HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 76 : EVASION MASSIVE D’AZKABAN

 

 

EVASION MASSIVE D’AZKABAN

 

          La nuit dernière, aux alentours de deux heures du matin, une vingtaine de prisonniers placés sous haute surveillance par le Ministère de la Magie ont réussi à s’évader, profitant de quatorze attaques simultanées dans tous le pays. Il semblerait qu’ils aient reçu une aide interne par un membre du Ministère de la Magie qui reste inconnu et recherché.

 

          Les Aurors ont été littéralement débordés par les Mangemorts pourtant en nombre nettement inférieur. Ils ont été pris par l’ampleur de la vague d’attaque qui a secoué notre communauté la nuit dernière.

          Une première alerte était lancée  peu avant minuit lorsque Pétunia Dursley était repérée aux alentours du village de Pré-au-Lard. Immédiatement, une cinquantaine d’Aurors étaient envoyés pour une longue lutte qui aura duré près d’une heure, sans faire de victimes, heureusement. Au moment où celle-ci décidait de fuir en transplanant, dépassée par les attaques des Aurors, ceux-ci pensaient avoir fait le plus gros du travail, cette nuit si étoilée aura été une grosse désillusion. Deux diversions avaient ensuite lieu à minuit et demie et une heure et quart, à chaque fois, des Détraqueurs étaient repérés sous une Marque des Ténèbres géante, à des endroits généralement perdus. A ce moment-là, aucun des Aurors du Ministère n’était chez lui, la mobilisation était totale, dans tous les lieux publics magiques, et le Ministère de la Magie français informait notre Ministère que des renforts pourraient être envoyés en cas de besoin.

          Les équipes d’Oubliators et du Département des Sécurités magiques passaient la nuit à suivre ces attaques pour sécuriser ces lieux.

          Mais le plus gros de l’attaque est venu à deux heures, lorsqu’en l’espace de quelques minutes, quatorze attaques simultanées étaient déclenchées. Le hall du Ministère de la Magie, la gare de King’s Cross, la rue de l’Hôpital Ste-Mangouste, Pré-au-Lard, Loutry Ste-Chaspoule, la banque Gringotts, le Bureau des Aurors du Chemin de Traverse, l’Allée des Embrumes, le parc de Poudlard, dans le centre ville d’Edimbourgh, dans la bibliothèque Dirk Dawlish, au Chaudron Baveur et dans le stade de Quidditch du Bois de la Tamise à Londres, où se déroulent traditionnellement certains matchs de la Coupe de Ligue de Quidditch. La quatorzième attaque visait la prison d’Azkaban, où un groupe de Mangemorts s’attaquait aux fortifications. Les Mangemorts à l’intérieur ont également agi, même s’ils n’ont pas été pour beaucoup dans cette évasion, puisqu’un Auror, soumis à l’Imperium, a ouvert les grilles et a libéré les Détraqueurs emprisonnés, qui ont fuit dans les étages du Ministère de la Magie.

          Les Aurors, trop débordés, n’ont pas su déterminer quelles attaques étaient des diversions et quel était l’objectif des Mangemorts. Les Aurors ne connaissaient pas vraiment l’état à l’intérieur de la prison. Trompés par une fausse indication de l’Auror soumis à l’Imperium, ils ont ensuite dû lutter contre les Détraqueurs qui s’étaient répandus dans le Ministère avant de pouvoir regagner la prison, que les prisonniers étaient en train de quitter par une brèche.

          Nous avons tenté de contacter le Ministère de la Magie pour connaître l’avancement des enquêtes, mais l’ampleur de la crise actuelle a fait que les membres principaux du Ministère de la Magie étaient trop occupés pour nous donner des informations. Seul Arthur Weasley, Directeur du Département des Sécurités Magiques, croisé tôt ce matin par nos reporters sur le lieu de la prison d’Azkaban, a pris la peine de nous répondre.

          « Nous sommes en train de remettre en place les sécurités de la prison d’Azkaban, qui ont été enlevées par endroits. Nous n’avons pas eu ce problème car il s’est avéré que les autres attaques n’étaient que des diversions. Nous sommes vraiment très surpris par cette attaque, les Aurors surveillaient de près les activités des Mangemorts et n’ont pas pu prévoir une telle attaque. Le problème aujourd’hui est que le Ministère est débordé, que ce soit le Ministre, la Lutte contre la Magie Noire, les Sécurités Magiques, l’Information, même les Sports sont touchés à cause de l’attaque du stade, il faut que tout le monde coopère le plus possible pour soulager le Ministère, et prenne le moins de risques possibles. »

          L’enquête est en cours et il faut souligner la vitesse à laquelle les Mangemorts ont envahi les différents lieux des attaques. L’installation des Portes à Transplaner, qui sont équipées de systèmes qui repoussent la Marque des Ténèbres, ont fonctionné, mais les Mangemorts ont emprunté le réseau souterrain du London Lap pour se rendre très rapidement aux lieux de leurs attaques. Il devient donc urgent d’équiper les sorties des stations des mêmes protections contre la Marque des Ténèbres, autant dire que beaucoup de travail est encore à faire avant d’espérer obtenir des lieux publics convenablement sécurisés.

          A ce jour, le bilan est de deux Aurors tués, et trois Aurors en soins à l’Hôpital Ste-Mangouste.

          Dans notre édition de demain, une interview exclusive de Rufus Scrimgeour, qui fait le bilan de son action à la tête du Ministère de la Magie.

 

          Harry mis sa tête dans ses mains un instant. D’après l’article, il ne pouvait rien reprocher au Ministère, à part le fait que les Mangemorts aient réussi à trouver un collaborateur au sein du Ministère.

            Il se rendit au Ministère, et la sorcière qui était aujourd’hui au Bureau des Aurors lui dit que Scrimgeour était prêt à le recevoir quand il voulait.

          Harry passa dans le Département de la Lutte contre la Magie Noire. Il y avait les restes d’une attaque récente. Certains murs étaient enfoncés ou avaient carrément explosé sous l’effet des sortilèges et une flaque de sang était répandue sur le sol, sans que personne n’ait songé à l’enlever. Le couloir qui menait à la Porte à Transplaner reliée à la prison d’Azkaban était infranchissable, il était rempli d’Aurors qui se tenaient prêts à repousser toute attaque.

          Les gens traversaient le couloir, passant d’un bureau à l’autre, et Harry n’avait jamais vu autant de notes de service. A chaque fois qu’un ascenseur s’ouvrait, des milliers en sortaient, se ruant furieusement dans le couloir du Département.

          Harry monta l’escalier qui montait à l’étage supérieur, au bureau de Rufus Scrimgeour et y entra. La porte était grande ouverte et le jeune assistant, Mike Brown, était maintenant assisté par une secrétaire, à cause de tout le travail supplémentaire. Les notes de service tournoyaient au-dessus de lui, attendant d’être lues.

-          Harry, la situation est catastrophique, dit Scrimgeour en le voyant arriver.

-          Pas aussi catastrophique qu’on peut le penser, répondit Harry.

-          Comment ça ? demanda Scrimgeour.

-          Les Aurors arrivent très bien à repousser les Mangemorts. A Poudlard, les Mangemorts n’ont pas pu s’approcher à cent mètres du château. Et comme ils disent dans la Gazette, peut-être que si le Département des Mystères arrivait à étendre le système de repoussement de la Marque des Ténèbres, tout irait beaucoup mieux. Il ne faut pas perdre espoir.

-          Le système est très difficile à étendre. Il est très instable et fonctionne sur les Portes à Transplaner car ce sont des cercles et que le sortilège est enfermé au centre de ce cercle, mais sur des grandes surfaces non délimitées, il ne tient pas.

-          Pourquoi ne pas faire des Portes à Transplaner qui ne font pas transplaner, on serait obligé de passer dessous pour entrer sur le Chemin de Traverse…

-          Nous y avons pensé, nous sommes en train d’essayer de le mettre en place, mais c’est long à réaliser, les sortilèges sont tellement complexes !

-          Vous avez une idée de qui est le complice ? demanda Harry.

-          Non, vraiment aucune idée, nous savons que l’Auror qui a libéré les Détraqueurs et les Mangemorts était sous Imperium depuis le matin même, nous n’avions pas eu le temps de repérer un éventuel comportement bizarre. Il semblerait que ce soit un membre lui-même soumis à l’Imperium qui ait lancé le sortilège, l’enquête sera longue.

-          Le Veritaserum sera utilisé ? demanda Harry.

-          Probablement, mais le Magenmagot s’est opposé à son utilisation sans preuve, il doit être utilisé sur des suspects avérés, pour confirmation uniquement. Par exemple, on ne pourra pas l’utiliser massivement pour interroger les membres du Ministère.

-          Oui, c’est un peu normal, ça peut être très déplaisant…

-          C’est pour cette raison.

-          Monsieur le Ministre…

          Un sorcier aux cheveux gris ébouriffés entra dans son bureau.

-          Une attaque ? demanda Scrimgeour, qui semblait abattu.

-          Euh oui…

-          C’est comme ça tout le temps, en ce moment, Harry…

-          Les Aurors ont repoussé trois Détraqueurs égarés dans le parc de Poudlard. Rien à signaler, ils se sont enfuis dans la Forêt.

-          Très bien, répondit Scrimgeour. Le professeur Fitz est prévenu ?

-          Affirmatif !

-          Très bien, merci.

          Le sorcier quitta le bureau de Scrimgeour d’un pas décidé.

-          A quoi sert le professeur Dillantis ? demanda Harry.

-          Je me le demande, répondit Scrimgeour. Le professeur Fitz est désespéré, j’ai entendu qu’il fait la sieste toute la journée, sur une des poutres du plafond de la Grande Salle, et la nuit, il ne dort pas, mais personne ne sait ce qu’il fait dans son bureau. J’ai entendu parler d’expériences.

-          Comment ça se fait qu’il soit devenu directeur ? demanda Harry.

-          Oh, il devait connaître quelques membres du conseil d’administration de l’école, ou le membre le plus influent, cela suffit.

-          Pourquoi ne pas le remplacer par le professeur Fitz, alors ?

-          Qu’est-ce que cela changerait, le professeur Fitz s’occupe déjà de tout, qu’il ait le statut de Directeur ou non, ce n’est pas très important.

-          Bien, je vais retourner à Poudlard, dit Harry, si vous avez besoin d’aide lors d’une attaque, je suis prêt à vous aider…

-          Non, Harry, tu dois te reposer un minimum, et tu as un examen important à la fin de cette année, tu ne dois pas y arriver exténué. Si l’attaque se produit  Poudlard, les Aurors et les professeurs savent qu’il faut te laisser faire. Le professeur Fitz était un peu réticent car il ne savait pas trop ce dont tu étais capable lors de son arrivée, mais je crois qu’il est maintenant convaincu d’après ce que les professeurs lui ont rapporté des cours. Bonne journée, Harry, je suis prêt à te recevoir quand tu veux.

 

          Le repas de midi s’était malgré tout bien passé, et les élèves avaient fini par se dire que vu la taille de l’armée de Voldemort, vingt Mangemorts de plus ou de moins ne ferait pas beaucoup de différence.

          A treize heures, ils avaient un cours commun assuré par le professeur Zeffira. Tous les septième année étaient là, et parmi eux les J.M.P..

          Le cours se déroulait dans tout le Département de Réaction face à une situation périlleuse et le professeur Zeffira les regroupa dans le couloir avant de les répartir dans les différentes salles.

          Aujourd’hui, le professeur Zeffira avait vêtu une robe verte à fleurs et sifflotait joyeusement.

-          Bonjour à tous, vous savez que l’école est menacée par de nombreuses attaques en ce moment. C’est pourquoi, les autres professeurs s’occupent de construire des murailles autour de l’école pour nous protéger. Nous allons les aider, même si nous allons rester ici. Une haie de Rosiers Gourmands légèrement modifiés va être installée. Ils seront beaucoup plus forts. Mais cela nécessite de les planter, de faire quelques greffes, et de les faire pousser. Nous allons donc nous en occuper cette après-midi. Comme nous sommes trop nombreux, nous allons nous répartir en quatre groupes, pourquoi pas un groupe par maison. Suivez-moi !

          Le professeur Zeffira partit dans le long couloir du Département qui tournait en angle droit devant de grandes fenêtres.

-          Bien, les instructions sont affichées au tableau dans chaque salle. Nous avons jusqu’à dix-neuf heures mais ce n’est pas une raison pour papoter !

         

          Le cours avait été d’un ennui incroyable, mais c’était pour le bien commun, et Harry s’était investi au maximum.

          Les jeunes pousses de Rosiers Gourmands étaient particulièrement agressives et ils devaient se mettre à trois pour leur tenir leurs têtes mordeuses, pendant qu’ils lui injectaient une potion de Croissance qui permettait de les faire grossir énormément. Ils recommencèrent la manipulation plusieurs fois, et à la fin, les rosiers étaient devenus tellement dangereux qu’ils avaient dû les ligoter pour pouvoir s’en approcher.

-          Bravo ! c’est très bien, le Directeur, enfin, le professeur Fitz, va être très content !

          En attendant le repas, ils étaient allés à la bibliothèque car Hermione voulait rechercher quelque chose en Histoire de la Magie.

-          BOUM !

-          Ils ne vont jamais s’arrêter ! s’exclama Mme Pince, allant regarder dehors par la fenêtre de la bibliothèque. Ces maudits feux d’artifices font un boucan incroyable.

-          Pchiiiiiiiiiiiiiiiii ! BOUM !

          Harry se leva et regarda par la fenêtre, trois Aurors tentaient de faire face à Pétunia.

-          Elle s’ennuie, celle-là, à venir sans arrêt comme ça ? demanda Mme Pince.

          Fumseck transplana dans la bibliothèque au moment où Harry pensa à lui.

-          Comment osez-vous ? hurla Mme Pince. Je ne veux pas de pigeons dans la bibliothèque !

-          C’est pas un pigeon, c’est un Phénix ! répondit Harry.

          Et il transplana.

          Les Aurors était à la limite de craquer et ils repoussaient avec fébrilité les attaques de Pétunia qui tentait de s’approcher du château.

          Harry regarda à l’entrée du parc, et dédoubla sa concentration en un instant, comme il le faisait à chaque fois qu’il devait combattre. Les Aurors étaient en train d’arriver, et les portes du château venaient de s’ouvrir, laissant place à un autre bataillon d’Aurors.

-          Harry, je venais te chercher ! dit Pétunia avec un sourire mauvais.

-          Blue crépitis !

          Pétunia s’entoura de crépitements bleus et se déconcentra quelques fractions de seconde, ce qui suffit aux Aurors pour se reposer un peu.

-          Avada kedavra !

          Harry fit apparaître un Bouclier d’Argent sur lequel le maléfice de Pétunia s’écrasa. Le Bouclier ne fondit même pas mais se contenta de disparaître, ce qui révélait que Pétunia commençait à être épuisée.

-          Avada kedavra ! répéta-t-elle.

          Harry envoya le sortilège de la capsule et Pétunia se jeta par terre pour éviter le projectile.

-          Solaris folem ! pensa Harry.

          Des boules de feu se mirent à tourner autour de sa baguette tout en grossissant. Il envoya une flèche empoisonnée que Pétunia fit exploser.

          Les boules de feu étaient devenues énormes et ressemblaient à des étoiles. Elles tournaient furieusement autour de Pétunia qui avait bien du mal à s’en protéger.

          Un éclair vert partit de la baguette de Pétunia en direction de l’un des Aurors qui l’arrêta sans problèmes. Ils avaient récupéré de leur course folle et étaient tous les trois en train de lancer le sortilège qui avait pour formule praïka.

          Les fins éclairs bleus étaient en train de s’enrouler autour d’elle et finiraient par la paralyser.

          Elle venait de réussir à se libérer du Crépitement Bleu mais les soleils qui tournaient autour d’elle la secouaient  et elle allait finir par être renversée.

-          Ahaha !

          Harry leva la tête, Mrs Bett était passée au-dessus de sa tête sur son balai et elle vint atterrir juste derrière lui.

-          AVADA KEDAVRA !

          Pétunia s’était énervée et elle s’était entourée d’un halo rouge.

          Les soleils d’Harry venaient d’exploser et les éclairs bleus s’étaient retournés sur les Aurors.

          Harry envoya le sortilège de la Capsule mais celle-ci explosa et le maléfice poursuivit son chemin.

-          Agarminis ! dit-il en catastrophe.

          Le Bouclier d’Argent fondit cette fois-ci mais Pétunia semblait épuisée.

-          Arach’capellis !

          Mrs Bett venait de prononcer cette incantation et avait un large sourire qui montrait tous les trous qu’elle avait dans ses dents. C’est alors qu’Harry remarqua qu’elle avait un piercing sur la langue.

          Il serait resté stupéfait s’il n’avait pas été dans un combat important.

          Pétunia venait d’être aspirée par la baguette de Mrs Bett sans pouvoir rien faire. Ses cheveux se fondirent avec le bois de la baguette et Mrs Bett se mit à la faire tourner autour d’elle en tenant fermement la baguette.

-          Ahaha !

          Les Aurors venaient d’arriver et tout le monde s’écarta, Pétunia tournait de plus en plus vite. Il devenait impossible de savoir exactement où elle se trouvait. On ne voyait qu’une sorte de disque qui tournoyait dans les airs.

          Mrs Bett était toujours en train de rire fortement.

-          Yaah !

          Pétunia s’envola soudainement et fit un saut énorme.

          Mrs Bett explosa d’un rire incroyablement communicatif. Elle tenait dans ses mains une touffe de cheveux qui étaient toujours fixés à la peau du crâne de Pétunia.

          Harry ne put s’empêcher de rire et il s’agenouilla. La situation était plus forte que lui. Il n’avait jamais vu ça.

          Il y eut un cri aigu qui le ramena à la réalité. Pétunia venait de s’écraser dans le Saule Cogneur.

-          Et bien laissons la nature faire ! dit Maugrey.

-          Non, allons la capturer ! dit un Auror.

          Une cinquantaine d’Aurors allèrent se placer tout autour de l’arbre qui s’agitait terriblement. Une branche avait attrapé Pétunia par les jambes et une autre la heurta fortement.

          Pétunia tomba au sol, inanimée.

-          Attrapez-là ! cria un Auror.

          Mais personne ne lui obéit.

          Pétunia se ranima brutalement alors qu’une branche était sur le point de la frapper.

          La branche s’arrêta soudain et le Saule Cogneur entier. Puis il se mit à s’agiter furieusement et les branches se mirent à se battre entre elles.

-          Ne le laissez pas faire, un arbre si rare, il va se détruire lui-même.

          Le professeur Chourave sortit des rangs et Pétunia partit en courant vers la forêt.

-          Suivez-là !

-          Avada kedavra !

          Le professeur chourave fit apparaître un Bouclier en Cuivre mais ce n’était même pas la peine. Le maléfice de Pétunia avait été arrêté par la distance, n’étant pas assez fort.

-          Rationem ritornam !

          Le Saule Cogneur se calma soudain et ses branches retrouvèrent une position normale. L’arbre eut une expression bizarre, on aurait dit qu’il venait de hausser les épaules.

          Mais Pétunia était en train de courir vers la Forêt Interdite où elle pourrait transplaner. C’était son seul salut. Elle était à bout de forces.

          Harry s’accrocha à Fumseck et transplana juste devant elle.

-          Aaaah ! hurla-t-elle.

-          Weaking ! dit Harry.

-          MAGIS RITORNAS DESTRUCTUM !

          Le sortilège d’Harry revint vers lui, énormément amplifié.

          Harry fit apparaître en désespoir le dôme qu’il avait vu avec Abelforth la veille.

          Le sortilège fit exploser le dôme avec une violence incroyable.

          Harry fut heurté de plein fouet par l’énorme vague qui fonçait vers lui.

          Il fut envoyé dans les airs et retomba au sol, comme une poupée de chiffon, alors que Pétunia avait foncé dans la Forêt Interdite et transplané, évitant les derniers sortilèges que les Aurors lui avaient envoyé.

 

-          Buvez votre potion, Mr Garry, vous avez besoin de reprendre des forces.

-          Non, elle n’a pas bon goût…

-          Je vous assure que vous devez la prendre, vous ne voudriez pas rester ici encore longtemps.

-          Non.

-          Alors buvez !

-          Beurk…

-          Voilà, c’est parfait.

          Il y eut un bruit de porte qui s’ouvre et qui se ferme.

          Harry avait des images en tête, il se souvint de la vague bleue que Pétunia lui avait envoyée, et puis plus rien. Que s’était-il passé ensuite ?

          Les mots qu’il venait d’entendre le choquèrent, c’était comme s’il venait d’être foudroyé. Il était fatigué et ne voulait pas ouvrir les yeux…

          Il se releva brusquement et ouvrit les yeux.

-          Aaah !

          Une jeune femme vêtue d’une robe verte venait de pousser ce hurlement. Sur sa poitrine, il y avait un emblème, une baguette et un os croisé qu’il distingua difficilement, il n’avait pas ses lunettes. Ses premières craintes s’étaient avérées exactes, il était à l’Hôpital Ste-Mangouste.

-          Oh, Mr Potter, c’est un miracle ! dit-elle.

          Elle partit en courant dans le couloir et Harry l’entendit hurler : « POTTER EST VIVANT ! ».

          Harry se redressa sur son lit, et regarda à côté de lui.

          A sa gauche, un sorcier qui n’avait plus de cheveux était en train de s’ajuster un bandage qui le serrait un peu trop.

          A sa droite, un autre sorcier semblait dormir.

          Il y eut des bruits de pas et plusieurs personnes se précipitèrent dans la chambre.

-          Ciel, il s’est réveillé !

-          C’est merveilleux !

-          Je veux le voir !

-          Restez dehors ! dit une voix grave. Seuls les Guérisseurs sont acceptés ici.

-          Je veux le voir !

-          Non !

          Une porte claqua.

-          Bien, donnez lui la potion, est-elle prête ?

-          Tout à fait ! Oh, c’est merveilleux.

          Une Guérisseuse s’approcha avec un verre dans lequel elle versa un peu du contenu d’un flacon. Le liquide était transparent et tournait lentement dans le verre, en scintillant.

-          C’est quoi ? demanda Harry d’une voix faible.

-          Ne vous inquiétez pas, c’est pour votre bien.

-          Je ne vais pas me rendormir ? demanda Harry.

-          Non, ça va booster vos pouvoirs magiques, vous en avez besoin.

-          Que s’est-il passé ensuite ? demanda-t-il.

          Il but la potion et se sentit beaucoup mieux instantanément. C’était comme si une vague de chaleur envahissait son corps.

-          Quand ça ?

-          Lors de l’attaque de Pétunia Dursley !

-          Quand ça ? demanda la Guérisseuse.

-          Il veut parler du jour où Dursley a attaqué Poudlard, la dernière fois où on l’a vue, dit le Guérisseur.

          Cet homme semblait bienveillant mais Harry aurait bien voulu comprendre un peu plus vite et il commençait à s’impatienter.

-          Ah, elle a transplané et a disparu.

-          Comment ça la dernière fois qu’on l’a vue ? demanda Harry.

-          Je suis désolé...

-          Quel jour sommes-nous ? demanda Harry.

-          Vous avez raté beaucoup de choses…

-          QUEL JOUR SOMMES-NOUS ! s’exclama Harry.

-          Chut…

-          Nous sommes le…

          Harry le fixa droit dans les yeux, il craignait ce qu’il allait entendre.

-          … le vingt-neuf octobre.

-          QUOI ! s’exclama Harry.

-          Nous sommes désolés…

-          VOUS NE POUVIEZ PAS ME REVEILLER ?

-          Chut, les patients ont besoin de repos !

-          Désolé, dit Harry.

-          Le professeur Fitz vient d’être prévenu, les amis de Harry et la famille vont arriver d’un moment à l’autre, dit une sorcière qui venait d’entrer, et qui n’était pas vêtue comme une guérisseuse.

-          Merci, le Ministère est prévenu ? demanda le Guérisseur.

-          Oui, Rufus Scrimgeour en personne va venir.

-          Très bien… Mr Potter, nous avons tout tenté pour vous réveiller, votre état était catastrophique, votre Magie a été terriblement affectée, et tant que vous n’étiez pas à votre niveau habituel, il était dangereux de vouloir vous réveiller, vous auriez pu mourir. Maintenant, vous avez retrouvé toutes vos capacités, nous le savons car vous vous êtes réveillé. Vous étiez dans un coma profond.

          Fumseck et Dobby transplanèrent dans la salle.

-          Harry Potter ! dit Dobby qui avait une expression triste.

-          Ne t’inquiète pas, Dobby, tout va bien, je suis totalement guéri. Quand vais-je pouvoir quitter l’Hôpital ? demanda Harry.

-          Ce soir, normalement. Je vous l’ai dit, votre réveil montre votre retour à votre forme habituelle. Vous avez reçu tous les traitements nécessaires à votre remise en forme. Nous allons faire un dernier test avant de vous laisser partir, mais celui effectué hier soir est concluant, nous savions que vous ne tarderiez pas à sortir de votre coma.

-          Quels genres de tests ? demanda Harry.

-          Des détecteurs du niveau de la Magie, ça peut paraître bizarre mais ça fonctionne vraiment.

          Il y eut des bruits de pas dans le couloir et la porte s’ouvrit à la volée.

          Une larme coula au coin de l’œil d’Harry. Toutes les personnes qu’il aimait le plus venaient d’entrer dans la salle, toute la famille Weasley, l’Ordre du Phénix, ses amis de Gryffondor et certains d’autres maisons, Ginny, Hermione et Ron étaient devants et tout le monde se pencha sur lui. Ginny l’embrassa et Mrs Weasley lui prit le bras pour vérifier son pouls.

-          C’est merveilleux ! dit Hermione qui était en pleurs.

          Harry aperçut Abelforth à sa plus grande surprise. Celui-ci lui adressa un clin d’œil.

          Ginny était toujours appuyée contre son torse et il lui caressait les cheveux.

-          Que s’est-il passé en mon absence ? demanda Harry.

-          Tellement de choses ! s’exclama Hermione, qui avait l’air complètement heureuse.

-          Je veux dire, Pétunia, Voldemort ?

-          Plus rien, Harry ! dit Mrs Weasley. On aurait pu penser qu’ils se déchaîneraient, mais non, ils ont tous disparu !

-          Comment ça ?

-          Dursley était trop affaiblie par son dernier combat, on ne sait pas où elle a transplané, mais on n’a pas eu de nouvelles d’elle pendant trois semaines, grogna Maugrey.

-          Et où est-elle ?

-          Normalement, elle est quelque part en Inde, des sorciers en vacances l’ont aperçue là-bas.

-          Que fait-elle ? demanda Harry.

-          Oh, elle s’entraîne, pour revenir un jour…

-          Et Voldemort ? demanda Harry.

-          Volatilisé, on se doute qu’il est peut-être caché dans la Forêt Interdite, mais le Ministère a préféré ne pas tenter d’expéditions trop loin. Ils sont allés à une journée de marche de Poudlard, mais pas plus loin, c’est suffisant pour sécuriser l’école.

-          Alors, tout est calme ? demanda Harry qui n’en croyait pas ses yeux.

-          Oh, il y a eu une attaque de Détraqueurs qui s’étaient perdus, mais c’est tout.

-          Mangez, Mr Potter…

          A ces mots, Harry se rendit compte qu’il était affamé.

          Une Guérisseuse entra, tenant un plateau énorme qui contenait plusieurs plats succulents. Il y avait un gros plat qui contenait du ragout de bœuf et une assiette pleine de sandwiches au jambon.

          Ron en prit un, pendant que Fred et Georges s’approchaient d’Harry.

-          Ron, enfin, c’est pour Harry ! s’exclama Mrs Weasley.

-          Mais non, j’en aurai largement assez ! dit Harry.

-          Gnéfaim ! grogna Ron.

-          Quoi ? demanda Hermione.

          Ron avala son sandwitch.

-          Je disais que j’ai faim, l’examen de Maugrey était crevant !

-          Comment ça ? aboya Maugrey !

-          Ben quoi, c’est vrai ! dit Ron.

-          Nous sommes un mardi, Harry, expliqua Hermione, mais cette semaine est spéciale, c’est la semaine avant les vacances et on a des examens tous les jours.

          Ils le laissèrent manger sans trop parler, c’était un bonheur pour eux de pouvoir voir Harry.

          Rufus Scrimgeour entra dans la chambre, qui avait bien besoin d’être agrandie. Il était accompagné de Kingsley Shacklebot.

-          Harry, quel plaisir de te voir, on attendait ce moment avec impatience !

          Harry était très heureux, et Rufus Scrimgeour n’était plus seulement une personne avec qui il devait travailler. C’était devenu un véritable ami.

          Harry finit son repas, alors que Ron et Hermione lui racontaient tous ce qui se passait à Poudlard.

-          Harry, comment vas-tu faire pour rattraper tout le programme des ASPIC ?

-          Hermione, arr…

-          Tu as raté plus d’un mois de cours !

-          Hermione, arrête, dit Lupin. Tu sais très bien qu’Harry rattrapera tout rapidement.

-          Je suis désolé, mais vous allez devoir partir, nous avons besoin de faire quelques tests, dit le Guérisseur.

-          Oh non !

-          Je vous assure que c’est nécessaire, après ces tests, Harry pourra sortir ! assura le guérisseur.

-          Bien sûr, répondit Mrs Weasley. Allez, tout le monde dehors, si vous voulez qu’Harry puisse sortir un jour !

          Ginny ne voulait pas trop sortir et tenait les mains d’Harry, elle avait toujours les larmes aux yeux.

-          Allez Ginny ! Tu le retrouveras après !

          Ginny quitta la chambre à contre cœur et le guérisseur s’approcha de lui avec un objet en argent qui ressemblait à deux baguettes magiques reliés par une chaîne.

-          Ne bougez pas, Mr Potter, vous ne risquez rien.

          Le Guérisseur prit une baguette dans chaque main et écarta les bras. Il passa une baguette de chaque côté d’Harry, comme pour le sonder.

          Les baguettes vibraient énormément et le Guérisseur avait du mal à les tenir. Lorsque les baguettes passèrent au niveau du torse, leur bout se mit à fondre. Au-dessus de la tête, elles fondirent complètement et le Guérisseur les lâcha.

          Harry regarda par terre. La chaîne était tombée, restée intacte, et il y avait deux flaques d’argent encore chaud par terre, de chaque côté de son lit.

-          C’est incroyable ! s’exclama le Guérisseur. Je n’ai jamais vu ça ! Nous vous avons peut-être donné trop de potion…

-          Je vais pouvoir sortir bientôt ?

-          Mais, tout de suite ! dit le Guérisseur.

          Harry sortit de son lit et se leva, il n’avait plus marché depuis un mois et ses jambes fléchirent un peu, mais il retrouva ses habitudes rapidement.

          Lorsqu’il ouvrit la porte de la chambre, Ginny lui sauta dessus.

-          Il est sorti ! Il est sorti ! Il est sorti ! se mirent à chanter Fred et Georges, rapidement rejoints par Ron.

-          Silence ! s’exclama Mrs Weasley. Nous sommes dans un hôpital, les gens ont besoin de repos !

          Harry signa un papier à sa sortie de l’hôpital comme quoi il était bien sorti, et ils empruntèrent une des Portes à Transplaner qui étaient apparues dans le hall de l’Hôpital Ste-Mangouste.

          Ils se retrouvèrent dans le Département de la Santé Magique et le passage fut difficile. Tous les sorciers qui travaillaient ici sortirent de leur bureau à l’annonce de la nouvelle et il y eut des applaudissements.

          Ils montèrent à l’étage supérieur et empruntèrent la Porte à Transplaner du bureau de Kingsley. Harry apparut dans l’endroit qu’il préférait après Poudlard : le Terrier.

         

         

 

Chapitre suivant

 
 



Créer un site
Créer un site