-y ! dit Abelforth.

          Tour à tour, ils entrèrent et se trouvèrent dans la pièce où Voldemort était assis.

          La porte s’ouvrit et Regulus entra.

-          Voici Regulus Black, annonça Abelforth.

-          Il est revenu ! s’exclama Hermione.

          Ginny était surprise, elle n’était jamais entrée dans une Pensine et elle pensait que l’on pourrait la voir et l’entendre. Harry avait eu la même sensation la première fois.

-          Tu as résisté à ma volonté en refusant de mourir…

-          Il ne va quand même pas le tuer ! dit Ron.

-          Ecoutez ! dit Harry.

-          … tu sembles bien coriace, résister à mon sortilège de Mort, un seul a réussi à faire ça jusqu’à présent, Harry Potter…

-          Mince, il va lui parler des Horcruxes ! dit Hermione.

          Ils écoutèrent la scène et Harry vit qu’Abelforth grimaçait, il avait peur que tout ne risque d’échouer à cause de Regulus.

-          Crois-tu vraiment que cela t’a rendu immortel ? demanda Voldemort avec une sorte de sourire cruel.

-          Il bluffe ! dit Ron.

-          Chut ! dit Hermione.

-          … J’ai découvert le véritable moyen de devenir immortel…

-          Il bluffe ! murmura Ron.

-          Bien sûr, mais comment avez-vous fait pour vous rendre vraiment immortel ? demanda Regulus, l’air très intéressé.

-          Lui aussi, il bluffe ! Il sait que Voldemort lui ment ! dit Ron.

-          Ron, tais-toi ! coupa Hermione.

-          … il se trouve que mon âme peut se nourrir de tout ce qui est contre moi…

-          Mince, murmura Ron, il a vraiment réussi !

-          C’est terrible, dit Hermione.

          Ils regardèrent Abelforth qui avait l’air pensif.

-          Attendez, ce n’est pas fini, écoutez bien la fin, dit Harry.

-          … j’aimerais bien que tu me trouves un endroit plus confortable, plus sécurisé, tu vas me trouver le G…

          Harry se tourna vers Abelforth alors qu’ils étaient arrachés de la Pensine.

-          C’est quoi le G… ? demanda Hermione.

-          D’après le mouvement des lèvres de Voldemort, je peux affirmer que c’est un Go…, ou un Gou…, il a une façon particulière de prononcer ce son, à cause de sa bouche qui est déformée.

-          Ca serait quoi, alors ? demanda Harry.

-          J’ai une idée… dit Abelforth.

-          La scène se passe dans la Forêt Interdite ? demanda Hermione.

-          Oui, bien sûr, répondit Abelforth.

-          Dans ce cas, je sais, dit Hermione. Vous vous souvenez du récit de Théodore, le Gouffre des Clordes se trouve en Ecosse, comme Poudlard et la Forêt Interdite. Voldemort pense que le Gouffre des Clordes se trouve dans la Forêt Interdite.

-          Tu es la seule personne à se souvenir de tels détails, dit Ron.

-          Ce sont souvent les détails qui font la différence ! dit Hermione sur un ton sec, sans regarder Ron, mais fixant Abelforth pour attendre une confirmation.

-          C’est ce qui m’est venu à l’esprit, en effet, dit simplement celui-ci, mais…

-          Mais… commença Harry.

-          Vas-y, Harry.

-          Non, allez-y, répondit Harry.

-          Ok, dit Abelforth, je crois voir ta question, si le Gouffre des Clordes se trouvait dans la Forêt Interdite, cela se saurait, la Forêt avait déjà été fouillée.

          Harry essaya de se souvenir… et une image de la forêt lui vint, durant la course de balais, il s’était élevé très haut et avait pu voir à quel point la Forêt Interdite allait loin au fond de la vallée, et sur les montagnes. Et il se souvenait d’une sorte de canyon qu’il avait vu au loin, envahi d’arbres.

-          Ca y est, je m’en souviens, j’ai vu le Gouffre, dit Harry.

-          Où ça ? demanda Ron.

-          Dans la Forêt Interdite…

-          Ne dis pas de bêtises, intervint Hermione, Théodore disait que le Gouffre était immense, un kilomètre je crois…

-          Oui, c’est ça… mais je l’ai vu pendant la course de balais…

          Harry décrit très clairement ce qu’il avait vu.

-          Oui mais à combien de kilomètres de Poudlard ? demanda Abelforth.

-          C’était très loin, dit Harry, vraiment très loin, des dizaines de kilomètres.

-          Des heures, et même des jours pour y aller en empruntant la Forêt, dit Abelforth. Jamais personne n’est allé aussi loin. Si mes souvenirs sont bons, la Forêt s’étend sur une centaine de kilomètres à l’Ouest de Poudlard, elle est encadrée tout le long par les hautes montagnes que vous pouvez voir du château, qui la rendent inaccessible. Tout à l’Ouest, elle est bloquée par une autre montagne, ce qui ne la rend accessible que par Poudlard. Le Poudlard Express arrive par le Sud, il traverse d’autres forêts, mais pas la Forêt Interdite. Non, jamais personne n’est allé là-bas.

-          Comment Voldemort a-t-il su que le Gouffre est là ? demanda Harry.

-          Je pense qu’il connaît les bonnes personnes, qui ont les bons livres, qui contiennent les bonnes choses. L’intérêt n’est pas de savoir comment il a fait pour le trouver, ce qu’il nous faut savoir, c’est ce qu’il veut faire au Gouffre des Clordes.

-          S’installer, dit Ginny, qui avait écouté attentivement depuis le début de la conversation.

-          Certes, mais je pense que c’est l’excuse qu’il donne à Regulus. Il ne faut pas oublier ce que Voldemort a derrière la tête. Non, je suis certain que Voldemort veut voir quelque chose là-bas. Peut-être qu’il veut y cacher un Horcruxe, je n’en sais rien. Cela nous dit que la Légende des Clordes est bien vraie, peut-être pas dans sa totalité, mais il doit croire que son âme a été fabriquée par les Clordes. C’est un endroit tellement important symboliquement à ses yeux, sa naissance ! Sa véritable naissance, et non pas la venue au monde de son corps. Son âme représente tout ce qu’il peut être, tout ce qu’il peut avoir fait !

-          Mais dans le souvenir, il dit que ce ne sont pas les Horcruxe qui rendent immortels… commença Hermione.

-          C’est du bluff, répéta Ron sous le regard noir de sa petite amie.

-          Exactement, répondit Abelforth, à la surprise d’Hermione qui s’était fait un sang d’encre à cause de ça.

-          Il ment à Regulus ? demanda Ginny.

-          Oui, il lui ment, tout comme Regulus lui ment. Et je suis persuadé que chacun d’eux sait que l’autre lui ment. Ca se sent. Regulus n’aurait pas pris la peine de faire un Horcruxe pour prévoir le jour où Voldemort déciderait de le tuer, car finalement, il est à son service vraiment. Il lui aurait tout simplement obéi et cela n’aurait pas posé de problèmes. Quant à Voldemort, je suppose que Regulus sait tout autant que moi qu’il n’y a aucun moyen de devenir immortel autrement qu’en faisant un Horcruxe. Tout simplement parce que dire que son âme se nourrit du mal qui lui est voulu est une aberration d’un point de vue magique. L’âme est l’âme, elle ne se nourrit d’aucun sortilège, d’aucune intention, la mort détruit l’âme, c’est ainsi.

-          Donc Voldemort n’a pas fait ce qu’il dit, il est immortel grâce à ses Horcruxes ? demanda Harry pour confirmation.

-          Oui, exactement.

-          Ca va alors, dit Ron.

-          Non, ça ne va pas du tout, bien au contraire ! répondit Abelforth avec un sourire un peu forcé. Voldemort a des doutes, il va vouloir peut-être cacher mieux ses Horcruxes, et s’il découvre que certains d’entre eux ont disparu, c’est une catastrophe, et tout le plan devient inutile.

-          On ne peut pas remettre les Horcruxes à leur place ? demanda Ron.

-          Non, évidemment, ce ne sont pas ce genre de choses qui berneront Voldemort. Il serait très bien capable de dire si un objet un Horcruxe ou non rien qu’en le regardant, et crois-moi qu’il ne va même pas regarder ses objets.

-          Mais pourquoi il ne tue pas Regulus ? demanda Ron.

-          On ne peut pas vraiment dire quelles sont les intentions de Voldemort et de Regulus. Ce qui est sûr, c’est qu’ils seront un jour ennemis, je le sens, et ça se voit. Voldemort ne peut pas tolérer que quelqu’un sur cette planète soit immortel, d’autre que lui ! Ce serait pour lui une tâche énorme sur sa domination. Il veut peut-être garder Regulus un certain temps près de lui pour obtenir des informations sur ses Horcruxes pour pouvoir les détruire et ensuite se débarrasser de Regulus. Quant à ce dernier, il est clair qu’il n’a pas fait un Horcruxe pour pouvoir revenir au service de Voldemort. Créer un Horcruxe est un acte lourd, et personne ne serait prêt à en faire un pour cette raison, même pas le plus fidèle de ses Mangemorts. Cela nous laisse donc penser qu’un jour, Regulus s’opposera à Voldemort, et que s’il lui répond quant aux Horcruxes la véritable raison de son immortalité au lieu de lui mentir, c’est pour essayer d’obtenir des informations sur les Horcruxes de Voldemort cette fois-ci.

-          C’est compliqué, remarqua Ron.

-          Et bien ajoutons alors Pétunia.

-          Qu’est-ce qu’elle a à faire dans l’histoire ? demanda Ginny.

-          Je pense que tous les trois ont le même objectif, écraser les autres. Pétunia et Regulus se sont affrontés, et je suis sûr que chacun d’entre eux a déjà compris les intentions des autres. Ils vont vouloir s’auto-détruire, faire la guerre par le chaos, ce sera à celui que l’on craint le plus ! Pour l’instant, Voldemort est largement en avance là-dessus, par son histoire, par l’univers qu’il a créé autour de lui, par ses Mangemorts, et par toi, Harry. Personne ne sait que Regulus est revenu, et je suis certain que le Ministère ne formaliserait pas là-dessus s’ils l’apprenaient. Ils penseraient seulement qu’ils s’étaient trompés et qu’il n’était en réalité pas mort.

-          Pourtant, ils peuvent le deviner, les os d’Orion Black qui ont disparu, maintenant, tout le monde a lu l’interview d’Harry dans Le Chicaneur !

-          Certes,  Hermione, mais ce n’est pas dans leur intérêt de perdre du temps à enquêter là-dessus. Ca le deviendra lorsque Regulus quittera les rangs des Mangemorts pour faire la guerre seul à la communauté, et qu’il aura peut-être des partisans.

-          On peut espérer qu’ils s’autodétruisent, dit Hermione.

-          Je pense que l’on ne va pas attendre cela, car ils auront détruit la communauté magique bien avant de s’être détruits. Non seulement nous devrons chercher et détruire les Horcruxe de Voldemort, en espérant qu’il n’ait pas vérifié qu’ils n’aient pas disparu, mais en plus, nous devrons détruire celui ou ceux de Regulus, en espérant que Pétunia ne se mette pas à en créer elle-aussi.

-          Pourquoi ne tuerait-on pas Pétunia ? demanda Ron.

-          Je pense que cette solution est à envisager, dit Abelforth. Je ne veux pas que tu le fasses, Harry, mais cela pourrait être une mission pour Severus, il se ferait encore mieux voir par Voldemort en lui ayant assuré encore plus sa place.

-          Pétunia ne va pas se laisser faire ! dit Hermione.

-          Non, mais je l’ai vue combattre, et elle est prenable. Son combat est basé sur la brutalité, il n’y a pas une seule part de réflexion dans sa façon d’agir. Je dirais que c’est une kamikaze, elle prend tous les risques pour faire le plus de dégâts possible. En supposant que vous ayez un moyen de la tuer et un bon bouclier, vous pourriez la tuer vous-mêmes. J’en parlerai à Severus dès que je le verrai, nous avons beaucoup de choses à lui demander, et malheureusement, il n’est pas très disponible. Je l’ai vu hier, il m’a expliqué qu’ils sont en train de mettre en place des sécurités pour empêcher l’accès à la Forêt Interdite. Ils sont en train d’élever des créatures très dangereuses, de tenter des croisements. Voldemort veut l’armée la plus large possible, il veut une domination écrasante, et s’il réussit à constituer une grande armée, une forteresse inexpugnable, nous aurons beaucoup de mal à pouvoir le vaincre un jour. Ce qui reste le plus important pour nous est Severus, il nous faut assurer sa position quoi qu’il arrive. Il faut que vous compreniez que l’avenir de la communauté magique est sur lui, autant que sur toi, Harry. Il devra  être capable de tuer si Voldemort le lui demande, même si cela doit être douloureux. Mais des sacrifices seront le prix de la paix pour tout le monde.

          Ce discours les laissa tous les quatre silencieux.

-          Voilà ce qui nous attend, dit Abelforth après leur avoir laisser une minute pour digérer tout ça. Mais pour le moment, c’est un reste de nuit qui vous attend. Si vous le pouvez, ce serait bien que l’on se voit tous deux ou trois heures demain, quand vous voulez. Utilisez le Gallion.

-          Nous sommes libres toute la journée, dit Harry.

-          J’ai cours le matin, dit Ginny.

-          Treize heures ? demanda Abelforth.

-          Oui, répondirent tous les quatre.

-          Très bien, Harry, ton souvenir…

          Harry récupéra son souvenir et ils se levèrent et allèrent vers la porte.

-          Bonne nuit, et ne soyez pas découragés par tout ça, nous réussirons, dit Abelforth.

 

          Le lendemain matin, Hermione avait tenu à ce qu’ils se lèvent pour aller au petit déjeuner. La nuit avait été assez courte pour eux, surtout qu’aucun d’eux n’avait réussi à trouver un sommeil confortable après avoir appris tout ça en une soirée. Harry avait beau s’être vidé l’esprit, les souvenirs finissaient par lui revenir en tête.

          Bien entendu, la Gazette du Sorcier avait totalement raconté l’évènement, et disait plus de choses qu’Harry n’avait vues. De nombreux soupçons concernant les activités de Voldemort avaient été émis, et les Aurors étaient certains que ce dernier était installé dans la Forêt Interdite.

          Il était annoncé que deux Aurors avaient été tués, cinq autres étaient à Ste-Mangouste, et qu’aucun Mangemort n’avait été arrêté.

          L’ambiance était tout de même à la bonne humeur, et c’était ce qui faisait la force de Poudlard. Les sécurités mises en place faisaient que les élèves se sentaient invincibles dans cette école. Le fait que Dumbledore ne soit pas là ne leur donnait pas plus de crainte que cela, mais ils versaient tous une larme lorsqu’ils voyaient la tombe blanche près de la maison d’Hagrid.

          D’ailleurs, Hagrid n’habitait plus dans sa maison à l’entrée de la Forêt Interdite, par décision du professeur Fitz. Un appartement avait été aménagé pour lui au rez-de-chaussée, avec plusieurs salles de classes qui lui étaient réservées, dont certaines serviraient d’enclos pour ses créatures magiques.

          Hagrid était très triste, car Graup était toujours dans la Forêt Interdite, et qu’il n’avait pas voulu venir habiter à Poudlard avec lui. Il avait cependant pu obtenir l’autorisation d’aller le voir, mais accompagné de plusieurs Aurors à chaque fois.

          Le grand mystère était la disparition de la brume dans le parc. C’était devenu l’un des sujets principaux de conversation du petit-déjeuner.

          Ce fut Nick Quasi-Sans-Tête qui leur donna la réponse.

-          Oh, c’est leurs statues qui absorbent le brouillard, ils en ont apporté une centaine, hier matin, à la fin de la journée, il n’y avait presque plus rien.

-          Où les ont-ils trouvées ? demanda Seamus.

-          C’est le Ministère de la Magie qui les a conçues, au Département des Mystères !

-          En plus ça marche ! dit Lavande, tentant une réflexion utile.

          Ils regardèrent machinalement par les fenêtres de la Grande Salle. Il y avait certes encore un peu de brume, mais ils pouvaient voir au loin les montagnes environnantes sans difficultés.

          Harry était fatigué, et lorsqu’ils retournèrent dans la salle commune de Gryffondor, il s’endormit dans l’un des fauteuils, alors qu’Hermione était en train de lire un livre qui parlait d’histoire ancienne de la communauté magique.

-          BOUM !

          Harry se réveilla en sursaut. A côté de lui, Hermione se leva de son fauteuil, faisant tomber son livre.

          Ils se précipitèrent aux fenêtres. Des feux d’artifices étaient lancés par une tour proche de celle de la tour de Gryffondor.

          Des Aurors étaient en train de courir à travers le parc, venant du château.

          Harry regarda où ils allaient et c’est là qu’il remarqua une silhouette qui était entourée de plusieurs dizaines d’Aurors. C’était Pétunia.

          Il regarda Hermione et Ron, ne sachant pas ce qu’il devait faire, il avait vu la veille que les Aurors étaient capables de la repousser. Tout les Gryffondor qui n’avaient pas cours étaient aux fenêtres.

          Harry regarda le combat de loin, il sentait qu’il devait y aller, s’il y avait des morts, il regretterait de ne pas y être allé.

-          Restez dans la salle commune !

          Harry se retourna, le professeur Lupin venait d’entrer par le portrait de la grosse dame.

-          Toi aussi, Harry, je t’assure que les Aurors ont la situation bien en main.

          Lupin s’approcha, venant regarder lui aussi à la fenêtre.

-          Les Aurors se sont entraînés ? demanda Harry.

-          Oui, répondit Lupin, ils se sont beaucoup entraînés. Ils ont toujours été habitués à affronter des Mangemorts un peu faibles… enfin, ne disons pas faibles, disons plutôt qu’ils ont toujours utilisé les mêmes armes, les Sortilèges Impardonnables. Les Aurors n’avaient besoin que d’agilité, de réflexes, de sens de l’organisation. Désormais, ils doivent augmenter leur niveau, et le Ministère leur a fait passer des stages à tour de rôle pour leur faire apprendre des sortilèges beaucoup plus efficaces et mieux adaptés. Les forces du Mal évoluent sans cesse, il faut toujours s’adapter à elles pour les vaincre.

          Harry pensa à ce qu’avait dit Rogue lors de son premier cours en tant que professeur de Défense contre les forces du Mal lors de son année précédente.

-          Oui, il faut toujours s’adapter, confirma Harry.

          Ils arrêtèrent un instant leur conversation, Pétunia était maintenant en train de courir pour sortir du parc, Lupin avait raison, les Aurors étaient bien trop nombreux pour qu’elle puisse lutter. Harry ne les compta pas, mais ils devaient être une centaine.

          A la sortie du parc, Pétunia transplana, et les Aurors restèrent une nouvelle fois en échec face à elle, même si aucune silhouette n’était étendue dans l’herbe du parc, ce qui signifiait qu’aucun Auror n’était mort.

 

          A midi, Harry était très heureux de retrouver Ginny. Malgré ce qu’il avait appris durant la nuit, il ne pouvait s’empêcher d’être heureux et d’être confiant. Il était pressé d’aller à la leçon d’Abelforth en compagnie de ses amis. Il l’avait compris, lorsqu’ils étaient près de lui, il progressait plus vite, et c’était encore plus clair lorsque Dobby et Fumseck étaient avec lui. Ginny était un véritable rayon de soleil, et il ne regrettait absolument pas de lui avoir tout révélé.

          Mais un évènement vint troubler sa joie au repas de midi. Harry avait lancé un regard rapide à la table de Serpentard et avait eu le choc de voir Pansy Parkinson accompagnée de Crabbe et Goyle.

          Harry était révolté que Crabbe soit revenu, il avait tout de même soumis Markus Hopkins à l’Imperium en début d’année, et apparemment, le Ministère l’avait déjà oublié, Harry n’avait même lu à aucun moment dans la Gazette du Sorcier qu’un procès ou une audience aient été organisés.

          Il donna un coup de coude à Hermione et lui montra du regard les J.M.P., elle recracha l’eau qu’elle était en train de boire, manquant de s’étouffer.

-          Ils auraient pu au moins prévenir qu’ils sont revenus, s’indigna-t-elle.

-          Ils ne doivent pas vouloir attirer l’attention là-dessus, dit Harry, qui pouvait mal masquer son dégoût.

-          Regardez-là, elle vient d’arracher la carafe des mains d’un autre élève ! dit Ron, parlant de Pansy Parkinson.

          Et leurs regards finirent par se croiser. Harry lui lança un regard aussi noir qu’il put, alors que Pansy lui avait fait un signe pour lui dire qu’il allait mourir.

          Harry s’accrocha à la haine qu’il recevait d’elle et entra dans son esprit.

-           Ne t’inquiète pas, tu y iras, à Azkaban, pensa Harry fortement.

          Pansy se leva brutalement, et plusieurs élèves se tournèrent vers elle. Les voyant, elle se rassit, et détourna son regard de celui d’Harry, car cela lui donnait mal à la tête.

          Harry n’avait aucune envie d’y rester et il retourna à la conversation avec ses amis.

-          Il faudra réunir la Brigade des Griffons ce soir, murmura Hermione à Harry.

 

-          Bonjour ! dit Abelforth, les accueillant chez lui pour une leçon collective cette après-midi. J’espère que vous avez pu dormir ?

-          Pas vraiment, dit Harry.

-          Venez dehors pour profiter du beau temps…

-          Pétunia a à nouveau attaqué ce matin, dit Harry. Mais rien de grave, les Aurors ont réussi à la repousser tous seuls.

-          Très bien, répondit Abelforth. Il va falloir s’attendre à ce genre de confrontations beaucoup plus fréquemment si Voldemort traîne autour de Poudlard. Quant à Pétunia, je ne vois pas trop ce qu’elle y fait, mais je suppose qu’elle doit se sentir terriblement seule.

-          Les J.M.P. sont de retour à Poudlard, dit Harry.

-          Ah, c’était imminent en effet…

-          On va les surveiller, on va s’organiser, Luna et Neville nous aideront, on avait déjà préparé un peu notre organisation au début de l’année.

-          C’est d’accord, je demanderai à Severus si les J.M.P. ont quelque chose de prévu ou s’ils agiront librement. D’autres nouvelles ?

-          Non, répondit Harry.

-          Très bien, passons donc à notre leçon d’aujourd’hui. Vous êtes quatre, c’est impeccable pour faire des groupes de deux. On va travailler quelques sortilèges.

          Le premier sortilège qu’ils avaient appris était un dôme qui pouvait repousser des sortilèges plus puissants que le dôme que Maugrey leur avait appris. Abelforth avait expliqué qu’il était particulièrement intéressant pour se protéger de ce qu’il appelait les sortilèges d’attaque massive, que Pétunia adorait utiliser. Son incantation était abris fortem. Ron, Hermione et Ginny avaient ainsi pu en partie résister à la Vague de Haas d’Harry, bien que réalisée à faible puissance.

          Le deuxième sortilège était le plus compliqué, et Harry seul l’avait réussi. Il s’agissait du sortilège des Soleils Fous que Voldemort avait fait durant la nuit précédente lors de l’attaque, ce qui avait inspiré Abelforth, son incantation était solaris folem. Il était très efficace car il était extrêmement difficile à neutraliser, et que l’on devait se contenter de s’en protéger, ce qui rendait toute riposte plus difficile. Lors du dernier essai d’Harry, des petites boules de feu étaient apparus au bout de sa baguette, commençant par tourner autour avant de grossir et de s’en écarter, suivant la direction qu’il leur imposait. Ron, Hermione et Ginny avaient dû utiliser le sortilège précédent pour s’en protéger. Quant à eux, ils avaient plus de mal à le réussir et les boules de feu n’atteignaient pas une taille suffisante pour être menaçante, mais c’était un premier pas.

          Enfin, ils avaient appris un troisième sortilège, qui s’appelait le sortilège du Crépitement Bleu, et qui faisait apparaître des crépitements puissants de couleur bleue autour de la personne visée, dont il était difficile de se débarrasser. Tous les quatre l’avaient réussi sans trop de difficultés et cela pourrait leur être très utile dans des duels ou pour déstabiliser leurs adversaires. Sa formule était blue crépitis.

            Enfin, Abelforth leur proposa des petits duels pour qu’ils s’entraînent. Ils s’étaient par moments mis tous les quatre contre lui et avaient dû être extrêmement rapides pour tenter de surpasser l’étendue de la Magie qu’Abelforth produisait.

          Après trois bonnes heures d’entraînement, ils retournèrent à Poudlard, rassasiés de nouveaux sortilèges et affutés pour un éventuel combat.

          Harry avait énormément progressé durant ce cours, lorsqu’il rencontrait une difficulté, il la faisait disparaître en regardant simplement Ginny. Et même aux moments où il avait regardé ses amis pratiqué, il avait eu l’impression de continuer de progresser. Le seul fait de les voir réussir lui donner du courage et de l’espoir.

          L’après-midi, ils s’occupèrent de leurs nombreux devoirs qu’ils avancèrent beaucoup.

          Harry n’avait pas vu passer le temps, pourtant, cette montagne de travail l’aurait repoussé n’importe quel autre jour. Mais pour la même raison qu’il avait tant progressé aujourd’hui, les devoirs lui avaient semblé faciles, comme si c’était un plaisir de pouvoir les faire accompagné de ses amis.

 

          Lors du repas du soir, les élèves affichaient toujours une mine joyeuse. Et les professeurs ne semblaient pas comprendre cette sorte de motivation que tout le monde avait.

          Peeves et Pooves avaient d’ailleurs tenté de venir semer la pagaille dans la Grande Salle, avec succès. Ils s’étaient introduits dans les réserves de feux d’artifices de l’école, qui étaient réservés pour repousser les Mangemorts lorsqu’ils s’approchaient de l’école.

          Plusieurs fusées avaient ainsi volé à travers la Grande Salle. Les élèves avaient baissé leur tête pour ne pas être touchés.

-          Ahaha !

          Mrs Bett n’avait évidemment pas su s’empêcher d’enfourcher son balai et elle tentait de suivre le mouvement imprévisible des fusées, sous le regard amusé des professeurs, dont aucun d’eux n’aurait songé à annuler ce feu d’artifice magique.

          Ces derniers jours, chaque matin, la Gazette du Sorcier avait apporté de mauvaises nouvelles, mais l’édition de ce mercredi matin, vingt-cinq septembre, était particulièrement terrible.

 

 

 

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