HARRY   POTTER 

 ET   LA   CLEF  DE   LA  PAIX

 

CHAPITRE 91 : LA BOMBE SUR LA GARGOUILLE

 

 

-       Les enfants vous allez bien !

          Mrs Weasley se jeta dans leurs bras en pleurant.

          Pendant quelques minutes, elle les étreignit, avant de  les regarder tour à tour.

-       Arthur… je ne sais pas ce qu’il lui arrive, mais pourquoi faut-il que ça tombe sur nous ?

          Et elle se remit à pleurer bruyamment.

-       Molly, personne ne comprend comment il a pu en arriver là, répondit Lupin. Mais pour l’instant l’essentiel c’est que tout le monde aille bien.

-       Oh les enfants !

          Et elle se remit à pleurer…

-       Arthur n’était pas là ? demanda Lupin.

-       Non, toujours au Ministère, j’en ai profité pour venir avec… vos affaires… Il veut quitter le Terrier, venir habiter à Poudlard, une fois que le Ministère en aura pris le contrôle, on pourra se voir, comme ça…

-       Malheureusement, cela ne va pas se passer comme ça, Molly, dit Lupin, l’interrompant dans ses pleurs. Nous n’allons pas laisser Poudlard au Ministère sans lutte. Il faut que vous restiez au Terrier.

-       Mais, je ne peux pas laisser les enfants…

-       Ils seront ici à Poudlard, si tu veux venir, tu sais bien que tu le peux.

-       Arthur ne veut pas, il dit que si Ron et Ginny ne rentrent pas, les Aurors viendront les chercher, il m’a interdit de sortir aujourd’hui, ce n’est pas lui, c’est pas possible…

          Elle se remit à pleurer.

-       Molly, je crois peut-être que vous devriez discuter en famille alors…

-       En famille ? Fred et George devaient venir aujourd’hui, je ne leur ai pas dit…

          Mais elle ne put finir sa phrase. Ecoutez, Ron et Ginny, vous devriez aller voir votre père, peut-être qu’il vous écoutera…

          Molly acquiesça.

-       Oh Harry, mon pauvre, que vas-tu faire maintenant…

-       Ca va pour moi, merci, répondit Harry.

-       Bon, coupa Lupin, on mange vite et ensuite vous allez le voir au Ministère. Les autres professeurs doivent déjà y être.

         

          Après le repas, pendant lequel Mrs Weasley n’avait cessé de pleurer malgré tout le réconfort qu’ils tentaient tous de lui apporter, Harry décida d’aller chez Abelforth avec Hermione. Il murmura un « courage » à Ron et Ginny avant de les laisser partir.

-       Harry, Hermione, vous devez le savoir, j’ai préféré ne pas le dire devant Ron et Ginny, leur dit Lupin une fois que les Weasley furent partis au Ministère. Arthur va certainement révéler beaucoup de choses sur l’Ordre du Phénix, nous allons sûrement traverser une période très difficile. Mais je préfère que vous le sachiez.

-       Je m’en doutais, répondit Harry. Quant il a dit que c’en était fini de Dumbledore et de son époque, j’ai compris…

-       Bien, essayez de ne pas rentrer trop tard, et si possible, demandez à Abelforth de venir, on aura sûrement besoin de lui. De mon côté j’attends le retour du professeur Fitz…

         

          Harry n’avait toujours reçu aucune consigne d’Abelforth mais la situation était aujourd’hui urgente.

          Lorsqu’ils frappèrent à sa porte, Abelforth leur répondit quasiment immédiatement, mais leur demanda d’attendre pendant un bon moment avant de les laisser entrer. Heureusement pour eux, la tempête de neige qui avait englouti sa maison la veille avait disparu comme par magie.

-       Désolé, dit-il en ouvrant la porte… quelques trucs sans importance… Où sont Ron et Ginny ?

-       C’est compliqué…

          Harry lui expliqua tout une fois qu’ils se furent installés dans le salon, et Abelforth prit un air catastrophé.

-       Lupin a dit que votre aide serait la bienvenue, expliqua Harry.

-       Bien sûr, répondit Abelforth. Je vais venir ; préserver Poudlard est la chose la plus importante que nous ayons à faire. Mais je suis surpris sans être surpris, le pouvoir est quelque chose qui en a fait succomber plus d’un. Fudge était quelqu’un de très gentil avant d’accéder à la fonction de Ministre. La meilleure des solutions est peut-être de lui modifier la mémoire et de lui redonner son ancien poste…

-       Vous croyez que ça peut marcher ? demanda Hermione.

-       Oui, ça peut marcher, c’est même certain. Le problème est que personne n’acceptera au Ministère, et même si on lui faisait de force, il se ferait à nouveau embobiner par tous ces gens…

-       Alors que faire ?

-       C’est déjà bien que Ron et Ginny soient allés le voir, répondit Abelforth. Mais je crains que ce soit trop tard, réconfortez Molly, et luttons pour sauver Poudlard, c’est vraiment ce que l’on peut faire d’efficace.

-       Et comment on va lutter ? demanda Hermione, les Aurors sont tellement nombreux.

-       Ce n’et pas un problème, ça, répondit Abelforth. Je pense être capable de les tenir à distance.

-       Tout seul ? s’étonna Harry.

-       Oui, Pétunia le fait bien, j’en suis aussi capable… Bien, ça perturbe un peu mon programme de l’après-midi, je comptais vous demander de venir vers dix-huit heures. J’ai vu Severus, j’ai plein de choses importantes à vous dire, mais il vaut mieux attendre le retour de Ron et Ginny, alors on n’a qu’à en profiter pour avoir un entraînement.

-       Comment ça des choses importantes ? demanda Harry.

-       Je vais vous dire après, c’est très long et j’ai suffisamment de choses à faire pour ne pas l’expliquer deux fois, mais ne t’inquiète pas, ce n’est pas urgent au point que je doive vous le dire maintenant et pas dans deux heures. Alors, Harry, tu vas t’entraîner à la Magie sans baguette aujourd’hui. Ce n’est pas très important pour les combats  mais ça va développer la flexibilité de tes pouvoirs. Pendant ce temps, Hermione, tu pourras t’entraîner à des sortilèges plus difficiles que ceux que tu utilises habituellement.

          Tous les deux acquiescèrent.

-       Bien, Hermione, tu dois savoir qu’en réalité même les sorciers secondaires peuvent maîtriser de la très haute Magie, telle que la légilimancie, c’est en réalité un travail sur la concentration, ce qui est bien plus naturel lorsqu’on est sorcier primaire. La Magie chinoise est très portée sur la concentration et l’esprit et cela vous permettra à tous de vous améliorer dans tous les domaines, c’est le principal objet de notre voyage en Chine. Il vous sera très profitable, à tous. Mais en attendant, nous allons en rester à des sortilèges classiques, celui-ci vient droit de la Magie péruvienne qui est tout aussi intéressante. Il s’agit de l’enchantement de l’Abîme. Il est très déstabilisant si vous l’utilisez en combat sur quelqu’un. Des gouffres vont se créer sur le sol en-dessous de lui, et le suivront partout sauf bien sûr s’il arrive à annuler l’enchantement. Il y a une formule, iraterra, je vous propose d’essayer.

          L’effet de cet enchantement était assez spectaculaire. Ils avaient dû sortir dans le jardin et s’écarter de la maison d’Abelforth pour l’essayer. Harry l’avait pratiqué sur Abelforth qui était tombé au fond d’un trou alors que le sol se fracturait en-dessous de lui, et se secouait comme s’il y avait un séisme.

-       Harry, je me doutais que tu le réussirais du premier coup, dit Abelforth, maintenant tu vas t’entraîner à t’en protéger grâce à l’incantation finite enchantatum. Je dois avouer que je place peut-être la barre un peu haut pour une première fois. Sans baguette, il est plus facile de réussir un sortilège simple que de stopper un enchantement très complexe. Mais tu vas quand même essayer pendant qu’Hermione apprend l’enchantement de l’Abîme. Rappelle-toi bien du principe, il faut vouloir très fort ce que tu veux qu’il se passe, tout est basé sur la détermination et la concentration.

          Harry n’avait d’abord rien eu à faire puisqu’à ses trois premiers essais, Hermione ne réussit pas l’enchantement. Mais au quatrième, le sol se mit à vibrer légèrement et Harry le força à s’arrêter avec la formule finite enchantatum à laquelle il pensait dans sa tête. Il avait réussi à ne pas bouger ses mains mais cela n’avait pas suffi pour stopper l’enchantement.

          Après plusieurs essais, Harry se sentait progresser, mais le séisme provoqué par Hermione devenait de plus en plus puissant et il avait de plus en plus de mal à réussir à l’arrêter. C’était d’autant plus difficile que le sol bougeait tellement fort en-dessous de lui qu’il devait se concentrer pour ne pas tomber. Il résolut ce problème en dédoublant sa concentration.

          Même s’il réussissait à stopper l’enchantement sans sa baguette magique, Harry trouvait cela bizarre et il était très loin d’être suffisamment à l’aise pour pouvoir l’utiliser en combat.

-       Bien, bien, comme je l’avais dit, j’ai placé la barre trop haut, mais c’est déjà bien, conclut Abelforth après une heure d’entraînement. Tu as compris le principe, il faut être très déterminé et concentré, mais il faut aussi vraiment expulser ton enchantement sinon il n’aura pas de portée. Nous continuerons une autre fois… En attendant, je te propose, Harry, de t’entraîner à nouveau à reconnaître les rayonnements magiques usuels, tu as besoin de te les approprier alors il vaut mieux s’entraîner régulièrement.

          Ils ne purent s’entraîner encore que peu de temps, puisque Ron et Ginny arrivèrent rapidement. Harry avait pu cependant suivre son entraînement basique : reconnaître les rayonnements principaux, et s’entraîner à en repérer la direction dans le but d’arriver à combattre même les yeux fermés.

-       Ah, alors ? demanda Abelforth en les voyant apparaître dans le jardin.

-       Notre père est fou, dit Ron qui avait l’air choqué, il veut que l’on dénonce l’Ordre du Phénix, que l’on ne te fréquente plus, Harry… Il a voulu nous attraper mais nous sommes partis en courant du Ministère. Ils veulent attraper le professeur Fitz parce qu’il ne veut pas rendre l’école et le forcer à coopérer. Fudge va envoyer les Aurors à dix-neuf heures.

-       Ils sont tous atteints de folie, dit Abelforth, qui, et c’était rare, montrait un signe d’énervement. Je crois que l’on va devoir aller voir Fudge tout à l’heure pour lui remettre les pendules à l’heure.

-       On devrait y aller maintenant, dit Ron.

-       C’est si urgent que ça ? demanda Abelforth.

-       Non, mais, peut-être que l’on a une chance d’empêcher le combat contre les Aurors.

-       Nous le gagnerons sans soucis, répondit Abelforth, nous montrerons à tout le monde qu’il est sage de ne pas confier la surveillance de Poudlard aux Aurors seuls… Mais en attendant, puisque vous êtes tous là, je vais passer au plus important…

          Harry avait attendu ce moment depuis qu’il avait mis les pieds chez Abelforth tout à l’heure. Avait-il découvert quelque chose sur la Clef de la Paix…

-       Tout d’abord, pour commencer, mes recherches sur la Clef de la Paix se sont révélées infructueuses…

          Harry ne put cacher sa déception.

-       Nous aussi, répondit Harry, on a passé l’après-midi hier à fouiller des livres, mais il en reste encore plein et on ne sait pas où chercher.

-       C’est ça le problème avec Albus, il est le seul à comprendre son organisation… Bref, j’ai parlé longuement avec Severus ce matin, il a pu se libérer puisque Voldemort a passé la journée enfermé, il a lu, paraît-il…

-       Lu, mais qu’est-ce qu’il a, lui aussi ? demanda Ron.

-       Je ne crois pas que c’étaient des recherches sur la Clef de la Paix, mais j’en viens. Voldemort n’a pour l’instant rien trouvé à son sujet, mais n’a pour l’instant pas beaucoup cherché, il a l’intention de passer outre tout ça…

-       Mais on ne peut pas contourner une prophétie ! s’exclama Hermione.

-       … pour le moment, poursuivit Abelforth. Il compte accomplir la première partie en tuant Harry, mais j’en viens maintenant aux lectures de Voldemort. En réalité, il a décidé d’augmenter sa Magie et pour cela, il projette d’aller faire un voyage.., devinez-où ?

          Tous les quatre hochèrent la tête, ils n’en avaient aucune idée.

-       Voyons, ce n’est pas très difficile…

-       En Chine ? demanda Hermione.

-       Eh oui, en Chine…

-       Mais pourquoi en Chine lui aussi ?

-       Et bien en réalité, il a les mêmes objectifs que nous, travailler son esprit. Il perd beaucoup d’énergie en combat à parler pour ne rien dire. Il serait beaucoup plus puissant s’il savait contrôler ses émotions…

-       Il vaudrait mieux l’en empêcher, alors, dit Harry.

-       Aucun espoir de réussir, répondit Abelforth. S’il y a quelque chose que l’on n’enlèvera pas à Voldemort, c’est que quand il veut quelque chose, il ne l’abandonnera jamais.  Voldemort l’a décidé, la seule inconnue reste quand et pour combien de temps. Ca nous arrange, finalement, nous pourrons faire en sorte de l’empêcher de recruter des Mangemorts, car c’est aussi l’un de ses objectifs en allant là-bas.

-       Et au Gouffre des Clordes, il se passe quoi ? Il continue de rassembler son armée ? demanda Ron.

-       Oui, je crains que cet endroit ne devienne imprenable, il est en train de construire des fortifications et y élève des Détraqueurs en un nombre incroyable, il essaye même de faire des croisements pour créer des espèces magiques encore plus dangereuses. Il a fait construire une forteresse au centre du Gouffre qui bénéficie de la protection d’enchantements d’un niveau extraordinaire où il se réfugie en permanence. Les Mangemorts s’occupent de faire se reproduire les créatures magiques pour constituer une armée immense. Et le pire, c’est que les Mangemorts suivent des cours de Magie Noire très avancée, dispensés par l’un des mages noirs que Voldemort a recruté en Bulgarie.

-       Il n’y a pas moyen de les en empêcher, ou de les ralentir ? demanda Hermione. Nous ne pourrons plus lutter, s’ils continuent.

-       Le problème est que ce n’est pas facile de lutter sans se faire remarquer, n’oubliez pas que la position de Severus est l’un des points les plus importants de notre plan. Néanmoins, j’ai une solution qui me semble excellente pour semer le trouble au milieu de ce beau monde…

-       Ah oui ? demanda Harry, qui se demandait ce que cela pouvait être.

-       Oh, vous allez peut-être trouver ça idiot, mais Voldemort ne pourra au moins pas nous soupçonner… En réalité, le Gouffre des Clordes est traversé par une rivière…

-       Une rivière, et alors ? demanda Ron.

-       Eh bien il suffit de la faire déborder pour inonder tout ça et forcer Voldemort à tout recommencer, mais le mieux reste d’attendre que tout soit prêt pour faire encore plus de dégâts…

-       C’est une super idée ! admit Hermione.

-       Et c’est très simple à mettre en œuvre, il suffit de déchaîner des orages et des pluies torrentielles au-dessus du Gouffre des Clordes et de la Forêt Interdite, un enchantement suffira…

-       Et Voldemort ne risque pas de se rendre compte que ce ne sont pas des pluies naturelles ? demanda Hermione.

-       Non, mais bien sûr, tout dépend de l’enchantement utilisé, celui que je propose attire tous les nuages se trouvant à proximité, il ne les fait pas apparaître, ce n’est pas comme une pluie magique, le processus est naturel. Et puis il suffira de le faire un jour où il y a déjà des orages, ça passera inaperçu.

-       OK.

-       Ensuite, dans le futur, nous aurons d’autres petites choses à faire là-bas, sûrement, mais ça ne sert à rien que je vous en parle maintenant, nous avons des problèmes plus urgents, comme par exemple sauver Poudlard… D’ailleurs, à quelle heure les Aurors doivent-ils intervenir, en théorie ?

-       Dix-neuf heures, répondit Ron.

-       Eh bien alors je suggère que nous y allions maintenant, pour voir où en est l’organisation. Connaissant Fudge, et sa soif de pouvoir, il se peut très bien qu’il n’attende pas, j’en suis même certain… Et puis si nous sommes trop en avance, nous en profiterons pour aller voir la Salle du Phénix. J’avais aidé à sa construction, mais Albus avait disposé les livres à sa manière. Peut-être que je comprendrai un peu mieux que vous sa façon de ranger…

-       Il n’y a aucune logique, vraiment, assura Hermione.

-       Oho, tu te trompes, connaissant Albus, il y en a forcément une, même si elle nous échappe… C’est peut-être tout simplement en fonction du nom des confiseries qu’il a mangées en lisant chacun des livres, ou encore de la météo qu’il faisait ce jour-là… D’ailleurs, je ne sais pas si vous avez pris soin de remettre les livres à leur place, mais je suis sûr que ça a son importance. Bien, allons-y…

          Harry se demandait en quoi le fait d’avoir rangé les livres selon le nom de confiseries ou de la météo pouvait être important, mais ce n’était pas la première bizarrerie des frères Dumbledore. Il enfila sa cape rapidement.

          Ils utilisèrent le Portoloin qui les menait dans la salle secrète qu’avait aménagée Dumbledore à Poudlard, et dont Harry avait encore beaucoup de chose à y regarder.

          Une fois de plus, c’était le désert complet dans les couloirs du château et notamment dans le hall d’entrée. Mais cette fois, l’absence des Aurors pouvait s’expliquer par le fait que le Ministère et l’école s’étaient séparés complètement. Harry ne s’en étonna donc que peu.

          Il sortit sa Carte du Maraudeur pour regarder où étaient les professeurs. Il remarqua Hagrid dans le parc, avec Graup : ils étaient seuls, et semblaient revenir vers le château. Les professeurs Lupin, Chourave, et Tanghudaï étaient en train de descendre les escaliers du troisième au deuxième étage, le professeur Fitz, lui, arrivait par les cachots, accompagné du professeur Dillantis. Les autres professeurs étaient tous réunis dans la Grande Salle et semblaient attendre.

          Ils descendirent dans le Hall d’entrée et retrouvèrent le professeur Fitz et le professeur Dillantis qui sortaient à peine de l’escalier des cachots.

-       Ah ! … Oh ! s’exclama le premier en voyant Abelforth. Merci beaucoup d’être venu.

-       C’est tout naturel, répondit Abelforth poliment. Je suis à vous.

          Le professeur Dillantis, lui, inclina légèrement la tête pour leur souhaiter le bonjour. Il examina Abelforth et Harry avait l’impression qu’il le passait aux rayons X avec ses yeux, mais Harry se rappela que les rayons X n’étaient que de la technologie Moldue.

-       Remus Lupin m’a prévenu que vous viendriez, il faut nous préparer à une bataille très rude. Le Ministère a rappelé tous les Aurors qui étaient en vacances, ils ont l’air de croire que l’on va se défendre…

-       Et c’est bien ce que l’on va faire, répondit Abelforth au professeur Fitz qui n’avait pas eu le temps de terminer sa phrase.

-       Oui, oui, mais ça rend notre tâche plus difficile. Je ne pensais pas qu’ils nous prendraient à ce point au sérieux…

-       Ils ont de quoi, pourtant, répondit Abelforth. Ne serait-ce qu’avec Harry…

-       Je ne sais pas si le Ministère sait qu’il sera là, répondit le professeur Fitz…

-       C’est certainement une feinte, répondit Abelforth. Le Ministère sait évidemment qu’Harry sera là… Ils se préparent à subir de graves dégâts…

-       Oui, cependant, nous ne pourrons pas leur faire trop de mal, la communauté a besoin des Aurors, même s’ils sont contre nous, précisa le professeur Fitz.

-       Je le sais bien, Bradaigh…

          Le fait qu’Abelforth appelle le professeur Fitz par son prénom étonna beaucoup ce dernier, mais c’était bien l’ultime souci d’Abelforth en ce moment.

-       Quel est le plan de lutte ? demanda-t-il.

          Le professeur Dillantis ouvrit la bouche pour parler, lui qui n’avait toujours pas prononcé le moindre mot, mais le professeur Fitz le coupa rapidement, leur évitant une perte de temps.

-       Nous attendons de savoir par où les Aurors vont arriver. Cependant, nous nous attendons à les voir venir par le parc qui est déjà bien équipé. Les fusées nous alerteront à leur arrivée même si, certes, elles ne seront pas efficaces contre eux puisque les Aurors connaissent bien l’incantation pour les neutraliser. Les murailles sont en partie construites même s’il y a toujours des larges passages. Le but est de les maintenir à distance le plus longtemps possible. Mais on attend des nouvelles de Lupin. Tonks doit nous dire par où ils arriveront.

-       Je suis certain que Tonks est une personne de confiance, mais je doute que le Ministère ne lui divulgue leur véritable plan. Ils ont certainement des doutes quant à ses liens avec l’Ordre du Phénix. Ils vont même peut-être tenter de nous piéger en nous faisant parvenir de fausses informations. Mais ce serait extrêmement drôle puisqu’Harry a sa carte.

          Le professeur Fitz la chercha du regard et la trouva dans les mains d’Harry. On voyait bien qu’il la convoitait, mais Harry était bien décidé à la garder.

          Des bruits de pas se firent entendre et Lupin, Chourave, et Tanghudaï arrivèrent en courant par les escaliers.

-       Alors ? demanda le professeur Fitz.

          Lupin respira avant de prendre la parole.

-       Ils doivent arriver par le parc, les Aurors sont en route.

-       Quoi, déjà ! Mais, et l’ultimatum ! s’étonna le professeur Fitz.

-       Professeur Fitz, vous croyez vraiment que Fudge est du genre à respecter ce qu’il dit ? demanda Lupin.

-       Oh, il doit sûrement être en train de bouillonner d’impatience dans son bureau, ajouta Abelforth. Manifestement, le fait de diriger Poudlard lui tient particulièrement à cœur…

-       Ah ! merci d’être venu, dit Lupin, remarquant seulement maintenant la présence d’Abelforth qui était suffisamment petit pour ne pas qu’on le voit entre Harry et Ron.

-       C’est un plaisir…

-       Bien, dépêchons, nous, reprit le professeur Fitz. Lupin, combien de temps a-t-on avant leur arrivée ?

-       Peu de temps, les Aurors n’ont qu’à partir de Pré-au-Lard où ils ont commencé à se rassembler déjà.

-       Et Fred et George, ils ne peuvent pas venir nous aider ? proposa Ron.

-       Comment ça ? On ne connaît pas encore leur position, répondit Lupin.

-       Ils sont avec nous, forcément, s’exclama Ron.

-       Oui, sûrement, mais nous n’en sommes pas sûrs, on aurait peut-être du les prévenir. Tu as raison. Envoyons-leur vite un hibou…

-       Rusard peut s’en charger, il faut qu’il aille chercher un hibou rapidement, quelqu’un peut le trouver ?

-       Dans la Grande Salle, il se trouve, dit le professeur Dillantis, parlant ainsi pour la première fois.

          Le professeur Fitz le remercia sincèrement, il était rare qu’il soit satisfait des interventions orales de Dillantis.

          Ils entrèrent tous dans la Grande Salle et, effectivement, Rusard était là avec les autres professeurs.

-       Ahaha ! Où sont les Aurors ? On va leur faire regretter ce qu’ils font, à ces traitres !

-       Par pitié, il va falloir l’enfermer, elle est capable d’en tuer un, se lamenta le professeur Fitz.

-       Il suffit de lui dire de s’acharner sur Cornelius Fudge, fit remarquer Abelforth. Je suis certain que Roselyne le fera avec joie.

-       Bonne idée, Roselyne, venez ici s’il vous plaît ! appela le professeur Fitz.

-       On s’occupe d’écrire la lettre, dit Hermione.

-       Ah oui, faites vite, pressa le professeur Fitz, qui était en train d’expliquer quelque chose à Mrs Bett en s’efforçant de garder son calme.

          Il la tenait par les deux épaules pour qu’elle évite de bouger trop.

          Hermione griffonna rapidement quelques mots sur un bout de parchemin et le donna à Rusard pour qu’il aille l’envoyer.

          Ce dernier renifla le bout de parchemin pour détecter s’il était dangereux ou pas.

-       Oh allez ! s’exclama Hermione. Dépêchez-vous un peu, on n’a pas le temps !

          Rusard la regarda d’un air mauvais et s’en alla avec Miss Teigne en râlant à voix basse, tête baissée et en inondant ses chaussures de postillons.

-       Bon, Roselyne, on reprend, s’impatienta le professeur Fitz. Rappelez-moi ce que vous devez faire.

-       Désartibuler Fudge, ahaha !

-       Noooon ! Je ne vous ai pas dit de le tuer, seulement de l’attraper et de nous l’emmener, et de le secouer un peu, un peu ! répéta le professeur Fitz en insistant bien sur les mots « un peu ». Imaginez-vous si le Ministre de la Magie disparaît, Voldemort aura un gouffre ouvert pour prendre le pouvoir !

-       Ah ! Oui, oui, oui ! répondit Mrs Bett en le regardant comme s’il venait de prononcer une parole divine.

          Mais Harry était certain qu’elle ne respecterait rien de tout ça, d’ailleurs, elle avait déjà enfourché son balai et s’apprêtait à partir.

-       A mort Fudge ! Ahaha !

          Le professeur Fitz se cogna la tête contre le mur, mais il était trop tard, Mrs Bett venait de sortir du château en passant au travers d’une vitre qu’elle brisa.

-         Bien, tant pis, récapitulons, reprit Lupin. Le couloir menant au Ministère est fermé, la tour d’astronomie a été fermée, tous les accès sont normalement bloqués, il n’y a que le parc, au moins, nous ne devrions pas avoir à nous disperser. Comme prévu, nous nous séparerons en deux groupes. Cinq d’entre nous seront cachés dans la muraille et les autres feront front directement. Les Aurors devraient ainsi croire que nous sommes tous face à eux. Une fois qu’ils auront passé la muraille, nous pourrons aussi les surprendre par derrière.

          Hagrid venait à l’instant de revenir du parc. Graup, lui, était resté dans le Hall d’entrée, il était de toute façon trop grand pour passer la porte de la Grande Salle.

-       Alors, Hagrid ? demanda le professeur Fitz.

-       Toujours rien, répondit Hagrid. Aha, vous voilà ! dit Hagrid en se retournant vers Harry, Ron, Hermione et Ginny.

          Harry était content de voir Hagrid. C’était le premier sorcier qu’il avait rencontré et il s’en voulait de ne pas pouvoir passer beaucoup de temps avec lui.

-       Comment va Graup ? demanda-t-il à Hagrid.

-       Héhé, il progresse bien, le petit, il parle couramment l’anglais maintenant. Ce serait bien un jour que vous veniez à un de mes cours, c’est mon assistant.

-       Oui, pourquoi pas, répondit Harry…

-       BOUM !

-       Ils sont là, regardez là-bas !

          Tout le monde se précipita aux fenêtres, de nombreux Aurors s’approchaient. Ils étaient au moins une centaine.

-       Vite, allons-y, pressa le professeur Fitz. Il ne faut pas les laisser progresser trop rapidement ! Professeur Tanghudaï, vous devriez partir immédiatement avec votre équipe dans la muraille !

-       D’accord, nous y allons, répondit l’intéressé.

          Quatre autres professeurs dont le professeur Mesrour – Harry ne se souvenait plus du nom des trois autres – le suivirent.

          Le professeur Chourave était parti avec le professeur Fresnel pour s’occuper d’envoyer des fusées sur les Aurors.

          Finalement, ils partirent tous dans le parc. Les Aurors, en face, étaient au moins cinq fois plus nombreux, mais peu importe, ils devaient sauver l’école.

          Rusard leur courut après pour leur dire qu’il avait bien envoyé la lettre à Fred et George mais il ne les suivit pas plus loin, il n’aura pas été d’une grande utilité.

          Ils marchèrent pendant quelques instants sans dire un mot. La situation était bizarre, ils allaient au combat face à des personnes aux côtés desquelles ils se battaient encore la veille.

          Finalement, les deux groupes s’arrêtèrent lorsqu’il ne restât plus qu’une dizaine de mètres entre eux.

          Cornelius Fudge menait le groupe, accompagné d’Arthur Weasley, de Stridus Shiner, et de Dolores Ombrage.

          Lorsqu’il vit sa face de crapaud qui arborait l’horrible sourire annonciateur en général d’une catastrophe, Harry sentit la colère lui monter à la tête. Il fallait s’en douter, à la moindre occasion, cette abominable femme retournerait dans son camp original.          Harry ne pouvait pas supporter de voir Arthur Weasley au milieu de ces gens, mais après tout, il devait accepter une bonne fois pour toute que l’Arthur Weasley qu’il avait devant lui n’était plus le même que l’homme gentil et généreux qu’il avait toujours connu.

          Fudge portait son habituel chapeau melon et une cape imperméable. Il avait du mal à cacher son sourire à l’idée de pouvoir contrôler enfin Poudlard totalement.

-       Nous venons, comme nous vous l’avons annoncé, mettre en place le plan de sauvegarde de notre communauté magique lancé par le Ministère, annonça Fudge d’une voix ravie. La Direction de Poudlard sera désormais confiée au Ministère de la Magie. L’organisation du Ministère a été modifiée, le Ministre de la Magie est désormais accompagné du Sous-Secrétaire d’Etat, Arthur Weasley, du Sous-Ministre délégué à l’Education, Dolores Ombrage et du Sous-Ministre délégué à la Sécurité, Stridus Shiner. Le poste de Directeur de Poudlard sera conservé. Cependant, en cas de refus de votre part de le conserver, il sera confié à Dolores Ombrage.

-       Erreur, vous faites, dit le professeur Dillantis. Votre décision, je refuse, et Directeur de Poudlard, je resterai.

-       Vous refusez ? demanda Fudge.

-       Poudlard est séparée du Ministère de la Magie, intervint Abelforth, cela fait partie de notre histoire, de notre identité, et de nos lois. Ce n’est pas une chiure de pigeon comme vous qui allez changer cela.

          Ron explosa bruyamment de rire alors que Fudge était devenu complètement rouge.

-       Vous… Dumbledore… Vous êtes… en état d’arrestation ! bafouilla Fudge.

-       Ah oui, eh bien attrapez-moi, alors…

-       Oui, attrapez-le !

          Une dizaine d’Aurors s’avancèrent vers Abelforth qui s’avança lui aussi. Mais une corde apparut dans les airs au niveau de leur pieds et ils s’écrasèrent tous dans l’herbe comme de simples quilles.

-       Vous n’êtes pas capables d’enjamber cette corde et vous comptez m’attraper, il va vous falloir de l’entraînement, provoqua Abelforth.

-       Vous croyez ? Voyez-vous, cent-cinquante Aurors sont là pour vous attraper, vous n’avez aucune chance ! aboya Fudge, en colère.

-       Et bien allez-y, mais dites-leur d’éviter la corde, alors…

-       Vous ne devriez pas nous provoquer, dit alors une voix de fillette.

          Ombrage venait de parler, elle avait toujours son horrible sourire sur son visage blafard et portait comme d’habitude un cardigan rose ridicule.

-       Je dois reconnaître que vous avez au moins un talent, Fudge, vous avez réussi à apprendre à parler aux crapauds, dit Abelforth sur un ton amusé.

          Le sourire d’Ombrage s’effaça immédiatement, comme si s des fils qui avaient tiré vers le haut ses lèvres avaient soudain été coupés. Harry remarqua ainsi à quel point ses joues pendaient quand elle ne souriait pas.

-       Je ne vous permets pas ! dit-elle sur une voix empreinte de cruauté.

          Et elle sortit sa baguette magique, la pointant sur Abelforth.

          Le professeur Dillantis s’avança.

-       Le combat, vous cherchez, la défaite, vous trouverez !

          Il claqua des mains et une lumière verte puissante jaillit du sol. Ombrage fut envoyée à dix mètres dans les airs en poussant un hurlement suraigu. Mais les Aurors se poussèrent tous pour qu’elle ne leur tombe pas dessus et elle s’écrasa au sol dans un bruit étouffé.

-       Aaaah ! se plaignit-elle, gémissant de douleur alors que sa jambe semblait cassée.

-       Oh, réparez-la ! dit Fudge à l’Auror à côté de lui.

          Celui-ci s’affaira, mais on voyait qu’il aurait préféré faire autre chose.

-       Vous semblez traiter vos proches avec vraiment peu de respect, remarqua Abelforth.

-       Peu importe, il y a des choses plus urgentes à faire ce soir. Vous avez cinq minutes pour accepter ou non la décision du Ministère. Si vous refusez, les Aurors vous arrêteront.

-       Dans ce cas, vous pouvez nous arrêter tout de suite, dit le professeur Fitz. Nous n’accepterons pas.

          Fudge sembla hésiter. Il aurait préféré les convaincre, il savait qu’ils ne coopéreraient pas et qu’un combat affaiblirait bon nombre de ses Aurors.

-       Allons, professeur Fitz, vous êtes sensé, vous, au moins, dit-il sur un ton compatissant. Vous savez bien que vous n’avez aucune chance de lutter contre nous.

-       Au contraire, Monsieur le Ministre, je pense que c’est vous qui n’avez aucune chance de vous emparer de l’école.

          Fudge avait envie de s’énerver, mais une dernière fois, il garda son calme.

-       Pensez aux conséquences, dit Fudge, pourquoi ne pas régler ça à l’amiable, nous devons faire front face aux mages noirs, nous ne devons pas nous diviser.

          Le sourire faux de Fudge montrait à quel point il était de mauvaise foi et tous le regardèrent avec dégoût.

-       Vous allez détruire Poudlard, les élèves n’apprendront plus que des bêtises, on m’a raconté ce que vous avez fait il y a de cela deux ans, la façon dont les élèves et les autres professeurs étaient traités…

-       Voyons, Bradaigh, ce n’est pas la peine de discuter avec lui, c’est un troll, il ne comprend pas ce que vous dites…

-       FERMEZ-LA ! hurla Fudge à Abelforth. C’était de la faute d’Ombrage !

-       Ah oui, et donc vous voulez la nommer Directrice ?

          Fudge devint rouge de colère, il ne savait plus quoi répondre et s’il parlait, il risquait de dire n’importe quoi.

-       Bien, vous avez trente secondes, maintenant, vous ne voulez pas vous rendre, vous allez nous obliger à employer la force, c’est tant pis pour vous, mais le Ministère doit jouer son rôle…

-       Si plaisir, cela peut vous faire, trente secondes, nous attendrons, dit le professeur Dillantis.

          Il y eut un silence long pendant lequel Fudge les regardait tous, attendant que l’un d’entre eux s’écrie « oui, on se rend ».

          Il y eut bien un cri, cependant, mais personne ne s’attendait à ce cri-là.

-       Papa, comment peux-tu rester avec un type aussi horrible ? s’écria Ginny, qui était presque en larmes.

          Mr Weasley garda le visage fermé.

-       Ron et Ginny, je ne veux pas que vous trainiez avec ces gens, dit-il sur un ton sec qui ne lui était pas habituel. Si vous ne venez pas maintenant, les Aurors vous attraperont vous aussi et vous serez forcés à rentrer avec moi…

-       Nous n’en avons rien à faire de vos histoires de famille ! aboya Fudge.

          Il se retourna vers Stridus Shiner qui acquiesça comme pour lui donner un signal.

-       C’est trop tard, maintenant, vous avez refusé, vous allez subir les conséquences, attrapez-les !

-       Ahaha !

          Tous levèrent les yeux et virent Mrs Bett sur son balai foncer violemment sur Fudge qui roula par terre. Elle avait profité de l’obscurité du ciel pour ne pas être repérée et avait bondi comme un félin tapis dans des hautes herbes qui saute sur sa proie.

          Il y eut de multiples éclairs venant des Aurors et dirigés sur Mrs Bett mais l’action conjuguée d’Abelforth et du professeur Dillantis les fit immédiatement disparaître. Cela n’aurait de toute façon pas servi à grand-chose tant elle était habile lorsqu’elle était sur un balai.

          Celle-ci s’apprêta à nouveau à foncer sur Fudge qui était toujours allongé par terre, inanimé.

          Mais finalement, elle lui attrapa un bras, et tenta de l’emporter avec elle. Un Auror se précipita pour lui prendre l’autre bras mais cela ne suffit pas et il fut emporté lui aussi. D’autres Aurors se précipitèrent immédiatement pour les retenir, et ce n’est que lorsqu’ils furent une vingtaine qu’ils réussirent à retenir Mrs Bett.

          Fudge, lui, s’était ranimé et hurlait de douleur alors qu’il se faisait tirer par chaque bras.

          Mais finalement, Mrs Bett les lâcha en émettait un rire très communicatif et ils s’écrasèrent au sol en un gros tas.

          Pendant ce temps, les Aurors étaient en train de s’acharner sur Harry qu’ils jugeaient comme étant leur adversaire le plus redoutable.

          Ils connaissaient très bien de quoi il était capable puisqu’ils avaient combattu longtemps à ses côtés.

          Ainsi Harry, même s’il avait dédoublé sa concentration, était tellement assailli par les éclairs qu’il ne pouvait que faire apparaître des Boucliers d’Argent le plus vite possible pour se protéger.

          Mais Abelforth vint à son secours et les Aurors arrêtèrent progressivement de s’acharner sur Harry.

          Le combat était très serré, Harry et son camp étaient en nombre inférieur et devaient faire face à une pluie de sortilèges qu’ils devaient pour l’instant se contenter de bloquer. Ils avaient l’impression de sans cesse reculer mais n’arrivaient pas à bousculer les Aurors.

          Ceux-ci étaient bien plus dangereux que les Mangemorts. Ils ne perdaient en effet pas leur temps à parler et ne passaient pas une seconde à faire autre chose qu’envoyer des sortilèges.

-       Praïka ! envoyèrent plusieurs Aurors sur Harry.

          Des éclairs bleus s’approchaient dangereusement d’Harry qui se concentra de toutes ses forces pour les faire reculer.

          Mais il n’y arrivait pas, il avait une sorte de pression à combattre ses anciens alliés.

-       Agarminis !  s’exclama Harry, faisant apparaître un énorme Bouclier d’Argent.

          Cela lui permit seulement de gagner un peu de temps. Le Bouclier d’Argent ne permettait pas d’arrêter les éclairs bleus, mais il les attirait pendant un moment.

-       Pierris tornadis !

          Harry leva une tornade de terre et de pierres qu’il dirigea sur les Aurors les plus proches de lui. Il était passé très près de se faire paralyser par les Aurors, mais il avait maintenant remis une bonne distance de sécurité entre eux.

          Abelforth et le professeur Dillantis étaient les plus impressionnants.

          Abelforth avait enfermé à lui seul une vingtaine d’Aurors dans des bulles aux reflets d’or comme il l’avait déjà fait au Ministère de la Magie lorsqu’ils avaient libéré Severus Rogue.

          Dillantis, lui, tenait une boule en verre dans sa main qui émettait un mélange de lumière verte et de fumée. Elle émettait des éclairs rouges qui paralysaient tous les Aurors un à un.

          Harry aurait bien voulu savoir ce que c’était, mais les Aurors continuaient malgré tout de gagner du terrain. Hermione et Ron avaient déjà tous les deux été stupéfixés et gisaient à côté d’Harry qui n’arrivait pas à les ranimer sans risquer de se faire stupéfixer à son tour.

-         Helicoïll ! s’exclama un Auror.

          Harry reçut le sortilège sans avoir eu le temps de réagir.

          Son effet était très bizarre et Harry sentit une forte douleur et son corps était en train de se tordre en forme d’hélice. La souffrance était atroce, presque aussi forte que celle provoquée par le sortilège Doloris.

-       Aaaah !

          Il s’entoura d’un halo de lumière rouge et la douleur s’arrêta.

          Mais l’Auror n’avait pas pour autant perdu son sang-froid et envoya plusieurs sortilèges sur Harry.

          Harry était très en colère, il ne s’attendait pas à ce que les Aurors utilisent ce genre de maléfices face à lui.

-         Biancker !

          Six Aurors tombèrent à la fois ce qui les soulagea un peu. Harry réussit à ranimer Hermione mais c’était Lupin et quatre autres professeurs qui venaient de tomber à côté d’eux.

          Les six Aurors avaient eu le temps de se relever et Hermione fut à nouveau stupéfixée en quelques secondes. Il était difficile de lutter même lorsque l’on avait dédoublé sa concentration, alors Harry comprenait qu’Hermione n’ait rien pu faire.

-       Serpentaquis ! Thundereplix !

          Harry utilisa l’eau du Serpent d’Eau pour faire apparaître un orage violent qui se déchaîna au-dessus des Aurors.

          Il fut aidé par le professeur Dillantis qui utilisait l’orage d’Harry pour faire s’abattre la foudre sur les Aurors en claquant simplement des doigts.

          C’est alors que les fusées leur virent en aide. Des feux d’artifices de toutes les couleurs étaient tirés du château, et semblaient ensorcelés pour foncer sur le groupe des Aurors et y exploser violemment.

          Une immense tête de dragon leur tourna autour et mit feu à tous leurs vêtements en même temps.

-       Fred et George ont dû arriver, dit Ron qu’Harry venait de ranimer. Il n’y a qu’eux pour contrôler aussi bien ces fusées !

          Grâce à cela, ils reprirent un peu le contrôle de la situation, Harry envoya plusieurs maléfices du Rayon Rose pour affaiblir progressivement les Aurors sans trop les blesser.

          C’est alors que certains Aurors se retournèrent, ils étaient attaqués de l’autre côté par le professeur Tanghudaï et les autres professeurs qui l’accompagnaient.

          Harry vit une puissante lumière orange et ferma les yeux pour ne pas être touché.

          Lorsqu’il les rouvrit, la moitié des Aurors étaient par terre et les autres avaient tous fait apparaître un dôme pour se protéger.

          Mais ils s’enflammèrent tous d’un coup et, alors qu’une lumière bleue puissante s’échappait de la boule de cristal que tenait le professeur Dillantis dans ses mains, une véritable tornade d’eau les renversa tous.

          Un éclair jaune sortit de la baguette d’Abelforth qui électrocuta tous les Aurors d’un coup.

          Il y eut un autre éclair orange et tous les effets des sortilèges disparurent, laissant les Aurors étendus au sol.

-         Ahaha !

          Mrs Bett levait les bras en signe de victoire.

-       Où est Fudge ? demanda Lupin.

          Ils cherchèrent parmi les corps des Aurors paralysés mais ne le trouvèrent pas.

-       Qu’est-ce que vous leur avez fait ? demanda Harry à Abelforth.

-       Rien de bien méchant, ils sont juste paralysés pour un moment. Mais ce qui m’inquiète, c’est l’absence de Fudge…

          Rusard arriva en courant et voulut parler mais il n’y arrivait pas. Il fit de grands mouvements avec les bras et montra le château, les Aurors par terre, puis sautilla comme si c’était urgent.

-       Quoi ? demanda Lupin.

-       Je crois qu’il faut le suivre, dit Abelforth.

-       Le professeur Fitz, je cherche, dit le professeur Dillantis qui arriva.

-       Où est-il ? demanda Lupin.

          Mais il n’était pas autour d’eux.

-       Vite, au château ! s’exclama Abelforth.

          Ils partirent tous en courant et Mrs Bett y arriva en quelques secondes grâce à son balai.

-       Le château est attaqué ! hurla-t-elle.

          Ils coururent tous le plus vite qu’ils pouvaient et arrivèrent dans le hall d’où on entendait des explosions de sortilèges.

          Harry tomba sur Fred et George.

-       Harry ! Vite, ils sont montés, ils veulent s’emparer du bureau du Directeur, ils veulent refermer les portes du château, il faut que tout le monde rentre, s’exclama Fred.

-       Content que vous soyez-là, répondit Harry. Les autres arrivent, allons vite aider.

          Ils montèrent en courant jusqu’au bureau directorial.

-       Mais ils ne peuvent pas rentrer, dit Harry, ils n’ont pas le mot de passe.

-       Il y a toujours un moyen de passer, dit Hermione qui courait derrière eux, le Ministère a de bons experts dans le domaine, je suis sûre que s’ils ont bien préparé leur coup, ils ont pu y entrer.

          Ils arrivèrent rapidement devant la porte du bureau directorial mais la gargouille bloquait toujours le passage.

-       Comment faire ? demanda Hermione.

-       Attendez, on va la faire exploser, dirent Fred et George en même temps.

          Ils sortirent une sorte de boule noire de la taille d’une pomme sur laquelle était dessinée une tête de mort blanche.

-       Désolés, dirent-ils à la gargouille, qui devait être là depuis les origines de Poudlard.

          Ils posèrent la bombe derrière la gargouille qui ne bougea pas.

-       Attention, écartez-vous ! dit George.

-       Bomba activatum !

-       Trois…, deux…, un…

          Mais à ce moment-là la gargouille bougea, ouvrant le passage et, de l’escalier en colimaçon, plusieurs silhouettes apparurent.

 

 

 

 

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