HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 77 : D’AUTRES NOUVELLES

 

 

-          Harry, on se retrouve demain, murmura Abelforth en lui adressant un clin d’œil.

-          Au revoir, Molly !

          Abelforth s’inclina.

-          Restez au moins pour le repas ! dit Molly.

-          Non, merci, je dois aller faire mes courses…

-          Comment ça ?

-          J’ai épuisé mes réserves de sorbets, et j’étais en train d’arroser mes salades au moment où j’ai appris la bonne nouvelle.

-          Ah… vous n’avez pas d’arrosage magique ? s’étonna Mrs Weasley.

-          Je préfère la méthode moldue, répondit Abelforth.

-          Avec les tuyaux ! s’exclama Mr Weasley.

-          Exactement !

-          Et ça marche bien ? demanda Mr Weasley, très intéressé.

-          Extrêmement bien ! Je m’en sers depuis des années.

-          Il faudra que j’équipe notre jardin avec ça…

-          Je vous conseille d’aller l’acheter chez M. Bricolage…

-          Ah, merci !

-          De toute façon, il est hors de question que l’on mette ça dans notre jardin, dit Mrs Weasley.

-          Bonne journée, dit Abelforth, qui sortit dans le jardin pour aller transplaner.

-          Que fait-il ici ? demanda Harry à Ron.

-          Ben il t’expliquera mieux demain, ça nous avait étonné nous aussi, il ne nous a pas trop expliqué. Maman n’arrête pas de nous poser des questions sur lui pour savoir d’où on le connaît…

-          Harry, d’où connaissez-vous Abelforth ? Hermione et Ron ne veulent pas le dire.

-          Oh, euh, Dumbledore nous avait emmenés un jour chez lui.

-          Pour quoi faire ?

-          Molly, laisse-les, ils sont suffisamment grands pour connaître qui ils veulent ! Et puis franchement, risquent-ils quelque chose à fréquenter le frère de Dumbledore ?

-          Non… mais quand même...

-          On va faire un Quidditch ? demanda Ron.

-          Oui, super !

-          Scot, Alix, Ben, Coilìn, Neville, Luna, vous venez jouer ? Où sont Fred et George ?

-          Ils arrivent ! Ils montrent quelque chose à Dean et Seamus, dit Ginny.

-          Viens voir le nouveau terrain, Harry, on va prendre les balais, dit Ron.

          Ron ouvrit la porte qui donnait dans le jardin, Harry fut surpris par le froid qu’il faisait dehors, le mois d’octobre n’était pas le même que celui de septembre, et l’été était bel et bien terminé.

          Le terrain de Quidditch était magnifique, il était délimité par des haies bien taillées, et la pelouse au sol était parfaitement tondu, d’un vers uni et coloré. Les anneaux étaient des vrais, et le terrain était à la taille d’un terrain de Quidditch classique.

          Une petite tribune en bois était installée sur le côté du terrain, et pouvait accueillir une vingtaine de personnes. A côté de cette tribune, il y avait une petite cabane en bois que Ron ouvrit avec sa baguette magique. Elle contenait plusieurs balais et des robes de Quidditch jaunes et rouges pour faire deux équipes, ainsi qu’une malle avec les balles.

-          Il y a un enchantement sur le terrain pour que le vif d’or ne s’échappe pas, ça fait qu’on peut faire de vrais matchs.

          Ils rigolèrent bien toute la soirée, et même si la partie de Quidditch avait été un peu déséquilibrée, ils s’étaient bien défoulés.

          Après un grand repas au Terrier, ils rentrèrent à Poudlard par les Portes à Transplaner, en passant par le Ministère de la Magie.

          Le retour à la salle commune fut assez difficile, puisque c’était l’heure de sortie du repas dans la Grande Salle. Harry fut applaudi sur tout le trajet, et beaucoup lui demandèrent comment il allait. Harry répondait à chaque fois qu’il se sentait bien.

-          Harry !

          Il se retourna, Lupin lui fit signe de venir.

-          Le Directeur veut te voir.

-          Oh.

          Ils allèrent dans le bureau directorial, où le professeur Dillantis, le professeur Fitz et le professeur Chourave attendaient.

-          Bonsoir Mr Potter ! Ravis de vous voir rétabli !

-          Harry, bonsoir ! dit le professeur Dillantis qui était assis à son bureau.

          La pièce avait complètement changé, elle était remplie d’objets bizarres qui ressemblaient à des porte-bonheur ramenés de tous les pays du monde. Il y avait toujours les grandes bibliothèques dans la pièce derrière, et on voyait que des explosions de chaudrons avaient eu lieu dans cette pièce, aux tâches qu’il y avait sur les murs.

-          Harry, un mois de cours, tu as raté. Une grande motivation, il va te falloir, pour les rattraper. Dure est l’épreuve d’P.I.C.A.S….

-          P.I.C.A.S. ? demanda le professeur Fitz.

-          Particulièrement Intensive et Contraignante Accumulation de Sorcellerie, expliqua le professeur Dillantis.

-          On appelle ça Accumulation de Sorcellerie Particulièrement Intensive et Contraignante, A.S.P.I.C. ! dit le professeur Fitz sur un ton sec.

-          Euh oui…

-          Donc, pour ne pas tourner autour du pot, reprit le professeur Fitz, Mr Potter, beaucoup de choses ont été vues par vos camarades pendant cette période. Je suis sûr qu’ils vous aideront si vous avez des questions, mais les professeurs inactifs pour le moment pourront vous aider et vous faire les cours rapidement, nous savons que vous n’avez pas besoin d’autant de temps pour apprendre certaines choses, donc nous ne nous faisons pas de soucis pour vous. Les vacances scolaires arrivent à la fin de la semaine, à la rentrée, vous commencerez  vous spécialiser un peu en fonction de vos résultats. Les professeurs sont tous d’accord pour vous accepter dans n’importe quelle filière, même si vous avez raté beaucoup de temps. Parlez avec vos camarades pour qu’ils vous renseignent. Nous avons entendu que vous seriez plutôt intéressés par le métier d’Auror.

-          Pas forcément, dit Harry.

-          Pourtant, vous avez des aptitudes évidentes… mais bon, nous ne risquons pas grand-chose au vu de la situation actuelle, on a dû vous dire que Voldemort et Dursley semblent s’être volatilisés, ils doivent avoir besoin de repos, comme vous en avez eu besoin. Qu’est-ce qui vous intéresse ?

-          Euh, je ne sais pas vraiment, un peu tout, j’ai entendu parler de recherche magique…

-          C’est le domaine le plus dur, mais au vu de vos résultats, ce domaine vous est largement accessible… Réfléchissez bien.

-          D’accord.

-          Ce que nous voulions vous dire, nous avons dit, dit le professeur Dillantis en acquiesçant lentement.

-          Euh oui, Mr Potter, une dernière chose, nous n’attendons plus d’attaques, mais soyez prudent, nous ne pouvons pas vous empêcher de vouloir vous défendre, sachez que le sortilège qui vous a affecté est incroyable, personne n’aurait pu y résister et certains seraient sûrement morts, même si ce sortilège n’est pas destiné à tuer. Sachez que même si vous avez été affaibli, Dursley l’a été aussi, et même plus que vous, c’est une sorte de sortilège de la dernière chance, elle le fait pour survivre, car elle savait qu’elle aurait été capturée sinon, mais les conséquences sont terribles…

          Harry ne répondit pas, et il y eut un silence.

-          Bien, Harry, on va te laisser, dit Lupin, bien sûr, il ne te sert à rien de venir aux examens de la semaine, tes camarades te donneront tous les cours à rattraper.

          A son retour dans la salle commune, Hermione lui apporta une pile de parchemins, c’étaient tous les cours qu’il avait raté.

-          Voilà, Harry, tu devrais commencer maintenant à lire tous ces cours, car il y en a beaucoup.

-          Hermione, range ça ! lui dit Ron. Harry ne va pas faire ça maintenant. Le plus important, c’est le Quidditch, le premier match a eu lieu le week-end dernier, les Serpentard ont écrasé les Serdaigle, ils vont être durs à battre.

-          Je n’ai pas pensé au Quidditch, dit Harry, horrifié.

-          En même temps, ça aurait été dur pour toi, dit Ron.

-          Oui, mais quand même…

-          Mais ne t’inquiète pas, on s’est entraînés sans toi. Et le stade du Canada est grandiose, tout en glace !

-          Mais comme il n’y a plus d’attaques, pourquoi ce n’était pas ici ? demanda Harry.

-          On s’entraînait ici, mais le match était là-bas, le Ministère de la Magie du Canada a absolument tenu à nous inviter pour faire la publicité de la Coupe du Monde.

-          Comment se débrouille l’équipe ? demanda Harry.

-          Plutôt pas mal ! Avec toi en plus, on va détruire tout.

-          Ok, tant mieux, on n’a qu’à faire un dernier entraînement juste avant les vacances.

-          On a des examens tous les jours, dit Ron, on ne va pas pouvoir.

-          Même pas une demi-journée de libre ? s’étonna Harry.

-          Non, tous les jours à part cette après-midi, on a terminé rapidement l’épreuve de Maugrey, c’était dans les cachots. Mais on n’est toujours pas retournés à l’endroit où les salamandres nous ont attaqué.

-          C’est quoi l’épreuve de demain ? demanda Harry.

-          Théories de Magie Noire, de huit heures à midi, Potion de treize heures à vingt heures : théorie et pratique, travaux pratiques de métamorphoses de vingt-et-une heures à vingt-trois heures, dit Hermione. C’est pour cela que nous allons réviser. Harry, qu’est-ce que t’a dit le professeur Dillantis.

-          Pas grand-chose, à part que je ne participe pas aux examens et que si j’ai besoin d’aide pour les cours, je peux le demander. Et toi Ginny, tu as quoi demain ?

-          Réaction face à une situation périlleuse, donc je n’ai pas trop à réviser, à part quelques sortilèges.

-          Je vais aller me coucher, alors, dit Harry. Je viendrai demain matin au petit-déjeuner.

-          D’accord, bonne nuit Harry, dirent-ils tous ensemble.

-          Je vais me coucher aussi…, dit Ginny.

 

          Le lendemain matin, Harry se réveilla de très bonne humeur. Pendant son séjour à l’Hôpital Ste-Mangouste, ses amis lui avaient énormément manqué, même s’il était resté inconscient.

          L’agitation était immense dans la Grande Salle, tous les élèves avaient des examens, et Harry remarqua que le professeur Tofty et le professeur Marchbank étaient là.

-          Ronnie, sers-moi, je tremble trop… dit Hermione.

          Hermione était en train de tenter de remplir son verre de jus de citrouille.

-          J’ai un doute affreux, demanda soudain Hermione, est-ce que les maléfices qui touchent l’esprit peuvent être arrêtés par le Dôme Tourbillonnant ?

-          Non, il ne les arrête pas…

-          S’il vous plaît, dit le professeur Chourave, dont la voix été amplifiée, commencez à rejoindre vos salles d’examen qui sont affichées sur le tableau d’affichage.

-          Bon courage, dit Harry.

          Il embrassa Ginny qui partit pour les cachots, et laissa ceux de son année dans la Grande Salle, puisque c’était ici qu’ils auraient leurs examens de la journée.

          Abelforth fut très heureux de le voir arriver si tôt.

-          Ah, Harry, tu viens profiter de la fraîcheur du matin ici… c’est bien, nous avons toute la journée devant nous… Alors, par quoi commencer ?

-          J’ai une question…

-          Ca tombe bien, vas-y !

-          Pourquoi vous êtes-vous dévoilé aux autres et à l’Ordre du Phénix ?

-          Je ne me suis pas dévoilé, ils me connaissaient déjà, même si c’est vrai qu’aucun d’entre eux ne m’a vu plus d’une ou deux fois. Mais bon, la question est plutôt de savoir ce que je leur ai dit pour expliquer le fait que je te connaisse.

-          Molly nous a demandé d’où on vous connaissait car elle ne savait pas…

-          Ca, c’est parce qu’elle veut tout savoir, mais je lui ai bien dit que je vous avais rencontré à Poudlard, un jour où Albus vous avait convoqué dans son bureau.

-          Et Scrimgeour ? demanda Harry.

-          Oh, il n’a pas vraiment fait attention, trop occupé à espérer que tu te réveilles un jour. Je pense qu’il t’apprécie beaucoup, tu es peut-être une sorte de fils pour lui, il n’en a jamais eu.

          Harry était vraiment très touché par cela. Il n’aurait jamais pensé que Scrimgeour pensait cela de lui. Il savait qu’ils étaient maintenant des amis et qu’ils ne se parlaient plus uniquement par intérêt.

-          Bien, donc ne t’inquiète pas pour moi, je retourne me cacher, mais il fallait bien que j’aille te voir à l’Hôpital pour surveiller ta santé.

-          Est-ce vrai qu’il n’y a plus eu d’attaques ? demanda Harry.

-          Oui, c’est vrai, hormis deux ou trois attaques de Détraqueurs…

-          Tout le monde avait l’air content, mais je suppose que c’est parce que Voldemort prépare quelque chose…

-          Evidemment, et le Ministère l’a compris, il n’y a jamais eu autant d’Aurors à Poudlard, et tes amis m’ont expliqué qu’une muraille presque infranchissable avait été construite. Je pense que tu devrais demander à la visiter à quelqu’un, Maugrey Fol Œil devrait être ravi, je pense qu’en cas d’attaque, il serait bien que tu connaisses les différents pièges pour les éviter.

-          Et alors, qu’est-ce que Voldemort prépare ? demanda Harry.

-          Toujours la même chose, il prépare une très grosse attaque à Poudlard, mais une attaque qui ne doit pas échouer, l’attaque n’est pas pour maintenant, Voldemort veut attendre encore pour rassembler une armée plus forte encore, il veut évidemment se débarrasser de toi.

-          Son armée est grande ?

-          Très grande. Du point de vue des Mangemorts, ça sera une autre histoire, Voldemort les a soumis à un entraînement intensif pour qu’ils ne soient plus aussi faibles que ce qu’ils étaient. Quant à leur nombre, il a été difficile pour moi de l’empêcher d’en recruter d’autres. J’ai bien tenté, mais j’ai été très proche de me faire repérer et j’ai préféré arrêter. J’ai quand même réussi à limiter les dégâts, Voldemort ne s’est pas déplacé lui-même et Queudver est plutôt maladroit pour se débrouiller tout seul, mais malheureusement, l’Imperium est redoutable, et les gens que j’ai rencontrés étaient beaucoup moins coopérants avec moi.

-          Dans quel pays ? demanda Harry.

-          La première fois, c’était en Bulgarie, mais Queudver a été inquiété par le Ministère de la Magie bulgare, il est allé dans un village beaucoup plus sombre et personne ne voulait parler. Il est reparti avec une dizaine de Mangemorts. Je commence à comprendre pourquoi les sorciers de ces pays sont attirés par Voldemort, ils n’ont pas eu besoin d’être vraiment forcés. Je me suis rendu compte qu’ils ne connaissent rien de Voldemort, ils le prennent pour une sorte de justicier qui débarrasse la communauté magique des plus mauvais éléments, et c’est ce qu’il y a de plus dangereux pour nous.

-          Comment ils peuvent croire ça ? s’indigna Harry.

-          Ils ne vivent pas ce que l’on vit, Harry, et notre société est plus moderne, pour eux, c’est encore choquant de voir des enfants de Moldus parmi les sorciers. Les mentalités évoluent progressivement, mais il faut avouer que l’Europe de l’Est est un endroit propice à la naissance de Mangemorts parmi des sorciers qui auraient été très bien chez nous.

-          Il faut réagir, je vais en parler à l’Ordre du Phénix et au Ministère.

-          Je te le conseille, oui, je vais continuer mes explications, Voldemort a ensuite tenté de recruter des Mangemorts en Russie, toujours par l’intermédiaire de Queudver, il se trouve que j’ai quelques connaissances là-bas et que j’ai pu être plus efficace, mais malgré tout, Voldemort a récupéré une demi-douzaine de nouveaux Mangemorts.

-          Quand sera l’attaque ? demanda Harry.

-          Je te l’ai dit, Voldemort n’est pas prêt… quant au temps que nécessitera sa préparation, il est difficile à estimer. Mais heureusement, Severus sera là pour nous prévenir.

-          Avant que je n’entre dans le coma, on avait parlé du Gouffre des Clordes, que Voldemort cherchait…

-          C’est vrai, j’avais oublié que tu ne savais pas. Voldemort l’a trouvé…

-          Il était bien dans la Forêt Interdite ?

-          Oui, mais je confirme qu’il est très loin. Nous n’avons pas cherché à y aller, mais je suis assez inquiet. Je suis même vraiment très inquiet. Ce que Voldemort y fait est terrible, il a construit une immense forteresse dans le Gouffre, et a trouvé un moyen de ressusciter les Clordes. Il a créé une sorte de Département des Mystères et a enlevé un expert en Magie, que le Ministère croit mort. Il étudie énormément de choses et s’entraîne. Le problème est que Severus et Joe ne savent pas ce qu’il fait, il s’enferme et recherche, il a gagné en puissance et commençant à connaître son comportement, je sais que lorsqu’il fait ça, c’est qu’il a un objectif et qu’il cherche. Est-ce qu’il a découvert que l’on recherchait ses Horcruxes ? Non, j’en suis sûr, il n’a pas quitté le Gouffre une seule fois depuis qu’il y est arrivé. Il me semble qu’il y voue une vénération énorme. Severus m’a dit qu’il passe beaucoup de temps devant la tombe où son nom est marqué, comme si cela pouvait lui donner de la puissance.

-          Mais alors son âme est vraiment née dans le Gouffre des Clordes ?

-          C’est un point obscur, les Clordes semblent en réalité n’avoir disparu que depuis très peu de temps, et il semble que ce soient bien elles qui aient créé l’âme de Voldemort.

-          Mais quand ont-elles disparu ?

-          C’est assez difficile à dire, sûrement juste après la libération de l’âme de Voldemort. Pourquoi ? Je n’en ai aucune idée, il semblerait que ce soit un pur hasard. Mais ce qui est sûr, c’est que maintenant elles reviennent. Est-ce que l’on aura intérêt à les détruire une fois que nous aurons détruit Voldemort, je n’en sais rien, je ne pense pas que cela empêchera des mages noirs d’apparaître dans le futur. Je veux bien que ces Clordes existent, ce sont peut-être elles qui fabriquent les âmes de mages noirs, mais ce ne sont pas elles qui inventent la Magie Noire, et je suis persuadé que ce sont nos choix qui prédominent.

-          Moi aussi, je ne crois pas trop au rôle des Clordes…

-          Il faudra  peut-être enquêter, mais ce n’est pas notre priorité, détruisons d’abord Voldemort, c’est la principale source de troubles pour nous. Nous allons poursuivre sur notre lancée, la recherche des Horcruxes a avancé même si tu n’en as pas l’impression, et en temps voulu, je vous ferai part de quelques éléments nouveaux. C’est-à-dire, dans peu de temps. Je ne me fais pas trop de souci à propos de cela, je sais que nous le détruirons, le plan d’Albus est redoutablement efficace. Ensuite, viendra le temps de détruire Voldemort lui-même, et malheureusement, ça ne sera vraiment pas facile, comme je te l’ai dit, il s’entraîne, et il va continuer de s’entraîner, autant que toi tu t’entraînes, voire plus, car lui, il ne passe pas son temps à Poudlard. Je ne veux pas te forcer à quitter ta vie, comme tu le sais, tu n’es pas une machine à vaincre Voldemort. Mais je voudrais t’alerter, tu viens de perdre un mois, je sais que tes pouvoirs n’ont pas été affaiblis, c’est une chance, mais il va falloir retrouver tes réflexes d’entraînement, nous allons y consacrer la journée, mais d’abord, nous n’avons pas fini de discuter. Je pense que l’on va devoir s’entraîner plus souvent ensemble, trois heures par jour me semblent nécessaires. Le problème est que tes amis ont du travail, ils ne pourront pas toujours être avec toi. Es-tu prêt à t’entraîner autant que cela ?

-          Bien sûr, répondit Harry. Je serais prêt à quitter Poudlard, s’il le faut.

-          Il n’en est pas question, il faut un juste milieu, Harry. Je te le répète, tu ne dois pas croire que tu es une machine programmée pour vaincre Voldemort. Ce n’est pas parce que ce serait mauvais pour toi, mais simplement parce que tu ne l’est pas ! Si tu va vaincre Voldemort, ce n’est pas parce que la prophétie te l’oblige, mais parce que tu as suffisamment souffert de cette situation, mon frère te l’avait suffisamment répété…

-          Je le sais, dit Harry.

-          Très bien, alors c’est parfait. J’ai eu le temps de réfléchir sur la façon de poursuivre notre entraînement, tu as désormais un bagage de sortilèges suffisant, on va maintenant travailler sur l’élasticité de tes pouvoirs, ce terme peut te paraître bizarre, mais tu dois être capable de d’adapter à tout, vraiment tout. Tu dois être capable de progresser rapidement quand tu en auras besoin. Enfin, il va falloir aussi développer ta culture magique et être capable de reconnaître toutes les armes qui seront utilisées face à toi, je ne veux pas porter malheur, mais si Severus venait à être découvert, ainsi que Joe, hormis le fait que nous aurions bien du mal à trouver les Horcruxes et que le plan serait complètement rendu inutile, tu serais incapable de suivre l’entraînement de Voldemort, l’évolution de ses pouvoirs, et tu arriverais en situation de grande faiblesse face à lui. Tu as un avantage énorme face à lui, il voit que tu progresses, mais il ne sait ni comment, ni pourquoi, il ne se soucie pas du fait que tu pourrais apprendre la légilimancie, l’occlumancie, la rayonnancie, la Magie de l’Amour. Non, pour lui, ce qui compte, c’est ta mort, et il veut y arriver par tous les moyens. Bien sûr, il veut utiliser l’Avada Kedavra, mais il veut d’abord être en situation de le réussir, et il sait qu’il ne le fera pas facilement. Il ne s’est jamais rendu compte que tu avais réussi à entrer dans son esprit, il ne sait pas que tu sais autant de choses. Il ne faudrait pas que la situation s’inverse, car tu aurais bien du mal à lutter. Je ne suis pas en train de te dire que tu as de la chance, mais je veux te dire que tu dois pouvoir vaincre Voldemort quel que soit son niveau, quelle que soit la situation, et quoi qu’il décide de faire.

-          Je comprends, dit Harry, je suis prêt à m’entraîner autant qu’il le faut !

-          Je te fais confiance pour cela, répondit Abelforth.

-          Et pour Pétunia ? demanda Harry, abordant un autre sujet important.

-          Ah, un autre problème épineux. Elle a définitivement quitté Voldemort, c’est une certitude. Ensuite, quelles sont ses intentions ? Elle va changer d’attitude, c’est aussi une certitude. Elle ne veut plus prendre autant de risques. La dernière lutte à Poudlard et toutes ses attaques à répétitions lui ont montré qu’elle ne peut plus agir dans le hasard. C’est mauvais pour nous, car quand on voit l’étendue de ses pouvoirs, si on lui donne un cerveau en plus, ça peut devenir rapidement dangereux.

-          J’ai entendu qu’elle est en Inde…

-          Oui, c’est une information du Ministère de la Magie, si c’est exact, c’est inquiétant, car cela veut dire qu’elle s’entraîne… Mais cette nouvelle est très récente, elle semblait avoir disparu totalement pendant les semaines qui ont suivi ton entrée à l’Hôpital.

-          Elle a été affaiblie…

-          Oui, elle a été affaiblie, et elle a dû être plus affaiblie que toi. C’est une chance pour elle car elle a pu transplaner rapidement, avant, je le pense, de s’évanouir pour une longue durée. J’ai entendu qu’elle avait utilisé un sortilège très particulier.

-          La formule était magis ritornas destructum.

          Harry s’en souvenait très bien, c’était la dernière chose qu’il avait vue, juste avant cette vague bleue qui l’avait tant affecté.

-          Oui, c’est cela, c’est ce que l’on appelle le sortilège de la Dernière Chance. Un sortilège extrêmement puissant qui demande énormément de forces, mais qui donne une sursis à la personne qui le réussit. Il puise toute la Magie qui est en soi et l’utilise pour renvoyer et amplifier un sortilège vers son adversaire. Il peut permettre de renvoyer un sortilège de Mort, mais il nécessite d’avoir de grands pouvoirs. Il est évident qu’un sorcier secondaire ne pourrait pas le réussir. Tu l’apprendras, Harry, car il peut arriver que tu te retrouves en situation catastrophique dans un combat face à Voldemort, et cela te permettra de t’en sortir, en anéantissant provisoirement Voldemort. Bien sûr, il ne faudra pas le faire si des Mangemorts sont près de toi, car ils te tueront après… quoi que, en analysant plus profondément la prophétie, je me suis rendu compte de quelque chose, je te préviens tout de suite, Harry, ce que je vais te dire n’est qu’une supposition, ce n’est pas forcément vrai, et en aucun cas tu ne devras utiliser cette éventuelle facilité. Te souviens-tu de la prophétie, très exactement ?

-          L’idée générale, oui…

-          L’idée générale ne suffit pas… je te répète son contenu exact :

 

Celui qui a le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres approche... il naîtra de ceux qui l'ont par trois fois défié, il sera né lorsque mourra le septième mois... et le Seigneur des Ténèbres le marquera comme son égal mais il aura un pouvoir que le Seigneur des Ténèbres ignore... et l'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... Celui qui détient le pouvoir de vaincre le Seigneur des Ténèbres sera né lorsque mourra le septième mois...

 

-          Vous la connaissez par cœur ? s’étonna Harry.

-          Oui, mais je l’ai apprise pour t’en parler… quelque chose me semble évident, dont on n’a jamais parlé… la prophétie te confère une protection, tout comme elle confère une protection à Voldemort. La prophétie dit que l’un de vous mourra par la main de l’autre, c’est incontournable. Si l’un de vous se fait tuer par quelqu’un d’autre, alors cela rendra la prophétie impossible. Or une prophétie est incontournable, il n’est jamais arrivé qu’elle ne se produise pas, sauf si une autre prophétie vient l’annuler, la modifier ou la compléter. Cela fait que personne d’autre que Voldemort peut te tuer, Harry. Si quelqu’un tente un sortilège de Mort sur toi, il pourra peut-être t’affecter, mais ce qui est certain, c’est qu’il ne te tuera pas.

          Harry était complètement abasourdi par ce qu’il venait d’entendre, et Abelforth lui laissa un temps de réflexion. Il essaya de se remémorer la prophétie, Abelforth n’avait pas tort quand il disait cela.

-          Ca veut dire que personne d’autre que moi ne peut tuer Voldemort ? demanda Harry.

-          Oui, c’est vrai, mais c’est aussi vrai parce que la prophétie dit que c’est toi que Voldemort a marqué comme son égal. C’était la première interprétation de la prophétie, un peu trop rapide, car elle est incomplète.

-          Mais alors à quoi sert Pétunia, elle ne pourra jamais intervenir ?

-          Non, elle ne pourra pas intervenir, pour l’instant.

          Harry n’avait pas vraiment compris pourquoi Abelforth avait insisté sur les mots « pour l’instant ». Il aurait voulu poser la question mais Abelforth reprit la conversation.

-          Quant à Regulus, il est dans la même situation que Pétunia, et je pense qu’il ne va pas tarder à se détacher de Voldemort, même si d’après Severus, il ne semble pas différent des autres Mangemorts et qu’il obéit sagement. Je pense que c’est pour se remettre en situation, et espionner un peu aussi sur l’immortalité de Voldemort. Il veut le détrôner et le remplacer, croyant qu’il pourra se rallier les Mangemorts. Nous aurons un jour la réponse, mais pour l’instant, je dirais que c’est une phase d’observation.

-          Et on va aller au Gouffre des Clordes ? demanda Harry, s’attendant à une réponse négative.

-          Oui, répondit simplement Abelforth.

-          Quand ça ?

-          En temps voulu. Laissons Voldemort faire pour le moment. Le jour où tu seras prêt pour le détruire, nous tenterons d’y aller.

-          On ne va même pas essayer de repérer ?

-          Je ne pense pas, Severus nous apporte suffisamment d’informations pour le moment.

-          Est-ce que Voldemort peut y cacher un Horcruxe ? demanda Harry.

-          Oui, je le pense. Te souviens-tu de la grotte dont vous m’aviez parlé un jour, dans les cachots de Poudlard.

-          Oui, je me souviens.

-          Tout d’abord, je te demande ton avis à propos de quelque chose, pense-tu que Voldemort veuille avoir son âme en sept parties ou faire sept Horcruxes.

-          C’est quoi la différence ? demanda Harry.

-          Prends le temps de la réflexion. Avoir son âme en sept parties signifie six Horcruxes plus la partie dans son corps, faire sept Horcruxes signifie avoir son âme en huit parties.

-          Je me souviens bien des mots de Voldemort. Il dit que ce serait beaucoup plus puissant d’avoir son âme en sept parties.

-          C’est possible, mais je reste un peu surpris de la façon dont il s’intéresse à la tombe où son nom est marqué dans le Gouffre des Clordes.

-          Il veut en faire un Horcruxe ?

-          Pour répondre à cette question, je voudrais savoir combien il a fait de Horcruxes et combien il compte en faire. Je suis persuadé qu’il en a fait un récemment, il n’y a qu’à regarder son apparence, il apparaît encore plus inhumain que jamais, as-tu regardé ses jambes, elles sont en train de s’atrophier, il se transforme de plus en plus en serpent. Je suis certain qu’il a donc fait un Horcruxe depuis son retour au Ministère de la Magie.

-          Mais vous ne l’avez pas vu ce jour-là ! dit Harry.

-          Ah… euh, Albus m’a laissé quelques souvenirs importants avant de partir.

-          Ah, donc il a fait un Horcruxe depuis ce jour-là ?

-          Oui, j’en suis presque sûr.

-          Mais alors il en a plus que sept, enfin, plus que six, non ?

-          Je n’en suis pas certain. Rappelle-toi, nous ne sommes pas certains que Voldemort ai pu en faire autant qu’il l’aurait voulu avant que tu le fasses disparaître. Récapitulons, le journal de Jedusor, l’anneau de Gaunt, le médaillon de Serpentard, ça fait trois qui sont détruits, et il en reste trois, l’un d’entre eux est connu, il s’agit de la coupe d’Helga Poufsouffle. Mais il en reste deux autres, mon frère t’avait fait part de son avis concernant Nagini, et Severus m’a confirmé qu’elle devrait être un Horcruxe.

-          Comment le sait-il ? s’étonna Harry.

-          Rassure-toi, il n’a rien demandé à Voldemort, il l’a vu par lui-même. Nagini contient une Magie Noire inouïe, cela ne veut pas forcément dire qu’elle est un Horcruxe, il faudra le vérifier plus tard, mais je ne pense pas une seconde que toute cette Magie Noire soit due à autre chose.

-          Donc il n’en reste plus qu’un, et on ne sait pas ce qu’il est.

-          Pour cela, je compte bien aller fouiller dans la grotte moi-même, à l’époque, tes pouvoirs étaient encore trop faibles pour que tu puisses y découvrir quelque chose, nous irons tous ensemble et il est possible que nous y trouvions des choses intéressantes, des indices peut-être. Mais je ne pense pas que nous y trouverions un Horcruxe, car Voldemort n’a pas pu en faire autant pendant qu’il était à Poudlard, la bague de Gaunt était déjà un premier pas.

-          Donc vous pensez qu’il a fait le sixième Horcruxe après le combat du Ministère ?

-          Oui, je le pense, répondit Abelforth.

-          Mais pourtant, vous m’avez dit qu’il l’a fait avant qu’il trouve le Gouffre des Clordes, donc le sixième Horcruxe n’est pas la tombe.

-          Non, c’est ce qui me pousse à me demander le nombre d’Horcruxes qu’il veut faire. Finalement, je ne serais pas surpris qu’il en fasse sept.

-          Ca voudrait dire qu’il accorde plus d’importance aux Horcruxes qu’à son âme.

-          Pas forcément, je pense qu’il considère les Horcruxes comme les garants de son immortalité, je pense que pour lui, c’est plus important sept Horcruxes que six Horcruxes et un autre morceau d’âme. Et puis tu m’as dit que dans la grotte de Poudlard, Voldemort avait créé sept salles annexes.

-          Oui, sept, c’est ce qui m’avait interpellé, répondit Harry.

-          Donc je pense qu’il va créer sept Horcruxes, et que le septième devrait être la tombe portant son nom, il nous en reste donc un inconnu à trouver. J’ai assimilé quelques indices, où plutôt Albus avait assimilé quelques indices que je continue d’exploiter. Mais je pense que ce n’est pas la peine d’en parler pour le moment, soyons patients.

-          Regulus est-il très fort ? demanda Harry.

-          Oui, il est très fort, peu de mages noirs seraient capables de créer un Horcruxe. Severus sait que Voldemort se méfie de lui, même s’il ne lui a pas dit.

-          C’est un sorcier primaire ?

-          Oui, c’est un sorcier primaire, et avec de l’entraînement, il va devenir encore plus redoutable. Je crois que la rivalité entre les trois va être terrible, cela va les pousser à s’entraîner chacun de leur côté. Avant de s’attaquer à Pétunia et Regulus, je pense que l’on va attendre un peu. Tu n’es pas concerné comme tu l’es à propos de Voldemort…

-          Pourtant, Pétunia était ma tante, et c’est moi qu’elle veut tuer, je suis concerné !

-          Certes, mais une prophétie te lie à Voldemort, alors qu’aucune prophétie ne te lie à Pétunia ou à Regulus. Nous ne savons rien de leur histoire, nous allons enquêter, bien sûr, mais si une prophétie lie Pétunia à quelqu’un d’autre que l’on ne connaît peut-être pas, alors il ne faudra pas la forcer, même si tu peux te sentir concerné. C’est la même chose pour Regulus.

-          Et comment peut-on savoir si une prophétie les concerne ?

-          Il faudrait aller dans la salle des prophéties au Département des Mystères, mais nous n’allons pas le faire, car nous n’avons pas le droit de connaître ces prophéties, si nous ne sommes pas concernés.

-          Et si on est concernés, il faut bien les connaître ! dit Harry.

-          Dans ce cas, oui… mais observons encore un peu leur attitude pour savoir à quoi s’en tenir.

-          Que doit-on faire si les Aurors se mettent à chercher le Gouffre des Clordes ? demanda Harry.

-          Ils ne connaissent pas son existence, et je pense qu’ils ne savent pas qu’une légende ait pu courir à ce sujet. Ce qui les intéresse, c’est d’arrêter Voldemort et les Mangemorts, que ce soit le Gouffre des Clordes ou quoi que ce soit d’autres, cela ne leur importe peu. Ils ne prennent pas en compte la dimension symbolique de tout ce que fait Voldemort, c’est une erreur, mais c’est mieux comme ça, car au moins, Voldemort ne se doute de rien.

-          Et que se passe-t-il s’ils trouvent les Mangemorts et Voldemort ?

-          Ils ne le trouveront pas, à moins qu’ils ne le veuillent vraiment. Les Mangemorts ne quittent pas le Gouffre des Clordes, tout comme Voldemort et les créatures. Le Gouffre présente l’avantage pour eux d’être un endroit clos. Les créatures ne peuvent pas s’échapper. Si les Aurors les attaquaient, ils n’auraient aucune chance et ce n’est pas dans leur intérêt de perdre la moitié de leurs effectifs dans une tentative de capture de Voldemort là-bas.

-          D’accord, si Scrimgeour veut envoyer les Aurors, j’essaierai de le convaincre de ne pas le faire.

-          Très bien, je crois que tu connais tout ce qu’il y a d’important à connaître. Passons à notre entraînement. En ton absence, j’en ai profité pour me consacrer à tes amis. Tu te rendras compte qu’ils ont énormément progressé, bien qu’ils n’aient pas les mêmes pouvoirs que toi. J’ai entrepris de leur apprendre la légilimancie, car tu l’as remarqué, c’est très utile en combat et dans la vie courante. C’est énormément difficile de leur faire apprendre, car ils n’ont pas la même vision de la Magie que des sorciers primaires. Tu es capable de comprendre le fonctionnement des choses facilement. Quand je leur ai expliqué comment séparer sa concentration, ils n’ont pas compris la façon de le faire, ça reste quelque chose qui n’est pas naturel pour eux, même si avec toute leur volonté, et trois semaines d’entraînement, tous les trois ont réussi. Je suis en train de leur apprendre comment entrer dans l’esprit de la personne.

-          Et ils y arrivent ? demanda Harry.

-          Pas encore, ça ne fait qu’une semaine qu’on a commencé, mais ils y arriveront.

-          C’est super, répondit Harry.

-          Oui, c’est une très bonne chose, mais nous sommes encore loin d’une utilisation de la légilimancie pendant les combats. Tu le sais, il faut une grande capacité de contrôle, ce qui n’est pas évident. Il faut être capable de retenir ses pensées, de les masquer. C’est toute une gymnastique de l’esprit qui n’est pas facile. Je pense qu’il nous reste deux mois de travail avec eux sur la légilimancie. Mais nous n’avons pas travaillé seulement, cela, je leur ai appris quelques sortilèges que tu connais déjà, ils doivent connaître le Serpent de Feu, faire de très bon Boucliers d’Argent, et puis le Maléfice du Rayon Rose et enfin le Reflet Noir, c’est un début, mais rien que ces quelques sortilèges t’ont déjà énormément servi.

          Il y eut un court silence, Harry était très heureux que ses amis arrivent à apprendre de la Magie de haut niveau.

-          Passons à notre entraînement, la première partie va te paraître terriblement ennuyeuse car ce ne seront que des révisions, mais je veux être sûr que tu as retrouvé toutes tes capacités.

          Ils refirent quelques exercices de légilimancie, Harry n’avait pas l’impression d’avoir perdu des capacités pendant son coma, au contraire, tout ce qu’Abelforth lui avait dit juste avant l’avait beaucoup motivé. Il était parfaitement capable de dédoubler sa concentration avec coordination de pensée et d’entrer dans l’esprit d’Abelforth, très rapidement.

          Harry s’entraîna ensuite à reconnaître les différents rayonnements élémentaires à déterminer d’où ils venaient.

-          Je suis très rassuré, tu n’as pas perdu de capacités… c’est un peu comme si ce mois avait été supprimé pour toi, j’avoue que cela m’étonne. Tu as continué de progresser aujourd’hui comme si le dernier cours avait eu lieu hier. Allez, je te propose un petit combat pour te mettre en jambes. On va aller un peu plus loin car je tiens à mon jardin.

          Harry et Abelforth se placèrent face à face, à une quinzaine de mètres l’un de l’autre, dans un champ presque plat à une cinquantaine de mètres de la maison d’Abelforth.

-          Armuros ! dit Harry.

          La peau d’Abelforth se transforma en acier, mais quelques fractions de secondes plus tard, elle retrouvait son aspect normal, alors qu’un éclair jaune qui s’agitait de façon chaotique fonçait vers Harry.

-            Abris fortem ! pensa Harry.

          L’éclair toucha le dôme qui disparut.

          Harry envoya le maléfice du Rayon Rose, mais à mi-chemin entre lui et Abelforth, il se transforma en flamant rose qui s’envola dans les cieux.

          Harry eut du mal à s’empêcher de le regarder s’envoler. Il fit apparaître le maléfice du Reflet Noir et en profita pour dédoubler sa concentration.

          Le maléfice du Reflet Noir venait de disparaître, au contact d’une boule noire qu’Abelforth avait envoyée.

          Un éclair violet très lent arriva vers lui.

-          Projaura !

          La capsule s’enroula autour de l’éclair, mais elle n’avança pas et se maintint dans les airs quelques instants.

          Harry essayait d’entrer dans l’esprit d’Abelforth avec la partie de lui qui ne combattait pas. Il fut surpris de sentir deux Abelforth face à lui. Il en conclut qu’Abelforth avait lui aussi dédoublé sa concentration. Il réussit à y entrer mais se sentit fortement repoussé.

          Pendant ce temps, la capsule venait de fondre, en libérant une fumée violette qui s’anima soudain. Harry avait senti qu’Abelforth préparait quelque chose, mais il n’avait pas compris ce que c’était.

          La fumée se transforma en un aigle violet qui fonça sur lui.  

          Harry envoya le Serpent de Feu, à défaut d’avoir une solution précise. L’aigle ouvrit le bec et avala entièrement la flamme, prenant une couleur rouge.

          Harry était en grandes difficultés, il tentait de repousser Abelforth qui entrait dans son esprit avec sa deuxième partie.

          L’aigle fonça sur lui et il fit apparaître un bouclier.

-          Plombesticus !

-            C’était le Bouclier de Plomb, l’aigle le toucha et le Bouclier se plia. Prenant la forme de l’aigle.

          Harry fit disparaître le Bouclier et tenta de riposter.

-          Solaris folem ! pensa-t-il.

          C’était la bataille du feu, de la baguette d’Abelforth, une immense flamme représentant un dragon venait de sortir. Il se mit à battre les ailes et les boules de feu foncèrent sur Harry.

-          Serpentaquis ! dit Harry, gardant son calme.

          Un serpent d’eau énorme en jaillit et s’enroula autour des boules de feu qui finirent par disparaître.

          Harry utilisa le maléfice d’Embrasement et Abelforth s’enflamma.

          Il lui envoya le maléfice de Faiblesse mais à sa grande surprise, l’éclair bleu flamboyant passa à travers les flammes.

          Il sentit un sortilège venant de derrière et transplana. Abelforth avait pris sa place, et lui avait pris celle d’Abelforth.

          Harry envoya le maléfice du Sorcier-Sphère sur Abelforth qui se mit à tourner.

          La sphère qui délimitait le mouvement d’Abelforth se transforma en une énorme pierre sur laquelle étaient écrites des inscriptions en Runes anciennes.

          La boule disparut et Harry esquiva un nouveau sortilège venant de derrière.

-          Neras decrescerem ! murmura Harry dans sa tête.

          Une flamme noire fonça vers Abelforth. Mais au moment de le toucher, elle se mit à tourner autour de lui.

-          Zigzek’arhnius !

          Les éclairs verts heurtèrent la flamme noire et à cet instant, un éclair vert tomba du ciel dans un grondement assourdissant, alors que des nuages noirs venaient d’apparaître au-dessus d’eux.

          L’éclair vert toucha Harry qui ne le vit pas venir et tomba par terre, électrifié par le maléfice Electrisant d’Arrhénius.

          Abelforth le ranima.

-           Continuons, Harry, et comme dirait Maugrey Fol Œil, VIGILANCE CONSTANTE !

          Harry se releva.

          Il se mit à pleuvoir fortement et toutes les gouttes d’eau foncèrent sur Harry. Il fut entouré d’une boule d’eau qui se mit à rouler dans la pente.

          Harry transplana pour s’en libérer, complètement secoué.

-          Desballum ! dit Harry.

          Il se mit à agiter sa baguette dans tous les sens et Abelforth suivit les mouvements de sa baguette, balancé de droite à gauche et de haut en bas.

          Mais le mouvement se calma soudain et Harry fut propulsé en arrière, s’étalant dans les hautes herbes sur le dos.

-          Coperspaghettis ! murmura-t-il.

          Abelforth se couvrit de spaghettis mais cela ne le dérangea pas, au contraire, il trouva les moyens de les utiliser.

          Les spaghettis s’allongèrent et foncèrent sur Harry.

-          Flamendio ! pensa-t-il.

          Les spaghettis se mirent à griller et rejoignirent Abelforth.

          Il s’entoura d’eau et se libéra du maléfice.

          Un gros jet d’eau se mit à tourner autour de lui et fonça soudain dans le sol qui se mit à vibrer.

          Harry essaya de savoir par où l’eau allait ressortir. Il esquiva un éclair violet d’Abelforth et l’eau ressortit partout autour de lui, formant une sorte de cage.

-          Coronarium ! murmura Harry.

          L’eau fut propulsée de toutes parts et il fut libéré.

-          Impero ! dit Abelforth.

          Harry entendit une voix qui l’ordonnait de courir. Mais le maléfice n’avait touché qu’une partie de lui, et en plus du fait qu’il aurait résisté facilement, l’autre partie de lui lui permit de mettre fin au contrôle d’Abelforth.

          Un autre dragon de feu sortit de la baguette d’Abelforth et fonça sur Harry.

-          Projaura ! cria Harry.

          La capsule d’or entoura le dragon mais cela ne suffit pas, il prit une couleur dorée et fonça à nouveau sur Harry.

          Harry lança le sortilège de faiblesse et une vague bleue fonça sur le dragon, qui se transforma en fumée qui se dissipa.

          Le combat changea et se transforma en un duel de rapidité.

          Tous les deux s’envoyaient des sortilèges à une vitesse folle et utilisaient la légilimancie pour essayer de les prévoir.

          Harry avait du mal à repousser tous les sortilèges d’Abelforth et en envoyait deux fois moins que lui. Celui-ci se contentait de les faire disparaître à mi-chemin.

          Harry abdiqua sur un dernier éclair de stupéfixion d’Abelforth.

-          Bien, c’est plutôt pas mal, dit Abelforth après l’avoir relevé. Mais c’est vrai que tu as des progrès à faire. Il faut que tu ne te laisses pas surprendre par les sortilèges que j’utilise et que tu utilises des moyens plus efficaces pour te défendre. Tu ne les connais pas encore et je ne peux pas t’en demander plus, c’est pourquoi nous allons continuer de nous entraîner. Mais si tu le veux bien, il est temps d’aller manger. Pourquoi n’irions-nous pas manger une pizza au soleil ?

-          Euh oui, pourquoi pas, répondit Harry.

-          Accroche-toi à moi…

          Ils transplanèrent et ils apparurent sur une terrasse. Ils étaient dans une sorte de vieux bâtiment avec un jardin bien taillé et un terrain de sport dans une cour. Un escalier métallique descendait à un endroit qu’ils ne voyaient pas.

-          Nous n’avons pas transplané au bon endroit, apparemment.

          Deux jeunes gens qui étaient vêtus en Moldus et qui portaient un sac à dos montèrent l’escalier.

-          S’il vous plaît, pourriez-vous me dire où je suis ? demanda Abelforth poliment, en français.

          Les deux jeunes gens furent surpris de voir des gens vêtus de tels accoutrements.

-          Euh, nous sommes au Lycée Masséna, dans l’unité 31.

-          Ah… je ne connaissais pas cet endroit, connaissez-vous la sortie ?

-          Comment êtes-vous entrés ?

-          Euh, je ne sais pas, par un pur hasard, nous nous sommes retrouvés ici…

      Ils leur indiquèrent le chemin et ils sortirent du bâtiment, en empruntant une jolie coursive qui longeait la cour.

      Ils trouvèrent la sortie et passèrent devant un gardien qui ne bougea pas, trop surpris de les voir passa.

-          Ah, je reconnais !

-          Où sommes-nous ? demanda Harry.

-          A Nice, en France, je viens souvent y bronzer sur la plage… as-tu déjà entendu parler de la Promenade des Anglais ?

-          Euh oui, vaguement…

-          Et bien allons-y.

          Ils marchèrent encore un peu puis Abelforth s’installa à une table d’une pizzeria, près du quai d’un port.

-          Euh, je vais prendre trois reines… Une autre pour Harry, dit Abelforth au serveur.

-          Trois reines pour vous ? s’étonna le jeune homme.

-          Parfaitement, j’ai assez faim, il faut dire que mon duel avec le jeune homme m’a épuisé.

          Ils mangèrent sans trop parler, Harry trouvait la pizza excellente, ça faisait des années qu’il n’en avait plus mangées, et c’était un plat qui manquait chez les sorciers.

          Abelforth, lui, dévora les trois siennes sous les yeux abasourdis des autres clients qui les regardaient déjà bizarrement à cause de leurs tenues bizarres.

          Ils commencèrent ensuite à marcher le long d’une belle avenue qui longeait une plage de galets, où étaient plantés de magnifiques palmiers. Il y faisait très beau malgré le mois d’octobre.

-          Prenons un peu de temps pour discuter. Tu veux peut-être en connaître un peu plus sur tes parents, Ron et Hermione m’ont dit que tu étais allé à Godric’s Hollow…

         

 

 

 

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