HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 78 : JAMES ET LILY POTTER

 

 

-          Oui, répondit Harry, devenant tout rouge, honteux de ne pas en avoir parlé à Abelforth.

-          Harry…

-          Je suis désolé…

-          … je comprends tout à fait…

-          … j’aurais pu au moins vous le dire…

-          Je suis d’accord…

-          … je voulais être seul devant leur tombe…

-          C’est compréhensible. Tu as eu très peu de moments pour toi, sans avoir à penser au bien de la communauté. Il est normal que tu ais quelques moments de solitude, n’importe qui exploserait en ayant tout ce qui tu as en tête.

-          Je voulais savoir un peu plus de choses sur eux, c’est là où je suis né.

-          Bien sûr, je comprends, et je vais répondre à toutes tes questions. Mais avant toute chose, sache que je respecterai tous tes moments de solitude, et si tu m’avais demandé de te laisser seul, je ne l’aurais pas mal pris.

-          Je suis désolé, j’ai pensé trop vite.

-          Le plus grave est le risque que tu aurais pu encourir en te rendant dans cet endroit totalement inconnu. Tu aurais dû prévoir un moyen de nous prévenir au cas où tu serais en danger. En général, Fumseck peut t’être très utile.

-          J’aurais pu me battre si des Mangemorts étaient là…

-          Non, Harry, ce n’est pas parce que tu as dominé plusieurs fois les Mangemorts et même Voldemort que tu dois croire qu’il en sera de même à chaque fois ! Tes pouvoirs magiques sont très récents et peuvent fluctuer. Je sais bien que tu dois t’entraîner aux situations réelles, mais un sortilège de Mort perdu ne peut pas être évité, quel que soit le sorcier.

-          Je sais, dit Harry.

-          Quant au fait que tu ais utilisé un sortilège d’Attraction pour éventuellement récupérer un Horcruxe, c’est quelque chose de très risqué, mais je ne dois m’en prendre qu’à moi-même, car c’est la méthode que nous avons utilisée lorsque nous cherchions le Médaillon de Serpentard.

-          Oui, mais vous aviez dit que le médaillon n’était pas dangereux, c’est pour cela, non ?

-          Alors je m’étais fait bien comprendre. En effet, le médaillon ne contenait pas grand-chose. Je vais maintenant t’expliquer un peu plus pourquoi…

          Abelforth fit une pause et s’arrêta, faisant un sourire à des touristes qui voulaient le prendre en photo en raison de sa tenue bizarre.

-          Arigatô ! répondit l’homme.

-          Dou itashimashite, répondit Abelforth en lui tapant sur l’épaule. Toujours très sympathiques, les touristes japonais. Qu’est-ce que je disais ?

-          Vous étiez en train de parler du Médaillon de Serpentard, pourquoi il ne contient pas de maléfice.

-          Ah oui, c’est vrai, donc j’étais certain qu’il ne contenait aucun maléfice. Le fait est que tout maléfice détériorerait le fragment d’âme de Voldemort enfermé dedans. Un Horcruxe représente toute la pureté de l’âme de Voldemort. Pureté à ne pas prendre à son sens classique, je parle plutôt de la pureté de la Magie Noire. Un maléfice supplémentaire n’est pas aussi fort qu’un Horcruxe et affecterait le fragment d’âme, pouvant même le détruire.

-          Mais alors pour la bague de Gaunt, l’Horcruxe a été affecté ?

-          Justement, après réflexion, il semble bien que non, parce que Voldemort a placé l’Horcruxe dans la pierre précieuse en son centre, et les maléfices de protection dans l’autre partie en or de la bague. C’est très astucieux et c’est ce qui a coûté la main de mon frère. Il n’avait pas pensé à cette séparation, et après s’être débarrassé de tous les maléfices placés sur le coffret qui contenait la bague, il pensait que la bague était complètement sûre et a tenté de la détruire par la même méthode que nous avions utilisée sur le médaillon.

-          Il n’y avait pas moyen de voir qu’il y avait des maléfices dessus ?

-          Bien sûr, mais l’Horcruxe est d’une telle intensité que tous les autres rayonnements seraient masqués.

-          Pourquoi avez-vous utilisé un sortilège pour savoir si le Médaillon était un Horcruxe, alors qu’on peut le détecter par des rayonnements.

-          Tout simplement parce que je n’avais jamais rencontré d’Horcruxes et que j’ai voulu essayer des vieux sortilèges que j’avais appris et qui ne m’avaient jamais servi.

-          Vous n’étiez pas là lors de la destruction de la bague de Gaunt ? demanda Harry, qui avait l’impression de soumettre Abelforth à un interrogatoire.

          Abelforth sortit sa baguette magique et un avion qui venait de décoller d’un aéroport proche fit deux loopings avant de reprendre son vol normal. Plusieurs personnes semblaient avoir remarqué cette anomalie, mais ils crurent qu’ils avaient rêvé.

-          Pourquoi je n’étais pas là lors de la destruction de la bague de Gaunt, tout simplement parce qu’Albus l’a trouvée pendant mon voyage en Russie, j’étais parti pour trois mois de Sibérie pour rejoindre à pieds la Chine.

-          Ah…

-          Et donc, pour en revenir à notre discussion et au sortilège d’Attraction, nous l’avons utilisé sur le médaillon aussi parce que nous étions sûr qu’il n’était pas dangereux, puisque vous-mêmes, vous l’aviez déjà touché auparavant.

-          C’est vrai, dit simplement Harry.

-          Mais même si, comme je te l’ai dit, il y a peu de chances qu’un Horcruxe contienne des maléfices trop forts, il vaut mieux éviter d’utiliser cette méthode, qui, je le pense est inefficace. Il est très simple de placer une coupole qui protège des sortilèges d’Attraction, et je ne pense sincèrement pas que Voldemort aurait oublié d’y penser.

-          Alors ça veut dire qu’il y a peut-être un Horcruxe à Godric’s Hollow ? demanda Harry.

-          C’est possible, mais je n’y crois pas, car ce n’est pas un lieu qui représente la grandeur de Voldemort, n’oublie pas que là-bas, il a été mis en échec pour la première fois. En revanche, je suis à peu près certain que Voldemort veut y placer là-bas un Horcruxe, mais uniquement lorsqu’il t’aura détruit, ce qui ne se passera jamais.

-          Alors il veut me détruire là-bas ?

-          Exactement, c’est pour cela que cet endroit est assez dangereux. Mais d’abord, il veut te faire sortir de Poudlard, et ensuite, t’y emmener, pour oublier à jamais toute la contestation que tu as pu lui apporter.

-          Pourquoi ne s’installe-t-il pas là-bas, alors ?

-          Parce qu’il y a trop de risques, il bénéficie au Gouffre des Clordes d’une sécurité immense, car personne n’ira le chercher là-bas, autre que toi, et justement, il voudrait que tu y ailles seul, sans aide, car il pense que tu as toujours eu de la chance de ne pas mourir. Ce n’est pas vrai, tu as une intuition que d’autres n’ont pas, et l’amitié, la volonté de résister. Cependant, tu n’aurais pas pu le vaincre sans de grands pouvoirs, et c’est ce à quoi nous nous préparons depuis plusieurs mois maintenant.

-          C’est vrai que le village de Godric’s Hollow est hanté ? demanda Harry.

-          Je ne sais pas, je pense que c’est un mélange de rumeurs et de vérités. On dit que la nuit, il y a des voix dans les maisons, et des fantômes, et même des cris.

-          Des fantômes ?

-          Je pense que c’est faux, et que tous ces phénomènes ne sont dus qu’à l’accomplissement d’une partie de la prophétie. Je ne serais pas étonné que l’on y entende la voix de Sibylle Trelawney.

-          Mais pourquoi ?

-          Oh, c’est un phénomène inexpliqué, une partie de la prophétie s’est accomplie ici, alors une partie doit en être récitée, la partie accomplie, bien sûr, et je suis certain qu’une sorte de représentation faible de Sibylle y apparaît, ce qui fait croire aux gens qu’il y a des fantômes. Mais le village a été déserté très peu de temps après l’assassinat, donc les Mangemorts ne sont pour rien dans ces rumeurs.

-          Et il y a des créatures dans la forêt ?

-          Oui, mais il y en a toujours eu, c’est seulement que la peur fait que tout le monde y a fait un peu plus attention qu’auparavant.

-          Je n’ai pas aimé leur tombe, dit Harry, ils disaient qu’ils sont les dernières victimes du Seigneur des Ténèbres…

-          Je sais, Albus était convaincu que c’était faux à cette époque-là, mais crois-tu vraiment qu’il allait gâcher un moment de joie en disant à tout le monde que Voldemort n’était pas mort ?

-          Non, bien sûr, répondit Harry.

-          Cette maison appartient à ta famille depuis très longtemps, je pense que nous devrions un jour aller la visiter ensemble, je n’y étais allé qu’une fois et je pense que tu dois découvrir certaines choses à l’intérieur.

-          Tout est détruit, il ne reste que les murs, elle est envahie de plantes et c’est impossible d’y entrer.

-          C’est dommage, mais je suis certain qu’une maison de si grands sorciers ne peut pas se faire envahir par la végétation aussi facilement.

-          Ca faisait longtemps que mes parents y habitaient ?

-          Ton père oui, c’est le manoir familial depuis des générations. Quant à ta mère, elle est partie y habiter avant leur mariage. La maison appartient à ton père depuis la mort de ses parents il y a très longtemps.

-          Comment sont-ils morts ? demanda Harry, qui n’en savait rien.

-          D’une maladie magique, rien à voir avec des mages noirs, ton père était assez jeune. Mais ils l’ont eu à un âge assez avancé. A peu près un an après leur sortie de Poudlard, ils se sont mariés, mais tes quatre grands-parents sont morts juste avant. Deux ans après, tu es né et encore un an après, tu sais ce qui s’est passé.

-          Est-ce que ma famille descend de Gryffondor ? demanda Harry.

-          Honnêtement, je n’en sais rien, répondit Abelforth. Personne ne peut dire qu’il dépend de ces grandes familles, nous savons qu’il n’y a pas de descendants directs car personne ne porte son nom, mais on suppose que la lignée s’est fondue dans une autre à un moment ou à un autre. De toute façon, je ne pense pas que ce soit très important, et je pense que tous les sorciers qui se disent de sang pur ont du sang de Gryffondor, de Serpentard, de Serdaigle et de Poufsouffle.

-          Je sais que ce n’est pas important, mais en fait je pensais qu’il y avait un lien avec le nom du village.

-          Il y a un lien avec le nom du village, en effet. Godric Gryffondor y a habité, et c’est pour l’honorer que ce nom lui a été donné.

-          Mais je croyais que mes parents s’étaient réfugiés là-bas pour fuir Voldemort, et qu’il y avait un Gardien du Secret exprès pour ça.

-          C’est vrai, mais cela ne change rien au fait que la maison appartenait à ton père à ce moment-là. Ils n’avaient rien à faire tous les deux d’un manoir à cet endroit-là, il faut que t’imagines qu’ils venaient à peine e sortir de Poudlard.

-          Ils devaient voyager ? demanda Harry.

-          Oui, bien sûr, ils ont profité de leur première année après Poudlard, mais malheureusement, ils ont vite été rattrapés par la lutte contre Voldemort et ne voulaient pas laisser les autres se battre. Jusqu’à la fin, ils sont restés dans l’Ordre du Phénix et ont échappé plusieurs fois à la mort de justesse.

-          Ils voulaient faire quel métier ?

-          Ton père ne voulait pas travailler, il avait hérité d’une très grande fortune de ses parents ce qui lui assurait de quoi vivre largement jusqu’à la fin de ses jours. Quant à ta mère, elle était très intéressée par l’écriture et le journalisme, mais n’avait pas vraiment le temps pour ça car elle s’impliquait vraiment dans l’Ordre du Phénix.

-          Vous les connaissiez bien ? demanda Harry.

-          Disons que je les connais très bien mais qu’eux ne me connaissaient pas vraiment. Albus me révèle toujours tout… euh, disons que nous avons toujours été très proches et même si je ne les ai vus que rarement, je connais presque tout d’eux.

-          Et mes grands-parents ? demanda Harry.

-          Non, je ne les connaissais pas du tout. Les parents de ta mère étaient Moldus et Albus ne les connaissait pas. Quant à tes grands-parents paternels, ils étaient à Poudlard à une époque où Albus n’était ni élève ni professeur donc il ne les connaît pas plus que ça. Je sais juste que ta grand-mère descend d’une très grande famille de sorciers et a toujours revendiqué son sang pur. Mais cela ne doit pas te repousser, Harry, c’étaient des gens très bien.

-          J’espère, mais si je n’en sais pas plus, je ne les jugerai pas.

-          Bien, nous irons visiter leur manoir ensemble un jour. Tu as d’autres questions ? Sinon on va reprendre notre entraînement, et même si l’endroit est très bien, nous ne pouvons pas…

-          Euh non, ça va, merci.

-          Et bien, transplanons, personne ne regarde.

          Harry était sûr qu’ils s’étaient fait remarquer par de nombreux passants, mais cela ne semblait pas inquiéter Abelforth.

-          D’ailleurs, je pense que tu devrais demander à Remus Lupin quelques souvenirs, du mariage notamment. Certes c’était un petit mariage, mais ça pourrait te faire plaisir.

-          D’accord, oui, ça me ferait plaisir.

-          Très bien, ce sont des choses que tu as l’âge de voir maintenant, peut-être que plus jeune, ça t’aurait fait trop de mal. Allez, passons à notre entraînement. Hum, ce matin, nous avons beaucoup discuté et nous avons vérifié que tu n’avais pas régressé en légilimancie à cause de ton absence, et nous nous sommes entraînés à des duels qui ont révélé quelques lacunes chez toi. Tu ne dois pas te laisser surprendre par certains sortilèges, et les pizzas de midi m’ont particulièrement inspiré pour l’entraînement de cette après-midi. Je vais te parler de quelques sortilèges qui te permettent de retourner des attaques. Tu connais le sortilège de la capsule mais tu viens de remarquer qu’il s’applique plus à des sortilèges que je qualifierais de ponctuels. Ils sont très efficaces sur ceux-là et il serait inutile de vouloir en faire plus. Cependant, sur des sortilèges plus larges, il est inutile, car il est impossible que la Capsule recouvre tout le sortilège. Je t’ai dit que nous allions travailler à l’élasticité de tes pouvoirs. Ce que l’on va faire maintenant ne va peut-être pas t’être d’une utilité énorme car tu n’es pas un profond mage noir, mais cela va t’aider à comprendre mieux tes pouvoirs, je vais t’apprendre à amplifier un sortilège Doloris et à le renvoyer à son adversaire. Ca ne m’enchante pas de le subir mais bon il y a un premier pas à tout…

-          Non ! s’exclama Harry, je ne le ferai pas !

-          Oh oui, tu le feras, et si tu ne veux pas, je suis prêt à utiliser l’Imperium, répliqua Abelforth avec un sourire.

          Harry ne répondit pas.

-          Donc tu acceptes, dit Abelforth profitant de son silence. Je vais aller chercher une potion que je dois avoir dans mes armoires et qui me permettra de diminuer la douleur et de rapidement me remettre en forme. En attendant, entraîne-toi au sortilège Doloris simple, même si je sais que tu n’as pas vraiment envie de le faire. Rappelle-toi du plus important, la détermination ! Le sortilège Doloris ne réussira pas si tu ne veux pas vraiment faire du mal à ton adversaire. Bien sûr, on va s’y entraîner ponctuellement car le but n’est pas de faire de toi un mage noir. Hum… sur quoi pratiquer en attendant ?

          Abelforth agita sa baguette et un Runespoor apparut dans une cage.

-          Vas-y Harry, n’hésite pas, ils ne craignent pas autant que nous.

          Harry regarda le Runespoor, les trois têtes étaient en train de se battre entre elles. Certes, l’animal n’avait pas l’air très docile, mais il ne se sentait pas vraiment de le torturer.

          Abelforth entra dans la maison et Harry se concentra, décidé malgré tout à tenter le maléfice. Dégoûté de ce qu’il faisait, il leva sa baguette :

-          Endoloris ! dit-il d’une voix tremblante.

          Le Runespoor continua à se battre comme si de rien n’était. Il n’avait pas vraiment voulu faire du mal au Runespoor.

          Il se concentra et pointa à nouveau sa baguette magique vers lui, voulant vraiment le faire souffrir.

-          Endoloris.

          Cette fois-ci, le sortilège fonctionna, à la plus grande horreur d’Harry.

          Les trois têtes se dressèrent soudain, arrêtant de se battre, et le serpent se mit à se tortiller de douleur en émettant un râle terrifiant.

          Harry stoppa immédiatement le sortilège et laissa le serpent se reposer, un peu choqué.

          Lorsqu’Abelforth revint, le Runespoor était encore au sol, inerte, et toujours agité de spasmes.

-          Ah, dit Abelforth en le regardant. J’ai intérêt à prendre beaucoup de potion.

Il ouvrit le flacon et en but la moitié.

-          Si je m’évanouis ou que tu vois que je suis trop mal, fais-moi boire l’autre moitié.

-          Vous êtes-sûr…

-          Parfaitement sûr. Qu’attends-tu ?

-          Je ne dois pas vous renvoyer le maléfice ?

-          Ah, oui, mais d’abord, essaye le Doloris…

-          Endoloris !

-          Non, tu ne l’as pas voulu vraiment… Concentre-toi.

-          Endoloris ! dit Harry, après s’être concentré.

          Abelforth tomba par terre et se mit à rouler, son corps agité comme par des crampes terribles. Il avait la bouche ouverte et bavait en émettant un râle. Harry s’arrêta immédiatement et Abelforth se releva difficilement.

-          Raah, c’est une sensation spéciale…

-          Vous avez eu mal ?

-          Probablement.

-          Comment ça ?

-          La potion m’a empêché de sentir vraiment l’effet du sortilège, mais je suppose que la douleur a été terrible. Et bien, c’est plutôt bien, on va passer à ce que je voulais te dire. Si un Mangemort tente sur toi ce maléfice de Torture, il va amèrement le regretter. Il existe un moyen de l’amplifier et de le renvoyer grâce à un maléfice qui est vraiment spécifique, il sera inutile de l’utiliser contre autre-chose. L’incantation est surdoloris. N’oublie pas, la détermination est encore plus importante que pour produire le maléfice simple.

-          Je dois attendre que le maléfice me touche ?

-          Non, au moment où il arrive vers toi, tu le renvoie. Et tu le maintiens une ou deux secondes au maximum. Endoloris !

-          Surdoloris !      

          Abelforth tomba et se tordit à nouveau de douleur, se mettant à hurler cette fois.

          Lorsqu’il stoppa le maléfice. Abelforth s’évanouit, les membres encore secoués.

          Harry ouvrit le flacon de la potion et le versa entièrement dans la bouche d’Abelforth, faisant attention qu’il ne la rejette pas.

          Quelques instants plus tard, Abelforth se releva et se massa les bras et les jambes.

-          Ca fait mal… Tu me croiras si je te dis que ça a marché, et que l’on ne recommence pas ?

-          Euh, oui, répondit Harry.

-          Parfait, passons à d’autres choses que j’apprécie plus. Tu as remarqué pendant notre duel que j’utilisais parfois tes attaques à partir d’éléments naturels pour retourner la situation. Je vais t’apprendre l’enchantement du Dragon de Feu. Il te servira lorsque quelqu’un t’enverra une attaque qui utilise l’élément feu. Si tu es suffisamment déterminé, tu arriveras à prendre contrôle de ce feu pour lui faire prendre la forme d’un dragon que tu pourras contrôler. Il ne réussit malheureusement que sur des sortilèges très forts, et tu ne pourrais pas t’en servir à partir d’une simple torche ou d’une simple flamme magique, il faut véritablement une forte attaque telle que celle du Serpent de Feu. On va faire un premier essai, suivi de plusieurs pour te permettre de le parfaire. Je te donne l’incantation, flamens draconis, et je te rappelle une énième fois que tu fois être très concentré et déterminé. Allons-y ! Serpenflamentis !

          Une longue flamme sortit de la baguette d’Abelforth et s’approcha d’Harry tout en tourbillonnant.

-          Flamens draconis !

          La flamme se mit à grossir soudainement et un immense dragon se forma, mais il se volatilisa tout aussi brusquement dans un souffle.

-          Très bien, mais la transformation n’est pas tout, tu dois ensuite contrôler le dragon, Essayons à nouveau.

          Après plusieurs essais, Harry réussit l’enchantement très bien et Abelforth jugea qu’il était bon de passer à autre chose.

          Durant l’après-midi, Harry appris énormément de sortilèges, certains étaient très utiles alors que d’autres ne lui serviraient probablement pas directement.

          Le premier d’entre eux était un sortilège qui lui permettrait de faire apparaître un orage à partir d’un sortilège d’eau puissant. Il fonctionnait un peu de la même manière que l’enchantement du Dragon de Feu. Cet enchantement de la Provocation du Ciel se réalisait par l’incantation thundereplix.

          Le deuxième était un enchantement qui permettait d’ensorceler des pierres ou des cailloux aux alentours pour attaquer l’adversaire sous forme d’une tornade. C’était l’enchantement de la Tornade de Cailloux, dont l’incantation était pierris tornadis.

          Ces deux enchantements étaient très difficiles à réaliser, mais étaient très utiles en combat car ils étaient difficiles à contrer.

          Ensuite, Abelforth entreprit de lui apprendre des sortilèges Anti-Transplanage.

-          Ces sortilèges sont extrêmement difficiles à réussir et il y en existe plusieurs dont je vais te parler maintenant. Le premier sortilège Anti-Transplanage s’applique à une personne et a pour but de l’empêcher de Transplaner. Il est difficile car le sortilège résiste mal au mouvement, il est donc préférable d’immobiliser la personne puis de lui appliquer le sortilège. Ensuite, le deuxième permet de sécuriser un lieu, et plus précisément, une surface qui définit un volume. Il faut appliquer le sortilège partout sur la surface qui délimite l’endroit, car le Transplanage n’est pas rectiligne, il se peut que tu passes par le Japon si tu veux transplaner d’ici à derrière moi, ce qui peut expliquer quelques variations de durée. Donc un seul trou minuscule peut suffire pour contourner toute une pièce qui serait protégée. Il est possible de renforcer le sortilège en le fixant sur un squelette magique et non pas matériel. Tu vois l’utilité ?

-          Pour ne pas que l’enchantement soit détruit ?

-          Exactement, il suffit de faire un trou dans un mur protégé pour briser l’enchantement, et il peut même être brisé sur sa surface. C’est pour cela que de placer un enchantement avant qui va ensuite fixer l’enchantement qui protège du Transplanage. Si je ne m’abuse, tu le connais déjà puisque il est utilisé dans l’Ouverture Invisible, c’est cela ?

-          Oui, instructuratum imagis ? demanda Harry.

-          Exactement. Enfin, il existe un enchantement qui te permet toi-même de te protéger du Transplanage. Tu sais que si quelqu’un te touche et qu’il transplane, tu transplanes toi aussi. Il existe un moyen de s’opposer à un transplanage forcé mais c’est le meilleur moyen de se retrouver désartibulé voire pire…

-          Pire ?

-          Les os à ta place de départ et tes organes à ta place d’arrivée, avec l’âme perdue entre les deux.

-          C’est horrible…

-          Sauf si tu es très fort et que tu arrives à rester entier mais il ne vaut mieux pas essayer. Donc la Bulle Anti-Transplanage est à utiliser absolument dans ce cas.

-          On va s’entraîner aujourd’hui ?

-          Oui, mais rapidement, ce n’est pas ce qu’il y a de plus important. Tu connais le sortilège de Structuration Elementaire. Ensuite, la formule pour empêcher une personne de transplaner est la même que celle qui permet de protéger un lieu, c’est son application qui change. Cette formule est compliquée, copertas nontraversis magicaxishko, mais tu la retiendras à force de pratiquer.

-          Est-ce qu’il faut être sorcier primaire pour le réussir ?

-          Non, pas nécessairement, mais c’est un avantage important.

-          Scrimgeour disait qu’il y avait très peu de sorciers qui savaient le faire.

-          C’est vrai, mais ce n’est pas vraiment lié au fait d’être sorcier primaire ou non, c’est plutôt le sortilège en lui-même qui est assez spécial, il faut le comprendre, le sentir, et ça dépend des personnes. Bien sûr, cela te sera très utile pour te protéger toi et tes amis si jamais vous en avez besoin ou si les protections à Poudlard disparaissent.

-          Et pour la Bulle Anti-Transplanage ?

-          Oui, copelis stabulum. Et j’ai oublié de dire que tu peux envoyer le sortilège sur quelqu’un d’autre, ça lui empêchera de pouvoir être forcé à transplaner, mais il pourra toujours transplaner de lui-même. Son effet étant ponctuel.

          Harry essaya chacun de ces sortilèges plusieurs fois, à chaque fois, Abelforth réussissait à transplaner mais cela ne l’empêchait pas de dire que c’était plutôt bien.

-          Disons qu’un sorcier normal n’aurait pas pu transplaner. Mais moi j’y arrive, comme toi tu y arriverais sûrement.

-          Y a-t-il quelque chose pour détruire un sortilège Anti-Transplanage. Je veux dire, ça peut être utile, si jamais Voldemort s’enferme.

-          Bonne question, évidemment, il y a un moyen de détruire un sortilège Anti-Transplanage, mais il est aussi difficile que le sortilège Anti-Transplanage lui-même. Je t’en donne l’incantation même si on ne va pas l’essayer, c’est copertas destructis magicaxishko, comme tu le remarques, elle est homologue à l’autre. Et bien, passons à un dernier enchantement très utile ! En réalité, il s’agit d’un contre-enchantement. Tu sais que finite incantatem annule un grand nombre d’effets de sortilèges simples. Et bien finite enchantatum annule aussi beaucoup d’enchantements complexes. Il n’est pas le remède miracle, mais il est à essayer si tu ne connais aucun moyen de repousser une attaque. Tu te souviens de notre combat de ce matin, tu avais beaucoup de mal à repousser mon Dragon de Feu, et tu étais très gêné par certains de mes enchantements. Et bien cette formule peut te permettre de t’en débarrasser, ou au moins de t’en protéger. Contrairement à finite incantatem, c’est un sortilège extrêmement difficile, et seule une pratique intensive te permettra de le maîtriser, sur toutes sortes d’enchantements. Alors on commence par l’essayer et ensuite on fera un dernier duel ensemble pour mettre en application tout ce que nous avons dit.

          Harry réussit admirablement bien à annuler divers enchantements d’Abelforth dont l’enchantement de la Tornade de Cailloux, de la Provocation du Ciel et du Dragon de Feu, mais aussi l’enchantement de l’Ouverture Invisible et le maléfice du Reflet Noir.

-          Bien, parfait, le réussir sur quelques sortilèges divers est très bien, il faudra savoir l’étendre en combat. Passons…

          Harry tomba par terre, sa cicatrice le brûlant soudainement. Il se plaqua les mains sur le front.

          Abelforth le releva.

-          Ferme ton esprit ! Harry !

          Harry avait bien du mal, Voldemort était tellement en colère que celle-ci partait partout où elle pouvait aller, et aussi par la connexion avec Harry.

          Harry ferma son esprit et la douleur cessa, sa cicatrice le picotant encore désagréablement.

-          Voldemort est très en colère, ça faisait longtemps qu’il ne l’avait pas été autant.

-          Je me demande ce qui a pu se passer, j’espère que Severus pourra nous dire rapidement.

-          Peut-être qu’il a vu Pétunia ?

-          Oh non, si tu me dis qu’il est autant en colère, je crois que ça concerne plutôt Regulus, j’espère que ça ne concerne pas les Horcruxes.

-          Comment se fait-il que je ressente des douleurs et que je rêve de Voldemort alors que l’année dernière, je n’ai eu aucun contact ?

-          C’est parce que Voldemort est fragilisé et je pense que votre connexion a augmenté, je dirais même que tu domines cette connexion.

-          Comment ça ?

-          L’âme de Voldemort est énormément divisée, la tienne est pure, et je pense que cela engendre une domination de ta part. Je pense que vos âmes sont d’une certaine manière liées par votre connexion. Quelque chose me fait peur à ce sujet, je ne veux pas t’en parler pour le moment car je n’en suis pas sûr.

-          Je veux savoir, même si ça peut être faux.

-          Non, c’est bien trop hasardeux… dit Abelforth d’un air évasif, et j’ai besoin de quelques éléments de réflexion supplémentaires avant.

-          Ca concerne les Horcruxes ?

-          Ca concerne les Horcruxes, ton âme, et celle de Voldemort.

          Harry réfléchit. Est-ce que c’était lié au fait que leurs âmes étaient liées ? Est-ce que Voldemort avait fait un nouvel Horcruxe ? Non, ce n’était pas possible depuis le matin même ! Abelforth, pendant ce temps, avait l’air pensif.

-          Ca concerne la prophétie ? demanda Harry.

-          Bien sûr, un certain moment de la prophétie, mais presque tout ce qui concerne Voldemort et toi a un rapport avec la prophétie.

-          Est-ce c’est quand Voldemort a tenté de me tuer, que mon âme s’est liée à la sienne ?

-          Forcément, répondit Abelforth, mais ça tu le sais déjà, même si ce n’est pas de cette façon que l’on te l’a dit.

-          Liées comment ? demanda Harry.

-          Je ne sais pas exactement, je n’ai que quelques théories, mais arrêtons-là, il y a trop de possibilités, et il serait inutile pour toi pour le moment de perdre ton temps à émettre les suppositions les plus folles. Tout ce que je peux te dire, c’est qu’un sortilège de Mort, qu’il réussisse ou pas, peut laisser des traces…

          Harry ouvrit la bouche pour parler mais Abelforth le fit taire de la main.

-          Ce n’est pas encore le moment, Harry. Ce n’est pas que je ne te fais pas confiance ou que je ne veux pas te dire, tu sais bien que c’est faux. C’est seulement que je veux éviter toute confusion, et que je suis moi-même confus là-dessus. Passons à notre duel, si tu le veux bien.

-          D’accord, se résigna Harry.

          Ils s’écartèrent l’un de l’autre.

          Harry commença par dédoubler son esprit, c’était une habitude.

-            Blue crépitis ! pensa Harry.

          Des étincelles bleues se mirent à crépiter autour d’Abelforth, mais il les fit disparaître immédiatement alors qu’un jet d’eau sortait en même temps de sa baguette.

-          Thundereplix ! répliqua Harry.

          Le jet d’eau monta brutalement dans le ciel et des nuages noirs apparurent au-dessus d’eux, déversant des trombes d’eau.

          Les gouttes se mirent à tourbillonner et foncèrent sur Harry.

-          Finite enchantatum ! dit-il d’une voix forte.

          Les gouttes d’eau tombèrent dans un fracas assourdissant.

          Il envoya une flamme noire vers Abelforth et avec la deuxième partie de son esprit, il l’utilisa pour la transformer en un dragon qui fonça sur Abelforth.

          Ce dernier avait fait de même et deux dragons s’affrontaient.

          Celui d’Abelforth fonça dans celui d’Harry qui disparut dans une explosion, le premier devenant encore plus gros.

-          Finite enchantatum ! dit Harry, et il fit apparaître le Reflet Noir en même temps, dans un tourbillon de baguette.

          Des cailloux s’envolèrent de partout et se mirent à tourner dangereusement autour d’Harry, passant au travers du Reflet Noir.

          Harry les repoussa avec le Tourbillon d’Eau et ils furent expulsés tout autour de lui.

          Abelforth tendit sa main en avant et tous les cailloux y foncèrent, se regroupant en un gros rocher qui fonça brusquement sur Harry.

-          Restrundo !

          Le rocher explosa et se transforma en un gros tas de sable.

          Abelforth transplana et Harry se demandait où il réapparaîtrait.

          Le tas de sable explosa alors qu’un geyser apparaissait et que le Reflet Noir disparaissait.

          Abelforth fut poussé très haut par le jet d’eau et il s’entoura de flammes multicolores qui tourbillonnaient, fonçant droit sur Harry.

-          Stupéfix !

          Le sortilège explosa et Abelforth fut un peu dévié, mais il se redressa et Harry dut se jeter par terre pour éviter la violente explosion qui résultat du choc d’Abelforth avec le sol.

-          Weaking ! dit Harry, qui s’était redressé.

          Abelforth fut touché par le sortilège, mais l’effet fut différent, ses yeux devinrent soudain bleu et lorsqu’Harry les regardait, il détournait le regard immédiatement, c’était comme s’il était brûlé.

-          Endoloris ! dit Abelforth d’une voix claire, pour bien se faire entendre.

-          Surdoloris ! riposta Harry.

-          Surdoloris ! répondit à nouveau Abelforth.

          Harry fut surpris et eut à peine le temps de répéter l’incantation.

          Mais Abelforth l’évita en transplanant disparaissant dans un tourbillon de sa cape.

-          Enmageznem ! dit Harry, en se restreignant.

-          Auréum ! dit Abelforth.

          Harry le savait, c’était le sortilège du Bouclier d’Or, très résistant à tous les sortilèges de Magie Blanche, mais peu efficace face aux Maléfices.

          La vague de lumière blanche heurta un joli bouclier en or en émettant un son joli et qui dura longtemps. La vague se répandit tout autour en vibrant énormément, et une partie revint sur Harry qui fit apparaître un dôme qui était suffisant.

-          Basilic illusion ! dit Harry, en Fourchelang.

          Mais Abelforth ne bougea pas, il connaissait cette illusion, et ne fit pas attention à l’énorme Basilic qui s’agitait devant lui.

-          Insphertornis ! pensa Harry.

-          Disparcellum ! répliqua Abelforth, calmement.

          Le sortilège ne l’atteint pas.

-          Evil invasium ! dit Abelforth.

          Harry savait que c’était un maléfice très noir et très dangereux, il se contenta de faire un Bouclier d’Argent qui siffla dangereusement au contact du maléfice.

-          Praïka, tenta Harry.

          De fins éclairs bleus foncèrent sur Abelforth, mais ils se mirent à tourbillonner lentement et disparurent en faisant apparaître quatre lutins de Cornouaille.

          Un éclair marron sombre à l’aspect repoussant fonça sur Harry, émettant un souffle qu’Harry put sentir de loin.

          Avec l’utilisation conjuguée de la légilimancie et des rayonnements dégagés, il arrivait à peu près à prévoir ce qu’Abelforth allait faire et à prévoir sa défense.

          Il envoya une Capsule qui se transforma en bouse de vache, alors que l’éclair avait disparu.

          Abelforth leva sa baguette et il y eut plusieurs explosions tout autour d’eux, qui laissaient apparaître des nuages composés de petites étoiles rouges qui n’étaient que des illusions.

          Harry fut déconcentré un instant, et lorsqu’il se retourna vers Abelforth, celui-ci n’était plus là.

          Il se jeta sur le côté, sentant venir un maléfice de derrière lui, et un gros éclair noir passa exactement où il se trouvait quelques fractions de secondes plus tard.

-          Tormento verto ! dit Abelforth d’une voix qui résonna.        

          Le sol trembla autour d’Harry et il envoya le Maléfice du Rayon Rose à Abelforth, pour ne pas rien faire.

          Sept jets d’un liquide vert fluo très épais sortirent du sol autour d’Harry.

-          Finite enchantatum !

          Rien ne se passa, et les jets de ce liquide se mirent à tourbillonner autour de lui en spirales, se resserrant de plus en plus.

-          Waterwhirloo !

          Cela ne fit qu’augmenter l’intensité du sortilège.

          Il esquiva deux éclairs de Stupéfixion d’Abelforth et aperçut la fontaine appuyée contre la maison d’Abelforth, c’était une grosse grenouille qui crachait de l’eau.

-          Animent grenouille ! murmura-t-il.

          La grenouille sauta de la vasque sur laquelle elle était appuyée, et en trois bonds, elle atteignit Abelforth qu’elle heurta violemment.

          Celui-ci roula par terre et Harry fut libéré de l’enchantement, alors que les jets verts n’étaient plus qu’à quelques centimètres de lui. Il se demandait ce qui se serait passé s’il avait été touché.

          La grenouille s’était soudain solidifiée et s’était arrêtée entre eux deux.

-          Solaris folem ! Sirodgradine !

          Les soleils explosèrent violemment avant d’avoir pu atteindre leur taille maximale et la baguette d’Harry lui sauta des mains. Il profita de la surprise d’Abelforth, qui s’était couvert d’une épaisse couche de sirop de grenadine, pour récupérer sa baguette.

-          Tarentallegra ! pensa-t-il.

          Abelforth se mit à danser et finit par rouler par terre, mais la couche de sirop de grenadine disparut.

-          Impedimenta ! Stupéfix ! dit Harry.

          Les sortilèges foncèrent sur Abelforth et Harry crut un instant qu’il avait réussi mais ils explosèrent tous les deux à quelques centimètres de lui, alors qu’Harry venait de se transformer en pierre.

-          Finite incantatem ! pensa-t-il.

          Il se libéra et envoya le Rayon Rose sur Abelforth, qui répliqua en envoyant une sorte de rayon jaune.

          Les deux se mêlèrent et un parasol rayé rose et jaune apparut de nulle part.

-          Surprenant, dit Abelforth avec un sourire.

          Le parasol se mit à tourbillonner autour de son piquet qui se planta dans le sol.

          Plusieurs rubans de tissu jaune et rose apparurent, s’allongeant de plus en plus.

-          Visios inversis ! murmura Harry.

          Mais apparemment il échoua car Abelforth n’en sembla pas affecté, il esquiva un maléfice Electrisant d’Abelforth grâce au Bouclier d’Argent, et tenta de faire disparaître les lambeaux de tissus qui étaient en train de s’enrouler autour de lui.

          Mais il ne réussit pas et ses jambes commençaient à être prises.

-          OK, flamendio ! dit-il.

          Les rubans s’enflammèrent progressivement et Harry se protégea avec le Serpent d’Eau.

          Un éclair jaune qui avançait lentement s’approcha dangereusement d’Harry.

          Il fit apparaître un Bouclier d’Argent mais celui-ci passa lentement à côté et vint s’entourer autour d’Harry.

-          Finite enchantatum ! dit-il.

          L’éclair continua et s’enroula toujours doucement autour de lui.

          Il ranima la grenouille mais une cage aux épais barreaux d’acier apparut autour d’elle au même instant, la bloquant.

          Soudain, l’éclair explosa sur toute sa longueur et Harry se recroquevilla pour se protéger. Il fut très secoué et ses cheveux s’enflammèrent.

          Il éteint les flammes avec le Serpent d’Eau, mais Abelforth l’utilisa aussi et fit apparaître un vol de mouettes composées d’eau qui tournèrent autour d’Harry, se mettant à l’attaquer de toutes parts. Il esquiva deux éclairs rouges, et s’il n’avait pas dédoublé son esprit, il n’aurait pas pu résister à la rapidité avec laquelle Abelforth l’attaquait.

          Mais des lianes étaient sorties du sol et s’enroulaient lentement autour d’elles.

-          Expelliarmus ! dit Abelforth.

          La baguette d’Harry lui échappa lentement des mains. Il tenta tant bien que mal de la serrer, mais elle tomba et vola dans les mains d’Abelforth.

-            Et bien, tu as été coriace ! remarqua Abelforth.

          Il libéra Harry de l’emprise des divers enchantements qui l’affectaient en ce moment et attendit apparemment qu’il parle.

-          C’est difficile, mais je suis content, dit-il, j’ai mieux résisté que ce matin.

-          Oui, tout à fait,  c’était même excellent, on arrête pour aujourd’hui, je pense, tu mérites un bon repos. Peut-être qu’un peu de lecture te ferait du bien, je sais que tes amis ont des examens difficiles, et il ne vaut mieux pas trop les déranger.

-          D’accord, dit Harry. J’en profite pour dormir un peu…

-          Avec tout ce que tu as dormi au cours du mois dernier ?

-          Euh, et bien, je n’ai pas l’impression d’avoir vraiment dormi, dit Harry.

-          Je comprends, je plaisantais, il est très important pour toi d’avoir du repos. Tu n’a qu’à lire quelque chose sur la Magie des Phénix ou des elfes, c’est quelque chose que l’on pourrait peut-être commencer à voir bientôt, et c’est très intéressant. D’ailleurs, je pense que ça fait longtemps que tu n’as plus eu de leçon avec Severus, les potions peuvent te paraître inutiles, mais leur préparation augmente malgré tout tes pouvoirs magiques, évidemment, il ne sert à rien d’en faire trop, mais une potion particulièrement puissante de temps à autres, ça ne peut que te faire du bien. On se retrouve demain matin ?

-          D’accord, répondit Harry.

-          Bonne nuit !

 

 

 

Chapitre suivant

         

 

 
 



Créer un site
Créer un site