HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 83 : EXPLOSION DE COLERE

 

         

-       Encore une prophétie ! cracha Voldemort. Tu ne me laisseras donc jamais tranquille ?

-       Une prophétie ? demanda Trelawney, qui n’avait toujours pas compris ce qu’elle faisait ici.

-       Ne me fais pas croire que tu ne sais pas ! Avada kedavra !

          Trelawney regarda l’éclair vert qui fusa vers elle comme si ce n’était qu’un simple faisceau de lumière. Elle était tellement perdue dans ses pensées qu’elle en avait oublié toute notion de danger.

          L’éclair vert la heurta en pleine poitrine en émettant un bruit étouffé.

          Harry avait lancé un regarda à Abelforth pendant le trajet du maléfice, il aurait voulu pouvoir faire quelque chose. Mais Abelforth avait paru confiant, il avait même un grand sourire sur les lèvres et regardait Voldemort attentivement.

          Harry pensa qu’il avait prévu ce qui allait se produire.

          L’éclair vert avait donc heurté Trelawney. Mais celle-ci n’était pas morte, elle n’était même pas tombée, comme l’avait fait Harry.

          Elle entra dans une nouvelle transe alors que Voldemort regardait sa baguette comme si elle était défectueuse.

 

La prophétie ne doit pas être contournée…

Si le Seigneur des Ténèbres tente de me tuer pour espérer mettre fin à une destinée qu’il craint… alors il mourra…

S’il veut vaincre… il devra le faire avant minuit…

Sinon… la tâche deviendra plus difficile pour lui…

Mais quoi qu’il arrive… l’un d’eux devra mourir de la main de l’autre…

Car aucun d’eux ne peut vivre… tant que l’autre survit…

 

      Le Seigneur des Ténèbres ne s’était jamais aussi senti mal. Il était très rare que quelque chose ne dépende pas de sa volonté.

      Pour la première fois, il ne pouvait pas tuer quelqu’un, ou du moins il devait attendre, sous peine de mourir lui-même.

      Trelawney était à nouveau sortie de sa transe…

-          Que fais-je ici ? demanda-t-elle d’une voix mystérieuse.

          Voldemort serra son poing sur sa baguette et fit une horrible grimace.

          Il s’entoura d’un halo rouge qui illumina le hall. Harry avait reconnu des rayonnements de colère très intenses.

          Il tomba à nouveau sur les dalles d’ardoise, traversé par une terrible douleur à sa cicatrice.

          Abelforth s’était approché de lui pour le protéger d’une éventuelle attaque alors que Voldemort était en train d’hurler.

-          Severus, Joe, emmenez-la hors de ma vue, je ne veux plus l’entendre !

          Rogue et Jigger s’exécutèrent sans se risquer à prononcer le moindre mot.

          Ils emmenèrent Trelawney en la tirant chacun par un bras et l’enfermèrent dans le premier placard qu’ils trouvèrent.

          Voldemort était toujours dans une colère terrible et personne n’aurait pu faire le moindre geste. Tous étaient terrifiés en le voyant émettre cette lumière rouge.

          Pendant cinq minutes, la situation resta figée, Harry était étendu au sol, Dobby penché sur lui, et Fumseck posé à côté de lui.

          Ginny lui tenait le bras, ce qui le réconfortait. Le chant du Phénix qui résonnait dans sa tête n’était cependant pas suffisamment fort pour masquer la terrible douleur qui traversait sa tête.

          Lentement, Voldemort se calma, et le hall retrouva l’obscurité, éclairé seulement par les étoiles et le croissant de Lune qui brillaient inébranlablement dans le ciel magique entre les restes des nuages noirs.

          Une opposition terrible pour la Magie avait beau se tenir en-dessous de ces astres, ils continueraient de briller éternellement. Harry se sentit tout petit face à ce paysage céleste, il n’était qu’un être humain qui mourrait un jour et disparaîtrait à jamais. Mais d’abord, il avait une mission à accomplir, pour que d’autres sorciers puissent contempler cette quiétude sans craintes.

          Mars était toujours très brillante. Harry le savait, cela signifiait des hostilités à venir. Mais quand ? Il n’avait jamais été suffisamment bon en divination pour pouvoir le déterminer. Il savait qu’il devait brûler de la sauge et de la mauve douce et observer les formes qui se dessinaient dans la fumée.

          Mais était-ce réellement le plus important en ce moment, alors que Voldemort était face à lui, plus énervé que jamais ?

          Il se releva lentement, et fit signe à Ginny de rester derrière Abelforth. Il craignait trop ce qui pourrait se passer.

          Il ne put pas cacher sa colère, pourquoi n’avait-elle pas pu se retenir de sortir des rangs de ses amis et venir se mettre dans une situation si hasardeuse ?

          Personne ne savait comment réagir, Voldemort attendait une réaction d’Harry ; Harry attendait une réaction de Voldemort.

          Tous les deux auraient voulu se retirer, déjà affectés par les évènements du jour, par toutes ces nouvelles. Mais il y avait urgence. Ce soir, avant minuit, la prophétie devait s’accomplir, sinon, tout deviendrait plus difficile pour tous les deux, et la guerre s’éterniserait.

          Harry savait qu’il lui était impossible de vaincre Voldemort ce soir. Il restait encore des Horcruxes à détruire, quatre exactement. C’était trop pour être fait en un soir. Sur les quatre, il savait où se trouvaient deux d’entre eux, mais c’étaient les derniers qu’il devait détruire, car Voldemort s’en apercevrait immédiatement, il s’agissait de Nagini et de la Tombe du Gouffre des Clordes. Il en connaissait un autre, la Coupe de Poufsouffle, mais il n’avait aucune idée de l’endroit où elle se trouvait. Enfin, et c’était plus inquiétant, il restait un Horcruxe inconnu.

          Harry pensa à tout cela un instant, il aurait mieux valu fuir, à quoi bon prendre des risques supplémentaires et risquer des morts ? Mais il ne le pouvait pas, car cela aurait été un signe de capitulation. Voldemort se serait trouvé en situation de force. S’il avait fuit, il aurait montré qu’il n’était pas prêt, que sa survie n’était due qu’à de la chance. Et il ne pouvait pas laisser passer cette impression.

          Voldemort, quant à lui, n’avait rien à perdre ce soir, et il avait tout à gagner. Il savait qu’il avait sept Horcruxes qui lui assureraient de ne pas mourir.

          En réalité, il n’y en avait plus que cinq, mais un seul aurait suffi.

          Il devait tuer Harry Potter ce soir, avant minuit. Il y avait eu trop d’attente à ses yeux, et le moment était venu. S’il ne réussissait pas ce soir-là, alors les choses se compliqueraient, et le Survivant le menacerait encore plus, plus longtemps.

          Voldemort et Harry avaient tous les deux pesé l’enjeu, et tous les d’eux relevèrent la tête pour se regarder droit dans les yeux.

          Tous les deux levèrent leur baguette et au même moment, ils lancèrent un sortilège.

          Ils voulaient se tester, Harry avait envoyé le maléfice du Rayon Rose, et Voldemort un sortilège de Mort.

          Les deux éclairs s’étaient heurtés et avaient explosé violemment.

          Tout était silencieux autour d’eux. Personne n’aurait voulu se risquer à s’immiscer au milieu de ce combat de titans. Tous avaient la gorge nouée, et attendaient le verdict du combat sans trop l’attendre, avec crainte, que ce soit du côté de Voldemort ou d’Harry.

          Les deux éclairs s’étaient heurtés et avaient explosé violemment, tel un coup de tonnerre.

          Et justement, le plafond magique s’était à nouveau assombri, la Lune et les étoiles étaient à nouveau masquées par les nuages noirs.

          Voldemort avait fait apparaître une longue flamme argentée qui s’approcha d’Harry en se tortillant à la manière d’un serpent. Cette flamme laissait s’échapper de petites étoiles d’un bleu électrique qui crépitaient dangereusement.

          Harry avait la gorge nouée, il ne connaissait pas ce sortilège qui s’avançait lentement vers lui ; Hermione s’était cachée derrière Ron, terrifiée par ce qui pourrait se passer.

          Ni Harry ni Voldemort ne pouvaient utiliser la légilimancie ce soir. Tous les deux avaient pris de soin de fermer leur esprit hermétiquement, et savaient qu’il n’était pas la peine d’entrer dans celui de l’autre.

          Harry était même étonné, il avait rarement vu un Voldemort aussi calme, aussi impassible, alors qu’il y a encore quelques minutes, il avait été dans une colère terrifiante.

          Harry fit apparaître le Serpent de Feu, qu’il enroula autour de la flamme.

          La flamme argentée et la flamme rouge se mêlèrent silencieusement, et les petites étoiles bleues s’éteignaient lentement.

         

Il est grand temps que la destinée s’accomplisse…

 

          La voix de Sibylle Trelawney venait de résonner à nouveau dans le Hall.

          Voldemort s’énerva et un éclair gris, de la même couleur que la silhouette de Sibylle Trelawney qui était sortie du corps d’Harry, frappa le sol entre tous les deux.

          Un éclair vert jaillit de la baguette de Voldemort et fusa vers Harry, qui fit apparaître un solide Bouclier d’Argent, pendant qu’il envoyait un sortilège de Faiblesse.

          L’éclair bleu ralentit progressivement à l’approche de Voldemort qui le transforma en une sorte de tornade qu’il renvoya vers Harry.

          Plusieurs énormes boules de feu sortirent de la baguette d’Harry et furent aspirées dans la tornade qui explosa en émettant un flash de lumière bleue.

          Un éclair vert venait à nouveau de jaillir de la baguette de Voldemort.

          Mais une Capsule dorée le recouvrit et il repartit dans la direction opposée, vers Voldemort.

          Harry avait envoyé le maléfice de la Morsure du Diable en même temps, et s’était ensuite protégé avec le Reflet Noir.

          Voldemort avait fait exploser la Capsule, à défaut d’avoir pu la renvoyer, et la Morsure du Diable avait été dissipée à cause de l’explosion, ainsi que le Reflet Noir.

          Harry envoya sur Voldemort une Flèche de Mort.

          Mais au milieu des airs, une cible ronde était apparue, avec la tête de Ginny dessinée dessus.

          Harry tenta de faire disparaître sa flèche, mais il était trop tard, et la flèche heurta la cible.

          Harry se demandait ce qui allait se passer, il se retourna et Ginny était tombée derrière lui, une flèche plantée dans la poitrine. Abelforth, Dobby et Fumseck étaient déjà penchés dessus, alors que Mrs Weasley venait de pousser un hurlement affolé.

-          Harry ! Ne t’inquiète pas elle va bien ! dit Abelforth à voix haute.

          Harry était terriblement en colère, il s’avança vers Voldemort, s’entourant lentement d’un halo de lumière blanche.

          Voldemort lui envoya un sortilège de Mort, mais celui-ci disparut au milieu des airs, sans qu’Harry n’ait bougé sa baguette, et Voldemort recula, la terreur envahissant son visage.

          Il se sentait de plus en plus mal et lança vers Severus Rogue et Joe Jigger un regard affolé.

          Harry s’approcha à un mètre de Voldemort qui semblait sur le point de s’évanouir.

          Puis l’attrapa par le cou.

-          Plus jamais ! dit Harry d’une voix terriblement grave et rauque.

          Voldemort s’évanouit et Harry jeta son corps par terre puis se retourna vers Ginny.

          Tout le monde s’était approché d’eux, la flèche n’était plus plantée dans sa poitrine, et la plaie était refermée.

          Harry embrassa Ginny qui se ranima lentement.

-          Ginny, mon amour, ça va ? demanda-t-il.

-          Oui, répondit Ginny d’une voix faible.

          Harry était toujours entouré du halo de lumière blanche qui illuminait le hall.

 

Si ce soir à minuit… l’un d’eux n’est pas mort de la main de l’autre…

 

          Le placard dans lequel Sibylle Trelawney était enfermée s’ouvrit et elle apparut. Ses yeux étaient devenus blancs et elle avait les cheveux dressés sur la tête.

          Elle tremblait terriblement et  ne tenait plus debout, si bien qu’elle tomba, continuant de s’agiter et de râler doucement.

          Harry regarda Voldemort. Il était étendu par terre, Rogue et Jigger étaient penchés sur lui.

-          L’occlumancie ! dit Rogue d’une voix forte. Vous ne pouvez pas le laisser entrer, défendez-vous !

-          Je croyais que l’occlumancie ne peut pas arrêter les rayonnements ? demanda Voldemort.

-          Non, non ! répondit Rogue, agacé. Ce ne sont pas les rayonnements qui vous font ça, mon Maître, mais les sentiments de Potter qui vous vont droit à l’esprit. Les rayonnements seuls ne vous feraient pas autant de mal. Vous ne pouvez pas vous laisser envahir par ce garçon !

          Rogue avait parlé d’un ton cinglant et Voldemort s’était relevé, déterminé à se protéger de la chose qu’il craignait par-dessus tout : l’Amour.

          Harry se retourna vers Voldemort qui se relevait.

-          Ginny, tu restes en arrière, murmura Harry.

-          Avada kedavra !

          Harry stoppa difficilement l’éclair vert qui s’était accompagné d’un souffle énorme, et utilisa l’enchantement de la Provocation du Ciel sur son propre Serpent d’Eau pour déverser une pluie d’éclairs sur Voldemort.

          Ce dernier eut quelques difficultés à contrôler les éclairs qui se déchaînaient sur lui.

          Pendant ce temps, les dalles du sol venaient de s’arracher et se mirent à tourner autour de Voldemort. Certaines le frappèrent mais les autres explosèrent, faisant apparaître autant de boules de feu qui foncèrent sur Harry.

          Celui-ci riposta immédiatement en envoyant un immense Dragon de Feu sur Voldemort qui ouvrit la bouche et l’avala tout entier, à la surprise générale.

          Harry fut un peu décontenancé, mais il ne perdit pas de temps et continua de cribler Voldemort d’attaques.

          Il lui envoya le maléfice du Rayon Rose.

          Mais Voldemort ne bougea pas et une longue flamme sortit de sa bouche, absorbant tout le maléfice.

-          Atomis ! murmura Harry, se souvenant du maléfice de Mrs Bett.

          Un éclair jaune fit exploser le sol en-dessous de Voldemort qui s’éleva dans les airs pour l’éviter.

          Harry fit apparaître l’illusion du Basilic et Voldemort  se recula brusquement par réflexe, mettant les mains devant les yeux.

          Harry profita de la perturbation et lui envoya successivement le maléfice du Rayon Rose, le maléfice de la Morsure du Diable, une Flèche de Mort, et un maléfice Electrisant.

          Voldemort avait réussi à repousser les sortilèges avec les yeux fermés, en faisant apparaître un gros bouclier noir brillant.

          Mais Harry expulsa tellement fort le maléfice Electrisant que les éclairs passèrent au-delà du bouclier et frappèrent Voldemort qui fut secoué quelques instants, avant que le maléfice ne cesse.

          Il avait cependant dû comprendre que le Basilic n’était qu’une illusion, sinon, il y aurait eu des cris de panique. C’est pourquoi, il avait rouvert les yeux et était à nouveau prêt à affronter Harry.

         

Alors les choses se compliqueront pour tous les deux…

 

          Voldemort n’écouta pas Trelawney et se concentra à nouveau sur Harry, surpris qu’il ait utilisé une illusion que lui-même avait oubliée depuis longtemps.

          Harry voulait donner l’impression de ne pas être inférieur à Voldemort et il tentait d’utiliser le maximum de sortilèges différents. Il se décida donc à utiliser la Vague de Haas à faible puissance pour surprendre Voldemort, même s’il savait qu’il n’était pas très difficile de s’en protéger pour un sorcier.

          La vague de lumière blanche défonça encore plus le sol mais comme prévu, Voldemort s’en protégea en faisant apparaître un dôme translucide.

          Harry sentit alors un gros souffle s’approcher de lui. C’était des rayonnements de Magie Noire mais le maléfice était totalement invisible et il fit apparaître le Bouclier d’Argent, préférant agir sagement.

          Le Bouclier d’Argent disparut en émettant une fumée noire.

          Harry pensa maintenant à utiliser des sortilèges invisibles.

          Il envoya trois maléfices à la suite en quelques fractions de secondes, pour essayer de tromper Voldemort. Il en avait d’abord envoyé un invisible, le maléfice d’Aveuglement, puis avait envoyé le maléfice de la Torture du Diable, qui était visible, et avait terminé par le maléfice de Distillation Sanguine, invisible.

          Il espéra que cela fonctionnerait mais le jet d’obscurité disparut et Voldemort resta debout, sans être affecté par les deux autres maléfices.

          Il avait riposté rapidement avec trois sortilèges de Mort qu’Harry esquiva en superposant les Boucliers d’Argent.

 

Car rien ne pourra empêcher…

Que l’un d’eux meure de la main de l’autre…

 

-          Endoloris ! hurla Voldemort, qui s’était à nouveau entouré d’un halo de lumière rouge, plus faible cette fois.

-          Surdoloris ! murmura Harry.

          Voldemort ne vit rien venir, il ne pouvait pas s’imaginer qu’Harry utilise un jour un maléfice de Torture sur lui, ni même qu’il sache l’utiliser.

          Pour lui, Harry était incapable de comprendre la Magie Noire, incapable de vouloir faire du Mal. Voldemort se trompait, parce que si Harry voulait faire du Mal, c’était uniquement pour servir le Bien.

          Voldemort était tombé au sol, et semblait beaucoup souffrir.

          Rogue s’approcha de lui et regarda Harry droit dans les yeux. Harry put percevoir une large satisfaction dans son regard.

-            Expelliarmus ! s’exclama Rogue brusquement.

          La baguette d’Harry vola et il se laissa faire, pour jouer le jeu.

          Abelforth la reprit à l’aide d’un sortilège d’Attraction et la lui tendit.

 

Aucun d’eux ne peut vivre… tant que l’autre survit…

 

          Voldemort se releva avec l’aide de Rogue, pendant que Joe Jigger était en train d’enfermer Trelawney à nouveau dans le placard derrière le bureau de l’accueil, qui semblait encore miraculeusement intact.

-          Ahaha !

          Harry se retourna, Mrs Bett était sortie des rangs et s’était approchée de Voldemort, le regardant avec curiosité.

-          Voldy ! Héhéhé !

          Elle n’avait aucune crainte et tenait le balai qu’elle avait emprunté par la force à un Mangemort sous le bras.

          Elle afficha un large sourire édenté en regardant Voldemort. Ce dernier lui lança un regard méprisant en retour, de toute sa hauteur.

-          Tu oses m’appeler Voldy, sale vieille…

-          Ahaha !

          Mrs Bett sauta sur son balai et se mit à tourner rapidement autour de Voldemort qui était incapable de la voir.

          Il envoya un éclair vert qui finit sa course en explosant encore plus le sol.

          Mrs Bett remonta soudain vers le haut du plafond et disparut un instant dans les nuages.

          Voldemort lui envoyait des dizaines de sortilèges de Mort mais elle les évitait avec une agilité déconcertante.

          Maugrey la regardait en souriant, certain que sa femme ne se ferait jamais prendre tant qu’elle était sur un balai.

          Mrs Bett descendit alors de son balai et sa tête se transforma en citrouille.

          Elle s’approcha de Voldemort en courant qui lui envoya un autre éclair vert.

          L’éclair heurta la citrouille qui explosa, mais une autre était apparue en-dessous.

          Mrs Bett fit un véritable vol plané et lui donné un violent coup de tête.

-          Ahaha !

          Voldemort roula et s’écrasa contre le sol après avoir glissé sur plusieurs mètres.

          Il se releva immédiatement et envoya une pluie de sortilèges sur Mrs Bett.

          Maugrey sortit ensuite des rangs et se rangea à côté de Mrs Bett.

-          Comme c’est mignon ! dit Voldemort sur un ton dédaigneux.

-          Et ça, c’est pas mignon ?

      La voix de l’un des jumeaux venait de se faire entendre.

      Tous les deux étaient à leur tour sortis des rangs et avaient pointé leur baguette sur Voldemort.

      Sa cape noire s’était soudain transformée en un pyjama rose un peu trop petit pour lui.

          Harry le reconnu, c’était celui qu’il portait sur l’affiche du film de Fred et George.

          Mrs Bett éclata d’un rire rauque qui résonna dans tous le hall, et se mit à se tordre de rire en se roulant par terre.

          Voldemort était à nouveau terriblement en colère et il envoya un éclair vert sur les jumeaux. Mrs Bett se plaqua la tête dans ses mains et lorsqu’elle rouvrit les yeux, l’éclair avait été stoppé par un gros bouclier.

          Maugrey était en train d’envoyer une fumée noire sur Voldemort qui tourbillonnait autour de lui.

          Mrs Bett était toujours en train de se rouler par terre, éclatant de rire.

          Elle se releva lentement et continua de rire en pointant Voldemort du doigt. Celui-ci faisait tout pour se débarrasser de cette tenue ridicule mais n’arrivait pas à repousser les sortilèges de ses assaillants et à s’en débarrasser en même temps.

          Mrs Bett riait tellement fort qu’elle arrivait presque à faire oublier à tous les rayonnements rouges de colère qui envahissaient le hall.

-          Il lui manque quelque chose ! s’exclama-t-elle.

      Elle pointa sa baguette sur Voldemort.

-          Avad…

          Une sucette apparut dans la bouche de Voldemort et il ne put terminer son incantation.

-          ENDOLORIS ! s’exclama Voldemort en pointant sa baguette sur Mrs Bett qui était à nouveau en train de se rouler par terre.

-          Ahaha !

          Elle sourit lorsqu’elle vit le maléfice arriver vers elle et ne tenta pas de le repousser.

          Ses éclats de rire redoublèrent et elle continua de se rouler par terre.

-          Ahaha ! J’adore ça !

          Voldemort crut que son maléfice avait échoué et regarda à nouveau sa baguette comme s’il était ne fonctionnait plus.

          Mrs Bett se releva encore, et s’approcha à nouveau de Voldemort, le regardant comme si c’était un extraterrestre.

          Voldemort ne supportait plus la situation et les rayonnements de colère étaient de plus en plus forts.

          C’était Harry qui en souffrait le plus. Mrs Bett s’était tordue de rire, lui s’était tordu de douleur, les mains plaquées sur son front.

-          Fumseck, il faut que tu interviennes, murmura Abelforth.

          Le chant du Phénix se mit à retentir dans la tête d’Harry, qui était au bord de l’évanouissement.

          Il y avait maintenant un lien visible entre Voldemort et lui. Les rayonnements de colère allaient droit vers sa cicatrice.

          Abelforth se leva et fit apparaître une spirale de lumière jaune qu’il plaça entre Voldemort et Harry.

          La spirale se déforma lentement et s’enroula autour du lien rouge.

          Harry et Voldemort s’entourèrent lentement d’un dôme très lumineux.

          Tout le monde s’écarta de Voldemort et Harry.

          Voldemort s’était mis à hurler de colère. Comment Abelforth pouvait-il oser tenter de tels sortilèges sur lui.

          Le dôme de Voldemort s’emplit d’une lumière de plus en plus rouge. Il était baigné dans une sorte de vapeur rouge sang.

          Mais Harry ne ressentait plus la douleur et ce devait être dû au sortilège d’Abelforth.

-          Ecartez-vous ! hurla Abelforth.

          Harry se blotit par terre et quelques fractions de secondes plus tard, le dôme explosa. Les murs du hall, le plafond, et le sol s’effondrèrent dans un fracas épouvantable. Tous se trouvèrent ensevelis sous des tonnes de gravats.

          Le bâtiment entier du Ministère s’était effondré, et les Moldus pouvaient voir un immense trou d’une centaine de mètres de diamètre, et d’une dizaine de mètres de profondeur, rempli de gravats.

 

          Harry était écrasé sous les poutres et les pierres. Il pouvait entendre au loin les sirènes de la police moldue. Il n’avait aucune idée de comment il pourrait se sortir de là.

          Il sentit du mouvement juste à côté de lui.

-          Qui est-ce ? demanda-t-il.

-          Harry Potter ?

-          Dobby ?

-          Oui !

-          Tu vas bien ?

-          Dobby se sent un peu écrasé.

-          Il va falloir sortir de là rapidement ! dit Harry.

-          C’est très simple, Harry, il suffit de transplaner.

          Harry se sentit idiot de ne pas y avoir pensé plus tôt.

          Il transplana quelque part au-dessus de lui et apparut sur les décombres du Ministère de la Magie, au fond d’un immense cratère.

          La nuit était tombée sur Londres, Harry aurait été incapable de dire combien de temps il était resté bloqué sous les décombres.

          Cependant, il ne devait pas être très tard, car le ciel n’était pas totalement noir.

          L’endroit semblait sécurisé, les Aurors parcouraient les gravats, afin d’aider des personnes qui seraient encore enfouies, leur baguette allumée.

          Les immeubles aux alentours s’étaient en partie effondrés et il y avait des carcasses de voitures et de bus à impériale renversés au bord du cratère, à l’endroit où devait se trouver la rue qui passait devant l’entrée du Ministère.

          Harry alluma sa baguette et s’approcha d’un Auror.

-          Excusez-moi !

          L’Auror s’approcha et éclaira son visage pour le reconnaître.

-          Potter ? demanda-t-il.

-          Oui, c’est moi, répondit Harry.

-          Très bien, allez sous la tente là-bas, tous les rescapés y sont. Y avait-il d’autres personnes près de vous ?

-          Oui, répondit Harry.

-          Très bien, venez par ici ! s’exclama l’Auror, s’adressant à certains de ses collègues.

-          Avez-vous vu un Phénix ? demanda Harry.

-          Non, répondit l’Auror.

          A cet instant, Fumseck transplana à côté de lui.

-          Fumseck !

          Le Phénix couina de joie et se percha sur l’épaule d’Harry.

          Harry se rendit compte qu’il avait très mal à la jambe lorsqu’il tenta de bouger. Il jugea qu’il était préférable de transplaner près de la tente pour ne pas risquer de trébucher et aggraver sa blessure.

          La tante était très grande et il entendait des discussions à l’intérieur. Il reconnut avec plaisir la voix de Mrs Weasley.

          Il poussa le rideau et il y eut des cris de joie.

-          Harry, tu es là, mais que faisais-tu ?

-          Quelle heure est-il ? demanda Harry.

          Le cadran de sa montre était brisé et elle ne fonctionnait plus.

-          Aucune idée ! dit Mrs Weasley, mais on attend depuis sacrément longtemps.

-          Et les Mangemorts, et Voldemort.

-          Les Aurors n’ont eu aucun moyen de les empêcher de fuir, ils ont dû transplaner ailleurs et se regrouper, dit Hermione.

          Une Guérisseuse s’approcha d’Harry.

-          Il va falloir soigner ça, dit-elle en montrant la jambe d’Harry qui saignait.

          Elle agita sa baguette et un chariot pour blessés roula jusqu’à elle.

-          Installez-vous, vous pouvez continuer de discuter avec vos amis.

          Harry se coucha sur la civière et la Guérisseuse se pencha sur la jambe d’Harry.

          Il en profita pour regarder autour de lui. Tous ses amis étaient là, les Weasley étaient là au complet, assis sur un banc, discutant entre eux. Mrs Bett était couchée dans une civière, et riait fortement alors qu’un guérisseur lui remettait en place un os qui était déboîté. Maugrey et Lupin discutaient avec Arthur Weasley, pendant que Ron, Hermione et Ginny regardaient la Guérisseuse qui s’occupait d’Harry.  Tous allaient donc bien.

          Les corps de Scrimgeour et Kingsley avaient été ramenés et étaient étendus sur deux civières un peu plus loin dans la tente.

          Celle-ci était éclairée par de nombreuses bougies et était plutôt conviviale. Elle l’aurait été beaucoup plus s’ils étaient là pour discuter joyeusement autour d’un feu de cheminée.

          Un autre Auror blessé y entra et fut immédiatement pris en charge par un Guérisseur.

-          Votre tibia est en partie fêlé, mais rien de grave, dit la Guérisseuse. Je vais vous donner une potion et un sortilège vous guérira.

-          D’accord, répondit Harry.

          La Guérisseuse s’éloigna un moment.

-          Où est Abelforth ? demanda Harry.

-          Il est rentré chez lui, répondit Hermione, il va très bien.

-          Et il y a des nouvelles de Voldemort ?

-          Non, aucune, on sait juste qu’il a fui, avec Rogue et Jigger…

-          Et bien vous devriez vous dépêcher ! tonna une voix forte.

          Stridus Shiner venait d’entrer dans la tente. Il portait toujours sa grande moustache grise et ses cheveux frisés étaient plus courts que les autres fois qu’Harry l’avait vu.

          Il semblait en colère et était aussi rouge que l’oncle Vernon quand il s’énervait.

          Il était suivi d’un homme qui portait une robe en velours couleur prune, sur laquelle était brodé un M au niveau de la poitrine.

          Harry le reconnut, c’était un membre du Magenmagot.

-          Je vous dis que la loi est formelle !

-          Et la loi dit aussi qu’en situation de crise, le Ministre de la Magie a le droit de prendre tous les pouvoirs.

-          Je le répète, votre nomination n’a pas été approuvée par le Magenmagot, vous n’êtes pas Ministre et vous n’avez pas tous les pouvoirs. Les membres du Magenmagot doivent d’abord se réunir et prendre une décision.

-          Mais il n’y a plus de Magenmagot ! s’exclama Shiner.

-          Le Mangenmagot va se réunir dans le lieu de réunion secondaire.

-          Le lieu de réunion secondaire ?

-          Oui.

-          Et où se trouve-t-il ?

-          Vous n’avez pas à le savoir, cela fait partie du secret dans lequel sont tenus les membres législatifs du Magenmagot. Les représentants du Ministère n’en ont pas la connaissance, vous le savez très bien.

-          Vous êtes complètement malade ! tonna Shiner. Je dois savoir où est ce lieu de réunion, il ne manquerait plus que le Magenmagot bascule du côté des Mangemorts. Des Aurors doivent y être envoyés.

-          La loi est la loi, je suis désolé.

-          Vous préférez prendre le risque que le Ministère reste désorganisé et tombe finalement sous les ordres de Voldemort ?

-          Je vous le répète, la loi est la loi, quels que soient les risques, nous devons les respecter…

-          Et bien vous faites ce que vous voulez et je ne veux plus entendre parler de vous, le château de Poudlard sera réquisitionné…

-          Vous ne pouvez pas ! répondit le sorcier du Magenmagot.

-          Si, je peux, Tilius, donnez ordre aux Aurors de s’installer à Poudlard, les élèves seront renvoyés dans leurs familles jusqu’à nouvel ordre ! Je veux une réunion immédiate de tous les sorciers employés par le Ministère immédiatement. Utilisez les hiboux de l’école et les registres secrets. N’oubliez pas de préciser que c’est un ordre du Ministre de la Magie ! J’arrive tout de suite…

          Un petit homme apparut par les portes de la tente. Il était minuscule et avait de longs cheveux blancs qui se terminaient en une tresse. Sa peau était très ridée et d’une couleur un peu verdâtre. Ses yeux, petits et noirs fixèrent Stridus Shiner qui était au milieu de la tente.

-          Monsieur le Directeur, Poudlard est réquisitionnée. Le château accueillera désormais le Ministère de la Magie, conformément au Décret d’Institution numéro quatre cent quatre-vingt douze.

-          Le Décret en question, me montrer, pourriez-vous ? demanda le professeur Dillantis.

-          Euh… le Décret n’est pas encore signé, mais il devrait arriver…

-          Aucun Décret ne sera validé par le Magenmagot puisqu’il n’y a pas de Ministre actuellement, Shiner, gronda le sorcier.

-          Que vous le vouliez ou non, je suis le Ministre et ce n’est pas vous qui allez décider. Professeur Dillantis, vous n’avez pas de question à poser, ceci est une décision Ministérielle.

-          Je regrette mais, en tant que Directeur de l’école, des locaux, je suis responsable.

-          Le Ministre de la Magie est responsable, et ce tant que la situation de crise perdurera. Les élèves vont rentrer chez eux et Poudlard sera réservée au Ministère de la Magie. Suis-je clair ?

-          Oui, très clair, mais trompé, également. Les élèves, à Poudlard, resteront, s’ils le veulent.

          Shiner devint encore plus rouge.

-          Très bien, si vous voulez résister, j’enverrai les Aurors, au moins, ils me doivent l’obéissance. Si vous résistez, nous devrons vous arrêter.

-          Et à Azkaban, nous enfermer, je suppose ? demanda le professeur Dillantis sur un ton ironique.

-          Non, pas besoin, une prison sera aménagée dans les cachots de Poudlard. Nous aurons suffisamment de Détraqueurs pour la garder.

-          Vous êtes fou ! dit le sorcier du Magenmagot.

-          Non, Arcturus, je ne suis pas fou, j’agis ! Si personne ne rétablit l’autorité du Ministère, notre communauté va immédiatement couler, et se retrouvera sous le contrôle de Voldemort. Peut-être que c’est ce que vous voulez ?

-          Non, évidemment ! Mais il y a des lois, et chacun doit rester à sa place. Vous n’êtes pas encore Ministre, vous êtes uniquement Directeur du Département de la Lutte contre la Magie Noire. Que vous soyez Ministre ou non, un plan avait été établi, et vous n’avez pas besoin des pouvoirs de Ministre pour diriger les Aurors et pour assurer la sécurité des personnes. Le Magenmagot est très clair, la désignation d’un nouveau Ministre se fera cette nuit, et sera mûrement réfléchie. Nous vous conseillons donc d’éviter de vous montrer désagréable…

-          Vous ne voulez donc pas croire que la situation est suffisamment urgente pour que le Ministre d’intérim soit nommé selon la procédure habituelle ?

-          Justement, la situation est trop grave pour que nous mettions à la tête du Ministère un simple Ministre par intérim. Nous voulons y placer quelqu’un qui sera choisi pour sa compétence. Mr Shiner, Mr Dillantis, je dois vous quitter, je vous laisse à votre travail…

          L’homme sortit de la tente et Stridus Shiner ne regarda pas le professeur Dillantis. Il se rapprocha de deux autres Aurors.

-          Bien, on ne va pas laisser cette tente ici éternellement, Ste-Mangouste n’est pas là pour rien… Est-ce qu’il reste des gens là-dessous ? demanda Shiner.

-          C’est impossible à savoir, nous ne savons pas qui était au Ministère.

-          Je m’en fous, arrêtez les fouilles, laissez seulement deux ou trois Aurors ici, qu’ils préviennent au cas où Voldemort revienne. En attendant, on doit rapidement refonder le Ministère, et plus personne ne décidera à notre place.

          Arthur Weasley se leva et se dirigea vers Shiner, il avait écouté toute la conversation.

-          Stridus, calmez-vous ! Vous ne pouvez pas enlever tous les Aurors d’ici, cette tente a besoin de sécurités.

-          Il n’y en aura plus besoin si tout le monde est transféré à Ste-Mangouste.

-          Et s’il reste des personnes ensevelies, vous allez les laisser ? demanda Mr Weasley.

-          Il leur suffit de transplaner, nous avons d’autres choses à faire que de les attendre, le Ministère est menacé, nous devons réagir. Le Ministère sera installé à Poudlard et toutes les sécurités seront données à la forteresse pour sauver le Ministère. Arthur, envoyez tous vos hommes à Poudlard, je veux que la forteresse soit entièrement sécurisée ce soir.

-          Et les élèves ? demanda Mr Weasley. Certains sont encore dans l’école.

-          Ils vont être renvoyés chez eux…

-          Pour combien de temps ?

-          Jusqu’à ce qu’une nouvelle école soit apte à les accueillir.

-          Les élèves resteront à Poudlard ! aboya Maugrey qui s’invitait dans la conversation.

-          Les professeurs n’ont pas à décider de ce qui se passe à Poudlard. Si le Ministère décide que l’école doit fermer, elle doit fermer.

-          Cependant, le Directeur, son mot à dire, a, ajouta le professeur Dillantis.

-          Je répète que personne ne décidera à la place du Ministre, pas même les professeurs de Poudlard. Si Scrimgeour vous a habitué à toujours vous demander votre avis, ce ne sera pas mon cas, vous avez vu où ça nous a conduit !

          Un éclair violet sortit de la baguette du professeur Dillantis et Stridus Shiner se retrouva solidement ligoté par des cordes magiques.

-          Vous n’avez pas le droit ! Je suis Ministre ! s’exclama-t-il.

-          Pas encore ! Silencio !

          Stridus Shiner continua de remuer et de bouger les lèvres pour parler mais plus aucun son ne sortait de sa bouche.

-          Les ennuis ne font que commencer, murmura Lupin.

 

 

 

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