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HARRY POTTER
ET LA CLEF DE LA PAIX
CHAPITRE 108 – UNE SIESTE DE DOUZE JOURS
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– Faisons passer le message autour de nous, le bouche à oreille suffira, toute l’école sera au courant dans dix minutes, proposa Hermione.
Pendant que ses amis prévenaient le maximum de personnes qu’une réunion de l’A.D. aurait lieu à quatorze heures, Harry chercha du regard Paul et le trouva. Il tenait à savoir rapidement ce que préparaient les J.M.P., et peut-être que son ami de Serpentard le savait.
– Non, Harry, malheureusement je n’en sais rien, ils ont compris depuis bien longtemps que je ne suis pas avec eux, j’aurais peut-être dû le leur faire croire, mais c’est trop tard. Ils se cachent dans une salle secrète de la salle commune et y ont mis un mot de passe, ils ont totalement arrêté d’essayer de convaincre d’autres élèves de les rejoindre et on ne les voit quasiment jamais.
– C’est inquiétant, répondit Harry, est-ce que tu as réussi à convaincre d’autres élèves de nous rejoindre ?
– J’essaie discrètement, mais c’est dur d’en trouver qui acceptent, ils ont assez peur… J’en ai quand même quelques uns qui ont accepté et qui surveillent les allées et venues des J.M.P. dans la salle commune.
– Est-ce que tu as un moyen de les prévenir, ce serait bien qu’on se réunisse tous pour leur donner des encouragements.
– Oui, c’est une bonne idée, répondit Paul, je vais leur parler, mais je pense qu’ils vont venir à l’A.D..
– Tu es déjà au courant ? s’étonna Harry.
– Je m’en doutais que tu improviserais une séance, et puis j’ai vu Ron, Hermione, Ginny et Neville partir en courant vers les autres tables pour faire passer un message, ça ne trompe pas !
– Très bien, dans ce cas tu me diras tout à l’heure, la séance commence à quatorze heures, je vais voir Mrs Bett pour lui demander de nous prêter sa salle en attendant.
Harry alla ensuite à la table des professeurs.
– Bonjour, Harry, lui dit le professeur Fitz, le voyant arriver, nous aimerions vous voir après, mais je suppose que vous allez organiser une séance de votre club ?
– Oui, répondit Harry.
– C’est la meilleure chose que vous pouvez faire. Nous allons essayer d’étudier toutes les possibilités, avec les professeurs entre nous, d’abord, et ensuite avec le reste des troupes qui nous est resté fidèle. Le Ministère ne sera pas récupéré, c’est une évidence, mais si nous pouvons protéger Poudlard, on le fera et on tiendra. Nous passerons la nuit à renforcer les protections s’il le faut…
– Très bien, répondit Harry, qui ne pouvait qu’approuver.
– Aha Pot-Pot ! s’exclama Mrs Bett en le voyant. J’aimerais bien venir à ta réunion mais j’peux pas !
– Je peux vous emprunter votre salle ? demanda Harry.
– Bien sûr, ce n’est même pas la peine de demander ! Amusez-vous bien ! Ahaha !
Harry avait voulu aller consulter Abelforth avant la réunion, c’est pour cela qu’il avait prévu une heure avant la réunion.
Lorsqu’ils arrivèrent chez lui, ils furent surpris de voir que Rogue était présent.
– Bonjour, dit Abelforth, je me doutais que vous finiriez par venir…
– Bonjour, grinça Rogue qui avait la tête de quelqu’un qui venait d’être interrompu dans une discussion sérieuse.
– Eh bien, ça tombe bien que Severus soit là, nous allons pouvoir nous organiser un peu plus facilement, dit Abelforth. Hum, connaissez-vous la réaction des professeurs ? Ont-ils prévu de lutter ?
– Oui, répondit Harry, ils veulent protéger le château le plus possible et vont repousser les Aurors et tout ce qui attaquera. Ils ont décidé de ne plus se concentrer sur le Ministère, mais seulement sur l’éducation des élèves apparemment.
– Très bien, répondit Abelforth, c’est la meilleure chose à faire. Néanmoins, les chances que Poudlard arrive à résister sont minces, alors il faudra convaincre vos camarades de rester à Poudlard. Le fait que vous continuiez à apprendre, à vous instruire, tout en ne vous déchirant pas dans une guerre entre les maisons, sera la meilleure arme contre les forces du Mal, même si cela devra se faire dans la peur.
– C’est ce que l’on va essayer de dire, on a une réunion avec l’A.D., j’ai vu un ami de Serpentard qui surveille les J.M.P., il est en train d’essayer de rassembler le maximum d’élèves de Serpentard pour nous rejoindre… D’ailleurs, Monsieur ?
Harry se tourna vers Rogue.
– Oui, répondit celui-ci en bougeant à peine les lèvres.
– Je sais que les J.M.P. préparent quelque chose, dit Harry, ils ont eu un comportement très étrange ces derniers temps.
– Le Seigneur des Ténèbres leur avait fait parvenir une liste de mauvaises actions à accomplir que je n’ai jamais eue entre mes mains, je suppose que cela consiste à empoisonner le maximum d’élèves pour semer la panique.
– Ah, dommage.
– Mais méfiez-vous, Potter, le Seigneur des Ténèbres leur a demandé de s’entraîner pour ne plus paraître aussi ridicules face à vous dans les combats. Je doute qu’ils ne progressent très vite, mais je vais devoir leur donner des cours particuliers à mon arrivée à Poudlard. Le Seigneur des Ténèbres veut leur confier la mission de traquer et terroriser tous les élèves qui voudraient résister. Je crains qu’une guerre sans merci oppose les élèves de Poudlard.
– Comment va-t-on faire si vous venez à Poudlard, je vais devoir partir ? demanda Harry.
– C’est compliqué, répondit Abelforth, la logique voudrait que le Ministère essaye de t’arrêter, Harry, après tout ce qui a été dit… Mais je pense que Voldemort va agir très prudemment, je pense que malgré tout ce qui a été dit, un grand nombre de personnes reste attaché toi, je ne pense pas que tu vas devoir quitter Poudlard, et nous allons tout faire pour l’éviter. En revanche, c’est évident, il va falloir désormais agir en toute discrétion, je pense que les réunions de l’A.D. devront devenir à nouveau secrètes… Severus, je me doute que vous ne les tolèrerez pas ?
– Non, bien sûr, répondit Rogue, esquissant un sourire ironique.
– Ca me paraît logique, l’avantage est que Severus pourra vous prendre en main pour des cours particuliers…
– Certes, répondit Rogue. Cependant je dois vous prévenir qu’il est hors de question que qui que ce soit soit au courant de ces cours, il en va de ma couverture auprès de Voldemort… Je vais devoir vous faire souffrir et être particulièrement désagréable avec vous, bien plus qu’avant. Quant à vous, vous devrez faire semblant de me détester…
Rogue leur lança un regard malicieux, l’air de dire qu’après tout c’était naturel entre eux de se comporter de cette manière.
– Ce sera quel genre de cours ? demanda Harry.
– Oh, la même chose que ce que l’on fait ensemble, pendant quelques temps, c’est Severus qui prendra le relai, ce sera plus facile étant donné qu’il sera à Poudlard. Et puis ça ne fait pas de mal de changer un peu de professeur parfois.
– Ca veut dire que je n’aurais plus de cours avec vous ? demanda Harry, qui était très surpris.
– Non, je continuerai de te donner des cours, mais je serai un peu plus occupé pendant quelques temps et Severus prendra le relai, mais tout rentrera vite dans l’ordre. Maintenant, si tu veux savoir exactement ce que vous allez travailler, ce sera en partie les potions car tu as besoin de devenir très fort dans ce domaine même si cela ne te semble pas utile directement, et la dualomancie car tu as encore plein de choses à apprendre dans ce domaine… Et puis bien sûr tu continueras d’apprendre quelques sortilèges par-ci, par-là et tu affineras ta compréhension des rayonnements élémentaires.
– En attendant, coupa Rogue, il faudrait que j’arrive à Poudlard pour cela, et vu la résistance que semblent organiser les professeurs, ce ne sera pas chose facile. Le Seigneur des Ténèbres m’a demandé de ne pas utiliser la force pour conquérir Poudlard, même si cela doit prendre un peu plus de temps.
Rogue s’interrompit et grimaça, la Marque des Ténèbres sur son bras était devenue douloureuse.
– Il m’appelle, je reviens ce soir. Quant à vous, Potter, soyez très prudent.
Rogue sortit et transplana pour aller retrouver le Seigneur des Ténèbres.
– Je peux vous poser une question ? demanda Harry à Abelforth.
– Tu peux toujours la poser, mais je te vois venir et à mon avis je ne pourrai pas y répondre, répondit Abelforth avec un sourire malicieux.
– C’était pour savoir ce que vous allez faire si vous ne pouvez plus me donner de cours…
– Et comme prévu je ne peux pas te le dire, mais tu le sauras en temps voulu.
Harry prit un air perplexe, il n’aimait pas devoir attendre pour découvrir des informations importantes. Mais Abelforth avait eu un regard convainquant et Harry n’avait pas cherché à insister.
– Peut-être que tu devrais pratiquer une nouvelle fois l’enchantement de Déchaînement de l’Ire, ça ne peut pas te faire de mal, proposa Abelforth pour changer de sujet.
Harry se sentait progresser de jour en jour, et sa baguette avait cette fois émis des rayonnements bien plus puissants que ses amis avaient pu ressentir et ils s’étaient même sentis un peu mal.
Le reste de l’après-midi fut consacré à l’Armée de Dumbledore à Poudlard. Harry, Ginny et Neville s’étaient occupés des première, deuxième et troisième année tandis que Ron, Hermione et Luna avaient pris en charge les quatrième, cinquième et sixième année. Enfin, ils s’étaient réunis pour la leçon avec les septième année ensuite et certains des meilleurs sixième année.
Harry avait décidé de passer beaucoup plus de temps avec eux car il comptait principalement sur eux pour défendre le château. Il leur avait fait une séance difficile mais tous étaient très motivés et s’y étaient impliqués sérieusement.
Ils avaient commencé par des révisions intenses du Patronus, s’entraînant sur un Détraqueur qu’Harry avait emprunté à Abelforth. Ensuite, ils avaient appris le maléfice du Rayon Rose et le Bouclier d’Argent pour ceux qui progressaient le plus vite.
Ginny, Neville et Paul étaient ceux qui avaient fait les plus gros progrès et Harry avait entrepris de leur apprendre le sortilège du Serpent de Feu avant la fin du cours même si tout n’était pas encore parfait et que leurs sorts étaient encore bien moins puissants que les siens.
Le nombre d’élèves présents à leurs réunions avait légèrement diminué, mais ceux qui y étaient venus semblaient plus fidèles que jamais et ils avaient compris ce qui se tramait dans leur dos et ne voulaient pas le laisser faire.
Harry les avait bien mis en garde que s’il devait quitter Poudlard, il fallait qu’ils s’organisent pour continuer de s’entraîner et lutter contre Voldemort et les J.M.P.. Certains ne semblaient pas croire qu’il pourrait être exclu de l’école, cependant, ils avaient compris le message.
Enfin, il put réunir grâce à Paul certains Serpentard qui semblaient être de leur côté, et il leur demanda de surveiller les J.M.P. particulièrement, tout en leur assurant qu’il les défendrait quoi qu’il arrive, ce qui ne les rassura tout de même pas complètement. Il les prévint aussi de se méfier de Rogue qui ferait tout pour les enrôler au service de Voldemort lorsqu’il serait à Poudlard.
– Réunion dans la Grande Salle ! Ahaha ! Dépêchez-vous sinon je vous botte les fesses ! Aha !
Mrs Bett qui était sur son balai comme d’habitude, parcourait les couloirs de l’école pour faire passer ce message à tous les élèves, elle avait ensorcelé des chaussures qui volaient derrière les élèves retardataires, les menaçant de les frapper dans le derrière.
Rapidement, tout le monde fut réuni dans la Grande Salle et manifestement le professeur Fitz allait faire une annonce.
– Je vous remercie d’être tous venus rapidement, nous n’avons pas de temps à perdre, annonça-t-il. Severus Rogue va être investi dès demain soir, nous n’avons donc que peu de temps pour nous organiser pour tenter d’empêcher cela. Voici le plan que nous avons décidé d’adopter…
– ATTENDEZ ! aboya Maugrey qui s’était levé, son œil magique tournant à une vitesse folle. Hors de question de parler devant eux !
Il pointa du doigt les J.M.P. qui étaient tout au bout de la table des Serpentard. Ils prirent un faux air innocent.
Le professeur Fitz sembla hésiter, ils n’avaient pas de preuves qu’ils avaient commis des actes répréhensibles depuis leur retour à Poudlard.
– Si c’est pour que Voldemort sache tout dès ce soir, hors de question ! Autant lui donner les clefs du château directement ! aboya encore Maugrey.
Plusieurs professeurs approuvèrent et Mrs Bett se leva pour applaudir.
– Vous avez raison, je vais devoir vous demander de quitter la Salle, dit finalement le professeur Fitz d’un ton sans appel. Si vous ne partez de vous-mêmes, nous allons devoir vous faire sortir par la force.
Les J.M.P. commencèrent à protester vivement mais Maugrey se leva et pointa sa baguette sur eux, ce qui les obligea à obéir.
– Très bien, puisque nous sommes maintenant entre personnes de confiance, voilà ce que nous allons faire. Ceux qui voudront nous aider seront les bienvenus.
Le professeur Chourave va commencer par déplacer certaines plantes dangereuses de la serre n°4 et les placer partout dans le parc, l’accès principal de l’école sera définitivement fermé et muré, du moins tant que le Ministère menace de nous renverser. L’accès au Ministère de la Magie sera également bloqué. Le professeur Slughorn ainsi que ses collèges professeurs de potions vont préparer des potions de croissance pour ces plantes magiques, elles deviendront énormes et par conséquent seront encore plus mortelles que ce qu’elles ne l’étaient. Vous comprenez donc que le parc est interdit d’accès jusqu’à nouvel ordre.
Les potions de croissance ne sont pas difficiles à préparer mais il nous en faudra des chaudrons entiers, ceux qui veulent aider pourront se rendre dans les cachots pendant toute la nuit prochaine.
Nous allons également fermer plusieurs ailes inutilisées, il vous sera impossible d’y accéder et seul le cœur de Poudlard vous sera accessible. Pour les élèves de Serdaigle, votre salle commune étant particulièrement éloignée, nous avons décidé que vous l’abandonnerez provisoirement. Par souci de préserver votre maison cependant, vous ne serez pas répartis dans les trois autres, mais vous occuperez des appartements du quatrième étage. Tout n’est pas totalement prêt, mais encore une fois, nous vous invitons à venir nous aider. Le transfert de vos affaires se fera immédiatement après le repas.
De plus, la plupart des cours se dérouleront maintenant dans l’aile habituellement réservée aux cours de Réactions face à une situation périlleuse, dans les cachots et les amphithéâtres. Le Bureau des Aurors de Poudlard reste au deuxième étage, néanmoins, un accès direct va être ouvert au premier étage et permettra par conséquent un accès plus facile à la Grande Salle qui fera office de salle de rassemblement en cas d’attaque. Des alarmes magiques vont être installées et vous informeront quand vous devrez vous y rendre.
Afin de pouvoir détecter plus facilement des présences ennemies, les murs des parties principales de l’école seront traités avec des potions de Révélation Humaine, ce sont des potions difficiles à préparer mais les meilleurs d’entre vous en sont capables et nous comptons sur votre aide, il nous en faut de grandes quantités. Tous les élèves de Poudlard devront boire demain une potion qui inhibera l’effet de la potion à leur passage. Seuls des intrus à l’école seront repérés de cette manière. Ces mesures seront accompagnées de la présence de nombreuses créatures magiques potentiellement dangereuses dans les zones les plus éloignées du château, elles ont pour but de retenir d’éventuels assaillants et de les démasquer. Nous vous demandons donc de bien vouloir ne pas vous en approcher et dans tous les cas de vous déplacer par groupes, et de ne rester que dans les parties du château les plus empruntées. Ces créatures sont enfermées dans des cages, vous n’avez donc aucune raison d’être inquiets tant que vous respectez les consignes de sécurité.
Si vous avez un quelconque doute ou une quelconque suspicion sur une personne, notamment un Auror ou un camarade, qui se ferait remarquer par un comportement suspect, par exemple, nous vous demandons de venir nous en parler, nous nous assurerons qu’il y ait toujours un professeur à la salle des professeurs. Je demande en particulier aux élèves de Serpentard de rester le plus possible à distance des élèves qui ont été expulsés tout à l’heure. Nous avons toutes les raisons de penser qu’ils vont faire en sorte d’aider Severus Rogue à pénétrer dans l’école. Ces élèves sont dangereux et même si nous n’avons aucune preuve qu’ils ont tenté de commettre des actes mauvais depuis leur retour, nous ne pouvons pas prendre le risque de les laisser sans surveillance. Si jamais ils vous approchent et vous proposent d’enfreindre le règlement, de les rejoindre, ou si tout simplement vous vous rendez compte qu’ils ont des activités qui sortiraient du cadre de la vie habituelle d’élèves de Poudlard, nous vous exhortons à venir nous prévenir, il en va de notre sécurité. N’ayez pas peur d’éventuelles répercussions, nous sommes là pour vous protéger.
Toutes ces mesures ne doivent cependant pas vous perturber, nous vous invitons à continuer à travailler sérieusement pour préparer vos examens pour certains, passer dans les années supérieures pour d’autres, et à participer à la vie de l’école et en particulier par le biais des clubs. Ce sera le seul moyen de lutter contre ce que la nouvelle Direction va vouloir vous imposer si jamais nous devions chuter, même si cela doit se faire clandestinement.
Je crois qu’il est inutile de vous embêter plus avec des longs discours, maintenant il est temps d’agir, si vous avez des questions ou si vous voulez aider, vous pouvez venir nous voir après le repas, vous pourrez de plus faire gagner des points à vos maisons respectives. En attendant, place au repas.
Les J.M.P. n’étaient pas réapparus pour le repas et Harry s’inquiétait qu’ils étaient peut-être en train de préparer un mauvais coup pour se venger.
Les professeurs étaient tous réunis dans la Grande Salle et Maugrey était réapparu, plusieurs Aurors étaient avec eux.
Les élèves semblaient très motivés à l’idée de se défendre eux-mêmes. La plupart d’entre eux avaient déjà eu à subir des cours avec Rogue et ils ne voulaient pas retenter l’expérience. Les autres en avaient simplement entendu parler et le bouche à oreille n’avait fait qu’amplifier les choses.
Ainsi à la fin du repas, une foule incroyable s’était rendue dans les cachots pour la préparation des potions, d’autres étaient allés voir le professeur Chourave pour leur proposer de l’aide pour l’installation des plantes dangereuses, mais celle-ci avait jugé que c’était bien trop dangereux.
– On va aider ? demanda Ron.
– Ce n’est pas une très bonne idée, répondit Hermione, il y a déjà suffisamment de monde, on devrait aller s’entraîner plutôt, si l’on est entre nous, on progressera plus vite.
Harry acquiesça, et ils se rendirent dans la Salle du Phénix pour être tranquilles. Harry s’entraîna une nouvelle fois à l’enchantement du Déchaînement de l’Ire, mais il dut rapidement arrêter afin de ne pas risquer de détruire la bibliothèque.
Il en profita donc pour tenter d’apprendre un nouveau sortilège qui pourrait lui servir. Il parcourut plusieurs livres avant d’en trouver un qui l’intéressait. C’était le Bouclier du Filament Doré, qui consistait à entourer un sortilège ou un maléfice par une sorte de filament de lumière doré, pour le renvoyer sur sa cible.
C’était un enchantement très difficile d’ancienne Magie et Harry avait placé la barre très haut, trop haut même. Il s’était aidé de Dobby qui lui envoyait des sortilèges, mais à chaque fois au début, il avait échoué à le stopper, et encore moins à le renvoyer. Mais il n’était pas très bien habitué à la Magie des Elfes et il ressentait des rayonnements inconnus venant des sorts de l’elfe.
Ses amis, pendant ce temps, avaient augmenté la puissance de leur maléfice du Rayon Rose, et il était devenu pour eux une arme redoutable. Ils s’entraînaient à les stopper avec leur Bouclier d’Argent et Harry était très content de les voir progresser de cette manière.
Neville lui, avait pratiqué avec Luna, ils s’envoyaient des gros éclairs paralysants qui se mettaient à posséder des flammes.
Enfin, Harry avait trouvé un livre sur les Phénix et il avait fait quelques vérifications sur son lien avec Fumseck. Il remarqua que celui-ci était à un « stade avancé » d’après le livre, car Fumseck était capable d’émettre des rayonnements qu’Harry envoyait avec sa baguette, ce qui était la base du Transfert de Sorts, qui fascinait Harry.
Le Transfert de Sorts était en fait la capacité du Phénix d’envoyer un sortilège à la place de la baguette du sorcier par simple demande de celui-ci. En quelque sorte, le Phénix agissait comme un intermédiaire magique. D’après le livre, Harry allait être capable de pouvoir commencer à utiliser cette capacité, même s’il fallait semble-t-il beaucoup de temps pour la maîtriser, et notamment pour des sorts complexes. L’avantage en combat était néanmoins très important et la motivation d’Harry était immense.
Mais tout cet entraînement les avait fatigués et ils ne tardèrent pas à aller dormir, attendant avec appréhension la journée de demain, où ils devraient lutter pour sauver Poudlard du contrôle de Voldemort.
Le matin, au petit-déjeuner dans la Grande Salle, beaucoup d’élèves et de professeurs avaient l’air épuisé. Ils avaient passé la nuit à mettre en place les protections du château. Le professeur Chourave avait ses habits déchirés en maints endroits et le professeur Fitz s’était même endormi en lisant la Gazette du Sorcier.
Le journal traduisait toute l’excitation que pouvait ressentir Voldemort à l’idée d’avoir pu obtenir autant de pouvoirs. Joe Jigger, interviewé par Patrick de Carnoustie, avait expliqué que la priorité du Ministère était l’arrestation de tous les membres de l’Ordre du Phénix et le retour des Détraqueurs pour garder la prison d’Azkaban.
Harry se dit que si tout cela était mis en place et que Rogue parvenait en plus à prendre Poudlard, il ne serait plus nulle part en sécurité. Le professeur Fitz, qui s’était réveillé, le tira de ses réflexions pour faire une annonce.
– Bonjour, au nom de tous vos professeurs, je vous remercie pour votre engagement. Votre aide nous a été précieuse et nous avons pu grâce à vous mettre en place des protections très fortes au château. Nous n’avons a priori plus besoin de votre aide. Les professeurs vont cependant passer à toutes les tables pour vous faire boire une potion qui vous protègera des potions de révélation appliquées sur les murs. Vous serez ensuite libres toute la matinée et vous aurez vraisemblablement des cours cet après-midi, nous vous donnerons vos emplois du temps après le repas de midi.
Tous les élèves avaient bu la potion pour désactiver les alarmes magiques à leur passage, mais cela n’avait pas empêché quelques problèmes, Peeves et Pooves, tous les fantômes, et plusieurs gnomes et lutins les activaient sans cesse à leur passage, et plusieurs élèves avaient été pris de panique en voyant les murs se mettre à briller fortement, croyant à une attaque.
Mais hormis ce problème, le système fonctionnait très bien.
Harry, Ron, Hermione, Ginny, Neville et Luna avaient passé une nouvelle matinée à s’entraîner dans la Salle du Phénix. Hermione était un peu réticente à s’entraîner, elle aurait bien préféré réviser le cours sur les sortilèges Protéiformes même si elle les connaissait déjà sur le bout des doigts. Mais par les temps qui courraient, l’entraînement au combat était prioritaire.
Ils se mirent alors par deux et, après avoir poussé la table du milieu de la pièce, ils perfectionnèrent leur pratique de certains sortilèges très utiles comme le Bouclier d’Argent, le maléfice du Rayon Rose, ou encore les maléfices Electrisants. Harry s’ennuyait un peu parce qu’ils étaient devenus des sorts basiques pour lui, mais il savait que cela permettait à ses amis de progresser plus vite, et il avait besoin d’eux pour déjouer les plans de Voldemort.
Harry termina son entraînement en essayant une nouvelle fois le Transfert de Sorts avec Fumseck. Il s’était aidé du livre d’Octave Melodge et pour l’instant, il avait dû se contenter de plusieurs incantations sans effet autre qu’un petit rayon lumineux. D’après le livre, ces incantations permettaient de préparer le lien de Conjugaison à transférer des sortilèges plus complexes.
Peu avant midi, ils se rendirent dans la Grande Salle pour le repas, et aussi pour prendre des nouvelles de ce qui s’était passé dans le château. Apparemment, tout avait été très tranquille, et Nick Quasi-Sans-Tête, qui était toujours parmi les premiers informés sur l’actualité du château, leur avait confirmé qu’il n’y avait pas eu la moindre tentative d’attaque.
Le repas s’était pris dans une ambiance d’une lourdeur quasiment jamais atteinte, qui contrastait sévèrement avec le soleil, insolent, qui s’était mis à illuminer le parc et la Grande Salle, à travers les vitraux.
Les J.M.P. n’étaient pas réapparus et Harry s’en inquiétait à l’approche de l’attaque de Rogue, il savait de quel côté ils se rangeraient et ils devaient déjà être en train d’essayer de préparer à les aider. Finalement, des élèves de deuxième année de Gryffondor qui avaient mangé juste à côté d’eux, les avaient vu en train de prendre leur repas ces derniers jours seuls à la cafétéria.
– Ce n’est pas très équilibré de manger si souvent à la cafétéria, fit remarquer Hermione, avant de se rendre compte de la bêtise de ce qu’elle venait de dire.
Il y eut un silence un peu lourd.
– Ils se mettent dans un coin de la cafétéria un peu sombre et on ne sait pas de quoi ils parlent, poursuivit Arthur, l’un de ces deuxième année.
– Dommage… répondit Harry.
– Mais on n’allait pas s’approcher d’eux pour écouter, ils sont un peu… dangereux, non ?
– Oui, vous faites bien, répondit Hermione, ils peuvent être très… brutaux !
A la fin du repas, les professeurs ne firent pas d’annonce concernant l’arrivée de Rogue, mais donnèrent les emplois du temps pour l’après-midi. Les septième année avaient cours de potions ensemble dans les cachots toute l’après-midi.
Le fait de passer l’après-midi dans les cachots sombres et glaciaux ne réjouissait pas Harry, mais l’avantage était qu’il pourrait surveiller en permanence les J.M.P..
Le professeur Slughorn et le professeur Corcc assuraient ensemble le cours et Harry fit en sorte qu’ils soient placés près des J.M.P. pour ne pas les quitter des yeux. Les professeurs récupérèrent les essais sur l’utilisation du Charme de Parkinson dans les potions de soins.
Le professeur Slughorn, lorsqu’il ramassa les copies des J.M.P., poussa un soupir en voyant que leurs essais, alors que cinquante centimètres de parchemin avaient été demandés, tenaient sur à peine une dizaine de lignes pour la plupart d’entre eux. Mais il ne dit rien, ce qui en disait long sur l’influence que les J.M.P. avaient sur lui, et s’apprêta à donner les instructions comme si de rien n’était.
– Bien, comme vous vous en doutez, la potion que nous allons préparer aujourd’hui nécessitera l’utilisation du Charme de Parkinson… quel type de chaudron allons-nous utiliser à votre avis ?
– En argent ! répondirent plusieurs élèves à l’unisson, ce qui énerva Hermione qui, elle, avait levé la main.
– Bien, bien, très bien, mais ce n’était pas une question difficile… La potion que nous allons donc préparer est appelée Liqueur de la Providence. Pour la prochaine fois, je vous demanderai de rédiger un essai d’un mètre cinquante de parchemin sur cette Liqueur, en insistant, de manière non disproportionnée, sur deux points particuliers : l’histoire de cette potion et les légendes autour d’elle au travers de récits célèbres, l’analyse précise de ses ingrédients et de sa préparation. C’est un travail long et qui vous demandera un travail important de documentation. Si vous ne trouvez pas les informations nécessaires, vous pourrez venir me voir et je vous indiquerai des références utiles.
« Aujourd’hui, nous allons commencer sa préparation, qui s’étalera sur plusieurs séances. Cette potion est très précieuse et vous ne pourrez pas espérer en obtenir beaucoup, par conséquent, je vous demanderai d’être particulièrement sérieux et concentrés, la moindre erreur de manipulation sera fatale et vous pourrez perdre jusqu’à un mois de travail. Le professeur Corcc et moi-même passerons pour vous aider et à certains points de la préparation, nous vous demanderons de nous appeler pour vérifier que tout se passe bien.
« Rapidement, qui peut me parler de cette Liqueur de la Providence ? Mr Londubat ?
Neville avait levé la main et le professeur Slughorn, content de voir enfin quelqu’un d’autre qu’Hermione et Egogonde répondre à une question difficile, avait sauté sur l’occasion pour l’interroger.
– La Liqueur de la Providence, expliqua Neville, est une sort de potion de chance qui n’agit qu’une fois dans sa vie, mais on ne peut savoir quand. Je crois qu’elle ne peut jamais servir le mal…
– Tout à fait Mr Londubat, excellente réponse, et en effet, cette potion, dans tous les cas célèbres où elle a fonctionné, a toujours servi le bien, d’une façon directe ou indirecte. Elle ne peut servir la personne qui la prend et faisant du mal à une autre personne… Mais c’est une vision très simplificatrice de cette potion, et quand vous ferez vos recherches, vous découvrirez à quel point elle est mystérieuse. Bien, il faut commencer à préparer plusieurs ingrédients, prenez tous des parchemins explicatifs sur le bureau, le Manuel avancé de préparation de potions pourra vous aider sur certains points un peu techniques.
Harry remarqua que le professeur Slughorn passait trois fois plus souvent à côté de son chaudron que celui de ses camarades, et il se concentrait pour ne pas faire de bêtises. Les J.M.P. n’avaient pas eu de comportement suspect depuis le début du cours, et c’était ce qui occupait le plus Harry.
– Hum, Harry, murmura le professeur Slughorn… Pour cette potion-là, je vous déconseille de prendre quelques libertés par rapport aux instructions, vous n’avez pas encore l’expérience nécessaire…
Harry acquiesça, mais de toute façon il n’avait pas prévu de faire cela aujourd’hui, la potion lui semblait déjà assez compliquée.
Le cours avait été long et ennuyeux, et Harry n’avait rien trouvé à reprocher aux J.M.P., hormis cette sorte d’excitation qui se lisait dans leurs yeux, mais contre laquelle il ne pouvait rien.
– BOUM !
Un concert d’explosions se mit à résonner dehors. C’étaient les feux d’artifices qui faisaient office d’alarme, quelqu’un avait dû pénétrer le parc.
Immédiatement, tous les élèves s’étaient levés mais le professeur Slughorn avait levé la voix pour les faire taire. Il avait eu beaucoup de mal à obtenir le silence, et il était clair qu’il ne dégageait pas le même aura de puissance que Dumbledore.
– S’il vous plaît, nous avons reçu des instructions, vous devez rester en place, vous ne risquez rien du tout ! s’exclama-t-il d’une voix devenue un peu chevrotante.
Il n’était pas lui-même entièrement convaincu de ce qu’il disait.
Les J.M.P. se levèrent pour quand même essayer de quitter la salle.
– Non ! s’interposa fébrilement le professeur Slughorn.
– On ne veut pas risquer de mourir par votre faute ! hurla Pansy Parkinson, se mettant à pleurer de manière forcée.
– Oh, arrêtez, vous êtes bien plus en sécurité dans ces cachots qu’ailleurs ! répondit le professeur Sluhorn.
– CRAC ! BOUM !
La vieille porte en bois du cachot vola en éclats, allant s’écraser dans une armoire à l’autre bout de la classe. Un nuage de poussière s’éleva et tout le monde sortit sa baguette.
– Ahaha ! Tout le monde va bien ?
Ce n’était que Mrs Bett qui faisait une ronde pour vérifier que tout allait bien, et qui avait ouvert la porte à sa manière.
– Euh oui, Roselyne, tout va bien, répondit le professeur Slughorn, qui était en pleine transpiration, visiblement soulagé.
– Qu’est-ce qu’ils font debout eux ? dit-elle en pointant les J.M.P. qui étaient prêt de la porte pour sortir.
Il y eut un instant d’hésitation.
– Nous allions chercher des ingréd… commença Pansy.
– On veut sortir ! grognèrent Crabbe et Goyle en même temps.
– Aha ! Vous allez voir si vous allez sortir ! Bousis projectis !
Des kilos de bouse de vache jaillirent de la baguette de Mrs Bett, allant s’écraser en pleine face des J.M.P.. Pansy eut à peine le temps de commencer à pousser un cri aigu avant de devoir fermer la bouche pour s’éviter une dégustation peu agréable.
Mrs Bett s’en alla alors sans prévenir et le professeur Slughorn resta un peu mal à l’aise devant les J.M.P. qui étaient entassés par terre, recouverts de bouse.
– On devrait peut-être aller aider, non ? dit Hermione.
– Pour l’instant ils ne devraient pas pouvoir rentrer dans le château, répondit Harry, du moins tant que personne de l’intérieur ne les aide.
Les explosions dans le parc continuèrent de retentir pendant toute l’après-midi, sans interruption, alors que les J.M.P. avaient fulminé pendant tout le cours. Plusieurs élèves avaient essayé de regarder par les petites fenêtres des cachots, mais elles étaient en contrebas par rapport au par cet ne permettaient pas de voir ce qui se passait. De plus, le professeur Slughorn avait veillé à ce que personne ne s’en approche, et que ses élèves restent concentrés sur leurs potions. C’était d’ailleurs un exploit, pour une potion aussi difficile, qu’il n’y ait pas eu d’explosion de chaudron notable, ou de potion complètement ratée. Même Ron avait réussi cette fois.
– Bien, c’est la fin de ce cours, n’oubliez pas l’essai sur la Liqueur de la Providence pour la prochaine fois… et faites attention à vous…
Mais tous les élèves s’étaient précipités hors de la salle pour aller dans les parties principales du château, chercher des informations sur l’attaque.
La plupart des élèves s’étaient réfugiés près de la cafétéria et des couloirs voisins, d’où on pouvait voir une grande partie du parc. Il y régnait une agitation extrême.
– Où sont les J.M.P. ? demanda Ron.
– Mince ! râla Harry, on n’a pas pensé à les suivre. Bon, on devrait retourner à la salle commune, on verra sur la Carte du Maraudeur.
Ils eurent beau chercher partout sur la Carte du Maraudeur, les J.M.P. n’étaient nulle part dans le château.
– S’ils ont pu sortir, c’est qu’on doit pouvoir aussi entrer, fit remarquer Ginny, très justement.
– Oui mais il faudrait savoir par où, justement, râla Harry, qui s’était penché pour regarder dehors, par la fenêtre.
Les feux d’artifices retentissaient toujours autant. Le ciel était envahi de fumée, éclairée par une lumière rouge qui donnait l’impression que c’était le coucher de Soleil alors qu’il faisait maintenant bien nuit.
– Il y a des Détraqueurs partout, dit Harry, les murailles ne servent à rien, ils arrivent par la Forêt Interdite.
– Des Détraqueurs, ce n’est pas en terrifiant tout le monde que Rogue va réussir à convaincre les élèves, dit Hermione.
– Il y a des gens dans le parc, dit Harry, qui n’avait pas écouté. Je n’arrive pas à voir qui c’est…
– La Carte ! s’exclama Ron.
– Ah oui !
Harry chercha dans le parc sur la Carte et trouva deux silhouettes en train de marcher vers le château.
– Rogue ! et…
Harry resta sous le choc, il ne s’attendait pas du tout à ça.
– Quoi ? le secoua Hermione, prenant la Carte.
Elle resta aussi choquée, puis ce fut au tour de Ron et Ginny, qui restèrent à leur tour sans voix devant l’identité de la personne qui était aux côtés de Rogue.
– Mais…
– Mais qu’est-ce qu’Abelforth fait là ? reprit Harry. Il ne va quand même pas aider Rogue à prendre le château ?
– Il y a aussi des Mangemorts juste à côté d’eux, la couverture de Rogue va se faire démasquer ! s’exclama Hermione.
Un doute parcourut un instant l’esprit d’Harry. Il commença à croire que tout cela n’était qu’un piège, qu’Abelforth et Rogue n’étaient pas avec eux, mais avec Voldemort. Mais cela lui paraissait beaucoup trop grotesque, et il secoua sa tête pour chasser ce doute de son esprit. Après tout, peut-être qu’Abelforth ne faisait que donner des instructions à Rogue.
– Qu’est-ce qu’on fait ? demanda Hermione.
– Aucune idée, répondit Harry, on ferait mieux de descendre… On sera inutiles si on reste ici…
– Attendez ! s’exclama Ginny.
– Quoi ?
– C’est les J.M.P. !
– Où ?
– Dans le parc, ici ! s’exclama Ginny, en montrant un petit groupe d’élèves qui s’approchaient de Rogue et Abelforth.
– Descendons ! s’exclama Harry.
Ils descendirent à toute allure vers le Hall d’entrée. Arrivés au premier étage, ils croisèrent Nick Quasi-Sans-Tête.
– Nick ! s’exclama Harry. Est-ce que vous savez où est Lupin, ou le professeur Fitz ?
– Dans le Hall !
Un conciliabule de professeurs avait été improvisé dans le Hall d’entrée, entouré d’élèves curieux.
– Les J.M.P. sont dehors ! s’exclama Harry sans prévenir, brisant le cercle des professeurs.
– Comment ça ? demanda le professeur Fitz, inquiet.
– Je ne sais pas comment ils ont fait, mais ils sont dans le parc, Rogue est dehors, avec les Mangemorts, on les a vus !
– Vous êtes sortis ? demanda le professeur Fitz, l’air soupçonneux.
– Non, répondit Harry, mais on a utilisé vous-savez-quoi !
Le professeur Fitz ne comprit pas tout de suite mais Lupin lui murmura quelque chose à l’oreille.
– Ah, donc ils sont sortis !
– Oui ! s’exclama Harry.
– La salle commune des Serpentard était pourtant sous surveillance, fit remarquer le professeur Tanghudaï, ils n’ont pas essayé de retirer les sortilèges Anti-Transplanage à nouveau… mais rien ne les empêche de l’avoir fait ailleurs dans le château, une fois qu’ils ont compris le principe, ce n’est pas très difficile pour eux.
– Bon, reprit le professeur Fitz, au moins les potions de révélation ne tarderont pas à nous dire par où ils vont rentrer, il faudra être vigilant et les bloquer rapidement. Roselyne, avec votre balai, vous pouvez aller plus vite que nous, essayez de parcourir les endroits principaux du château et prévenez-nous à la moindre chose suspecte !
– Aha ! Pas de problème !
– Il vaudrait mieux peut-être rassembler les élèves dans la Grande Salle et lancer le repas, dit le professeur Fitz. Professeur Tanghudaï, pouvez-vous lancer l’alarme ?
– Bien sûr.
Le professeur Tanghudaï s’en alla dans le couloir qui partait à gauche de la Grande Salle et quelques instants plus tard, une sorte de carillon se fit entendre, puis une voix féminine qui ressemblait à celle des ascenseurs de l’ancien Ministère de la Magie s’éleva dans tout le château, semblant sortir des murs :
– Les élèves sont attendus dans la Grande Salle.
La voix se voulait volontairement calme, mais cela n’empêcha pas des cris de panique de s’élever un peu partout.
Quelques minutes plus tard, deux tout au plus, tous les élèves étaient installés à leurs tables et même les J.M.P., qui étaient revenus.
Harry se précipita vers eux pour les forcer à parler.
– Non, Harry ! s’exclama Lupin, le retenant par le bras.
– Il faut les interroger, savoir où c’est qu’ils ont retiré les protections !
– On ne sait même pas s’ils l’ont fait ! dit Lupin, il faut respecter les procédures sinon ça va faire un scandale, si tu te mets à les torturer pour leur retirer des informations, ils vont se faire passer pour des victimes…
– Oui mais au moins on saura la vérité ! s’exclama Harry.
– Cela se fera alors sous Veritaserum, calmement, après, dit Lupin.
– Mais l’attaque ne va pas tarder !
– BOUM !
Une violente explosion retentit dans le Hall et des pierres furent répandues un peu partout, venant même rouler jusque dans l’entrée de la Grande Salle.
– Personne ne bouge ! cria Lupin, allant fermer immédiatement les portes de la Grande Salle.
Les professeurs se séparèrent, certains restèrent dans la Grande Salle pour protéger les élèves, d’autres sortirent dans le Hall pour se défendre.
Harry se précipita dehors avec ses amis. Le professeur Fitz aurait voulu s’y opposer mais il n’eut pas le temps.
Mais une fois dans le Hall, ils furent surpris de ce qu’ils virent. Il n’y avait ni Rogue ni aucun Mangemort, ni même aucune attaque, mais le petit professeur Dillantis, tranquillement en train de s’étirer après une longue sieste.
– Professeur Dillantis ! balbutia le professeur Fitz, qui semblait tomber de surprise. Qu’est-ce que vous faites là ? Et le mur de protection ?
– Sur une poutre au-dessus de la porte, je m’étais endormi et un mur à mon réveil, m’emprisonnait.
– Mais quelle idée d’aller dormir dans le système de verrouillage des portes ! cria le professeur Fitz, perdant patience. C’est vous qui avez détruit le mur ?
– Sans cela, sortir, je ne pouvais pas, répondit le professeur Dillantis, très calmement.
Le professeur Fitz se mit une claque comme pour se réveiller d’un mauvais cauchemar.
Le professeur Dillantis sortait d’une sieste de douze jours et il n’était pas au courant de tout ce qui s’était passé depuis.
– Bon, OK ! reprit le professeur Fitz, le Ministère est tombé, et ils veulent envoyer Rogue pour diriger Poudlard, ils sont derrière cette porte et cherchent une solution pour entrer, et vous, vous venez de la détruire !
– La reconstruire, nous devons, rapidement ! répondit alors le professeur Dillantis.
– Mais c’est trop tard ! fulmina le professeur Fitz, ça nous a pris un temps fou de construire un mur de protection aussi protégé, le professeur Tanghudaï y avait passé des heures ! Nous n’avons plus qu’à rester là et repousser les assaillants qui viendraient.
– Une attaque ! Ahaha !
Mrs Bett venait de débouler dans le Hall sur son balai.
– Où ? demanda le professeur Fitz.
– Dans le couloir du premier étage ! Aha ! Vite !
– Allons-y ! s’exclama le professeur Fitz, la moitié d’entre nous reste ici pour garder l’entrée !
Le groupe se scinda en deux et la moitié d’entre eux partit en courant dans l’escalier envahi de gravats.
– Des Mangemorts ! hurla quelqu’un, quelque part dans les escaliers au-dessus d’eux.
Mais à ce moment-là, alors que le professeur Tanghudaï était en train de placer une protection provisoire sur les portes de chêne, celles-ci s’ouvrirent.
Une ombre se tenait au milieu du nuage de poussière.
Tous les professeurs et Aurors qui étaient restés avaient leurs baguettes pointées sur cette silhouette, dans un silence étouffant.
Finalement la personne s’avança, et la lumière du hall éclaira son visage blafard et déformé par la satisfaction d’avoir pu revenir dans cette école.
Severus Rogue était bel et bien de retour à Poudlard.
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